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Mois d’Av – La sublime influence de Aharon haCohen = développer notre conscience de l’énorme amour d’Hachem pour chaque juif

+++ Mois d'Av - La sublime influence de Aharon haCohen = développer notre conscience de l'énorme amour d'Hachem pour chaque juif :

-> La Torah (Massé 33,38) nous dit qu'Aharon haCohen est mort le premier jour du 5e mois, qui est Roch 'Hodech Av.
Les séfarim hakédochim expliquent que tout ce qui se produit à Rosh 'Hodech a un effet sur le mois entier. Par conséquent, les forces (ko'hot) d'Aharon haCohen influencent tout le mois d'Av.

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+ Ressentir l'amour d'Hachem :

-> La Michna (Pirké Avot 1,12) enseigne que la force d'Aharon haCohen consistait à rapprocher les gens de la Torah.
Il aidait les gens à ressentir l'amour d'Hachem pour eux, ce qui les ramenait à la Torah. Lorsque Aharon voyait un juif qui ne se sentait pas aimé par Hachem, il lui parlait, l'enseignait et l'influençait jusqu'à ce qu'un sentiment d'amour brûle en lui.

Le midrach raconte qu'Hachem a promis à Aharon une mitsva spéciale qui durerait toujours. Cette mitsva est l'allumage de la Ménorah. Comment cette mitsva peut-elle durer éternellement?
Parce qu'elle contient l'âme d'Aharon haCohen, qui continue d'allumer un feu dans l'âme de toutes les générations futures lorsqu'elles ressentent le grand amour qu'Hachem, notre Père, a pour nous.
Cette lumière d'Aharon brûle le plus fort pendant le mois d'Av.
Le nom du mois, Av, signifie "père", ce qui nous rappelle que l'une des principales avodot de ce mois est de se concentrer sur le sentiment du grand amour que notre Père céleste a pour nous, comme un père aime son enfant.

Lorsque les juifs étaient dans le désert, ils étaient protégés par les Nuées de Gloire. Ces Nuées leur ont été donnés par le mérite d'Aharon haCohen. À la mort d'Aharon, les juifs ont perdu la protection de ces Nuées, car sans le mérite d'Aharon, ils n'en étaient plus dignes.
Les Nuées de Gloire (Anané haKavod), qui nous entourent de la protection d'Hachem, représentent Hachem qui nous étreint.
Ce signe d'amour a été donné par le mérite d'Aharon, car c'est lui qui a inculqué cet amour au peuple juif.

Les saints séfarim enseignent que les 22 jours de bein hamétsarim (du 17 tamouz au 9 av compris) correspondent aux 22 jours qui s'écoulent entre Roch Hachana et Chémini Atséret.
Sur la base de ce parallèle, les 8 derniers jours des 3 semaines, du 2 Av au 9 Av, correspondent aux 8 jours de Souccot.
Souccot est la fête des Nuées de Gloire (une raison d'être dans une Soucca) et c'est la fête qui représente le mieux le grand amour d'Hachem pour le peuple juif (nos Sages disent que dans la Soucca on est dans les bras d'Hachem, comme on l'était avec les Nuées de Gloire dans le désert).
De même, pendant le mois d'Av, à l'heure la plus difficile, Son amour rayonne sur nous.
Pendant le mois d'Av, tout comme pendant Souccot, il nous incombe de nous de faire des efforts pour apprécier et ressentir l'amour qu'Hachem a pour nous.

Nous savons que les explorateurs (méraglim) ont causé des larmes de désolation au peuple juif la nuit du 9 Av en semant dans le cœur des juifs un sentiment d'abandon de la part d'Hachem.
Les méraglim ont péché parce qu'ils n'ont pas ressenti l'amour d'Hachem.
Ils ont dit : "C'est en nous haïssant qu'Hachem nous a fait sortir d'Egypte" (Devarim 1,27) = ce manque de sentiment était la cause première de leur faute, ce qui a poussé Hachem à faire le vœu qu'ils aient une véritable raison de pleurer à l'avenir. Cela fait référence à la destruction du Temple le jour du 9 Av.

