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Prendre conscience de sa grandeur – Quelques pensées de nos Sages (2e partie)

+ Prendre conscience de sa grandeur - Quelques pensées de nos Sages (2e partie) :

-> "Chaque personne est obligée d'être consciente qu'elle a une valeur énorme.
Cela ne fait pas allusion à une estime de soi illusoire, qui est basée sur un sentiment d'arrogance de se sentir meilleur que les autres, mais à une réelle estime de soi qui est totalement incroyable de par son immensité.

Chaque personne est obligée de se dire : "Le monde n'a été créé que pour moi" (guémara Sanhédrin 37a).
Rachi de commenter : "J'ai l'importance du monde entier".

Chaque personne est un phénomène unique, un événement qui n'a jamais eu lieu avant et qui n'aura plus jamais lieu ensuite.
Tu es un mélange unique de traits de caractère et de personnalité.
Tu es unique dans ta constellation familiale, né à un moment spécifique de l'histoire, et dans un environnement spécifique.

Cette unicité te donne une énorme importance, car il n'y a que toi qui peut accomplir les missions uniques de ta vie."

[Rav Wolbe - Alé Chour]

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+ "D. créa l’homme à son image ; c’est à l’image de D. qu’il le créa." (Béréchit 1,27)

-> La guémara (Yérouchalmi Nédarim 9,4) nous enseigne :
"Rabbi Akiva a dit : "Le verset : "Aime ton prochain comme toi-même" (Vayikra – Kédochim 19,18) est un grand principe de la Torah".
Ben Azaï a dit : "Le verset : "Lorsque D. créa l’être humain, il le fit à sa propre ressemblance" (Béréchit 5,1) est un principe encore plus grand"."

=> Comment comprendre l'affirmation de Ben Azaï?

Toute personne n’est qu’une parmi des milliards d’êtres humain, et la terre n’ai même pas un grain de sable dans l’univers.
Dans l’histoire du monde, que vaut la durée de notre vie.
Nous sommes constitués d’os, de muscles, de sang, …
Qu’est-ce qui fait que l’on doit à un homme plus de considération qu’à un animal ou un insecte?

Le fait que l’homme a été créé à l’image de D., va le transformer d’un état de "sans importance", "insignifiant" à celui de "sans comparaison", car même s’il semble minuscule, il est le summum, l’aboutissement de toute la Création.

=> Ainsi, c’est ce que Ben Azaï nous apprend lorsqu’il nous dit que le fait que l’homme a été créé à l’image de D. est un principe plus important que "tu aimeras ton prochain comme toi-même".
Etant créé à l’image de D., il doit être respecté en conséquent.

[Ne pas avoir confiance en soi, c'est ne pas avoir confiance en Hachem! ]

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-> Plutôt que de rechercher des titres de grandeur, il faut chercher à utiliser son potentiel interne au maximum.
Le Rachab disait : "Un homme doit méditer à ce qu'il peut être, à ce qu'il doit être, et à ce qu'il est effectivement".

-> Une personne qui ne fait pas dépendre sa grandeur de son âme divine, va facilement fuir le bonheur, car il y a toujours quelque chose qui nous manquera, qui pourrait être meilleur.

On peut citer l'exemple du roi de Babylone Névou’hadnétsar, qui au lieu de se focaliser et de profiter de sa grande puissance, va constamment se sentir embarrassé par le fait d'être petit et gros (midrach Tan'houma).
En se répétant que son corps n'était pas impressionnant, il se cachait tous les aspects positifs de sa vie.

[Avoir de l'estime de soi, c'est avoir la certitude que je suis au top, car c'est Hachem qui m'a fait! ]

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+ Prendre conscience de sa grandeur, ce n'est pas de l'arrogance :

-> La Torah nous demande de réaliser à quel point nous sommes élevés, et ce n'est qu'alors que l'humilité peut avoir de la valeur.
Ne pas avoir conscience de cela, n'est pas une qualité, mais un défaut majeur.
['Hovot haLévavot 6,2]

-> Moché Rabbénou, dont D. atteste lui-même qu'il est l'homme le plus humble, avait conscience de sa grandeur qui était équivalente aux 600 000 hommes de sa génération (la dor déa : la génération de la connaissance).
Cette conscience impliquait que ses actions devaient au moins être égales à celles des 600 000 autres juifs.

-> Rabbi Salanter, qui est à l'origine du mouvement du moussar, avait aussi conscience de sa grandeur.
Il disait : "Je sais que j’ai la capacité de 1 000 personnes, donc j’ai l’obligation d’agir comme 1 000 personnes."

-> Rabbi El'hanan Wasserman rapporte sur son maître le 'Hafets 'Haïm : "Bien qu'il était rempli d'humilité, néanmoins, il disait fréquemment qu'en ce qui le concerne, il avait la responsabilité pour le bien-être spirituel de toute la génération"

Il ne faut pas se mentir à soi-même en se dévalorisant sous couvert d'être humble, car en réalité c'est notre yécher ara qui désire que nous minimisons nos efforts (par paresse), en fuyant nos responsabilités.
=> Plus nous avons conscience des capacités dont Hachem nous a dotées, plus nous sommes responsables de devoir les utiliser pleinement

Imaginez si Moché rabbénou, le 'Hafets 'Haïm, ... n'avaient pas voulu prendre conscience de leur grandeur (sous couvert d'humilité), et se seraient dit : "Pour qui je me prends à accomplir autant de belles actions? Quel orgueilleux, je suis! Plutôt rester un bon juif dans la moyenne!!"
Quelle perte! Quel manque de respect pour Hachem qui nous dote d'aussi belles capacités!!

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Il n'y a pas d'humilité, sans conscience de sa grandeur.
L'estime de soi est la cartographie de mes capacités, qui sont les outils que D. m'a confié pour accomplir mon rôle sur terre.

Sans un inventaire complet de ces outils, nous ne pouvons pas tous les utiliser afin de faire de notre vie la plus belles des réalisations, qui nous suivra ensuite pour l'éternité dans le monde à Venir.
Quels regrets, et quelle honte nous risquons d'avoir pour avoir négligé notre propre valeur!

La vraie humilité, c'est être un gadol de soi-même (je réalise au maximum mes potentialités), et avoir conscience que cela est grâce aux dons permanents de Hachem (qui peut tout nous reprendre à chaque instant).
Avoir une vision où l'on n'est rien, où l'on n'a pas de valeur, c'est développer un orgueil de n'être rien, au même titre que certains ont un orgueil d'être tout.

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-> La conscience de sa valeur n'est pas contradictoire avec l'obligation d'être humble.
Quelqu'un qui pense mal de lui-même parce qu'il n'est pas conscient de ses forces, n'est pas un humble, mais un fou!

