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Aujourd’hui, le ‘hessed est l’essentiel

+ Aujourd'hui, le 'hessed est l'essentiel :

-> Le séfer Ohr Elimélé'h (Guémilout 'hassadim - ot 37) cite le rabbi Elimélé'h de Lizhensk qui dit que jusqu'à l'époque du Arizal, le monde reposait sur le pilier de la Torah.
Les deux autres piliers, celui de l'avoda et de la guémilout 'hassadim, étaient simplement secondaires, puisque la Torah était l'élément principal.
Cependant, depuis cette époque jusqu'à aujourd'hui, le pilier de la guémilout 'hassadim est le principal.
Le rabbi de Lizhensk conclut : "Cela signifie qu'une personne est autorisée à donner la priorité au 'hessed sur les autres piliers".

La terre d’Israël = le palais du Roi

+ La terre d'Israël = le palais du Roi :

-> Ce qui rend la terre d'Israël si spéciale, c'est le fait qu'il s'agit de la maison de D., l'endroit où Il a choisi de faire reposer Sa Chékhina dans ce monde. Oui, Hachem est vraiment partout, mais Sa présence est plus concentrée et plus manifeste dans Sa demeure privée. Et les juifs qui vivent dans (ou proche) du "palais du roi" ont une relation plus intime avec Lui, et leur service divin est, par conséquent, plus authentique et acceptable.

-> "[la terre d'Israël] est une terre qu'Hachem ton D. examine, les yeux d'Hachem ton D. sont sur elle en permanence, du début de l'année jusqu'en fin d'année" (Ekev 11,12)

-> Rachi commente :
Hachem observe le monde entier, mais si l'on peut s'exprimer ainsi, Son attention se focalise principalement sur la terre d'Israël et ce n'est qu'ensuite qu'Il bénit le reste du monde, qui est secondaire.

-> Le Sifré (paracha Ekev 4) dit également :
"De même, [le verset dit] : "Mes yeux et Mon cœur seront là [dans le Temple] tous les jours" (I Méla'him 9,3). Mais n'est-il pas dit : "Les yeux du Seigneur parcourent le monde" (Zé'haria 4,10)? Et ne dit-on pas : "Les yeux du Seigneur sont partout, ils observent le mal et le bien" (Michlé 15,3)?
Que signifie donc Mes yeux et Mon cœur seront là tous les jours?
C'est comme si Mes yeux et Mon cœur n'étaient que là [dans le Temple]."

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-> Selon le midrach (Tan'houma - Réé 8 ) :
La terre d'Israël est bien-aimée, car Hachem, l'a choisie.
On constate que lorsqu'Il a créé le monde, Hachem a réparti les terres entre les anges Tutélaires des nations, tout en choisissant la terre d'Israël [pour lui-même] ...
Hachem a [également] choisi le peuple d'Israël comme Sa portion, comme il est dit : "La portion d'Hachem, c'est Son peuple ; Ya'akov est le lot de Son héritage" (Haazinou 32,9).
Hachem a dit : "Qu'Israël, qui est devenu Ma part, vienne hériter de la terre qui est devenue ma part".

-> Selon la guémara (Taanit 10a) :
"Nos rabbanim ont enseigné : la terre d'Israël a été créée en premier, et le reste du monde a été créé après ...
Hachem abreuve la terre d'Israël par lui-même, alors qu'Il abreuve le reste du monde par le biais d'un intermédiaire (l'ange Tutélaire de chaque nation) ...
La terre d'Israël boit l'eau de pluie, tandis que le reste du monde boit les restes ...
La terre d'Israël boit en premier, tandis que le reste du monde boit en dernier ... Cela ressemble à une personne qui fait du fromage : elle prend la partie comestible et laisse le reste."

=> Qu'est-ce que nos Sages essaient de nous dire exactement? Le reste du monde se contente-t-il vraiment de nos restes?

-> Le Rachba ('Hidouché haRachba sur la Aggadata Taanit 10a) explique :
Ce sage [qui a fait ces déclarations dans la guémara] soutient que terre d'Israël, qui est l'endroit le plus important [sur terre], est appelé indistinctement "érets" (terre), car c'est le but ultime, principal [d'Hachem.] sur terre.
Et tout ce qui lui est subordonné est appelé : 'houtsot (environs), du mot 'houts (extérieur), c'est-à-dire quelque chose qui est extérieur à la chose principale. [d'où 'houts laarets = en dehors de la terre ultime de D. ]

Selon la voie de la Vérité [c'est-à-dire les enseignements de la Kabbale], notre terre est également appelée "terre" (arets), car c'est une terre agréable, et le désir de D. s'y trouve.
La terre d'Israël est l'héritage d'Hachem ... c'est pourquoi elle a été donnée à la nation qu'Il a choisie pour être Son héritage.
[...]

L'explication est plutôt que la Torah parle de manière métaphorique, et que le "ciel" mentionné ici (v.11) fait allusion aux cieux les plus élevés (spirituellement) ... la terre d'Israël ne boit que la pluie du ciel.
C'est la signification de l'affirmation [de la guémara] selon laquelle toutes les autres terres reçoivent de l'eau par le biais d'un intermédiaire, alors que la terre d'Israël est la seule à recevoir son eau d'Hachem lui-même.
Toutes les autres déclarations que vous trouverez ici : "la terre d'Israël boit de l'eau de pluie, tandis que le reste du monde boit de ses restes" et "que la terre d'Israël boit en premier, tandis que le reste du monde boit en dernier", font toutes allusion à ce que nous venons d'expliquer [ici].

Ainsi, tous les anges et toutes les constellations célestes, à qui Hachem a donné la domination [ici] sur les nations de ce monde, agissent uniquement en fonction de l'influence que la Cause ultime, bénie soit-elle, leur accorde.
Or, puisque la terre d'Israël "boit" grâce à la providence d'Hachem, sans l'intervention d'aucun agent parmi les constellations célestes, la pluie qui y tombe est vraiment la pluie primaire, la pluie de faveur et de bénédiction qui [aide à produire] une abondance de fruits.
C'est pourquoi, lorsque les juifs ont accompli la volonté d'Hachem, la terre d'Israël a produit une abondance de céréales et de fruits, [et ces fruits étaient] très gros, contrairement à ceux de toutes les autres terres (voir déclarations de nos Sages dans Kétouvot 111b-112a).

[Cela s'est produit parce que c'est là [à Sion] que Hachem a ordonné la bénédiction (cf. Téhilim 133,3).
Toutes les autres terres, qui sont sous l'autorité des [anges et constellations] célestes, boivent, au sens figuré, les restes de la pluie [de la terre d'Israël].
L'affirmation "la terre d'Israël boit en premier" doit également être comprise dans ce sens, car elle reçoit la bénédiction céleste [directement], tandis que le reste du monde [boit] de l'abondance accordée à ceux qui reçoivent cette bénédiction, c'est-à-dire ceux qui sont envoyés pour gérer le monde et l'arroser (les anges tutélaires de chaque nation).

