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"Celui qui fait fauter autrui est pire que celui qui le tue"

[midrach Bamidbar rabba 21]

"L'homme doit faire preuve à tout moment de ruse pour conserver sa crainte du Ciel"

[Abbayé - guémara Béra'hot 17a]

Jalousie et mauvais œil (ayin ara)

+ Jalousie et mauvais œil (ayin ara) :

-> A la vue d'un cimetière de 100 tombes, Rav a déclaré que 99 de ces personnes sont mortes à cause du mauvais œil (ayin ara), tandis qu'une seule est morte de cause naturelle.
[guémara Baba Métsia 107b]

Le rav Shalom Messas explique que cela ne signifie pas que les gens meurent car d'autres jettent un mauvais œil sur eux.
Le sens véritable de ce passage est que ces personnes sont mortes car elles ont regardé d'un mauvais œil autrui.
Un feu interne de jalousie pour les possessions et les succès des autres a brûlé en eux, et cela a conduit à leur mort prématurée.

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-> b'h, également lié à cela : https://todahm.com/2020/07/22/14458

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-> Le Shomer Emounim enseigne que la meilleure protection contre le ayin ara est d'agir modestement, en étant réellement préoccupé par le sentiment des autres.
Cela implique qu'il faut minimiser nos capacités, tout en développant celles des autres.

-> Lorsque le roi Shaül a vu que son énorme armure s'est miraculeusement ajustée pour prendre parfaitement la taille de David, il a présumé que David sera son successeur (Chmouël I 17,38).

Selon le midrach (Vayikra rabba 21,8), David voyant le visage de Shaül pâlir, il a immédiatement déclaré qu'il ne pouvait pas supporter une charge si lourde et il a retiré l'armure.
En effet, David ne voulait pas prendre le risque d'être la cause de la jalousie du roi Shaül.

=> On voit de là l'importance d'être vigilant à éviter de faire des choses pouvant entraîner de la jalousie chez autrui.

-> Rabbi Yéhochoua dit : "Le mauvais œil [c'est-à-dire le regard envieux et nuisible portée par celui qui ne se contente pas de ce qu'il a], le mauvais penchant et la haine des êtres vivants expulsent l'homme du monde." [Pirké Avot 2,11]

-> Un homme riche est autorisé à mentir à propos de sa richesse, s'il craint un ayin ara ou bien s'il ne souhaite pas éveiller de la jalousie.
[rav Eliyashiv]

-> La fille du rav Eliyashiv, femme du rav Its'hak Zilberstein, ne marchait jamais à l'extérieur avec son mari, afin d'éviter indirectement de générer de la souffrance et de la jalousie chez ceux qui n'avaient pas la chance d'avoir un conjoint.

-> La guémara (Baba Batra 2b) nous conseille de "ne pas nous tenir devant le champ de notre voisin lorsque le champ est fleuri".
En effet, il y a un risque de jalousie, de générer des dégâts suite à un ayin ara (plus ou moins conscient).

-> En pleine famine, Yaakov envoya ses fils prendre des provisions de blé en Egypte (Mikets 42,1).
Rachi commente : "Pourquoi donnez-vous l’impression aux descendants de Yichmaël et de Essav que vous êtes rassasiés?
A ce moment-là il leur restait encore du blé. A mon avis, le sens simple est le suivant : Pourquoi faudrait-il que tout le monde vous regarde avec étonnement du fait que vous ne recherchez pas de nourriture aussi longtemps que vos réserves ne sont pas épuisées?"

Le midrach dit également : "N'entrez pas tous en [Egypte] par la même porte à cause du mauvais œil [car un homme béni de 10 fils tels que vous risque d'être un objet d'envie]."

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-> Le rav Eliyahou Dessler (cité dans le Sia’h ‘Haïm I,237) explique que lorsque Hachem a décidé et décrété initialement qu’une personne avait le droit à quelque chose, Il trouvait qu’elle était méritante pour bénéficier d’un certain avantage personnel.

Cependant, si cette personne va s’en servir de façon ostentatoire, cela risque d’entraîner de la souffrance et de la jalousie chez d’autres (pourquoi elle a et pas moi!).
Hachem doit alors refaire les comptes. En effet, certes elle mérite d’avoir ce plaisir pour elle-même, mais il faut maintenant également considérer que cela va entraîner de la souffrance chez autrui par le fait de l’avoir publiquement exhibé.

Après le nouveau verdict : soit elle est encore méritante pour avoir ce bien, soit Hachem va considérer qu’elle ne mérite plus d’avoir ce profit à cause des conséquences que cela va avoir sur son environnement.

=> Quelque soit notre situation (celui qui jalouse ou bien celui qui est jalousé), une telle attitude ne fait que causer des dégâts et des malheurs.
C'est du perdant - perdant pour tout le monde!

[Le fait de ne pas jalouser, au-delà d'être une preuve de notre émouna, au-delà d'être très bénéfique pour nous, c'est une expression de notre amour pour autrui, puisqu'ainsi on n'attire pas sur lui les foudres du ayin ara]

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-> Selon le 'Hazon Ich, l'homme par sa simple pensée peut avoir une influence dans le monde.
[Pense bien et tout ira bien => ainsi lorsqu'on a un mauvais oeil sur nous ou autrui, on peut malheureusement l'influencer à distance négativement (et inversement).]

