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"Quiconque ferme ses yeux (pour ne pas distribuer la "tsédaka") est considéré comme un idolâtre ...

Quiconque reçoit de la "tsédaka" alors qu'il n'est pas nécessiteux ne quittera pas ce monde sans devenir indigent."

[guémara Kétouvot 67b-68a]

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=> Pourquoi ceux qui refusent de donner la tsédaka sont-ils considérés comme des idolâtres?

-> Pour ancrer dans nos esprits et dans nos cœurs que toute notre richesse matérielle provient exclusivement d'Hachem, donc ne nous appartient pas et doit être considérée comme un dépôt entre nos mains, Hachem nous demande de distribuer une partie de ce dépôt en tsédaka.

Ceux qui ferment leurs mains aux nécessiteux, c'est comme s'ils renient l'intervention d'Hachem et Sa Providence et attribuent leur succès sur le plan matériel à leurs efforts et à leur compétence uniquement, ce qui est une forme d'hérésie et d'idolâtrie.
[Torat 'Haïm]

-> Celui qui distribue généreusement sa tsédaka est assuré qu'Hachem l'aidera et que cette tsédaka donnée ne l'appauvrira pas.
Par contre, celui qui ferme sa main aux indigents, et croit ainsi accumuler plus de richesses, se place ainsi lui-même en état d'idolâtrie.
[Ein Eliyahou]

-> En général, c'est l'orgueil qui anime celui qui refuse d'aider les nécessiteux : il se dira par exemple que ce n'est pas son honneur de prêter attention aux pauvres et défavorisés.
Or, le guémara affirme que quiconque s'enorgueillit est considéré comme s'il sert des dieux étrangers, donc est idolâtre.
[Yichma'h Moché]

-> "Sois intelligent pour savoir que Je suis Hachem qui pratique la bonté, le droit et la "tsédaka" sur la Terre" (Yirmiyahou 9,23).
Selon le Radak, de ce verset nous apprenons que "connaître" Hachem consiste à distribuer la tsédaka en "imitant" le comportement d'Hachem qui distribue en permanence Sa bonté et Sa tsédaka sur Terre.

Ainsi, la tsédaka, qu'un homme distribue aux nécessiteux, l'aide à mieux connaître Hachem.
Inversement, ne pas aider les nécessiteux équivaut à nier la tsédaka qu'Hachem exerce dans ce monde, et c'est donc une forme d'idolâtrie.
[Yalkout haGuirchoni]

+ "Lorsque les gens de la génération du désert portaient leur regard sur des fruits de la terre d'Israël, amenés par des marchands étrangers, ils mourraient" ( rabbi Akiva - midrach Yalkout Chimoni).

En effet, ils avaient été condamnés à ne pas voir le pays d'Israël et à mourir dans le désert ; la vision des fruits d'Israël ressemblait à la vision du pays d'où provenaient ces fruits, ce qui explique que cette vision leur retirait la vie.

[rabbi 'Haïm Chmoulévitch - Si’hot Moussar (si'ha 44)]

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=> Dans cette Si'ha, le rav Chmoulévitch enseigne l'idée que :
La vision a le pouvoir d'attacher non seulement à la chose observée, mais également à tout ce qui représente une ressemblance.

[cela doit nous sensibiliser à l'importance de surveiller ce que l'on regarde, car cela nous impact fortement!]

"Toute influence positive sur autrui et tout mérite donné à autrui a plus de valeur aux yeux d'Hachem que toute action personnelle, si difficile à réaliser et si noble soit-elle."

[rabbi 'Haïm Chmoulévitch - Si'hot Moussar (si’ha 94)]

Il est recommandé de fuir les honneurs (kavod), autant que possible, qu'il soit réel ou apparent.
Par contre, chacun doit s'efforcer de porter de l'honneur à autrui en toutes circonstances et sous toutes les formes possibles, fut-ce un honneur apparent.
Si Hachem a doté l'être humain de ce désir d'honneur, même imaginaire, c'est en réalité pour faciliter le devoir de tout homme d'honorer autrui comme on désirerait être honoré soi-même, et non pas pour rechercher un honneur personnel, ce qui est interdit.