[ ainsi, la terre d'Israël est le "territoire" d'Hachem, et Il fournit "personnellement" et directement la subsistance à Ses enfants qui y vivent.
Ceux qui vivent sur un sol étranger, en revanche, reçoivent leur subsistance par l'intermédiaire d'agents célestes et, par conséquent, jouissent d'une relation moins intime avec Hachem. ]

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-> La terre d'Israël est le centre de la terre habitée, est la portion d'Hachem ... c'est pourquoi Il n'a désigné aucun ange pour servir de chef, d'officier ou de dirigeant sur ce territoire, étant donné qu'Il l'a accordé à Son peuple qui déclare Son unicité, la progéniture de Ses bien-aimés [Avraham, Its'hak et Yaakov].
[...]
En dehors de la Terre [d'Israël], même si tout est fait pour la gloire du nom d'Hachem, la pureté n'y est pas totale, à cause des anges Tutélaires qui y règnent.
[d'une certaine façon ces intermédiaires des nations prennent une partie de la sainteté de nos actes, s'en nourrissant, ce qui est une forme d'idolâtrie.
Au-delà du fait qu'en Israël, on a une telle relation épanouie avec Hachem, qu'en comparaison en dehors c'est comme si l'on n'avait pas de D.
En Israël, c'est comme si Hachem disait à tous Ses serviteurs célestes, laissez-moi seul dans Mon palais avec Mes enfants adorés (les juifs)! ]
[Ramban - A'haré Mot 18,25]

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-> Un bel enseignement du Alchikh haKadoch, qui a vécu de 1508 à 1593, où il écrit (Torat Moché - Kédochim 20,22-24) :
Un juif qui vit dans en 'houts LaArets est comme quelqu'un qui n'a pas de D. (guémara Kétouvot 110b), car il est sous [la domination de forces] extérieures.
En revanche, sur la terre [d'Israël], la divinité d'Hachem nous concerne, car la Chékhina y plane, et [D.] ne l'a pas attribuée [la terre d'Israël] aux [forces] extérieures.
De plus, quiconque y habite se trouve dans une atmosphère sainte, sous les ailes de la Chékhina.

Et vous [avez le privilège de recevoir] cela parce que je vous ai séparés des nations. Hachem a donné aux seuls juifs des âmes qui sont des fragments de D. d'en-Haut.
Les âmes des nations du monde, en revanche, proviennent des [forces] extérieures. C'est pourquoi les juifs doivent vivre en terre d'Israël, car c'est là que se trouve leur source, car la Chékhina plane au-dessus d'eux, et non en 'houts LaArets, sous l'influence des forces extérieures, ce qui explique pourquoi l'air de 'houts LaArets provoque l'impureté rituelle.

Ainsi, la principale raison pour laquelle Hachem nous a donné la terre n'est pas de tirer du plaisir de ce monde, de manger jusqu'à satiété (l'interprétation littérale d'une terre où coule le lait et le miel).
Hachem nous a donnée la terre d'Israël pour que nous y habitions sous les ailes de la Chékhina, pour que le nom de D. soit invoqué sur nous par essence, contrairement en 'houts LaAretz où celui qui y habite est comme quelqu'un qui n'a pas de D., que le Ciel nous en préserve.

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-> Le Saint Temple est plus élevé que la terre d'Israël, et la terre d'Israël est plus élevée (spirituellement) que toutes les autres terres.
[guémara Sanhédrin 87a]

-> Selon le 'Hatam Sofer (Yoré Déa 234), puisque Hachem "réside" dans la terre d'Israël, elle est plus sainte que tous les autres. Après tout, Hachem lui-même est la source de toute sainteté, et plus une personne, un lieu ou une chose est proche d'Hachem, plus elle est sainte.

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-> Selon le midrach (Téhilim - mizmor 11) :
Tant que le Temple existait, la Chékhina y demeurait, mais lorsque nos fautes ont causé la destruction du Temple, [Hachem] a déplacé Sa Chékhina dans les cieux.

Rabbi Elazar, fils de Pedat, a dit : "Que [le Temple] soit détruit ou non, la Chékhina ne bouge pas de sa place. Même si Son trône est dans les cieux, Sa Chékhina est dans le Temple
... même si Jérusalem est actuellement détruite, Hachem n'a pas bougé de là.
Rabbi A'ha dit : "La Chékhina ne quitte jamais le mur occidental (Kotel)".

-> La terre d'Israël est plus sainte que les autres terres.
[michna Kélim 1,6]

[cette michna développe ensuite l'idée que la source ultime de la sainteté est le Saint des Saints, où repose la Chékhina, et la sainteté s'étend à partir de là (en s'atténuant au fur et à mesure) au Sanctuaire (Heikhal), au Mont du Temple, à Jérusalem et à l'ensemble de la terre d'Israël.
Cependant, au-delà de ces frontières (en 'houts laArets), il n'y a pas de sainteté inhérente, parce que Hachem choisit de se révéler uniquement sur sa terre bien-aimée.
Avec le midrach précédant, on perçoit que même de nos jours avec le Temple détruit, puisque la sainte Chékhina y est toujours là, alors sa radiation sur toute la terre d'Israël est également toujours là. ]

-> Selon le Gaon de Vilna (Adéret Eliyahou - Dévarim 1,7) :
La terre d'Israël est le le lieu de la perfection [spirituelle] ultime ...
La Chékhina est descendue de façon permanente sur la terre d'Israël.

-> Selon le Yéfé Toar (sur midrach Vayikra rabba 2,2), la sainteté de la terre d'Israël et de Jérusalem dépendent d'Hachem, et de même qu'Hachem existera pour toujours, leur état de sainteté de les quittera jamais.
[L'énorme sainteté de toute la terre d'Israël est un fait éternel. ]

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+ Vivre en terre d'Israël = comme avoir une part dans le monde à Venir :

-> Rabbi Ishtori haParchi (1280-1355), un des Tossafistes, écrit dans son Kaftor vaFéra'h (Chap.10) :
Voici, la sainteté et les vertus de la Terre d'Israël existent depuis qu'elle a été donnée aux saints Patriarches, et pas seulement depuis qu'elle a été conquise.
Le nom d'Ivrim n'est pas dû au fait qu'Avraham est venu de l'autre côté (éver) du fleuve, c'est-à-dire de l'Euphrate. Il s'agit plutôt du pays des Ivrim, d'après Eiver, le fils de Chem, comme l'affirme Rabbi Avraham Ibn Ezra (Michpatim 21,2).
Il écrit également que la section biblique traitant de l'achat par Avraham de la grotte [de Machpéla] est mentionnée "afin de nous informer de la suprématie de la terre d'Israël sur toutes les autres terres, à la fois pour les vivants et pour les morts".
Et en ce qui concerne [le verset] : "Il acheta la portion de terre (de Ma'hpéla)" ('Hayé Sarah 23,19), le Ibn Ezra écrit : " [La Torah] mentionne ceci pour démontrer que la terre d'Israël a de grandes vertus, et que celui qui y a une part est considéré comme [celui qui a] une part dans le monde à Venir ".

