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La terre d’Israël nous protège

+ La terre d'Israël nous protège :

-> Hachem veut que le peuple juif réside en terre d'Israël afin qu'il soit en sécurité même lorsqu'il n'étudie pas dans la Torah.
Lorsque quelqu'un fait des efforts pour étudier la Torah, la Torah le protège, mais lorsqu'il fait une pause dans son étude, il a besoin d'une protection supplémentaire. [cela est valable en Israël et en dehors]
En terre d'Israël, cependant, même lorsqu'une personne n'étudie pas la Torah momentanément, elle mérite cette protection supplémentaire.

=> Nous pouvons en déduire que ceux qui habitent en Israël ont un mérite particulier. Même lorsqu'ils sont assis sans rien faire au lieu de s'engager dans l'étude de la Torah, le mérite de la terre les enveloppe de la même protection que l'étude de la Torah.
[Nétsiv - Réé 15,4-5]

Terre d’Israël & être parmi ceux qui aiment Hachem

+ Terre d'Israël & être parmi ceux qui aiment Hachem :

-> La guémara (Béra'hot 5a) affirme, au nom de Rabbi Shimon bar Yo'haï, que Hachem a accordé trois "bons cadeaux" au peuple juif, qui ne peuvent tous trois être acquis que par la souffrance. Il s'agit de : la Torah, la terre d'Israël et du Olam Haba (monde à Venir).

-> Le Maharcha se demande pourquoi la guémara n'appelle pas uniquement ces choses des "cadeaux". Quelle est la signification de leur description en tant que "bons cadeaux" ?

Il répond que la guémara s'inspire de la Torah elle-même, qui qualifie chacune de ces trois choses de "bonnes".
En ce qui concerne la Torah, le verset dit : "Je vous ai donné une bonne acquisition" (Michlé 4,2).
En ce qui concerne la terre d'Israël, le verset dit : "pour la bonne terre qu'Il vous a donnée" (Ekev 8,10).
Enfin, en ce qui concerne le Olam Haba, le verset dit : "Voici, j'ai mis devant toi aujourd'hui la vie et la bonté" (Nitsavim 30,15).

Nos Sages nous enseignent qu'une personne qui atteint deux de ces trois dons, c'est-à-dire l'étude de la Torah et la vie en terre d'Israël, s'élève au-dessus du reste de la population.
De telles personnes sont si grandes qu'elles sont dans une ligue à part, comme on peut le voir dans la Mékhilta suivante.

La Mékhilta (Yitro - paracha 6) cite le verset : "... à ceux qui m'aiment et à ceux qui protègent mes commandements" (Yitro 20,6), et explique que ce verset se réfère à ceux qui vivent en terre d'Israël et protègent les mitsvot avec chaque fibre de leur être. Ces personnes sont appelées "ceux qui aiment Hachem".
Cependant, si quelqu'un ne remplit pas l'une de ces deux conditions, soit qu'il n'adhère pas étroitement aux mitsvot, soit qu'il ne vit pas en terre d'Israël, il n'entre pas dans cette catégorie spéciale de "ceux qui M'aiment et qui sauvegardent Mes commandements".

Kever Ra’hel

+ Kever Ra'hel :

-> Le Kéver Ra'hel est un lieu de prière spécial car le verset (Yirmiyahou 31,14) nous dit qu'elle pleure pour ses enfants (Ra'hel mévaka al banéa - רחל מבכה על בניה).
Le Gaon de Vilna (Biour HaGra - Tikouné Zohar 6) enseigne qu'en temps de détresse, le lieu ultime pour les juifs de prier est le Kéver Ra’hel.
Quand quelqu'un pleure, des larmes (dim'a - דמעה) coulent. דמעה a une guématria de 119. Le mot : דמעה fois deux (parce que beaucoup de larmes sont versées et que le minimum du pluriel est deux) donne le nombre 238 valeur numérique de רחל.