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+ La clé de la Délivrance :

-> C'est pourquoi le Baal Chem Tov a enseigné que si l'on se concentre intensément, matin et soir, en prononçant les bénédictions de Ahava Rabbah et Ahavat Olam, qui traitent de l'amour d'Hachem pour le peuple juif, on contribue à apporter le géoula (Délivrance), à la fois une guéoula personnelle et la guéoula du peuple juif.
La clé de la Délivrance se trouve dans ces bénédictions.
Dans la prière du matin nous disons :
- "aavat olam aavtanou" (Tu nous aimes d'un amour éternel) ou une autre version est : "aava rabba aavtanou" (Tu nous aimes d'un amour puissant) ;
- " 'hemla guédola vitéra 'hamlta alénou" (Tu es extrêmement bienveillant à notre égard) ;
- "avinou av ara'haman" (Notre Père, le Père compatissant) ...
- la bénédiction se termine par : "abo'her béamo Israël béaava" (Qui choisit Sa nation Israël avec amour).
Il est écrit au présent "abo'her (Qui choisit Sa nation Israël), parce que ce n'est pas un choix qui a été fait il y a seulement des milliers d'années ; c'est un choix constant qu'Hachem continue de faire.

Dans la prière du soir nous disons :
- "véaavaté'ha al tassir miménou léolamim" (et ne détourne pas Ton amour de nous pour toujours), ce qui est un appel qui signifie que non seulement Hachem devra toujours nous aimer, mais que nous devrions également ressentir Son amour.
- "ohév amo Israël" (Qui aime Sa nation Israël).

Ces bénédictions saintes et pures ont le pouvoir d'allumer un feu en nous.
Mais cela demande un effort de notre part. Nous devons y consacrer la réflexion et la concentration nécessaires, jusqu'à ce que la flamme qu'elles cachent prenne feu dans nos âmes.

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+ Aimer Hachem et ressentir Sa douleur :

-> Le fait de ressentir cet amour d'Hachem suscite un aspect supplémentaire.
Lorsque l'on ressent véritablement l'amour d'Hachem, on commence à lui rendre ce sentiment. Et lorsque l'on ressent de l'amour pour Hachem, on est capable d'accomplir ces paroles de nos Sages : il est du devoir de chaque juif de ressentir la douleur de la Ché'hina en exil.
L'idée qu'Hachem a rejoint Son peuple en exil et qu'il erre avec nous est une raison suffisante pour pleurer et se lamenter.

Dans les générations précédentes, même les soi-disant "juifs simples" ressentaient cela fortement et pleuraient et souffraient beaucoup parce qu'ils ressentaient la douleur d'Hachem.
Mais notre génération a beaucoup de mal à ressentir cette douleur.
Les saints séfarim nous disent que les personnes de la génération précédant l'arrivée de Machia'h auront un "cœur de pierre". Ils ne sauront pas comment ressentir spirituellement avec leur cœur.

Ces sentiments de tristesse face à la douleur de la Ché'hina dans l'exil semblent être au-delà de notre génération. Nous sommes comme un petit enfant qui ne comprend pas les difficultés que traversent ses parents.
Néanmoins, nos grands maîtres ont révélé que la volonté d'Hachem est que nous essayions d'atteindre au moins un niveau minimum de sentiments de tristesse, une certaine appréciation de la douleur que la Ché'hina subit en exil. En particulier en ces jours de Bein haMétsarim, Hachem souhaite que nous nous efforcions de développer ces sentiments.

Nous devons essayer de reconnaître qu'Hachem nous aime d'un amour tout-puissant et que son souhait est que nous n'ayons que ce qu'il y a de mieux, tant sur le plan physique que spirituel.
C'est ainsi que nous pouvons commencer, à un petit niveau, à ressentir la même chose pour Hachem.
Nous pourrons alors vraiment ressentir la tristesse qu'Hachem ne réalise pas Son désir ultime, qui est de voir le peuple juif devenir digne de voir machia'h nous ramener tous en terre d'Israël, et de reconstruire le Temple, afin que la Ché'hina puisse à nouveau habiter parmi nous.
[rav Tsvi Méïr Zilberberg]

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+ Miracle au Temple = Hachem m'aime! :

-> Pendant la prière, le Beis Temple était tellement bondé que certaines personnes ne touchaient même pas le sol ; c'était comme si elles flottaient dans l'air.
Malgré la foule immense, au moment de prier la Amida, miracle des miracles, chaque personne avait son propre ses propres quatre coudées (environ 2 mètres).
Chaque personne était seule avec Hachem.

