+ Israël - une terre spéciale (selon le Ben Ich 'Haï) :
-> "Mon Bien-Aimé a parlé et m'a dit : "Lève-toi, Mon amour, et va vers toi-même" (Chir haChirim 2,10)
-> Le Ben Ich 'Haï (Even Chéléma) commente ;
Par les mots לך לך (lé'h lé'ha) littéralement "Va vers toi-même", Hachem ordonne à Avraham de quitter son lieu de naissance et de se rendre dans la Terre (Lé'h Lé'ha 12,1).
D. dit à son fidèle serviteur : Ne pense pas que tu sois la même personne à l'étranger que dans la Terre [d'Israël].
À l'étranger, tu n'es pas complet, car tu n'es pas relié à ta racine, qui s'attache à D. Mais quand tu vas dans la Terre [d'Israël], tu retournes à tes racines, à ton moi (lé'h lé'ha). [selon le Alchikh haKadoch]
De même, dans notre verset, D. dit au peuple d'Israël en exil : "Lève-toi, mon amour, et va vers toi-même" = lève-toi et quitte ces terres impures, et retourne à tes racines en Terre Sainte.
[en trouvant la terre d'Israël, on se permet de trouver notre réelle intériorité. ]
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-> Hachem dit à Avram : "Va ... hors de ton pays ... vers le pays que je te montrerai [ou bien : où je te ferai voir - él aarets acher ar'éka]" (Lé'h Lé'ha 12,1).
-> Le Talmud de Babylone, qui a été écrit à l'étranger, utilise fréquemment l'expression "Venez et écoutez", alors que le Zohar, qui a été écrit en Terre [d'Israël], dit : "Venez et voyez".
La raison en est que la Terre [d'Israël] est un lieu de vision et le reste du monde un lieu d'écoute
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Les sages et les tsadikim à l'étranger sont appelés les "oreilles" du peuple ; ceux de la Terre [d'Israël] sont appelés les "yeux".
C'est ainsi que Moché, en essayant de persuader Yitro de se joindre aux Bné Israël et d'entrer dans la Terre avec eux, dit : "Viens avec nous ... et tu seras nos yeux (véayita lanou laénayim)" (Béaaloté'ha 10,29-31).
Le roi Salomon a dit : "L'oreille qui entend et l'œil qui voit, Hachem les a faits l'un et l'autre" (Michlé 20,12).
Le Talmud de Babylone a été rédigé par des Sages à l'étranger, que l'on appelle "oreilles" ; le Talmud de Jérusalem, par des Sages dans la Terre [d'Israël], que l'on appelle "yeux".
Même si vous voyez des différences entre les deux, dit le roi Salomon, sachez que "Hachem les a faits l'un et l'autre" = l'esprit de D. parle à travers les deux.
Une chose qui fait de la Terre [d'Israël] un lieu de vision et du reste du monde un lieu d'écoute, c'est la manière dont Hachem fait des miracles. Ceux qu'Il fait à l'étranger sont cachés. Ils semblent se produire par des moyens naturels ; ce n'est qu'en écoutant un prophète ou un sage que nous savons qu'il s'agit de miracles. En revanche, les miracles dans la Terre [d'Israël] sont révélés et évidents pour tous.
Ainsi, en disant à Avraham de quitter sa patrie à l'étranger et de se rendre dans la Terre [d'Israël], D. a dit : "Quitte ton pays", qui est un lieu d'écoute, "au Pays où je vous ferai voir", car c'est un lieu où l'on voit.
[Ben Ich 'Haï - drouchim Lé'h Lé'ha]
[on peut éventuellement voir un exemple de cela dans le fait que selon la Torah la Terre [d'Israël] est la seule que Hachem regarde constamment [s'en occupant directement, les autres terres étant sous la domination d'anges Tutélaires]. Ainsi, à l'étranger on entend parler de D., car il intervient indirectement.
Un autre exemple : "L’air de la terre d’Israël rend sage" (guémara Baba Batra 158b) = ainsi on distingue clairement la Torah. D'une certaine façon, la différence entre la Torah d'Israël et en dehors, est comme voir directement une chose, ou bien en entendre une description de cette chose afin de se l'imaginer. ]
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-> A l'avenir, les synagogues et les maisons d'études qui se trouvent à Babylone seront installées sur la terre d'Israël.
[guémara Megillah 29a]
-> La terre est enveloppée d'une atmosphère spirituelle, un peu comme l'âme qui donne la vie à une personne.
L'air de chaque pays est différent, et celui de la Terre [d'Israël] est le plus pur et le meilleur de tous.
