Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

La messirout néfech

+ La messirout néfech :

-> Selon le Beit Aharon :
"On parle de 'messirout néfech', le don de l'âme (néfech), et non de 'messirout hagouf', le don du corps (gouf), car le concept n'est pas [spécifiquement dans les circonstances où l'on est forcé] de donner/rendre son âme lorsqu'on est testé dans des domaines d'hérésie [car si c'était le cas, on parlerait plutôt de 'messirout hagouf', puisqu'on est forcé de donner son corps pour qu'il soit tué.
Au contraire, (le terme messirout néfech) signifie donner tout son service (avodat Hachem) [le terme "néfech" (âme) renvoyant à notre spiritualité], tous les jours de notre vie, soit notre volonté, nos pensées, nos traits de caractère. [je n'ai naturellement pas envie, mais pour Hachem je surmonte mon égo humain pour faire Sa volonté. Je fais de la messirout néfech]."

<--->

-> Le Sfat Emet (Emor 5735) étend le concept de messirout néfech à chaque fois où l'on casse, surmonte, notre nature en l'honneur d'Hachem, et à chaque fois (où l'on tue notre "moi je" - égo) on rentre dans la catégorie de mourir al kidouch Hachem.

-> De même, le rabbi Elimélé'h de Lizhensk (dans son Tzetel HaKatan) définit la mort al kidouch Hachem comme suit :
"Pour la sainteté d'Hachem, qu'Il soit béni, il brise sa nature [humaine] et se jette dans le feu [la Torah, la volonté divine] pour le kidouch Hashem, que Son Nom soit béni".

-> Selon le 'Hozé de Lublin, il est plus facile de mourir al kidouch Hachem que de vivre al kiddouch Hachem.

L’importance de désirer

-> Le rav Aryeh Leib HaCohen est l'auteur de trois grandes œuvres de lomdus de tous les temps, qui sont étudiées attentivement dans le monde de la yeshiva : le She Shmaatsa, l'Avnei Miluim et le Ketzos HaChoshen.

On a demandé un jour au rav Aryeh Leib HaCohen (auteur des livres incontournables, largement étudiés dans toute yéchiva dans le monde : Shev Shmaatsa, Avné Milou'im et Kétsot haKoshen) ce qu'il avait fait pour mériter d'écrire 3 livres aussi remarquables qui ont été largement acceptés par le peuple juif.

Il a expliqué qu'à 3 reprises, sa vie était en danger à Yom Kippour et que ses médecins lui avaient conseillé de manger. Il dut manger à ces 3 occasions et il a eu une grand souffrance de n'avoir pas pu accomplir la mitsva de jeûner à Yom Kippour.
En ayant mangé 3 fois à Yom Kippour, il a mérité d’être l’auteur de 3 merveilleux sefarim (livres).

=> Les nombreuses années pendant lesquelles il a jeûné à Yom Kippour étaient particulières, mais elles n’étaient pas parfaites. L'imperfection humaine le rendant forcément imparfait d'une manière ou d'une autre.
Lorsque nous jeûnons et ressentons les affres de la faim, nous pouvons jeter un coup d’œil à l’horloge et souhaiter que le temps passe plus vite. Nous pensons peut-être à la première chose que nous mangerons après le jeûne. Nous ne jeûnons peut-être pas avec un amour total pour Hachem, ou nous n’accomplissons peut-être pas la mitsva avec tous les kavanot idéales.
[ainsi, même un grand de la génération comme le rav haCohen ne fait pas les mitsvot à la perfection de ce qui peut être fait (par Hachem). ]

Mais lorsque le rav Aryeh Leib haCohen devait manger et souhaitait ardemment avoir jeûné, il recevait alors le mérite du jeûne parfait.

<--->

=> ainsi plutôt que de désespérer, de se considérer comme nul de ne pas pouvoir jeûner (ça vaut rien, c'est Kippour, pourquoi Hachem tu me fais çà!), on voit l'importance de désirer fortement réaliser quelque chose pour D., choese que nous ne pouvons pas faire.
En effet, cela permet à Hachem de nous le compter comme si nous l'avions fait de la meilleure des manière possible!