[ ainsi, la terre d'Israël est un lieu avec tellement de présence d'Hachem, très élevé spirituellement, que c'est comme avoir une part dans le monde à Venir (qui n'est que spiritualité, Vérité, proximité avec Hachem, ...). ]

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+ La sainteté d'Israël est similaire à celle du Gan Eden :

-> Selon le Chla haKadoch (Shné Lou'hot haBrit - chaar HaOtiyot - lettre kouf - Kédouchat haMakom) :
La sainteté de l'emplacement s'applique à la terre [d'Israël]. Un indice à ce sujet se trouve dans la création de l'homme (Adam), qui était saint.
HaShem l'a placé dans le jardin d'Eden, et lorsqu'il a fauté, il en a été expulsé. [Cependant, l'humanité a fini par être redressée par la nation juive, qui sont les seuls qui sont appelés "adam", par le biais de la Torah.
[Lorsque cela s'est produit, Hachem a donné [au peuple juif] la Terre sainte, dont la sainteté est similaire à celle du jardin d'Eden (Gan Eden), comme il est dit : "Cette terre qui était désolée est devenue comme le jardin d'Eden" (Yé'hezkel 36,35).

Et elle reste sainte même maintenant, alors qu'elle est détruite, et c'est [toujours] la terre que Hachem recherche.
Mais les terres des nations sont souillées, et les prières des juifs qui y vivent ne peuvent pas monter vers le Ciel, à moins qu'ils n'envoient leurs prières à travers la Terre Sainte, à Jérusalem, et de là à l'emplacement du Saint des Saints, qui est la porte du ciel.
[Tout cela] en plus de plusieurs bonnes vertus que ce lieu saint possède ...

[ l'idée est magnifique : non seulement en ruine, la terre d'Israël garde la même sainteté, mais cette sainteté est similaire au Gan Eden! ]

-> Selon le Beit Elokim (chaar haTéfila - chap.5) :
Même si le monde entier est rempli de la gloire d'Hachem, Sa providence est plus évidente à certains endroits qu'à d'autres ...
Certains lieux sont plus préparés que d'autres à recevoir l'influence de Dieu, comme le jardin d'Eden, qui se trouve dans le monde inférieur, et qui est un lieu sur lequel Dieu veille et qu'Il influence pour la satisfaction des âmes.
Après [le gan Eden] viennent Jérusalem et la terre d'Israël.

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-> Ceux qui vivent en terre d'Israël, du fait qu'ils y vivent, sont plus grands que nous, qui vivons en dehors de la Terre. Par conséquent, lorsque nous leur donnons (de l'argent en aide, comme la tsédaka), c'est comme si nous faisions un cadeau en l'honneur d'un érudit de la Torah.
[rabbi Avraham Borenstein de Sochatchov (1838-1910) - Responsa Avné Nézer - Yoré Déa 454]

[Israël est le Palais du Roi des rois, où nous avons davantage de Présence Divine, rien qu'y résider nous élève. ]

-> Rabbi Eliézer de Metz (1115-1198), un des Tossafistes, dans son séfer Yérayim (sec. 413) :
La michna (Yébamot 64a) stipule que celui qui épouse une femme et vit avec elle pendant 10 ans sans avoir d'enfants n'est pas autorisé à négliger [la mitsva de] la procréation.
La guémara cite une braïta [qui dit] : "Même s'il n'y a pas de preuve à ce sujet, il y a une allusion à cela : [Saraï, la femme d'Avram, a pris Hagar l'égyptienne, sa servante,] après qu'Avram ait habité dans le pays [de Canaan] pendant 10 ans (Lé'h Lé'ha 16:3), ce qui enseigne que les années passées en 'houts LaArets ne comptent pas".
La raison [pour laquelle nous ignorons ces années] est que l'on pourrait attribuer [l'incapacité du couple à avoir des enfants] à la faute de [vivre en] 'houts LaArets.
Même si la terre d'Israël n'était pas encore sanctifiée à l'époque d'Avraham, le désir du Créateur était là.

[d'une certaine façon, on peut éventuellement dire qu'Hachem désire que nous soyons au plus proche de Lui, et en étant en dehors d'Israël nous ne respectons pas pleinement cet objectif. (chacun selon ses possibilités de venir résider en Israël) ]

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-> Le gaon rabbi Mordé'hai Shlomo de Boyan s'est rendu à de nombreuses reprises en terre d'Israël.
Lors d'une de ses visites, il se rendait d'une ville à l'autre en voiture. Tout au long du voyage, le rabbi ne se tourna pas vers les personnes qui voyageaient avec lui et ne leur adressa pas la parole.
Il se contentait de regarder par la fenêtre le paysage qui défilait devant ses yeux.
Le gabaï (accompagnateur) qui était assis à côté de lui attendait avec impatience le moment où le rabbi cesserait de regarder par la fenêtre, se tournerait vers lui et partagerait avec lui un enseignement de la Torah ou une histoire sur les justes. Ce moment, cependant, tardait à venir.
Finalement, le gabaï s'adressa au rabbi et lui dit : "Que voyez-vous dehors?"
Le rabbi de Boyan répondit : "La Torah dit : "Les yeux d'Hachem ton D. sont toujours dessus" (Ekev 11,12). Si Hachem, regarde la terre d'Israël, il est normal que je fasse de même".

Israël – la terre de notre nation

+ Israël - la terre de notre nation :

-> [Le peuple] d'Israël convient au pays [d'Israël] et le pays lui convient ...
Hachem dit à Moché : "Voici, la terre m'est chère, comme il est dit : "Une terre est qui constamment sous l'œil du Seigneur, depuis le commencement de l'année jusqu'à la fin" (Ekev 11,12), et Israël (chaque juif) M'est cher, comme il est dit : "c'est parce que Hachem vous aime" (Vaét'hanan 7:8)".
Hachem a dit : "Je ferai entrer [le peuple d'] Israël, qui m'est cher, dans le pays qui m'est cher. [Tout cela est évoqué dans le verset "Quand vous entrerez dans le pays de Canaan" (Massé 34,2).
[midrach Bamidbar rabba 23,6-7]

-> Hachem a mesuré toutes les villes et n'a trouvé aucune ville où [il convenait] de construire le Tempme autre que Jérusalem.
Hachem a mesuré toutes les terres et n'a trouvé d'autre terre digne d'être donnée au peuple juif que la terre d'Israël.
[midrach Vayikra rabba 13,2]

-> Il est écrit dans le Tana DéBé Eliyahou Zouta 2 :
D'où vient que Hachem n'a pas pris d'autre part dans son monde que les Bné Israël?
Il est écrit : "La part d'Hachem, c'est Sa nation ; Yaakov est le lot de son héritage" (Haazinou 32,9) ...