Cet air est évoqué dans l'explication talmudique de la déclaration de D. à Yaakov : "La Terre sur laquelle tu es couché, je te la donnerai" (Vayétsé 28,13) = Hachem a plié toute la Terre d'Israël et l'a placée sous notre père Yaakov, et il s'est couché dessus (guémara 'Houlin 91b).
Ce que D. plaça sous Yaakov n'était certainement pas la terre physique, car où auraient pu aller les personnes, les animaux et les objets de la terre?
Le Talmud fait certainement référence à l'air spirituel de la terre.
De même, lorsque le Talmud déclare "qu'à l'avenir, les synagogues et les maisons d'études qui se trouvent à Babylone seront installées sur la terre d'Israël", il ne fait pas référence aux bâtiments physiques. C'est plutôt l'air [spirituel] qui enveloppe ces lieux saints qui sera transféré sur la terre.
[Ben Yéhoyada]
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-> [Le sage babylonien] Abbayé a dit : L'un d'eux [les juifs de Terre Sainte] est comme deux d'entre nous [les juifs de Babylone].
Rava dit : Et l'un d'entre nous [babylonien], lorsqu'il se rend [en Terre d'Israël], est comme deux d'entre eux.
La guémara cite une preuve de l'affirmation de Rava : Rabbi Yirméya, lorsqu'il était ici, en Babylonie, ne savait même pas ce que les Sages disaient. Il n'était pas considéré comme un érudit important. Mais lorsqu'il est monté en Babylonie, c'est lui, et non les autres Sages de la terre d'Israel, qui nous a traités de Babyloniens sots. De toute évidence, il est devenu encore plus grand qu'eux.
[guémara Kétoubot 75a]
-> La sainteté de la Terre sainte nous permet d'y accomplir deux fois plus de choses qu'ailleurs.
Par exemple, la Torah précise que Shavouot, le début et la fin de Souccot et de Pessa'h sont des yamim tovim d'un seul jour. Les Sages ont toutefois compris que l'atmosphère à l'étranger est moins spirituelle. Ils ont donc ordonné que ces yamim tovim soient prolongés d'un jour à l'étranger pour permettre les rectifications qui, dans la Terre [d'Israël], ne prennent qu'un jour.
Puisque les habitants d'Israël peuvent terminer les rectifications en un jour, le sage babylonien Abbayé a conclu qu'"un seul d'entre eux est comme deux d'entre nous".
[selon le Zohar (Pin'has 231a): "En dehors d'Israël, il faut 2 jours pour ressentir la kédoucha et la lumière qui émane de la fête (d'un Yom Tov)." ]
Rabbi Yirmiya, qui était moins compétent qu'Abbayé et Rava, disons qu'il était la moitié d'eux, quitta Babylone pour la Terre [d'Israël]. Là, il devint deux fois plus intelligent qu'eux, c'est pourquoi il les appelait : "Babyloniens sots" (בַּבְלָאֵי טַפְשָׁאֵי).
Il s'ensuit qu'un érudit en Torah qui se rend en Terre sainte deviendra quatre fois plus sage qu'il ne l'était auparavant.
C'est ce que laisse entendre la supplication de Moché : "Laisse-moi passer, je te prie, et voir le bon pays" (Vaét'hanan 3,25).
Le mot "éébra" (אֶעְבְּרָה - laisse-moi passer) a les mêmes lettres que "arbaa" (ארבעה - quatre).
Moché disait : "Je serai quatre [fois ce que je suis maintenant] si j'entre dans la bonne Terre [d'Israël]".
[Ben Yéhoyada]
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-> "c'est de Sion que sortira la Torah" (ki miTsion tétsé Torah - Yéchayahou 2,3)
-> "il n'y a pas de Torah comme la Torah de la Terre d'Israël" (midrach Béréchit rabba 6,7).
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-> "Un pays où coulent le lait et le miel" (Chémot 3,8)
Rabba bar Bar Hanna a dit au nom de Rav Yo'hanan : "J'ai vu moi-même toute la Terre [d'Israël] où coulaient le lait et le miel ... Il mesurait 22 parssa de long et 6 parssa de large."
[guémara Méguila 6a]
-> Il y a un endroit dans la Terre [d'Israël] où les figues sont si riches que leur nectar s'écoule et tombe sur le sol. Lorsque les chèvres les mangent ces figues, leur lait augmente jusqu'à ce qu'il s'écoule d'elles et se mélange au "miel" des figues. C'est ainsi que la Terre [d'Israël] ruisselle de lait et de miel.
La superficie de cet endroit particulier est de 4 parssa sur parssa.
Pourquoi, alors, la guémara rapporte-t-elle que cet écoulement a lieu dans toute la Terre [d'Israël], tout en décrivant la taille de la zone comme étant seulement de "22 parssa de long et 6 parssa de large" ?
