+ "Les mitsvot ont été données dans le seul but de raffiner l'humanité" (midrach Béréchit rabba 44:1).
Les mitsvot ont été données au peuple juif afin de les raffiner, de purifier leurs cœurs et de les relier à Hachem ; d'aimer Hachem, de Le craindre et d'aspirer à être proche de Lui.
[Béer Mayim 'Haïm - Béréchit]
Catégorie : Moussar/Pensée juive
L’importance de prier avec un minyan (en tsibour)
+++ L'importance de prier avec un minyan (en tsibour) :
-> La guémara (Béra'hot 6a) commente : "D'où vient que lorsque 10 juifs prient ensemble, la Chékhina réside parmi eux? Du verset : "Hachem se tient dans l'assemblée Divine" (Elokim nitsav baadat-El - Téhilim 82,1)."
Rachi explique que le terme "assemblée" fait référence à un quorum de 10.
De même, la guémara (Sanhédrin 39b) dit que la présence d'Hachem (Chékhina) peut être trouvée partout où il y a un rassemblement de 10 juifs.
-> Nos Sages (guémara Béra'hot 21b) disent : "D'où savons-nous qu'un individu ne peut pas dire de kédoucha, comme le dit le pasouk : "Je serai sanctifié parmi les bné Israël" (Emor 22,32) ; tout ce qui concerne la sanctification d'Hachem ne doit pas être inférieur à un quorum de dix".
-> Le Mabit explique quelques raisons pour lesquelles la prière nécessite un minyan, un quorum de dix personnes.
Tout d'abord, il n'y a pas de comparaison possible entre un petit nombre de personnes qui accomplissent une mitsva et un grand nombre de personnes qui accomplissent la même mitsva.
Lorsqu'une mitsva est accomplie en groupe, elle est beaucoup plus élevée que si chaque personne l'accomplissait individuellement.
Ce concept s'applique également aux choses ordinaires. Un groupe qui travaille ensemble accomplit plus de choses que des individus qui travaillent seuls. Cela est encore plus vrai en ce qui concerne les questions spirituelles ; une mitsva accomplie en groupe devient beaucoup plus élevée que l'élévation totale qui aurait été atteinte si chacune de ces personnes avait accompli la mitsva de son propre chef.
La deuxième raison est que si la prière d'un individu manque de kavana (intention) ou est dite de manière incorrecte, elle n'est pas acceptée du tout. Pourtant, cette même prière, lorsqu'elle est récitée dans le cadre du tsibour (en communauté), même de la même manière, avec le même manque de kavanah, elle pourra être acceptée en raison du pouvoir du tsibour.
-> Le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam I 19) cite le Arizal selon lequel la prière de 10 juifs a la force d'élever spirituellement même 10 groupes d'anges (mala'him).
-> Le Ba'al HaTanya écrit : "J'ai entendu dire par mes maîtres que si un ange se tenait au milieu de 10 juifs, bien qu'ils ne conversent pas de Torah, il serait rempli d'une telle crainte et d'une telle inquiétude à cause de la Chékhina qui repose sur eux qu'il cesserait d'exister."
-> La guémara (Béra'hot 8a) dit : "Toute personne qui a une synagogue dans sa ville, et qui ne va pas à la synagogue pour faire la prière est appelée un "mauvais voisin" (chakhen ra)."
Le 'Hafets 'Haïm (Chemirat haLachon II - 'hatimat hasefer) explique :
lorsque l'on entre dans une synagogue pour prier avec le tsibour (minyan) à l'heure prévue, les anges ouvrent les portes du ciel pour le tsibour, de sorte que leurs prières puissent s'élever au-dessus.
Cependant, lorsque l'on fait la prière seul à la maison, il arrive que nos prières ne coïncident pas avec celles du tsibour, ils ont peut-être déjà fini de prier, et les portes du Ciel sont déjà fermées.
Alors, lorsque ces prières montent, elles frappent contre les portes du Ciel et dérangent les anges qui doivent faire des pieds et des mains pour porter ses prières là-haut.
Même s'ils sont prêts à l'aider, une telle personne est considéré comme un "mauvais voisin", [car elle se met dans une situation où elle dérange les anges]
-> Nos Sages (guémara Soucca 52b) disent : "si cet 'abominable' (le yétser ara) vous rencontre, faites-le entrer dans le beit midrach".
Si le yétser ara essaie de nous convaincre de ne pas prier avec le tsibour, emmenez-le à la synagogue et demandez-lui pourquoi il se rend à la synagogue si tôt tout en essayant de nous convaincre de ne pas y aller du tout! [Na'halé Dvach 26a] [Pourquoi il dépense autant d'énergies à ce qu'on ne soit pas concentrer? à nous faire parler avec d'autres personnes? ...
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+ L'obligation de prier en tsibour :
-> Le Tour (Ora'h 'Haïm 90) dit : "On ne doit prier que dans une synagogue avec le tsibour, comme l'a dit rabbi Yo'hanan : "Une prière n'est [pleinement] entendue que dans une synagogue" (én téfila chél adam nichmaat éla bébeit aknesset - guémara Béra'hot 6a)."
Le Tour explique cela comme signifiant "avec le tsibour".
-> Selon le Rambam (Hilkhot Téfila 8:1) "La prière du tsibour est toujours entendue. Même s'il y a des fauteurs parmi eux, Hachem ne méprise pas la prière d'un grand nombre. Par conséquent, il faut s'inclure dans le tsibour et ne pas prier seul, tant que l'on est capable de prier avec le tsibour."
Bien que le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 90:9) dise seulement qu'il faut essayer de prier à la synagogue avec un minyan, de nombreuses autorités halakhiques actuelles affirment que l'on est en fait obligé de prier avec le tsibour, à moins que quelque chose d'indépendant de sa volonté ne nous empêche de le faire. [ex: Chéélot ouTéchouvot Igrot Moché II 27]
-> Le Choul'han Aroukh haRav (Ora'h 90:17) explique que bien que la prière en tsibour ne soit que de nature rabbinique, elle est plus importante qu'une mitsva de la Torah, car par elle nous sanctifions le Nom d'Hachem en public.
-> Le siddour Otsar haTéfillot cite rabbi Yéhouda haLévi (Kouzari III 19) selon lequel la prière en tsibour est une mitsva de la Torah.
Le Kouzari tire cette conclusion de la guémara qui commente que le verset : "Vous servirez Hachem, votre D." (Michpatim 23,25) se réfère à la lecture du Shéma et de la Amida. Ce verset est écrit au pluriel, ce qui prouve que la prière en tsibour est une mitsva de la Torah.
-> Le Choul'han Arou'h (90:9) écrit que s'il n'est pas possible de se rendre à la synagogue pour prier, on doit prier où que l'on soit, à l'heure où le tsibour (communauté) prie à la synagogue.
La michna Béroura commente que cela s'applique à quelqu'un qui se sent faible, même s'il n'est pas malade, ou à quelqu'un qui subirait une perte financière importante s'il faisait la prière avec le minyan. Cependant, s'il ne perd qu'un bénéfice potentiel, ce n'est pas une raison suffisante pour ne pas faire la prière à la synagogue.
La michna Béroura conclut que ceux qui évitent d'aller à la synagogue soit à cause de leur étude, soit pour gagner de l'argent, doivent être condamnés à une amende, et qu'un homme riche doit être condamné à une amende plus importante.
Même si quelqu'un ne prie pas à la synagogue avec le tsibour parce qu'il étudie la Torah, les gens soupçonneront qu'il n'a pas prié en tsibour (même s'il l'a fait), et de plus, il causera un 'hilloul Hachem, une profanation du Nom d'Hashem, parce que les gens diront que prier avec un minyan n'est pas important.
[à l'inverse en venant on peut pousser d'autres à venir prier en minyan (si lui y va, alors pourquoi pas moi!). ]
-> L'obligation du minyan de nos jours :
Le Gaon de Koziglouv, le rav Aryeh Tzvi Frommer (Chéélot ouTéchouvot Erets Tsvi I:22), écrit que de nos jours, l'obligation de prier avec un minyan est encore plus grande que celle mentionnée dans la guémara.
De nos jours, nous n'avons pas la capacité de prier avec kavana (intention), et nous ne pouvons pas accomplir la mitsva de la prière correctement. C'est pourquoi nous devons prier avec un tsibour, car la guémara (Taanit 8a) dit que la prière d'un tsibour est acceptée en-Haut, même si elle manque de kavana.
Les autorités halakhiques affirment que notre incapacité à prier aujourd'hui avec kavana est considérée comme une circonstance indépendante de notre volonté (un onèss). Néanmoins, prier avec le tsibour est quelque chose que tout le monde peut faire, et par conséquent, il n'y a aucune excuse pour ne pas prier avec le tsibour, compensant ainsi quelque peu notre manque de kavana.
Il ajoute que nous ne pouvons pas imiter les guédolim et les tsadikim qui ont pu prier en étant seuls, sans minyan, car ils ont certainement prié avec le kavanot appropriées.
Le Choul'han Aroukh dit que ces tsadikim ont prié seuls afin d'intensifier leur kavanot, puisqu'atteignant des niveaux de spiritualité proches de ceux des prophètes. Cependant, nous ne sommes pas à ce niveau, et nous n'avons même pas la capacité de prier avec les kavanot les plus élémentaire s; nous devons certainement prier avec un minyan.
-> Bien que le fait de prier avec un tsibour puisse signifier prier plus rapidement (l'officiant pouvant être très rapide), il faut néanmoins s'efforcer de prier avec le tsibour plutôt que seul ; la prière en tsibour permet d'atteindre des sommets spirituels.
[Maor vaChémech - Vaét'hanan]
-> Le Beit Aharon de Karlin était extrêmement attentif à ne prier qu'avec un minyan. Il avait l'habitude de dire que la prière en tsibour est acceptée en-Haut comme des prières de tsadikim.
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+ Les avantages de prier en minyan :
-> Rabbi Yo'hanan a dit au nom de Rabbi Chimon ben Yo'haï : "Quel est le sens du verset : 'ma prière s’élève vers toi, Hachem, au moment propice/de faveur' (Téhilim 69,14). Quand est-ce un temps de faveur? quand le tsibour prie ...
Hachem ne méprise pas les prières d'un minyan" [guémara Béra'hot 8a]
-> La guémara (Béra'hot 8a) ajoute : "Hachem a dit : 'Quiconque s'implique dans la Torah et les actes de bonté, et prie avec le tsibour, je le considérerai comme s'il m'avait délivré, Moi et Mes enfants, des nations'."
Le Maharal (Nétsa'h Israël 10) explique cela comme suit. La présence Divine (Chékhina) accompagne le peuple juif en exil ; bien que la Chékhina ne soit pas du tout limitée par le fait d'être en exil, c'est néanmoins comme si elle était en exil avec le peuple juif.
Lorsque les juifs se rassemblent pour se tourner vers Hachem par leurs prières, le rassemblement lui-même neutralise l'effet de l'exil.
Lorsque le peuple juif se trouve parmi les nations, même un millier de juifs sont considérés comme "dispersés parmi les nations". Cependant, lorsqu'ils se rassemblent pour prier, ils ne sont plus sous la juridiction des nations, mais sont élevés pour servir Hachem, ce qui est considéré comme le rachat/libération du peuple juif des nations.