L'avantage de la terre [d'Israël] est que Hachem s'est tenu au milieu d'elle et a créé toutes les autres terres, [après quoi] Il a mis de côté la terre d'Israël [comme] térouma (une portion spéciale) de toutes les terres.
Il a ensuite réservé Jérusalem comme térouma de l'ensemble de la terre d'Israël, et le site du Temple sacré comme térouma de l'ensemble de Jérusalem.

De même, Hachem a créé toutes les nations et a réservé Israël [comme] térouma de toutes les nations.
Du peuple d'Israël, il a réservé la tribu de Lévi [comme] térouma ; et de la tribu de Lévi, il a réservé Aharon le Cohen et ses fils [comme] térouma. Il sanctifia [Aharon], l'oignit et le glorifia avec les vêtements sacerdotaux, [y compris] le Tzitz et les Ourim véToumim, afin qu'il puisse se tenir devant Hachem, et expier pour les enfants d'Israël chaque année.

Il a fait entrer le peuple d'Israël, qui est une térouma de toutes les nations, dans la terre d'Israël, qui est une térouma de toutes les terres.
Il fit entrer la tribu de Lévi, qu'il avait mise à part de tout Israël, dans Jérusalem, qu'il avait mise à part de toute la terre d'Israël. Il fit entrer les fils d'Aharon, qu'il avait mis à part de la tribu de Lévi, dans le Temple sacré, qu'il avait mis à part de Jérusalem, pour qu'ils se tiennent et servent devant Hachem, et qu'ils fassent sa volonté.

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-> Selon la Mékhilta (Béchala'h - massekhta déShira 9-10) :
Bien que le monde entier soit à Toi, Tu n'as pas d'autre nation qu'Israël ...

Quatre [choses] sont appelées un kinyan (une acquisition) : Israël est appelé kinyan, comme il est dit : "Cette nation, tu l'as acquise" (Béchala'h 15,16). La terre d'Israël est appelée un kinyan, comme il est dit : "Possesseur du ciel et de la terre" (Lé'h Lé'ha 14,19). Le Temple sacré est appelé "kinyan", comme il est dit : "Cette montagne que Sa main droite a acquise" (Téhilim 78,54). La Torah est appelée un kinyan, comme il est dit : "Le Seigneur m'a acquis comme le début de sa voie" (Michlé 8,22).
Que le peuple d'Israël, qui est appelé un kinyan, entre dans le pays, qui est appelé un kinyan, et construise le Temple sacré, qui est un kinyan, au nom de la Torah, qui est appelée un kinyan.

Quatre [choses] sont appelées na'hala (héritage) : Le saint Temple est appelé na'halah, comme il est dit : "Sur la montagne de ton héritage" (Béchala'h 15,17). La terre d'Israël est appelée une na'hala, comme il est dit : "Sur la terre que le Seigneur ton D. te donne en héritage" (Ki Tétsé 25,19). La Torah est appelée na'hala, comme il est dit : "Et de Matana (le don) à Na'haliel (l'héritage)" ('Houkat 21,19). Israël est appelé na'hala, comme il est dit : "Ma nation et mon héritage, Israël" (Yoël 4,2).
Hachem dit : "Que le peuple d'Israël, qui est appelé na'halah, entre en terre d'Israël, qui est appelé na'hala, et construise le saint Temple, qui est appelé na'hala, au nom de la Torah, qui est appelée na'hala".

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-> Hachem a placé chaque nation à l'endroit qui lui convient, et Il a placé [le peuple juif] à l'endroit qui lui convient, c'est-à-dire la terre d'Israël.
[Maharal de Prague - Nétsa'h Israël - chap.1 ]

-> De même, selon le midrach (Bamidbar rabba 23,11) :
"Voici la terre [d'Israël] qui vous (la'hem) reviendra en héritage" (Massé 34,2) : Que signifie "à vous" (la'hem)?
C'est la terre qui vous convient.

=> Le peuple juif et la Terre d'Israël sont parfaitement adaptés l'un à l'autre, un mariage fait au ciel. Ils sont tous deux beaux, aimés d'Hachem, des portions spéciales séparées du reste du monde.
Et comme tout autre couple aimant, ils sont faits pour être ensemble.

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-> Selon le Maharal (Nétivot Olam - Nétiv haTsédaka - chap.6) :
"Lorsque les juifs sont entrés dans le pays [d'Israël], ils sont devenus une seule et même nation ...
Le peuple juif ne s'est pas complètement uni en une seule nation avant d'entrer dans le pays et d'y vivre ensemble, ayant un lieu commun, c'est-à-dire la terre d'Israël.
Et par le biais de la terre d'Israël, ils sont absolument une seule nation. "

=> selon le Maharal, le peuple juif n'est véritablement qu'une seule nation qu'en étant en terre d'Israël.

-> Responsa Avné Nézer, Yoreh De'ah 126:4
Le Maharal explique que la terre d'Israël est unique pour le peuple juif et qu'elle fait que tous les juifs qui y vivent sont comme un seul homme.
Il explique pourquoi les juifs ne sont devenus responsables les uns des autres qu'après avoir traversé le Jourdain (voir Sotah 37b).
Par conséquent, lorsqu'ils sont venus en terre d'Israël, ils sont devenus responsables les uns des autres.

Aujourd'hui également alors que le peuple juif est en exil, cette responsabilité mutuelle existe toujours. La raison en est claire : même si les juifs ont été exilés, leur place est toujours en terre d'Israël, et lorsque nous sommes dans un autre pays, nous sommes considérés comme des exilés, car ce n'est pas notre place.
Notre seule place est en terre d'Israël, et c'est une mitsva d'y vivre. Par conséquent, nous sommes toujours considérés comme si nous étions tous en terre d'Israël, car même si nous n'y sommes pas, c'est là que nous vivons.

=> l'idée du Avné Nézer est que la terre d'Israël unit tous les juifs (à l'exception des apostats), car quel que soit l'endroit où un juif vit, il sait (au moins au fond de lui) que la d'Israël d'Israël est notre seule véritable patrie.

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=> S'il est vrai que la terre d'Israël convient parfaitement au peuple juif, pourquoi a-t-elle été donnée à l'origine aux nations cananéennes?

-> Le Ramban (Noa'h 10,15) explique
Sachez que la terre de Canaan, selon ses frontières, était destinée au peuple juif depuis qu'il est devenu une nation, et qu'elle est le lot de son héritage, comme il est dit : "Lorsque Hachem donna aux nations leur héritage, lorsqu'Il sépara les enfants de l'homme, il fixa les frontières des nations en fonction du nombre des Bné Israël" (Haazinou 32,8).
Cependant, au moment du partage [des nations], D. a donné à Canaan, qui était un esclave, le soin de la garder pour les juifs.
C'est comme une personne qui confie les biens du fils du maître à son serviteur jusqu'à ce que [le fils] atteigne l'âge adulte et mérite [de prendre possession] des biens et du serviteur.

