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Un amour pour la terre d’Israël

+ Un amour pour la terre d'Israël :

-> La paracha Vaét'hanan commence par une description de la demande de Moché à Hachem pour qu'il soit autorisé à entrer en terre d'Israël.
Selon le Ibn Ezra (Vaét'hanan 3,24), l'objectif de Moché en transmettant ces prières au peuple juif était de leur inculquer l'amour de la terre d'Israël.
Lorsqu'il décrit à quel point la terre d'Israël lui est chère, il espérait que cela amènerait le peuple juif à partager ces sentiments.

Le Ibn Ezra explique que la raison pour laquelle Moché voulait que les Bné Israël aiment la terre d'Israël était de s'assurer qu'ils observent les mitsvot. Puisque le séjour des juifs en terre d'Israël dépend de leur observance des mitsvot, leur amour pour la terre d'Israël les motiverait à observer les mitsvot, afin qu'ils puissent rester dans le pays.

-> Le Sefer 'Harédim (chap.59) écrit que l'objectif principal de la mitsva de résider en terre d'Israël est que la terre d'Israël soit importante à nos yeux ('havivout érets Israel).
C'est pourquoi il est important que les juifs aiment la terre d'Israël avant d'y entrer.

-> La Torah décrit la terre d'Israël comme une terre sur laquelle "éné Hashem Eloké'ha ba" (les yeux d'Hachem, ton D., y sont [constamment] dirigés" (Ekev 11,12).
Il est clair que l'importance de la terre d'Israël n'est pas simplement un amour pour la beauté physique de la terre d'Israël, mais plutôt un amour pour la spiritualité et la proximité spéciale avec Hachem qui y existe, plus que dans tout autre endroit.

"La sainteté de la terre d'Israël est éternelle, mais son intensité n'est pas la même à toutes les époques.
Lorsque les gens observent la Torah en terre d'Israël, sa sainteté est grande, mais lorsque des fauteurs y résident, ils profanent sa sainteté.
Ceux qui étudient la Torah avec sainteté en terre d'Israël et observent les mitsvot sanctifient le pays, et leur sort est heureux. Veillez à faire partie de ceux qui sanctifient la terre d'Israël et ne la souillent pas".
[le gaon de Rogatchov - Rabbi Yossef Rosen - 1858-1936 ]

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-> Les autres nations acquièrent un droit sur des territoires en les conquérant de manière ponctuelle. En revanche, la terre d'Israël nous a été donnée par Hachem comme un don conditionnel, et non absolu.
Notre droit à la terre d'Israël ne dépend pas d'une conquête passée ; il nous a été donné comme un don continu, dont la validité dépend de notre performance en matière de Torah et de mitsvot à tout moment, comme il est dit "afin qu'ils gardent Ses statuts et observent Ses lois" (Téhilim 105,45).

La relation entre nous et la terre d'Israël est réciproque : la sainteté de la terre d'Israël n'est pas statique, mais augmente au contraire proportionnellement à la quantité et à la qualité des mitsvot que nous accomplissons en son sein : la sainteté de cette terre est en constante évolution.
Bien qu'elle soit intrinsèquement sainte, l'étendue de sa sainteté dépend de nous. Si nous ne respectons pas les mitsvot en terre d'Israël, nous perdrons notre droit d'exister ici.
[rav Moché Sternbuch]

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-> Le midrach (Kohélet rabba 1,4) explique que, de même qu'une personne a 248 membres et 365 nerfs (Makot 23b), la terre d'Israël a des membres et des nerfs correspondants.
Comme le dit la Torah, "la nudité de la terre" (Mikets 42,9 - ceci est dit pour l'Egypte, mais logiquement le même peut s'appliquer à la terre d'Israël) , "le cœur de la terre" (Yéchayahou 40,2), "le nombril de la terre" (Yé'hezkel 38,12), et "les yeux de la terre" (Balak 22,5).
Les 248 membres d'une personne correspondent aux 248 commandements positifs ; les 365 nerfs correspondent aux 365 commandements négatifs. (Zohar 1,170b)
Chaque nerf/tendon est tenu d'observer le précepte négatif qui lui correspond.
Il en va de même pour la terre d'Israël. Ses membres figuratifs et ses tendons sont tenus d'observer les 613 mitsvot auxquelles ils correspondent.
Lorsque le peuple juif accomplit les commandements sur la terre d'Israël, celle-ci aspire à ce que le peuple juif y vive afin qu'il puisse accomplir les 613 mitsvot de la Torah.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chéla'h Lé'ha 13,16 ]

