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La grandeur d’aspirer à la terre d’Israël

+ La grandeur d'aspirer à la terre d'Israël :

-> La guémara (Kétoubot 75a) cite le verset : "Et on dira à Tsion : 'Cet homme et cet homme sont nés en elle', et Il l'établira sur les hauteurs" (Téhilim 87,5).
La guémara explique le verset comme suit : "Une personne qui est née à Tsion et qui a été forcée de partir est égale à une personne qui aspire à voir Tsion."

Rachi explique que lorsque le machia'h viendra, les nations non juives ramèneront le peuple juif en terre d'Israël. C'est ce à quoi fait allusion le verset : "Ils amèneront tous vos frères de toutes les nations comme une offrande à Hachem" (Yéchayahou 66,20).
Rachi explique que ce verset nous enseigne la manière dont Hachem ramènera le peuple juif en terre d'Israël à l'arrivée du machia'h. Chaque fois qu'un non juif rencontrera un juif, il proclamera : "Ce juif est issu des enfants de Tsion. Il est né là-bas. Ramenons-le!"
[c'est ironique de voir qu'actuellement on nous traite facilement de 'sale sioniste', alors que dès que la Vérité sera présente dans le monde (suite à l'arrivée du machia'h), les non juifs nous ramenons avec honneur à la terre de notre cœur! ]

Rachi poursuit en expliquant : "Un juif qui est né et vit dans la Diaspora (dehors d'Israël) mais qui aspire véritablement à Tsion, c'est comme s'il y était né, et il est considéré comme l'un des enfants de Tsion. Lui aussi méritera que les nations non juives le ramènent en terre d'Israël".

Le Maharcha (sur la guémara ci-dessus) explique qu'une personne est connue par son pays de naissance. Par exemple, on peut l'appeler "Untel, le Babylonien" ou "Untel, le Persan".
Toutefois, lorsqu'il s'agit d'un juif qui aspire véritablement à la terre d'Israël, les règles changent. La remarque de la guémara selon laquelle celui qui est né à Tsion est égal à celui qui aspire à la voir signifie que même celui qui n'est pas né à Tsion peut être appelé "Untel de la terre d'Israël" en raison de son aspiration sincère à terre d'Israël.

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-> Un jour, un homme s'est adressé au rav Yossef 'Haïm Sonnenfeld pour lui demander s'il lui était permis de mentir au tribunal et de déclarer qu'il était né en terre d'Israël. (À l'époque, un quota limitait le nombre de personnes n'étant pas nées en terre d'Israël à s'y installer).

Le rav Yossef 'Haïm Sonnenfeld était connu pour être très scrupuleux à se distancier de tout ce qui pouvait ressembler à une goutte de malhonnêteté, de mensonge, ce qui rendit sa réponse d'autant plus surprenante.
Il a dit à l'homme que non seulement une telle déclaration n'était pas considérée comme un mensonge et qu'il était donc permis de la revendiquer, mais qu'elle était en fait obligatoire.
La guémara (Kétoubot 75a) cite le verset : "Et on dira à Tzion : "Cet homme et cet homme sont nés en elle" (Téhilim 87,5). La guémara explique que "cet homme et cet homme" fait référence à celui qui est né à Tzion et à celui qui aspire à voir Tzion.
Si tel est le cas, on peut déduire de la guémara que tout juif qui souhaite réellement vivre en terre d'Israël est considéré comme s'il y était né.
Le rav Sonnenfeld conclut sa décision en disant à l'homme : "Vous pouvez témoigner en toute confiance devant le tribunal que vous êtes né en terre d'Israël".
[Ha Ich Al Ha'homa - rav Shlomo Zalman Zonnenfeld - vol.2, p.154 ]

Se tourner en prière vers Israël

+ Se tourner en prière vers Israël :

-> La guémara (Béra'hot 30a) stipule que celui qui prie en dehors d'Israël doit diriger son cœur vers la terre d'Israël. Celui qui prie en Israël doit diriger son cœur vers Jérusalem. Celui qui prie à Jérusalem doit diriger son cœur vers le Temple. Celui qui prie dans le Temple doit diriger son cœur vers le Kodech HaKodachim.

Il est clair que le facteur crucial, lorsque l'on prie, est la direction de son cœur. Toutes les prières doivent être canalisées à travers les lieux les plus saints du monde. Mais si tel est le cas, pourquoi le juif en dehors d'Israël ne devrait-il pas, lui aussi, se concentrer directement sur les Kodech HaKodachim?
Pourquoi lui est-il demandé de diriger son cœur dans la direction générale de la terre d'Israël?