Les gens se demandaient : "Pour moi! Hachem fait un miracle pour moi! Je n'ai rien de spécial. Les grandes personnes de la génération méritent des miracles. Mais en ce qui me concerne? Je ne suis qu'un simple juif qui vient d'une petite ferme. Est-ce qu'Hachem ferait un miracle pour moi?"

Oui, Hachem fait un miracle pour chaque juif! Il y avait un miracle pour chaque juif dans le Temple.
Le verset dit : "édout Israël" (témoin d'Israël - Téhilim 122,4).
Le Malbim explique cela par le fait que se tenir dans le Temple était un témoignage de l'importance individuelle de chaque personne.
Cela aidait chaque juif à réaliser ce qu'il était capable d'accomplir [, toute l'importance et l'amour qu'il a aux yeux d'Hachem].
[rav Yaakov Landau]

[ainsi prendre le deuil de la disparition du Temple, c'est réaliser qu'il était un lieu témoignant concrétement de l'amour infini d'Hachem pour chaque juif. ]

9 Av – Hachem souffre de nous avoir éloignés de Lui

+ 9 Av - Hachem souffre de nous avoir éloignés de Lui :

-> Que manque-t-il exactement à Hachem depuis la destruction du Temple?
Le Temple était le lieu de résidence d'Hachem dans ce monde. Le Temple était l'endroit où Hachem se réjouissait avec nous, Sa nation élue.
[...]
Qu'est-ce que cela signifie pour nous?
Nous devons nous rappeler que nous sommes les enfants d'Hachem. Ferions-nous intentionnellement de la peine à nos parents? Comment se sentirait un fils s'il apprenait que son père a été chassé de chez lui et laissé dans la rue, sans nourriture ni abri? Ne ferait-il pas tout ce qui est en son pouvoir pour aider à améliorer la situation? Combien plus grave serait la situation si le fils était lui-même à l'origine du malheur de son père! Le fils ne serait-il pas accablé de chagrin?

Nous sommes les enfants d'Hachem, comme le dit le verset : "Vous êtes les enfants d'Hachem, votre D." (Réé14,1). Nous devons ressentir le souffrance de la Présence Divine (Ché'hina) et le chagrin d'un fils qui sait que la douleur de son père vient de ses propres actions, car ce sont nos fautes qui ont détruit le Temple et envoyé la Ché'hina en exil.
Au cours des 3 semaines qui séparent le 17 tamouz au 9 av, nous devons concentrer nos pensées sur la souffrance de la Ché'hina dans son état d'exil.
[...]

Avant d'abuser des plaisirs de ce monde, nous devons prendre du recul et réaliser que si la Présence Divine est en exil, nous ne devrions pas nous amuser au maximum.
Nous devons également comprendre que l'accomplissement du commandement de désirer le machia'h ne consiste pas seulement à nous débarrasser de nos souffrances personnelles.
Nous devrions aspirer à ce que la souffrance de la Ché'hina prenne fin, comme nous le disons dans la Amida : "car en Ton salut/délivrance (celui d'Hachem, pas le nôtre), nous espérons chaque jour" (ki lichouaté'ha kivinou kol ayom).

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+ Nous sommes si éloignés de notre papa Hachem :

-> Une autre cause de la souffrance de la Présence Divine est que le peuple juif, les enfants d'Hachem, se sont tellement éloignés de notre Père.
Nos mitsvot et nos bonnes actions sont souvent accomplies avec de mauvaises intentions, comme celle de recevoir une récompense.
Nous devrions faire les mitsvot simplement pour donner à Hachem le plaisir d'accomplir Sa volonté.
Parfois, les gens font même les mitzvos à contrecœur et sans enthousiasme, comme s'il s'agissait d'une sorte de punition. Nous n'apprécions pas le fait que les mitsvot sont données pour notre bien.
Cette attitude découle de l'énorme éloignement qui nous sépare d'Hachem. Cette rupture nous empêche de ressentir Son puissant amour pour nous et de réaliser que tout ce qu'Il fait pour nous est pour notre bien.
Cette distance [que nous Ses enfants adorés] avons avec Lui cause une grande douleur à Hachem.
Et la pire souffrance pour la Ché'hina est lorsqu'une personne transgresse une mitsva parce qu'elle ne ressent pas l'amour d'Hachem.
[Hachem est parfaitement parfait, Il n'a besoin de rien. Les mitsvot ne sont que des moyens afin de pouvoir nous lier davantage spirituellement avec Lui. ]
[...]