[rabbi 'Haïm Chmoulévitch - Si'hot Moussar (si'ha 82)]

+ Onkélos ... neveu de Titus par sa sœur, voulut se convertir (au judaïsme).
Il fit remonter Titus (son oncle) du séjour des morts par la magie.
Onkelos lui demanda : "Qui est important dans le monde futur?"
Titus répondit : "Israël!"
[...]

Puis Onkélos fit remonter Bil'am (du séjour des morts) par la magie.
Il demanda : "Qui est important dans le monde futur?"
Bil'am répondit : "Israël!"
[...]

Enfin, Onkélos fit remonter un pêcheur juif (du séjour des morts) par la magie.
Il lui demanda : "Qui est important dans le monde futur?", et il répondit : "Israël!"

[guémara Guittin 56b-57a]

+ "Il adviendra que le nombre des enfants d'Israël égalera celui des grains de sable de la mer" (Hochéa 2,1).

Les juifs sont comparés au sable du bord de la mer, tandis que les réchaïm sont comparés à la mer agitée, selon ce verset : "Mais les réchaïm sont comme une mer houleuse qui ne peut s'apaiser" (Yéchayahou 57,20).

Les réchaïm se liguent contre Israël, mais Hachem affaiblit la force de chaque vague au fur et à mesure qu'elle se rapproche du sable (comparé à Israël) du bord de mer.
La seconde vague et les suivantes n'apprennent pas la leçon du sort réservé à la 1er vague déferlante qui s'éteint sur le rivage.
De même, pour les réchaïm ; c'est ainsi que Pharaon s'est dressé en vain contre les juifs ; de même Amalek, de même Si'hon, ... sans succès.

[Maharcha - guémara Baba Batra 73a]

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[les vagues ont beau être énormes au large (à la vue du sable : les juifs), mais en arrivant tout au bord, elles sont quasi inexistantes. De même nos ennemis élaborent pleins de plans pour nous nuire, mais au final, sans que nous le sachions, Hachem nous en sauve.
Par exemple, seul Yitro a pu pleinement apprécier la grandeur d'Hachem, car en tant que conseiller de Pharaon, il a eu conscience des nombreux et horribles plans fomentés contre les juifs et qui n'ont pas pu être appliqués, grâce à D. ]

"Béni soit le D. Miséricordieux qui a fait honte à Abdan dans ce monde-ci"

[rabbi Na'hman ben Its'hak - guémara Yébamot 105b]

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-> Les souffrances dans le Guéhinam du monde à venir sont très supérieures à celles subies dans ce monde-ci, si sévères soient-elles, pour expier nos fautes.
C'est pourquoi il faut bénir Hachem qui a sanctionné Abdan dans ce monde-ci plutôt que dans le monde à venir.
[Ramban]

[lorsque nous souffrons dans ce monde en réparation de nos fautes, il faut voir cela positivement car Hachem nous offre une réduction énorme sur la souffrance que nous devions avoir, par rapport au prix que nous serons amenés à payer dans le monde à venir!
Ici, peu de souffrance vaut énormément de souffrance dans le monde!]

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-> "Souviens-toi combien est bon Hachem lorsqu'Il agit en amenant sur toi des souffrances, car chacune d'elles permet de rendre ta vie éternelle tellement plus agréable."
[midrach Yalkout Chimoni - Haazinou - sur les mots : "zékhor yémot olam"]

[Dans le monde de Vérité, où tout devient clair, nous ne regarderons pas nos souffrances en nous en plaignant, mais au contraire on remerciera Hachem, et on aurait aimé en avoir bien plus.]

-> Lorsque le frère du Gaon de Vilna (rabbi Avraham) était malade à la fin de sa vie, il avait une douleur épouvantable. Personne n'a jamais entendu une plainte de sa part.
Il a répondu à son fils (rabbi Eliyahou) s'affligeant de voir son père autant se détériorer : "Pourquoi pleures-tu alors que Hachem me donne le meilleur des cadeaux? Si j'en avais la force, je me lèverai pour danser et chanter des louanges à Hachem pour la bonté ('hessed) qu'Il me fait en me donnant ces souffrances.
Pourquoi regardes-tu alors négativement mon cadeau (souffrances)?"

