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"Dépêche-toi et mange, dépêche-toi et boit, car ce monde que nous devrons quitter est comme une salle de mariage"

[Shmouël à son élève Rabbi Yéhouda - guémara Erouvin 54a]

Rachi de commenter : "Aujourd'hui est éphémère et demain nous ne serons plus là, comme une cérémonie de mariage qui se passe très rapidement"

=> Pour un juif, la devise "carpe diem", c'est profite de chaque moment, dévore chaque occasion d'agir selon la Torah, ... car qui peut dire si demain tu seras encore vivant ou bien le Machia'h sera déjà arrivé (il sera alors trop tard pour agir car le libre arbitre sera alors quasi inexistant).

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-> A l'image d'un mariage qui passe très rapidement, notre durée de vie passe très vite, et c'est pourquoi nous devons attraper un maximum de marchandises qui ont de la valeur dans le monde à venir (Torah, mitsvot), qui lui durera éternellement.
Après il sera trop tard pour acquérir quoique ce soit, et c'est pour cela que notre yétser ara fait tout pour que nous prenions le moins de choses dans ce monde.

-> A une fête de leurs enfants, les parents sont très heureux, et ils oublient l'espace d'un moment tous leurs soucis, problèmes.
La guémara nous conseille de vivre pendant toute notre vie avec cette vision. Nous devons mettre nos soucis de côté et se réjouir des nombreuses bontés que Hachem nous donne.

"Si une personne ressent un besoin de te témoigner de la reconnaissance, c'est un acte de bonté ('hessed) de ta part que de lui donner l'opportunité de le faire."

[Rabbi Yaakov Galinsky]

En matière de reconnaissance, lorsque l'on fait quelque chose pour son prochain, on est moralement créditeur (j'ai donné du temps, de l'énergie, des conseils, ...) et lui nous est redevable.
On aime bien être dans cette situation de "supériorité" vis-à-vis d'autrui.
Néanmoins, mettons-nous à sa place, est-ce agréable d'être redevable?

Alors, laissons-le nous faire un petit quelque chose (même si on peut s'en passer), afin qu'il est l'impression d'avoir remboursé sa dette, d'avoir rendu sa pareille.

Sous couvert d'un bon sentiment "ne te dérange pas", on préfère en réalité garder sa place confortable de bienfaiteur, empêchant qu'autrui perde son sentiment rabaissant "d'assisté".

Renoncer à un peu de "moi je", afin de donner beaucoup de "moi je" (j'existe) à autrui, c'est aussi : aimer son prochain comme soi-même!

"Chaque ville dont les toits sont plus élevés que celui de la synagogue va en fin de compte être détruite"

[guémara Shabbath 11a]

Le rabbi Yaakov Galinsky demande : Pourquoi cela?

Cela nous transmet un principe très important.
Le Rambam (Hilkhot Issouré Mizbéa'h 7,11) commente le verset : "Toute graisse des sacrifices étant pour Hachem" (Vayikra 3,16), en disant : si l'on consacre quelque chose [à Hachem], cela doit être le meilleur de ce que l'on possède.

Chaque personne doit se demander : qu'est-ce qui est plus élevé dans mon esprit : ma maison ou bien le "Temple miniature" (la synagogue), lieu où l'on prie et étudie.
Qu'est-ce qui a le plus d'importance et qui est plus prioritaire à mes yeux : ma matérialité ou ma spiritualité?

Nos Sages enseignent (guémara Béra'hot 35b) :
"Les générations passées faisaient de l'étude de la Torah leur occupation principale, et de leur travail l'accessoire, et les 2 préoccupations prospéraient.
Les générations ultérieures ont fait de leur travail leur principale occupation, et de leur étude de la Torah l'accessoire, et aucune des préoccupation n'a prospéré."

Lorsque l'on construit sa vie avec des bâtiments (matérialité) plus élevés que la synagogue (spiritualité), l'ensemble repose sur une base précaire, qui va finir pas se détruire.

=> Tâchons d'avoir toujours cela clairement à l'esprit, afin que notre vie prospère au maximum (b"h).

"Une personne s'assoit et parle toute la journée et n'est pas fatiguée ; elle se lève pour aller prier et elle est alors trop fatiguée.
Une personne s'assoit et parle toute la journée et n'est pas fatiguée ; elle se lève pour aller étudier et elle est alors trop fatiguée"

[midrach Esher rabba 3,4]

Au moment de démarrer son étude ou sa prière, tout juif (même nos guédolim) doit aller à l'encontre de sa tendance naturelle, la force du yétser ara, qui va diminuer l'envie de le faire.
Par contre, peu après qu'on a commencé, c'est un régal, et pour rien au monde on ne le regrette!