-> Le point essentiel est que lorsque le peuple juif s'implique dans l'étude de la Torah et l'observance des mitsvot, il acquiert pour lui-même une part de la terre d'Israël en plus de celle qu'il hérite de ses ancêtres, car il gagne en outre une part de la terre en raison de l'effet spirituel qu'il exerce sur elle grâce à la Torah qu'il étudie et aux mitsvot qu'il accomplit.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chéla'h Lé'ha 13,12 ]

Shavouot – la fête d’obtention de la terre d’Israël par les juifs

+ Shavouot - la fête d'obtention de la terre d'Israël par les juifs :

-> "Du haut des cieux, tu as fait entendre tes jugements. La Terre a craint et s'est apaisée" (Téhilim 76,9). De quoi la Terre a-t-elle eu peur et comment s'est-elle apaisée?
Nos Sages (Shabbath 88a) expliquent qu'elle craignait que les Bné Israël n'acceptent pas la Torah et que le monde entier retombe dans le néant. Lorsque les Bné Israël acceptèrent effectivement la Torah, le monde fut en paix.
[ "Sans Mon alliance étudiée jour et nuit, Je n'aurais pas mis en places les lois du Ciel et de la terre" (Yirmiyahou 33,25).
ainsi, lorsque le monde vit que la Torah était descendue sur terre dans la plus grande perfection, il fut apaisé de ses craintes, rassuré sur le fait que la création accomplirait effectivement son destin. ]

-> Pour avoir accepté la Torah, les Bné Israël ont reçu la terre d'Israël, qui appartenait auparavant aux 7 nations cananéennes.
S'ils avaient refusé d'accepter la Torah, non seulement ils auraient perdu leur droit sur la terre, mais la terre n'appartiendrait alors à personne, puisque le monde entier retournerait au néant ...

Même avant le don de la Torah, la terre sainte était tout à fait appropriée à la nation sainte du peuple juif. Néanmoins, Hachem ne l'aurait pas retirée aux nations cananéennes sans raison valable, car il n'est pas convenable qu'un roi accorde un cadeau à son sujet, puis le révoque sans raison et le donne à son fils. Il en va de l'honneur du roi de ne pas revenir sur ses dons.
De même, étant donné que la terre d'Israël avait précédemment appartenu aux nations cananéennes, il n'était pas convenable qu'Hachem la leur retire sans raison valable.

C'est pourquoi, avant d'accorder la Torah aux Bné Israël, Hachem l'a d'abord offerte aux autres nations.
Il leur expliqua que, dès le début de la création, il avait été stipulé que si aucune nation n'acceptait pas la Torah, le monde entier retournerait au néant.
Il était donc juste et équitable que la nation qui accepterait la Torah, et qui assurerait ainsi la pérennité du monde, mérite d'hériter du monde entier, qui, autrement, cesserait d'exister.
Malgré cet avertissement, les autres nations ont refusé d'accepter la Torah. Elles ont donc perdu le droit à leur terre. Les Bné Israël, qui acceptèrent la Torah et permirent au monde de continuer à exister, purent alors à juste titre revendiquer la terre d'Israël comme leur appartenant.

Lorsque les Bné Israël reçurent la Torah sur le mont Sinaï, ce fut comme si le monde qui avait existé jusqu'alors cessait d'exister et était recréé par le mérite du don de la Torah.
Par conséquent, les Bné Israël n'ont pas arraché le contrôle de la terre d'Israël aux Cananéens. La terre de Canaan fut détruite et une nouvelle terre, Erets Israël, fut créée à sa place.