-> Rabbénou Yona dit que lorsque l'on envie ce qui appartient à autrui, il y a une sorte d'air qui va sortir de cette pensée, et elle a le pouvoir de détruire ce sur quoi j'ai pu jalouser, ainsi que nous-même.
[ainsi, si par exemple on aurait dû recevoir cette chose, on ne la recevra pas]

-> Selon le rav Dessler, le ayin ara remet en cause la notion de arévim, de l'unité du peuple juif.
[pourquoi lui il a et pas moi, cela implique que lui est distinct de moi => que je développe une division entre les juifs. Or, l'unité est notre force et une source énorme de bénédictions (même si l'on est pas méritant).
Par le ayin ara je divise, et donc j'empêche des bonnes choses de nous arriver, et je permets de mauvaises de nous parvenir.
Cela est à l'image d'un père qui se réjouit de voir ses enfants unis, et alors il leur donne tout ce qu'ils veulent. Mais s'il y a une division, alors le père prend ses distances, il est triste et n'a plus le cœur à leur donner des choses, ... ]

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-> b'h, des réflexions importantes sur la notion de Ayin ara : https://todahm.com/2016/01/22/35876

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-> Pharaon dit à Yaakov : "Combien sont les jours des années de ta vie?"
Yaakov dit à Pharaon : "Les jours des années de mes pérégrinations sont 130 ans. Peu nombreux et mauvais ont été les jours des années de ma vie" (Vayigach 47,8-9)

Selon le Daat Zékénim, parce que Yaakov a fait allusion à ses années en mal, Hachem l’a puni et il est mort à 147 ans, soit 33 années en moins que son père.

Le rav Moché Sternbuch (Taam véDaat) explique que probablement Yaakov avait peur que Pharaon devienne jaloux de sa longue vie, et mette sur lui son mauvais œil (ayin ara). C’est pour cela qu’il a dit : "peu nombreux et mauvais ont été les jours des années de ma vie".

Le rav Sternbuch ajoute : "Nous voyons de là que nous ne devons jamais nous vanter à propos de notre famille, de notre richesse, … et éviter ainsi le mauvais œil, qui vient sur nous par le biais de la jalousie."

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-> Afin de se préserver du mauvais œil, la guémara (Béra'hot 55b) nous conseille de placer notre pouce droit sur le pouce gauche et de dire : "Je suis de la descendance de Yossef qui ne craint pas le mauvais œil" (ana mi zara déYossef kaatina délo chalta bé éna bicha).

Certains disent que Yossef a bénéficié de ce pouvoir de sa mère Ra'hel qui a parfaitement surmonté sa tendance à la jalousie, et qui a ainsi transmis ce mérite à sa descendance.

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-> "Hachem enlèvera de toi toute maladie et tous les fléaux de l'Egypte, Il ne les placera pas en toi" (Ekev 7,15)

=> Pourquoi concernant les fléaux, il est dit qu'Il ne te les placera pas, alors que pour les maladies, il est dit qu'Il les enlèvera de toi, sous-entendu qu'Il te les placera pour ensuite les enlever de toi?

C'est pour répondre à cette question que les Sages disent que ces maladies font référence au mauvais œil (ayin ara), qui vient du fait de la jalousie d'autrui. Or Hachem, qui souhaite maintenir le libre arbitre auprès des hommes, les laisse être jaloux s'ils le choisissent et ne les empêche pas de l'être. De ce fait, les maux causés par le mauvais œil viendront naturellement sur les personnes jalousées et Hachem aura donc besoin de les enlever de
toi.
C'est pourquoi, le verset ne dit pas qu'Hachem "ne les placera pas en toi", car pour cela, il faudrait empêcher les hommes d'être jaloux, ce qu'Hachem ne fait pas, pour ne pas altérer le libre arbitre.
Ainsi, le choix de l'expression "Hachem enlèvera de toi" plutôt que "ne te les placera pas", suggère donc que ces maladies évoquent le mauvais œil, dépendant du libre arbitre.
[Arougat Habossem]

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-> "La bénédiction réside dans ce qui est caché de l'œil" [guémara Ta’anit 8b]

-> La guémara (Béra'hot 55b) enseigne également :
"De la même façon que les poissons de la mer sont recouverts par l'eau et que le mauvais œil n'a pas d'emprise sur eux, le mauvais œil n'a pas d'emprise sur la descendance de Yossef.
Et s’il a peur de son propre mauvais œil, qu'il regarde le côté de sa narine gauche."

-> La descendance de Yossef est comparée aux poissons, qui sont mis à l'écart, immergés dans l'eau. [guémara Béra'hot 20a]
Puisque leur habitat se trouve à l'abri des regards, ils sont bénis.

-> Il est écrit dans la suite de cette guémara (Béra'hot 20a) : "un œil qui refuse de se délecter de ce qui n'est pas à lui, le mauvais œil n'a aucune emprise sur lui".
Le rav Eliyahou Dessler enseigne : dans une certaine mesure l'homme qui provoque la jalousie d'autrui, il est jugé en fonction de la stricte justice.
En effet, on sait parfaitement que celui qui ne vit absolument pas pour lui-même et dont toute la vie se passe à donner plutôt qu'à prendre ne suscite pas la jalousie ...
Il y a 2 choses qui caractérisent les poissons : ils sont cachés aux yeux, et ils vivent dans leur univers sans compétition avec les êtres qui vivent sur la terre.
Cela nous enseigne que celui qui vit en étant caché des yeux, et dont les aspirations sont différentes de celles de la vie de la rue, ne suscite aucune jalousie.