Notre âme a parcouru une distance si grande [pour venir dans ce monde depuis le Trône Divin] ; nous sommes si loin de notre Père céleste.
Nous devons travailler sur nous-mêmes pour minimiser notre concentration sur la matérialité et augmenter notre concentration sur le spirituel afin de combler le fossé entre Lui et nous, pour que Sa Présence soit avec nous et dans nos maisons. [car Hachem nous aime tellement, et Il souffre de nous voir loin de Lui. Le Temple représente le lieu sur terre où Hachem s'unissait, se réjouissait, avec Ses enfants bien aimés, et donc son absence est un deuil, une perte, une souffrance énorme.]
[rav Gamliel Rabinovitz]

Ne pas dire le Nom d’Hachem en vain

+ Ne pas dire le Nom d'Hachem en vain :

-> Le 3e Commandement : " Tu n'invoqueras pas le Nom d'Hachem ton D. en vain" (lo tissa ét chem Hachem Eloké'ha lachav - Yitro 20,7) est plus qu'une injonction évidente contre le fait de jurer faussement ou d'utiliser le nom d'Hachem de manière inappropriée.
Il s'agit également d'un appel fervent à ne pas abuser de notre potentiel, symbolisé par le Nom divin qui est ancré dans chaque âme juive.
Ne pas s'élever vers les hauteurs spirituelles qui sont à notre portée équivaut à abuser de l'esprit Divin qui est en nous. Ignorer notre étincelle céleste, c'est la porter en vain.

Ainsi, la conclusion de ce verset : "car Hachem n'absoudra [littéralement, ne purifiera] personne qui prend Son Nom en vain", peut être considérée comme un avertissement : même si Hachem aide ceux qui souhaitent se purifier [comme l'ont dit les Sages (Shabbath 104a) : quelqu'un qui souhaite se purifier recevra l'aide divine], cela ne s'applique pas à ceux qui gâchent leur potentiel.
[Sfat Emet - Shavouot 5636]

[ainsi, le 3e Commandement = ne gâche pas tes potentialités internes!  (tous juifs a des potentialités Divines, de part la partie Divine (âme) en lui)]

+ Le mot hébreu pour la "vie" est : 'haïm (חיים), qui est un pluriel.
C'est parce que nous vivons dans 2 mondes, puisque chaque action que nous faisons dans ce monde affecte l'autre monde.

Lorsque l'on quitte ce monde, seules la Torah et les bonnes actions (maasim tovim) nous accompagnent (Pirké Avot 6,9). C'est ce à quoi fait allusion le mot "mét" (מת), qui est un acronyme de maasim tovim et de Torah.
Le mot mét (la mort) nous rappelle donc que nous devons vivre dans un but supérieur.
[rav Yéhochoua Alt]

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-> b'h, issu du dvar Torah : https://todahm.com/2022/09/28/37251

Inviter Hachem à notre étude de Torah

+ Inviter Hachem à notre étude de Torah :

-> Celui qui s'engage uniquement dans l'étude de la Torah (et non dans le 'hessed) est comme quelqu'un qui n'a pas de D. [kol aossek baTorah bilvad, domé kémi chéén lo Elokaï - guémara Avoda Zara 17b]
Cela peut être compris comme faisant référence à quelqu'un qui s'engage dans la Torah seul (bilvad), sans attachement (dvékout) et sans conscience d'Hachem. C'est comme quelqu'un qui n'a pas de D.

Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 4:6,7) écrit qu'avant d'apprendre, il faut avoir l'intention de s'attacher à Hachem.

Même au milieu de l'apprentissage, on peut s'arrêter un peu pour penser à la crainte d'Hachem et ce n'est pas considéré comme une perte de temps (bitoul Torah), car cela permet à la Torah de rester près de soi.

La guemara ('Haguiga 9b nous dit qu'il n'y a pas de comparaison entre quelqu'un qui apprend un sujet de Torah 100 fois et quelqu'un qui l'apprend : méa véé'had (101 fois).
Une autre signification est qu'il n'y a pas de comparaison entre celui qui apprend un sujet 100 fois et celui qui l'apprend 100 fois avec le é'had (Hachem).