Le Roi n'a pas repris le cadeau qu'il avait fait aux Cananéens. Elle a été détruite lorsqu'ils ont permis la destruction du monde plutôt que d'accepter la Torah. Le roi a alors recréé son cadeau et l'a accordé à son fils bien-aimé.
En ce sens, nous pouvons comprendre que le monde n'est devenu stable et fermement établi qu'après le don de la Torah.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Dorech Tov - drouch 3 sur Matan Torah ]

Quand un juif visite Jérusalem pour la première fois, ce n'est pas la première fois, c'est une sorte de retour aux sources.
Comme le dit rabbi Na'hman de Breslev : 'Tout dans ce monde a un cœur, le cœur lui-même a son propre cœur.'
Jérusalem est le cœur de notre cœur, l'âme de notre âme.
[Elie Wiesel]

La Jérusalem du monde à Venir

+ La Jérusalem du monde à Venir :

-> "Et Hachem créera sur toute l'habitation du mont Sion et sur ceux qui y sont invités, une nuée et une fumée pendant le jour" (Yéchayahou 4,5).
Quel est le sens de la phrase : "Et sur ceux qui y sont invités"?
Rabba dit que Rabbi Yo'hanan dit : La Jérusalem du monde à Venir (olam aba) n’est pas comme la Jérusalem de ce monde.
En ce qui concerne la Jérusalem de ce monde, quiconque veut y monter peut y monter. Par rapport à la Jérusalem du monde à Venir, seuls ceux qui y sont invités peuvent y monter.
[guémara Baba Batra 75b]

-> Le 'Hafets 'Haïm commente :
Dans ce monde, quiconque le souhaite peut se rendre à Jérusalem quand il le veut. Mais la Jérusalem du monde à Venir nous ne pourrons pas y aller à moins d'y être invités.
Si je suis déjà en terre d'Israël lorsque le machia'h viendra, il y a un espoir que je ne sois pas chassé de là. Mais si je reste ici (dans la ville de Radin), qui sait si je ferai partie de ceux qui mériteront d'aller en terre d'Israël?
[ hé'Hafets 'Haïm 'hayav ouPaalo - vol.2, p.608 ]

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-> b'h, également le commentaire du 'Hatam Sofer sur cette guémara : https://todahm.com/2019/07/07/9532-2

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-> "Et ce sera (véaya), l'endroit que Hachem votre D. choisira pour y résider son Nom ... " (Ré'é 12;11)

Le rabbi David Feinstein (dans son Kol Dodi), nous rapporte la guémara (Baba Batra 75b) nous disant que dans le futur la ville de Jérusalem s'appellera : Hachem.
En effet, elle a pour rôle principal/primaire d'être le lieu d'accueil de la présence divine.

-> Le Maharcha explique que la guémara (Baba Batra 75b, se basant sur un midrach), nous apprend que, dans les temps futurs, Jérusalem sera grande comme toute la terre d'Israël, et le Temple sera grand comme Jérusalem.

[ainsi dans ce monde-ci, on peut facilement accéder à davantage de proximité avec Hachem : une seule personne qui étudie alors Hachem vient avec elle étudier, on L'appelle en prière alors Il nous écoute, dans la Amida on est élevé dans la réalité céleste la plus élevée où même les anges ne peuvent pas accéder (on est en face à face avec Hachem), lorsque l'on souffre ou est malade alors la présence Divine est davantage là et souffre avec nous, ...
Cependant, dans le monde à Venir, notre proximité avec Hachem, va dépendre de nos actions et de notre sainteté dans le monde actuel. Nos mérites (mitsvot) sont ce qui définira nous positionnement éternel avec papa Hachem.
En ce sens : actuellement tout le monde peut accéder librement à la ville sainte de Jérusalem, mais dans le monde à Venir, rien n'est acquis!
Ainsi, nous devons agir de notre mieux, y aspirer, et prier Hachem qu'on aura cet honneur énorme d'être au plus proche de Lui! ]

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[N'oublions pas qu'attendre à chaque instant le machia'h c'est une mitsva (demande d'Hachem), mais c'est aussi un état d'esprit de "ne pas remettre à plus tard" ce qu'on peut faire (car après sa venue on ne pourra plus être récompensé pour nos mitsvot, car il n'y aura plus de libre arbitre, la volonté de D. sera alors trop claire à nos yeux), c'est une façon de s'interroger : est-ce que si le machia'h venait maintenant je serais bien prêt spirituellement pour accueillir la nouvelle réalité qu'il y aura? ... ]

"Se référant à la terre d'Israël, le verset déclare que "les yeux d'Hachem sont constamment [dirigés] sur elle" (Ekev 11,12).

-> Le Alchikh haKadoch (sur ce verset avec Roch Hachana 17b) demande quelle est la pertinence de souligner que les yeux d'Hachem sont "toujours" [dirigés] sur cette terre?