"Le lait et le miel" est l'une des métaphores de la Torah (Chir haChirim rabba 1,19).
Les "22 parssa" font référence aux 22 lettres de l'alaphabet hébraïque avec lesquelles la Torah est écrite ; "6 parssa", aux 6 ordres de la michna.
La guémara laisse entendre qu'en vertu de la loi Ecrite et Orale, la terre d'Israël coule littéralement de lait et de miel.
[Ben Yéhoyada]
-> Il vit des chèvres manger des feuilles de figuier. Le nectar suintait des figues et le lait coulait [des chèvres], et les deux se mêlaient l'un à l'autre. Il dit : "C'est cela, le lait et le miel".
[guémara Kétoubot 111b]
-> Comme les figuiers sont bas, les chèvres peuvent y paître. La bénédiction de la terre pénètre dans les figuiers et, à partir d'eux, dans les chèvres.
Selon une opinion de la guémara, le fruit défendu dont Adam a mangé était une figue (guémara Sanhedrin 70b).
La bénédiction de la Terre [d'Israël] avec de riches figues est un signe qu'Israël rectifiera le faute d'Adam.
[Ben Yéhoyada]
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-> Rabbi Abba s'éloigna de [son maître] Rabbi Yéhouda, parce qu'il voulait monter en Terre d'Israël...
[guémara Béra'hot 24b]
-> Rabbi Yéhouda interdit à ses disciples de monter de Babylone vers la Terre d'Israël, car D. avait envoyé les juifs à l'extérieur [d'Israël] et ne les avait pas encore appelés à revenir.
Pourquoi alors Rabbi Abba a-t-il désobéi?
On raconte qu'à l'époque des Guéonim, il y avait un érudit en Torah qui ne perdait même pas cinq minutes qui auraient pu être consacrées à l'étude [de la Torah].
Il arriva qu'il perdit un proche parent pour lequel il dut observer la période de deuil de 7 jours, pendant laquelle l'étude de la Torah est interdite parce qu'elle réjouit le cœur. Néanmoins, il se cacha dans une pièce intérieure et étudia la Torah. Ses amis entrèrent et le découvrirent en train d'étudier un volume de Talmud.
"Ils lui dirent : "Que fais-tu? Il est interdit à une personne en deuil d'étudier la Torah."
"Je sais que je désobéis aux Sages, répondit-il, et que je serai puni pour cela le jour du jugement, mais je préfère n'importe quelle punition à la douleur de m'abstenir d'étudier la Torah."
De même, lorsque Ben Azaï fut réprimandé par les Sages pour ne pas s'être marié, il dit : "Que dois-je faire? Mon âme désire la Torah" (guémara Yébamot 62b).
Rabbi savait lui aussi qu'il désobéissait aux Sages. Pourtant, son amour pour la terre d'Israël était si puissant qu'il ne put contrôler son désir et choisit la punition dans l'autre monde plutôt que de s'éloigner de la terre sainte.
[Bénayahou]
-> Rabbi Abba embrassait les pierres d'Acre.
[guémara Kétoubot 112a]
-> Au 19e siècle, des récipients et des objets décoratifs étaient fabriqués avec les pierres de la Terre [d'Israël].
De même, à l'époque de nos Sages, des récipients et des objets décoratifs étaient fabriqués à partir de la pierre d'Acre et vendus ou offerts en cadeau à Babylone. Lorsque Rabbi Abba fabriquait des vases en pierre d'Acre, il les embrassait en l'honneur pour la Terre [d'Israël].
[Ben Yéhoyada]
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-> Rav Ami et Rav Assi sont passés du soleil à l'ombre.
[guémara Kétoubot 112a]
-> Rav Ami et Rav Assi enseignaient à leurs disciples à l'ombre, même aux moments de l'année où il n'aurait pas été inconfortable de s'asseoir au soleil. Pourquoi cela?
Ils craignaient qu'en apprenant au soleil, celui-ci ne devienne trop fort pour certains des disciples, qui pourraient alors se plaindre que l'endroit [la terre d'Israël] n'est pas bon.
Ces Sages voulaient s'assurer que personne ne dirait du mal de la Terre [d'Israël], même si une petite zone était trop ensoleillée.
Combien nous devons être vigilants à ne critiquer aucun aspect de la terre [d'Israël], qu'il s'agisse du climat, des produits ou des bâtiments, même s'il s'agit de maisons de non-juifs.
[Ben Yéhoyada]
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-> "Je rétablirai vos juges comme au début et vos conseillers comme à l'origine. Alors on t'appellera la cité de la justice, la cité fidèle. (Yéchayahou 1,26)
-> La Terre [d'Israël] est appelée "fidèle" parce qu'elle protège fidèlement les biens que Dieu a déposés en elle depuis la création. Elle refuse sa générosité aux nations étrangères qui la conquièrent et attend le retour du peuple d'Israël. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'elle donne ses fruits .