-> Nos Sages (Sota 33a) disent qu'il ne faut pas prier en araméen, car les anges ne connaissent pas la langue araméenne, et que c'est les anges qui portent les prières en-Haut.
Néanmoins, le tsibour peut prier en araméen, car la prière du tsibour n'a pas besoin de l'aide des anges pour être entendue. [voir Rachi sur cette guémara]
-> Nos Sages (Taanit 8a) nous disent également que la force d'un tsibour (minyan) qui prie ensemble est que même sans une kavana appropriée, leurs prières seront entendues.
-> Le midrach (Dévarim rabba 2:12) dit : "Le roi David parce qu'il priait seul, demanda : 'Pour moi, que ma prière à Toi, Hachem, soit à un moment favorable", mais la prière du tsibour ne revient jamais les mains vides, comme le dit le verset : "[Qui est] comme Hachem, notre D., chaque fois que nous Le prions" (Vaét'hanan 4,7)."
-> Le midrach (Eikha rabba 3:3) compare la prière faite en tsibour aux habitants de la ville qui ont fabriqué une nouvelle couronne pour le roi.
Tout le monde donna de l'or et de l'argent pour la nouvelle couronne. Un pauvre voulait aussi donner quelque chose pour la couronne, et il donna les métaux bon marché qu'il pouvait s'offrir. Le roi dit : "Dois-je refuser la couronne à cause du pauvre?" Immédiatement, le roi prit la couronne et la plaça sur sa tête.
De même, lorsque 10 tsadikim sont prêts à prier et qu'un racha se trouve parmi eux, Hachem dit : "Devrais-je refuser les prières de tous ces tsadikim à cause de ce seul racha?"
Le midrach poursuit avec les mots de nos Sages : Celui qui prie après que le tsibour ait terminé de prier, alors ses actes sont alors examinés à la loupe.
-> Le Pélé Yoets (Erekh Kéhalot 17) écrit que lorsque quelqu'un prie avec le tsibour, il peut être assuré que ses prières seront acceptées telles quelles et que ses actes ne seront pas examinés [pour juger s'il est méritant ou pas d'être exaucé].
Même s'il est racha, et bas [spirituellement], ses prières seront acceptées, comme le dit le verset : "Voici, D. est puissant et ne méprise pas" (Iyov 36,5).
Cependant, quelqu'un qui prie seul perd beaucoup de bien. De plus, sa prière ne sera pas acceptée en-Haut, à moins qu'il ne se soit perfectionné et que sa prière soit impeccable.
Qui peut dire cela de lui-même? Par conséquent, à moins qu'il n'y ait des circonstances indépendantes de notre volonté, on doit prier avec le tsibour, car il n'y a pas de comparaison entre la réalisation d'une mitsva par plusieurs et la mitsva par un seul individu.
-> Le Radbaz (Chéélot ouTéchouvot III 474) écrit que les Sages du Sod ont dit que la prière et les supplications émises par de nombreuses personnes (minyan) ont le pouvoir et la force de briser les hémisphères et d'annuler les forces Accusatrices.
Ces prières sont si puissants qu'elles s'élèvent jusqu'à la place qui leur revient, comme le dit le verset : "Voici, D. est puissant et ne méprise pas."
-> Le Chlah haKadoch demande, si la prière en tsibour est acceptée en-Haut, comment se fait-il que le tsibour prie 3 fois par jour pour la guéoula et que nous n'ayons pas encore été délivrés?
Il cite le Mabit (chaar haTéfila 17) qui répond qu'Hachem entend nos prières mais n'exauce pas nécessairement toutes nos demandes. Par exemple, chaque jour est une guéoula partielle ; il est impossible pour "une brebis parmi 70 loups" (Israël parmi les nations du monde) de survivre, et chaque jour "ils se tiennent au-dessus de nous pour nous détruire et Hachem nous sauve".
-> Le Chlah haKadoch (paracha Béchala'h - Torah Ohr 5) lui-même répond à la question comme suit.
Lorsque nous disons que la prière du tsibour ne reste pas sans réponse, cela ne signifie pas qu'Hachem leur donne tout ce qu'ils demandent. Cela signifie plutôt que leur prière est souhaitable et acceptée par Hachem, et qu'elle crée une impression en-Haut.
Chaque mitsva qu'une personne accomplit est une satisfaction (na'hat roua'h pour Hachem et crée une impression en haut, mais la récompense est gardée pour l'avenir, car la récompense pour les mitsvot n'est pas donnée dans ce monde (Kidouchin 39b).
La prière est une mitsva de la Torah, comme le dit le verset : "et de Le servir de tout votre coeur" (Ekev 11,13).
Les Sages ont dit : "Quel est le service du cœur? C'est la prière" (Taanit 2a). Parfois, la prière d'un individu n'est pas désirable pour Hachem, mais la prière d'un grand nombre est toujours aimée et acceptée et façonnée en une couronne, qui est gardée pour l'avenir afin d'accorder sa récompense.
Cela ne signifie pas nécessairement qu'Hachem exaucera ses demandes immédiatement ; la prière est comme toutes les autres mitsvot pour lesquelles une personne reçoit sa récompense dans le futur.
Le Chlah haKadoch conclut que la prière de quelques personnes ne peut être comparée à celle d'un tsibour ; la prière en tsibour a un impact en-Haut qui est beaucoup plus puissant et cette prière fait que le Roi est plus unifié dans Sa gloire.
Hachem attend que tous les minyanim aient fini de prier et rassemble tous les prières, créant ainsi un couronnement de gloire pour Hachem.
Bien que le peuple juif soit divisé en différents groupes, il est uni par ses racines. C'est pourquoi nous sommes appelés : "Knesset Israel" (assemblée d'Israël), car nous sommes par essence unis et rassemblés.
-> La plus simple des prière dite avec le tsibour est meilleure que la plus belle prière dite individuellement.
[rabbi Yé'hezkel de Shinov]
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+ L'importance de prier avec le tsibour (minyan) :
Le 'Hafets 'Haïm (fin du Séfer Chemirat haLachon) énumèrent des avantages de prier avec le tsibour.
1°/ Tout d'abord, il y a la récompense de se rendre à la synagogue, indépendamment de toute autre récompense.
Comme il est dit (Pirké Avot 5,14) : "Il y a 4 types de caractéristiques parmi ceux qui vont au beit midrach : celui qui s’y rend, mais ne prend pas part à l’étude : il est rétribué pour s’y être rendu ; celui qui étudie, mais ne s’y rend pas : il est rétribué pour avoir agi [en étudiant] ; celui qui s’y rend et prend part à l’étude : c’est le pieux ; celui qui ne s’y rend pas et n’étudie pas : c’est le racha."
Celui qui va à a synagogue est récompensé en fonction du nombre de pas qu'il fait ; plus il marche, plus sa récompense est grande.
2°/ Lorsqu'une personne prend l'habitude de se rendre chaque jour au beit midrach pour prier avec le tsibour, beaucoup de ses amis et de ses connaissances apprendront de lui [de son exemple], et il sera également récompensé pour cela.
3°/ Il est bien connu qu'une mitsva accomplie par quelques personnes ne peut être comparée à une mitsva accomplie par un grand nombre. Lorsque quelqu'un se rend à la synagogue, outre la mitsva de la prière, il accomplit de nombreuses autres mitsvot pendant la prière : la mitsva de porter les téfilin, la mitsva de la lecture du Shéma, la mitsva de raconter la sortie d'Egypte.
Ainsi, lorsque l'on va à la synagogue pour prier avec le tsibour et que tout le monde réalise toutes ces mitsvot, chacune de ces mitsvot est élevée d'une manière extraordinaire, contrairement à ce qui se passe lorsque l'on prie seul.
Il est certain que si quelqu'un a la possibilité de réaliser une transaction commerciale qui ne lui laisse qu'un petit bénéfice, et qu'en même temps il a la possibilité de réaliser un bénéfice beaucoup plus important dans une autre transaction, il choisira le bénéfice le plus important. En faisant la prière avec un minyan, il augmente la valeur de toutes les mitsvot qu'il accomplit au cours de la prière.
4°/ La michna (Péa 1,1) que nous disons chaque jour est : "Voici les mitsvot dont une personne apprécie les fruits dans ce monde, et dont le principe reste intact pour elle dans le monde à venir ... se lever plus tôt pour aller à la synagogue (achkamat beit haknesset) [le matin et le soir]".
5°/ Cela mène à une longue vie, comme le rapporte la guémara (Béra'hot 8a) : "On a dit à Rabbi Yo'hanan : 'Il y a des personnes âgées qui vivent à Bavel'.
Il fut étonné, comme le dit le verset : "Pour que toi et tes enfants [viviez] longtemps dans le pays" (Ekev 11,21) [ce qui implique que la longévité dépend de la vie en terre d'Israël].
Lorsqu'ils l'informèrent que ces personnes allaient à la synagogue tôt et restaient tard, il dit que c'était pour cela qu'elles méritaient la longévité".
6°/ Chaque fois qu'une personne fait la prière, elle espère qu'elle le fait à un moment propice pour que sa prière soit exaucée. Or, selon nos Sages (Béra'hot 8a) : "Quand est-ce considéré comme un moment propice? quand le tsibour est en train de prier".
7°/ Nos Sages (Béra'hot 8a) ont dit que Hachem ne méprise pas la prière du tsibour.
Cependant, lorsqu'un individu prie seul, le Tribunal céleste examine très méticuleusement chaque bénédiction prononcée, pour voir s'il a dit la bénédiction avec la kavana appropriée.
Le Zohar (Béréchit 234) ajoute qu'en raison des lourdes charges qui pèsent sur les gens aujourd'hui, il n'est pas courant de trouver quelqu'un qui soit capable de prier ne serait-ce qu'une seule prière avec une kavana correcte. La seule façon d'y parvenir est d'y consacrer beaucoup de temps et d'efforts. Néanmoins, comme chacun souhaite que ses prières soient acceptés en-Haut, on peut être aidé par cette tactique : prier avec le tsibour, car Hachem ne méprise pas les prières du tsibour.
8°/ Il y a 3 prières qui ne peuvent être dites que par un tsibour : Baré'hou, Kédoucha, et Amen yéhé Shémé rabba. Chacun d'entre eux est en soi un concept extrêmement impressionnant en matière d'avodat Hachem.
Lorsque Baré'hou est récité, une couronne est créée pour Hachem, comme l'explique le midrach Konen.
Grâce à la Kédoucha, nous accomplissons le verset : "Je serai sanctifié parmi les bné Israël" (Emor 22,32).
Et lorsque l'on dit Amen yéhé Shémé rabba, tous ses péchés sont pardonnés (voir Shabbath 119b).
9°/ il y a une mitsva supplémentaire : la mitsva d'éduquer ses enfants dans la avodat Hachem. Lorsqu'un enfant voit son père se rendre à la synagogue et qu'il constate à quel point cette mitsva est importante et chère à son père, il accorde également de l'importance à cette mitsva, ce qui crée un énorme kiddouch Hachem.
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+ Les récompenses et l’impact de la prière en tsibour (minyan) :
-> Pas de perte de notre parnassa :
Le verset dit : "Je ferai pleuvoir [sur] ton pays en son temps [approprié]" (Ekev 11,14).