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-> Le midrach Tan’houma rapporte que les 1eres Tables de la Loi ont été données au mont Sinaï à toute la nation avec les tonnerres, les éclairs et de la fumée.
En conséquence du fait qu’elles ont été transmises avec une publicité énorme (la Création entière s’est arrêtée face à ce moment historique), cela a entraîné qu’elles ont été impactées par le "mauvais œil" (ayin ara), et elles ne pouvaient pas perdurer éternellement (la bénédiction réside dans ce qui est caché!).

=> Selon ce midrach, Moché a brisé ces lou’hot d’une manière ostensible, comme pour réduire en morceau le ayin ara présent.
[Par contre, les 2e Tables furent données plus discrètement et restèrent entières.]

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-> Avraham était très prudent. Après qu'Its'hak fût resté en vie à la suite de sa ligature sur l'autel, Avraham l'amena la nuit à la yéchiva de Chèm. Il ne voulait pas même qu'Ichmaël et Eliézer le regardent par peur du mauvais œil.
[midrach Béréchit rabba - Vayéra]

-> Le Daat Zékénim enseigne qu'après la Akéda Avraham a fait partir Its'hak, en cachette pendant la nuit, afin de le protéger du mauvais œil (ayin ara). [le ayin ara pouvant résider dans tout ce qui sort nettement de l'ordinaire]
Il fait remarquer que suite au sauvetage miraculeux de la fournaise de 'Hanania, Michaël et Azaria, il n'est plus fait aucune mention d'eux. Une opinion de la guémara (Sanhédrin 93a) est qu'ils sont morts à cause du mauvais œil.
[ils étaient au milieu des flammes et en sont sortis indemnes. Tout le monde les regardait avec étonnement tout le temps, et cela les a impacté négativement.]

-> D'un autre côté, il est écrit : "Chantez en son honneur, célébrez-le, entretenez-vous de toutes ses merveilles" (Téhilim 105,2).
=> Alors faut-il partager les miracles d'Hachem ou bien risque-t-on le ayin ara?
Le rav Zilberstein explique qu'un miracle dévoilé qui ne peut être expliqué par des moyens naturels est quelque chose qui doit être caché aux autres. Cependant, la plupart des miracles que les gens vivent peuvent être expliqués d'une manière naturelle, et ainsi ils doivent absolument être rendus public.

Faire connaître un miracle est une grande avodat Hachem. Le Zohar haKadoch (Bo - p.40b) écrit qu'il incombe aux gens de parler des merveilles d'Hachem. Quand ils le font, les anges au Ciel se rassemblent pour écouter ses louanges et ils louent Hachem, et par conséquent le nom d'Hachem devient glorifié.
[ainsi, sous couvert de peur de ayin ara, on ne doit pas passer à côté d'une occasion de grandir le Nom Divin]

-> C'est également ce qui se produisit pour la Chounamite, la femme qui se plaignit du créancier venu emmener ses fils comme esclaves (Méla'him II 4,1).
Elicha pria pour elle et une cruche déborda d'huile au point qu'elle put remplir de nombreux récipients.
A ce moment-là, Elicha lui recommanda de fermer la porte pour que le mauvais œil n'ait pas de prise sur elle et que la bénédiction puisse s'accomplir.
Il lui dit : "Tu viendras et fermeras la porte derrière toi et derrière ton fils" (Méla'him II 4,4).
[Kli Yakar]

-> Il est interdit de se tenir auprès du champ d'un fermier lorsque son blé est mûr. [guémara Baba Métsia 107a]
En effet, le simple fait de regarder son champ peut causer un grand dommage, même si on ne le regarde pas avec un mauvais œil. Un simple regard peut s'avérer plus néfaste que le poison.
Abarbanel écrit : Le regard a le pouvoir de causer du mal, il existe un serpent appelé : eff'é, dont le regard peut réellement tuer une personne.

-> Selon le midrach (Yalkout Réouvéni Katane), si Yossef n'avait pas raconté ses rêves à ses frères, ils se seraient réalisés immédiatement.
Du fait qu'il les a divulgués, il a été touché par le mauvais œil et il fallut 22 ans pour que ses rêves se concrétisent.

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-> Selon Rachi (Béaaloté'ha 12,1), la femme de Moché (Tsipora) était belle intérieurement par sa conduite, et extérieurement par sa beauté physique, et c'est pour cela qu'elle était surnommée négativement : "Kouchit" (noire) afin que le "mauvais œil" (ayin ara) n'ait pas prise sur elle.
[d'ailleurs, le mot "kouchit" (à la peau sombre) a la même valeur numérique que l'expression : "yéfat maré" (de belle apparence).]

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-> La Torah (Ki Tissa 30,12) dit que lors du recensement, chaque homme devrait donner une expiation pour son âme.
Hachem a ordonné qu'ils ne soient pas comptés individuellement.
En effet, toute chose dénombrée risque d'être affectée par le mauvais oeil (ayin ara). Par conséquent, si les juifs avaient été comptés individuellement, ils auraient couru le risque d'être frappés d'épidémie.
Après que le roi David ait compté les juifs par tête, ils furent victimes d'une épidémie au cours de laquelle 70 000 personnes moururent (Chmouël II 24) ...
[...]