=> Alors sortons de notre confort, et plongeons dans l'eau de la Torah, dans les bras de papa Hachem, car il n'y a rien de mieux!!

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-> On peut rapporter une histoire de la guémara (Guittin 68a-b).

Lors de la construction du Temple, le roi Chlomo n'a pas utilisé d'outil en métal, mais il a eu recours au 'shamir', un ver qui a la capacité de pouvoir couper une pierre.

Dans sa quête afin de l'avoir, il a appris que le roi des démons (Achmédaï) savait comment le trouver, et a alors demandé à Bénayahou ben Yéhoyada de lui ramener le roi des démons.

Après l'avoir capturé, sur le chemin du retour, ils ont rencontré un diseur de bonne aventure, avec un file de personnes attendant chacune son tour pour connaître son futur.
Le démon a alors souri.

Bénayahou lui demanda : "Pourquoi souris-tu?"
Il lui a répondu : "Ce sorcier est assis sur le haut d'un trésor.
Il ne sait même pas ce qui est en-dessous de lui, mais il prétend qu'il peut prédire le futur?"

Si la guémara nous rapporte cette histoire, c'est qu'elle est une leçon valable pour nous aussi.
Quelle est-elle?

Le rabbi Yaakov Galinsky dit qu'on ressemble à ce diseur de bonne aventure, car nous sommes tous assis sur un magnifique trésor, pendant que nous sommes occupés par un futur illusoire.

On a plein de rêves pour plus tard, mais quand est-ce qu'on va se réveiller, se lever pour profiter du magnifique trésor qui est en nous : saisir le moment présent, nos forces, nos capacités, ... et les exprimer au grand jour.

"Les femmes sont un peuple à part entière"

[guémara Shabbath 62a - Nachim, am bifné atsman ém]

Le rav Yaakov Galinsky fait remarquer qu'une paire de chaussures n'est véritablement fonctionnelle que si les 2 ne sont pas identiques.
Une seule chaussure n'est valable que pour le pied droit, et une seule que pour le pied gauche, et l'on ne peut pas les changer, sous peine d'avoir beaucoup de souffrances, d'en être torturé.

A l'image de nos chaussures, qui ont chacune leur place, dans un couple chacun doit être à sa place afin que tout marche (!) pour le mieux.

Un homme et une femme doivent comprendre qu'ils sont des "espèces" différentes.
Chacun ayant des besoins qui lui sont propres, un langage unique, ... lorsque chacun apprend à reconnaître les attentes uniques de l'autre, ils vont pouvoir mettre en place une maison forte et solide.

[Par exemple, une femme est généralement plus émotive qu'un homme (cf.guémara Baba Métsia 59a). ]

Dans le birkat hamazone, un homme marié dit : "Que le Miséricordieux (Hachem) puisse me bénir, ainsi que ma femme" (hara'haman ou yévaré'h oti vé'ét ichti).

-> "ma femme" = j'ai besoin de choses, elle a besoin de choses. => D., accorde-lui les bénédictions dont elle a besoin.

-> "moi" = en plus de cela, le mari demande à Hachem de l'aider à bien comprendre ce qui est important à ces yeux, afin de pouvoir satisfaire à ses besoins.

=> Le mari doit avoir conscience que sa femme est "un peuple à part entière", en souhaitant que Hachem la comble de ses bénédictions spécifiques, et il se doit d'être à sa place afin d'agir en fonction de ses besoins uniques (son besoin, devient mon besoin!).

Ceci est la base d'un bon mariage.

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-> Une différence est qu'une femme incarne le trait de caractère du changement.
Par conséquent, selon la guémara (Shabbath 33b) : "nassim da'tan kalla além'én", c'est-à-dire qu'elles sont plus émotives, qu'elles sont capables de faire plusieurs choses à la fois, ...
L'homme quant à lui, incarne la constance. Par conséquent, il se concentre sur une seule tâche à la fois, il peut se concentrer sur une pensée pendant un certain temps et ainsi de suite.

