Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Il n'y a pas de bons et de mauvais moments ; il n'y a que des moments joyeux lorsqu'un juif choisit d'être bésim'hah, et des moments tristes lorsque nous ne voyons pas que tout arrive pour une raison.
Tout ce que nous vivons dans nos vies est le même volonté d'Hashem, cela dépend juste de la façon dont nous l'acceptons.
[Baal Chem Tov]

[en ce sens béSim'ha (joyeux) a les mêmes lettres que le mot "makhchava" (pensée). Notre joie est en nous, et dépend de notre façon d'aborder ce qui nous arrive dans la vie. ]

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En réalité, aucun mal ne descend d'en-haut, et tout est uniquement du bien (ultime) ...
L'essence de la foi pour laquelle l'être humain a été créé : croire qu'il n'y a pas de lieu vide de d'Hachem ... Par conséquent, il faut avant tout être joyeux tout le temps. On doit véritablement vivre avec la foi en Hachem qui nous donne la vie et qui est bon pour nous à chaque instant.
Par conséquent, nos sages qui reconnaissent la Vérité s'éloignent du trait de caractère de la tristesse".
[Baal haTanya - Iguéret haKodech - chap.11]

Les 2 niveaux de crainte du Ciel

+ Les 2 niveaux de crainte du Ciel (selon le rabbi de Berditchev) :

-> La crainte d'Hachem se situe à 2 niveaux bien différents.
Il y a une "crainte inférieure", à savoir la crainte de fauter parce que cela l'éloignerait d'Hachem.
Il y a ensuite la "crainte supérieure", beaucoup plus élevée, où la personne devient inconsciente de sa propre identité.
Bien que ces deux niveaux soient très éloignés l'un de l'autre, il est impossible d'expérimenter le degré de "crainte supérieure" sans avoir d'abord atteint le degré de "crainte inférieure".

1°/ La crainte inférieure est la crainte de la faute. Or, la crainte de la faute ne signifie pas simplement la crainte du châtiment, car même les gens "bas (spirituellement parlant)" possèdent la crainte du châtiment. Ce n'est pas ce qu'on appelle la "crainte de la faute".
La "crainte de la faute" à laquelle nous faisons référence est plus élevée que cela. Elle consiste à être effrayé par les conséquences de la rébellion contre la volonté d'Hachem. Une personne déteste l'idée d'être coupée et séparée d'Hachem, et ne veut que s'approcher de Lui.
[lorsque l'on faute, sans téchouva, on a une punition afférente, mais également chaque faute nous éloigne d'Hachem (on a des écorces d'impureté qui font écran, faisant qu'on perçoit moins le Divin, la sainteté). Ainsi, nous devons certes avoir peur des punitions terribles qu'une faute peut nous amener, mais surtout de l'éloignement avec Hachem. ]

La source d'une telle crainte provient de la contemplation de la grandeur d'Hachem et de la méditation sur le fait qu'Il est la racine et la source de tous les mondes (Zohar 1,11b), qu'Il englobe et imprègne tous les mondes (Zohar 3,225a) et que tous les mondes, les âmes, les anges, les séraphins, les ofanim et les saints 'hayot ne sont rien comparés à Lui.
Toute leur existence ne découle que de la lumière et de la vitalité que leur Créateur émet à chaque seconde et à chaque instant, comme il est dit : "Qui renouvelle dans Sa bonté, chaque jour, perpétuellement, l'œuvre de la Création" (prière du matin avant le Shéma). Si, pendant un seul instant, la lumière et la vitalité se retiraient, tout serait détruit.
En se concentrant et en méditant sur ce concept, une personne en viendra à se rendre compte de sa propre bassesse et de son manque de valeur. (sans Hachem, je meurs dans la seconde, je n'ai pas la moindre force de vie, de santé, de ressource, ...)
... Une telle contemplation engendrera la peur et la crainte de ne pas transgresser la volonté d'Hachem. C'est ce type de crainte que l'on appelle le niveau inférieur de la crainte, qui est la peur de la faute.