L'humilité est le fait de savoir au plus profond de soi, qu'absolument toute chose que l'on a, ne nous appartient pas. C'est plutôt un cadeau de D., qui déverse sa bonté sur nous.
Le plus une personne ressent que ce qu'elle a est un cadeau, le plus elle a d'humilité
[Rabbi Leib 'Hassman]

[Ainsi, l'humilité passe par une 1ere étape : être conscient de sa grandeur, et ensuite l'utiliser et l'attribuer à D.]

-> L'orgueil est positif lorsqu'il nous permet de reconnaître tous les trésors que Hachem a mis en nous, et qui n'attendent qu'à être exploiter.
L'orgueil devient négatif lorsqu'une personne demande aux autres de l'honorer.
[Rabbi Avraham Wolf]

-> Rabbi Sim'ha Zissel disait qu'il est faux pour un riche de se sentir supérieur aux autres grâce à sa richesse, et pour un pauvre de se sentir inférieur en raison de son manque d'argent.
Les 2 (richesse et pauvreté) sont des circonstances qui fournissent des tests, et ne sont pas le reflet de la valeur d'une personne.

[D. nous confie avec précision les outils adaptés à notre mission sur terre. S'ils sont plus importants qu'autrui ce n'est pas une source d'orgueil, mais de responsabilité à les utiliser pleinement.]

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+ Une mauvaise utilisation de l'humilité est une faute :

-> Bien que l'humilité est un comportement essentiel, une personne qui n'est pas consciente de sa grandeur peut violer la Torah toute entière à cause d'une humilité mal placée.
[Rabbi Yérou'ham Lévovitz]

[Une personne qui ne sait pas dire non, ne saura pas dire non à son yétser ara.
Penser que l'humilité c'est avoir le moins d'estime de soi possible, c'est donner les clés de soi-même au yétser ara.]

-> Même l'humilité, la reine des traites de caractère, peut se transformer en un mauvais trait de caractère.
Si l'on est trop soumis, on prend le risque d'être influencé par de mauvaises personnes à faire le mal.
[Rav Dessler - Mikhtav méEliyahou]

[l'estime de soi est la muraille nous protégeant de mauvaises influences extérieures.
A l'inverse, si l'humilité nous conduit à nous voir comme un nul, un rien, alors nous n'avons pas de gêne à fréquenter ou à faire des choses nulles.]

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-> "Chaque personne doit toujours 2 morceaux de papier dans sa poche.
Sur l’un, il inscrira : "Je ne suis que poussière et cendre."
Sur l’autre : "Le monde n’a été créé que pour moi."
Une personne doit avoir l'intelligence de lire chaque papier au bon moment."

[Rabbi Bounam de Psiskhé]

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-> Malheur à une personne qui n'a pas conscience de ses fautes, car elle ne sait pas quoi corriger.
Mais doublement malheur à une personne qui n'est pas consciente de ses qualités, car il lui manque les outils nécessaires pour se corriger.
[rav Yérou'ham Lévovitz]

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-> Le Ben Ich 'Haï enseigne qu'en terme de matérialité, on doit regarder les personnes qui ont moins que nous, et en terme de spiritualité, ceux qui ont plus que nous.

Selon la Torah, la jalousie se doit uniquement d'être constructive : ce que je vois en autrui doit m'inciter à grandir spirituellement.
A l'inverse, envier ce qui est extérieur à ma personne, ne va faire que générer des frustrations, de la haine.

Certaines personnes ont le besoin d'être la meilleure dans tous les domaines, sinon c'est un échec.
A l'image d'Haman, dont tout le royaume se prosternait devant lui, à l'exception d'une seule personne : Mordé'haï.
On est tous meilleurs dans certains domaines plutôt que d'autres. On est tous uniques.

C'est pour cela que l'on doit se comparer uniquement à nous-même : est-ce que je suis une bonne personne dans la réalité, par rapport aux potentialités que Hachem me donne?

Il ne faut pas être trop dur ou trop gentil avec nous-même : juste ce qu'il faut pour être constructif dans la joie!!

Ainsi, de la même façon que l'on doit se taper sur les doigts lorsque l'on agit pas comme on devrait, on doit savoir aussi se faire des compliments à soi-même, faire la fête, lorsque l'on réussit des objectifs (même petits!) que l'on s'est fixé.

En effet, c'est la capitalisation positive sur le passé qui nous donnera des forces pour accomplir la suite, selon le schéma : j'ai des objectifs -> je les réalise -> je suis très fier et content d'avoir réussi => j'ai la force pour de nouveaux objectifs et réalisations -> ...

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+ Ne laissons pas nos erreurs nous voler notre estime de soi :

-> Si tu as fait une faute, il ne faut pas s'en sentir découragé et en perdre le sentiment que l'on est quelqu'un d'important, car il n'y a pas de plus grand danger.

Mais plutôt, après une transgression, renforce-toi et élève-toi au-dessus de cette faute.
Garde ton esprit focalisé sur ton grand potentiel, et peu importe le mal que tu as pu faire par le passé, tu as toujours la possibilité de t'élever.
[Rabbi Nathan Tsvi Finkel ]

-> Un élève de Rabbi Na'houm Zev Ziv s'est trompé dans la prononciation d'un mot au cours d'une répétition de la amida.
Une personne lui a immédiatement fait une remarque, et suite à cela il a perdu ses moyens et était très nerveux de s'être trompé.
Après la prière, Rabbi Na'houm lui a dit : "Comment peux-tu être aussi arrogant? Penses-tu être parfait au point de ne jamais faire d'erreur?"

[parfois, même de façon inconsciente, on se gâche la vie, car on a fait une erreur banale, que l'on va grandir à nos yeux au point qu'elle devient presque l'erreur de notre vie!

=> Il est important d'avoir conscience que notre valeur intrinsèque, n'est pas remise en question à chaque échec de la vie.
Le fait de tomber signifie uniquement que l'on avance, que l'on essaie des choses, et au contraire c'est positif! ]

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-> Certaines personnes ont peur d'agir, en raison des éventuelles erreurs qu'elles risquent de commettre.
Elles renoncent à avoir un niveau supérieur, préférant ne pas se tromper.

Toute personne a l'obligation de se développer au maximum de ses capacités.
[Même] La personne la plus simple a en elle les potentialités pour la grandeur, pour peu qu'elle exploite ce qui a en elle.
[Rabbi Yossef Leib Bloch - Shiouré Daat]

[le yétser ara cherche en permanence à nous faire oublier nos immenses potentialités, pour ne pas que nous les exploitions en bien.
Utilisons ce que Hachem nous donne, et nous verrons à quel point il y avait des trésors en nous!]