["La bénédiction réside dans ce qui est caché de l’œil" (guémara Ta’anit 8b)]
[En ordonnant de ne pas compter les juifs individuellement,] Hachem ne voulait pas que le mauvais œil ait la moindre prise sur eux, et Il désirait qu'ils soient bénis.
[Méam Loez - Ki Tissa 30,12]

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-> "Moché dénombra sur l'ordre de Hachem (al pi Hachem = littéralement : par la bouche de Hachem)" (Bamidbar 3,16)
Selon un avis, seules les 11 tribus étaient comptées en donnant un demi Shékel, tandis que pour celle de Lévi, Moché se tint à l'entrée de chaque tente, et la voix de la Présence Divine émanait de l'intérieur et lui disait le nombre d'enfants présents (les Lévi'im étant comptés dès l'âge de 1 mois, à l'inverse des autres tribus : à partir de 20 ans).

Chaque tribu donnait un demi Shékel [en passant devant Moché] afin de ne pas être atteint par le mauvais œil. En effet, lorsque les gens sont dénombrés, ils sont observés et le mauvais œil peut leur nuire.
Le moyen d'éviter cela est que chacun donne une pièce, et que l'on compte les pièces plutôt que les hommes.
Les Lévi'im ne furent pas regardés pendant le recensement : Hachem Lui-même annonça leur nombre dans chaque tente. Ils n'eurent donc pas à donner un demi Shékel pour remédier au dommage causé par le mauvais œil.
[Méam Loez - Ki Tissa 30,13]

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-> Le ayin ara (l’œil malveillant) d'autrui accuse les biens de toute personne qui a commis une faute (même légère) sur le plan financier, surtout lorsqu'il s'agit d'un sage en Torah.
[Ben Ich 'Haï - guémara Béra'hot 5b
(où les 400 tonneaux de vin (עין רע a une valeur de 400) de rav Houna ont tourné au vinaigre).]

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-> Rabbi Yéhochoua ben 'Hanina répondit à la fille de l'empereur romain : "[certes il existe des gens qui sont beaux et savants en Torah mais] s'ils étaient laids, ils auraient été encore plus sages!". [guémara Nédarim 50b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yehoyada Nédarim 50b) cite 2 raisons pour lesquelles la Torah se maintient mieux chez un homme laid :
- c'est parce que ce talmid 'hakham, malgré sa laideur, est honoré pour sa sagesse et les gens viennent lui embrasser la main.
Ainsi, chez l'homme laid, la magnificence de la Torah est davantage reconnaissable.
- Lorsque le talmid 'hakham est laid, l’œil malveillant ou envieux (le ayin ara) n'a pas de prise sur lui et il conserve son capital de Torah. Par contre, s'il est beau et sage, le ayin ara peut avoir prise sur lui et son capital de sagesse peut diminuer.

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-> "Avraham se leva le matin, il prit le pain et l'outre d'eau et les donna à Hagar, sur son épaule, ainsi que l'enfant" (Vayéra 21,14)

Rachi comment : L’enfant aussi, il l’a placé sur l’épaule de Hagar, parce que Sarah lui avait jeté le mauvais œil, de sorte qu’il avait attrapé une fièvre et ne pouvait plus marcher.

=> Pourquoi ne pas dire plutôt que s'il ne pouvait pas marcher c'est qu'il était malade?
En fait, nos Sages disent qu'avant Yaakov, la maladie n'existait pas, c'est Yaacov qui a prié pour qu'elle apparaisse.
Ainsi, Yichmaël ne pouvait pas être malade. En revanche, depuis toujours, le mauvais œil pouvait causer des dommages. C'est pourquoi, Rachi était forcé d'expliquer que Yichmaël était affaibli du fait du mauvais œil.
On voit de là l'unité de la Torah. Une information concernant Yichmaël ne peut être expliquée que conformément à une autre information concernant Yaakov.
[Rav Wolbe]

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+ Jalousie - Avec les non-juifs :

-> Selon la guémara (Taanit 10b), les juifs doivent éviter de faire étalage de leurs richesses et de leur succès devant leur voisinage qui est envieux, et souvent antisémite.

-> Le Kli Yakar(sur Dévarim 2,3) enseigne que la Torah demande aux juifs de faire profile bas dans leur exil et de ne pas faire étalage de leurs richesses, afin d'éviter de susciter la jalousie des non-juifs.
Le Kli Yakar continue en critiquant les juifs de sa génération qui vivent au-delà de leurs moyens, revêtant des habits luxueux et habitant dans des maisons somptueuses, encourageant par là même leurs voisins non-juifs à être contre eux.

-> Le Pélé Yoets (Galout) écrit :
"Il convient pour nous [les juifs] d'éviter de vivre d'une manière ostentatoire [comme par exemple] : dans la façon dont nous nous habillons, dans la magnificence des maisons dans lesquelles nous vivons, dans la manière spectaculaire/luxueuse avec laquelle nous faisons nos sim'ha (fêtes).
Même si quelqu'un est excessivement riche, il ne doit pas le montrer aux autres, car cela suscite la jalousie des nations.
Mais plutôt, les hommes et les femmes doivent vivre leur vie modestement, et leur maison doit avoir l'apparence d'une cabane dans un vignoble."

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-> Le Bné Yissa'har (Réguel Yéchara) enseigne : "Celui qui est dominé par le mauvais œil, que D. nous en préserve, doit regarder ses tsitsit."