2°/ La crainte supérieure est plus élevé que ce niveau, et elle implique une totale abnégation face à l'exaltation d'Hachem et à sa glorieuse majesté.
En méditant et en se concentrant sur l'essence, à quel point Il est infini (Zohar 1,100b), d'à quel point aucune pensée ne peut Le saisir, de quelque manière que ce soit, d'à quel point Lui-même, en essence, est au-delà de tous les attributs ; d'à quel point Il est bien plus élevé que tout l'ordre de progression par lequel le monde a été créé, car aucun ne peut Lui être comparé, ...
En contemplant tout cela profondément, en s'y concentrant profondément, une personne atteint un effacement total, devenant oublieuse de son propre statut de personne.

... Une telle conscience est qualifiée de "crainte supérieure". Elle est analogue à celle d'une personne qui se présente devant le roi. Ce faisant, elle est saisie d'effroi et d'une peur intense, car elle voit l'essence du roi et sa glorieuse majesté. La personne se renie complètement et n'a plus conscience de sa propre existence.
À ce moment-là, cela n'a pas de sens de dire qu'elle considère sa propre bassesse et son manque d'estime de soi, car elle se renie complètement et n'a plus conscience de sa propre identité.
En revanche, lorsqu'elle n'est pas devant le roi et qu'elle ne fait que contempler la grandeur du roi, sa prise de conscience de la bassesse de son existence et de son manque d'estime de soi sera proportionnelle à sa compréhension de la grandeur du roi ...

Telle est donc la principale différence entre la crainte inférieure, celle de la faute, et la forme supérieure. La crainte supérieure se caractérise par l'abnégation totale et l'oubli de sa propre existence ... Plus la sagesse d'une personne augmente, en sondant et en méditant sur cette idée, plus le niveau supérieur de crainte d'une personne augmentera, amenant finalement une personne à l'auto-annulation totale.

Cependant, il est impossible d'atteindre cette forme supérieure de crainte si elle n'est pas d'abord précédée par le niveau inférieur de crainte, celui de la crainte de la faute, comme expliqué plus haut.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ekev 10,12 ]

"En ce temps-là, j'implorai Hachem en disant" (Vaét'hanan 3,23)

Le mot "disant" (lémor) semble être redondant.
L'explication semble être la suivante : Moché a d'abord prié Hachem afin de lui permettre de prier.
"En disant" fait référence à ce qu'il voulait demander, sauf qu'au début, il était incapable de l'exprimer, car il était gêné d'être devant Hachem. C'est pourquoi Moché a dû implorer Hachem de l'aider à prier.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vaét'hanan 3,23]

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-> "Savoir devant qui l'on se tient" (voir Béra'hot 28b) est une composante indispensable de la prière.
Avant même de commencer à prier, nous supplions D. de nous aider à atteindre l'état de prière.
[nous devons réserver un temps avant de prier pour prendre conscience de la grandeur d'Hachem (qui peut tout), et réaliser à quel point Il est proche de tout ceux qui l'appelle (en prière), à quel point Il désire et apprécie chacune de nos prières. ]

Le compliment

+ Le compliment :

1°/ Le compliment en tant que besoin ...

-> Le Rambam nous apprend que la perception d'appréciation constitue le besoin le plus considérable de l'être humain.

Il a écrit dans son commentaire sur la michna (chapitre 'Hélek du traité Sanhédrin) :
"Car tu t'aperçois que la plupart des hommes harassent leur esprit et leur corps par un labeur et un effort sans pareils, simplement pour obtenir de l'estime et de l'honneur auprès de leurs semblables ...
Nombreux sont ceux qui renoncent au plus grand plaisirs du corps par la seule crainte du déshonneur et de la honte que leur en infligerait leur entourage, ou par souci de leur réputation."