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-> On a vu que nous devons développer notre conscience que Hachem est à nos côtés pendant notre étude. Cela est une réalité comme l'enseigne le rav Yaakov Adès :
Depuis la destruction du Temple, les juifs ont été exilés, la Providence erre (il s'agit d'une parabole), et il ne reste plus que la Torah.
Lorsque les juifs s'y adonnent , ils deviennent un sanctuaire en miniature où elle peut se réfugier et se reposer.
Cette idée illustre l'affirmation de nos Sages (guémara Béra'hot 8a) : "Depuis la destruction du Temple, il ne reste plus à Hachem dans ce monde que les 4 coudées du domaine de la loi".

Nos Sages ont également dit : "D'où sait-on que même si une seule personne étudie la Torah, la Providence Divine réside avec elle? C'est parce qu'il est dit : 'En tout lieu où Je mentionnerai Mon Nom, Je viendrai vers toi et Je te bénirai'.
[en étudiant la Torah on permet que Hachem réside davantage en nous, et qu'Il nous bénisse!]
De plus, il est écrit dans le midrach (Michlé) : 'Car celui qui Me trouve a trouvé la vie : Hachem dit : Je Me trouve en tout lieu avec tout celui qui est plongé dans les paroles de la Torah, c'est pourquoi il est dit : 'Car celui qui Me trouve a trouvé la vie'."

Hachem ne punit pas les nations non-juives jusqu'à ce qu'elles aient atteint le quota complet de péchés, au-delà duquel Il ne fait plus preuve de miséricorde. C'est alors qu'Il les châtie, souvent en les anéantissant. D'anciens empires aussi puissants que l'Égypte, la Perse, la Grèce, Rome et Carthage ont disparu ou sont devenus sans importance.
Cependant, Hachem n'agit pas de la sorte avec Israël (voir Yirmiyahou 30,11). Le monde survit, qu'il y ait ou non un empire romain, mais le monde ne pourrait pas survivre sans Israël.
C'est pourquoi Hachem punit Israël au coup par coup afin qu'il ne soit jamais détruit.
[Sia'h Its'hak]

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-> Si un emprunteur a une dette énorme à payer, il peut être trop difficile pour lui de la régler en une seule fois. Au lieu de cela, le gentil créancier dit à l'emprunteur qu'il peut payer en plusieurs fois.
De la même manière, c'est ainsi qu'Hachem punit, petit à petit, car sinon, c'est trop pour nous. (voir Radak sur Téhilim 6,2)

On pense à tord que seules nos grandes souffrances/épreuves servent d'expiation, le reste est une sorte de naturalité propre à la vie :
La guémara (Arakhin 16b) détaille à quel point un petit ennui peut correspondre à la définition du terme "souffrance".
Rabbi El'azar dit que l'on peut affirmer que quelqu'un souffre lorsqu'il possède un vêtement tissé sur mesure, mais qui ne lui va pas parfaitement.
La guémara rétorque que le terme couvre des contrariétés encore plus petites que cela, comme par exemple : le fait de mettre sa chemise dans le mauvais sens de sorte qu'il faut la retirer pour l'enfiler de nouveau ou celui de mettre la main dans sa poche dans le but de sortir 3 pièces, mais de n'en avoir retiré que 2. La nécessité d'avoir à replonger la main dans sa poche pour s'emparer de la 3e pièce est qualifiée de "souffrance".

Le Maharcha (Shabbath 77b) émet l'idée qu'au lieu d'envoyer des souffrances de la taille d'un rocher, pouvant écraser un individu, Hachem broie cela en de tous petits cailloux (ex: douleurs supportables, petits contretemps/malheurs) qui finiront par obtenir le même résultat, tout en l'importunant le moins possible.