-> Le Noam Elimélé'h (Chémot 3,7-9) explique que nos Sage nous enseignent la science de l'ascension de nos prières vers Hachem. Pour que les prières puissent monter, la personne qui les récite doit se sanctifier. Celui qui réside en dehors d'Israël représente quelqu'un qui ne s'est pas du tout sanctifié, quelqu'un qui est matérialiste et qui a des pensées étrangères. Ainsi, pour qu'il s'élève et que ses prières montent, il doit diriger son cœur vers la terre d'Israël, qui est plus sainte que le reste du monde.
De même, celui qui prie en terre d'Israël doit concentrer ses pensées sur Jérusalem, dont le niveau de sainteté est supérieur à celui de toutes les autres villes d'Israël.

Il n'est pas possible de sauter des étapes lorsqu'il s'agit d'atteindre des niveaux toujours plus élevés de avodat Hachem ; la croissance spirituelle doit être accomplie étape par étape. La guémara nous enseigne que, bien que la personne vivant en dehors d'Israël souhaite atteindre le niveau ultime de sainteté, le Kodech HaKodachim, elle doit procéder graduellement et ne peut sauter aucune étape. Elle doit d'abord se concentrer sur la terre d'Israël.

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=> lorsque nous prions en dehors d'Israël, nous nous tournons vers Israël, et nous devons alors avoir à l'esprit que nous sommes dans un endroit qui est beaucoup moins saint que la terre d'Israël, nous sommes remplis de beaucoup d'impuretés qui nous séparent d'Hachem.
Certes la vie peut être confortable, agréable, mais que vaut cela par rapport au fait que nous y avons alors plus de distance avec papa Hachem, que nous aimons tant et qui nous veut proche de Lui.
[accessoirement, plus on est proche d'Hachem, plus on a de joie, de bénédictions, car c'est la Source de la Vie. ]
Combien cela doit éveiller le désir de notre cœur à pouvoir au plus vite y résider.

La terre d’Israël = la chambre privée du Roi Hachem

+ La terre d'Israël = la chambre privée du Roi Hachem :

-> L'un des plus anciens ouvrages de nos Sages, le Tana déBé Eliyahou (Zouta 2,4), rapporte la parabole d'un roi qui s'est construit un magnifique palais. La construction dura plusieurs années et, une fois achevée, le roi fut rempli d'une grande joie. En parcourant les belles et imposantes salles de son nouveau palais, il fut submergé par l'émotion et ressentit le besoin de forger un lien personnel et privé avec lui. À cette fin, il décida de construire une pièce dans laquelle il serait le seul à pouvoir entrer.
C'est ainsi que Hachem créa le monde entier, et une fois celui-ci achevé, Il sépara terre d'Israël de toutes les autres terres pour en faire Sa chambre personnelle.
En terre d'Israël, Hachem a séparé Jérusalem, et à Jérusalem, Il a séparé le Temple.
Par la suite, Hachem a vu qu'il n'était pas convenable qu'un être humain habite dans sa chambre personnelle. Il a donc amené le peuple juif, qui est séparé de toutes les autres nations, en terre d'Israël, qui est séparée du reste du monde.

-> Le Maharal (dans Gour Aryé - Ekev 11,12) développe davantage cette idée. En vérité, dit-il, la terre d'Israël aurait dû être la seule terre créée par Hachem. Aucune autre terre n'aurait dû voir le jour, car c'est seulement en terre d'Israël qu'Hachem désire faire reposer sa Chékhina sur Sa nation bien-aimée.
Mais cela était impossible, car tout le monde n'est pas digne de recevoir Sa sainteté.
D'autres terres ont dû être créées pour que d'autres personnes puissent y vivre.

Cela indique que toutes les autres terres n'ont pas été créées dans un but particulier, elles ne sont que des sous-produits de la terre d'Israël.
Ainsi, lorsque Hachem supervise le monde, Il se concentre sur la terre d'Israël, et les autres terres sont secondaires.
Le Maharal utilise l'analogie du cœur pour illustrer ce phénomène. Le bon sang dans le corps d'une personne est consommé par le cœur, et seul le sang restant est utilisé par tous les autres organes.

Nier l’importance de la terre d’Israël, c’est nier la Torah

+ Nier l'importance de la terre d'Israël, c'est nier la Torah :

En rassurant Moché sur le fait que la libération d'Egypte était proche et que les Bné Israël hériteraient de la terre d'Israël, Hachem a dit : "Je vous amènerai sur la Terre au sujet de laquelle J'ai levé Ma main [en serment] pour la donner à Avraham, Its'hak et Yaakov, et Je vous la donnerai en héritage. Je suis Hachem" (Vaéra 6,8).