La prière en tsibour entre souvent en conflit avec les affaires commerciales d'une personne. Lorsqu'une personne fait sa prière seule, elle dispose d'une plus grande marge de manœuvre pour établir son emploi du temps tout au long de la journée, mais lorsqu'elle fait sa prière avec le tsibour, elle est soumise à davantage de contraintes.
Néanmoins, Hachem ne permet pas qu'un préjudice lui soit causé lorsqu'il prie avec le tsibour ; à la place d'une affaire commerciale qui a été perdue pendant la prière, Hachem donne Sa bénédiction et le business prospérera de lui-même.
Comme le dit le verset : "oul'ovdo bé'hol lévavé'hem" (Le servir de tout son cœur). Le mot "lévavé'hem" (לְבַבְכֶם) est écrit au pluriel, ce qui implique que si vous faites la prière avec le tsibour, vous aurez des moyens de subsistance suffisants. Le verset suivant dit : "Je ferai pleuvoir [sur] ton pays en son temps [approprié]" = tu ne subiras aucune perte à cause de cela.
[Ktav Sofer - Eikev]
Selon, le Pélé Yoets (Orot Elim 569), prier tout seul est une expression d'un manque d'émouna. D'un côté, ils se disent [théoriquement] croire en Hachem, mais d'un autre leur action prouve le contraire (je vais y perdre en allant à la synagogue, voir je vais y aller mais je vais faire très vite la prière et partir à mes affaires/occupations).
-> L'équivalent des 3 prières :
Le Aboudraham (tikoun haTéfilot vé'inyanéhem) dit que les 3 Amida prononcés chaque jour (cha'harit, min'ha, arvit), avec 19 bénédictions chacune, totalisent 57 bénédictions, ce qui est l'équivalent numérique du mot "zan" (זן), qui signifie subsistance.
Regardez la grande récompense qui attend quelqu'un qui fait sa prière avec le tsibour. Une prière avec le tsibour (minyan) équivaut aux 3 prières quotidiennes priées en étant tout seul.
Comment cela se fait-il?
La Amida dite en silence comporte 19 bénédictions. Lorsque l'officiant récite les bénédictions à haute voix, il faut écouter les bénédictions, et nos Sages disent que l'écoute est comme si l'on avait dit les bénédictions soi-même, c'est la 2e récitation des 19 bénédictions.
On répond également "amen" après chaque bénédiction et nos Sages (guémara Béra'hot 53b) nous disent que répondre amen à une bénédiction est plus important que la récitation même de la bénédiction.
Par conséquent, c'est comme si on avait récité 3 fois les 19 bénédictions de la Amida, soit un total de 57 bénédictions, ce qui équivaut à un zan (זן).
Ce qui ressort de ceci est qu'une prière dite avec le tsibour apporte la récompense du "zan", de la subsistance Divine.
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-> Celui qui voit sa propre grandeur et considère les autres de manière négative ne sera pas capable de s'humilier devant les autres. Une telle personne ne reçoit pas les mérites du tsibour, et sa prière est examinée très attentivement, ce qui est très dangereux pour elle.
En revanche, celui qui se joint au tsibour se lie aux tsadikim de la génération.
[Yichma'h Israël - Hochana rabba 32]
-> La guémara (Sota 5b) dit : "Grands sont ceux qui sont humbles en esprit devant Hachem ... et la prière d'un tel individu ne sera pas méprisée".
Le 'Hida (Dvach Léfi - maaré'hét 800:20) ajoute que cela est vrai même lorsqu'on fait la prière tout seul ; notre prière est égale à celle du tsibour, et sera entendue de la même manière dans le monde d'en haut.
Une personne est tenue de respecter le verset : "Je place Hachem devant moi en permanence" (chiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8), mais il est normalement impossible pour une personne de penser à Hachem en permanence.
Cependant, lorsqu'une personne sert D. afin de lui donner satisfaction et plaisir, alors ce plaisir lui-même inspire la personne à concentrer ses pensées sur son Créateur.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Yitro 20,2 ]
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=> En servant Hachem pour lui faire plaisir, nous pouvons Le garder constamment à l'esprit.
"Car D. est venu pour vous mettre à l'épreuve" (Yitro 20,17)
-> Lorsque Hachem lui-même nous déclare : "Je suis Hachem, ton D. ... Tu n'en auras pas d'autre", ces paroles Divines ont laissé une empreinte indélébile dans le cœur de chaque juif, de sorte que même le juif le moins méritant fait volontiers preuve d'abnégation pour sanctifier le nom d'Hachem.
C'est ce à quoi font allusion les mots "Car D. est venu pour vous mettre à l'épreuve", ce qui implique que Hachem lui-même a déclaré "Je suis D." afin de nous donner les moyens de résister aux épreuves de la foi.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Yitro 20,17 ]
Le peuple juif possède la sainteté des Patriarches, comme l'indique le verset : "Sa nation est une portion de D., Yaakov une corde de Son héritage" (Haazinou 32,9).
Hachem a choisi le peuple juif en raison de la sainteté que ses pères lui ont léguée.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Yitro 19,6 ]
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-> Notre statut de peuple choisi par D. est héréditaire.
L’importance de la prière
+ L'importance de la prière :
-> "Lorsqu'on fait notre prière, on se tient devant le Roi et converse avec lui face à face, pour ainsi dire.
...les midrachim décrivent comment les couronnes divines de gloire sont créées à partir de nos prières.
La mitsva de la prière englobe toutes les mitsvot, de la même manière que la colonne vertébrale soutient l'ensemble du corps d'une personne.
Bien que la colonne vertébrale soit au centre de tous les membres et organes du corps, elle n'est pas incluse dans les 248 membres et les 365 tendons, car elle n'est pas une partie distincte du corps. Il s'agit plutôt de la base du corps tout entier. De même, le concept de prière n'est pas [défini] comme une mitsva distincte parmi les mitzvos (à la différence du Rambam, selon l'avis du Ramban, prier n'est pas une mitsva de la Torah), car la prière est un concept global".
[ Arou'h haChoul'han - Ora'h 'Haïm 59:6]
-> En de nombreux endroits du Zohar, nous constatons que la prière est l'une des formes les plus importantes de avodat Hachem.
En fait, le Zohar (Vayakel 201a) écrit : "La téfila, que l'on est obligé de prier devant Hachem, est l'une des façons les plus grandes et les plus importantes de servir son Maître".
-> "La prière [de tout juif] est très appréciée par Hachem". [midrach rabba Dévarim 8,1]
-> Un vendeur pressé qui court d'un magasin à l'autre pourrait presque oublier qu'il y a un Créateur dans le monde, et ne se souvient qu'il est temps de faire la prière que lorsque min’ha arrive. Il soupire en pensant qu'il a gaspillé toute sa journée en bêtises et se précipite dans un coin du beit midrach/synagogue pour faire la prière.
Bien qu'il ne comprenne pas ce qu'il dit, sa prière est importante et précieuse devant Hachem, et son soupir traverse les cieux!
[Magen Avraham - paracha Balak]
-> "Il s'est tourné vers la prière des malheureux et n'a pas méprisé leur prière" (Téhilim 102,18). Le midrach (Vayikra rabba 30,3) dit : "Rav Its’hak explique que ce verset fait référence aux générations actuelles, où il n'existe ni roi, ni prophète, ni Cohen, ni Ourim véToumim.
Tout ce qui reste, c'est la prière ; le roi David se tourna vers Hachem et dit : "Maître de l'univers, ne méprise pas leur prière".”
-> Lorsque les juifs finissent de prier, les anges rassemblent tous leurs prières, et avec ils couronnent Hachem
... "Israël, par toi Je serai glorifié" (Yéchayahou 49,3), car Hachem est couronné par les prières de [chaque] juif.
[midrach Chémot rabba 21,4]
-> "Rabbi 'Hama dit : "Venez voir la louange et la sainteté d'Hachem, combien Il chérit le peuple juif.
Bien qu'il y ait des milliers et des dizaines de milliers de groupes d'anges pour Le servir, Il ne désire pas leurs louanges. Tout ce qu'Il désire, c'est la louange du peuple juif.
[midrach Cho'her Tov - Michlé 14]
-> "Même si quelqu'un n'est pas digne de recevoir une réponse pour ses prières, ni digne de recevoir des bontés [d'Hachem] , à partir du moment où il prie et intensifie ses supplications, alors Je [Hachem] lui montrerai de la compassion."
[midrach Tan'houma Vayéra 1]
-> Hachem a dit à Moché : "Il y a des gens qui n'ont ni Torah ni bonnes actions, et qui n'ont même pas le mérite des bonnes actions de leurs ancêtres. Pourtant, lorsque ces mêmes personnes se lèvent, me remercient, me bénissent, m'exaltent et m'implorent, Je me tourne vers elles [et Je les exauce], comme le dit le verset : "Il s'est tourné vers la prière des malheureux et n'a pas dédaigné leur prière" (Téhilim102,18).
[Tana déBé Eliyahou Zouta 6]
-> "Une prière du pauvre" (Téhilim 102,1) ; "Une prière de Moché, un homme de D." (Téhilim 90,1).
Dans le monde, lorsque 2 personnes se présentent devant un tribunal et que l'une est pauvre et l'autre riche, le tribunal fait taire la personne pauvre et écoute la personne riche/renommée.
Pourtant, avec Hachem, il n'en est pas ainsi. Les petits et les grands sont traités de la même manière par Hachem ; le verset décrit la prière de Moché, le plus grand des dirigeants du peuple juif, et la prière du pauvre avec les mêmes termes : "Une prière de ...", ce qui montre qu'Hachem accepte les 2 prières (de Moché et du pauvre [spirituel]) de la même manière.
[Yalkout Chimoni Téhilim - remez 855]
-> Le Rabbi Pin'has de Koritz se tourna vers son disciple et lui dit : "Ne crois-tu pas que le plus grand racha, s'il veut seulement prier avec persistance son Créateur, peut accomplir tout ce qu'il veut?"
-> Le Kouzari (3:5) enseigne :
"Le moment où l'on est censé faire la prière ne doit pas être ressenti comme un fardeau, comme si l'on n'en avait pas le désir. Au contraire, ce moment de la journée devrait être le plus important de son emploi du temps quotidien.
Tous les autres moments devraient pâlir en comparaison du temps qu'on mérite pour prier son Créateur.
Tous les autres moments ont été créés pour qu'on puisse satisfaire ses besoins physiques essentiels, afin de fortifier son corps et de préparer son âme à déverser ses supplications devant son Créateur, avec une profonde kavana dans la prière.
Tout au long de la journée, on doit aspirer au moment où l'on pourra prier et se tenir [en face à face] devant son Créateur ; le moment des 3 prières doit être le fruit de sa journée et de sa nuit".
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-> "Les gens ignorent que la prière d'une personne traverse l'atmosphère et les cieux, ouvrant des portes qui étaient fermées. La prière s'élève alors".
[Zohar - Vayakel 201a]
-> Rabbénou Bé'hayé (Ekev 11,13) écrit : "Vous devez savoir que le pouvoir de la prière est si grand qu'elle change même la nature, sauve d'un danger et annule ce qui a déjà été décrété.
[...]
Nous voyons que la prière annule ce qui a déjà été décrété par 'Hizkiyahou, le roi de Yéhouda. Hachem a prolongé sa vie de 15 ans grâce au pouvoir de la prière, comme le dit le verset : "J'ai entendu ta prière, j'ai vu tes larmes. Voici que je vais ajouter 15 ans à tes jours" (Yéchayahou 38,5).