[nous n'avons pas conscience d'à quel point les souffrances dans ce monde nous sont bénéfiques pour nous nettoyer et purifier des conséquences de nos fautes, nous faisant acquérir des mérites énormes valables éternellement.
Pour le moment cela est au-dessus de notre compréhension, nous obligeant à déployer notre émouna pour avoir une bonne vision des choses, de grande la miséricorde de D. à notre égard.]

"Lorsque l'on prie, on doit diriger ses yeux vers la Terre (vers le Temple) et élever son cœur vers le Ciel"

[rabbi Yossi - guémara Yébamot 105b]

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-> Au cours de la prière, élever son cœur vers le Ciel signifie : se considérer comme si l'on se tient dans le Ciel, déconnecté des "délices" de ce monde-ci et des "profits" du corps.
De plus, diriger ses yeux vers la Terre (le Temple) signifie : se considérer comme si l'on se tenait à l'intérieur du Temple.
[Talmidé Rabbénou Yona]

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne l'allusion suivante :
Celui qui prie :
- doit diriger ses yeux vers la terre (vers le bas) à titre d'allusion : au-dessous (en bas dans l'alphabet) des 3 lettres qui forment le mot : ayin (oeil - עין), nous trouvons les lettres respectives : פ כ ס qui forment le verbe : kassaf (désirer - כסף) qui traduit une âme qui désire s'attacher à Hachem par une prière fervente, avec intention (kavana).

- et doit élever son cœur vers le Ciel (vers le haut) pour faire une autre allusion : au-dessus des 2 lettres qui forment le mot : lev (cœur - לב), nous trouvons les lettres respectives : כ א qui forment le mot : akh (אך) qui a le sens de restriction pour inviter l'homme qui prie à une anava (humilité - ענוה).

Les 2 termes : 'hasser (le manque - חסר) et 'hessed (bonté - חסד) ne se différencient dans leur écriture hébraïque que par les lettres finales : réch (ר) et dalét (ד) qui ont pratiquement la même forme dans l'écriture hébraïque, le réch étant "arrondi" et le dalet non "arrondi".

Il y a ici une allusion au fait que la véritable bonté ('hessed) commence par évaluer et ressentir le manque ('hasser) d'autrui (en essayant de se mettre à sa place autant que possible), afin de combler au mieux ce manque.

[rav Lumbroso]

"3 choses font pleurer Hachem chaque jour : Il pleure sur ceux qui ont la possibilité d'étudier la Torah et qui ne le font pas, sur ceux qui n'ont pas la possibilité de l'étudier et qui l'étudient quand-même, et enfin sur les chefs de communauté qui abusent de leur pouvoir (par orgueil)."

[guémara 'Haguiga 5b]

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=> Où Hachem se tient-Il lorsqu'Il pleure et sur quoi pleure-t-Il?

-> "Mais si vous n'écoutez pas, Mon âme pleurera en secret sur cette arrogance" (Yirmiyahou 13,17)
De ce verset, Rav apprend qu'Hachem ne "pleure" que dans un endroit discret, appelé : mistarim (מסתרים), lorsqu'Israël est arrogant et refuse de L'écouter.

Donc, contrairement aux Anges, Hachem ne verse pas de larmes à l'extérieur, en dehors de ce lieu "mistarim", même au moment de la destruction de chacun des 2 Temples.
[...]

"Majesté et splendeur devant Lui, force et joie dans Sa résidence" (Divré haYamim I 16,27)
Comment peut-on alors parler de pleurs d'Hachem?

Selon Rav Papa : Hachem manifeste sa joie publiquement dans les "chambres" externes, et pleure discrètement dans les chambres internes.
[d'après la guémara 'Haguiga 5b]

-> Ce n'est pas Hachem Lui-même qui pleure chaque jour, mais Il dit à son entourage qu'il convient de pleurer quotidiennement sur les 3 choses mentionnées dans la guémara ci-dessus, et ainsi on explique la question : "Hachem pleure-t-Il?"
[Rabbénou 'Hananel]

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=> Pourquoi Hachem pleure-t-Il sur ceux qui ont la possibilité d'étudier la Torah et qui ne le font pas?