-> Pourquoi est-elle enterrée à Beit Lé'hem, et non 'Hevron (avec les Patriarches et autres Matriarches)?
Parce qu’Hachem ordonna à Yaakov de l'enterrer là au bord de la route afin qu'elle puisse aider le peuple juif lorsque Névouzaradan conduirait les juifs en captivité après la destruction du 1er Temple.
Alors que les juifs passaient sur la route de Beit Lé'hem, tourmentés et épuisés, l'âme de Ra'hel vint à sa tombe et pleura, implorant la miséricorde divine pour eux. Hachem entendit son supplication (voir Rachi - Vayé'hi 48,7).

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-> Le passouk dit "Ra'hel mévaka al banéa". Il n'est pas dit רחל בוכה (Ra'hél bo'ha), Ra'hel pleure [pour ses enfants] mais רחל מבכה (mévaka).
Cela peut être compris comme signifiant "Ra'hel fait pleurer les autres". Vous pouvez y aller et y déverser votre coeur!

Diaspora & construction permanente

+ Diaspora & construction permanente :

-> Il ne faut pas construire des maisons en pierre dans la diaspora, la pierre étant un symbole de la permanence, alors que nous devons toujours aspirer à retourner à Sion.

En ce sens, le Chlah HaKadoch (Amoud HaShalom - dernier paragraphe de Soucca) écrot :
"Lorsque je vois le peuple juif construire des maisons de prince, des maisons permanentes dans ce monde (en dehors d'Israël) ... cette construction (en exil) évoque quelqu'un qui opère un divorce entre son esprit et la Délivrance. C'est pourquoi, mes enfants, puisse Hachem veiller sur vous et vous délivrer, si Hachem vous donne l'abondance, construisez des maisons seulement selon vos besoins, sans plus, et ne construisez pas des tours et des murailles par magnificence et par orgueil ; construisez plutôt une demeure en conformité avec votre situation et des pierres pour l'isolement, pour l'étude de la Torah et pour la repentance".

-> De même, le 'Hatam Sofer (sur Yoreh Deah 138) enseigne :
"Quiconque construit dans la diaspora une grande maison en pierre sans nécessité afin de disposer de davantage d'espace et qui désespère de la venue de la Délivrance, sa construction constitue un danger et non un précepte susceptible de le protéger."

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-> En insistant sur l'aspiration à la Délivrance, le Rav Kook se réfère à la

-> La guémara (Shabbath 31a) dit que, lorsqu'une personne meurt et parvient au tribunal céleste, plusieurs questions lui sont posées : "As-tu été honnête en affaires? As-tu consacré régulièrement des moments à l'étude de la Torah? As-tu aspiré à la Délivrance?"

Que signifie "aspirer à la Délivrance?"
Le Ran explique dans son commentaire qu'il s'agit d'aspirer à la réalisation des paroles des prophètes de son vivant. Un juif doit garder un œil sur le Tanakh et l'un sur les principaux titres de l'actualité pour voir comment se concrétisent, de son vivant, les prophéties sur la Délivrance.

De nombreux grands sages, notamment le Ramban, Rabbi Yéhouda Halévi, le Gaon de Vilna et le rav Avraham Kook interprètent cette aspiration comme un désir d'emballer ses livres pour partir vivre en Israël. La Délivrance, c'est le retour à notre vie nationale selon la Torah en Israël.

Qu'est-ce qui confère au peuple juif sa capacité de résistance tout au long de nos années d'exil?
L'aspiration à la Délivrance, c'est-à-dire la délivrance de la diaspora.
Nos prières quotidiennes pour le rassemblement des exilés et la reconstruction de la terre d'Israël nous donnent la force morale de survivre.
Le téhilim (137,5) : "Si je t'oublie Jérusalem", est le lien qui nous maintient ensemble et donne au judaïsme de diaspora sa signification et sa condition.

[ainsi, on nous demandera après notre mort : as-tu aspirer sincèrement à venir vivre en Israël? ]

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-> Les explorateurs dans le désert étaient les dirigeants spirituels des tribus, mais ils n'ont pas su reconnaître la nécessité de vivre en Israël'.
Le Gaon de Vilna enseigne que cette même faute se retrouve dans le peuple juif à chaque génération.

