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"Il est interdit à l'homme d'aspirer à plus que son niveau et sa personnalité ne le permettent, à l'exception de la grandeur dans la Torah, pour laquelle le désir doit être illimité."

[rabbi Moché Feinstein]

Même s'il ne s'est pas constitué de minyan dans une synagogue, il faut cependant aller prier dans ce lieu saint, et ne pas se contenter de prier chez soi.
Beaucoup d'hommes prient chez eux, montrant par cela que le Temple n'a que peu d'importance à leurs yeux.
[la synagogue étant considérée comme un Temple en miniature (beit mikdach katan)].
En conséquence, la construction du Temple est retardée.
[...]

[Dans le Zohar (Chémot 17a)], rabbi 'Hiya et rabbi Yossi enseignèrent que l'exil actuel était destiné à durer uniquement [mille ans, qui représentent] un jour de D., comme il est écrit : "[Hachem] m'a rendue désolée, épuisée pendant un jour entier" (Eikha 1,13).

[Puisque le Temple fut détruit en 3828 (68 de l'ère vulgaire), la rédemption aurait dû avoir lieu en 4828 (1068 de l'ère vulgaire)].
Elle fut retardée parce que les juifs ne se sont pas repentis et n'ont pas amélioré leur conduite.
[...]

La rédemption dépend principalement de la prière. Si nous prions avec ferveur, nous serons délivrés.
[A ce sujet,] nous avons la promesse de D., et nous avons la foi en ce que cela dépend de nous ...

A la question de savoir pourquoi nos prières pour la rédemption restent sans effet ... une raison est que Hachem y répond en partie. En effet, D. fait quotidiennement de nombreux miracles en notre faveur, même si nous n'en sommes pas conscients.
Lorsqu'une personne dort, D. peut provoquer la pluie afin que sa nourriture pousse et qu'elle ait à manger. Bien que ce ne soit pas la rédemption, il s'agit d'un élément de celle-ci.

De la même façon, le peuple juif survit journellement dans un monde hostile. Bien que le monde entier soit contre nous, Hachem nous protège perpétuellement. Certes, ce n'est pas une rédemption, mais il s'agit d'un élément de celle-ci.

[Méam Loez - Bo 12,42]

"Assurément, la chose est connue" (Chémot 2, 14)

-> Rachi explique que Moché se demandait quelle était la faute des juifs pour ''mériter'' de telles souffrances.
Quand il constata qu'il y avait parmi eux des médisants, il comprit que c'était cela la cause de l'exil, et il dit : "Assurément, la chose est connue" = je connais à présent la raison de cette chose.

Mais lorsque plus tard, Hachem se dévoilera à Moché sur le buisson, et qu'Il l'enverra libérer les juifs d'Egypte, Moché demandera : "Pourrai-je sortir Israël du pays d'Egypte?" (Chémot 3,11)
Rachi d'expliquer cette question : "Mais quel mérite ont-ils pour être libérer?"

=> Ainsi, au départ, Moché ne voyait aucune raison à cet esclavage, mais quand il sut qu'il y avait parmi eux de la médisance, tout d'un coup, il ne voit à présent plus aucune raison pour qu'ils soient libérés.
Même si cela semble étonnant et paradoxal, c'est la réalité : lorsqu'il y a de la médisance, plus aucun mérite ne peut plus aider pour être sauvé!

[Sfat Emet]

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=> Pourquoi est-ce précisément la faute du lachon ara qui fut la cause de souffrances si atroces pour le peuple juif ; en effet les Bné Israël pratiquaient l’idolâtrie, qui ne provoqua pourtant pas tant de malheurs.

Le 'Hafets 'Haïm explique que lorsqu’une personne enfreint un interdit, un ange accusateur est créé ; il s’agit d’un être spirituel qui puise sa force de la faute qui le fit naître. Cet ange accuse le fauteur dans le Beit Din (Tribunal) Céleste, et ce dernier est alors puni.
Or, si l’ange est créé par une action qui ne requiert pas la parole, celui-ci est privé de la faculté d’exprimer clairement l’infraction commise et la personne reste impunie.