-> Le 'Hida (Dvach Léfi) écrit au nom du Arizal : "Les tsitsit protègent du mauvais œil et des forces de touma (impureté)."

-> La source de ces enseignements se trouve dans le Zohar (Chéla'h Lé'ha 163b) : "L'homme qui se vêtit d'un tsitsit. le mauvais penchant n'a pas la capacité de lui nuire avec le mauvais œil."

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-> "Le mérite de réciter la Kriyat Shéma le matin et le soir nous sauve de l'ayin ara".
[rav 'Haïm Palagi - séfer Néfech 'Haïm ]

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-> Si une personne se considère comme un talon (la partie la plus base du corps humain), comme humble, alors le yétser ara ne pourra exercer contre elle aucune force afin de l'empêcher d'accomplir tous les commandements de Hachem.
[le 'Hida – Dvach Léfi - Ekev 7,12]

-> Le mauvais œil (ayin ara) n'a pas d'impact sur une personne qui garde ses yeux.
[Zohar - Tikounim 28a]

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-> Rabbi 'Hiya dit : "Ne mange pas le pain de celui qui a un mauvais oeil (ayin ara) et ne désire pas le goûter" (Zohar Chémot 3a).

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2020/03/23/12738

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-> l'enseignement du rabbi de Berditchev : Susciter les bénédictions, et non le ayin ara : https://todahm.com/2024/05/28/susciter-les-benedictions-et-non-le-ayin-ara
=> Lorsque nous nous concentrons sur la dimension Divine des choses (objet comme personne), nous suscitons des bénédictions sur elles, plutôt que le mauvais œil (ayin ara).

+ "Rabbi Akiva disait : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18) : ceci est un grand principe de la Torah.

Ben Azaï disait : "Ceci est l'histoire des générations de l'humanité : [lorsque D. créa l'homme, Il le fit à Sa propre ressemblance]" (Béréchit 5,1) : ceci est un principe plus grand encore.
[En effet, il en résulte : ] Que tu n'en vienne pas à dire : "Si j'ai été humilié, mon prochain peut l'être aussi", car sache qui tu cherches à abaisser : un être créé à l'image de Hachem."

[midrach Béréchit rabba 24,8]

[Vouloir respecter Hachem, cela implique par ricochet de devoir respecter autrui, et également nous-même.]

"Voici Il [Hachem] se tient derrière notre mur" (Chir haChirim 2,9)

Cela vient nous apprendre que même lorsque nous créons un mur entre Hachem et nous par nos fautes, malgré tout, Hachem se trouve avec nous.
Même "derrière notre mur", que nous formons par nos fautes, "Le voici qu’Il s’y tient".
Même si un juif se trouve au plus bas et a grandement fauté, Hachem continue à être avec lui pour le protéger, et Il attend patiemment qu’il se repente et se rapproche de Lui.

[Rabbi Sar Chalom de Belz]

[une téchouva sincère, de tout notre cœur, fait exploser ce mur d'éloignement qu'avaient pu construire nos fautes. Hachem peut alors nous prendre dans "Ses bras", d'un amour infini.]

"Qu'est-ce que l'homme peut faire pour être épargné des souffrances précédant la venue du machia'h?
Qu'il se consacre à la Torah et à faire des actes de bonté"
[Rabbi El'azar - guémara Sanhédrin 98b]

Le 'Hafets 'Haïm de commenter :
"Et même si tous nos maîtres des générations précédentes se rassemblaient aujourd'hui, ils ne pourraient donner de meilleur conseil, car c'est le seul qui nous reste encore!"

La reconnaissance

+ La reconnaissance :

-> La gratitude est la raison principale pour laquelle nous avons été créés.
[Ramban - paracha Bo]

-> Une personne doit servir Hachem, non pas dans le but de recevoir une récompense, mais pour même un seul des milliers et des milliers de bonté qu'Il nous a gratifié, et en raison de la grandeur du Maître.
[Rabbénou Yona - Avot 1,3]

-> En maîtrisant l'attitude d'être reconnaissant, on devient une personne plus spirituelle.
['Hovot haLévavot]

La reconnaissance redirige nos pensées vers Celui à qui l'on doit tout.
Le Shita Mékoubétzét dit que plus nous avons conscience de tout le bien dont Hachem nous comble en permanence, plus nous essayerons d'éviter de faire quelque chose qui risque de l'énerver.
[cela pousse à faire des mitsvot, et à se retenir des avérot (et c'est la moindre des choses!)]

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-> "Qui s'élèvera sur la montagne de Hachem? ... Celui dont les mains sont propres, le cœur pur ..." (Téhilim 24,3-4)

Le Sar Shalom de Belz explique que cela fait référence à ceux qui réalisent que tout provient de Hachem, et non pas résultant de ses actions.

=> Ainsi, la gratitude est ce qui permet de s'élever "sur la montagne de Hachem".

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-> Ce qu'il te manque, n'est rien en comparaison de ce que tu as déjà dans ta vie.
En ayant conscience de cela, nous devons ressentir une obligation d'aimer Hachem.
[Séfer 'Hassidim 31]

Ne pas regarder la vie avec gratitude, c'est ne jamais être content, puisqu'il nous manquera toujours quelque chose (en mieux, en différent, ...).
Ne pas regarder la vie avec gratitude, c'est ne pas être convaincus que Hachem nous a donné ce qu'il y a de mieux pour nous.