-> Hachem est considéré comme un père pour Israël, selon le verset : "Vous êtes les enfants de Hachem, votre D." (Réé 14,1).

Hachem sait que, par l'étude de la Torah, l'homme peut atteindre un véritable bonheur ressenti dans son âme pour l'éternité.
Lorsque Hachem voit Ses enfants perdre leur temps si précieux pour des activités vaines et ne pas étudier la Torah alors qu'ils ont la possibilité de le faire, Il en souffre et Il pleure de ce temps gaspillé et de ce bonheur perdu par Ses enfants.

Cette souffrance est d'autant plus grande que la perte de ce bonheur est irréversible, car l'acquisition de la Torah ne peut se faire que dans ce monde-ci, comme il est dit : "Car cette mitsva que Je te prescris aujourd'hui ... n'est pas au Ciel"(Nitsavim 30,11).
Hachem désire donc que nous utilisions ce temps précieux, qu'Il met à notre disposition sur terre, pour la Torah et pour notre bonheur éternel.

['Hafets 'Haïm - Torat haBaït, 5]

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=> Pourquoi Hachem pleure-t-Il sur ceux qui n'ont pas la possibilité d'étudier la Torah et qui le font quand même? Cela devrait être l'inverse!

-> Il est évident que c'est au prix de gros efforts louables et de sacrifices qu'un homme, qui n'a pas la possibilité, étudie quand-même la Torah. Or, Hachem s'associe toujours aux difficultés d'un homme et à ses souffrances, selon le verset : "Je suis avec lui dans la détresse" (Téhilim 91,15).

Hachem s'associe donc, à travers Ses pleurs, à la détresse de cet homme et aux sacrifices qu'il a consentis pour étudier la Torah malgré sa situation difficile.
[d'après la guémara Taanit 16a]

-> Hachem apprécie et redouble d'amour pour cet homme qui continue à étudier la Torah dans des conditions difficiles.
Hachem pleure sur les privations de son corps (fatigue, manque de sommeil, ...) bien que cela soit pour le bien de cet homme.

Et si Hachem ne le pourvoit pas d'une parnassa plus large ou d'une meilleure santé, c'est pour une de ces 2 raisons :
- Hachem sait qu'il risque de quitter le "bon chemin" sur lequel il est engagé, si ses conditions s'améliorent ;
- ou bien Hachem maintient ces difficulté afin d'augmenter la récompense de cet homme dans le monde à venir.
['Hafetes 'Haïm - Torat haBaït, 9]

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=> Pourquoi Hachem pleure-t-Il sur un chef de communauté qui impose une crainte à sa communauté?

-> Lors de la transmission de pouvoir de Moché, guide d'Israël, vers son successeur Yéhochoua bin Noun, le verset dit : "Moché "prit" Yéhochoua et le mit en présence d'El'azar haCohen et de la communauté" (Pin'has 27,22).

Rachi explique le mot : "vayika'h" (il prit) : "Il l'attira par des paroles d'encouragements et lui fit connaître la grande récompense réservée aux chefs de communauté d'Israël dans le monde à venir".

Mais si le chef de communauté s'enorgueillit sur la communauté des enfants d'Israël qu'il dirige, en lui imposant une autorité excessive, il n'est plus digne d'être leur chef de communauté et perd la grande récompense prévue.
C'est pourquoi Hachem pleure sur la perte de récompense et de bonheur de ce chef de communauté en raison de son orgueil.
['Hafetes 'Haïm - Torat haBaït, 5]

-> Selon la guémara (Roch Hachana 17a), tous ceux qui auront imposé à la communauté qu'ils dirigent une crainte excessive, qui n'est pas léchem chamaïm, descendront en enfer (Guéhinan) et y demeureront.
Hachem pleure donc sur le sort peu envieux de ces dirigeants.

De plus, selon la guémara (Roch Hachana 17a), ces chefs de communauté tyranniques n'auront pas le mérite d'avoir un fils disciple des sages (talmid hakham).
Ainsi, le comportement excessif de ce père, chef de communauté, a pour conséquence l'empêchement d'étudier de ses fils ; il a donc causé un bitoul Torah à cause de son abus de pouvoir.
[Iyoun Yaakov]