"Moché fit sortir le peuple du camp à la rencontre de D. et ils se tinrent au pied de la montagne" (Yitro 19,17)

-> Nos Sages (guémara Shabbath 88a) disent que Hachem a déraciné le mont Sinaï et l'a tenu au-dessus de la tête des juifs comme un tonneau : "Si vous acceptez Ma Torah, c'est bien, dit-il, sinon ce sera votre tombeau".
Cela enseigne que même si nous n'avons pas envie d'étudier la Torah et de servir Hachem, "vous n'êtes pas libre d'y renoncer" (Pirké Avot 2,3).
Imaginez que quelqu'un nous force à le faire. C'est une bonne approche pour les périodes d'étroitesse d'esprit. Nous ne devons jamais cesser d'étudier ou de servir le Hachem, même si nous n'en avons pas le désir, car au moins vous accomplissez l'action.
[le Baal Shem Tov enseigne que la principale récompense que nous recevons pour l'observation de la Torah et des mitsvot provient des efforts accomplis pendant nos périodes de petitesse, d'étroitesse (morale). ]
[Ben Porat Yossef - Vayéchev]

Hachem nous rembourse nos dons avec un supplément

"Hachem ne manque jamais de rembourser une dette. Il rembourse une personne pour tout ce qu'elle fait de bien, mais il ajoute également un bonus supplémentaire.
Lorsque nous soutenons des enfants orphelins en terre d'Israël, Hachem fournit à tous ceux qui font des dons (tsédaka) et à tous ceux qui collectent des fonds beaucoup de satisfaction de la part de leurs propres enfants et petits-enfants, et aussi de la part d'eux-mêmes."
[Rayatz de Loubavitch]

<--->

-> Les mots ajoutés "et aussi d'eux-mêmes" contiennent une bénédiction supplémentaire. En récompense de l'aide apportée aux enfants, Hachem n'aidera pas seulement les enfants des donateurs ; Il leur accordera également tout ce que leur cœur désire en matière de matérialité et de spiritualité.
[rabbi Méïr Itamar Rosenbaum]

Hachem ne nous demande qu’un peu

+ Hachem ne nous demande qu'un peu :

-> Le rav Yaakov Galinsky, rapporte que son beau-père le rav Eliezer Gordon disait :
"Hachem nous a ordonné de donner le maaser béhéma. On doit faire une petite ouverture et y faire passer tous nos moutons à travers. Nous comptons : 1, 2, 3, 4, ... 9, et le dixième mouton est frappé avec un bâton teinté de rouge pour l’identifier comme maaser.

Cela nous amène à une question. Les hommes riches ont d’énormes troupeaux de moutons. Par exemple, la guémara (Shabbat 54b) dit qu’Éliézer ben Azaria donnait 12 000 veaux par an pour le maasser.
Cela signifie que 120 000 moutons devaient passer sous son bâton. C’est certainement une tâche énorme de compter autant de moutons et cela prend certainement beaucoup de temps. Il savait combien de moutons il possédait, alors pourquoi ne pouvait-il pas simplement en prélever 10 % et les désigner comme maasser? Pourquoi tout homme riche ne pourrait-il pas faire cela?

La réponse est que si nous allions voir un homme riche et lui disions qu’il doit donner 12 000 de ses moutons pour le maasser, il serait très contrarié. Il demanderait : Comment peux-tu me dire de donner une si grande quantité de moutons?
C’est pourquoi nos Sages ont dit que l'homme riche devait rassembler tout son énorme troupeau en un seul endroit et les compter tous. Il doit dire : Celui-ci est pour moi, celui-ci est aussi pour moi, ... et le dixième est pour le Cohen ... De cette façon, il comprendra qu’il ne peut garder qu’une certaine partie de ce que Hachem lui a donné, et qu’il n’est censé donner qu’un petit pourcentage au Cohen."

<--->

=> Nous devons tous faire ce travail dans la vie, en appréciant ce qu'Hachem nous donne, et en observant à quel point c'est peu par rapport à ce qu'il nous demande (et sur lequel nous aurons une récompense!).