Ne pas prendre quelques minutes chaque jour pour apprécier tout ce que Hachem fait pour nous, c'est s'empêcher d'infuser en nous un grand amour pour D., de donner du sens à notre vie (je suis forcément quelqu'un de bien pour que le Maître du monde m'accorde la vie et tellement de bonté en permanence!).

-> "[Hachem] mon bonheur ne vient de nul autre que Toi"
[le roi David - Téhilim 16,2]

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-> Si la reconnaissance cessait d'exister, alors comment le monde pourrait-il continuer à exister?
[Rabbi It's'hak ben Moché Arama - le Akédat Its'hak - paracha Ki Tissa]

-> Nous avons une tendance naturelle à dissimuler les faveurs d'autrui, et à exposer leurs mauvaises actions.
[le Roch]

Les être humains n'aiment pas se sentir endettés, aspirant à avoir une indépendance de l'égo.

Le rav Wolbé (Alé Chour) enseigne :
- il faut faire l'effort d'exprimer verbalement nos remerciements aux gens qui nous ont aidé d'une quelconque façon, même à ceux qui sont payés pour cela.
En agissant ainsi, nous regardons alors le monde comme plein de bontés, dans une quantité que nous aurions jamais rêvé pouvoir exister.

- après avoir fait une bonté à autrui, il est bien de ne pas abuser de sa situation de supériorité (j'ai fait, et il me doit!). C'est également une bonté que de lui permettre de diminuer ce sentiment de redevabilité, en lui demandant une petite faveur.
Un exemple est celui d'un accompagnateur d'une personne non voyante, qui va lui demander à la fin d'allumer la lumière, et ce afin de lui retirer ce sentiment d'avoir une dette envers lui pour le service réalisé.

De même, dans le désert, Hachem a demandé aux juifs d'allumer la Ménora pour éclairer, même s'Il n'en a pas besoin puisque fournissant de la lumière à toute l'humanité (dont cette Ménora!).

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-> Après avoir réalisé une mitsva, le Chla haKadoch remerciait Hachem et demandait d'avoir l'opportunité de pouvoir faire encore pleins de mitsvot.
Il remerciait en permanence Hachem pour le succès spirituel de ses enfants et de ses élèves, et il priait pour qu'ils continuent à réussir.

-> Lorsqu'une bénédiction est dite suite à une expression de remerciement, elle possède beaucoup plus de poids.
[Rav 'Haïm Kanievsky]

-> Une personne qui a attendu des années pour avoir un enfant va énormément remercier Hachem lorsque celui-ci finira par arriver.
Pourquoi ne remercions nous pas Hachem encore davantage que cela, lorsqu'Il ne nous fait pas atteindre pour cela?

Nous ne devons pas uniquement remercier D. dans le cadre d'une intervention dramatique (merci de m'avoir sauvé d'une très grave maladie, d'une mort assurée, ...).
['Hidouché haRim]

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-> "Ne lance pas une pierre au fond du puits duquel tu as bu" [guémara Baba Kama 92b]

=> La Torah nous demande de respecter notre environnement, et de témoigner de la gratitude même à ce qui est inanimé.

-> Moché a été sauvé par l'eau du Nil (dans son panier) et par la terre (où il a pu enterrer l'égyptien qu'il avait tué), c'est pour cela qu'il a laissé son frère Aharon être à l'origine des 3 premières plaies, pour ne pas porter atteinte à ce qui l'avait auparavant assisté.

De même, Moché ne s'est pas battu personnellement contre les Midyanim, car il a vécu parmi eux pendant plusieurs années (après avoir fui l'Egypte). Il a ainsi demandé à Pin'has de mener le combat.

Lorsqu'il a libéré le peuple juif d'Egypte, Moché n'a pas quitté Midyan avant d'avoir reçu l'approbation de son beau-père Yitro.
[à ses yeux, cela était plus important que de courir faire sortir ses frères de leurs atroces souffrances de l'esclavage]

D'ailleurs, c'est ce comportement, qui va encourager Yitro a tout quitter pour les rejoindre par la suite dans le désert, certain que Moché l'accueillerait avec chaleur.

-> Pourquoi est-ce que Moché n'a pas prié Hachem pour qu'Il le guérisse de son fort défaut de prononciation?

Le Ramban (Chémot 4,10) explique qu'il préférait garder son handicap afin de pouvoir se rappeler toute sa vie des miracles que D. a fait pour lui dans sa jeunesse.

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-> Nous devons exprimer notre gratitude à un endroit duquel nous avons pu tirer profit, en faisant quelque chose pour son bien-être.
[midrach Béréchit rabba 79,6]

A ce sujet, la guémara (Shabbath 33b), nous rapporte les 2 faits :
-> 1°/ Lorsque Yaakov a campé proche de la ville de Che'hem (vayichla'h 33,18), il a fait quelque chose pour le bien de cette ville :
- selon Rav = il a frappé des pièces de monnaie ;
- selon Chmouël = il a établi des marchés ;
- selon Rabbi Yo'hanan = il a installé des bains publics pour les habitants de la région.

-> 2°/ Après avoir passés 13 années enterrés dans le sable, Rabbi Chimon bar Yo'haï et son fils El'azar en sont sortis avec la peau séchée et gercée. Ils se sont alors baignés dans les sources chaudes de Tibériade, et leurs blessures ont été guéries.
Par gratitude, Rabbi Chimon a montré aux habitants de la ville où se trouvaient enterrés des corps (dans la région), afin qu'ils puissent les indiquer correctement.