-> Nos Sages, à propos de l'expression (dans la bénédiction de Yaakov à son fils Yéhouda - Béréchit 49,12) : "Ses dents blanches" comme :
"Rabbi Yo'hanan l'affirme : "Mieux vaut montrer ses dents blanches [sourire] à son prochain que de l'abreuver de lait." (guémara Kétouvot 111b)

-> Ce besoin profond et la souffrance qui affecte celui qui en est frustré explique la rigueur avec laquelle la Torah juge celui qui porte atteinte aux sentiments d'autrui et l'humilie en public :
"Quiconque fait honte à son prochain en présence de tiers n'a pas de part au monde à venir." (guémara Baba Métsia 59a)

Pourquoi une telle sévérité?
Parce que l'humiliation de son prochain est assimilé à son meurtre.
Il suffit, pour s'en rendre compte, d'observer la couleur du visage de l'offensé, qui vire au blanc, comme sous l'effet d'un coup porté par le meurtrier vidant sa victime de son sang. (cf. b"h, l'article : faire honte à son prochain : https://todahm.com/?s=meurtrier ).

Et il en est réellement ainsi ; les gens qui rapportent ce qu'ils ont ressenti lors d'une humiliation en public déclarent couramment qu'au moment de l'incident, il auraient préféré mourir plutôt que de subir une telle détresse, ou qu'ils ont prié que la terre s'ouvre et les engloutisse (à D. ne plaise).

-> Nos Sages nous enseigne également qu'un meurtrier conserve une part au monde à venir, après qu'il s'est lavé et purifié de sa faute, alors que "celui qui fait honte à son prochain" la perd.
Le Maharal d'expliquer que si le meurtrier a tué le corps de sa victime, celui qui a causé son humiliation a commis un forfait plus grave encore : il a tué son être profond.

-> L'importance que revêt l'image positive de l'homme à ses propres yeux apparaît dans le commandement : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même (Vayikra 19,18), dont la mise en application consiste en tout 1er lieu dans le devoir de le louer, comme le souligne le Rambam sur ce verset :
"Il lui est enjoint d'aimer chaque membre d'Israël comme lui-même ... C'est pourquoi, il doit formuler ses louanges." (Hilkhot Dé'ot 6,3).

L'homme aspire à ce qu'on loue non seulement sa personnalité, mais également ce qui lui appartient ou se rattache à lui (ses enfants, son mari/femme, sa maison, ...).

(b"h) N'hésitez pas à consulter, l'article : "L'importance de valoriser et de témoigner de l'appréciation à autrui" : https://todahm.com/2015/02/16/limportance-de-valoriser-et-de-temoigner-de-lappreciation-a-autrui/

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2°/ Le compliment en tant qu'acte de bienfaisance :

-> La guémara (Baba Batra 9b) nous enseigne combien, par sa valeur, le don affectif au prochain l'emporte sur le fait de lui accorder un moyen de subsistance :
"Rabbi Yits'hak enseigne : Quiconque fait don d'une prouta à un pauvre recueille 6 bénédictions, alors que celui qui l'encourage par ses paroles en reçoit 11."

Cet acte d'encourager le nécessiteux et de lui procurer le sentiment que l'on compatit à sa souffrance l'emporte sur le fait de lui donner l'aumône
Le Maharcha (Soucca 49b) d'expliquer que : "plus grande est la guémilout 'hassadim que la tsédaka, celle-là en appelant à sa personne (bégoufo), et celle-ci uniquement à sa propriété (bémamono)."

Celui qui a de l'argent à sa disposition préférera en offrir au nécessiteux plutôt que de l'aider de sa personne.

-> Les maîtres du moussar définissent le pauvre comme le prototype du "nécessiteux" auquel s'identifie tout individu, chacun pouvant être considéré comme tel dans certains domaines, à l'instar de celui en besoin d'argent.
Ainsi :
-> la femme est la "pauvre" de son mari : elle a besoin de lui.
-> le mari est le "pauvre" de sa femme : il a besoin d'elle ;
-> les enfants sont les pauvres de leurs parents : ils ont besoin d'eux.

=> Voilà pourquoi les principes énoncés au sujet du pauvre s'appliquent à tous les rapports d'assistance.