[...]
Notre Terre fidèle retient ses produits pendant que les non-juifs règnent sur elle, n'attendant pour donner ses richesses que le plaisir du peuple d'Israël à son retour. Elle est donc appelée "la cité de la justice" parce que ses actes (retenir ses fruits) sont justes ; et "la cité fidèle", parce qu'elle garde fidèlement la confiance qui a été placée sous sa garde pour ses véritables propriétaires, le peuple d'Israël.
[Birkat 'Haïm - Haftara Dévarim]
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-> "Avec Moi, de Lévanon, ô épouse, avec Moi, de Lévanon, tu viens ; tu regarderas du haut du mont Amana" (iti miLévanon kala, iti miLévanon tavo'i, tachouri méroch amana - Chir haChirim 4,8)
-> Nos Sages ont dit : il y a une montagne nommée Amana à la frontière nord de la Terre [d'Israël].
Lorsque les exilés rassemblés [au moment de la venue du machia'h] l'atteindront, ils regarderont de là et verront la frontière de la Terre et son air sacré. Ils se réjouiront et exprimeront leur gratitude. C'est le sens de la phrase : "Vous regarderez du haut de l'Amana".
Mais les exilés sont nés à l'étranger. Ils n'ont jamais vu la Terre [d'Israël]. Comment le reconnaîtront-ils alors?
Et non seulement ils le reconnaissent, mais ils éprouvent même la joie de celui qui revoit son ancienne maison après de longues années d'absence!
C'est parce que, bien que leurs corps aient été à l'étranger, leurs âmes ont vu la Terre [d'Israël].
En effet, chaque nuit, pendant que nous dormons, notre âme monte au ciel pour étudier la Torah dans les yéchivot célestes. Cette ascension se fait par le site du Temple, car c'est là que se trouve la porte du ciel.
Comme les âmes se rendent chaque nuit sur la Terre, elles la reconnaissent.
Lorsque les exilés rassemblés arriveront à la frontière de la Terre [d'Israël], leurs âmes reconnaîtront l'endroit et réveilleront leurs corps pour se réjouir et chanter.
Notre verset dit donc : "C'est de Levanon que je viens, ô épouse, c'est de Levanon que tu viens". Levanon (de lavan, "blanc") fait référence au Temple, qui blanchit les fautes d'Israël par les sacrifices expiatoires (guémara Yoma 39).
D. dit à l'âme : Tu viens du site du Temple. La preuve en est que "tu regarderas du haut d'Amana", ce qui montre que tu reconnais la Terre [d'Israël].
[Even Chéléma]
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-> La Terre d'Israël est arrosée personnellement par Hachem ; le reste du monde, par un intermédiaire (chalia'h), comme il est écrit : "Qui fait pleuvoir sur la Terre et envoie (sholéa'h) de l'eau à l'étranger" (Iyov 5,10).
[guémara Taanit 5a]
-> En ce qui concerne le remplissage des nuages avec de l'eau, nos Sages déclarent : "La clé de la pluie n'a pas été donnée à un intermédiaire" (Taanit 2a), que ce soit dans la Terre [d'Israël] ou à l'étranger.
Cependant, l'endroit et le moment où les nuages déposent leur eau [de pluie] sont dirigés par un ange.
C'est ainsi que Rabba (qui vivait à l'étranger) a vu l'ange chargé de la pluie (guémara Taanit 25b).
En revanche, la Terre d'Israël : "est arrosée personnellement par Hachem".
[Bénayahou]
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-> Les Sages ont appris : La Terre d'Israël a été créée en premier, et le reste du monde par la suite, comme il est écrit : "Il n'avait pas encore fait la Terre [d'Israël] et les endroits en dehors" (Michlé 8,26).
[la Terre est mentionnée en premier dans le verset parce qu'elle a été créée en premier. ]
[guémara Taanit 10a]
-> Il y a un désaccord dans la guémara sur la façon dont la terre a été créée.
Selon une opinion, "la terre a été créée à partir de son centre", c'est-à-dire à partir de la Terre [d'Israël] ; selon l'autre opinion, elle a été créée "à partir des côtés", c'est-à-dire à partir d'autres endroits (guémara Yoma 54b).
Le différend ne porte que sur la concrétisation de la création.
Cependant, tous s'accordent à dire que la Terre [d'Israël] a été créée la première en potentiel, c'est-à-dire qu'elle a été planifiée avant toute autre partie de la terre.
[Ben Yéhoyada]