-> Rav Israël Zev Gustman avait l'habitude d'arroser les plantes de sa yéchiva, en reconnaissance du fait qu'il a pu survivre à la 2e guerre mondiale en mangeant des plantes comestibles, lorsqu'il se cachait des nazis dans la forêt.

-> Le rabbi de Klausenbourg était peiné de voir des piles de livres posées au hasard sur les tables de sa yéchiva.
Il disait à ses élèves qu'il est bien d'exprimer sa reconnaissance à un livre duquel on a pu profiter, en le rangeant.

-> On a demandé au rav Ben Tsion Abba Chaoul pourquoi il s'imposait de recevoir un nombre important de personnes chaque matin.
Il a répondu : "Lorsque j'étais malade, tellement de personnes ont prié pour moi.
J'ai été sauvé par le mérite de ces prières, et c'est ma façon d'exprimer ma reconnaissance à ces innombrables individus."

-> Le rav 'Haïm Chmoulévtich exprimait sa gratitude en se rendant autant que possible aux fêtes familiales majeures de ses élèves (naissance, bar mitsva, ...), disant : "Si lui n'était pas venu, alors peut être qu'un autre ne serait pas venu, et un autre ... et à qui aurais-je alors donné cours? Aux murs? Je suis donc obligé d'exprimer ma reconnaissance."

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-> La gratitude est la base de la paix entre des voisins, et entre un mari et sa femme.
[Rav Wolbe - Alé Chour]

-> Une des raisons faisant que les anges ont demandé à Avraham : "Où est Sarah, ta femme?", était pour souligner l'importance de l'appréciation et de la reconnaissance envers sa femme.

[même à 99 ans, même lorsqu'il s'agit de notre Matriarche Sarah, une telle attitude est toujours nécessaire pour encore plus cimenter le couple!]

"Elle (Léa) conçut encore et enfanta un fils, et elle déclara : "Cette fois, je rends grâce à D." ; c’est pourquoi elle le nomma Yéhouda ; puis elle cessa d’enfanter." (Vayétsé 29,35)

-> Le Sforno nous enseigne que le nom Yéhouda (יהודה) contient d’une part, les lettres du nom de D., le Tétragramme (יהוה), et d’autre part, le radical הדה, signifiant : "gratitude" et "louange" ; ce nom connote donc la louange et le remerciement adressé à D.

-> Rachi explique que Léa nomma cet enfant Yéhouda à titre de remerciement à Hachem. En effet, elle vit par inspiration prophétique que Yaakov aura 4 femmes. Ainsi, pour enfanter les 12 tribus, chaque femme devra avoir 3 enfants. Or, Léa venait d'avoir son quatrième. Et c'est parce qu'elle eut une part plus grande que les autres qu'elle remercia Hachem et appela son fils Yéhouda.
Du fait que chaque juif s'appelle Yéhoudi en référence à Yéhouda, il en ressort qu'il doit avoir la qualité spécifique pour laquelle il s'appelle Yéhoudi. Il s'agit de remercier Hachem pour lui avoir donné plus que ce qui lui revient, comme le fit Léa à la naissance de Yéhouda. Car chaque juif doit considérer que tout ce qu'Hachem réalise pour lui et lui donne, c'est toujours encore plus que ce qui lui revient et que ce qu'il mérite.
On doit considérer que rien ne nous revient de droit (tout n'est que du bonus, qu'une bonté gratuite de D. à notre égard!).
['Hidouché haRim]
[ce qui caractérise par essence un juif est : d'éprouver toujours de la reconnaissance envers D. et être conscients qu’Il nous donne bien plus que notre part légitime. Cela se matérialise également par de la joie et de l'amour envers papa Hachem!]

-> Le Maharam Shick fait remarquer qu'en réalité, Léa n'a pas juste dit : "cette fois je remercie Hachem", mais plutôt elle l'a fait sous forme interrogative : "[Est-ce uniquement pour] cette fois que je dois remercier Hachem? Non! Je me dois de Le remercier constamment et continuellement! Je dois toujours me souvenir des bontés que Hachem me fait, comme les 4 enfants qu'Il m'a accordé, et qui sont plus que ma part!"

=> C'est pour cela qu'elle l'a appelé Yéhouda : afin que durant toute sa vie, lorsqu'elle dira ou pensera au nom de son fils, cela sera pour elle comme un rappel à remercier Hachem pour Sa grande bonté permanente.

-> D'ailleurs, la guémara (Béra'hot 7b) enseigne qu'en nommant son fils Yéhouda pour exprimer sa gratitude, Léa est devenue la 1ere personne de l'histoire à remercier Hachem.

Le rav Berel Povarsky (Bod Kodech) dit que certainement auparavant les Patriarches et Matriarches avaient déjà remercié D., cependant Léa en nommant son fils a introduit la notion de remerciement éternel.
Yéhouda sera pour elle une assurance de toujours pouvoir être reconnaissante envers D.

Nous sommes appelés les Yéhoudim pour cette même raison, car un juif se doit de toujours se rappeler de remercier Hachem pour les millions de bonté qu'il reçoit chaque jour (et encore ce n'est que ce dont nous avons conscience!).