Le mot "ajouter" implique que le moment de sa mort avait déjà été décrété, et que ses prières ont contribué à annuler le décret.
Grâce au pouvoir de la prière, on peut annuler même ce qui a été décrété directement par Hachem. Comme 'Hizkiyahou l'a dit à Yéchayahou, fils d'Amotz : "Cesse de prophétiser et pars. De la maison du père de mon père, j'ai appris que même si une épée tranchante est placée sur le cou d'une personne, celle-ci ne doit pas désespérer de la miséricorde d'Hachem, comme le dit le verset : "S'Il [était sur le point de] me tuer, je continuerais à espérer en Lui" (Iyov 13,15).
Ce verset nous informe que la prière peut atteindre un endroit qui est plus proche d'Hachem que la source d'où les prophète reçoivent leur prophétie".
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-> Le Rokéa'h (Siddour haRokéa'h II 387) écrit : "Depuis le jour de la destruction du Temple, toute bénédiction qu'Hachem accorde à Israël est uniquement due au mérite de la prière".
-> La guémara (Yébamot 63a) dit : "Tout bien qui entre dans le monde est "bichvil" - en raison des juifs".
Le rav Na'houm de Tchernobyl fait remarquer que le mot "bichvil" a un double sens ; il peut signifier "en raison de", mais aussi "sur le chemin". Ainsi, la guémara peut être expliquée de manière homilétique : les juifs (Israël) tracent un chemin dans le monde pour faire descendre le flot abondant des bénédictions divines, par le biais de leurs prières.
-> "La prière d'une personne apporte la perfection aux mondes d'en haut et d'en bas.
Grâce à la bénédiction que l'on prononce pour Hachem, les mondes d'en haut et d'en bas sont bénis. Ainsi, grâce à la prière du peuple juif, tous les mondes sont bénis."
[Zohar Vayé'hi 250a]
-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem IV,5) écrit :
"Hachem a organisé le monde de telle sorte que pour recevoir un "chéfa", un flux de bonté d'Hachem à une personne, elle doit d'abord se motiver et faire un pas pour se rapprocher d'Hachem et Lui demander [pour ses besoins].
Le flux de bonté Divine qui lui sera accordé sera proportionnel à sa motivation et à son rapprochement d'Hachem. S'ils ne font pas le premier pas vers Hachem, ils ne recevront aucun flux divin.
Hachem veut constamment faire bénéficier ses créatures de ses bienfaits. Il a donc organisé ce service Divin sur une base quotidienne, afin que le flux (chéfa) de succès et de bénédiction soit attiré vers eux pour répondre à leurs besoins, en fonction de leur situation dans le monde."
-> "Chaque mot de la prière ou d'une bénédiction monte vers le haut, porté par des anges, où il accomplit l'objectif de ce mot particulier ; il s'élève jusqu'à son lieu d'origine et s'enracine dans le monde supérieur.
C'est ainsi que l'on participe avec le Créateur de l'univers à la construction et à la plantation de nombreux mondes."
[rav 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm 2:10]
-> Le rav de Volozhin cite le Tikouné Zohar (18:35b) :
"Lorsqu'une personne émet des vocalisations et des mots pendant la prière, de nombreux oiseaux (c'est-à-dire différents types d'anges) ouvrent leurs ailes et leurs bouches pour les recevoir.
Comme le dit le verset : "les oiseaux des cieux transmettent des sons, et ce qui a des ailes transmet des paroles" (Kohélet 10,20).
Hachem prend ces mots et construit des mondes à partir d'eux."
-> Dès qu'un juif commence à étudier ou à prier, dans le monde d'en haut, on fait taire les anges et on leur dit de s'abstenir de leur avoda, afin qu'ils puissent entendre le chant et la prière du peuple juif.
[cité par le rabbi Binyamin Chicha]
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-> La prière change l'ordre naturel de la création. En ce sens, le Méïri (Beit haBé'hora Baba Kama 80b) écrit :
"Les tendances et les inclinations innées d'une personne ont un grand effet sur ses affaires, ses succès et ses entreprises, dans la mesure où les portes qui sont scellées ne s'ouvriront pas rapidement.
Néanmoins, il ne s'agit pas d'une limitation totale. Au contraire, cela dépend de la prière et des bonnes actions ; les portes de la prière et/ou des bonnes actions ne sont jamais fermées.
Au contraire, elles nous protègent des maux naturels qui auraient pu nous être destinés et nous font sortir de notre nature et de nos limites.
Il s'agit là d'une composante propre et nécessaire de la croyance en Hachem et des principes fondamentaux du judaïsme".
-> La guémara (Moed Katan 28a) dit : "La vie, les enfants et la subsistance ne dépendent pas des mérites que l'on a acquis ; ils dépendent plutôt du mazal".
Cependant, en priant pour la miséricorde [d'Hachem], on peut changer son mazal.
[Maharcha - 'Hidouché Aggadot Shabbath 151b]
-> On peut se demander comment un décret peut être changé de mauvais en bon par la prière, peut-on changer la volonté d'Hachem?
Cependant, chaque décret dépend du niveau spirituel de l'individu et de sa capacité à recevoir la bonté d'Hachem. Celui qui se change pour être digne de recevoir la bonté d'Hachem peut changer les décrets qui sont dirigés vers lui.
Les Bné Yissa'har (Kétonet Passim 47b) ajoutent qu'en priant, on se transforme en une personne différente (la prière étant une dose de émouna) ; ainsi, le mauvais décret ne s'applique plus à nous, puisqu'on est une personne différente.
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-> Le Zohar (Vaét'hanan 260b) écrit que la Chekhina se tient en présence de celui qui fait une prière.
-> De même, nos Sages (guémara Sanhédrin 22a) disent : "Celui qui fait la prière doit se percevoir comme si la Chékhina était devant lui."
-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem) enseigne :
"Plus on s'empêtre dans les affaires de ce monde, plus on s'éloigne d'Hachem et de Sa lumière de sainteté, et plus on descend dans les ténèbres spirituelles [dépourvues de la présence d'Hachem].
Hachem a préparé un moyen de remédier à cette situation, qui consiste à faire précéder toutes ses activités quotidiennes d'une [prière] consistant à se rapprocher de la présence d'Hachem, à Lui adresser une requête pour tous ses besoins et à se rendre totalement dépendant d'Hachem.
Hachem, dans Sa bonté, a permis à l'homme de s'approcher de Lui, même si l'état naturel de l'homme est loin de la lumière (la Présence de D.) et est plongé dans l'obscurité (c'est-à-dire là où la Présence de D. n'est pas ressentie).
[au cours de chacune des prières,] Hachem a permis à l'homme de se tenir devant Lui et de l'appeler. De cette manière, il peut temporairement s'élever de sa bassesse naturelle et se rapprocher de D., et placer sa dépendance totale sur Hachem".
-> "Tu t'es fait une barrière avec des nuages, pour que la prière ne puisse pas passer" (Eika 10,20).
Selon le rav Mordé'haï de Tchernobyl, cela doit être compris ainsi : lorsqu'une personne est dissimulée par les nuages de ses fautes, qui créent une barrière entre elle et Hachem, alors, grâce à sa prière, tous les jugements sévères et toutes les barrières sont dépassés et supprimés.
[notre yétser ara essaye de nous persuader qu'au regard de notre comportement nos prières n'auront pas d'impact (Hachem veut pas nous entendre, nous voir ...). Cela est faux : tout juif (même le plus fauteur) garde intact le pouvoir énorme de sa prière! ]
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+ La prière = plus grand que d'offrir des korbanot au Temple :
-> "Rabbi Elazar dit : "La prière est plus grande que les sacrifices, comme le dit le verset : "Pourquoi ai-je besoin d'une multitude de vos sacrifices, dit Hachem" (Yéchayahou 1,11)."
[guémara - Béra'hot 32b]
-> "Hachem dit à Israël : "Soyez très méticuleux avec la prière, car il n'y a pas de mérite plus grand que celui-ci ; elle est même plus grande que tous les sacrifices (korbanot)".
[midrach Tan'houma - Vayéra 1]
-> Moché a vu par le esprit saint (roua'h hakodech) que le Temple serait détruit et que le peuple juif n'apporterait plus de sacrifices au Temple. Il a donc établi que le peuple juif devait prier 3 fois par jour, car la prière est plus chère à Hachem que toutes les mitsvot et tous les korbanot.
[midrach Tan'houma - Ki Tavo 1]
[imaginons si on nous donnait la possibilité d'apporter un sacrifice au Temple, on trouverait cela incroyable. Et bien à chacune de nos prières on fait un acte plus important que cela aux yeux d'Hachem! ]
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-> Le principal moyen de maîtriser le yétser ara est par notre prière. [Yicher Divré Emet 35]
-> En quoi la prière est-elle semblable aux sacrifices (korbanot)?
Lorsque quelqu'un apporte un sacrifice, il se sacrifie pour Hachem. Lorsqu'un sacrifice est brûlé sur le Mizbéa'h, le sang rouge et les graisses du sacrifice se transforment en fumée blanche qui monte vers le ciel. Les passions des transgressions, représentées par le sang rouge, atteignent l'expiation, symbolisée par la fumée blanche.
Le sacrifice expie et blanchit les fautes, comme le dit le verset : "Si vos péchés sont comme l'écarlate, ils deviendront blancs comme la neige ; s'ils sont devenus rouges comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la laine" (Yéchayahou 1,18).
Cela n'est vrai que si l'on fait téchouva au moment où l'on apporte le sacrifice. On se perçoit alors à la place du sacrifice et les feux de la téchouva, qui brûlent en nous, nous purifient de la faute et transforment la passion du péché en un désir de se rapprocher d'Hachem.
De même, lorsqu'une personne fait la prière avec une kavana intense, sa ferveur consume le désir de fauter et les mots qui sortent de sa bouche s'élèvent comme la fumée blanche des korbanot.
[Maor vaChémech]
-> Grâce à la prière, nous pouvons expier nos fautes ; comme le disent nos Sages (guémara Béra'hot 26b), la prière remplace les sacrifices [qu'on apportait pour expier nos fautes].
"Le monde repose sur 3 piliers : l'étude de la Torah, le service divin et les actes de bonté" (Pirké Avot 1,2).
Rabbénou Yona commente :
"A cause de nos fautes, le Temple a été détruit et la avoda a cessé. La prière prend sa place, comme le disent nos Sages à propos du verset : "Et de Le servir de tout votre coeur" (Ekev 11,13). Quel est le service du cœur? C'est la prière (guémara Taanit 2a)".
Cependant, les sacrifices (korbanot) ne sont pas apportés pour expier des transgressions intentionnelles, comme le dit le verset : "Car Tu ne veux pas de sacrifice, sinon je le donnerais ; un holocauste Tu ne veux pas" (Téhilim 51,18).
Lorsque le roi David a fauté avec Batchéva, il s'agissait d'une faute intentionnelle, pour lequel un sacrifice n'est pas apporté. Le roi David dit : "Si je pouvais apporter un sacrifice pour expier, je le ferais. Puisque je ne le peux pas, [parce que ma faute est un faute intentionnelle,] 'Hachem, ouvre mes lèvres, et ma bouche proclamera Ta louange' (Téhilim 51,17) = accepte ma prière au lieu d'un sacrifice, et pardonne-moi pour mon péché."