-> Nos Sages nous enseignent que l'homme peut prêter son assistance sur 3 plans :
1°/ par son argent ;
2°/ par sa personne (par des actes engageant sa personne) ;
3°/ par l'appui et les encouragements verbaux.

Le plus dur est la gratification orale de chaleur et de sentiment.
En effet, l'homme est disposé à faire don de son argent, voir engager ses propres actions au profit de son prochain, mais il a du mal à lui céder une partie de son âme ( = le fait de formuler un compliment ou témoigner de l'affection).

-> Le prophète Yécha'aya (58,10) décrit celui qui réconforte et encourage le pauvre par ses paroles, comme "lui offrant son âme" : "Offre ton âme à l'affamé, et rassasie le torturé"

[A un pauvre, l'investissement dans les 3 plans sont nécessaire, mais celui dont autrui à le plus besoin est le 3e.]

-> D. attend des époux qu'ils se lient en une âme, et cela ne peut se réaliser qu'en se manifestant mutuellement un lien positif et chaleureux.
Celui qui sent que son conjoint le considère et l'apprécie se lie d'autant plus intensément à lui, et plus son conjoint le lui fait savoir et le lui affirme par des mots, plus il l'encourage et le complimente, plus cette relation s'approfondit et se resserre.

Ainsi, peut se réaliser la fonction primordiale du mariage : s'attacher mutuellement par des chaînes de l'amour.

=> D'une manière générale, le compliment est générateur de lien entre les personnes, c'est également un stimulant en tant qu'encouragement à l'action positive.

"La tendance générale est de se cacher des qualités [de l'autre] et de ne voir que ses défauts"

[le Roch - Or'hot 'Haïm - chap.65]

Pour un juif, il faut aller à l'opposé de cette tendance : on minimisera les défauts d'autrui, et on maximisera ses qualités.

-> Avoir une bonne image d'autrui, va conduire au fait que l'on va l'aimer (c'est un être rare, c'est top de pouvoir le fréquenter!), et aussi au fait qu'on va s'aimer (je m'aime car j'ai des amis de grande valeur, donc je suis quelqu'un de valeur).

-> Chercher à avoir une bonne image d'autrui, va détruire notre tendance naturelle à critiquer/abaisser l'autre afin de mieux se valoriser.

Dans un couple, plus son partenaire aura de la valeur à nos yeux, moins on aura envie de se prendre la tête avec (je suis avec une personne tellement exceptionnelle, que serait ma vie sans elle, ...).
Elle est bien (à mes yeux), donc je suis bien (à mes yeux), et donc elle est bien parce que je suis bien, ... c'est que du bénéf !!

[la vie est tellement courte, sachons faire des concessions, voir positif, afin de passer des moments communs au top!]

"Malheur à celui qui ne connaît pas ses faiblesses et ses défauts et qui, de la sorte, ne sait pas ce qu'il lui faut réparer.

Et malheur à lui encore plus s'il ignore ses qualités, car il ne connaît pas ses instruments de travail."

[ Rav Yérou'ham Leivovitz ]

"Moi, je sais qui sera le vainqueur.
En définitive, D. régnera pour toujours ; D. ne sera jamais perdant!"

[le 'Hafets 'Haïm à l'écoute des pronostics contradictoires sur l'issue de la 1ere guerre mondiale]

Le conseil de Shalom Bayit d’Adam …

+ Le conseil de Shalom Bayit d'Adam ...

Le 1er jour de sa vie, Adam a été présenté à 'Hava, et ils se sont immédiatement mariés.
Nous sommes tous leurs descendants.

Le midrach (Béréchit Raba 14,7) nous dit au nom de rabbi Yo'hanan, qu'Adam et 'Hava ont été créés en ayant l'apparence de personnes de 20 ans d'âge.

[la guémara Roch Hachana 11a nous enseigne que tout dans la création y était plein et complet.
(A l'homme d'agir ...)]