Ces traits peuvent être classés sous les appellations de : lév et de moa'h.
Une femme est symbolisée par le "lév" : le coeur, l'émotion.
Elle est comme la lune qui change constamment tout au long du mois. En effet, Roch 'Hodech est le Yom Tov spécifique au femme (Tour - Ora'h 'Haïm 417).
[elle change à l'image des 4 saisons de l'année, et c'est pour cela qu'on parle de : "mère nature". ]
En regardant de plus près le mot : lévana (lune - לְבֵנָה), nous voyons qu'il est la contraction de : lév (לב) et bina (בינה), qui sont les traits d'une femme.
[selon la guémara (Nida 45b), la femme a "une bina yétéra" (une compréhension/intelligence supplémentaire). ]

D'autre part, le soleil est constant. C'est la qualité masculine.
En hébreu le soleil peut se dire : 'hama (חַמָה), et en inversant ces lettres on obtient : hamoa'h (המח) : l'esprit.
[le couple est comparé à un soleil et à une lune. Les 2 sont nécessaires, tout aussi important, pour permettre de parvenir à un fonctionnement global idéal. ]
[rav Yéhochoua Alt]

-> Le Méam Loez (Béréchit 2,21-22) enseigne :
On doit réaliser que la femme fut créée à partir d'un os, et elle est donc dure et inflexible.
L'homme, quant à lui, fut créé avec de la terre et est donc plus souple.

-> Il est à noter que lorsque nous parlons de masculin et de féminin, nous parlons de caractéristiques générales. Cependant, chaque personne contient des traits masculins et féminins. Tout le monde a des émotions, mais les femmes sont dominantes sur le plan émotionnel.
Il y a des femmes qui sont plus intellectuelles, mais en général l'homme est plus dominant intellectuellement.

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Il est intéressant de noter que :
-> les bénédictions de la famille proviennent par le biais du chef de famille (cf. guémara Béra'hot 51a) ;
-> Un homme ne peut profiter des bénédictions dans sa maison que grâce à sa femme (cf. guémara Baba Métsia 59a) ;
-> "Lorsqu’un homme et une femme vivent en harmonie, ils méritent que la présence divine réside parmi eux" (guémara Sota 17a).

Ainsi, chacun à un rôle unique à remplir afin que l'ensemble puisse en profiter.
L'homme fait tomber la pluie de bénédictions, et la femme agit comme un récipient qui va permettre qu'elles résident dans le foyer.
Lorsque malgré les différences, chacun s'emploie à faire régner l'harmonie dans le couple, cela est tellement énorme, que Hachem réside parmi eux.
Quel bonheur!!! 🙂

+ "Quand la communauté d'Israël est dans la détresse et que l'un d'eux se sépare d'elle (ne participe pas à cette détresse) ... il ne la verra pas lorsqu'elle sera consolée.
Quiconque s'associe à la détresse de la communauté méritera de voir la communauté délivrée"

[guémara Taanit 11a]

On peut citer les exemples de :
-> Yossef, lors de la famine en Egypte durant 7 ans, il s'est associé à la détresse de la population bien que lui-même fût épargné par cette famine, car il était vice-roi d'Egypte (selon le Maharcha).

-> Moché alors qu'il vivait dans le palais royal de Pharaon, il n'a pas hésité à aller sur le terrain pour ressentir la souffrance de ses frères.

"Moché s'appliquait de tous ses yeux et de tout son cœur à souffrir avec eux." (Rachi - Chémot 2,11)

"Il plaçait son épaule sous la charge de chacun d'entre eux (pour les aider) en disant : 'Plaise à D. que je meure pour eux' " (midrach Chémot rabba 1,27)

-> Moché, dans le désert, lorsqu'il est monté au sommet de la colline, accompagné de Aharon et 'Hour, pendant que les Bné Israël affrontaient Amalek venu les attaquer, pour prier pour leur victoire et s'associer à leur détresse.

Il est écrit : "Ils prirent une pierre qu'ils mirent dessous lui [Moché] et il s'assit dessus" (Chémot 17,12).
La guémara (Taanit 11a) pose la question : "N'y avait-il pas un coussin moelleux pour asseoir Moché plutôt qu'une pierre?"
C'est que Moché a tenu à s'associer à la détresse de ses frères qui combattaient, en s'asseyant volontairement sur une pierre dure.

-> C'est une qualité que nous trouvons chez chacun de nos guédolim.
A titre d'exemple, le rav Chakh, en période de conflit, ne se permettait pas de dormir normalement, ne pouvant se dissocier de l'inquiétude naturelle des parents de ses élèves, qui vivent à l'étranger.

