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"Et sachez de votre faute, qu'elle vous trouvera" (Matot 32,23)

-> Le rav Eliyahou Dessler donne une explication très forte : "Après la mort, nous nous trouverons comme au milieu de notre passé."

Si, lors de notre séjour dans ce monde du libre arbitre et de l'action, nous sommes restés attachés à la Torah et aux mitsvot, notre être se maintiendra alors fermement lié à elles et à Celui qui nous en a fait dont [D.].
Cet état subsistera non pas comme ayant appartenu au passé révolu, mais il demeurera au présent.

Il en sera de même pour nos fautes : Nous aurons alors le sentiment de les perpétrer activement, tout en sachant le plus clairement possible ce que sont les mitsvot et les transgressions.
Il n'y a pas de châtiment plus terrible que celui-ci, et il n'existe pas de repentir plus douloureux.

Voilà ce que signifie : "Et sachez de votre faute qu'il vous trouvera."

Le véritable bonheur réside dans l'acceptation de ce que D. nous envoie.
[Tséma'h Tsédek]

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-> Certains ont la sagesse, d'autres la force, d'autres la richesse et d'autres la pauvreté.
Tout cela parce qu'Hachem voit ce dont chacun a besoin, et chaque personne a besoin spécifiquement de sa situation pour se rapprocher de Lui.
[Méor Enayim]

Le plus nous prenons conscience que notre aide ne peut venir que d'Hachem, qu'Il peut et veut tout nous donner, et plus nous disons à Hachem combien nous comptons sur Lui, alors le plus Il nous montrera à quel point Il se soucie de nous et nous assurera de Ses plus grandes bénédictions.
[rabbi 'Haïm Chmoulevitz]

"L'homme a 2 sortes de yeux : les yeux qui lui permettent d'observer et de définir la matérialité.
Tout celui qui ouvre ses "yeux matériels" ferme automatiquement ses "yeux spirituels" qui donnent accès à la sagesse.
Inversement, tout celui qui ferme ses yeux sur la matérialité, ouvre les yeux de la sagesse."
['Hatam Sofer - drachot חב דף שז]
ainsi, il nous apprend que la vue matérielle fait écran à la vue spirituelle qui provient de la pureté de l'intellect.

-> Le Torat Moché (Bamidbar 8) explique la raison pour laquelle nous avons l'habitude de fermer nos yeux lorsque nous récitons le premier verset du Shéma Israël :
"Si l'homme souhaite unir sa pensée avec le Ciel lors de la récitation du premier verset du Shéma Israël, il doit fermer ses yeux car chaque homme possède dans son cerveau des yeux spirituels qui lui permettent d'accéder à des visions élevées, spirituelles et saintes.
Cependant nos yeux conçus de matière font séparation et empêchent l'accès à la sainteté.
J'ai déjà évoqué une allusion qui va dans ce sens d'après le verset : "La nuit est lumineuse comme le jour, l'obscurité est clarté" (Téhilim 139,12) = c'est-à-dire qu'à chaque fois que l'homme ferme ses yeux matériels pour être dans l'obscurité, il ajoute de la vision à ses yeux spirituels car les yeux matériels font écran à l'attachement de l'homme à son Créateur."

-> Le Réchit 'Hokhma (chaar hakédoucha 8,46) enseigne au nom de son maître rabbi Moché Kordovéro le concept que nous venons de soulever et précise que la fermeture des yeux physiques permet d'augmenter notre kavana grâce (intention) à nos yeux spirituels :
"Mon maître a écrit au sujet du verset : "Vous ne vous égarerez pas à la suite de votre cœur et de vos yeux" (Chéla'h Lé'ha 15,39) = tout ce qui pénètre notre regard est matériel. Ainsi, l'homme devra fermer ses yeux au moment de la prière car lorsque la vue ferme l'accès à la matérialité, l'homme visualise par sa pensée et accède ainsi à la spiritualité.
Ce verset parle donc du cœur et des yeux spirituels.

Nous comprenons mieux dès lors le passage de la prière du matin de Shabbat, Nichmat kol 'Haï : "vé'hol ayin lé'ha titspé" = "tout oeil doit espérer en Toi".
L'œil n'a pas été créé pour espérer dans des choses matérielles mais pour être comme l'œil des prophètes qui espéraient toujours avoir une vision du Char Céleste et accéder à des visions des mondes supérieurs.
Et ceci ne peut être accessible seulement lorsque nous fermons nos yeux à la matérialité. Ainsi, nous protégeons nos yeux de toute chose qui pourrait les endommager et c'est la raison pour laquelle on surnommait les premiers 'hassidim: "פקיחי עיינין" que je pourrais traduire par "les visionnaires".
Nous les retrouvons désignés à plusieurs reprises dans le Zohar car ils purifiaient leur regard convenablement au point il n'y avait plus aucun écran entre eux et la sainteté."