C'est pour cette raison que le Séfer ha'hinoukh (mitsva 311) explique que nous sommes jugés une fois par an, à Roch Hachana, afin que nos péchés ne s'accumulent pas au point de devenir trop importants.
De cette façon, nous sommes punis petit à petit et comme il est dit : "ohavo nifra miménou mé'at mé'at" (on recouvre la dette de celui qu'on aime/apprécie, petit à petit - guémara Avoda Zara 4a)
[le Séfer ha'hinoukh poursuit : c'est donc grâce à ce jour (de Roch Hachana) que le monde existe encore, et il est donc normal que ce jour soit un Yom Tov. ]

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-> Dans la Haggada de Pessa'h, nous disons : "véhi chéamda ... éla chébé'hol dor va'dor omdim alénou lé'haloténou" (à chaque génération, ils s'acharnent sur nous pour nous anéantir) = car c'est au fil du temps que nous avons reçu le châtiment, petit à petit.
[en apparence c'est un fait négatif de se dire qu'à chaque génération on nous attaque, persécute, mais en réalité cela témoigne que Hachem nous aime en permettant l'expiation de nos fautes petit à petit, génération après génération. C'est ainsi que ceux qui nous persécutent disparaissent, et que nous restons éternellement debout (et surtout davantage purs et remplis de mérites dans le monde à Venir)! ]
[rav Yéhochoua Alt]

La ville de ‘Hévron

+++ La ville de 'Hévron :

"Il vint jusqu'à 'Hevron" (Chéla'h Lé'ha 13,22)

-> Lorsque Kalev est venu à Hévron [à Méarat haMakhpéla] : "Il alla se prosterner sur les tombes des Patriarches. Il dit : Pères du monde, priez pour moi afin que je sois sauvé du mauvais conseil des autres explorateurs." (guémara Sota 34b).

-> Le Ramban ('Hayé Sarah 23,19) écrit que l'acquisition du Méarat haMakhpéla est écrite dans la Torah pour faire connaître le lieu de sépulture des Patriarches (Avot) puisque nous sommes obligés de l'honorer.
Le Min'hat Elazar (dans son shu"t 1:68) écrit qu'honorer les tsadikim et nos Patriarches consistent à aller prier sur leurs lieux de sépulture.

-> Rabbénou Bé'hayé ('Hayé Sarah 23:2) écrit à propos de Kiryat Arba, appelée aussi 'Hévron, que quiconque y est enterré est relié en haut, dans la ville d'Hachem, aux 4 camps de la Ché'hina ('Hevron, a pour racine 'hibour, qui signifie relier). Ce n'est pas pour rien que les Avos l'ont désiré.
De là, les âmes méritent d'être connectées à leur racine qui est le Kissé haKavod (le "Trône Divin de Gloire").

-> Le Zohar (Béréchit 38b) nous informe que les portes du Gan Eden se trouvent près de l'entrée du Méarat haMakhpéla.

-> Le Zohar (1;127a) nous enseigne que "l'entrée du paradis (Gan Eden)" correspond à la caverne de la Ma'hpéla, située à 'Hévron, et tous les êtres humains passent à travers cette caverne lorsqu'ils quittent ce monde.
Le Zohar fait également mention du fait qu'après qu'Avraham soit entré dans la caverne pour l'inspecter, il aperçut "une porte ouverte vers le paradis", et "de plus, il vit une lumière brillante qui éclairait la caverne".
[En hébreu, la racine à l'origine du mot 'Hévron, signifie : "joindre" ('hibour). C'est un lieu de jonction entre le Ciel et la terre. Il en ressort une notion de perception d'une lumière, et d'un lieu de passage entre 2 domaines (la terre et le Ciel). ]

-> Le Zohar (paracha Lé'h Lé'ha - p.81a) nous explique que le nom : 'Hevron vient du mot : 'Hibour, car dans la grotte de Makhpéla se trouve l'ouverture du Gan Éden, le monde d'ici-bas et le monde futur étant reliés.

-> Le Zohar ('Houkat 183a) nous dit que le lieu de l'enterrement de Moché et la caverne où sont enterrés Aharon et Myriam sont tous reliés.
Rabbi 'Haïm Vital (Hagahot 4) explique ces cavernes (où ils sont enterrés) sont liés entre eux, mais également avec Méarat haMakhpéla pour les relier aux Patriarches.

-> Le Mégalé Amoukot (Bé'houkotaï 25) rapporte que toutes nos prières montent par le Méarat haMakhpéla.

Nombreux sont ceux qui ont prié dans cet endroit spécial. Qui fut le premier à y prier?
Au-delà des odeurs spirituelles élevées qui s'y trouvent, Avraham a également vu une lumière émerger au milieu de la grotte. C'est là qu'il priait et c'est là qu'Hachem lui parlait. C'est pourquoi il désirait cet endroit.

