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Ô Jérusalem

+ Ô Jérusalem :

-> "Si je t'oublie, ô Jérusalem, que ma droite perde sa force. Que ma langue s'attache à mon palais si je ne me souviens pas de toi, si je ne place Jérusalem au sommet de toutes mes joies" (Téhilim 137,5-6)

-> Selon le midrach (Béréchit Rabba 56,10), le mot : "Yérouchalayim" (Jérusalem) est composé de 2 noms.
D'après la tradition, c'est à cet endroit qu'Avraham offrit son fils Its'hak en sacrifice à D.
Lorsque l'épreuve fut achevée, Avraham érigea un autel et nomma cet endroit : "Puisse D. être vu" (Yéraé), car la présence divine y était palpable, et en ce lieu, le cœur humain s'éveillait à la crainte de D.

Quant à Chèm, le fils de Noa'h, qui dirigea la ville sous le nom de Malkitsédék, il appela cet endroit : Chalèm, un lieu de rencontre où règnent la paix et la perfection.

=> D. accola les 2 noms : Yéraé + Chalèm = pour former : Yérouchalayim  [ce nom témoigne aussi qu'à l'image de D., qui a cumulé les 2 noms donnés, afin de ne vexer ni Avraham, ni Chèm, nous devons être prêt à faire des concessions afin de préserver la paix, ciment de la nation et génératrice de toutes les bénédictions divines].
En ce lieu de rencontre avec la présence divine, l'homme peut atteindre la paix et la perfection.

-> "Nos pieds s'arrêtent dans tes portiques, ô Jérusalem, toi qui es bâtie comme une ville d'une harmonieuse unité!
Car c'est là que montent les tribus de D. qui sont un témoignage pour Israël, afin de louer le Nom d'Hachem" (Téhilim 122,2-4)

=> Bien que très différentes, lorsque les tribus d'Israël se réunissaient à Jérusalem dans le but commun de louer le Nom de D., alors toutes leurs différences étaient effacées.
Elles ne firent plus qu'une.

-> "Jérusalem est la ville qui lie entre eux tous les juifs."
[guémara Yérouchalmi Baba Kama 7,7]

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-> "Va proclamer aux oreilles de Jérusalem ce qui suit : "Ainsi parle D. : Je te garde le souvenir de l'affection de ta jeunesse, de ton amour au temps de fiançailles, quant tu me suivais dans le désert, une région hostile". " (Yirmiyahou 2,2)

Le rav 'Haïm de Volozhin s'étonne de la référence faite de Jérusalem dans cette prophétie.
Depuis quand Jérusalem a-t-elle des oreilles?
A quel moment Jérusalem s'est-elle trouvée dans le désert?
Et pourquoi Yirmiyahou s'adresse-t-il uniquement à Jérusalem et non au reste du peuple juif?

Le Rav 'Haïm de Volozhin répond à sa propre question, en nous apprenant que Jérusalem est le nom donné au peuple juif lorsqu'il est uni dans sa quête de perfection.

Il nous explique que parallèlement à la Jérusalem terrestre, la Kabbala décit la Jérusalem céleste comme étant le : makom knéssiat itklalélout néchamot chél Klal Israël.

=> Ici-bas et dans les Hautes Sphères, Jérusalem est le nom donné à la force unificatrice existant au sein du peuple juif.

Lorsque nous pleurons Jérusalem, nous pleurons l'absence d'une telle force unificatrice au sein du peuple juif.

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"La Jérusalem à laquelle nous aspirons tant, et dont nous avons pleuré la perte pendant des milliers d'années, n'a rien à voir avec la terre et les édifices que nous languissons.
Ce que Jérusalem incarne, c'est le lien suprême avec D."

[Rav Mattitiahou Salomon]

Lorsque nous pleurons Jérusalem, nous exprimons au grand jour notre envie d'avoir une relation d'une extrême proximité avec D.
Que c'est dur de ne pas avoir un lien plus intense avec toi D. !