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-> "La tristesse qui suit la faute est pire que la faute elle-même.
Davantage qu’il n’espère t’amener à fauter, le yétser ara guette ce sentiment de tristesse que tu ressentiras après la faute."
[le ‘Hozé de Lublin]

-> Un rabbin a un jour fauté pendant le jour de Kippour en arrachant par mégarde un poil de sa barbe.
Il a alors dit tout sourire au yétser ara : "Tu m’as eu une fois par la faute, tu ne m’auras pas une 2e fois par la culpabilisation, par la tristesse, car pour la faute, il suffit que je fasse une téchouva sincère pour m’en débarrasser."

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-> Le verset dit : "Écarte-toi du mal et fais le bien" = Car quand un homme veut faire le bien, le mauvais penchant vient lui présenter toutes les fautes et tout le mal qu'il a commis pour le décourager de faire des bonnes actions.
Aussi, le conseil est : "Écarte-toi du mal" et n'y prête aucune attention, comme
si tu n'avais commis aucune faute. Grâce à cela, "Fais le bien". Cela t'encouragera à faire le bien.
[Beit Avraham]

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+ Education des enfants & Estime de soi :

-> "La façon d'éduquer les plus jeunes, est de les élever en soulignant la grandeur qui peut devenir leur, s'il utilise leur potentiel."
[Rav Yé'hezkel Levenstein]

[L'objectif principal d'un enseignant est de transmettre de la confiance en soi et de l'estime à ses élèves, en montrant qu'en utilisant ses dons uniques, il peut devenir un grand personnage de l'histoire juive.

Plus généralement, nous avons tous tendance à être plus bavard lorsqu'il faut critiquer, faire des reproches à autrui, mais on considère comme normal la situation inverse.
Or, un des plus grands actes de bonté, est le fait de trouver ce qu'il y a de positif en l'autre, et de l'en féliciter, car cela va lui redonner de la vie, en lui insufflant un flux d'optimiste, d'estime de soi.
(Si untel dit que je suis quelqu'un de bien, c'est que c'est surement vrai. Je dois donc agir en conséquent.)

La vie est la mort sont au pouvoir de la langue.
Mes quelques mots à mon prochain, vont en faire une personne nouvelle, regonflée à bloc pour réussir sa vie!]

"[Il] fera expiation sur Sa terre et sur Son peuple" (Haazinou 32,43)

Ci-dessous, une partie du commentaire du Méam Loez sur ce verset :

-> Dans le midrach, nos Sages enseignent : Rabbi Méïr disait : "La terre d'Israël fait expiation pour quiconque y habite comme il est écrit : "Le peuple qui y habite voit sa faute levée" (Yéchayahou 33) ..."
Le verset : "[Il] fera expiation sur Sa terre et sur Son peuple" vient nous préciser que c'est D., Lui-même, qui pardonne les fautes des juifs habitant en terre sainte.

-> Rabbi Méïr disait : Quiconque habite en terre d'Israël, lit le Shéma matin et soir et parle hébreu a une place au monde futur", car la reconnaissance de l'unité de D. se réalise principalement en terre d'Israël.

Nos Sages ajoutent : "Quiconque est enterré en terre d'Israël est comme enterré sous l'autel ..."
Adam a été formé à partir de la terre prise à l'endroit de l'autel car c'est là qu'il obtiendra l'expiation pour ses fautes.

Lorsque nos Sages disent : "Quiconque est enterré en terre d'Israël est comme enterré sous l'autel", il s'agit du cas où un homme est mort avant d'avoir eu le temps de se repentir. Dans ce cas, la terre fait expiation pour lui comme s'il était enterré sous l'autel et comme si tous les sacrifices offerts venaient expier ses fautes.

-> Nos Sages disent : "Quiconque parcourt 4 coudées en terre d'Israël, toutes ses fautes lui seront pardonnées" ...

-> Rabbi Yéhouda dit : "Heureux le sort de l'home qui a mérité de s'installer en terre sainte de son vivant! Quiconque a mérité de s'attacher à la terre d'Israël ici-bas méritera de s'attacher la terre d'Israël d'En-Haut après sa mort."

De quiconque n'a pas eu ce mérite mais a été amené en terre sainte après sa mort pour y être enterré ... l'âme de l'homme mort en diaspora le quitte dans le domaine des non-juifs alors que son corps entre dans le domaine de la terre d'Israël. C'est comme s'il profanait les choses saintes et sanctifiait les choses profanes.

-> "Quiconque a mérité que son âme le quitte en terre d'Israël, ses fautes lui sont pardonnées et il mérite de s'attacher à la Présence Divine, comme il est écrit : "[Il] fera expiation sur Sa terre et sur Son peuple"
Si de plus, il a acquis des mérites pendant sa vie, l'esprit saint reposera sur lui."

-> Le Sifri rapporte que si un juif est assassiné par un non-juif, cela expie ses fautes au monde futur.

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"La terre expiera pour son peuple" (Haazinou 32,43)

-> Le sens simple de ce verset est que la terre d'Israël apporte l'expiation à ceux qui y résident. Mais, on peut l'expliquer d'un point de vue moral.
"La terre" symbolise celui qui se rabaisse et se considère comme de la terre que tous peuvent piétiner. Cette qualité d'humilité et de modestie apporte l'expiation à ceux qui la détiennent.
Certes, en général un animal qui a un défaut et qui est brisé quelque part, ne sera pas valable et ne pourra pas apporter l'expiation à celui qui l'apporte en sacrifice. Mais en ce qui concerne l'homme, c'est l'homme qui aura son cœur brisé par l'humilité et la conscience de ses défauts, c'est un tel homme qui méritera la plus grande faveur d'Hachem, qui lui apportera l'expiation pour ses fautes. Comme le dit le verset : "Le meilleur sacrifice pour Hachem, c'est un esprit brisé. Un cœur brisé et contrit, Hachem, ne répugne pas".
[rabbi Avraham de Slonim - le Yessod véChorech haAvoda]

"Je fais mourir et Je donne la vie" (Haazinou 32,39)

-> "Les hommes qui naissent sont voués à la mort, et les morts sont voués à la résurrection"
[Rabbi El'azar Hakappar]

La résurrection doit nécessairement être précédée de la mort.
Pour la génération qui vivra à l'époque de la résurrection (suite à la venue du machia’h), la séparation de l'âme de leur corps se fera sans aucune souffrance. De plus, cette génération mourra pour un instant seulement : elle ressuscitera immédiatement après la mort.

"Je fais mourir et Je donne la vie" = cela veut donc dire que Hachem opérera ces 2 actes radicalement opposés en un seul.