-> Le 'Hatam Sofer commente que bien que, dans ce verset, Hachem se réfère à la terre d'Israël comme à un "héritage", nous trouvons le mot "héritage" (moracha) utilisé ailleurs dans un contexte différent.
Il est écrit : "Moché nous a ordonné dans la Torah ; c'est un héritage pour la communauté de Yaakov" (Vézot haBéra'ha 33,4).
Selon le 'Hatam Sofer, ces 2 versets sont liés. Ce n'est que lorsque la Torah devient une partie intrinsèque de nous-mêmes, que c'est notre héritage, que nous recevrons notre autre héritage, la terre d'Israël.

L'inverse est également vrai, poursuit le 'Hatam Sofer. Celui qui désespère de la guéoula et pense que nous n'avons plus rien à faire en terre d'Israël nie également la Torah, car celle-ci n'a été donnée qu'aux habitants de la terre d'Israël.
En niant l'importance de la terre d'Israël pour le peuple juif, c'est la Torah elle-même que l'on nie.
[de même que la Torah a une place fondamentale pour tout juif, de même nous devons constamment entretenir le fait que la terre d'Israël est importante à nos yeux. ]

-> Le Sfat Emet (Pin'has 5646) va encore plus loin. Non seulement la reconnaissance de la terre d'Israël est une partie essentielle de la réception de la Torah par le peuple juif, mais la terre d'Israël joue également un rôle vital dans la portion dans la Torah de chaque juif.
Le verset dit : "C'est à eux que vous devez répartir la terre" (Pin'has 26,53), ce qui indique que chaque juif a sa propre portion dans la terre d'Israël, ainsi qu'une portion correspondante dans la Torah.

Tout comme le peuple juif a été choisi pour recevoir la Torah et les mitsvot, la terre d'Israël a également été choisi pour recevoir des mitsvot qui ne peuvent être accomplies que dans cette région du monde.
La lumière spirituelle qui émane de ces mitsvot est trop puissante pour qu'une autre terre puisse la supporter.

Terre d’Israël & le Yaavets

+ Terre d'Israël & le Yaavets :

-> Dans l'introduction de son siddour (le Téfilat Beit Yaakov), le rav Yaakov Emden (1697-1776), également connu sous le nom de Yaavetz, écrit un passage sur la terre d'Israël.
On peut y trouver :
"Chaque juif doit prendre la ferme résolution de monter en terre d'Israël lorsque l'occasion se présentera, s'il a les moyens de rester financièrement stable.
Il doit constamment aspirer au mérite de prier dans la cour du roi, car même si le Temple a été détruit, la Présence Divine (Chékhina) y réside toujours.
En effet, celui qui réside en dehors d'Israël vit sans véritable D., comme le disent nos Sages (Avoda Zara 8a) : "Les juifs du en dehors d'Israël pratiquent le culte des idoles".
C'est pourquoi, mes frères et mes proches, qui vivent sur une terre impure qui n'est pas la nôtre, écoutez mon appel, souvenez-vous et réveillez-vous. Souvenez-vous d'Hachem et "placez Jérusalem sur vos cœurs" (Yirmiyahou 51,50).

N'envisagez pas, à D. ne plaise, de vous installer définitivement en dehors d'Israël, car la Torah maudit ces terres, comme le dit le verset : "La terre de vos ennemis vous consumera" (Bé'houkotaï 26,38).

C'est ce mépris de la terre que nous chérissons qui a été la faute de nos ancêtres et qui nous a fait pleurer éternellement, et c'est la raison permanente de nos souffrances en exil.
A chaque génération, ils nous poursuivent sans relâche et tentent de nous exterminer, tout cela parce que nous avons complètement oublié la terre d'Israël.
Vous ne trouverez même pas une personne (juive) sur mille qui envisage d'y habiter. Personne ne lui accorde la moindre attention (à Israël) ,ni ne recherche son amour en s'enquérant de son bien-être.
Il me semble que la raison en est que nous vivons dans une telle sérénité en dehors d'Israël que nous avons, pour ainsi dire, trouvé un nouvel Erets Israël (terre d'Israël) et une nouvelle Jérusalem.

Ainsi, tous ces problèmes (dans notre exil) nous sont arrivés parce que nous vivons en terre étrangère avec sérénité et grand honneur d'y être.
Hachem est juste, car nous avons complètement oublié pourquoi nous sommes en exil ; nous nous sommes mêlés aux non-juifs, apprenant de leurs manières.