Dans notre routine quotidienne, il est facile d'oublier, et d'avoir la tête dans le guidon de nos préoccupations.
Cependant, si nous prenions du recul, et faisions d'un côté la liste de nos problèmes, et de l'autre la liste de toutes les bonnes choses de notre vie, nous verrions que nous avons beaucoup plus de raisons de le remercier que de se plaindre!

-> Le rav Shlomo Zalman Auerbach recommandait ainsi de noter dans un cahier toutes les bontés dont nous bénéficions durant la journée, même les plus petites, et ensuite de dire : "Merci Hachem!"
Il ajoutait : "Cela a la capacité de changer notre vie. Non seulement car nous sommes alors plus heureux et reconnaissant, mais également car le plus nous remercions Hachem, le plus Il nous déverse Sa bonté sur nous!"

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-> Léa s’est montré particulièrement reconnaissante cette fois, car en mettant au monde un tiers des 12 fils de Yaakov, elle avait reçu plus que sa part (Rachi).

Suite à cela, elle a cessé d’enfanter car elle a remercié pour le passé, mais elle n’a pas prier pour le futur.
En effet, la guémara (Béra'hot 54a) enseigne qu’il faut : "Remercier pour le passé et prier pour le futur".

=> Après avoir exprimés notre gratitude, nous devons continuer par prier afin de témoigner pleinement que tout vient de Hachem.
Par ailleurs, même si nous pensons que tout vient totalement de D., nous ne devons pas rester les bras croisés, dans l'attente. En effet, il nous faut également prier, car telle est la façon de fonctionner du monde.
[si tu pries, alors tu peux recevoir toutes les bénédictions divines qui étaient jusque là en attentes pour toi!].

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+ "Cette fois-ci je remercierai Hachem ... et elle arrêta d'enfanter"

-> Rabbénou Bé'hayé écrit que lorsque Hachem fait un miracle à l'homme, il faut dissimuler ce miracle et le cacher pour que le mauvais œil n'ait pas de prise dessus.
Il ajoute : Ne t'étonne pas de ce que la force du mauvais œil soit si grande, pour qu'il ait une prise même sur les choses sur lesquelles s'étend le miracle, car nous trouvons à la naissance des tribus qu'à cause d'une parole de Léa, qui a dit "je remercierai Hachem", en reconnaissance du fait que le 4e fils était en plus de sa part, le mauvais œil a eu une prise sur elle, c'est ce qui est écrit immédiatement après : "elle arrêta d'enfanter".

Il n'y a pas de plus grand miracle que le don de la Torah, et là-bas on trouve que le mauvais œil a eu une prise.
Les Sages ont dit : Pourquoi les 1eres Tables ont-elles été brisées?
Parce qu'elles avaient été donnée en public [toute la Création s'arrêtant pour écouter les paroles de Hachem Lui-même, dans un climat solennel], le mauvais œil a eu une prise sur elles et elles ont été brisées.
Par contre les 2e Tables ont été données discrètement, ainsi qu'il est dit : "Que personne ne monte avec toi et que personne ne soit vu sur toute la montagne", et il en découle que le mauvais œil n'a pas eu de prise et elles n'ont pas été brisées.

De même, c'est pourquoi Yaakov a fait des manœuvres avec les bâtons pour sélectionner les bêtes qui reviendraient ou non à Lavan (tachetés, mouchetés, ...), ce qui était un acte naturel, pour dissimuler le miracle. En effet, il fallait que Lavan et ses gens ne comprennent pas, afin que le mauvais œil n'ait pas de prise.

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+ "Elle déclara : "Cette fois, je rends grâce à D."

=> Pourquoi est-il écrit que Léa remercie Hachem précisément au sujet de Yéhouda, et non concernant ses 3 premiers fils?

Rabbi Méïr Sim'ha haCohen (Messsekh 'Hokhma) explique :
Nos Sages n'ont pas instauré de bénédiction lorsque l'homme profite des sens de la vue, de l'ouïe et du toucher, alors qu'ils en ont institué une pour celui de l'odorat, en s'appuyant sur le verset : "toute âme Te louera", qui selon eux se réfère à ce qui procure de la satisfaction à l'âme (guémara Béra'hot 43b).

C'est la raison pour laquelle, à la naissance des 3 premiers enfants de Léa, on ne trouve pas qu'elle louât Hachem, car ils se réfèrent respectivement
- aux sens de la vue = Réouven : "parce que Hachem a vu mon humiliation" ;
- de l'ouïe = Chimon : "parce que le Seigneur a entendu que j'étais dédaignée" ;
- et du toucher = Lévi : "désormais mon époux me sera attaché".

=> Elle ne rendit grâce à D. qu'à la naissance de Yéhouda, ancêtre du machia'h, au sujet duquel il est dit : "animé (vahari'ho) de la crainte de D." (Yéchayahou 11,3), qui est un verset évoquant le sens de l'odorat (réa'h) à travers le mot : vahari'ho (וַהֲרִיחוֹ).

"Lorsqu'une personne vient me voir avec un problème, je ne fais pas de différence entre un grand et un petit.
Quelque soit le problème, il remplit tout mon cœur, la douleur est tout aussi grande."

[le Steïpler - Rabbi Yaakov Israël Kanievsky]

"La Torah protège l'homme de tout mal, elle lui donne une bonne fin et un espoir dans sa vieillesse"

[guémara Kidouchin 82 - Rabbi Néhouraï]