Dans les mots, du Gaon de Vilna (Kol haTor - chap.5) :
"Nombreux sont ceux qui ont commis la faute de "ils méprisèrent le pays bien-aimé" (comme les explorateurs), ainsi que les gardiens de la Torah qui ne savent pas ou ne comprennent pas qu'ils succombent à la faute des explorateurs par plusieurs idées fausses et affirmations vides ; et ils recouvrent leurs idées de l'erreur déjà démontrée que la mitsva d'habiter Israël n'est plus en vigueur de nos jours, opinion dont la fausseté a déjà été dénoncée par les géants du monde, les Richonim et les A'haronim."

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-> "Lorsque, dans notre actuelle existence paisible hors du pays d'Israël, il nous semble avoir trouvé un autre terre Israël et une autre Jérusalem (ex: c'est la petite Jérusalem ici!), c'est pour moi la cause principale, la plus profonde, la plus évidente et la plus directe de toutes les destructions terrifiantes, monstrueuses et inimaginables que nous avons connues dans la diaspora (ex: pogromes, assimilation quotidienne, Shoah, ...)."
[rabbi Yaakov Emden - Sidour Beit Yaakov]

-> "Si un juif pense que Berlin est Jérusalem ... alors une violente tempête le déracinera de son tronc ... une tempête se lèvera et répandra ses vagues grondantes, elle engloutira, détruira et inondera sans pitié".
[Messé'h 'Hokhma]

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2018/05/30/6452-2

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-> "Dans l'exil, le concept de judaïsme ne trouvera de force véritable que dans la profondeur de son engagement pour la terre d'Israël. Ce n'est qu'en aspirant à la terre d'Israël que le judaïsme de diaspora recevra en permanence ses caractéristiques propres.
L'aspiration à la Délivrance donne au judaïsme de l'exil sa force intérieure ; alors que le judaïsme de la terre d'Israël est la Délivrance elle-même."
[rav Avraham Kook - Orot - Orot Israël - chap.2 ]

-> si l'on souhaite véritablement renforcer le judaïsme en exil, la seule façon durable est de consolider sa relation avec la terre d'Israël.
Cela signifie que l'exil n'a de signification que dans son rapport à Israël. (rav Kook - Orot, Orot haTé'hiya 8 & 28).

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-> La galout est un phénomène transitoire. Une imperfection qui sera réparée. Une punition destinée à prendre fin.
Quels que soient les aspects plaisants que peuvent revêtir certains exils, la vie juive à l'extérieur d'Israël est une situation anormale, une destruction de notre dimension nationale et une malédiction.
En galout, nous souffrons d'une maladie persistante. Notre corps est brisé et spirituellement malade.

A ce sujet, le Gaon de Vilna (Likouté haGra - fin de Safra déTsniouta) dit :
"Depuis la destruction du Temple, notre esprit et notre couronne sont partis et seuls, nous demeurons, le corps sans l'âme. Et l'exil, hors du pays, est une tombe.
Les vers nous entourent et nous n'avons pas le pouvoir de nous sauver. Ce sont les idolâtres qui dévorent notre chair. Partout, se sont dressées de grandes sociétés et des yéchivot, jusqu'à ce que le corps pourrisse et que les os soient dispersés sans cesse. Cependant, il demeure toujours quelques os, les talmidei 'hakhamim de la nation d'Israël, les piliers de notre corps, jusqu'à ce que même ces os pourrissent et qu'il ne reste qu'un rebut rance qui se désintègre en poussière, notre vie se transforme en poussière."

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-> Le rav Samson Raphaël Hirsch (lettre 16) écrit : "la vie nationale indépendante d'Israël ne fut jamais l'essence ou la finalité de notre existence en tant que nation mais seulement un moyen de remplir notre mission spirituelle."