Le verset demande : "Pourquoi la Terre [d'Israël] a-t-il été détruit? Parce qu'ils ont abandonné ma Torah" (Yirmiyahou 9,11-12).
Le midrach nous apprend que le peuple juif et la terre d'Israël sont tous deux appelés "l'héritage d'Hachem". La Torah dépend des deux : la nation d'Hachem et la Terre d'Hachem, et quand on abandonne l'une, on abandonne automatiquement l'autre, car elles sont synonymes ...

Si les juifs étudient la Torah pour elle-même (de façon désintéressée - lichma), ils auraient été inspirés d'aller à l'endroit où la Torah les rend vraiment complets, la terre d'Israël.
Tant que les Bné Israël ne seront pas incités à retourner en terre d'Israël, leur Torah ne sera pas correctement accomplie en eux, car la terre d'Israël, la Torah et les Bné Israël dépendent les uns des autres."

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-> Le rav Yaakov Emden écrit ensuite :
"Celui qui décide de tout cœur de monter en terre d'Israël au moment opportun, ne restant en dehors d'Israël qu'en raison de sa situation actuelle, verra ses bonnes intentions prises en compte.
Ses prières seront acceptées comme s'il se tenait en terre d'Israël devant les portes du Ciel, et il méritera la réalisation de ses intentions."

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-> Le Rav Yaakov Emden (1697-1776) conclut son passage par un appel à ses compatriotes juifs :
"Pour l'amour de Tzion, je ne me tairai pas et pour l'amour de Jérusalem, je ne resterai pas silencieux" (cf. Yéchayahou 62,1), pour appeler tout le monde à venir rapidement en terre d'Israël sans délai.

En vérité, il est très déconcertant de constater que les saints juifs du monde entier ont accepté de se soumettre à des règles strictes concernant certaines mitsvot, en dépensant beaucoup d'argent et en faisant des pieds et des mains pour les accomplir. Dans ce cas, pourquoi ne tiennent-ils pas compte de cette précieuse mitsva de vivre en terre d'Israël, qui est un pilier de toute la Torah, et font-ils preuve d'une attitude laxiste à son égard?

Je suis bien conscient qu'il est difficile pour une personne de quitter son lieu de naissance, de se déraciner de son lieu d'habitation et de voyager dans des endroits éloignés. Cependant, plus la difficulté est grande, plus la récompense l'est aussi.

... Lorsque le moment sera venu pour vous de vous rendre en terre d'Israël, même si vos moyens de subsistance ne sont pas très importants, rendez-vous en Terre sainte et faites-en un lieu d'habitation permanent pour vous-mêmes."

Jérusalem = être au Ciel dans ce monde

+ Jérusalem = être au Ciel dans ce monde :

-> Le roi David écrit : "La ville construite de Jérusalem est comme une ville qui lui est rattachée (ché'houbra la ya'hdav)" (Téhillim 122,3).
Le verset implique qu'il existe une autre ville jumelée à la ville de Jérusalem.
Quelle est la ville jumelle de Jérusalem?
Il semble, d'après Massé'het Taanis (5a), que ce verset fasse référence à l'existence d'une autre ville, céleste, qui serait le pendant de la ville terrestre de Jérusalem.
Rachi (ibid.) ajoute que cette ville qui est liée à Jérusalem lui est semblable et lui ressemble. Une telle ville, explique Rachi, ne peut se trouver que dans les cieux.
Il est donc clair que Jérusalem sur terre ressemble exactement à Jérusalem qui se trouve au Ciel.

-> Le Alchikh HaKadoch (Eikha 4,12) écrit que celui qui franchit les portes de Jérusalem dans ce monde franchit en réalité deux portes : la porte de la Jérusalem terrestre et la porte de la Jérusalem céleste.
Il explique qu'il y a une telle abondance de bénédictions dans la Jérusalem céleste qu'elle se répand dans la Jérusalem dont nous faisons l'expérience dans ce monde, à tel point que le niveau spirituel de la Jérusalem dans ce monde est similaire à celui de la ville céleste.

Le Alchikh souligne que cela explique l'un des miracles qui se sont produits à Jérusalem à l'époque du Temple. La michna (Pirké Avot 5,5) enseigne que lorsque tous les juifs se rendaient au Temple trois fois par an, à Pessa'h, Souccot et Shavouot, ils se tenaient densément serrés les uns contre les autres. En revanche, lorsqu'ils se prosternaient, chacun avait largement de la place.
Ce miracle peut être compris à la lumière de ce qui précède. La Jérusalem terrestre ressemble en tous points à la Jérusalem céleste.
Par conséquent, de même qu'il n'y a pas de concept de limitation par l'espace dans le Jérusalem céleste, parce que la spiritualité ne peut jamais être limitée par l'espace et le temps (à l'image d'Hachem qui est au-dessus de toutes ces notions), de même il n'y avait pas de concept de limitation par l'espace dans le Temple terrestre.