[compilation personnelle du Méam Loez sur ce verset]

+ "A l'époque dans les petits villages de la diaspora, les gens vivaient dans une immense pauvreté.
Ainsi, ils s'habituaient à ne pas obtenir ce qu'ils désiraient ...
Mais aujourd'hui, l'enfant est habitué depuis son plus jeune âge à recevoir de ses parents tout ce qu'il désire ...
On habille ainsi les enfants presque comme des princes, avec de nouveaux vêtements très régulièrement.
[...]

Puis lorsqu'un enfant a grandi ainsi, s'habituant à tout recevoir et à voir ses désirs satisfaits dans l'immédiat, quand il devient adulte et que tout ne se passe pas comme il le voudrait, cela l'irrite et il s'enfonce dans l’amertume et la dépression.

En effet, les parents peuvent lui fournir la nourriture et les vêtements, mais l'honneur, par exemple, ils ne peuvent pas le lui procurer.
Ainsi quand il n'est pas valorisé à l'école, que d'autres élèves réussissent mieux que lui ou se montrent dotés de meilleures capacités, la jalousie le dévore et la recherche de la considération ne lui laisse aucun répit, car il a été habitué à recevoir tout ce qu'il souhaite!
Mais les parents ne peuvent lui fournir l'honneur auquel il aspire, et ceci entraîne crises, nervosité, déprime et abattement.

Cela n'aurait pas été le cas s'il avait été habitué depuis son enfance à ne pas recevoir tout ce qui le tente, car alors les circonstances de la vie ne l'auraient pas amené à la contrariété et à l'amertume.
Et plus encore, ceux qui ont pris l'habitude de vivre dans la pauvreté et la misère retirent de la joie du moindre avantage inhabituel que la vie leur offre.
Ainsi, ils sont toujours heureux, puisque tout ce qu'ils reçoivent les réjouit."

[le Steïpler - rabbi Yaakov Israël Kanievsky]

"La bonté que l'homme manifeste à sa femme et aux habitants de sa maison est la plus grande bonté possible, de première qualité."

[Saba de Slobodka - Ohr haTsafoun]

[en effet, il explique que plus on présente un acte de bonté de façon à ce que le bénéficiaire ne ressente pas le "pain de la honte" (d'avoir à "s'abaisser" à recourir à l'aide d'autrui), et qu'il se sente bien qu'on l'aide, alors plus la bonté est grande, parfaite.
Plus le bénéficiaire se sent proche de celui qui donne, moins il a le sentiment de dépendre d'autrui. Ainsi, la bonté envers sa femme, qui est comme notre propre corps, est la plus proche de la bonté de Hachem envers l'homme, qui ne sent pas le "pain de honte".]

La Prière

+ La Prière (par le Méam Loez) :

Bien que Hachem connaisse les plus intimes pensées et les besoins de chacun, on doit implorer Sa miséricorde et Son soutien. En priant, nous attestons que le monde n'est pas régit par le lois de la nature, mais par D.
[...]

L'aspect essentiel de la prière est d'affirmer [du plus profond de notre être] notre croyance en Hachem, [Seul] Maître de l'univers et [l'Unique] dirigeant de toutes choses.
Il nourrit et soutient la plus petite fourmi, et sans Lui rien ne peut exister dans l'univers [pas même l'espace d'un seul instant!].

Puisque notre foi dépend de la prière, on comprend qu'elle corresponde à une mitsva positive.
Le refus de prier constitue un péché grave, car dans ce cas, on prétend que le monde existe par lui-même, et on encourt alors la punition Divine.
[...]

Un prière récitée avec ferveur est supérieure à tous les sacrifices offerts au Temple.
La prière est comparée au plus délicat des encens, ainsi qu'il est dit : "Que ma prière soit considérée à Tes yeux comme de l'encens, mes mains tendues comme l'offrande du soir" (Téhilim 141,2).

[La Amida, la prière par excellence] a été instituée à l'époque des prophètes.
120 Sages se rassemblèrent et composèrent un rituel liturgique.
Ils connaissaient les mystères de la Torah, et par conséquent chaque mot et chaque lettre de la Amida fait allusion à des secrets insondables.

On prendra donc garde de ne pas omettre un seul mot ...
Si quelqu'un compte des diamants, il le fera lentement et avec précaution pour ne pas en manquer un seul. [à combien plus forte raison pour les mots de la prière qui ont bien plus de valeur.]

[Méam Loez - Vayéra 19,27]

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-> Le Méam Loez y écrit également :
Bien que la gloire de D. emplisse toute la création, certains endroits sont plus propices à la prière.
Par exemple, la Terre sainte (Israël) est sous la protection Divine, tandis que les autres nations sont dirigées par des anges préposés.
De même, la sainteté d'une synagogue favorise la prière, et y est donc exhaussée.
[...]

Pendant la Amida, on joindra les pieds pour ne former plus qu'un à l'image des anges.
En outre, cette attitude illustre la faiblesse de l'homme. Lorsqu'il prie debout, les mains et les pieds comme liés, incapable de bouger, il ne peut qu'espérer la miséricorde Divine.
[...]

Il est préférable de prier dans un Siddour pour se concentrer sur chaque mot ...

[A défaut,] on fermera les yeux pour réciter la Amida en croisant les mains tel un serviteur devant son maître.
Celui qui dans ce cas, prononce la Amida les yeux ouverts, ne sera pas digne à sa mort de contempler la présence Divine. Il endurera de terribles souffrances lorsqu'il verra l'ange de la mort.

Le Kaddich

+ Le Kaddich (par le Méam Loez) :

"Dans la multitude se trouve la gloire du Roi" (Michlé 14,28)

Nos Sages enseignent que D. éprouve plus de plaisir en entendant la prière en commun (minyan), et la récitation du kaddich, qu'en écoutant les louanges quotidiennes chantées par des millions d'anges.

Ainsi après une étude, quand les juifs répondent au kaddich : "Amen, que Son Nom glorieux soit béni à tout jamais" (yéé chémé raba), Hachem appelle tous les anges et leur dit : "Venez, entendez le merveilleux chant de mon peuple que j'ai créé." (Réchit 'Hokhma - Chaar Aava 7)
[...]

Lorsque les juifs répondent avec ferveur "Amen" (à une bénédiction ou au kaddich), les portes de la miséricorde s'ouvrent dans les cieux, et ils sont amplement récompensés en ce monde et dans celui à venir.
Lors d'une période troublée, une annonce est faite dans les cieux : "Ouvrez les portes et laissez la nation des justes (les juifs) entrer, car ils s'empressent d'écouter le kaddich et de répondre : "Amen". Ils ouvrent [ainsi] les portes et apportent le bien en ce monde, c'est pourquoi ils sont dignes de voir leurs prières acceptées et d'être libérés de leurs malheurs."
[...]