Le Alchich haKadoch répond que la terre d'Israël n'est pas sous la juridiction d'un Ange Tutélaire/gardien, mais qu'elle est gouvernée directement par Hachem Lui-même (sans aucun intermédiaire), faisant référence à la hachgakha pratit, la providence personnelle dont jouissent les habitants de la terre d'Israël, par opposition à la hachgakha klalit, une providence Divine plus générale qui gouverne les autres nations du monde.
En tant que telle, la terre d'Israël est jugée différemment de tous les autres pays. En effet, tous les autres pays sont jugés à Roch Hachana et le verdict de ce jugement dure jusqu'au Roch Hachana suivant.
Par conséquent, si une nation est jugée favorablement à Roch Hachana, sa terre recevra la pluie dont elle a besoin cette année-là, même si son comportement s'aggrave au fil de l'année.
Inversement, si les actions d'une nation étaient insuffisantes à Roch Hachana, elle ne recevrait toujours pas assez de pluie tout au long de l'année, même si elle se repentait de ses mauvaises actions après Roch Hachana.

Cependant, la terre d'Israël est différente. En effet, elle est toujours jugée.
Par conséquent, même si le jugement d'Hachem à Roch Hachana détermine la quantité de pluie que la terre recevra cette année-là, l'endroit où elle tombe dépend des actions du peuple juif, jugées sur une base constante.
Ainsi, si Hachem a déterminé à Roch Hachana que la nation juive ne méritait pas de recevoir beaucoup d'eau, mais qu'au cours de l'année, elle s'est repentie et a augmenté son niveau de dévouement envers Lui, alors, bien que les précipitations soient encore rares (comme cela a été décrété à Roch Hachana), la pluie tombera néanmoins au bon endroit et au bon moment, donnant à la terre suffisamment d'eau pour qu'elle prospère.

-> "Le Temple doit être situé à l'endroit le plus haut de la terre d'Israël, et Israël est la terre la plus haute de toutes les autres"
[guémara Zéva'him 54b]

-> Le terme "haute" (guavoha) n'a pas ici le sens de hauteur physique, mais le sens d'un haut niveau de sainteté (kédoucha) qui règne en terre d'Israël, et notamment à Jérusalem, à l'emplacement du Temple.
[Maharal - 'Hidouché Aggadot]

=> quand on parle de monter en Israël (alya), il s'agit principalement du fait de monter dans une réalité spirituelle beaucoup plus élevée que de là où l'on vient.

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-> Le Maharcha (Kidouchin 69a) dit que le monde est sphérique et que la terre d'Israël et le Temple sont situés au centre du monde.
Cela implique d'être plus proche des portes du Ciel par lesquelles le flux de spiritualité descend sur terre, en accord avec le verset : "[Israël] un pays sur lequel veille Hachem ton D. constamment" (Ekev 11,12) [en dehors d'Israël, c'est l'ange Tutélaire du pays qui est en charge des besoins, tandis qu'en Israël c'est directement Hachem. ]
C'est en raison de cette proximité avec les "portes" du Ciel que la terre d'Israël et l'emplacement du Temple sont considérés comme les lieux les plus "hauts" du monde.
[haMakné - Kidouchin 69a]

La terre d’Israël (selon le rav Kook)

+ La terre d'Israël n'est pas seulement un élément extérieur, une possession matérielle de la nation. Elle n'est pas non plus un outil pour réaliser l'unité et renforcer notre existence physique et même spirituelle.
Au contraire, l'essence de la terre d'Israël est liée à la vie même du peuple juif.
Par conséquent, il est impossible de comprendre la sainteté de la terre d'Israël ou notre amour pour elle par une simple justification intellectuelle.

Essayer de comprendre la terre d'Israël comme un élément purement extérieur qui unifie la nation, ou comme un outil pour renforcer l'identité juive en exil, ou même comme un outil pour renforcer la foi, la crainte de D. et la pratique des mitsvot, c'est faire fausse route.
Les fondements de ces conceptions sont faibles comparés à la puissance sacrée de la terre d'Israël.
[rav Avraham Kook - Orot - Erets Israel 1]

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-> Notre objectif ne doit pas être uniquement la Délivrance de l'Égypte, la guérison d'une maladie, la sortie de la pauvreté et de l'obscurité aveuglante. Nous ne devons pas aspirer à nous débarrasser simplement de la négativité. Cette impulsion déprime l'âme et ne donne aucun sens à la vie. D. ne nous a pas créés pour cela ...