La transgression du lachon ara est néanmoins différente, parce qu’elle implique la parole. En conséquence, l’ange créé par cette faute est doté, lui aussi, de cette capacité. Il peut alors exprimer verbalement la nature du lachon ara commis ; la ‘Hafets ‘Haïm poursuit en disant que cet ange énumère également toutes les fautes non dites, que l’homme a commises jusqu’alors.
Ainsi, le fait de dire du lachon hara est la porte ouverte à une punition pour de nombreux autres péchés.

Ceci explique pourquoi le lachon ara du peuple juif engendra les terribles souffrances qu’il dut endurer en Égypte. Sans ce démérite, les Bné Israël auraient été épargnés de la sanction reçue pour leurs autres fautes, comme l’idolâtrie, mais une fois que Moché vit clairement qu’ils avaient trébuché dans ce domaine, il comprit l’amertume de cet exil.
[rapporté dans Tallelé Orot - Chemot 2,14]

Mourir et être enterré en terre d’Israël

+ Mourir et être enterré en terre d'Israël :

Selon le Méam Loez (Vayé'hi 47,31), on peut citer les avantages suivants :

1°/ Quand une personne meurt, l'âme quitte le corps. Si cela survient en Terre sainte, elle monte directement aux cieux.
En effet, le lieu où résident les âmes se trouve sous le trône de gloire de Hachem (kissé hakavod), et ce trône est à proximité [spirituelle] directe de la Terre sainte.
Le Temple céleste est également situé exactement au-dessus du Temple de Jérusalem, et c'est par son intermédiaire que les âmes entrent en ce monde et y vivent.

Lors des 12 mois qui suivent la mort d'un individu, l'âme descend dans sa tombe chaque Shabbath et à Roch 'Hodech, pour rendre visite au corps auquel elle était associée.
Si le corps est enterré en Terre sainte, l'âme peut descendre et monter directement sans aucun délai.

Lorsqu'un homme décède hors de la Terre sainte, l'âme éprouve d'immenses difficultés pour s'élever vers les cieux. Elle doit franchir de nombreux obstacles, tels que les Pouvoirs dénonciateurs (Mékatriguim) associés au mal de "l'Autre côté" (Sitra A'hra).
L'âme se trouve alors dans la situation d'un homme devant affronter soudainement des dizaines de milliers de guerriers. Elle doit subir de nombreuses souffrances jusqu'à ce qu'elle les franchisse tous.
[...]

Lorsqu'un individu meurt en Israël, son âme va immédiatement vers le caveau de Ma'hpéla, et de là elle se dirige vers l'endroit qui lui est destiné. [Zohar - 'Hayé Sarah]

L'enterrement en Terre d'Israël équivaut à être inhumé près du grand autel (mizbéa'h) [du Temple], et également sous le trône de gloire. [Zohar - Térouma]

-> Quiconque est enterré en terre d'Israël est considéré comme s'il était enterré sous le Mizbéa'h.
[Yérouchalmi - Kétoubot 67 ]

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2°/ Quand un homme décède en-dehors de la Terre sainte, sa mort est prise en charge par l'ange de la destruction : Samael, connu aussi sous le nom d'ange de la mort.

Par contre, quand une personne meurt en Terre sainte, c'est l'ange de miséricorde : Gavriel, qui l'accueille.
Seules Moché, Aharon et Myriam firent exception. Ils moururent en-dehors de la Terre sainte, mais ne furent pas confiés à Samel. [Zohar - Térouma]

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3°/ Si un individu décède en Israël et est enterré le jour-même, avant le crépuscule, aucune force impure n'a de pouvoir sur lui.

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4°/ Les souffrances de la tombe ('Hibout haKévère) sont pires que la mort elle-même.
En mourant hors d'Israël, il n'existe aucune voie pour échapper à ce sort.
Par contre, en Terre sainte, si un homme est enterré le vendredi après la 4e heure du jour, il évite cette terrible angoisse.
[cela concerne uniquement celui qui meurt à une heure avancée de la journée du vendredi, et non pas celui qui retarde son enterrement spécialement pour l'être à ce moment]

En effet, la sainteté de la terre d'Israël jointe à celle du Shabbath le protège.