"ki ayin bé'ayin yir'ou béchouv Hachem tsion" (ils voient, de leurs propres yeux, Hachem rentrer dans Sion - Yéchayahou 52,8)

-> [A la différence du monde non-juif environnant,] nous n'avons pas uniquement 2 yeux, mais nous avons aussi : "ayin bé'ayin" = un œil qui est dans l'œil = nous pouvons voir les choses de l'extérieur, mais aussi de l'intérieur.

Le terme : "Shéma" (שמע) est l'acronyme de : "séou marom éné'hem" (שְׂאוּ מָרוֹם עֵינֵיכֶם - Yéchayahou 40,26) = levez vos yeux au Ciel.
Le Shéma est ce moment central de la journée de tout juif, où l'on se couvre les yeux de voir le monde avec nos yeux extérieurs, et où l'on se concentre sur notre vision intérieure du monde (Hachem é’had).
[d'après le rav Moché Weinberger]

[Plutôt que de descendre nos yeux vers notre nombril (notre égo), nous les levons vers le Ciel, vers la fierté d'être juif(ve) et d'avoir l'honneur de faire de grandes choses dans notre vie.]

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[en hébreu, le mot "vie" est au pluriel = 'haïm = car un juif, à chaque instant, réalise des actions dans ce monde, qui ont aussi un impact dans l'autre monde.
Parfois, un moment de douleur ici, permet de construire une éternité sublime. ]

Nous devons accepter d'un cœur entier la Torah et la foi. C'est seulement par la suite que nous pourrons commencer à rechercher l'essence de la notion d'absolu, d'unité, les raisons des commandements ...
Et heureux celui qui agit ainsi! Il devra agir comme s'il avait reçu un ordre, et lorsqu'il rencontrera des difficultés parce qu'une multitude de questions l'envahissent, sa foi ne sera pas ébranlée par cela et il comprendra que ses questions proviennent du fait qu'il n'a pas encore atteint la Vérité et il approfondira encore davantage ses recherches. Peut-être aura-t-il le mérite de trouver des réponses.
['Hatam Sofer - Torat Moché - Chémot]

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-> Le Roi Shlomo écrit : "D. créa l'homme bon et l'homme fait des calculs" (Kohélet 7,29).
Adam Harichon tomba dans la faute après 'le "calcul" que fit 'Hava au sujet de l'arbre de la connaissance. Caïn fit des calculs pour dominer la terre, 'Ham fit des calculs pour hériter de la terre ...
Tout celui qui fait des calculs échouera.
La toute première création qui fit un calcul fut le serpent originel qui fit fauter 'Hava en l'entrainant dans les méandres d'une réflexion intellectuelle qui allait à l'encontre de la simple foi.
D'ailleurs, nous retrouvons l'essence même du calcul à l'intérieur du serpent originel. En effet, nous retrouvons dans le mot : calcul ('hechbon - חשבן), le mot ב-נחש (béNa'hach) qui signifie "dans le serpent".
La majorité des calculs sont du côté de l'impureté et même les Justes peuvent se tromper en faisant des calculs, comme le fit le roi 'Hizkiyahou. ]
Le remède au calcul est la simple foi qui est une véritable arme et non une faiblesse.

-> Par sa simple foi (tamim), l'homme doit toujours avoir en tête la réalité d'Hachem et que sa Torah provient des mondes supérieurs (infinis), et ensuite seulement, il pourra commencer ses investigations.

-> de même, ainsi, le meilleur remède à nos épreuves réside dans notre acceptation, dans notre joie (par bita'hon en Hachem), malgré les difficultés, nos incompréhensions sur ce qui se passe dans notre vie.
Moins on essaie de tout comprendre, en étant simple (tamim) dans notre certitude que cela ne provient que d'Hachem pour notre bien ultime (on le comprendra dans le monde à Venir de vérité), alors le plus on s'évite bien des galères dans la vie.