[ainsi, la terre d'Israël n'a jamais convenu aux Cananéens (ni à aucune autre nation d'ailleurs).
Ils ont eu le privilège de la posséder pendant un certain temps afin d'en prendre soin, jusqu'à ce que son véritable partenaire, la nation juive, soit mûre et prête à reprendre les rênes. ]

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+ Les juifs et Israël doivent être ensemble pour être épanouis :

-> Nos Sages disent qu'un mari et une femme sont incomplets l'un sans l'autre (voir Yébamot 62b).
Il en va de même pour la terre d'Israël et peuple juif. Aucun des deux ne peut atteindre son plein potentiel sans l'autre. ]

->
Le Kouzari a dit : "Je n'ai pas entendu dire que les habitants d'Eretz Yisrael soient avantagés par rapport à n'importe qui dans le monde".
12. Le rabbin dit :

-> Selon le Kouzari (2e essai, 9-12) :
"C'est comme votre montagne : vous dites qu'elle possède des vignes exceptionnelles. Pourtant, si la vigne n'y était pas plantée, ou si son sol n'était pas cultivé correctement, elle ne produirait pas de raisins.
De même, les qualités distinguées de la terre d'Israël se manifestent d'abord et avant tout dans la nation [juive] ... La terre est ensuite aidée par les actes et les lois [de la Torah] qui s'y rapportent, qui sont comme la culture de la vigne.
En fin de compte, la nation juive ne peut atteindre la Divinité nulle part ailleurs [dans le monde], tout comme la vigne ne peut pousser avec succès nulle part ailleurs que sur la montagne".

=> On peut simplifier l'analogie du Kouzari. ainsi :
Trois éléments sont nécessaires pour produire d'excellents raisins : 1°/ des bonnes graines : 2°/ un sol approprié et 3°/ une culture adéquate.
De même, trois éléments sont nécessaires pour parvenir à une véritable connexion avec le Divin : 1°/ le peuple juif, 2°/ la terre d'Israël et 3°/ l'accomplissement des mitsvot qui dépendent de la terre [d'Israël].
Et comme le conclut le Kouzari, "la nation juive ne peut atteindre la Divinité (c'est-à-dire une véritable proximité avec Hachem, comme par le biais de la prophétie) nulle part ailleurs [qu'en terre d'Israël]".

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-> Le Abarbanel [sur Yéchaya 5] (1437-1508) écrit :
"Il est clair que la nation juive ne peut atteindre la perfection ailleurs que sur la Terre élue, la Terre que Hachem ton D. recherche ; Ses yeux sont toujours sur elle (Ekev 11,12).
C'est pourquoi Hachem Yitbara'h (qu'Il soit béni) a ordonné à Avraham de quitter sa terre [natale] et de s'y installer.
De plus, les prophètes n'ont prophétisé que dans [le pays] ou pour lui, et les Sages ont toujours aspiré à y vivre toute leur vie, car c'était le trésor de tous les pays [du monde], un pays où coulent le lait et le miel dans les domaines physique et spirituel, dont l'air rend sage."

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-> Selon le séfer 'Harédim (chap.59) :
Chaque juif doit chérir la terre d'Israël et y venir du bout du monde, avec un grand désir, comme un fils vers le sein de sa mère.
Après tout, notre principale faute, pour lequel des pleurs éternels ont été établis pour nous, a été [le fait] que nous avons méprisé [la Terre], comme il est dit : "Ils ont méprisé la Terre désirable" (Téhilim 106,24).

...Ceux qui, de près ou de loin, vivent en dehors de la terre, devraient la désirer ardemment, car de même que Hachem a choisis [le peuple juif], Il a également choisi la terre d'Israël et l'a désignée pour nous.
De plus, nous ne sommes pas considérés comme une nation singulière/unique (goy é'had) sans elle, comme l'interprète Rabbi Shimon bar Yo'haï sur : "qui est comme Ton peuple, Israël, une seule nation sur la terre" (I Divré HaYamim 17,21).

[ le séfer 'Harédim se réfère à une déclaration du Zohar (paracha Emor), dans laquelle Rabbi Shimon bar Yo'haï considère que le mot "terre" dans le verset signifie la terre d'Israël. En conséquence, le prophète dit : "Qui est comme ton peuple d'Israël? Qui est comme Ton peuple Israël, qui ne forme une nation unifiée que sur la terre d'Israël?"
Cela nous donne un autre exemple de l'insuffisance du peuple juif sans la terre d'Israël. Nous ne sommes complets que lorsque nous vivons ensemble en tant que nation unique et unifiée. ]

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-> Au milieu des réprimandes de la paracha, la Torah (Bé'houkotaï 26,32) nous met en garde :
"Je ferai du pays une désolation, et vos ennemis qui l'habitent seront une désolation sur lui".

[ bien que cela semble être la suite de la longue liste des malheurs qui frapperont le peuple juif s'il ne suit pas les voies d'Hachem, nos Sages y voient une bonne nouvelle, la garantie que notre Terre ne donnera jamais ses dons spéciaux à quelqu'un d'autre qu'à nous.]

-> La Sifra (Torat Cohanim - Bé'hpukotaï 2,6) écrit :
C'est une bonne mesure.
Cela signifie que les juifs ne diront pas : "Maintenant que nous avons été exilés de notre pays, nos ennemis viendront y trouver leur compte". Car [le verset] dit : Et vos ennemis qui y habitent seront désolés sur elle = même vos ennemis qui viendront après ne trouveront pas de satisfaction dans [le pays].

-> Selon le Ramban (Bé'houkotaï 26,16) :
L'affirmation "Et vos ennemis s'y désoleront" est une bonne nouvelle. Elle proclame à chaque génération que notre terre n'accepte pas nos ennemis.
C'est pour nous une grande preuve et une grande promesse, car vous ne trouverez pas dans le monde entier un autre pays qui soit aussi bon et aussi vaste, qui ait toujours été habité, et qui soit [maintenant] dans un tel état de ruine.
Depuis que nous l'avons quittée, elle n'a accepté aucune autre nation, et toutes essaient de s'y installer, mais sans succès.

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-> "Je te donnerai, à toi [Avraham] et à tes descendants après toi, la terre de tes séjours, toute la terre de Canaan, comme une possession éternelle, et je serai pour vous un D." (Lé'h Lé'ha 17,8)

-> Rabbénou Bé'hayé (Lé'h Lé'ha 17,24) commente :
Cela signifie que la terre sera la possession éternelle d'Israël, et qu'ils seront les seuls à en hériter et à s'y installer. Et si, par hasard, ils sont exilés de la Terre [d'Israël], ils y reviendront, car c'est leur possession éternelle, et non celle des nations.
C'est un grand signe pour le peuple juif, car depuis qu'il a été exilé de sa terre, aucune autre nation ne s'y est installée. Au contraire, elle est détruite et désolée jusqu'à ce que ses "poussins" [c'est-à-dire ses enfants] y reviennent.