Nous ne connaissons pas le sens véritable du kaddich, car ses mystères sont extrêmement profonds, et dépassent de très loin notre entendement.
Cependant, nous pouvons tirer certaines leçons du nombre de mots de cette prière unique.
Il débute par les 4 mots : "Yitgadal véyitkadach chémé rabba" = ces 4 mots sont similaires aux 4 lettres du Nom Divin (Tétragramme), [et c'est pourquoi nous répondons Amen].

La phrase : "Yéhé Chémé rabba mévara'h léalam léal'mé almaya" est la réponse la plus importe du kaddich
Elle contient 7 mots, et 28 lettres, comme le 1er verset de la Torah : "Au commencement, D. avait créé le ciel et la terre" (Béréchit 1,1), et comme le verset introductif aux 10 Commandements (Yitro 20,1).
[le rav Nathan Scherman dit qu'il y a une allusion à notre conviction que l'Histoire mène à un temps où la Création et son but ne feront qu'un.]

La guémara (Shabbath 119b) enseigne que lorsque l'on répond cette phrase [du kaddich] de tout notre pouvoir (au maximum de notre ferveur), alors cela a le capacité d'annuler un décret néfaste, prévu pour une durée de 70 ans.
En hébreu, "pouvoir" correspond au mot : "koa'h", dont la valeur numérique est de 28. Cela fait allusion à ces 7 mots qui contiennent 28 lettres.
Ce principe nous indique qu'il ne suffit pas de répondre "Amen", mais qu'il faut au moins réciter les 7 mots suivants.
[selon le Avodat Israël, les 7 mots évoquent les 7 cieux (chiv'a réki'im).
Le Gaon de Vilna explique que les "7 cieux" sont 7 niveaux de sainteté qui séparent l'homme de D.
Ainsi, il se peut que cette allusion représente notre espoir que la grandeur de Hachem soit reconnue dans tous les espaces qui Le séparent de nous, afin que Sa sainteté soit apparente même sur terre.
Dans Kohélét (3,2-8), le roi Salomon note 28 "temps" qui représentent toute l'expérience humaine : "Un temps pour naître et un temps pour mourir, un temps pour planter et un temps pour déraciner ce qui était planté, ..."
Selon le rav Nathan Scherman, le thème sous-jacent est qu'à chaque étape de la vie et dans chaque forme d'existence, l'homme doit chercher la façon de tout mettre au service de D.]

[Méam Loez - Vayéra 18,31-32]

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-> Le Zohar (Térouma) nous enseigne que :
Le Yéhé Chémé rabba a un pouvoir spirituel énorme, qui surpasse toute autre reconnaissance de la sainteté de D.
Quand on le récite avec concentration et la force nécessaire, il peut détruire les forces mauvaises qui résultent des fautes de l'homme et empêchent la splendeur de D. d'être révélée à Ses enfants.
C'est pourquoi il a été composé en araméen, langue qui n'a pas la sainteté de l'hébreu et peut par conséquent être utilisée par les forces du mal. En exaltant Hachem en araméen, nous apportons la sainteté dans les recoins obscurs de la terre où elle ne pourrait pas pénétrer autrement.

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-> La guémara (Sota 48a-49a) écrit :
[Selon] Rabbi Yéhochoua : Du jour où le Temple a été détruit, il n'y a eu de jour sans malédiction, ni de rosée avec bénédiction, et les fruits ont perdu leur goût [extraordinaire].
Rava dit : Chaque jour qui passe la malédiction empire.
[...]
Par quel mérite le monde va-t-il donc survivre?
Celui de la récitation du kadoch kadoch kadoch (kédoucha dessidra - dans le Ouva létsion) et du Yéhé Chémé rabba [dans le kadich] qui suit une étude publique portant sur la Aggada.

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-> Le kaddich est une louange solennelle instituée par les Sages de la Grande Assemblée, après la destruction du 1er Temple.
Le Nom Divin ayant été profané par ces événements douloureux, qui causèrent la ruine de la terre d'Israël et la dispersion du peuple juif aux 4 coins du monde, nous demandons dans le kaddich que Son Nom soit à nouveau élevé et sanctifié. (Choul'han Aroukh 55,1 ; et Kaf ha'Haïm 55,1).

Il a été composé en araméen afin que les anges ne le comprennent pas et ne nous accusent pas. De plus, l'araméen était la langue parlée après la destruction du Temple de Jérusalem et de nombreux fidèles ignorants n'utilisaient plus l'hébreu (en araméen tous pouvaient le comprendre).

Le Zohar (Térouma 129b) dit que le kaddich, qui est formulé en araméen, réduit l'emprise des forces du mal, et l'honneur de Hachem s'élève.
Alors Hachem se souvient de Son nom profané par les non-juifs et de Ses enfants en Galout (exil).

Le kaddich comporte 10 expressions de louanges : Itgadal (grandit), veïtkadach (sanctifié), itbara'h (béni), véïtpaar (glorifié), véïtromam (exalté), véïtnassé (élevé), véïchtaba'h (loué), véïthadar (vénéré), véïtalé (magnifié), véït'halal (célébré), qui sont en allusion aux 10 paroles avec lesquelles Hachem créa le monde (Beit Yossef au nom du Chibolé haLékét).

-> Selon nos Sages (guémara Shabbath 119b) celui qui répond au kaddich de toutes ses forces a un mérite immense qui lui ouvre les portes du Gan Eden. Et même s'il était décrété sur lui 70 ans de souffrances et de mauvais décrets, il peut ainsi les annuler.

Les Richonim (décisionnaires du moyen âge) expliquent que "de toutes ses forces" veut dire avec toute la ferveur (kavana - Rachi) = en pensant que l'on souhaite vivement que le nom de Hachem soit béni et glorifié à tout jamais, et qu'Amalek soit anéanti afin que le Trône céleste et Son grand Nom retrouvent leur unicité.

-> Dans la michna (Dérekh Erets), il est raconté qu'un jour rav 'Houna rencontra Eliyahou haNavi accompagné de milliers de chameaux qui portaient les souffrances et les punitions provenant de la colère et de la fureur de Hachem.
Lorsqu'il le questionna quant aux destinataires de ces souffrances, il lui répondit que c'était ceux qui parlent pendant le kaddich.

-> Celui qui répond "Amen" dans ce monde méritera de le dire également dans le monde futur.
[Séfer 'Hassidim (883)]

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-> Le midrach rapporte (Dévarim Rabba 2,35) que lorsque Moché monta au ciel pour recevoir la Torah, il entendit les anges dire : "Que le Nom de la gloire de Son royaume soit béni à jamais!"
Il retint ces merveilleux mots d’éloge pour les enseigner aux enfants d’Israël. Toutefois, afin d’éviter d’éveiller la jalousie des anges, ils veillèrent à les prononcer en araméen, langue que les créatures célestes ne comprennent pas (Yéhé Chémé rabba mévara'h léalam léal'mé almaya).
Lorsque nous les disons en hébreu, dans la récitation du Chéma (shéma Israël Hachem Elokénou Hachem é'had), nous les prononçons silencieusement.