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+ Jérusalem = nous y devenons tous des amis :

-> Le guémara (Yérouchalmi 'Haguiga 3:1) cite le verset : "La ville de Jérusalem est comme une ville qui lui est rattachée" (Téhilim 122:3).
Les mots pour "jointe à elle" sont "ché'houbra la ya'hdav".
Rabbi Yéhochoua ben Lévi explique que le mot "ché'houbra" est similaire au mot " 'haver" (ami), et ce verset nous enseigne que la ville de Jérusalem est "une ville qui fait de tous les juifs des amis".

-> Cette caractéristique fait tellement partie intégrante de Jérusalem que lorsque la ville a été affligée par un fléau de haine gratuite (sinat 'hinam), le résultat a été la destruction de Jérusalem et du Temple.
Le Maharal (dans Nétsa'h Israël - chap.5) explique pourquoi cette faute de haine gratuite était si importante qu'elle a entraîné la destruction de Jérusalem.
Le Temple et Jérusalem unifiaient tous les juifs, car il n'y avait qu'un seul Mizbéa'h sur lequel ils apportaient des korbanot. En fait, les autels individuels ont été interdits pendant toute la durée du Temple.
Une fois la discorde installée, l'endroit qui les avait unifiés devint une désolation.

Cette idée est approfondie par le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach - drouch 1).
Il écrit que plus un lieu est saint, plus on y trouve de l'amour et de l'unité.
Puisque Jérusalem est plus sainte que le reste de la terre d'Israël, il y avait plus d'amour et d'unité parmi ses habitants que n'importe où ailleurs.
La michna (Pirké Avot 5,5) en témoigne : personne ne s'est jamais plaint que Jérusalem était trop peuplée. Comment se fait-il qu'avec ses nombreux résidents et ses myriades de visiteurs (surtout lors des chaloch régalim), Jérusalem n'ait jamais été surpeuplée?
La réponse peut être comprise sur la base de la guémara (Sanhédrin 7a) qui stipule : Un homme avait l'habitude de déclarer : "Lorsque l'amour entre ma femme et moi était fort, nous pouvions nous coucher ensemble sur le bord d'une épée, mais maintenant que notre amour n'est plus fort, un lit de soixante amot de large ne nous suffit pas".
Lorsque notre lien avec Hachem est profond, il existe une grande unité entre tous les juifs, et quel que soit le nombre de personnes présentes à Jérusalem , nous ne nous sentons jamais à l'étroit.

Le Kotel = le louz du Temple

+ Le Kotel = le louz du Temple :

-> Nos Sages nous enseignent qu'il existe un os dans le corps humain qui ne se décompose pas après la mort. Il s'agit de l'os appelé "louz" à partir duquel le corps sera ressuscité lors du té'hiyat hamétim.

Le Ram'hal (Otsrot Likoutim 401) développe ce point : A la fin des jours, lorsque nous mériterons la venue du machia'h et la reconstruction du Temple, quelque chose de similaire se produira.
Bien que le Temple ait été presque entièrement détruit, il possède néanmoins son propre "louz".
Cet os "louz" est le Kotel HaMaaravi, grâce auquel, lorsque le machia'h viendra, le 3e Temple sera reconstruit.

Terre d’Israël & le Kouzari

+ Terre d'Israël & le Kouzari :

-> Les qualités élevées de la terre d'Israël ne se manifestent et ne font surface que lorsque le peuple juif l'habite, en mettant en pratique les lois et les commandements de la Torah.
Le peuple juif ne peut atteindre ce niveau de divinité, [de spiritualité] et de sainteté nulle part ailleurs [qu'en Israël], tout comme une vigne ne peut être cultivée avec succès ailleurs que dans un endroit qui s'y prête.

... La terre [d'Israël] est appelée "devant Hachem", et le verset dit : "Les yeux de Hachem sont constamment fixés sur elle" (Ekev 11,12).
C'est à cause de cette Terre que Kayin devint jaloux de son frère, Hevel, car ils savaient que celui d'entre eux qui hériterait de la Terre serait celui qui hériterait de la position de leur père et s'attacherait au Divin. L'autre frère serait "rejeté" comme la peau d'un fruit ...
Its'hak et Yichmaël, eux aussi, se disputaient la terre d'Israël ... car la terre d'Israël indiquerait lequel d'entre eux continuerait, s'attacherait au Divin et recevrait les récompenses du monde à Venir.
Ce même principe était à la base de la rivalité entre Yaakov et Essav.
[à leur niveau, ils avaient conscience de la différence spirituelle comme le jour et la nuit, entre Israël et en dehors. A notre niveau, nous ne voyons pas de grande différence apparente, mais nous devons ancrer en nous que rien n'est comparable à la terre d'Israël. ]
[rav Yéhouda haLévi - le Kouzari - 2e essai par.10-12 ]

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-> C'est là, en terre d'Israël, que se trouvent les endroits qui méritent d'être appelés "les portes du Ciel", comme nous le montre Yaakov Avinou, qui n'a pas attribué ses visions prophétiques à son propre mérite, ni à sa foi ou à la pureté de son cœur. Il l'a plutôt accrédité au mérite du sol saint sur lequel il reposait, comme le dit le verset : "Il eut peur et dit : "Quel endroit impressionnant!"".