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+ Se tourner vers Jérusalem lors de nos prières :

-> "Lorsqu'un homme se lève pour prier, il doit tourner son visage en direction de la terre d'Israël.
Il doit également orienter son cœur vers Jérusalem, le saint Temple et le saint des Saints"
[Choul'han Aroukh - Ora'h 'Haïm 94,1]

-> "Même si cet homme ne peut tourner son visage dans cette direction, il doit s'imaginer se tenir dans le Temple de Jérusalem, dans le saint des Saints"
[la Michna Béroura]

La source de la michna béroura est (Mala'him I 8,48-49) :
"S'il revienne vers Toi de tout leur cœur et de toute leur âme dans le pays où leurs ennemis les détiennent, et qu'ils T'adressent leurs prières dans la direction du pays que Tu as donné à leurs pères, dans la direction de la ville que Tu as élue et de la Résidence que j'ai bâtie en Ton honneur.
Du haut du ciel, dans Ton auguste demeure, Tu entendras, Tu écouteras leur prière suppliante et Tu leur feras justice"

-> Le roi Salomon supplia D. d'accepter les prières prononcées au Temple de Jérusalem, et D. répondit (Mala'him I 9,3) :
"J'accueille ta prière et la supplication que tu M'as adressée : cette Résidence que tu as bâtie, je la sanctifie en y faisant régner mon Nom à jamais, en y dirigeant constamment Mes yeux et Ma pensée"

Le rav Mattitiahou Salomon fait remarquer que c'est l'une des rares occasions où D. précise spécifiquement qu'une prière a été acceptée.
D. a promis que Ses yeux et Son cœur accepteraient les prières s'élevant du Temple jusqu'au Ciel.
Il est ainsi important que toutes nos prières, où que nous nous trouvions, s'élèvent du Temple de Jérusalem vers les Cieux.

-> Le 'Hafets 'Haïm, dans son Séfer Ma'hané Israël, prodigue des conseils aux soldats juifs enrôlés dans l'armée du Tsar, sur la manière de vivre en tant que juifs dans ces conditions éprouvantes.
Dans le chapitre 10 de ce livre, le 'Hafets 'Haïm fait figurer une prière que tout soldat juif doit prononcer avant de se rendre sur le champ de bataille.
Affrontant un danger tellement immense et ne sachant pas s'il lui sera accordé un jour d'existence supplémentaire, il doit se préparer à l'éventualité de sa mort, tout en priant de toutes ses forces pour avoir la vie sauve.

Comme l'on peut l'imaginer, cette prière particulièrement longue et émouvante comporte à la fois des aveux, des plaidoyers, des supplications et des manifestations de confiance et de foi en D.

Le 'Hafets 'Haïm commente que cette prière ne doit pas nécessairement être prononcée en hébreu.
Elle peut être récitée dans la langue comprise parfaitement par le soldat.
Mais deux conditions sont essentielles :
1°/ elle doit être dite avec une sincérité absolue et émaner du plus profond de son âme (idéalement avec des larmes) ;
2°/ le soldat doit s'assurer qu'il dirige sa prière vers la terre d'Israël, et plus particulièrement vers Jérusalem, le saint Temple, et le saint des Saints, et ce, afin que ses paroles s'élèvent vers les Cieux.

Le 'Hafets 'Haïm poursuit en citant le roi Salomon qui précise que D. accepte les prières s'élevant vers le Cieux, à partir du Temple Saint : "Si quelque membre de Ton peuple Israël Te supplie et T'implore, chacun connaissant la plaie de son cœur et étendant les mains vers cette Maison, Toi, Tu l'entendras du ciel, Ton auguste résidence et Tu pardonneras" (Mala'him I 8,39)

Le rav Mattiahou Salomon dit que lorsque le roi Salomon érigea le saint Temple, il créa une connexion entre les mondes physiques et spirituels, une courroie de transmission permettant à nos prières de monter directement vers le Trône Céleste et d'être reçues favorablement.