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-> Rabbi Yaakov Abi'hsira (Chaaré Téchouva - 22) dit que l'essentiel lorsqu'on récite un kaddich est la ferveur que l'on a lorsqu'on prononce les mots.
Rav Yé'hezkel Levinstein affirme que lorsque quelqu'un récite un kaddich sans se concentre correctement sur ce qu'il dit, l'âme du défunt lui en veut.

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-> Rabbi Yaakov Abi'hsira (le Abir Yaakov) écrit également (dans son Chaaré Téchouva - 22) :
La valeur du kaddich est d'une grandeur incommensurable ...
En effet, nos Sages ont dit (guémara Shabbath 119b) : Celui qui répond au kaddich de toutes ses forces, on annule tous les décrets pris à son encontre pour les 70 ans à venir.
La raison à cela est que grâce au kaddich, s'adoucit la Katnout, représentant la rigueur de D., Katnout à laquelle s'accrochent les forces du mal.
Par la récitation du kaddich, ces forces du mal perdent leurs forces et de ce fait ne peuvent plus porter d'accusation et empêcher la prière récitée de monter. Ainsi la prière monte directement au ciel et nul ne peut la retarder ou l'empêcher de monter.

Lorsque les Sages enseignent que celui qui récite le kaddich, on annule les mauvais décrets pris à son encontre, de toutes évidence on parle de quelqu'un qui (d'abord) s'est repenti, et là, l'un et l'autre se complètent pour l'annulation des décrets.
En revanche, s'il ne se repent pas et ne regrette pas les différentes fautes qu'il a commises, le kaddich n'y change rien car à quoi sert-il de rentrer dans un bain rituel (mikvé) tout en tenant un reptile dans la main : tant qu'il a le reptile dans la main, le bain rituel ne sert à rien.
[...]

Les mots "kaddich" et "amen" ont la même valeur numérique que : "nédivout lev" (le fait de se préparer émotionnellement [à la fois avec joie et crainte]), pour nous signifier que le principale du Kaddich et du Amen est lorsqu'on se concentre comme il le faut, et c'est cela la Nédivout Lev.
De plus, Amen a pour valeur numérique : Hakavana, pour nous rappeler que la concentration (hakavana) est la valeur centrale du Kaddich.
Amen a la valeur numérique de : Bélev Nadav, pour nous dire que le cœur que l'on met pour le réciter est essentiel.

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-> Rabbi Yéhochoua ben Lévi enseigne que pour celui qui répond : "amen Yé Chémé Raba mévarakh" de toutes ses forces, le Tribunal céleste déchire et annule les décrets promulgués à son encontre.
Rabbi 'Hiya ajoute au nom de Rabbi Yo'hanan que même si un homme est tombé dans d'idolâtrie, cette faute lui sera pardonnée.
Rech Lakich enseigne que tout celui qui répond amen de toutes ses forces verra les portes du Gan Eden s'ouvrir devant lui.
Que signifie amen? Rabbi 'Hanina enseigne qu'il s'agit des acronymes de : "El Mélé'h Nééman" (Roi puissant et digne de confiance - אל מלך נאמן).
[guémara Shabbath 119b]

-> Rachi (Shabbath 119b) explique que l'expression "de toutes ses forces" signifie "avec toute sa kavana".

-> Tossefot apporte quant à lui deux explications : la première suit l'avis de Rachi et la seconde va d'après Rabbi Ichmaël ben Elicha qui soutient que lorsqu'Israël entre dans les synagogues, il doit prononcer : "amen Yé Chémé Raba mévarakh" d'une voix élevée et annule ainsi les mauvais décrets.

-> Le Maran Rabbi Yossef Karo a tranché la loi dans le Choul'han Aroukh : "il faudra avoir la kavana durant la récitation du kadich de répondre en élevant la voix."
[il tranche donc la halakha suivant l'opinion de Rachi, mais également de Tossefot. ]

-> Le Rif apporte une autre explication : "de toutes ses forces" ne signifie pas élever sa voix mais plutôt multiplier la prononciation du mot amen. À chaque fois que l'homme aura une opportunité de répondre amen, il le fera.

-> Le Maharal de Prague (Nétivot Olam - chap.11) explique ce passage de la guémara différemment :
Nous ne pouvons pas expliquer l'expression de nos Sages "de toutes ses forces" par le fait d'élever la voix car si cela avait été le cas, cela aurait été écrit explicitement dans le Talmud. Il en est de même pour l'explication de Rachi. Si les Sages insinuaient qu'il s'agissait de l'intention à avoir lors de la prononciation du mot amen, il aurait été écrit dans le Talmud : "avec toute sa kavana ".
Lorsque les Sages utilisent les termes "de toutes ses forces ". il s'agit de l'élocution qui doit être claire et bien articulée. De plus, lorsqu'il répond au kadich l'homme doit avoir foi de tout son cœur dans le Maître de l'univers.

-> Le Tikouné Zohar (hakdama 13a) explique qu'il faut répondre au kadich avec 7 mots qui sont composés de 28 lettres : יְהֵא שְמֵהּ רַבָא מְבָרַךְ לְעָלַם וּלְעָלְמֵי עָלְמַיָא (Que Son Grand Nom soit béni pour l'éternité dans tous les mondes).
En effet. les 28 lettres qui composent cette louange font allusion au mot force (koa'h - כח) dont la valeur numérique est de 28 et c'est le secret de notre enseignement talmudique : "celui qui répond Yé Chéma Raba Mévarakh ... de toutes ses forces".
C'est-à-dire que l'on doit répondre la totalité des 28 lettres du kadich sans omettre ou avaler une seule lettre.

[ ce passage du Zohar traite de la capacité de Bétsalel à pouvoir unir les lettres avec lesquelles le ciel et la terre furent créés. En effet, le premier verset de la Torah qui traite de la création du ciel et de la terre contient 7 mots composés de 28 lettres tout comme le kadich.
Celles-ci renferment des Noms divins qui ont été dissimulés à cause de l'exil. Ainsi, lorsque nous répondons avec les 28 lettres du kadich, nous soutenons la Chékhina qui est en exil. ]

-> Le Matok miDvach explique au nom de Rabbi Moché Kordovéro que lorsque l'homme répond "amen Yé Chémé Raba mévarakh", il doit se concentrer à éveiller les forces de tous les membres de son corps au point de le faire trembler. En éveillant ainsi la force de la matière, il éveillera par conséquent la force des mondes supérieurs qui n'est autre que sa néchama.