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-> L'âme du peuple juif, la Torah et la terre d'Israël ne font qu'un. [Zohar - Vayikra 73a ]
-> La Torah, le peuple juif et la terre d'Israël, ces réceptacles de sainteté, sont unis dans leur essence. [ rav Avraham Kook ]
(par ailleurs : Israël, la Torah et Hachem ne font qu'un).

-> Nous ne vivons véritablement qu'en tant que Klal (peuple juif, comprenant toutes les âmes juives actuelles, passées et futures), et non comme un rassemblement d'individus juifs. En diaspora, notre statut de peuple est inexistant. Il nous manque l'âme Divine qui emplit le Klal Israël lorsque la nation mène une vie pleinement souveraine en terre d'Israël.
La vision du prophète Yé'hezkel de la vallée des ossements desséchés est une image du peuple juif en galout : "il me dit: "Fils de l'homme, ces ossements, c'est toute la maison d'Israël. Ceux-ci disent: "Nos os sont desséchés, notre espoir est perdu, c'est fait de nous!" Eh bien! Prophétise et dis-leur : Ainsi parle le Seigneur Dieu: Voici que je rouvre vos tombeaux, et je vous ferai remonter de vos tombeaux, ô mon peuple! et je vous ramènerai au pays d'Israël" (Yé'hezkel 37,11-12).
En dehors de la terre d'Israël, nous sommes comme des corps sans âme. Ce n'est qu'avec le rassemblement des exilés en Israël que nos ossement reprennent vie.

La terre d'Israël est la terre créé par Hachem pour le Klal Israël, comme l'affirme le midrach (Bamidbar rabba 23,7) : "Je placerai Israël qui M'est cher dans la terre qui M'est cher".
[rav Tsvi Fishman - rapportant des paroles du rav Kook]

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-> Au moment de son départ pour la terre d'Israël, le Gaon de Vilna (Iguéret haGra) écrit à sa famille son amour de la terre :
"Je vous supplie de ne pas vous attrister et de ne pas vous inquiéter, car voici qu'il y a des gens qui voyagent pendant de nombreuses années pour gagner leur vie, laissant leurs femmes derrière eux, et ils errent sans but et sans moyens, alors que moi, D. en soit loué, je me rends dans la terre de la sainteté que chacun aspire à voir, la joie de tout Israël et la joie de Hachem, puisse-t-Il être loué ... et je pars en paix, bien que vous sachiez que je laisse derrière moi mes enfants chéris et mes livres bien-aimés".

La grandeur de la terre d’Israël

+ La grandeur de la terre d'Israël (par le rabbi 'Haïm Chmoulevitch) :

"[Israël] Un pays dont Hachem, ton D. prend soin ; les "yeux" de Hachem, ton D. sont fixés constamment sur lui, depuis le début de l'année jusqu'à la fin de l'année" (Ekev 11,12)

Rachi : "Est-ce que D. ne s'occupe pas de tous les pays?
... En fait, il ne se soucie que du pays d'Israël et, à cause de ce souci, Il se soucie également de tous les autres pays."

-> "Partez, poursuivez votre marche et dirigez-vous vers ... le pays des Cananéens et le Liban jusqu'au grand fleuve, le fleuve d'Euphrate" (Dévarim 1,7)

Rachi : "c'est parce qu'on mentionne ce fleuve (l'Euphrate) avec la terre d'Israël qu'il est qualifié de grand.
Un proverbe populaire dit : "le serviteur d'un roi est roi"."

Rachi commente de même (Béréchit 15,18) : "C'est parce que ce fleuve est proche de la terre d'Israël (qui est importante) qu'il est qualifié de grand ... comme dit le diction populaire : "Lie-toi aux grands et on se prosternera devant toi (tu deviendras grand)"."

=> A plus forte raison, la terre d'Israël communique de la grandeur à tout ce qui se trouve à l'intérieur de ses frontières, comme par exemple :

-> "Il n'y a pas de Torah comme celle étudiée en terre d'Israël" (Midrach Vayikra rabba 13,5)

-> "C'est de Tsion que sort la Torah et de Jérusalem la parole d'Hachem" (Mikha 4,2)
=> Israël est le pays d'où jaillit la source de spiritualité.