-> Le Kouzari poursuit en soulignant l'importance d'Israël en tant que terre de sainteté.
Il écrit que la terre d'Israël était à l'origine destinée à rectifier le monde entier, y compris toutes les autres nations. Ce n'est qu'en raison de la faute de la tour de Bavél qu'elle fut attribuée exclusivement aux 12 tribus d'Israël.
Avraham n'a été mis à part pour s'attacher à Hachem et conclure une alliance avec Lui qu'après son arrivée en terre d'Israël. Il en va de même pour la nation élue, qui porte le nom distingué de "nation d'Hachem" uniquement lorsqu'elle vit sur la terre qui lui a été attribuée et qui est appelée "l'héritage d'Hachem".
[rav Yéhouda haLévi - le Kouzari - 2e essai par.14 ]

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-> En conclusion de son essai sur la terre d'Israël, le rav Yéhouda HaLévi (Kouzari) enseigne :
Il est écrit : "Réjouissez-vous et soyez heureuses, filles de Tsion, car je viens et j'habiterai au milieu de vous, dit Hachem". Ce verset témoigne que la Présence Divine (Chékhina) était prête à résider dans le second Temple tout comme elle avait résidé dans le premier, mais seulement à la condition que le peuple juif accepte de retourner en terre d'Israël avec empressement.
Finalement, seul un petit nombre de juifs décida de rentrer, tandis que la majorité resta à Bavel, y compris de nombreux dirigeants importants. Ils ont préféré rester en exil pour ne pas avoir à quitter leurs maisons et leurs affaires.

Le Kouzari écrit :
"Hachem, à son tour, les a récompensés en conséquence. C'est pourquoi la sainteté du second Temple a été gravement diminuée (comparativement au premier).

... Même nos prières quotidiennes, dans lesquelles nous disons "Prosternez-vous sur le Mont de Sa Sainteté" et "Béni sois-tu, toi qui ramènes Sa Présence Divine à Tzion", ne sont que des gazouillis d'oiseaux, car nous ne pensons pas vraiment à ce que nous disons lorsque nous les prononçons.

-> Le rav Yéhouda HaLévi enseigne ensuite :
"En terre d'Israël, seule la Présence divine dont les prophètes ont été témoins a disparu, et nous attendons constamment son retour. Cependant, la Présence divine cachée accompagne chaque juif, à condition qu'il soit fidèle à sa religion et qu'il ait un caractère raffiné, un cœur pur et une âme pure, tous orientés vers Hachem.

La terre de Canaan est spécialement désignée pour le D. d'Israël et nos actes ne peuvent être parfaits dans aucun autre endroit.
De nombreuses mitsvot ne peuvent être pratiquées en dehors d'Israël.
De plus, le cœur et l'âme d'une personne ne peuvent devenir correctement purs et raffinés que dans un endroit désigné par Hachem [soit Israël].

Il faut éveiller dans notre âme un désir ardent pour la terre d'Israël, ce qui apportera de la pureté à notre âme.
... Il est certain que quelqu'un qui a commis des fautes dans le passé et qui cherche aujourd'hui à se faire pardonner devrait s'efforcer de se rendre en terre d'Israël. L'exil expie les fautes, et l'exil dans un lieu spirituellement désirable est particulièrement puissant."
[c'est sur ce message qu'il termine son séfer Kouzari.
Le rav Yéhouda haLévi a laissé derrière lui tout ce qu'il possédait, et a entrepris le difficile voyage vers Israël pour y passer le restant de sa vie (il est mort en 1141, période des Croisades). ]

Israël = une partie de nous-même

+ Israël = une partie de nous-même :

-> La guémara (Kétoubot 112a) rapporte que Rabbi Abba aimait terre d'Israël si intensément qu'il embrassait les pierres de la ville d'Akko.
Les Tossafot cite la guémara Yérouchalmi (Guitin 1,2) selon laquelle la moitié de la ville d'Akko était située à l'intérieur des frontières de la terre d'Israël, tandis que l'autre moitié se trouvait à l'extérieur de la terre d'Israël.
Lorsque Rabbi Abba se rendit en terre d'Israël, son itinéraire passa par Akko, ce qui signifie que les premières pierres de la terre d'Israël qu'il rencontra se trouvaient à la frontière qui traversait la ville.
Ainsi, dès qu'il rencontrait les premières pierres de la terre d'Israël, il tombait dessus avec une grande émotion et les embrassait amoureusement.