Quand un homme vient à mourir dans ces conditions, c'est le signe qu'il ne mérite pas un tel châtiment. La Providence Divine fait en sorte qu'il décède le jour qui précède le Shabbath.
A l'évidence, s'il a été un racha, ces 2 éléments de sainteté ne le protégeront pas des souffrances de la tombe.

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5°/ La chair d'un individu, enterré hors de la Terre sainte, se décompose et s'emplit de vers.

Nos Sages disent : "Un ver dans la chair d'un mort est pareil à une aiguille dans le corps d'un vivant" (guémara Béra'hot 18b ; Shabbath 13b,152a).
[Le Emounot véDéot dit qu'il s'agit d'une angoisse plutôt psychologique que physique, qui réside dans la douleur mentale ressentie à la vue de ses restes décomposés.]

Puisque le sol de la Terre sainte est semblable à de la chaux, la chair du défunt ne devient pas véreuse.

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6°/ En-dehors de la Terre sainte, un individu meurt 2 fois.
En effet, à l'heure de la résurrection (té'hiyat hamétim), l'âme ne peut rejoindre le corps à moins qu'il ne soit en Terre d'Israël.

Au moment de la résurrection, Hachem en personne, ouvrira les sépultures, aucun ange n'en aura la charge.
Cela ne signifie pas que les gens enterrés ailleurs ne ressusciteront pas.

[Voici le processus de la résurrection : ]
Un petit os [situé à la base du cou], connu sous le nom de Louz ne se décompose pas dans la terre.
C'est à partir de cet os que sera reconstitué le corps des défunts.
L'âme, cependant, ne rejoindra directement le corps que s'il est enterré en Israël.

Dès que le corps seront reconstitués, D. créera des passages souterrains menant tous vers la Terre sainte, ils permettront le transfert de tous les corps.
Tant que ces derniers n'auront pas atteint la Terre d'Israël, ils demeureront sans âme.
Mais dès qu'ils se trouveront en Israël, les âmes les rejoindront. Les corps reprendront alors vie.
C'est là ce que sous-entend le verset : "D. donne une âme au peuple [du pays d'Israël]" (Yéchayahou 42,5).

Selon une autre opinion, l'ange Gavriel transportera les os des mort en Terre d'Israël, et là ils ressusciteront. [Zohar 'Hayé Sarah]

De plus, la résurrection des juifs enterrés en Terre sainte interviendra avant celle de ceux inhumés dans des pays étrangers. En effet, ces derniers devront être transportés en Israël, de sorte que leur résurrection surviendra avec retard ...

Une tradition affirme que les morts enterrés en Israël ressusciteront 40 ans avant ceux inhumés dans d'autres pays.
[...]

La raison pour laquelle les juifs enterrés en Terre sainte ressusciteront avant les autres repose sur le fait qu'ils ont enduré plus de souffrances durant leur vie. Ils y ont subi plus d'épreuves, sans jamais renoncer à vivre en Terre sainte.
Leur vie fut si amère, qu'ils étaient considérés comme des morts. Puisqu'ils ont accepté d'être semblables à des morts de leur vivant, ils ont droit à une période de vie supplémentaire avant la résurrection.
Leurs souffrances et leur volonté de rester en Terre sainte sont considérées comme plus importantes que l'observance de toutes les mitsvot ensembles.

=> Ainsi en résumé, quiconque est enterré en Israël bénéficie de 2 avantages concernant la résurrection : d'une part, il ressuscite avant ceux qui sont enterrés ailleurs, d'autre part, il évite l'épreuve du transfert des voies souterraines, qui provoque une terrible angoisse.
[...]

Nos Sages affirment que tous ces avantages ne concernant que ceux qui vivent en Terre sainte pour un temps et sont dignes d'y mourir. Par contre, celui qui vient à mourir ailleurs et est enterré ensuite en Israël, ne peut bénéficier de ces avantages.