Nous aussi, qui manquons de sacrifices pour expier nos fautes intentionnelles et non intentionnelles, demandons à "Hachem d'ouvrir mes lèvres" et d'accepter nos prières à la place des sacrifices."
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-> "Hachem dit : 'Quiconque s'engage dans l'étude de la Torah et les actes de bonté et prie avec le tsibour (communauté), Je le considérerai comme s'il nous avait délivrés, Moi et Mes enfants, d'entre les nations du monde". [guémara Béra'hot 8a]
-> Le Maharcha ('Hidouché Aggadot) commente que les 3 principes mentionnés dans cette guémara sont à mettre en parallèle aux 3 piliers sur lesquels tiens le monde : "l'étude de la Torah, le service divin [dans le Temple] et les actes de bonté" (Pirké Avot 1,2).
Cette michna d'Avot fait référence à l'époque où le Temple existait. Cependant, aujourd'hui, alors qu'il n'y a pas de Temple, la prière bétsibbour prend la place de l'avoda (service dans le Temple), c'est l'équivalent du Korban Tamid qui était apporté 2 fois par jour dans le Temple.
[prier n'est pas que bouger les lèvres, c'est réaliser une action sur laquelle repose le monde entier, et a donc le pouvoir d'amener des délivrances personnelles et collectives. ]
-> Le Bné Yissa'har (Maggid Taalouma Béra'hot 8a) expliquent que le but de la création de l'humanité est pour le peuple juif ; lorsque le peuple juif a été envoyé en exil, c'est comme si le monde entier avait été détruit, puisque le peuple juif est la base de toute l'existence.
L'affaiblissement des "trois piliers" dont dépend le monde menace la continuité de son existence. C'est pourquoi, en étudiant la Torah, en priant et en faisant de la bonté ('hessed), on renforce les trois piliers qui soutiennent le monde, c'est comme si le peuple juif avait été délivré et c'est comme si on reconstruisait le monde (même en exil).
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-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19) écrit :
"Une personne peut se demander : "Qui suis-je et quelle importance ai-je à prier au sujet de l'exil et de Jérusalem, mes prières amèneront-elles le rassemblement des exilés et le début de la guéoula?
La réponse est à portée de main, comme cela a été enseigné,
La réponse est toute proche, comme on l'enseigne : "C'est pourquoi Adam a été créé seul, afin que chacun puisse se dire : "C'est pour moi que le monde a été créé".
Il est agréable à Hachem que Ses enfants l'implorent et prient pour [la guéoula]. Et même si leur demande n'est pas exaucée parce que le temps n'est pas mûr (ou pour toute autre raison), ils auront néanmoins fait leur part et Hachem s'en réjouit."
-> Le Divré Yoël dit que toutes nos prières sont recueillies par Hachem, et que le moment venu, nous comprendrons comment chaque prière a contribué à l'avènement de la Géoula.
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-> La guémara (Béra'hot 32b) dit que celui dont les prières ne sont pas exaucées doit prier encore et encore, comme le dit le verset : "Place ton espoir en Hachem, fortifie-toi et Il insufflera du courage dans ton cœur ; et place ton espoir en Hachem" (Téhilim 27,14)
Le Sfat Emet explique cette guémara que parfois, les prières d'une personne ne sont pas exaucés afin qu'elle soit plus humble et qu'elle prie avec encore plus de kavana.
En conséquence, il explique le verset ci-dessus : Lorsque vous vous tournez vers Hachem et que vous constatez que vos prières n'ont pas été exaucés, cela signifie que vous devez renforcer et intensifier vos prières. Ce n'est qu'alors que vous pourrez espérer que vos prières soient exaucées.
-> Le Méïri (Beit haBé'hira 21a) commente que même si l'on peut avoir l'impression que nos prières ne sont pas pris en compte, il ne faut pas désespérer, car avec le temps, elles seront exaucées.
L’importance de la lecture du Shéma (kriat Shéma)
+ L'importance de la lecture du Shéma (kriat Shéma) :
-> Le Eliyahou rabba (Ora'h 'Haïm 61:1) rapporte au nom du Baal haRokéa'h que lorsque le peuple juif a fauté avec le Veau d'or, ils ont perdu le mérite de "naassé" (nous ferons).
Hachem a dit : "Avec ce qui reste en leur possession, le mérite du "nichma" (nous écouterons), qu'ils proclament Mon Unicité".
C'est pourquoi Hachem leur a donné le "Shéma Yisrael", qui commence par "Shéma" (écoute).
-> Par la mitsva de la lectuer du Shéma, un juif devient lié et uni à Hachem et à Sa Torah.
Le Zohar (A'haré Mot 73a) écrit : "Hachem, la Torah et Israel (les juifs) ne font qu'un".
Nos Sages expliquent que le premier verset de la lecture du Shéma fait allusion à cela.
Shéma = Le mot "Shema" (écoute) fait référence à la Torah que le peuple juif a entendue au mont Sinaï avec le tonnerre et les éclairs.
Israël = Le peuple juif a ensuite accepté la Torah en disant : "Naassé vénichma" (nous ferons et nous écouterons). Après le mot "Shema", nous disons "Israël", Israël est Son peuple élu, car D. nous a choisis au-dessus des autres nations du monde.
Hachem = lorsque vous combinez "Shéma" et "Israël" avec "Hachem qui est notre D. (Hachem Elokénou), Hachem", alors ils deviennent "Un" = tous liés et unis ensemble.
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-> Le midrach (Bamidbar rabba 20,20) dit que la lecture du Shéma du matin protège la personne tout au long de la journée, et que la lecture du Shéma du soir protège la personne tout au long de la nuit.
-> De plus, le midrach (Béréchit rabba 65,21) nous dit que "lorsque les juifs disent 'Shéma Israël', les anges se taisent, et ensuite, 'ils arrêtent leurs ailes' (Yé'hezkiel 1,24).
Que disent-ils alors? 'Béni soit la gloire d'Hachem de Sa place' (Yé'hezkiel 3,1), et 'Béni soit le nom de la gloire de son royaume pour les siècles des siècles'."
-> Le Imré Noam (Likoutim - Nasso) écrit qu'en récitant la lecture du Shéma, on peut atteindre les mêmes niveaux spirituels qu'à Shavouot, lorsque le peuple juif a reçu la Torah au mont Sinaï.
-> Le Gaon de Vilna (Shnot Eliyahou) écrit que lorsqu'une personne récite la lecture du Shéma, Hachem récite la lecture du Shéma avec elle, tout comme Il s'assiérait et étudierait avec quelqu'un qui étudie la Torah.
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+ La grandeur de la kriat Shéma :
-> Cela nous sauve de la destruction :
Le Yalkout Chimoni (Dévarim - remez 836) dit : "Eliyahou, za'hour latov, dit à Rabbi Néhoraï :
Lorsque Hachem regarde Son monde, Il voit des théâtres et des cirques où le public est assis paisiblement, alors que Son Temple est en ruines, et Il ... veut détruire [le monde]. Pourtant, lorsque les juifs entre dans les synagogues et les maisons d'étude (baté midrach) le matin et proclame son unité en disant le Shéma Israël ... tous les anges gardiens se rassemblent alors devant Hachem et disent : "Tu existais avant la création du monde, Tu existes après la création du monde, Tu es dans ce monde et Tu es dans le monde à Venir. Sanctifie Ton Nom par l'intermédiaire de ceux qui sanctifient Ton Nom.
Immédiatement, Hachem retient Sa colère et ne désire plus détruire Son monde par le mérite du peuple juif. Comme le dit le verset : "Et Tu es le Saint, trônant sur les louanges d'Israël" (Téhilim 22,4)" = car Il retient sa colère en raison des louanges des juifs".
-> Neutralise nos ennemis :
Le midrach explique que lorsque la femme de Haman, Zérech, lui dit : "... et le matin, raconte au roi [ce qui s'est passé], et ils pendront Mordé'haï [à la potence]", elle faisait référence à la récitation du Shéma le matin.
Comme le dit le verset : "La maison d'Essav sera [comme] de la paille" (Ovadia 1,18) ; quand les juifs
lisent le Shéma avec kavana (intention), Essav sera consumé comme de la paille.
C'est pourquoi la femme d'Haman leur a demandé d'empêcher les juifs de dire la kriat Shéma le matin, ce qui leur permettrait de régner sur les juifs.
[rav Yonathan Eibshitz - Yaarot Dvach I , drouch 17 ]
-> Protection de nos ennemis :
Le verset (Choftim 20,3) nous dit que lorsque les Bné Israël partaient en guerre, le Cohen leur disait : "Écoute Israël (Shéma Israël)! Vous allez, en ce moment, livrer bataille à vos ennemis"
La guémara (Sota 42a) demande : "Pourquoi le Cohen doit-il dire "Shéma" (écoutez)? Rabbi Yo'hanan dit, au nom de Rabbi Shimon bar Yo'haï, que Hachem a dit à Israël : "Même si vous aviez seulement accompli la mitsva de la lecture du Shéma matin et soir, vous ne seriez pas vaincus par eux."
-> La kriat Shéma est vraiment efficace avec kavana :
Le verset dit : ""Le Philistin s'approchait (du camp) tôt le matin et le soir" (Chmouël I 17,16).
Nos Sages (guémara Sotah 42b) commentent que Goliath le Plichti se tenait devant peuple juif afin de les empêcher de dire la lecture du Shéma le matin et le soir.
Comment pouvait-il les empêcher de dire kriat Shéma?
Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique que Goliath avait l'intention de les effrayer et de perturber ainsi leur kavana pendant la lecture du Shéma. Il savait que sans une kavana appropriée, leur Kriat Shéma ne les protégerait pas de la guerre.
Comme le dit le verset : "les louanges élevées d'Hachem sont dans leur gorge, et une épée à double tranchant est dans leurs mains" (Téhilim 149,6). Lorsque le peuple juif loue Hachem avec des louanges élevées, ce qui signifie que une kriat Shéma avec kavana, alors une épée à double tranchant est dans leurs mains et ils sont sauvés de leurs ennemis.
-> Aide à combattre le yétser ara :
Nos Sages écrivent que, tout comme la lecture du Shéma protégeait les juifs lorsqu'ils partaient à la guerre, la kriat Shéma nous aide également à lutter contre notre propre yétzer ara.
C'est ce que l'on appelle la guerre de toutes les guerres, comme le mentionne le 'Hovot halévavot (chaar Yi'houd hamaassé 5). Lorsque quelqu'un lutte contre son yétser ara et qu'il est sur le point de fauter, s'il possède le mérite de la lecture du Shéma, il reçoit l'aide Divine pour surmonter son yétser ara.
Comme le disent nos Sages (Béra'hot 5a) : "Rabbi Lévi bar 'Hama dit au nom de Rabbi Shimon ben Lakich : 'Une personne doit constamment agiter son yétser tov [pour lutter contre son yétzer ara ... s'il le vainc, c'est très bien. Mais si ce n'est pas le cas, il doit étudier la Torah... Si cela ne suffit pas, il faut réciter la lecture du Shéma".