-> Le Matok miDvach apporte également les paroles du כתם פז qui écrit :
"Combien de bonté procurent les juifs qui sont vivants aux réchaïm qui sont morts et qui se trouvent encore au guéhinam! Car le kadich a la propriété d'attirer de l'abondance et de la miséricorde sur les réchaïm, ce qui leur accorde du repos au point même qu'il a la force de les sortir du guéhinam avant même que leurs punitions ne soient terminées."

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-> Le Zohar haKadoch (Térouma p129,2) écrit :
"Viens et observe, cette kédoucha (la récitation du kaddich) n'est pas comme les autres kédouchot, car cette kédoucha défie tout, le ciel et la terre, les recoins de la émouna, elles brisent les portes en métal fermées et les couches du mal, pour que le respect d'Hachem soit au-dessus de tout.
On doit le réciter dans le langage de la Sitra A'hra, soit l'araméen, répondre à haute voix à ce dernier : Amen Yéhé Chémé rabba ... afin que les forces du mal soient brisées et que le respect d'Hachem soit au-delà de tout.
Lorsqu'on les annule avec la kédoucha (le kaddich), D. s'élève à travers l'honneur qui Lui est fait, (et à son tour) Il se souvient de ses enfants, de Son Nom, et c'est la raison pour laquelle on ne peut le réciter qu'avec un minimum de 10 personnes."

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-> "La récitation du kaddich a le pouvoir de sauver l'âme du défunt de l'enfer ; pas seulement, elle le fait aussi rentrer dans le gan eden tout en s'élevant de niveau en niveau."
[Arizal - Chaar haKavanot - drouch haKaddich]

-> Le fils, à chaque kaddich qu'il récite, délivre son père des mains de ceux qui lui veulent du mal et le fait entrer au gan eden.
[Responsa Tsits Eliézer - part.14,14]

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-> Tout celui qui répond Amen est considéré comme l'associé de D. dans la Création du monde.
[haKol bo - 7]

-> Il n'y a pas plus grand devant D. que le Amen que répond Israël.
[midrach rabba - Ki Tavo]

-> Il faut s'efforcer de courir pour aller écouter un kaddich.
[Choulkhan Aroukh 56,1]

-> Lorsque le peuple d'Israël en bas prête attention à bien répondre au Amen avec toute la concentration requise, différentes portes de bénédictions s'ouvrent en-haut. Combien alors de bien et de joie se diffusent à travers les mondes.
Le rav Safra a sauté d'un toit pour pouvoir entendre un kaddich et par cela ils ont pu avoir qu'il serait un grand homme.
[d'après le Zohar II 166,1]

-> Le kaddich est un éloge à travers lequel D. est élevé plus qu'à travers tous les autres éloges car il entraîne l'annulation des forces du mal et que l'honneur de D. soit élevé au-delà de tout.
[Zohar II 129b]

-> Le kaddich brise les couches de l'impureté.
[Zohar III 129b]

-> Cela vaut le coup d'être créé et supporter les supplices de Iyov pendant 70 ans ne serait-ce que pour répondre à un seul Amen.
[Téfilat 'Hanna]

-> Le Chla haKadoch (traité Tamid) écrit que ceux d'en-haut et d'en-bas dépendent du mot Amen car il est le socle de tous les mondes.

-> Celui qui répond Amen est plus grand que celui qui récite la prière.
[guémara Béra'hot 53b]

-> Il n'y a pas plus grand devant D. que le Amen qu'Israël répond. Tout celui qui répond Amen dans ce bas monde aura le mérite de répondre Amen aux temps du machia'h.
[midrach Dévarim rabba 7]

-> Celui qui sanctifie le nom de D. en se concentrant comme il faut en répondant Amen avec toute la concentration nécessaire, monte de niveau en niveau dans ce monde ...
Celui qui ne se concentre pas lorsqu'il répond Amen, c'est comme s'il méprisait D.

[Zohar III 285-286]

-> Pour un seul Amen que répondent les réchaïm dans le guéhinam, ils seront sauvés de ce dernier.
[midrach Yalkout Yéchayahou 429]

-> Ceux qui méprisent le fait de répondre au Amen descendent dans un guéhinam s'appelant Avadon et ils n'y remontent jamais.
[Zohar I 285,2]

-> Les ignorants qui ne savent ni lire, ni étudier et qui entrent dans les synagogues et les centres d'étude et répondent à un Amen, même s'ils n'ont que le mérite de ce Amen, cela leur suffit.
[Aggadat Béréchit 79]

-> Le Yaavets (Amoudé Chamayim - p.25a) rapporte un témoigne d'un non-juif romain qui écrit avoir vu de ses propres yeux à Jérusalem, à l'époque du Temple, que depuis la veille de Yom Kippour jusqu'à la fin de celui-ci, le son de la voix des très nombreux juifs était si puissant que lorsqu'ils répondaient Amen, les oiseaux volant au-dessus d'eux s'écrasaient au sol.

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Puisqu'en répondant Amen, on annule des mauvais décrets et on sauve des gens de la mort, il s'avère que leur sang et le sang de leur descendance dépend de toi, celui qui répond au Amen.
Le fait que tu l'as sauvé et lui as permis de vivre, tu as une partie du mérite dans chaque mitsva que ces gens font continuellement jusqu'à la fin des générations
comme les Sages (guémara Sanhédrin 37) ont dit : "Tout celui qui maintient en vie une âme d'Israël, c'est comme s'il maintenait en vie un monde entier".
[Chomer Emounim]

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-> Le 'Hafets 'Haïm (Ahavat 'Hessed 2,5) s'étonne des gens qui cherchent des Ségoulot, et sont prêts à dépenser de grosses sommes d'argent, chacun selon ses moyens, alors que cet argent se gaspille pour des Ségoulot étrangères qui ne marchent pas et n'amènent pas de délivrance.
Au lieu de perdre ses forces de cette façon, il est bien mieux d'appliquer les Ségoulot que l'on retrouve chez nos Sages.
Il y a une Ségoula extraordinaire à portée de main que l'on peut faire des dizaines de fois par jour et pour laquelle nos Sages disent clairement qu'elle permet d'être pardonné et d'annuler les mauvais décrets : prêter attention à bien répondre au kaddich et à haute voix ; par ceci, il acquiert une muraille le protégeant qui est entouré d'anges-gardiens.

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+ L'importance du "Amen yéhé chémé raba" :

-> Dans la guémara (Béra'hot 21b), nos Sages disent : Même s'il est investi dans les secrets de la Torah, il s'arrête pour répondre "Amen yéhé chémé raba".

-> Dans la guémara (Béra'hot 57a), ils ont dit : Celui qui répond "Amen yéhé chémé raba" dans son rêve, est sûr de rentrer au gan eden.