-> Le Maharal (dans son 'Hidouché Aggadot) explique que la raison pour laquelle Rav Abba embrassait les pierres est que chaque personne juive a un lien intrinsèque avec la Terre Sainte parce que cette terre a été "créée spécifiquement pour le peuple juif et appartient au peuple juif".
Rav Abba manifestait une telle affection envers la terre d'Israël parce qu'il sentait que, dans un certain sens, la Terre faisait partie de lui.

-> Il est intéressant de constater que le Ben Ich 'Haï (dans son séfer Ben Yéhoyada), donne une nouvelle explication à la guémara ci-dessus. À l'époque déjà, les personnes qui visitaient la terre d'Israël rapportaient des souvenirs qu'elles offraient à leurs amis. Certains souvenirs populaires étaient des ustensiles ou des sculptures taillés dans les pierres d'Akko.
Lorsque Rabbi Abba, qui vivait à Bavel, voyait de telles sculptures ramenées de la terre d'Israël, il les embrassait par amour pour la terre d'où elles venaient.

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-> Le Ben Ich 'Haï savait que son séjour en terre d'Israël prendrait fin et qu'il devrait bientôt retourner en Irak pour continuer à diriger sa communauté bien-aimée. Pourtant, il ne pouvait se résoudre à quitter la Terre sainte sans ramener quelque chose en souvenir. Il savait également qu'en rapportant une partie de la terre d'Israël, il ferait naître dans le cœur de sa communauté un grand amour et une grande passion pour la Terre. C'est pourquoi, avant de quitter la Terre sainte, le Ben Ich 'Haï a ramassé un sac rempli de terre d'Eretz Israël, une pierre à côté du Kotel et une pierre du mont des oliviers (Har HaZétim) et il les a ramenés avec lui en Irak.

À son arrivée à Bagdad, le Ben Ich 'Haï a pris la terre qu'il avait apportée et l'a répandue sur le sol de l'ancienne synagogue de Bagdad.
La pierre du Kotel était placée sous la mezouza fixée au montant de la porte de la synagogue, et chaque fois qu'une personne entrait dans la synagogue, elle embrassait à la fois la mezouza et la pierre.
Qu'en est-il de la seconde pierre, prélevée sur le Har HaZétim? Le Ben Ich 'Haï engagea un artisan talentueux pour graver sur la pierre une image du Kotel entouré de cyprès.
Il garda la pierre pour lui, disant aux membres de sa famille qu'il voulait qu'elle soit placée à côté de lui dans sa tombe après sa mort.

La Torah en terre d’Israël

+ La Torah en terre d'Israël :

-> Nos Sages expriment l'immense valeur de l'étude de la Torah en terre d'Israël par rapport à l'apprentissage de la Torah dans le chutz laAretz. Examinons un certain nombre de sources.

-> Le midrach Shocher Tov (Téhilim 105) dit : "Si vous cherchez à être témoin de la présence d'Hachem dans ce monde, allez en terre d'Israël et imprégnez-vous de Sa Torah".

-> Le Avot déRabbi Nathan (chap.28) déclare : "Il n'y a pas d'amour comme l'amour de la Torah ; il n'y a pas de sagesse comme la sagesse de la terre d'Israël ; et il n'y a pas de beauté comme la beauté de Jérusalem".

-> Rabbi Shimon ben Elazar (ibid.) dit : "Un talmid 'hakham qui vit en terre d'Israël est digne d'éloges. S'il quitte le pays, même s'il est affaibli, il est encore plus digne d'éloges que tous les autres sages dignes d'éloges en dehors d'Israël ('houts laArets)".
Cela signifie que même si l'on passe un temps limité à étudier la Torah en terre d'Israël, notre niveau spirituel est élevé pour toujours.

-> La guémara Yérouchalmi (Sanhédrin 7b) déclare : Hachem dit : "Un petit groupe d'érudits de la Torah en terre d'Israël m'est plus cher que tout le Sanhédrin HaGadol (le tribunal rabbinique suprême composé de 72 juges) en dehors d'Israël".

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-> "Ce sont les paroles que Moché a prononcées à tout Israël, de l'autre côté du Jourdain" (Dévarim 1,1).