-> En ayant de la kavana, nous diminuons l'influence d'Essav :
Nous sommes en exil parmi les enfants d'Essav, qui ont le mérite de "ציד בפיו", qu'Essav "a placé sa chasse dans la bouche de Its'hak", qu'il a servi de la nourriture à Its'hak. Leur seul mérite est celui de la bouche. Nous, en revanche, avons le mérite de servir Hachem avec notre cœur, ce qui est supérieur au mérite de la bouche seule, et surpasse donc le mérite d'Essav.
Ainsi, lorsque nous avons la kavana et que nous servons Hachem avec notre cœur, le mérite d'Essav est insignifiant.
Cependant, lorsque nous n'avons pas de kavana et que nous servons Hachem uniquement avec notre bouche, mais pas avec notre cœur, notre mérite ne peut pas surpasser celui d'Essav.
Comme le dit le verse : "La voix est la voix de Yaakov" (Toldot 27,22), lorsqu'il s'agit uniquement de la voix de Yaakov, sans kavana intérieure et sans émotion, alors leurs mérites les soutiennent et ils triomphent de nous.
[ rav Yonathan Eibshitz - Yaarot Dvach I - drouch 3]
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-> Hachem se délecte notre lecture :
Hachem dit à Israël : "O [mon amie], qui te tiens dans les jardins, les amis sont tout oreilles pour écouter ta voix : Laisse-moi l'entendre" (Chir haChirim 8,13 & 14).
Le midrach (Chir haChirim rabba 8,8) dit : "Lorsque Israël entre dans les synagogue et récite la kriat Shéma avec kavana (ferveur), d'une seule voix, d'un seul esprit et d'une seule compréhension, Hachem leur dit : 'Vous qui vous tenez dans les jardins' ; lorsque vous récitez en tant que 'amis', Moi et tout Mon entourage, 'sont tout oreilles pour écouter ta voix : Laisse-moi l'entendre'.
Cependant, lorsque Israël récite la kriat Shéma de manière désordonnée, [chacun commençant à un moment différent], et qu'ils ne concentrent pas leurs pensées ensemble sur la lecture du Shéma, alors l'esprit Saint (roua'h hakodech) crie et dit : "Fuis, Mon bien-aimé, et compare-toi à un tsvi". Fuis vers les tsava haShamayim (armées célestes) qui te ressemblent, qui récitent les louanges à l'unisson."
-> Etre entendu dans le caveau des Patriarches & Matriarches :
Lorsque quelqu'un dit la lecture du Shéma et proclame l'Unicité d'Hachem avec la kavana appropriée, cela se répercute chaque jour à travers Méarat Hamachpéla ('Hébron), et est entendu par nos Patriarches et par Adam harishon.
[Tiféret Shlomo - Bamidbar]
-> Faire fuir les démons :
Le Baal Hatourim (Vaét'hanan 6,4) commente que le verset de Shéma Israël commence par la lettre ש et se termine par un ד, qui ensemble forment le mot שד (chéd - un démon).
Cela nous enseigne que les Chédim (démons) fuient lorsqu'ils entendent la lecture du Shéma récité avec kavana.
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-> Un remède pour tout le corps :
Rabbi Néhoraï dit au nom de Rabbi Né'hémia : "La lecture du Shéma se compose de 248 mots, ce qui correspond au nombre de membres et d'organes dans le corps. Lorsque l'on récite le Shéma de manière appropriée, chaque membre et chaque organe est guéri par un autre mot ...
Cependant, la kriat Shéma comporte 245 mots, y compris Barou'h Shem. Par conséquent, l'officiant répète 3 mots : "Hachem Eloké'hem émet", afin de compléter les 248 mots.
[michna Broura - au nom du Beit Yossef, Zohar 'hadach Vayéra]
-> Celui qui lit la kriar Shéma en prononçant chaque mot correctement affecte chaque membre et organe de son corps.
Cependant, s'il dit la lecture du Shéma sans prêter attention à ce qu'il dit, il peut, que D. préserve, se causer des maladies et des douleurs.
[Ka haYachar - 51 ; Zohar 'hadach A'haré Mot]
-> En prononçant les 248 mots de la Kriat Shéma, nous renforçons et rectifions les 248 membres et organes de votre corps ; en ayant de la kavana, nous renforçons et rectifions les 248 dimensions spirituelles qui se reflètent dans les membres et organes de votre corps.
[Séfer 'Harédim 66:72]
-> Sauve de pensées pécheresses :
Le verser dit "Et il (Pin'has) prit une lance dans sa main" (vayika'h roma'h béyada - וַיִּקַּח רֹמַח בְּיָדוֹ - Balak 25,7).
Cela signifie peut-être que Pin'has avait peur de tomber en proie à des pensées pécheresses en entrant dans la tente de Zimri, qui était avec la femme midianite.
C'est pourquoi il prononça la lecture du Shéma, composé de 248 mots (correspondant aux 248 membres et organes du corps), qui le protègent des pensées pécheresses.
C'est ce qu'indique le verset susmentionné, puisque le mot רמח (roma'h - lance) a une guématria de 248 (רמ"ח). Cela implique que les 248 mots du Kriat Shéma l'ont protégé.
[Zikhron Zot - Pin'has]
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-> Protection contre le Guéhinam :
Selon le Déré'h Erets Zouta (9) : "Soyez méticuleux lorsque vous dites la lecture du Shéma et la Amida afin de vous protéger du jugement de Guéhinam".
-> Refroidir le Guéhinam :
La récompense pour celui qui est méticuleux lorsqu'il récite la kriat Shéma est mentionnée dans la guémara (Béra'hot 15b).
Rabbi 'Hama, fils de Rabbi 'Hanina, a dit : "Quiconque récite la kriat Shéma et en énonce méticuleusement les lettres, le Guéhinam est refroidi pour lui."
Le Beit Yossef (Tour 62) cite le Mahari Abouhav selon lequel la raison de cette récompense est que, puisqu'il se remue et éveille la chaleur naturelle de ses sentiments pour énoncer les lettres de la lecture du Shéma, il est récompensé par le refroidissement d'une "chaleur" différente, la chaleur de Guéhinam.
Le Iyoun Yaakov (dans Ein Yaakov Béra'hot 15b) explique que l'on est récompensé mesure pour mesure, de la façon suivante : quelqu'un qui prend son temps pour énoncer la différence entre un mot et le suivant, et qui ne se précipite pas dans la lecture du Shéma, alors il est récompensé par le fait que le Tribunal céleste attendra jusqu'à ce que Guéhinam se refroidisse pour lui.
-> Avoir la kavana est grandement récompensé :
Le Matté Moché (I,95) écrit que quiconque a de la kavana pendant la lecture du Shéma et proclame l'unicité d'Hachem avec une concentration totale de son cœur, sera certainement grandement récompensé.
Comme le dit Rabbénou Bé'hayé (Vaét'hanan 6,4) : "Sachez que le Gan Eden et tous ses attributs n'ont été créés que pour ceux qui proclament l'Unicité d'Hachem avec kavana."
-> Mériter le Gan Eden & être protégé du Guéhinam
Rabbénou Bé'hayé (Vaét'hanan 6,4) poursuit : C'est pourquoi, dans la parcha Béréchit, le mot "gan" est mentionné 13 fois, et tout au long de la parcha Vaét'hanan, le mot "éch" (le feu) est mentionné 13 fois.
Cela nous enseigne que quiconque a de la kavana dans אחד (é'had) [du Shéma Israël], qui a la valeur numérique de 13, faisant allusion aux 13 Attributs Divins, sera protégé des feux de Guéhinam. Il méritera également le Gan Eden et ses 13 qualités spéciales.
C'est ce à quoi font allusion les mots du Shéma : La lettre ש de שמע et la lettre א de אחד forment ensemble le mot אש.
Il reste donc le מ et le ע de שמע et le ח et le ד de אחד. Il s'agit de l'acronyme de :מישאל חנניה דניאל עזריה.
Celui qui dit la lecture du Shéma avec kavana est sauvé des feux de Guéhinam, tout comme 'Hananya, Michael, Azarya et Daniel ont été sauvés du feu.
[le Matté Moché (I,95) rapporte un midrach qui inclus également Daniel comme étant sauvé du feu. ]
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-> Le mot é'had :
"Celui qui étend le mot é'had (Hachem é'had) verra ses jours et ses années s'allonger.
Le but de "l'extension" du mot é'had dans le premier veret de la kriat Shéma est d'avoir le temps de contempler et d'accepter la domination d'Hachem sur les cieux et la terre et Son règne sur les 4 coins du monde.
[voir Choul'han Aroukh 61:6]
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-> La guéoula devient possible :
Nos Sages (Shabbath 119b) nous disent que "Jérusalem a été détruite uniquement parce que les juifs ont cessé de réciter le Shéma le matin et le soir".
Cela implique que la récitation correcte du Shéma a le pouvoir de provoquer la guéoula.
[Avkat Ra'hél 1:6]
-> "Le Zohar (Tétsavé 121a) dit : "Le Temple a été détruit uniquement parce qu'il n'y a personne qui sache proclamer correctement l'Unicité d'Hachem.
Nos Sages (Shabbath 119b) disent que le peuple d'Israël n'a été exilé que lorsqu'il a cessé d'accomplir la mitsva de la lecture du Shéma le matin et le soir.
Ainsi, en conséquence de la non réalisation de la mitsva de kriat Shéma, c'est-à-dire la non proclamation l'unicité d'Hachem, que le peuple juif a été envoyé en exil et que le Temple a été détruit.
b'h, lorsque nous accomplissons la mitsva de la lecture du Shéma avec kavana, Hashem apportera rapidement la guéoula'."
-> Hachem a compassion du peuple juif :
Lorsque le machia'h arrivera, il détruira les non-juifs. Ils prétendront qu'ils ne méritent pas plus d'être détruits que le peuple d'Israël, puisque le peuple d'Israël est également fauteur.
Le machia'h ne saura pas comment réagir, et l'ange Michaël ne saura pas non plus comment réagir.
Immédiatement, Hachem aura pitié du machia'h et répondra : "Imbéciles que vous êtes (les non(juifs), vous interrogez mes enfants! Est-ce que l'un d'entre vous récite la kriat Shéma le matin comme le font Mes enfants?"
[rapporté par rabbi Binyamin Zev Chicha]
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-> Impact sur la kavana de la Amida :
La kavana qu'une personne aura pendant la Amida est affectée par sa kavana lors de la lecture du Shéma. [Pélé Yoets - Erekh Kriat Shéma]
Comme le disent nos Sages (guémara Béra'hot 5a) : "Quiconque récite la kriat Shéma, les mazikim (créatures spirituelles malfaisantes) se tiendront à distance de lui".
Le principal dommage causé par les mazikim est de nuire à une personne et de perturber ses pensées pendant la prière. Lorsqu'une personne récite la kriat Shéma correctement, ces mazikim la laissent tranquille.
Le Maggid Mécharim (paracha Emor) a dit au Beit Yosef : "Concentrez vos pensées pendant la Kriat Shéma. De cette façon, vous vous purifierez de toutes les mauvaises pensées qui vous perturbent pendant la prière".
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-> La guémara (Béra'hot 10) dit : "Rabbi Mani a dit : "Réciter la lecture du Shéma au moment opportun est plus grand que de s'impliquer dans l'étude de la Torah".
-> Le midrach rabba (Kohélet rabba 4,12) écrit : "Rabbi Houna bar Geniva a dit : "La lecture du Shéma en son temps est plus aimé que 1000 sacrifices offerts par l'insensé".