Notre relation avec la matérialité & impact sur notre mort

+ Notre relation avec la matérialité & impact sur notre mort :

-> Le roi Shlomo dit au sujet de la mort de l'homme : "La poussière retourne à la terre, redevenant ce qu'elle était, et l'esprit [l'âme] retourne auprès de D. qui l'a donné." (Kohélet 12,7)

-> Le Akédat Its'hak commente :
La finalité de la venue de l'homme sur terre est atteinte lorsque ses deux entités (âme et corps) se séparent complètement sans qu'il ne reste la moindre partie de l'un chez l'autre ...
C'est le sens des paroles du roi Shlomo : la séparation doit s'opérer sans qu'aucune partie de matérialité ne soit rattachée à l'âme ... Il pourra alors retourner à la poussière de la terre lorsque le corps ne détiendra plus de partie du néfech. "Et l'esprit retourne auprès de D. Qui l'a donné"
Comme nous l'ont expliqué les Sages, nous devons rendre l'âme comme elle nous a été donnée, c'est-à dire en état de pureté. (guémara Shabbath 152b)

Parfois, la séparation est particulièrement difficile pour certains hommes car leur néfech a un grand penchant pour la matérialité.
En effet, après s'être affairé durant toute une vie dans la recherche d'une matérialité grandissante, le néfech s'y attache au point qu'il ressent un amour ardent pour cette dernière durant son passage sur terre, et cet attachement ne disparaît pas après la mort.
La force du corps provient du Satan qui est le mauvais penchant qui l'accompagne et le domine. Ainsi, un esprit d'impureté se trouve chez les morts et c'est le sens des paroles de nos Sages (guémara Béra'hot 8a) qui nous enseignent qu'il est aussi difficile pour le néfech des réchaïm de sortir du corps que de retirer une pelote de laine enchevêtrée dans des ronces.
Car le retour à la terre ne peut s'achever s'il reste encore des forces d'impureté dans le corps, et c'est la raison pour laquelle l'âme monte et redescend vers le corps durant 12 mois.

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1°/ Chez ceux accordant beaucoup d'importance à la matérialité :

-> Le Akédat Its'hak explique en d'autres termes, que les hommes qui ne se sont pas affairés à la spiritualité [pendant leur temps disponible] à travers l'étude de la Torah et le service divin, mais qui se sont seulement préoccupés de la matérialité en poursuivant les futilités de ce monde, lorsqu'arrive le jour de la mort, ils voient leur âme se séparer de leur corps avec difficulté et ce processus est comparable à une pelote de laine qui est enchevêtrée dans des ronces où il est extrêmement difficile de l'en extraire. (Béra'hot 8a)
Cela nécessite forcément de déchirer une partie de la laine jusqu'à en retirer toutes les ronces. Il en est de même pour l'âme qui se sépare du corps et c'est le sens des souffrances endurées jusqu'à ce que la séparation soit intégrale dans la mort.

La source de cet enseignement se trouve dans le guémara (Shabbath 152a), comme il est écrit : "Durant les 12 premiers mois après la mort de l'homme, son corps est encore existant et sa néchama (âme) monte et descend. Cependant après 12 mois, le corps de l'homme se désintègre ... Sa néchama monte et ne redescend plus".
Ainsi le Akédat Its'hak explique que l'âme qui est encore attachée à la matérialité du corps, connaît de grandes difficultés à s'en séparer complètement. Elle monte et descend pour tenter de s'unir de nouveau avec le corps durant une période de 12 mois.

Nous pouvons également y ajouter les paroles du Zohar (Vayé'hi 217b) qui y voit la punition du kaf hakéla (douleur suivant la mort) : "Malheur à cette âme qui va être propulsée comme la pierre d'une fronde, comme il est écrit : "Et l'âme de ton ennemi, il la lancera avec la fronde" (Chmouël I 25,29)."

[ainsi, à travers ces paroles, nous pouvons expliquer que l'âme ne trouve pas de repos à cause de son enchevêtrement dans la matérialité. Ainsi, durant 12 mois, elle monte et elle descend étant catapultée d'un monde à l'autre.]

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2°/

-> Le Ohr ha'Haïm (Bé'houkotaï) enseigne :
"Hachem n'a pas créé Adam pour qu'il s'installe dans le monde et en jouisse tant qu'il ne faute pas, car s'il en était ainsi, il n'y aurait pas d'élévation possible pour l'homme. Au contraire, il chuterait spirituellement puisque le but à atteindre est le monde à venir.
Ce n'est qu'à cause de la faute qu'il dut se munir d'une enveloppe corporelle recouverte de peau dans ce monde-ci.
Lorsqu'un homme s'affaire à la Torah, il peut atteindre une telle force spirituelle qu'il ne ressent pas la douleur de la mort mais l'appréhende comme s'il devait juste passer d'un endroit à un autre.
Ainsi, de nombreux Justes (tsadikim) n'ont pas ressenti la souffrance de cette séparation, et c'est d'ailleurs le sens du verset : "Doux est le sommeil du travailleur" (Kohélet 5,11), car celui qui sert Hachem s'endormira par une mort douce.
Nous pouvons constater qu'Eliyahou Hanavi, par le mérite de sa Torah, atteignit un tel niveau spirituel qu'il n'a pas connu la mort."