Il n'est pas bon de venir enterrer un défunt en Terre d'Israël.
Concernant ceux qui agissent de la sorte, il est écrit : "Vous veniez et souilliez Ma terre" (Yirmiyahou 2,7).
Hachem se plaignait des gens qui ne venaient qu'après leur mort, un cadavre souille tout autant qu'il est impur.

=> On peut objecter que Yaakov mourut en Egypte et fut ensuite inhumé à 'Hevron. Pour quelle raison l'exigea-t-il de ses fils?

Tout dépend des motivations de chacun.
Nombre d'hommes passent leur vie à étudier la Torah et à multiplier les bonnes actions, aidant ceux qui ne peuvent étudier la Torah à trouver le temps pour s'y consacrer.
Ces hommes ne cessent d'observer les mitsvot et prennent garde à ne pas commettre de péchés.
De tels hommes sont pareils à des saints, et même s'ils meurent ailleurs qu'en Terre sainte, ils méritent d'y être enterrés.
Le verset : "Vous venez et souillez Ma terre" ne les concerne évidemment pas.

Par contre, il existe des juifs qui ne ressentent aucun lien avec le judaïsme et n'ont jamais cru au monde futur.
Leurs pensées sont tournées toutes entières vers les plaisirs de ce monde. Même très riches, ils ne songent nullement aux pauvres. Ils sont avares et sans cœur, alors qu'ils savent qu'après la mort toutes leurs richesses seront partagées par des mains étrangères.
Souvent, de tels hommes attendent jusqu'au dernier instant avant le décès pour annoncer qu'ils lèguent une partie de leurs biens à une oeuvre charitable, uniquement pour le bénéfice de leur âme. Ils agissent ainsi, alors qu'ils n'ont jamais rien donné durant leur vie.
Le verset : "Vous venez et souillez Ma terre" s'applique à ce type d'individus.
=> Lorsqu'ils sont emmenés en Terre sainte, non seulement ils n'en tirent aucun bénéfice, mais ils risquent un châtiment particulier, puisqu'ils souillent la terre. [Zohar - Vayé'hi]

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-> Ruth a prié de mourir et d'être enterrée en terre d'Israël.
Nos Sages enseignent que quiconque meurt en terre d'Israël est comme un bébé dans les bras de sa mère.
Celui qui meurt ailleurs est comme dans les bras de sa belle-mère.
Toute personne enterrée en terre sainte est considérée comme ensevelie sous l'autel du Temple.
[Méam Loez - Méguilat Ruth 1,17]

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-> Le Yalkout 'hadach (Erekh Galout 12-14) écrit :
"L'exil des égyptiens a été causé par leur faute de vente de Yossef, qui n'a pas vu son père pendant 22 ans.
Cela a entraîné 22 ans d'exil pour chacun des 10 frères qui ont participé à sa vente (Réouven était absent lorsque les autres frères l'ont vendu).
Ainsi, l'exil aurait dû durer 220 ans.
Cependant, comme chacun des 10 frères est mort dans un pays impur, ce qui leur a causé de grandes souffrances, cela a soustrait 10 ans à leur exil, ce qui laisse 210 ans."

"Lorsque l'on sort le Séfer Torah en public, les portes célestes de la miséricorde s'ouvrent."

[Zohar II,206]

Lorsque quelqu'un sort de chez lui le matin et reçoit une tape sur l'épaule, il se retourne pour regarder, et si le coup vient d'un ami, il comprend que c'est une tape d'affection.

De même, lorsque sur notre chemin de la vie, nous recevons une forte tape, quand nous regardons et prenons conscience que ce coup vient de quelqu'un (Hachem) qui nous aime plus que tout, alors nous pouvons proclamer [à nous-même] : "Remerciez Hachem, car Il est bon!"

[d'après l'Admour de Tsanz]

Une guéoula par Moché et grâce à la Torah

"Le peuple juif a été délivré de chacun de leurs 3 exils par un mérite spécifique de : Avraham, Its'hak et Yaakov.
Cependant, le 4e et exil actuel se terminera par le mérite de Moché rabbénou, qui est le dévouement à l'étude de la Torah.