-> Le midrach (Eikha Pessikhta Rabbati 24) raconte que Yirmiyahou y a prié au moment de la destruction du 1er Temple, lorsque les ennemis sont entrés dans le heichal et l'ont brûlé.

-> Plus tard dans l'histoire, nous avons une lettre du Rambam, dans laquelle il raconte qu'il est allé de Jérusalem à 'Hevron, où il a prié à la Méarat haMakhpéla. Il écrit que ces 2 jours (le 6 et le 9 mar'hechvan) : "j'ai fait le vœu que ce soit pour moi comme un Yom Tov avec prière, joie, nourriture et boisson." [rapporté dans le Séfer 'Harédim - mitsva hatéchouva - fin chap.3]

-> Le Bartenoura écrit dans une lettre :
"Je n'étais pas encore dans la ville sainte de Jérusalem car je suis allé à 'Hevron et j'y ai habité pendant de nombreux jours jusqu'à ce que le fait d'y vivre me soit tellement cher, presque plus que Jérusalem (kim'at yoter mi' Yérouchalayim)".
Il existe également une tradition selon laquelle l'enterrement à 'Hévron est préférable à celui de Jérusalem". [Darké Tsion - p. 52]

Dans une lettre que le Ramban (fin de son Torat haAdam) adresse à son fils, Rabbi Na'hman, il fait part de son projet de se rendre à 'Hevron pour prier là où les Avot sont enterrés et pour se faire une sépulture à proximité.

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"S'il te plaît, ne m'enterre pas en Egypte" (Vayé'hi 47,29)

Une des 3 explications de Rachi est : les morts ensevelis hors de la terre d'Israël "vivent" dans la souffrance des migrations souterraines.
[Ils sont obligés d'endurer la souffrance de rouler à travers des tunnels pour atteindre la terre d'Israël pour la résurrection des morts]

Par ailleurs, la guémara (Kétoubot 111b) enseigne qu'au moment de la résurrection des morts, les tsadikim vont jaillir et se lever à Jérusalem.

=> Quel est l'intérêt de l'enterrer à 'Hevron, si Yaakov devra quand même subir des souffrances pour atteindre Jérusalem?

-> Le Mérafsin Igri répond que ceux qui sont enterrés en dehors d'Israël devront rouler dans le sol jusqu'à atteindre Jérusalem, et là ils ressusciterons.
Par contre, ceux qui sont enterrés ailleurs qu'à Jérusalem, vont d'abord revenir à la vie là où ils sont enterrés, et ensuite ils pourront marcher normalement jusqu'à Jérusalem.
Cette cette première douleur (rouler dans le sol) que Yaakov voulait éviter.

-> Le Arizal écrit qu'il existe une cavité souterraine qui relit directement la grotte de Ma'hpéla ('Hebron) au Kotel. D'ailleurs, c'est par ce trajet que chaque veille de Shabbath, après le midi juif, nos Patriarches vont au Kotel.
On comprend mieux pourquoi, Yaakov ne s'est pas préoccupé d'être enterré à 'Hebron.

-> Le rav David Twerski (le premier Rabbi de Tolna) rapporte les paroles de nos Sages que si une personne est méritante, des anges Célestes vont amener sont cercueil jusqu'en terre d'Israël, au moment de la résurrection des morts, lui évitant ainsi les douleurs liées au déplacement.
De même, les anges vont retirer d'Israël ceux qui ne méritent absolument pas d'y être ressusciter.
C'est pourquoi, Yaakov a insisté pour être enterré en terre d'Israël, car dans son énorme humilité, il ne se considérait pas comme un tsadik, ne méritant pas que les anges viennent l'apporter en Israël.