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-> Lorsque le peuple juif est exilé de sa terre [ou ne mérite pas la bénédiction de D.], le monde entier en souffre.
[Ohr ha'Haïm haKadoch - Ekev 11,12]

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+ En l'absence de juif en Israël, la nation juive cesse d'exister (selon le Rambam, et le 'Hatam Sofer) :

-> Le Rambam (séfer HaMitsvot - commandement positif 153) écrit :
La 153e mitsva est celle que Hachem nous a ordonné de sanctifier les mois et de calculer les mois et les années. C'est la mitsva du Kiddouch Ha'hodech, et elle est [basée sur] Sa déclaration : "Ce mois sera pour vous le commencement des mois" (Bo 12,2).
Nos Sages ont développé cela et ont dit : "Ce témoignage vous sera donné" (Roch Hachana 22a). En d'autres termes, cette mitsva n'est pas confiée à chaque individu, comme l'est le Shabbat, [à propos duquel] chacun compte 6 jours et se repose le 7e.
[En d'autres termes, nous ne disons pas que] chaque personne, lorsqu'elle voit la (nouvelle) lune, doit établir ce jour comme Roch 'Hodech, ou [que chaque individu] doit faire les calculs de la Torah et établir Roch 'Hodech, ou [que l'on] doit chercher à savoir si le printemps est en retard, ou tout autre facteur qu'il convient d'examiner, et ajouter un mois.
Au contraire, le Beit Din HaGadol (tribunal rabbinique suprême) est le seul à accomplir cette mitsva, et personne d'autre, pour toujours.
Et [elle ne peut être accomplie] qu'en terre d'Israël. C'est pourquoi nous avons cessé [d'établir la nouvelle lune par le biais d'au moins deux] témoins, en raison de l'absence du Beit Din HaGadol, tout comme l'offrande de sacrifices a été annulée en l'absence du Saint [Temple].
Les hérétiques, appelés Karaïtes ici en Orient, se trompent sur ce point, et certains rabbins ne reconnaissent pas non plus ce principe, les suivant [les Karaïtes] dans l'obscurité la plus totale.

Sachez que les calculs que nous effectuons aujourd'hui pour déterminer les nouveaux mois et les fêtes ne peuvent être effectués qu'en terre d'Israël. Toutefois, en cas de nécessité et en l'absence de sages en terre d'Israël, il est permis à un beit din ordonné en terre d'Israël d'intercaler les années et d'établir les mois en dehors du pays, comme l'a fait Rabbi Akiva, ainsi que le rapporte la guémara (Béra'hot 63a).
Et même cela est très difficile. Pour autant que nous le sachions, le Beit Din HaGadol a [presque] toujours été en terre d'Israël, et ce sont eux qui établissent les mois et intercalent les années, selon leurs méthodes acceptées, et lorsqu'ils sont réunis.

Cette [halakha] est un fondement très important de notre croyance, que seuls les penseurs profonds reconnaîtront et percevront. En d'autres termes, le fait que nous, en dehors de la terre d'Israël, calculions actuellement [le calendrier juif] en utilisant les méthodes traditionnelles d'intercalation, et que nous disions qu'un certain jour est Roch 'Hodech ou un jour férié (jour de fête juif), en aucun cas nous n'établissons ce jour comme un jour férié en raison de nos calculs.
Nous le faisons plutôt parce que le Beit Din HaGadol de la terre d'Israël a déjà établi que ce jour était Roch 'hodech ou un jour férié.
C'est seulement parce qu'ils ont dit qu'aujourd'hui est Roch 'hodech ou un jour férié qu'il s'agit de Roch 'hodech ou d'un jour férié, que leur détermination soit basée sur des calculs ou des observations de la lune, comme l'ont expliqué les Chazal : "Voici les fêtes fixées par Hachem que vous devez annoncer (Emor 23,2), je n'ai pas d'autres fêtes que celles-là" (Sifra, Emor 10).
En d'autres termes, [je n'ai pas d'autres fêtes que celles que les membres du Beit Din] déclarent être des fêtes, même s'ils se trompent involontairement, même s'ils sont contraints [d'établir la fête], même s'ils se trompent (ibid.), comme la tradition nous l'a été transmise.
La [seule] raison pour laquelle nous faisons les calculs aujourd'hui est de déterminer quel jour les habitants en terre d'Israël ont établi Roch 'hodech, puisqu'ils utilisent le même système de calcul [que nous utilisons], et non des observations. Nous nous appuyons sur leurs déterminations, et non sur nos calculs. Nos calculs ne font que révéler la question. Comprenez bien cela.

Je m'explique. Supposons, par exemple, que les juifs en terre d'Israël disparaissent du pays, D. nous interdit de faire une telle chose, car Il a promis de ne pas détruire entièrement les restes de la nation. Supposons également qu'il n'y ait pas de beit din dans cette région et qu'il n'y ait pas de beit din dans la Diaspora qui ait été ordonné en terre d'Israël.
Dans ces circonstances, nos calculs ne nous seraient d'aucune aide. En effet, nous ne pouvons pas calculer les mois ou établir des années bissextiles en dehors de la terre d'Israël, à moins que [nous ne remplissions] les conditions mentionnées ci-dessus. En effet, c'est de Sion que sortira la Torah (Yéchayahou 2,3).

[ => l'implication de ces mots est stupéfiante : l'absence de juifs en terre d'Israël équivaut à la destruction du peuple juif. Il est clair que le Rambam considère les juifs de la terre d'Israël comme les seuls véritables représentants du Klal Yisrael.
Nous allons commenter cela avec 2 responsa du 'Hatam Sofer. ]

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-> Expliquant ce Rambam, le 'Hatam Sofer (Responsa - Yoré Déa 234) écrit :
"Tous nos Sages s'accordent à dire que la sainteté des deux [Jérusalem et la terre d'Israël] est éternelle.
Depuis les temps immémoriaux jusqu'à la fin des temps, leur sainteté n'a jamais changé et ne changera jamais. La seule chose est que la sainteté de Jérusalem est plus intense que celle du reste du pays.
Même le Rambam, qui ne comptait pas le fait de résider en terre d'Israël parmi les commandements positifs, comme l'a fait le Ramban dans [son] décompte des mitsvot, admet néanmoins, avec beaucoup de vigueur, que [la Terre est] sainte [même] de nos jours.

C'est pourquoi le Rambam écrit dans le [séfer HaMitsvot - mitsva assé 153], ce qui suit : "Disons, à D. ne plaise, que les enfants d'Israël disparaîtraient de la terre d'Israël, que Son nom soit béni pour cela [pour ne jamais laisser cela se produire], car Il nous a promis dans la Torah que cette nation ne sera jamais complètement détruite. [Disons également qu'il n'y aurait pas de beit din en Eretz Yisrael ni de beit din en Diaspora qui aurait été ordonné en Eretz Yisrael. Dans ces circonstances, les calculs que nous faisons dans le Chutz LaAretz ne nous seraient d'aucune utilité.
En effet, nous ne pouvons pas instituer des années bissextiles ou établir des mois ailleurs qu'en terre d'Israël. En effet, c'est de Sion que sortira la Torah, et c'est de Jérusalem que sortira la parole de l'Éternel (Yéchayahou 2,3)".