Aussi longtemps que nous ne nous engageons pas suffisamment dans l'étude de la Torah, Moché de son côté ne veut pas invoquer son mérite [auprès de Hachem] pour libérer le peuple juif, qui continue à négliger l'étude de la Torah [sinon cela serait une accusation!].

C'est pour cela que : "Quant à toi, ordonne (tétsavé) aux enfants d’Israël" (Tétsavé 27,20) = cela fait allusion que la guéoula dépend du fait que Moché voit que son mérite peut être invoqué afin d'orchestrer la délivrance finale."

[Ohr ha'Haïm haKadoch]

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-> Le Zohar ‘Hadach (Béréchit) :
"Rabbi Yossi Ben ‘Halafta était assis devant Rabbi Its’hak et lui dit : ‘Peut-être as-tu entendu dire pourquoi le machia’h tarde à venir dans notre Exil?’
Rabbi Its’hak lui répondit : ‘J’ai entendu de Rav Hamnouna l’Ancien : Israël a connu trois Exils et en a été délivré par le mérite des trois Patriarches ; toutefois, du quatrième Exil, Israël sera délivré par le mérite de Moché. Je vais te démontrer que l’Exil est dû à l’abandon de la Torah, car il est dit : ‘Hachem l’a dit : C’est parce qu’ils ont abandonné Ma Torah’ (Yirmiyahou 9,12).
Hachem a dit : ‘ils sont revenus des premiers Exils par le mérite d’Abraham, Its’hak et Yaacov. Maintenant, ils ont failli dans la Torah que J’avais donnée à Moché, aussi, lorsqu’ils se repentiront et l’étudieront, alors, par le mérite de Moché, Je les délivrerai.’"

-> Le Ohr Ha’haïm haKadoch déduit des paroles du Zohar:
"C’est pour cela que l’Exil se prolonge, car tant qu’ils n’étudient pas la Torah et n’accomplissement pas les Commandements, Moché refusera de délivrer des fainéants en Torah".

Cela rejoint ce qu’il rapporte dans son Commentaire sur la paracha (Vayé’hi 49,11) :
"Ne connais-tu pas les paroles du Zohar (II 120a) qui stipulent que Moché est le Rédempteur, lui qui a délivré nos pères, il nous délivrera et ramènera les fils dans leurs frontières comme il est écrit: "Ce qui a été c’est ce qui sera (מה שהיה הוא שיהיה - Ma Chéhaya Hou ChéHiyé - Kohélet 1,9)" [les premières lettres de מה שהיה הוא (ce qui a été c’est ce – qui sera) forment le nom משה Moché].

-> C’est là l’allusion du verset : "Tu ordonneras (Tétsavé - תצוה) aux Bné Israël" (Tétsavé 27,20) = tu seras lié aux Bné Israël lors de la Délivrance future, le mot "Tetsavé" (תצוה) se rapprochant du mot de la même famille "Tsavata" (ensemble).
Mais la condition à cela (suite du verset), c’est qu’il faudra : "te choisir une huile pure d’olives" = il faudra qu’ils étudient la Torah qui est comparée à l’huile qui éclaire, dépourvue de dépôt, à savoir une Torah étudiée de façon désintéressée (לשמה - lichma), et non pour s’en glorifier.
Le verset poursuit : "concassée, pour le luminaire" = il faut livrer toute notre énergie dans l’étude de la Torah, comme cela est expliqué dans la guémara (Béra'hot 63b) au sujet du verset : "Voici la règle, lorsqu’il se trouve un mort dans une tente" ('Houkat 19,14) : "La Torah ne se réalise que par celui qui est prêt à mourir pour elle."