=> Quelle que soit la plaie, la maladie ou le danger mortel qu'un juif doit affronter, il peut envoyer sa prière directement vers les Cieux, à condition que sa tête et son cœur soient tournés vers la terre d'Israël, et plus particulièrement vers Jérusalem, le saint Temple et le saint des Saints.

"Toute personne qui habite en terre d'Israël accomplit la volonté de D., et est appelée un tsadik, et D. l'adore."

[Rav Moché Hagiz - dans son Sefat Emet]

"Il y a 10 portions de Torah dans le monde : 9 en terre d'Israël, et 1 pour le reste du monde."

[midrach Esther Rabba 1]

"De même que les synagogues en dehors d'Israël sont imprégnées de la sainteté de la terre d'Israël (cf. Maharcha sur la guémara Béra'hot 8a), de même, en Israël, une personne doit se comporter comme elle le ferait dans une synagogue."

[Rabbi Moché Leib de Sassov
paroles adressées à un juif souhaitant partir vivre en Israël]

"Il n'y a pas d'autre joie que le fait d'habiter en terre d'Israël"

[Or ha'Haïm - Ki Tavo (28,47) -> En sim'ha éla bichivat érets Israël ]

"De même, qu'il existe des cœurs de pierre, de même, ces pierres [du Kotel] ont un cœur."

[Rav Avraham Yits'hak Kook ]

Réponse à un membre d'une commission britannique, s'interrogeant du désir des juifs d'aller prier devant "un tas de pierres", malgré la forte opposition des arabes, dans les années 1930.

"Ne profane pas ta fille ... afin que le pays ne se débauche pas" (Kédochim 19,29)

-> Rachi dit que la terre se prostituerait en faisant produire ses fruits ailleurs.

-> Le Mélits Yochèr nous explique que :
"Nous voyons de là que la productivité de la terre d'Israël ne disparaît jamais.
Même quand il est décrété sur ce pays qu'il ne donnera pas de fruits, son rendement est transféré ailleurs.

Toute la bénédiction et l'opulence qui s'épanchent sur le monde émanent en réalité du pays d'Israël."

 

Source (b"h) : dvar Torah du rav Yissakhar Rubin (Talelé Oroth)

"Lorsque mes pieds foulèrent pour la 1ere fois le sol de la Terre sainte, je ressentis immédiatement en moi un souffle nouveau, j'eus le sentiment d'avoir enfin réalisé tous mes vœux, toutes mes aspirations.

En outre, chaque jour passé dans le pays m'emplissait d'une joie et d'un enthousiasme qui ne cessaient d'aller en augmentant.

A cette époque, je compris ce que signifiait le verset de la paracha Béhar : "Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne" (Béhar 25,2).
Vous pouvez constater que la Torah ne dit pas : "...que je vous ai donné", mais "que je vous donne", au présent.
En effet, quiconque a le mérite de vivre en Terre d'Israël, atteint chaque jour une nouvelle compréhension et s'enivre de l'air subtil du pays, se renouvelant tous les jours, comme si à ce moment même D. avait donné le pays au peuple d'Israël."

[Rabbi Na'hman de Breslev - après un séjour d'un an en Israël en 1798
paracha Béhar 25,2 ]

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-> "La terre d'Israël est une entité originale dont l'essence véritable est liée au peuple d'Israël par un lien organique vivant ... et il est ainsi impossible d'appréhender la qualité particulière de la sainteté de la terre d'Israël et de l'aimer de manière authentique par une réflexion rationnelle humaine, mais uniquement par l'esprit Divin qui réside sur toute la nation et qui est gravé naturellement et profondément dans l'âme d'Israël.
[...]
C'est une mitsva de goûter à pleine bouche du doux plaisir des rayons de la sainteté puissante de la terre d'Israël, afin que vous soyez repus et que vous vous abreuviez à son sein consolateur pour profiter et jouir des rayons de sa grandeur.
[...]
Le cœur a des languissements pour la terre d'Israël, la foi en terre d'Israël, la sainteté de la terre d'Israël.
Il est rempli de joie pour la terre d'Israël, de l'harmonie intérieur de la terre d'Israël, de l'adhésion à la terre d'Israël, de la confiance en la terre d'Israël."