Ce qui est stupéfiant, c'est que [le Rambam] a écrit : "Hachem nous a promis dans la Torah que cette nation ne serait jamais détruite."
Il semble, d'après ses paroles, que si, à D. ne plaise, il ne restait pas un seul juif en terre d'Israël, même si des juifs vivaient en 'houts LaAretz, cela serait considéré comme la destruction de la nation, à D. ne plaise, car nous n'avons pas de rabbins avec une (vraie) semichah (ordination rabbinique), et il est [par conséquent] impossible d'établir des mois et d'instituer des années bissextiles.
Le Rambam soutient que le fait que les anciens sages aient calculé les années et les mois, et les aient sanctifiés, ne sert à rien si [certains] juifs ne restent pas en terre d'Israël, même des vignerons et des agriculteurs.
Alors, lorsque le moment sera venu, ces viticulteurs [et agriculteurs] établiront les fêtes, sur la base des calculs de ces anciens sages, en fonction de ce qu'ils voient dans un calendrier particulier et selon l'ordre des années bissextiles pour chaque année. De cette manière, les fêtes sont sanctifiées dans le monde entier.

Mais si aucun [juif ne vit en terre d'Israël], les calculs et les sanctifications effectués par les sages précédents seraient inutiles et la Torah tout entière serait abrogée, [ce qui ferait] cesser l'existence de la nation juive, ce qui équivaudrait à la destruction de la nation, à D. ne plaise.
Notre Créateur nous a cependant promis que cela n'arriverait pas. C'est pourquoi, pendant les 70 années de l'exil babylonien, lorsqu'il y avait des rabbins ordonnés dans la Diaspora, nous n'avions aucune garantie que la [tragédie] susmentionnée ne [se produirait] pas. Au contraire, pendant 52 ans, aucun homme n'a traversé [le pays].
Aujourd'hui, cependant, notre disgrâce, le fait que nous n'ayons pas de rabbins avec une [véritable] semichah, est le salut de la Terre [d'Israël], car elle peut être assurée que les Juifs demeureront en son sein, quoi qu'il arrive.

Telle est l'intention du Rambam. Quoi qu'il en soit, il ressort de ses propos que la sainteté de la terre n'a pas diminué et qu'elle ne dépend pas du tout de la capacité à accomplir les mitsvot.
Au contraire, la terre elle-même est sainte, et Jérusalem est [encore] plus sainte."

[ => ainsi, selon le Rambam, les juifs du monde entier ne peuvent respecter les mitsvot qui dépendent du calendrier (et elles sont nombreuses) qu'en vertu du mérite des juifs qui vivent en terre d'Israël, qu'ils soient ou non érudits ou pieux. En fait, ils gardent toute la nation juive. ]

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-> De même, le 'Hatam Sofer (dans sa Responsa - Ora'h 'Haïm 203) écrit :
Le Rambam soutient que même si aucun être humain n'a traversé la Judée pendant 52 ans après la destruction du premier Temple (guémara Shabbat 145b), [les rabbins ont été capables de fixer le calendrier, car il y avait encore des rabbins ordonnés en Babylonie, qui était donc comme terre d'Israël en termes de sanctification du mois nouveau mois.
Cependant, après l'abolition de la semicha, les derniers rabbins ordonnés ont sanctifié tous les mois et toutes les années jusqu'à la venue du machia'h.

Néanmoins, cela ne servira à rien si un juif ne vit pas en terre d'Israël. Hillel et ses collègues, les derniers rabbins dotés d'une [véritable] semichah, ont calculé et sanctifié les mois [et les années] pour ce seul juif, et la sainteté émane de là pour tout Israël.
Cependant, si l'implantation en terre d'Israël devait cesser de nos jours, à D. ne plaise, cette sanctification deviendrait nulle et non avenue, et la plupart des mitsvot seraient dissoutes, à D. ne plaise.

C'est pourquoi nous devons soutenir de toutes nos forces l'installation [des juifs] en terre d'Israël ... non pas pour aider ceux [qui y vivent à accomplir] la mitsva de résider en terre d'Israël. Au contraire, [nous devons le faire] pour nous-mêmes, pour maintenir les paroles de cette Torah, car sans l'implantation juive dans cette région, la Torah expirerait, à D. ne plaise.

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-> Le rav Yé'hiel Michel Tikochinsky (séfer Erets Israël 25,15) écrit :
Le Rambam (séfer HaMitsvot - mitsva assé 153) écrit que la seule façon dont nous nous appuyons, aujourd'hui, sur l'établissement des fêtes (que Hillel le dernier Nassi a instituée) est en vertu de la communauté juive qui habite en terre d'Israël.
Et si, à D. ne plaise, les bné Israël disparaissaient de la terre d'Israël, notre calcul ne nous aiderait pas du tout.
... La principale force d'Israël et du beit din (les tribunaux rabbiniques) se trouve en terre d'Israël, et chaque juif pratiquant [qui vit ici] ajoute de la force à la communauté [juive dans son ensemble].

[La terre d'Israël ] "toute la bonté du monde vient de là."
[midrach Tan'houma - Kédochim 12 - kol atovot chéba'olam miména]

L’unité est notre bouclier contre les mauvaises choses

+ L'unité est notre bouclier contre les mauvaises choses :

-> "C'est une merveilleuse ségoula qui a été testée et éprouvée que de recevoir des bénédictions grâce aux autres auxquels on est lié. On pourra recevoir toutes les bonnes choses qui profitent au corps et à l’âme ... [l'unité, la paix entre nous (alors que ce n'est pas toujours évident), fait descendre la bénédiction de notre papa Hachem. ]

Si l’on respecte le commandement de la Torah d’aimer son prochain comme soi-même, on sera complètement lié à eux. Chaque lien (avec un autre juif) découle du lien avec Hachem (qui est présent en chacun). Ainsi, en se connectant à autrui, on se connecte à Hachem.
Ce lien de davantage de proximité avec Hachem nous aidera dans nos souffrances.