-> La Guémara enseigne (Sanhédrin 106a) :
"‘Amalek vint et attaqua Israël à Réfidim’ (Béchala'h 17,8). Que veut dire le mot ‘Réfidim’?
Rabbi Elièzer dit : le nom de l’endroit est Réfidim. Rabbi Yéhochoua dit : ils se sont affaiblis dans la Torah."
Rachi commente : "Réfidim (רפידים) [signifie] ‘Relâchement des mains’ (רפיון ידים - Rifione Yadayim), ainsi du fait qu’ils se sont affaiblis dans la Torah, Amalek a-t-il surgi contre eux."

L’Ange tutélaire d’Amalek est Samaël. La guémara (Baba Bathra 16a) dit à son propos : "C’est le Satan, c’est le Mauvais Penchant, c’est l’Ange de la Mort". Or, la guémara (Kédouchin 30b) rapporte : "Mes fils, J’ai créé le yétser Hara, et J’ai créé la Torah comme remède. Si vous étudiez la Torah, vous n’y succomberez pas."
Aussi, comprenons-nous pourquoi Moché ne veut pas libérer les paresseux dans l’étude de la Torah, car l’essence du concept de la Délivrance est l’annihilation de la Klipa (écorce du Mal) d’Amalek, comme il est écrit : "Et il dit : Puisque sa main s’attaque au Trône (כס - Kess) d'Hachem (י־ה - Y-H), guerre à Amalek de par Hachem, de génération en génération" (Béchala'h 17,16).
Rachi explique : "Hachem a juré que Son Nom (י־ה־ו־ה) ne sera complet et Son trône (כסא - Kissé) complet que lorsque le nom d’Amalek aura été entièrement effacé".
Ainsi, tant qu’Amalek existe, le Nom d’Hachem sera privé de deux lettres, le Vav et le Hé, ne laissant que les lettres י־ה Y-H (Youd-Hé).
=> Aussi, l’étude de la Torah désintéressée, tant écrite (les cinq ‘Houmachim – Hé [5]) qu’orale (les six Ordres de la Michna – Vav [6]), contribue-t-elle à l’émergence de Délivrance finale avec l’anéantissement d’Amalek et le rétablissement des lettres Vav-Hé.

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-> "Souvenez-vous de la Torah de Moché (Zikhrou Torat Moché), Mon serviteur, Auquel J’ai prescrit au ‘Horeb [mont Sinaï], pour tout Israël, des préceptes et des ordonnances. Voici, Je vous enverrai Elie, le Prophète, avant que le jour d'Hachem arrive, ce jour grand et redoutable. Il ramènera le coeur des pères à leurs enfants, Et le coeur des enfants à leurs pères, De peur que Je ne vienne frapper le Pays d’interdit" (Mala'hi 3,22-24)

[ceci est la conclusion de la haftara de Shabbath haGadol, Shabbath précédent Pessa'h, et donc la sortie d'Egypte.
On voit un lien entre la Torah et la Délivrance. De même que nous sommes sortis d'Egypte par le mérite de la Torah qui allait être donné au Sinaï, de même nous sortirons de l'exil actuel par le mérite de notre étude de la Torah. ]

=> Pourquoi la Torah est-elle appelée : la Torah de Moché?

On peut citer :

1°/ La Modestie de Moché Rabbénou :
La guémara (Shabbath 89a) enseigne : "Rabbi Yéhochoua Ben Lévi a dit : Lorsque Moché eut quitté Hachem, et fut redescendu sur Terre, Satan vint trouver le Seigneur et lui dit : ‘Maître de l’Univers, où est la Torah?’ ‘Je l’ai offerte à la Terre.’ Satan vint alors voir la Terre et lui dit: ‘Où est la Torah?’ ‘C’est D. qui en sait le chemin’ (Iyov 28,23). Il alla voir la Mer, qui lui dit: ‘Elle n’est pas avec moi.’ Il alla voir l’Abîme, qui lui dit: ‘Elle n’est pas en moi’ ...
Satan revint alors vers Hachem, et lui dit: ‘Souverain du Monde, je l’ai cherchée sur toute la Terre et je ne l’ai pas trouvée’ ‘Va voir le fils d’Amram (Moché)’ répondit le Seigneur. Il se rendit donc chez Moché : ‘La Torah que t’a donnée Hachem, où est-elle?’ ‘Qui suis-je pour que Hachem m’ait donné la Torah?
Hachem dit alors à Moché : ‘Moché, tu es un menteur!’ ‘Souverain du Monde, ce trésor précieux dont Tu fais chaque jour Tes délices, puis-Je me déclarer Seul possesseur de ses bienfaits?’ ‘Puisque tu es si modeste, le nom de la Torah sera attaché au tien’. En effet, il est dit: ‘Souvenez-vous de la Torah de Moché Mon serviteur’."