Adam est l'homme le plus beau qui n'ai jamais existé.
Ainsi, dans la guémara (Baba Métsia 84a), pour d'écrire l'incroyable beauté de notre Sage du Talmud : Rav Avuhu, il est dit que sa beauté était quelque peu similaire (mei'èn) à celle de notre patriarche Yaakov, et que la beauté de Yaakov était quelque peu similaire à celle à la beauté de Adam.

Par ailleurs, la guémara (Méguila 15a) nous apprend que notre matriarche Sarah était une des 4 femmes les plus belles qu'il n'ait jamais existé au monde.
Une autre guémara (Baba Batra 58a) nous dit que la beauté de Sarah face à 'Hava était comme un âne en comparaison d'un humain.

Celui qui a habillé/paré 'Hava comme une mariée et qui l'a accompagné dans l'allée menant au 'Hatan, n'est autre que D. (Midrach Rabba Béréchit 18,1).

Le Baal haTourim commente le verset : "D. édifia en femme la côte qu'Il avait prise à l'homme, et Il la présenta (vayévi'éa) à l'homme" (Béréchit 2,22)
La valeur numérique de vayévi'éa (ויבאה) est égale à 24, et nous indique que D. embellit 'Hava à l'aide de 24 ornements, en relation directe avec les 24 livres du Tanakh.

[mais aussi avec les 24 chapitres du traité de guémara Shabbath. Cela prend d'autant plus de sens lorsque sait que le Shabbath est une fiancée (bo'i kala) pour le peuple juif.]

Suite au mariage, ils ont vécu dans le gan Eden, et ayant le monde entier à leur disposition, on peut les considérer comme le couple le plus riche qu'il n'ait jamais existé.

D'une façon romancée, on peut décrire 'Hava, tout juste mariée, sans belle-mère (ni ancêtres, amies), qui décide de faire son shopping dans le gan Eden afin de faire le plus beau des repas à son mari.
Elle croise le serpent avec qui elle discute, et qui lui conseille fortement le fruit de l'Arbre de la connaissance.
Afin d'en être sûre, elle le goûte d'abord, et en donne également à son mari, se réjouissant ensemble de ce bon repas.

C'est alors qu'ils entendent la voix de D., et Adam réalise qu'il a commis une faute.
Au début, il essaya de mettre la responsabilité sur sa femme, mais en vain, car D. Le tient comme coupable, l'expulsant du paradisiaque Gan Eden, et lui, ainsi que toute l'humanité souffrira des conséquences de cette faute, à partir de ce jour.

[Le Or ha'Haïm nous enseigne qu'Adam ne savait même pas qu'il était en train de manger de l'Arbre de la connaissance, et n'était ainsi pas autant responsable que 'Hava]

=> Comment se serait fini un tel mariage de nos jours (sachant que ce n'était que leur 1er jour de vie commune!)?

Jetons un rapide coup d’œil sur la succession des versets dans la Torah à ce sujet :
-> verset (3,12) : "Adam répondit : La femme, que tu m'as associée, c'est elle qui m'a donné du fruit de l'arbre, et j'ai mangé" (Rachi rapporte la guémara Avoda Zara (5b) : "Il marque ici de l’ingratitude envers la bonté de D."
-> verset (3,17) : "Et à l'homme D. dit: "Parce que tu as cédé à la voix de ton épouse, et que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais enjoint de ne pas manger ..."
-> verset (3,20) : "L'homme donna pour nom à sa compagne 'hava parce qu'elle fut la mère de tous les vivants."

=> Dans le cas d'Adam, non seulement, il ne divorça pas, mais il lui donna, suite à cela, le nom de : 'hava (Rachi : du verbe 'haya : vivre) : c'est la source de toute vie.
Sachant qu'elle a contribué à amener la mort, la souffrance, ... suite à la faute, cela peut paraître surprenant.