[rav Avraham Its'hak Kook - Orot]

L'intention qu'un homme doit avoir en y trouve montant s'installer en terre d'Israël. En effet c'est une terre Sainte et Il ne faut pas y aller pour y chercher des plaisirs matériels ou des profits corporels.
La seule intention que l'homme doit avoir est de profiter de la présence Divine qui s'y trouve car c'est le lieu choisi par D. afin de résider parmi nous.
C'est cela qui doit éveiller en l'homme l'engouement et la passion pour cette terre. Grâce à elle l'homme s'élève spirituellement.
[Ohr ha'Haïm haKadoch - Kédochim 19,23-24]

Israël, les pierres sont lourdes

+ Israël, les pierres sont lourdes :

-> La guémara (Kétoubot 112a) relate les pratiques auxquelles se livraient les grands Amoraïm pour démontrer leur amour pour la terre d'Israël.
Par exemple, Rabbi 'Hanina réparait les routes de la terre d'Israël. Rachi explique qu'il s'assurait que les routes étaient lisses et sans obstacles.

Tossafot, cependant, a une version différente du texte. Selon cette version, chaque fois que Rabbi 'Hanina se rendait en terre d'Israël, il soulevait les pierres le long de la route pour déterminer s'il était encore en dehors d'Israël ('hous laarets) ou s'il était déjà arrivé en terre d'Israël.
Si les pierres étaient légères, il savait qu'il n'était pas encore en terre d'Israël, mais si les pierres étaient lourdes, il considérait que c'était le signe qu'il était enfin arrivé en terre d'Israël.

-> Le Maharal (dans 'Hidouché Aggadot) offre une explication légèrement obscure à cette curieuse méthode de navigation. Il écrit qu'étant donné que le niveau de matérialité (gachmiout) en terre d'Israël est faible, les objets y sont plus lourds que des objets similaires en dehors d'Israël.

Le Maharal écrit que c'est la raison pour laquelle la Torah appelle les pierres de la terre d'Israël "pierres de fer" (avanéa barzel - Ekev 8,9).
La guémara (Taanit 4a) explique que ce verset fait référence aux érudits de la Torah de la terre d'Israël, qui sont "aussi durs que le fer".
Le Maharal explique que ce n'est pas parce qu'ils ont de mauvais traits de caractère. C'est plutôt parce qu'ils sont éloignés du matérialisme et qu'ils sont aussi lourds que le fer. Le Maharal dit que c'est l'un des effets de la sainteté de la terre d'Israël.

-> Le rav 'Haïm David Saperstein (auteur de Yadav Emouna et élève du rav Moché Shapira) apporte des éclaircissements supplémentaires aux propos du Maharal.
Dans la langue hébraïque, le mot pour "honneur" (כבד - kavod) et celui pour "lourd" (כבד - kavéd) ont la même racine.
Le lien entre ces deux mots est que quelque chose qui est respecté et chargé de valeur peut être décrit comme "lourd", ce qui signifie qu'il ne peut pas être facilement mis de côté.
En revanche, lorsqu'une chose n'est pas importante et n'a pas de grande valeur, elle ne "pèse pas lourd" et peut être facilement piétinée ou rejetée.
C'est pourquoi les érudits de la Torah sont considérés comme aussi "lourds" que des "pierres de fer". Ils ont une grande valeur et un grand mérite, ils ont donc un grand poids.

Rabbi 'Hanina était à un niveau si élevé qu'il était capable de sentir, en soulevant une pierre, s'il s'agissait ou non d'une pierre de grand poids. Il pouvait sentir si elle était remplie de la sainteté de la terre d'Israël et donc précieuse et "lourde", ou si elle était "légère", c'est-à-dire vide de toute sainteté ou valeur.