2°/ Le don de soi de Moché Rabbénou pour la Torah :
Au sujet du verset : "C’est la Loi de la Torah : lorsqu’un homme meurt dans la tente" ('Houkat 19,14), la guémara (Bérakhot 63b) apprend : "La Torah ne perdure que chez celui qui se tue à son étude".
Moché, plus que tout autre homme, a donné sa vie pour la Torah, aussi, mérita-t-il que la Torah soit appelée en son nom [voir Mékhilta – Béchala’h].

La même idée se trouve dans le verset: «Car s’il trouve son plaisir dans la Torah d'Hachem בְּתוֹרַת ה׳ , Et qui, dans sa Torah ,ובְּתוֹרָתוֹ médite jour et nuit, il est comme un arbre planté près d’un courant d’eau, Qui donne son fruit en sa saison, Et dont le feuillage ne se flétrit point: Tout ce qu’il fait lui réussit» (Téhilim 1,2-3). En effet, Rachi explique qu’au début, la Torah est appelée la "Torah d'Hachem", cependant, lorsque l’homme se fatigue dans son étude, elle est aussi appelée "sa Torah" - la Torah de l’érudit.
De même, à propos du verset : "La Torah d'Hachem est parfaite תּורַֹת יְ־ה־וָ־ה תְּמִימָה , elle restaure l’âme" (Téhilim 19,8), le midrach Téhilim explique que lorsque Moché est monté au Ciel (pour aller chercher la Torah), il y est resté quarante jours et quarante nuits (sans manger et sans boire), ce qui lui a valu d’être considéré comme s’il avait donné sa vie pour la Torah.
Ainsi, fut-elle appelée en son nom, comme il est dit: "Souviens-toi de la Torah de Moché Mon serviteur" (Mala'hi 3,21).

3°/ La Délivrance finale par l’intermédiaire de Moché Rabbénou uniquement par le mérite de l’étude de la Torah :
La faute du Veau d’Or eut donc pour conséquence d’ancrer l’oubli au sein du peuple juif.
C’est pourquoi, jusqu’à ce qu’advienne la Délivrance finale (et la réparation définitive de la faute du Veau d’Or), annoncée par le Prophète Elie (mentionné dans notre Haftara), chaque Juif devra s’efforcer de se souvenir de la "Torah de Moché", afin de l’étudier et inciter ainsi Moché Rabbénou à venir délivrer son Peuple, comme l’enseigne le Ohr Ha’Haïm haKadoch (Tetsavé) : "C’est pour cela que l’Exil se prolonge, car tant qu’ils n’étudient pas la Torah et n’accomplissent pas les Commandements, Moché refusera de délivrer des fainéants en Torah" [voir Likouté Moharan 217].

Ainsi, la Haftara de Chabbath Hagadol nous révèle le secret de notre Guéoula, annoncée en ce mois de Nissan et similaire à la Sortie d’Egypte : L’étude assidue et désintéressée de la Torah, à l’instar de Moché Rabbénou, entraine la venue d’Eliyahou Hanavi, annonciateur du "jour grand (Hagadol) et redoutable", la Délivrance finale.

"D. dit : Faisons l'homme" (Béréchit 1,26)

-> Du fait que Hachem consulta les anges au sujet de la Création de l'homme, alors qu'Il créa la femme de Sa seule initiative, les femmes prononcent tous les jours la bénédiction : "Qui m'a créée selon Sa volonté", autrement dit mû par Sa volonté exclusive.