-> Dans la guémara (Sota 49a), nos Sages disent : Sur quoi le monde tient-il? Sur la kédoucha de "ouva létsion" et sur "Amen yéhé chémé raba" qui vient après un cours de Aggada.

-> Dans le midrach (Michlé chap.10) enseigne : Lorsqu'un érudit s'assied et enseigne la Torah, D. pardonne à Israël ses fautes ; mais pas seulement, car au moment où ils répondent "Amen yéhé chémé raba", même s'il a été décidé pour eux de mauvais décrets, D. leur pardonne leurs fautes.

-> L'importance de dire "Amen yéhé chémé raba" est si grande que certains sont allés jusqu'à dire de manière sous-entendue qu'elle équivalait (en terme de grandeur) au Don de la Torah et à la Création du monde.
La preuve en est que le nombre de lettre qui composent : "Amen yéhé chémé raba mévarakh lé'alam oul'almé almaya" correspond au nombre de lettres du verset "béréchit bara Elohim ét hachamayim véet haarets", et au nombre de lettres du verset dans la paracha Yitro précédant le Don de la Torah : "Vayédaber Elohim ét kol hadévarim aélé lémor"
[cf. Alénou léChabéa'h - Chémot p.98]

-> Le Séfer ha'Harédim (mitsva téchouva chap.7) écrit que le fait de répondre "Amen yéhé chémé raba" est l'une des choses pour lesquelles D. est prêt à pardonner toutes les fautes.

-> Selon le midrach Konen : l'ange Sandalfon fait des couronnes de "kadoch", de "baroukh kévod" et de "Amen yéhé chémé raba", que répondent les Bné Israël.
Les Sages concluent à partir de cela que celui qui se passe de "Amen yéhé chémé raba" diminue le nombre de couronnes et est passible d'excommunication.

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-> b'h, sur le Amen voir également : https://todahm.com/2014/10/23/la-puissance-dun-amen

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+ Principe du placement des kadich dans la prière :

-> La prière a été instituée pour la réparation et l'élévation des mondes.
1°/ le début de la prière jusqu’à "Baroukh Chéamar" correspond au Monde de la "Assyia" (l’action),
2°/ puis jusqu’au "Yotsère" on se trouve dans le monde de la "Yétsira" (Formation),
3°/ puis jusqu’à la Amida dans le monde de la "Bria" (Création),
4°/ et enfin la Amida elle-même correspond au monde de la "Atsiloute" (Emanation), qui est le monde spirituel le plus élevé.
5°/ Ensuite, on redescend progressivement, puisque, pendant les jours de la semaine, on ne peut se maintenir que provisoirement à un tel niveau. Ainsi, de “Achré” à “Téfila Lédavid”, on redescend dans le monde de la “Bria”,
6°/ puis jusqu’à "Ene Kadoche KaChem" (Kavé) au monde de la "Yétsira",
7°/ et enfin jusqu’à "Alénou Léchabbéa’h" au monde de la "Assyia".

Le Kaddich a été institué à chaque passage d’un monde à un autre. En effet, cette prière comporte un nombre précis de mots et de lettres ayant une signification kabbalistique spécifique, qui permet que l’ascension des mondes s’opère parfaitement et entièrement.

-> C’est la raison pour laquelle le Kaddich est rédigé en araméen, afin que les forces impures ne s’élèvent pas elles aussi lors de l’ascension des mondes, en s’y accrochant pour y puiser de la vitalité.
Ces forces comprennent l’araméen, et lorsqu’elles entendent les saintes et redoutables louanges contenues dans le Kaddich, elles se soumettent et ne peuvent s’élever.

De plus, grâce â la ferveur avec laquelle nous récitons le Kaddich, les étincelles de sainteté qui sont la source de vitalité de ces forces impures se détachent d’elles et s’élèvent pour se lier avec la Sainteté, ce qui provoque un affaiblissement de ces forces et leur dispersion.
C’est pourquoi le Zohar qualifie le Kaddich comme "brisant des chaînes de fer".
[d'après le Kitsour Choul'han Aroukh du rav Ich Maslia'h ]

Lorsqu'un malade retrouve la santé, c'est un miracle aussi important que celui que connurent 'Hanania, Michaël et Azaria en échappant à la fournaise ardente.

Le feu terrestre peut être éteint, mais la maladie provient d'un feu céleste que l'homme ne peut éteindre.
C'est pourquoi on doit louer D. lors d'une guérison.

[Méam Loez - Vayéra 18,1]

[lorsque nous guérissons nous avons tendance à trouver cela naturel (j'ai pris un médicament, je me suis reposé, alors c'est normal!).
En réalité, nous devrions être fou de joie, comme si on nous avait jeté dans une énorme fournaise ardente (mort assurée!), et que nous en sortions sans aucun dommage.
Ceci est un exemple de notre manque de reconnaissance envers Hachem, préférant normaliser les choses plutôt que de Lui être redevable!]

-> "On ne détourne pas les jeunes enfants de l'étude [de la Torah], même pour construire le Temple"
[guémara Shabbath 119b]

-> "Tous doivent participer à la construction [du Temple] et y participer en personne, hommes et femmes ... mais l'étude des jeunes enfants ne saurait pour autant être annulée."
[Rambam - Hilkhot Beth haBé'hira 1,12]

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-> "Le monde ne subsiste que par le souffle des jeunes enfants étudiant la Torah, car ce souffle pur ne peut être comparé à celui, entaché par la faute, [d'un adulte]."
[guémara Shabbath 119b]

[le rabbi David 'Hanania Pinto commente que puisqu'ils n'ont jamais goûté à la faute, c'est pourquoi rien ne les sépare du Créateur.
Pour la même raison, leur prière a le pouvoir d'enfoncer les portes du Ciel, y compris les plus hermétiques, car leur souffle pur trouve toujours grâce devant Hachem.]

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[ Tout cela nous donne un regard nouveau sur nos enfants. En apparence, on pourrait se dire : quelle est la valeur de leur étude, de leur prière, ... ils arrivent à peine à bien les dire (et encore avec des fautes!), ils connaissent tellement rien, ...
Certes ils constituent le futur, le maillon à venir du peuple juif, mais maintenant que valent-ils vraiment!
Mais en réalité, ils sont extrêmement précieux et aimés de Hachem.
=> Alors, tâchons de suivre l'exemple de D., du émet, et de les observer davantage à leur juste valeur! ]

"Nous devons éduquer nos enfants et nous-mêmes à la fierté juive, nous efforcer d'adopter un maintien droit, marque de notre spiritualité, et ressentir la grandeur et le mérite que nous avons de garder la Torah."

[rav Yossef Tsvi Diner]