+ Rabbi Yichmaël a dit au scribe (sofer) rabbi Méir :
"Soit méticuleux dans ton travail, car tu as une profession sacrée.
Si tu omets ou ajoutes une seule lettre dans la Torah, tu en détruirais l'univers tout entier."

[guémara Erouvin 13a]

-> "Le plus précieux est un objet, le moins d'experts il y a pour en estimer sa véritable valeur.
La Torah est plus magnifique que la meilleure des pierres précieuses ..."
[le 'Hafets 'Haïm]

=> La Torah a une valeur énorme, inestimable, et seule une poignée de personnes dans le monde peuvent en percevoir son importance.

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+ Le roi David a dit :
"Combien j’aime ta Torah! Tout le temps elle est l’objet de mes conversations" (Téhilim 119,97)

Le midrach demande : comment la Torah peut nous ordonner "Tu aimeras Hachem, ton D."?
Peut-on imposer des sentiments d'amour à une personne?

La réponse se trouve dans le verset suivant : "Ces mots ... doivent rester dans ton cœur".
L'étude de la Torah a pour conséquence automatique, naturelle de développer notre amour d'Hachem.

"La Torah et la joie sont sœurs, elles ne se sépareront jamais"

[midrach Chmouël - sur le Pirké Avot (6,5)
vé'aTorah vé'aSim'ha a'him hèm, vélo yispardou ]

"Bien que le principal dommage causé par une faute provienne de sa réalisation effective, le mal causé à l'âme du fauteur devient bien pire dans la mesure où ses pensées s'attardent sur la faute.
Il en va de même pour une mitsva. L'essentiel de la mitsva est (l'accomplissement effectif) pour le Ciel, mais dans la mesure où une personne pense à une mitzva et désire l'accomplir, la mitsva améliore l'âme de l'homme"
[Sfat Emet - Bo 5659 ]

Avraham & les mitsvot

+ À partir du moment où Avraham a reconnu le Créateur, il a assujetti son néfech, son roua'h et sa néchama au service d'Hachem. Il n'a pas fait le moindre mouvement avec une partie de son corps pour son propre plaisir.
Au contraire, toute son intention était de donner de la satisfaction à son Créateur. C'est ainsi que les 248 parties de son corps ont été rattachées à leur source en-Haut, devenant ainsi un Char pour la sainte Chékhina.
À travers les parties de son corps, il en vint à reconnaître toutes les mitsvot de la Torah, puisque les 248 membres correspondent aux 248 commandements positifs et que les 365 tendons correspondent aux 365 interdictions (Zohar - Vayichla'h 170b).

À travers chaque partie de son corps, il a reçu une révélation de la racine de la mitsva à laquelle cette partie du corps est attachée. (Ohev Israel - Likoutim 'hadachim - Lé'h lé'ha)

-> Nos Sages nous disent qu'Avraham a réalisé toutes les mitsvot par lui-même et qu'il les a accomplies même sans en avoir reçu l'ordre. Pourquoi alors n'a-t-il pas accompli la mitsva de brit mila, même avant d'en avoir reçu l'ordre?
Le rav d'Apt (le Ohev Israël) explique :
La raison en est qu'Avraham avait atteint un niveau de sainteté si élevé que chaque partie de son corps sentait par elle-même la mitsva à laquelle elle correspondait. Par son corps même, il savait ce qu'étaient les mitzsot.
La seule partie de son corps qui n'avait pas ce sens était l'endroit de la brit mila. Comme il était entouré de l'orlah, qui est une couverture d'impureté, la lumière de la sainteté ne pouvait pas atteindre cette partie de son corps. Ce n'est qu'après qu'Hachem lui a ordonné de couper l'orlah que la lumière de la sainteté a pu atteindre cette partie du corps.

[le Ohev Israël rapporte que la difficulté dans la Akéda Its'hak résidait : Avraham pensait que Hachem voulait qu'il égorge son fils, tandis qu'Hachem ne lui a demandé que de le placer sur l'autel. Ainsi, sa main ne voulait pas prendre le couteau pour égorger Itsh'hak (Vayéra 22,10), sa main sachant inconsciemment la véritable volonté de D., Avraham était dans une situation inhabituelle : le désir d'un membre de son corps (la main), n'était pas le même que celui (qu'il croyait être) d'Hachem. ]