[Yéchouot Yaakov]

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[en effet, le midrach (Béréchit rabba 8,8) enseigne que quand Hachem a voulu créer l'homme, il a pris conseil auprès des anges du Service.]

"Le juste tombe 7 fois, et se relève ; mais les méchants sont effondrés par le malheur" (Michlé 24,16)

-> La toupie, bien qu'on la fasse tourner avec une grande force au début et qu'elle finisse par tomber, on la fait pourtant tourner de nouveau.
De même dans notre vie, nous avons des moments d'impulsion, des moments où tout tourne tranquillement, et des moments de chute, mais l'essentiel est de maintenir la vie, le mouvement/rotation de notre être!

Le rav Hutner enseigne que ce n’est pas un tsadik (juste) qui tombe 7 fois, mais plutôt les 7 chutes qui vont permettre de transformer une simple personne en un tsadik.
De la chute naît la grandeur!

Dans la vie, même si l'on tombe, nous ne devons pas désespérer en se lamentant de sort en restant inerte, mais plutôt nous efforcer de se relever par la téchouva et de repartir de plus belle de toutes nos forces!

Alors que les grecques n'existent plus depuis longtemps, b'h chez les juifs : que tourne tourne la vie!!

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-> Ceci est la signification de : "Le juste (tsadik) tombe 7 fois, et se relève" (Michlé 24,16) = c'est ses chutes (défaillances) qui lui permettent d'atteindre des niveaux toujours plus élevés.
[Méor Enayim - Vayétsé]

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-> Ce sont justement les descentes et les difficultés que l'homme rencontre dans son Service d'Hachem qui peuvent le faire se construire spirituellement.
C'est parce qu'il tombe que quand il se relèvera, il s'élèvera encore plus. Toutes les chutes qu'il pourra rencontrer ont la capacité d'être justement des moyens de le rapprocher davantage. Encore faut-il se renforcer et ne pas en désespérer.
[rabbi Tsadok Hacohen de Lublin - le Pri Tsadik]

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-> La émouna est une bouée de sauvetage dans le domaine spirituel, comme l’explique le Beit Avraham (sur
Shavouot) au nom de plusieurs Tsadikim : la guémara (Sanhédrin 7a) rapporte le verset (Michlé 24,16) : "Sept fois le juste tombera et se relèvera", qu’elle commente en complétant : "et le méchant tombera dans une seule".

Le Beit Avraham explique :
Cela se rapporte à celui qui possède une émouna intègre. Il est appelé "juste" selon ce qu’enseigne la guémara (Makot 24a) : "Habakouk est venu et a basé toutes les mitsvot sur une seule comme il est écrit : "Le juste vivra par sa émouna"."
C’est justement la signification du verset : "Sept fois le juste tombera et se relèvera" = il s’agit de celui qui se maintient dans sa émouna même après être tombé 7 fois, chute après chute, échec après échec, il se relève encore.
Un tel homme finira par s’élever grâce à la force de la émouna à laquelle il est farouchement attaché (parce qu’il sait qu’après les jours d’abondance, viennent les jours de disette et, ceux-ci arrivés, il sait que cela provient d’Hachem et que d’autres jours d’abondance viendront ensuite).
Le méchant (racha), au contraire, tombera dans ‘une seule’ = celui qui pèche dans cette ‘une seule’ sur laquelle 'Habakouk fonde toute la Torah, ne pourra se relever de sa chute car il s’agit de la force de la émouna.

"La communauté d'Israël en exil est comme une veuve, et Hachem doit assumer tous ses besoins.
Cependant, si elle commence à se maquiller et à se faire belle pour la culture des peuples étrangers, elle n'a plus à demander à D. qu'Il ait pitié d'elle!"

[rabbi Yossef Dov Soloveitchik]

[en effet, cela témoigne que l'on a détourné notre pensée de notre premier mari (Hachem), et qu'on a alors l'intention de se remarier (avec les autres nations)!
A partir du moment où l'on cherche à plaire aux nations environnantes plutôt qu'à Hachem, alors on perd le bénéfice du fait que : "Hachem doit assumer tous nos besoins".]