Après la faute, Adam a été devant 2 possibilités :
-> soit d'imputer sur 'Hava l'erreur (elle m'a donné à manger et je ne savais pas ce que c'était!), vivant alors dans l’amertume et le regret.
-> soit de mettre le passé derrière (ce qui est fait est fait, on peut rien changer, pas la peine d'aggraver la situation et d'y perdre encore plus), et de se focaliser plutôt sur les qualités et caractéristiques positives de sa femme, la valorisant malgré sa faute (c'est un être humain, pas un ange. Malgré de petits écarts, elle a quand même énormément de qualités, elle fait énormément pour moi (gratitude), et sans elle que serait ma vie : c'est ma source de vie, ma 'hava ...).

Alors qu'il s'apprête à quitter le gan Eden, par sa faute, Adam nous transmet ce magnifique conseil de Shalom Bayit, qui va en plus lui permettre de conserver une grande proximité avec D., comme nos Sages nous ont dit : "lorsqu'un homme et une femme vivent en harmonie, ils méritent que la présence divine réside parmi eux" (guémara Sota 17a).

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"Hachem fit tomber une torpeur sur l'homme, qui s'endormit, prit un de ses côtés et ferma la chair du dessous.
Hachem façonna une femme à partir du côté qu'il avait pris à l'homme, et la présenta à l'homme" (Béréchit 2,21-22)

-> Le Toldot Its'hak commente :
"Hachem endormit Adam afin qu'il ne voit pas sa femme créée depuis un morceau de chair. S'il en avait été témoin, il aurait pu en concevoir du dégoût.

Ceci nous enseigne également qu'un homme doit agir comme s'il était assoupi lorsqu'il se trouve dans sa maison. Il ne sera ni pointilleux sur les actes de son épouse, ni querelleur à la moindre erreur.
Même si parfois, elle s'oppose à lui, il ne se mettra point en colère à son égard."

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-> Le Méam Loez enseigne sur ce verset  :
On doit réaliser que la femme fut créée à partir d'un os, et elle est donc dure et inflexible.
L'homme, quant à lui, fut créé avec de la terre et est donc plus souple.
[...]

Certains disent qu'au début Adam et 'Hava furent créé dos à dos.
Adam marchait en avant tandis que 'Hava se déplaçait en arrière.
Plus tard, ils furent séparés.

Bien évidemment, cela ne signifie pas que D. regretta son premier projet.
Hachem les relia afin de nous enseigner qu'un couple forme un tout unique. Si l'un fait le bien, les 2 en bénéficient.
D. les sépara [ensuite] pour qu'ils soient pareils aux autres créatures.

La Torah relate que dès que D. créa la femme : "(Il)la présenta à l'homme".
Le midrach enseigne qu'il récita alors la bénédiction nuptiale sur eux. C'est pourquoi la Torah dit : "D. les bénit" (Béréchit 1,28).

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-> Selon le Targoum Yonatan, Adam fut créé avec une côté supplémentaire, ainsi après la création de la femme, rien ne lui manquait.

"Il faut réjouir les pauvres à chaque fête ; celui qui se réjouit sans réjouir les pauvres sera gravement puni"

[Zohar - paracha Yitro]

"Celui qui n'est pas regardant sur la crainte à porter sur son Rav n'arrive pas à retenir son limoud (étude)".

[guémara Kidouchin 23]

Cette crainte au rav témoigne du respect, de l'importance que l'on accorde aux paroles de Torah, et ceci va conduire à les graver au plus profond de nous.

On peut noter que l'étude de la Torah est différente de l'étude des matières profanes, elle doit se faire avec une crainte particulière, en ayant sincèrement conscience qu'on étudie "devant" la présence divine, comme il est écrit dans la guémara Béra'hot (6a) :
"Lorsque 2 personnes étudient la Torah, la présence divine est parmi elles, et ce même lorsqu'une personne étudie seule".

=> Ainsi, lorsque nous sommes en train d'étudier notre chère Torah : D. est là.
Il nous écoute et prend plaisir à nous voir nous acharner sur nos pages de guémara, sur des hala'hot, sur la paracha, ...

=> Tâchons de prendre conscience de la présence et de la grandeur de notre hôte (c'est D. lui-même!) pendant notre étude afin de nous stimuler, motiver à donner le meilleur de nous-même dans notre limoud.