Le désir d’or et d’argent imprègne les 248 membres et les 365 tendons d’une personne. Lorsque quelqu’un donne son argent à la tsédaka, c’est comme s’il coupait un morceau de son propre corps et le donnait à Hachem.
[Baal haTanya - sur Térouma 25,3 ]

Ne jamais élever la voix sur un juif

+ Ne jamais élever la voix sur un juif :

-> On raconte que le 'Hafets 'Haïm faisait très attention à ne jamais élever la voix sur qui que ce soit.
Même si des gens le dérangeaient et l’ennuyaient sans raison, il ne leur criait jamais dessus
Il disait : "Le verset dit qu’il ne faut pas faire de peine à une veuve ou à un orphelin (Michpatim 22,21), et la Mékhilta (18,179) dit que cela s’applique en réalité à tout le monde. Je ne veux pas transgresser cette interdiction."

Le corps des tsadikim après leur mort

+ Le corps des tsadikim après leur mort :

-> Lorsque le corps de grands tsadikim a pu être ramenés en Israël et réinhumés, bien qu'ils soient décédés il y a de nombreuses années, leurs corps sont restés intacts et on a l'impression qu'ils ne sont décédés que récemment. Or, nous savons que le corps, une fois enterré, commence à se décomposer.
Y a-t-il une signification au fait que le corps du tsadik ne semble pas se décomposer?

Lorsque nous sommes en vie, notre corps et notre âme se combinent pour créer l'être humain. L'âme a besoin du corps et le corps a besoin de l'âme.
Au moment de la mort, les deux partenaires de vie se séparent. Lorsque l'âme voit ce qu'est devenu le corps qu'elle appelait autrefois son foyer, elle est très peinée.
Pour alléger la souffrance de l'âme d'un tsadik, Hachem veille à ce que le corps du tsadik ne se détériore pas et soit dans le même état que lorsque l'âme et le corps ne formaient qu'une seule entité vivante.

[ rav Yonathan Eibshitz - Yaarot Dvach 1 ]

<--->

[on peut noter que moins on donne d'importance à la matérialité dans ce monde (développant sa spiritualité), plus on aura de pouvoir d'impacter notre élément matériel (corps) après notre mort! ]

+ Il y a une règle : Hachem accomplit la volonté de ceux qui Le craignent (rétson yéré'av yaassé - Téhilim 145,19).
Conformément à la manière dont le peuple juif souhaite que D. dirige le monde, il le fait avec bonté et miséricorde.

C'est ce à quoi fait allusion le verset "Vous observerez le Shabbath parce qu'il est saint pour vous" (Ki Tissa 31,14), ce qui signifie que Hachem est Celui qui agit "pour vous" = Il dirige tous les mondes comme vous le souhaitez.
[le terme "la'hem" signifie aussi "pour vous" = selon nos désirs. En craignant et respectant la sainteté de Shabbath, on acquiert un pouvoir. En se cens, selon le midrach (Chémot rabba 25,12), lorsqu'un juif observe Shabbath, il peut émettre un décret et Hachem l'exécutera. ]

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Bo 12,2]

=> Plus nous avons de la crainte d'Hachem, plus Hachem exauce nos désirs et dirige le monde conformément à nos souhaits.

La réciprocité de la prière

Lorsqu'un pauvre demande à un riche de satisfaire sa demande, et que ce dernier a les moyens de le faire, le riche doit compatir à la situation du pauvre s'il veut avoir de la miséricorde. Une fois que le riche s'identifie à la douleur du pauvre, il acquiescera certainement à sa demande.
De même, lorsque le peuple juif est en détresse, il crie à Hachem d'avoir pitié de lui, en espérant qu'il se montrera compréhensif à son égard.

Puisque D. répond toujours aux demandes de Sa nation, l'individu doit également adresser ses pensées et ses prières à Hachem. Le mot même de "prière" (téfila) connote "l'attachement", comme dans le verset : "J'ai été uni [naftoulé] par les liens divins [niftalti]..." (Béréchit 30,8).
Alors Hachem répond, en quelque sorte, en s'attachant à eux, afin d'avoir pitié d'eux.

Tel est donc le sens profond du verset "D. vit les Bné Israël, et D. connut (vayéda Elokim - Chémot 2,25)".
Le verbe "connaître" (vayéda) implique "l'attachement", comme dans le verset "Adam connut (vayéda) 'Hava" (Béréchit 4,1).
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chémot 2,25]