Le 'Hida (Pné David 7:9 1) en se basant sur le verset (Choftim 20,3) explique : "lorsque vous dites Shéma Israël, c'est comme si vous en train d'apporter des sacrifices [à Hachem]".
-> La guémara (Ména'hot 99b) dit : "Même si quelqu'un ne lit que la kriat Shéma que le matin et le soir, il a accompli la mitsva de '[les mots de] ce rouleau de la Torah ne doivent jamais quitter ta bouche".
-> Rabbi Eliezer dit : "Comment réalisez-vous le verset : '... et il médite la Torah (d'Hachem) jour et nuit' (Téhilim 1,2)?
Rabbi Yéhochoua répondit : "Cela se réfère à la lecture du Shéma ; celui qui récite la kriat Shéma le jour et la nuit, Hachem considère comme s'il avait peiné dans la Torah jour et nuit."
-> Le Baal haTanya (Likouté Amarim 49) commente que lorsqu'un individu contemple le grand amour d'Hachem pour nous, cela l'amène à une plus grande kavana pendant la lecture du Shéma.
Juste avant la lecture du Shéma nous disons le passage de "aavat olam", qui exprime l'amour d'Hachem pour nous ; comment Il quitte toutes les armées célestes pour être parmi nous et être reconnu par nous ; comment Il nous a choisis au-dessus de toutes les nations du monde.
Si nous contemplons le grand amour d'Hachem pour nous, nous serons incités à lui rendre la pareille, à l'aimer de tout notre cœur et de tout notre être, comme nous le disons dans le premier paragraphe du Shéma (véaavta ét Hachem Eloké'ha).
[selon le rav Akiva Eiger, réfléchir à l'amour d'Hachem pour nous éveille un amour récirpoque. (on passe de "aavat olam" à "véaavta". )]
-> Le Tour (Ora'h 'Haïm 61) cite le rav Amram Gaon selon lequel la lecture du Shéma ne doit pas être considéré comme un vieux décret du roi (en cours depuis des lustres), mais plutôt comme un nouveau décret [du Rois des rois] que nous venons de recevoir.
La kriat Shéma doit être récitée comme une nouveauté, chaque jour.
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-> Le Tour (Ora'h 'Haïm 61) cite le midrach selon lequel il faut réciter la lecture du Shéma "avec trépidation et crainte".
Le Ba'h explique que "trépidation et crainte" signifie qu'en disant le Sh2ma et en acceptant le joug du Royaume d'Hachem, on doit avoir à l'esprit qu'on est prêt à sacrifier sa vie pour sanctifier le Nom d'Hachem, comme il est dit : "Avec toute ton âme", et la guémara (Béra'hot 61b) explique : "même s'Il prend ta vie".
-> Le Zohar ('Hayé Sarah 124b) écrit que celui qui a la kavana de sacrifier sa vie pour la sanctification du Nom d'Hachem, est considéré comme s'il sacrifiait réellement sa vie [pour sanctifier le Nom d'Hachem] chaque jour, comme le roi David dit : "pour Toi nous subissons chaque jour la mort" (Téhilim 44,23).
Le rav Hillel Lichtenstein de Kalamé dit que le Maggid Mécharim a révélé au Beit Yosef (rabbi Yossef Karo) qu'il mériterait de donner sa vie pour sanctifier le Nom d'Hachem. En réalité, le Beit Yossef est mort d'une mort naturelle, dans son lit. Le Maggid a expliqué qu'étant donné qu'il avait prononcé la mitsva de kriat Shéma (bé'hol nafché'ha) de tout son cœur, Hachem, qui peut voir dans le cœur d'une personne, le considère comme s'il avait réellement sacrifié sa vie.
-> Lorsqu'une personne possède cette kavana, elle est sauvée de toute faute, comme l'écrit le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach I, drouch 5) : lorsque l'on récite la lecture du Shéma, on doit avoir la l'intention d'être prêt à sacrifier sa vie pour Hachem et d'être tué pour sanctifier Son Nom.
On ne doit pas se préoccuper de soi-même et de ses enfants ; nos pensées doivent plutôt être de sanctifier le Nom d'Hachem. Lorsqu'il fait cela constamment et qu'on intériorise cette pensée, le yétser hara n'aura plus la force de le dominer et de le tenter de violer la volonté de notre Maître pour quelque raison que ce soit. Une fois qu'on a pleinement intériorisé son désir de sacrifier sa vie, son bien-être physique et ses biens pour Hachem et Sa Torah, on ne peut plus agir contre la volonté d'Hachem.
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-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 120) écrit que l'homme étant un être physique, il est attiré par les vanités de ce monde et par ses désirs innés. C'est pourquoi il a besoin d'un rappel constant de la domination d'Hachem sur le monde pour se protéger dé la faute.
C'est ainsi qu'Hachem, dans Sa compassion, nous a accordé cette mitsva de la lecture du Shéma et nous a ordonné de nous souvenir de Lui matin et soir, quotidiennement, nous donnant ainsi le privilège d'accepter Sa domination et Son unicité, chaque jour et chaque nuit, tout au long de notre vie.
En reconnaissant verbalement l'Unicité d'Hachem et Sa domination sur nous, et en réfléchissant à ces vérités avec une concentration totale, une personne sera protégée tout au long de la journée.
Lorsque l'on dit le kriat Shéma le matin, on se souvient de la providence et de l'omnipotence d'Hachem sur tout, et l'on prend à cœur le fait qu'Hachem observe toutes les voies de l'homme, qu'Il compte chacun de ses pas, que rien n'est caché à Hachem et que l'homme est incapable de cacher ne serait-ce qu'une seule de ses pensées à Hachem.
Ce processus de pensée et son expression par les mots de la lecture du Shéma constituent en effet une formidable protection pour toute la journée.
La mitsva de répéter le kriat Shéma le soir le protégera des fautes pendant toute la nuit.
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-> Nos Sages se sont efforcés de souligner l'importance de réciter la lecture du Shéma en temps voulu (par la halakha).
La guémara (Béra'hot 15a) raconte que rabbi 'Hisda a maudit une personne qui a commencé à chercher de l'eau pour se laver les mains alors que c'était l'heure de la kriat Shéma.
-> Le Zohar (Dévarim 186a) cite l'histoire suivante :
Rabbi Its'hak et rabbi Yéhouda marchaient sur la route lorsqu'ils atteignirent un endroit appelé Kfar Sichnin, où vivait rabbi Hamnouna Saba.
La femme de rabbi Hamnouna Saba accueillit les deux saints hommes. Elle suggéra à son fils de demander une bénédiction aux 2 saints hommes avant de partir à l'école.
Il s'approcha d'eux mais fit rapidement demi-tour, disant à sa mère : "Je ne veux pas m'approcher d'eux, ils n'ont pas encore dit la lecture du Shéma, et on nous a enseigné que quiconque ne lit pas la kriat Shéma à temps est excommunié pour toute la journée".
(Ils n'avaient pas dit la kriat Shéma parce qu'ils étaient occupés à la mitsva de pidyon shévouyim (libérer les prisonniers), et celui qui est occupé à une mitsva n'est pas obligé d'en accomplir une autre).
Ils demandèrent à l'enfant : "Comment as-tu su que nous n'avions pas encore dit la kriat Shéma?" et il répondit : "Je l'ai senti à l'odeur de tes vêtements!".
Cela nous enseigne que celui qui tarde à réciter la kriat Shéma (que D. préserve) est frappé d'excommunication.
Notre yétser ara nous embête de notre vivant, et même après notre mort
+ Notre yétser ara nous embête de notre vivant, et même après notre mort :
-> L'une des ruses du yétser hara consiste à priver une personne de la tranquillité d'esprit et de la clarté dont elle a besoin pour réfléchir à sa vie.
Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.2) écrit à ce sujet:
"Il s'agit d'un stratagème astucieux du yétser ara, qui consiste à accabler une personne de tâches incessantes afin qu'elle n'ait pas le temps de s'arrêter et de réfléchir au chemin qu'elle emprunte.
Le yétser ara est un soldat expérimenté, rompu aux stratégies de guerre. Pour échapper à ses griffes, il faut faire preuve d'une grande sagesse et d'une planification minutieuse."
-> Au début, le yétser ara peut sembler être notre ami, nous offrant de merveilleux plaisirs, mais en fin de compte, il se transformera en notre pire ennemi.
Nos Sages (Baba Batra 16a) disent à ce sujet : "Le Satan, le yétser ara et l'ange de la mort sont une seule et même chose". Il descend dans ce monde pour tromper l'homme, monte au Ciel pour susciter la colère d'Hachem contre lui, puis reçoit la permission et réclame l'âme de l'homme".
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-> La voie du yétser ara est de séduire chaque personne avec les arguments qui lui conviennent le mieux. Jeunes et vieux sont attirés par des intérêts différents, et le yétser ara connaît l'appât qui attirera le mieux sa proie.
"Le yétser ara se dresse chaque jour contre une personne" (guémara Kidouchin 30b) = de même que nous évoluons, grandissons, de même notre yétser ara s'adapte chaque jour en nous proposant ce qui nous parle le plus à ce moment (notre point faible, d'envie).
Le fait que nous l'ayons vaincu hier, ne garantit pas que cela sera le cas aujourd'hui. [d'ailleurs, nos Sages concluent que sans Hachem qui viendrait nous aider, nous ne pourrions le vaincre. ]
-> Si une personne suit son yétser ara, que ce soit dans sa jeunesse ou dans sa vieillesse, le yétser ara continuera à la poursuivre lorsqu'elle passera dans le monde à Venir.
À chaque niveau du Ciel qu'elle essaiera de gravir, le yétser ara se mettra en travers de son chemin. Il la poursuivra pour ses fautes et exigera sa punition.
Le Arizal (chaar haguilgoulim - intro 22) écrit à ce sujet :
"Lorsqu'un tsadik quitte ce monde, il est prêt à monter aux plus hauts niveaux du paradis, mais pas d'un seul coup. Immédiatement après son décès, il est puni afin de le purifier de ses fautes les plus graves. Il peut alors monter au premier niveau du Gan Eden.
Lorsque son tour est venu de monter à un niveau encore plus élevé, il est ramené (au Guéhinam) pour être puni pour ses fautes les plus légères, après quoi il peut passer au niveau suivant du Gan Eden.
Ce processus se poursuit jusqu'à ce qu'il soit finalement puni même pour les fautes si mineures qu'elles sont comparés à [l'épaisseur] des mèches de cheveux ...
Ensuite, lorsqu'il est purifié même de ces fautes, il peut entrer dans le niveau du Gan Eden qui lui est vraiment destiné."
[ si le yétser ara poursuit même les tsadikim au Gan Eden, il poursuit d'autant plus les réchaïm qui ont été pris dans ses filets. ]
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-> Nos Sages (Baba Batra 16a) nous avertissent que le yétser ara "descend dans ce monde pour tenter [l'homme], monte au Ciel pour le poursuivre, reçoit la permission, puis réclame l'âme [pour l'amener au Guéhinam, où elle va souffrir de terribles souffrances pour ses fautes]."
Nos Sages (guémara Sanhédrin 91b) rapportent que nous recevons notre yétser ara au moment de notre naissance, et notre yétser tov à notre bar/bat mitsva.