Nous devons plutôt aspirer à être pleins de grandeur, avec la joie dans l'âme, pleins d'une vie renouvelée qui fait briller la lumière dans toutes les directions où nous nous tournons ...
Vers Toi, uniquement vers D. = c'est Ta grandeur que nous recherchons, que nous espérons et que nous attendons. C'est vers la terre d'Israël que nous venons ; nous aspirons à notre délivrance et à celle de nos âmes.
Il ne s'agit pas d'être sauvé des chaînes de l'exil ... Non!
Il s'agit de quelque chose de bien plus grand. Nous recherchons la lumière, le flux de vie provenant de la source du Saint des Saints ... nous regardons vers la terre sainte, la terre de la vie.
[rav Avraham Kook - Kévatsim Miktav Yad Kodcho 1 - Jérusalem 7]

La terre d’Israël = davantage de conscience d’Hachem

+ La terre d'Israël = davantage de conscience d'Hachem :

"Je descendrai en Égypte avec toi, et Je t'en ferai remonter" (Vayigach 46,4)

-> L'apparente redondance du verbe "faire remonter" est doublé (aalé'ha gam alo - אַעַלְךָ גַם עָלֹה) peut s'expliquer par le principe suivant : lorsqu'un élève n'est pas très brillant, l'enseignant doit condenser ce qu'il enseigne pour que son élève puisse le comprendre. En revanche, lorsqu'un élève est brillant, l'enseignant n'a pas besoin de simplifier autant la matière.
Ce verset fait allusion à cette idée. Alors qu'il vivait en terre d'Israël, Yaakov avait pu servir Hachem avec une grande clarté d'esprit. Il craignait qu'une fois qu'il aurait quitté la terre [sainte] d'Israël, son intellect soit diminué, et donc sa conscience divine, et donc son adoration de D.
En conséquence, Hachem promit à Yaakov de réduire suffisamment Son flux Divin, ce qui signifie qu'Il "simplifierait" la conscience Divine en l'habillant en termes nécessitant moins de clarté intellectuelle, afin que Yaakov puisse la recevoir même en dehors de la Terre d'Israël.

C'est ce que le verset entend par "Je descendrai en Égypte avec toi". En quelque sorte, D. allait se condenser, c'est-à-dire sa lumière, en dehors de la terre d'Israël pour le bien de ceux qui le servaient là-bas.
Hachem poursuit ; "et Je t'en ferai remonter", ce qui signifie que "lorsque vous (tes descendants) reviendrez [littéralement "remonter"] sur la terre d'Israël, vous atteindrez à nouveau le niveau supérieur".

C'est ce à quoi fait allusion le double emploi du verbe "faire remonter" (אַעַלְךָ גַם עָלֹה), qui implique une élévation à la fois pour Yaakov et pour la Chékhina (Présence Divine) elle-même, pour ainsi dire.
La deuxième occurrence du verbe "remonter" (עָלֹה) fait donc allusion à la Chékhina, laissant entendre qu'elle aussi connaîtra une ascension lorsque Yaakov (ses descendants) retournera en terre d'Israël et servira D. sur un plan spirituel plus élevé.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

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=> On voit que la terre d'Israël est un lieu particulièrement propice à l'expansion de la conscience divine.
Et lorsque nous sommes situés en dehors, Hachem se "réduit" pour nous permettre de Le servir dans cet environnement de moindre intensité spirituelle que la terre d'Israël.

Rabbi Yéhouda enseigne : Heureux est la part de celui qui mérite de résider en Terre Sainte car tout celui qui a ce mérite peut attirer la rosée du Ciel sur la terre et par conséquent, s'unir durant son vivant à la sainteté de la terre. Il méritera également par la suite de s'unir à la Terre Sainte des mondes supérieurs.
[Zohar (המתורגם) - A'haré Mot 72b]

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-> Le Réchit 'Hokhma (téchouva 6,51) écrit que la prophétie ne se trouve qu'en terre d'Israël car celle-ci a un niveau d'élévation bien plus grand que les autres terres, comme il est écrit: "Les yeux d'Hachem ton D. sont dessus" (Ekev 11,12).
Ainsi, il est rapporté dans le midrach que Rabbi Yossi ben 'Halafta dit à son fils Rabbi Ichmaël : tu souhaites voir la Présence Divine dans ce monde ici-bas? Affaire-toi à étudier la Torah en terre d'Israël!