De plus, comme autrui est liés à nous, notre douleur est leur douleur, et si les autres ne méritent pas de souffrir, Hachem fera preuve de compassion.
Par conséquent, le simple fait de leur parler de notre problème entraînera une demande de miséricorde pour nous.
[pour Hachem : puisqu'ils sont liés comme un, je ne vais pas le faire souffrir car telle autre personne faisant partie du groupe ne mérite pas cette dose de souffrance actuellement. Il en découle que nous devons prendre un temps où l'on vide notre cœur sur des difficultés qu'on a pu entendre autour de nous, car en plus de faire la mitsva d'aimer notre prochain, par notre mérite on peut empêcher des galères à arriver à autrui. ]

C’est également le sens du verset de : "Il a délivré mon âme par la paix de la bataille qui m’a frappé, grâce aux nombreux gens qui étaient avec moi" (Téhilim 55,19).
Le lien avec de nombreuses personnes est ce qui délivre une âme de tous les problèmes, tant physiques que spirituels. Lorsqu’une personne a un lien avec les autres, elle ne peut pas souffrir car ils ne méritent pas de souffrir. Par conséquent, elle sera sauvée de sa douleur.
[rav Avraham de Kalish]

+ "Vous observerez donc mes lois et mes statuts, parce que l'homme qui les pratique obtient, par eux, la vie : je suis Hachem" (A'haré Mot 18,5)

-> Le midrach (Téhilim 56) explique : "pour marcher devant Hachem dans le pays de la vie, il s'agit de la terre d'Israël".

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-> "C'est la nostalgie pour le terre d'Israël, le pays de la kédoucha, le pays d'Hachem, où toutes les mitsvot sont accomplies et s'expriment dans leur forme achevée.
Et cette aspiration à révéler la qualité particulière de l'esprit de D., à lever la tête dans l'esprit de D., dans sa grandeur absolue, est ce qui stimule le cœur de chacun, et tous souhaitent s'unir à lui pour goûter le charme de sa vie."
[rav Avraham Kook - Orot]

-> "La terre d'Israël est particulièrement distingué par le D. d'Israël, et la conduite humaine ne peut être parfaite que dans ce pays ... le cœur et l'âme ne peuvent être parfaitement purs et sans tâche que dans ce lieu spécialement choisi par Hachem."
[Kouzari 5,23]
[ s'attacher pleinement avec Hachem, ne peut être réalisé qu'en terre d'Israël. ]

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-> Le rav Tsvi Fishman (rapportant le rav Avraham Kook) dit qu'en terre d'Israël, l'âme d'un juif en terre d'Israël va s'unir avec l'esprit Divin de la terre, provoquant une vie illuminée par la Torah et les mitsvot à son niveau de révélation le plus élevé.
[il en résulte une telle différence comparativement à un juif résidant en dehors d'Israël, que la terre d'Israël est appelé : la terre/pays de la vie = "artsot ha'Haïm" (Téhilim 116,9) ; "érets ha'haïm" (Téhilim 142,6). ]

La guéoula et la lumière du machia'h ressemblent à une gazelle.
La gazelle bondit sur une montagne, de rocher en rocher, échappant à la vue à tel moment pour revenir dans le champ de vision un instant plus tard pour disparaître à nouveau et réapparaître escaladant un plateau.
[d'après le midrach Chir haChirim rabba 2,14]

Avoir foi dans la pureté intérieur de tout juif

+ Avoir foi dans la pureté intérieur de tout juif :

-> Le Maharal (Nétsa'h Israël - chap.11) décrit l'éternelle pureté intérieure de tout juif qu'une faute extérieure ne peut jamais entacher ou atteindre.
Il insiste à plusieurs reprises sur le fait que la faute est quelque chose d'extérieur au peuple juif. La lumière divine intérieure qui caractérise l'âme d'un juif existe sur un plan d'existence différent du monde physique/matériel.
Sur un plan divin plus profond, il n'y a aucune rencontre ni aucun contact avec la faute.

La différence entre l’âme d’un juif et celle d’un non juif

+ La différence entre l'âme d'un juif et celle d'un non juif :

"Je ferai une distinction entre Mon peuple et ton peuple, c'est demain qu'aura lieu ce signe" (Vaéra 8,19)

-> Le Imré Emet (cité dans le séfer Likouté Yéhouda) explique ce verset en citant le Magen Avraham (46:10) qui dit au nom des Mékoubalim que nous faisons les bénédictions de "chélo assani goy" (qui ne m'a pas fait non juif) et "chélo assani aved" (qui ne m'a pas fait esclave) chaque matin pour remercier Hachem de ne pas avoir permis à un âme d'un non juif ou d'un esclave d'entrer dans notre corps pendant que nous dormions.

Il pose la question suivante : Comment une personne peut-elle savoir que l'âme d'un non juif n'est pas entrée dans son corps?
S'il est capable de bénir Hachem et de prononcer Son nom, c'est un signe clair que cela ne s'est pas produit.

C'est pourquoi le verset dit : "Je ferai une distinction entre Mon peuple et ton peuple, c'est demain (matin) qu'aura lieu ce signe" = chaque matin, lorsque l'on récite les Birkat Hacha'har, la séparation entre un juif et un non juif devient évidente.

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+ Une transformation quotidienne :

-> Le Imré Emet ajoute que la raison pour laquelle le "Yid Hakadoch" (rabbi Bounim de Peschi'ha) était connu sous ce nom était qu'il se sanctifiait chaque jour pour s'élever à un nouveau niveau de sainteté qui était aussi loin au-dessus de son niveau précédent que la différence entre un juif et un non juif.

Ce concept est illustré par ce verset qui dit que la séparation entre un juif et un non juif est visible chaque matin, ce qui signifie qu'un juif est capable de subir une transformation chaque jour pour atteindre un nouveau niveau qui est aussi éloigné de son ancien niveau que la différence entre un juif et un non juif.

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-> Toute la création peut être classée en 4 catégories : les objets inanimés/minéraux, les végétaux, les créatures vivantes (animaux) et les êtres parlants (humains) (domem, tsoméa'h, 'haï, médaber).
Dans le Séfer haKouzari (4e hakdama du maamar 5), le rav Yéhouda haLévi ajoute une 5e catégorie : le peuple juif (am Israël).

=> Dans les mots du Kouzari : "Les plus bas (spirituellement) parmi les enfants de la Torah d'Hachem sont plus élevés que même les plus élevés parmi les nations qui n'ont pas la Torah. Car la Torah, qui vient d'Hachem, insuffle à l'âme les qualités et la nature des anges".

Hachem cache Sa face à ceux qui pensent avoir les moyens de s’aider par eux-mêmes

+ Hachem cache Sa face à ceux qui pensent avoir les moyens de s'aider par eux-mêmes :

-> "Jusqu'à quand me cacheras-Tu Ta face? Combien de temps vais-je chercher des solutions par moi-même"?" (Téhilim 13,2-3)

-> Le rabbi de Ruzhin explique que cela signifie qu'Hachem cache Son visage lorsque nous essayons de trouver des solutions par nous-mêmes.
Mais si nous reconnaissons que notre seule et unique solution est de faire confiance à Hachem, alors Il ne nous cachera pas Son visage.

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+ "Même l'obscurité ne sera pas obscure devant Toi" (gam 'hochékh lo ya'hchih - Téhilim 139,12).

-> Le rav Ména'hem Mendel de Kotzk explique cela comme signifiant que si l'on reconnaît que l'obscurité perçue vient d'Hachem, alors il n'y aura pas d'obscurité du tout.

[d'où la suite de ce Téhilim : "la nuit est lumineuse comme le jour, l’obscurité est clarté". ]