Ainsi, le yétser ara a de l'avance, et à chaque étape de notre vie (de l'enfance à la vieillesse), il va nous charmer et nous attirer pour notre "bien" dans ses filets (se faisant passer pour notre ami de confiance qui nous veut du bien). Et ensuite après notre mort, il se transforme en notre pire accusateur en faisant que payons au maximum de souffrances cette faute.
-> Le Arizal (chaar haguilgoulim - intro 22) écrit qu'il y a plusieurs niveaux de récompense pour les justes au Ciel. Après le décès d'une personne, son âme monte à un certain niveau du Paradis.
Des années plus tard, elle aspirera à s'élever à un niveau encore plus élevé, ce qui exige un plus grand degré de mérite. Elle peut avoir commis des fautes mineures qui sont pardonnables aux niveaux inférieurs du Paradis, mais qui l'empêchent d'accéder aux niveaux supérieurs qui exigent une plus grande pureté. Chaque fois que l'âme tente de s'élever, elle est à nouveau jugée pour ses actes.
À chacune de ces étapes de jugement supplémentaire, le yétser ara revient pour la poursuivre à nouveau, afin de l'empêcher de s'élever à un niveau supérieur.
Ce fut le cas de Yéhochoua, le Cohen Gadol, que le yétser ara a continué à poursuivre alors qu'il était déjà au Ciel (Zohar III,214a).
[ainsi, plus nous fautons (sans faire téchouva dessus) en écoutant dans ce monde notre yétser ara, plus nous donnons à notre yétser ara la possibilité de nous mettre des coups de couteau dans notre dos après notre mort.
Dans ce monde, il est tout mignon comme notre meilleur défenseur pour kiffer la vie, et après il sera là comme notre pire accusateur possible. ]
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b'h, nous allons voir quelques réflexions plus générales sur le yétser ara :
-> Lorsque le yétser ara tente de nous séduire et nous propose des choses qu'il prétend nous allons apprécier, nous ne devons pas imaginer un seul instant que le yétser ara a nos meilleurs intérêts à l'esprit. C'est tout le contraire.
Rabbénou Bé'hayé ('Hovot haLévavot - chaar yi'houd hamaassé - chap.5) explique :
"Réalisez que votre pire ennemi dans le monde est le yétser ara. Il est tissé dans les forces de notre âme, mélangé à notre esprit, et s'associe à nous dans tous nos sens physiques et spirituels.
Il domine les éléments de notre être et se cache dans notre poitrine. Il est votre conseiller dans chacune de nos actions, qu'elles soient cachées ou révélées.
Il se cache pour nous surprendre à chacun de nos pas. Pendant que nous dormons, il est éveillé. Nous pouvons l'ignorer, mais il ne nous ignore jamais.
[...]
Il était une fois un homme pieux qui voyait des soldats revenir d'une bataille féroce et difficile, chargés du butin de guerre. Il leur dit : "Vous revenez d'une petite guerre, au cours de laquelle vous avez gagné des trésors. Préparez-vous maintenant à une guerre beaucoup plus importante."
Ils lui demandèrent : "De quelle guerre s'agit-il?"
"La guerre contre le yetzer hara", répondit-il.
-> Le Pélé Yoetz (tachboulot) écrit :
"Menez votre guerre avec des stratégies" (Michlé 24,6)
Combien de plans et de stratégies une personne élabore-t-elle pour gagner de l'argent?
Combien plus doit-il élaborer des plans et des stratégies pour faire la guerre à son plus grand ennemi, le "roi vieux et fou" (référence au yétser ara, voir Zohar I,179a).
On doit se réveiller pour combattre le yétser ara en poussant un puissant cri de guerre.
Notre confiance en D. réveille Sa bonté à notre égard
+ Notre confiance en D. réveille Sa bonté à notre égard :
"Moché et le peuple juif chantèrent (litt. chanteront - "yachir" = verbe au futur) ce chant à Hachem, et ils parlèrent en disant" (Béchala'h 15,1)
-> Le midrach (Chémot rabba 23,1) dit à propos de ce verset :
Il est écrit : "Tu es éternel ; Ton trône est établi depuis toujours [méaz, littéralement, "depuis toujours"].
Rabbi Bérékhia dit au nom de Rabbi Abahou : "Bien que Tu sois éternel, Ton trône n'était pas fermement établi, et Tu n'étais pas connu dans Ton monde avant que Tes enfants ne récitent le chant [à la mer Rouge]." C'est la signification de "Ton trône a été établi à partir de ce moment-là" (na'hon kissé'ha méaz).
[ en d'autres termes, "Ton trône est établi depuis (mé'az)" = depuis le chant entonné lors de l'ouverture de la mer Rouge, qui commence par le mot "alors" (az yachir). ]
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-> Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) enseigne :
Si une personne est certaine que Hachem pourvoira à tous ses besoins, alors toutes ses demandes seront satisfaites par le Ciel.
Mais si une personne se préoccupe continuellement de ses moyens de subsistance et de la subsistance (parnassa) de sa famille, alors ses moyens de subsistance seront réduits par le Ciel.
Hachem agit alors comme l' "ombre" de la personne, prenant exemple sur son comportement, et lui fournit ses moyens de subsistance. De même que la personne s'en remet à D. pour qu'Il réponde à tous ses besoins, de même D. lui fournit tous ses besoins.
Lorsque la mer Rouge s'est ouverte, il y a eu un éveil préalable par le bas. Le peuple juif a amélioré son comportement en raison de sa grande foi (émouna) et de sa confiance (bita'hon dans le fait que D. les sauverait, ce qui a suscité la miséricorde d'Hachem à leur égard.
Puisqu'ils avaient la foi que D. les sauverait, il leur vint à l'esprit de chanter ses louanges avant même leur salut effectif.
["Moché et le peuple juif chanteront (az yachir) ce chant à Hachem". Le rabbi de Berditchev explique l'emploi du futur (chanteront, plus que chantèrent ce chant) ainsi : la tribu de Yéhouda (menée par leur nassi Nahchon ben Aminadav) est entrée dans la mer avec la certitude que D. accomplirait un miracle pour le peuple juif et qu'ils allaient ensuite chanter (az yachir) en réponse à ce miracle.
de même, juste avant le chant il est écrit : "ils ont eu confiance en Hachem et en Moché Son serviteur" (vayaaminou b'Hachem ...) = selon le rabbi de Berditchev, cela signifie qu'avant d'être sauvé (à la mer Rouge), les juifs sont parvenus à une certitude que Hachem allait réaliser des miracles et des merveilles.
(on fait au mieux notre hichtalout, avec la certitude que Hachem fait et peut tout!) ]
... lorsqu'il y a un éveil de notre part en bas (ex: par une émouna/bita'hon accrue), notre effusion émotionnelle incite Hachem à traiter le peuple juif avec Ses caractéristiques de bonté, de compassion et d'amour bienveillant.
De même, le mot "alors" (az [yachir]) indique que nous étions convaincus que Dieu séparerait la mer avant qu'elle ne se sépare, et qu'ensuite nous chanterions un chant accompagné de tambourins, comme expliqué plus haut. C'est ce qu'implique le mot "alors" (az).
Cette confiance a servi de "réveil d'en bas", de "Trône" de l'Attribut d'en haut, afin que Hachem accomplisse à son tour le miracle de la séparation de la mer Rouge.
... Cette confiance a servi de "trône", c'est-à-dire de support, sur lequel Hachem a accompli le miracle.
C'est la signification sous-jacente du verset : "Ton Trône a été établi dès lors, Tu es d'éternité" (na'hon kiss'akha mé'az - Téhilim 93,2) = que le trône a été établi depuis "alors" (mé'az), c'est-à-dire depuis l'époque où nous avons eu foi dans le salut de D., comme nous l'avons expliqué.
Nous pouvons maintenant comprendre la signification profonde de la clause qui conclut ce Téhilim : "Tu es d'éternité" (méolam ata). Lorsque Hachem accorde Sa grande bonté aux mondes inférieurs sans être incité à le faire par un éveil préalable venant d'en bas, cette bonté est désignée comme existant "depuis les jours d'autrefois" (mimé kédem - Mikha 7,20).
Mais lorsque le peuple juif, par ses bonnes actions, éveille Sa bonté, Sa compassion et Sa générosité céleste, cette générosité est appelée "bonté du monde" ('hassdé olam - voir téhilim 89,2).
Il s'agit d'une bonté que D. accorde en raison de nos actes accomplis dans ce monde. Les actes des résidents de ce bas monde engendrent cette bonté. [voir Zohar 3:134b].
C'est ce que signifie la phrase "Tu es d'éternité" (méolam ata), qui se lit littéralement : "Tu es du monde". "Tu" = Ta bonté, est "du monde".
Le peuple juif, habitant du monde inférieur, suscite le flux de la bonté de D.
Cela explique mieux le verset "Ton trône fut établi à partir de ce moment-là".
En faisant confiance à Hachem pour qu'il accomplisse un miracle, le peuple juif a engendré cette bonté, qui s'est ensuite répandue dans le monde.
C'est ainsi que le verset continue : "Tu es du monde", ce qui traduit l'idée que la bonté de D. est suscitée par les actes des habitants de ce monde.
Nous, le peuple juif, par nos prières et nos bonnes actions, suscitons l'abondante compassion, la bonté, la générosité et les bénédictions de D., faisant en sorte que tout cela se manifeste dans tous les mondes.
Telle est Sa volonté : par nos bonnes actions, nous attirons Sa bonté dans tous les mondes.
Cela nécessite une explication, car notre capacité à accomplir la volonté de D. vient également de Lui. Comme le disent nos Sages : "Sans l'aide du Tout-Puissant, une personne ne serait pas capable de résister à son mauvais penchant" (guémara Soucca 52b).
Ainsi, tout ce que nous possédons vient de Lui. C'est de lui que dépend notre capacité à réaliser Sa volonté et à tirer parti de Sa bonté.
Si c'est le cas, pourquoi Hachem demande-t-il nos bonnes actions pour attirer Sa générosité et Sa bonté à travers elles? Tout ne dépend-il pas de lui?
Il nous aide à accomplir Sa volonté et à attirer Sa bonté dans tous les mondes ; c'est Lui qui accorde les faveurs, et tout vient de Lui.
Le Maggid de Mézéritch explique que cette situation est analogue à celle d'un père qui met son fils à l'épreuve en lui posant un problème. Bien que le fils ne puisse pas répondre seul à la question et que son père doive l'aider, le père est satisfait de la réponse de son fils, même si le fils lui-même, par sa propre intelligence, n'a pas pu résoudre le problème avant que son père ne l'aide.
Néanmoins, le père est satisfait et considère que son fils a saisi la question tout seul.
Il en va de même pour D., qui est notre Père. Bien que nos actes requièrent Son aide, ... que nous-mêmes serions incapables d'accomplir Sa volonté sans Son assistance, c'est pourtant Sa volonté que nos actes nous soient attribués (comme si tout le mérite nous revenait).
C'est-à-dire que nos actes attirent Son abondance et Sa bonté, et c'est Sa volonté que l'on considère que nous avons accompli cela. Telles sont les paroles de mon maître (le Maguid de Mézéritch).
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béchala'h 15,2]
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=> Bien que ce soit Hachem qui nous permette de Le servir (on ne peut pas vivre une seconde sans Lui), Il nous attribue néanmoins notre service, le mettant sur le compte de nos mérites.