-> Le Sfat Emet (Devarim 5658) développe ce point, expliquant que lorsque les Bné Israël sont arrivés sur les rives du Jourdain et ont senti la lumière émanant de la terre d'Israël, les sources de la sagesse se sont ouvertes à eux.
Comme le disent nos Sages : "Il n'y a pas de Torah comme la Torah de la terre d'Israël", et tout comme le mont Sinaï était parfaitement adapté pour recevoir la Torah, la terre d'Israël est également parfaitement adapté pour que la Torah y soit clarifiée.

C'est pourquoi le verset dit : "De l'autre côté du Jourdain, dans le pays de Moav, Moché commença à expliquer la Torah en disant..." (Devarim 1,5).
Le verset souligne que Moché a seulement commencé à expliquer la Torah.
S'il était entré en terre d'Israël, il aurait développé la Torah bien davantage, et le monde aurait alors atteint sa réparation (tikoun) finale.
C'est pourquoi c'est à ce moment-là que Moché a demandé à Hachem d'entrer dans le pays. Puisqu'il avait déjà commencé à expliquer la Torah, il voulait la poursuivre et la compléter, et il savait que cela ne pouvait être réalisé qu'en terre d'Israël.

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+ Précision de la partie le long du Jourdain dite Transjordanie :

-> Le Ran (sur guémara Nédarim 22b) dit que la Transjordanie est considérée comme faisant partie de la Terre sainte, son niveau de sainteté est néanmoins inférieur à celui de la terre d'Israël proprement dit (de l'autre côté du Jourdain).
Le Ran poursuit en énumérant plusieurs ramifications de la différence de niveau de sainteté entre les deux endroits. Le korban omer, par exemple, ne peut être apporté à partir de grains récoltés en Transjordanie.

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-> "érets tova ouré'hava" (Chémot 3,8)
Le terme "tova" (bonne) fait référence à la Torah, qui est appelée "bonne", comme le dit le verset : "ki léka'h tov natati la'hem Torati al taazovou" (Car Je vous donne une bonne marchandise, Ma Torah, ne l'abandonnez pas - Michlé 4,2).

Le terme "ré'hava" (large), cela fait référence aux mitsvot, comme nous le voyons (Téhilim 119,96) : "Tes commandements sont très larges".
[rabbénou Bé'hayé sur Chémot 3,8]

=> ainsi, Israël est le lieu où notre Torah peut pleinement s'épanouir, être bonne, et nos mitsvot avec largesse.

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-> La guémara (Kétoubot 75a) présente une discussion entre 2 Amoraïm sur la valeur des érudits de la Torah en terre d'Israël.
Abbayé affirme : "Un érudit en Torah en terre d'Israël vaut mieux que 2 érudits en Torah de Bavel".
Rava répond : "Mais lorsqu'un érudit de la Torah monte de Bavel en terre d'Israël, il vaut mieux que deux érudits de la Torah en terre d'Israël".

-> Les Richonim sont troublés par cette affirmation. Bien que la déclaration de Rava semble être en accord avec l'affirmation d'Abbayé et même la renforcer, il semble difficile de réconcilier les deux déclarations. Si un érudit en Torah en terre d'Israël est effectivement supérieur à deux érudits en dehors d'Israël, pourquoi cette dynamique change-t-elle soudainement lorsque l'érudit d'hors Israël monte en Israël?

Le Rivach (cité par le Shita Mékoubétsét) explique que l'air de Bavel était moins propice à la sagesse que l'air de la terre d'Israël. En conséquence, les érudits en Torah de Bavel ont été contraints de développer des capacités de raisonnement dialectique plus pointues que leurs homologues en Israël.
Par conséquent, lorsqu'un érudit babylonien se rendait en Israël, il possédait "le meilleur des deux mondes" : l'air de la terre d'Israël, propice à la sagesse, et une grande compétence dans la conduite de discussions claires et approfondies, acquise en vivant en dehors d'Israël.

-> Le verset (Ekev 8,9) fait référence à la terre d'Israël comme à "une terre où vous mangerez du pain sans pauvreté". Rabbénou Bé'hayé explique ce verset en écrivant : "Pour vraiment réussir dans l'étude de la Torah, il faut se préparer correctement à l'avance. De plus, on doit se trouver dans un endroit où l'air qu'on respire est pur et bon, car cela nous aidera vraiment dans notre étude."
C'est ce que signifie "manger du pain sans pauvreté". Le pain mentionné ici est la Torah, et avec la combinaison d'une préparation adéquate et de l'air pur de la terre d'Israël, notre cœur sera complètement ouvert à la compréhension et à l'atteinte de la sagesse de la Torah.