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-> b'h, voir également la grandeur de nos tsadikim après leur mort : https://todahm.com/2020/07/20/14197-2

Les morts éprouvent du plaisir lorsque leurs proches se rendent sur leur tombe et qu'ils les sollicitent [d'intervenir auprès d'Hachem] ...
[ Sefer 'Hassidim - 710]

+ "béréchit bara Elokim ét hachamayim vé'éts haarets" = si la première chose que nous faisons dans notre journée est de penser qu'Hachem a créé le monde (qu'à chaque instant tout est recréé et n'existe que parce que D. le permet), alors "vé'haarets hayéta tohou vavohou" = nous n'accorderons pas trop d'importance aux vanités de ce monde.
[rabbi Henoch Alexander]

Aborder les souffrances avec un regard juif

+ Aborder les souffrances avec un regard juif :

-> Bien que nous devons parfois endurer des souffrances, nous devons toujours faire confiance à Hachem, comme il est dit : "ayez confiance en Lui (Hachem) en tout temps" (bit'hou bo bé'hol ét - Téhilim 62,9)

Lorsque quelqu'un a confiance en Hachem, il est capable de supporter la souffrance. C'est ainsi que le Baal Chem Tov interprète : "aloufénou messoubalim" (Téhilim 144,14) comme celui qui fait confiance au aloufo chel olam (Maître du monde), est capable de supporter la souffrance (messoubalim).
Nous avons besoin d'une émouna totale comme dans "kégamoul alaï imo" (Téhilim 131,2) = comme un enfant qui tète aux côtés de sa mère.
En ce sens, il est dit : "La émouna n'est pas de savoir ce que l'avenir réserve, mais de savoir qui réserve l'avenir".

-> La réaction d'un juif face à la souffrance et au malheur doit être différente de celle d'un non-juif.
En ce qui nous concerne, il est dit "achré aam : chéka'ha lo" (heureux sont les gens qui disent que c'est ainsi [que Hachem désire que les choses se passent, et l'humain ne peut en comprendre les raisons dans ce monde - Téhilim 144,15).
A l'inverse, des non-juifs où il est dit : "lama yomrou hagoyim : ayé?" (pourquoi cela se produit ainsi? Où est D.? - Téhilim 115,2).

-> Un juif doit tendre vers : "chiviti Hachem lénegdi tamid (Téhilim 16,8 = à l'image du roi David : placer constamment face à nous Hachem).
Une autre explication est que le terme "chiviti" est lié à chavé (égal, équivalent) puisque toutes les occurrences devraient être les mêmes pour nous, qu'elles apparaissent comme positives ou négatives.

Dans la kédoucha de moussaf de Shabbath, nous disons : "ou Elokénou, ou avinou" ) lorsque Hachem agit avec rigueur (comme semblent nous l'indiquer nos souffrances) qui est représenté par Son Nom Elokénou, cela prend racine de "avinou" (de notre Père miséricordieux).
De même, nous mettons la main sur nos yeux pendant le Shéma Israël : "Hachem Elokénou, Hachem é'had" = les 2 Attributs de Rigueur et de Miséricorde (Hachem et Elokénou) sont une seule même source (é'had), pour notre bien. [on met la main sur les yeux pour que l'apparence de ce monde ne nous soit pas trompeuse le temps de cette déclaration. ]

-> Le Smag (mitsvat assé 17) dit : "C'est une mitsva assé de reconnaître que tout ce qui nous arrive est pour le bien. J'ai enseigné cette mitsva publiquement ...
Si les choses ne sont pas bonnes pour nous, c'est une mitsva assé de penser que c'est pour notre bien".

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-> Le Shomer Emounim (maamar Hachgakha pratit - chap.6) nous dit que si nous réalisions à quel point c'est une bonté qu'Hachem nous envoie de la souffrance (yissurim) dans ce monde, nous danserions de la joie.
On peut comparer cela à des parents qui nettoient un enfant qui s'est souillé. L'enfant crie et pleure. Mais si l'enfant savait ce que fait sa mère, il l'embrasserait et la prendrait dans ses bras.

La souffrance peut être comparée à celle d'une personne malade qui prend un médicament amer pour la guérir. Cette douleur que le médecin fait subir au patient, avec le médicament amer, est certainement considérée comme bonne puisqu'elle donne la vie au patient.
De même, la souffrance a pour but de nous purifier de nos péchés afin de mériter éternellement un meilleur monde à Venir (olam haba).

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-> Endormi dans notre train-train quotidien, la souffrance peut rapprocher quelqu'un d'Hachem s'il reconnaît et appelle Hachem au milieu de sa douleur.
[ainsi, plus on se tourne spontanément vers D., moins Il peut avoir besoin de recourir à nous envoyer une souffrance pour nous faire se tourner vers Lui. ]