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3°/ L'exemple exceptionnel d'Eliyahou haNavi :

-> Il ressort des explications du Ohr ha'haïm haKadoch qu'Eliyahou haNavi eut le mérite de vivre dans les deux mondes comme un homme qui monte à l'étage de sa demeure.

-> Rabbi Chimon Bar Yo'haï dans le Zohar (Vayakel 197a) enseigne :
Il est écrit : "Eliyahou monta au Ciel dans un tourbillon"(Méla'him II 2,11).
Comment Eliyahou haNavi a-t-il pu monter au Ciel avec son corps? Les mondes supérieurs ne supportent pas la matérialité, même si cette dernière est seulement de la taille d'un grain de moutarde.
Rabbi Chimon Bar Yo'haï répond que lorsqu'Eliyahou haNavi est monté dans le Ciel, il s'est démuni de son enveloppe corporelle conçue de matière et l'entreposa dans un endroit spécial qui se trouve entre la terre et le Ciel. Puis, il s'est revêtu d'une enveloppe spirituelle qui lui permit de monter dans le Ciel avec les anges.
Et lorsqu'il redescendait dans le monde ici-bas, étant l'émissaire du Maître de l'univers, il enlevait son enveloppe spirituelle et mettait de nouveau son enveloppe corporelle qui était complètement épurée, puis redescendait parmi les hommes.

=> Il ressort clairement qu'Eliyahou haNavi avait la capacité de vivre dans les deux mondes et si ce n'était à cause de la faute commise avec l'arbre de la connaissance, Adam Harichon aurait également vécu dans les deux mondes, comme un homme qui vit dans une demeure à deux étages.
Il ressort de cet enseignement que si Adam Harichon n'avait pas fauté, l'âme aurait eu la capacité de se séparer très facilement de son corps, même durant son vivant, comme on enlève un cheveu d'un bol de lait. (guémara Béra'hot 8a)
Lorsque l'homme s'attache à la Torah fermement durant son vivant, son âme quitte son corps au moment de la mort sans souffrance.

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-> b'h, également sur ce sujet : https://todahm.com/2021/09/09/32648

"Yaakov demanda la miséricorde pour que son nom ne soit pas mentionné dans la dispute de Kora'h. En effet, l'essence même de Yaakov étant la Vérité (titèn émet léYaakov - Mikha 7,20), il voulut protéger ce trésor qu'il transmit à tous les Bné Israël.
Ainsi, il pria pour que cette essence ne soit jamais endommagée et c'est la raison pour laquelle les Sages nous ont enseigné : "Bien que les Bné d'Israël aient pu fauter, tout Israël a une part dans le monde futur" (guémara Sanhédrin 44a).
Cela signifie que même lorsqu'un homme faute, cette essence de vérité se retire de lui pour ne pas être endommagée car l'homme ne peut pas fauter tant qu'il est épris de vérité, et mon Maître m'a expliqué que la vérité est un accomplissement perpétuel qui ne s'associe qu'avec le bien et non avec le mal."
[Sfat Emet - Kora'h 5648]

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[ "Un homme ne peut fauter que si un esprit de folie pénètre en lui" (guémara Sotah 3a)]

Toute la construction du peuple juif repose sur le combat contre le désespoir.
En effet, Avraham notre patriarche âgé de 100 ans et son épouse Sarah notre matriarche étaient stériles. Ils auraient dû succomber au désespoir face à l'idée d'avoir une descendance.
Cependant, ils ne perdirent jamais espoir et grâce à leur foi inébranlable, ils méritèrent de donner naissance à Its'hak et à toute sa postérité.
[ rabbi Tsadok haCohen - Divré Sofrim - ot 16]

Rabbi Yéhouda enseigne : Heureux est la part de celui qui mérite de résider en Terre Sainte car tout celui qui a ce mérite peut attirer la rosée du Ciel sur la terre et par conséquent, s'unir durant son vivant à la sainteté de la terre. Il méritera également par la suite de s'unir à la Terre Sainte des mondes supérieurs.
[Zohar (המתורגם) - A'haré Mot 72b]

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-> Le Réchit 'Hokhma (téchouva 6,51) écrit que la prophétie ne se trouve qu'en terre d'Israël car celle-ci a un niveau d'élévation bien plus grand que les autres terres, comme il est écrit: "Les yeux d'Hachem ton D. sont dessus" (Ekev 11,12).
Ainsi, il est rapporté dans le midrach que Rabbi Yossi ben 'Halafta dit à son fils Rabbi Ichmaël : tu souhaites voir la Présence Divine dans ce monde ici-bas? Affaire-toi à étudier la Torah en terre d'Israël!