-> "Yona s'enfuit de la terre d'Israël vers l'extérieur, qui n'est pas un endroit apte à la prophétie" (Radak - Yona 1,1)

-> "L'or de ce pays-là est bon" (Béréchit 2,12)
Israël exerce un pouvoir élévateur, dans tout les domaines.

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-> "Parmi ces peuples, tu ne trouveras pas de calme (en exil) ... là-bas (cham) D. te donnera un cœur irrité" (Dévarim 28, 65)

Le rav 'Haïm Chmoulevitz (Si'ha 104) dit que l'expression : "cham" (là-bas) signifie qu'en terre d'exil, D. te donnera un cœur irrité, mais non en terre d'Israël, dont la sainteté freine la colère, la peur, ...
Ainsi, un juif qui vit à l'intérieur du pays se sent davantage en sécurité qu'à l'extérieur.

-> "De l'autre côté du Jourdain, la terre n'a pas la sainteté exigée pour offrir le omer (les 1ers épis d'orge au Temple) ou certaines autres saintetés (comme les bikourim : 1ers fruits; ou les 2 pains de Shavouot)"
[le Ran - guémara Nédarim 22a]

=> Israël, terre qui contient le plus de sainteté, impacte positivement tout ce qui s'y trouve.

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-> "Ce verset [...] te fait savoir que la terre d'Israël a un grand mérite ; celui qui possède une parcelle de cette terre est considéré comme s'il avait une part dans le monde futur"
[Iben Ezra - Béréchit 33,19]

Le rav 'Haïm Chmoulevitz (Si'ha 104) précise que cela n'est valable que si on se sent lié à cette terre et qu'on ressent l'importance de cette acquisition.

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-> La faute des explorateurs, a entraîné la mort de tous les hommes de plus de 20 ans, et cela ne concernait pas les femmes "parce qu'elles aimaient le pays d'Israël" (Rachi - Bamidbar 26,24).

Le Kli Yakar dit que c'est parce que la terre d'Israël a le pouvoir de grandir la pudeur (tsniout), qualité fondamentale d'une femme juive, que les femmes affectionnent ce pays plus que tout autre.

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-> Rabbi 'Haïm de Volozhine (commentaire Piké Avot 2,5) pose la question : "Comment après 2000 ans d'exil, peut-on décider de tout quitter pour aller habiter en terre d'Israël?"

Et de répondre :
Du fait qu'Avraham a quitté son pays natal pour partir vers ce pays, sur ordre divin (lé'h lé'ha), il fait hériter l'amour de ce pays qui lui était si cher à ses descendants qui seront alors, à toute époque, attirés naturellement vers la sainteté de cette terre.

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-> Le Méam Loez (Ekev 11,12) commente également :
"Bien que la Providence divine s'étende à tous les pays, elle est plus particulièrement dirigée sur la terre d'Israël.
D. permet à Ses anges de surveiller d'autres pays, mais Il contrôle Lui-même la terre sainte.

En effet, il est écrit : "D. ... qui donne la pluie sur la terre (érets) et envoie sur les champs" (Iyov 5,10).
Le mot : "érets" fait référence à LA terre par excellence, c'est-à-dire la terre d'Israël. Dans la 2e partie du verset, le mot : "choléa'h" (envoie) a la même racine que le mot : "chalia'h" (un envoyé).
=> Par conséquent, aux "champs" ('housot = c'est-à-dire hors de la terre sainte), D. fournit la pluie par Ses messagers alors qu'en terre d'Israël, c'est D. Lui-même qui la fait tomber."

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-> "Je ferai de vos lieux saints une solitude" (Bé'houkotaï 26,31)

Nos Sages expliquent que la sainteté de la terre d’Israël et des lieux qui y sont sanctifiés est éternelle. Elle perdure même après que ces lieux ont été dévastés.
Le Baal haTossefot Yom Tov en tire une précision sur une michna de Pirké Avot (5,5), dans laquelle il est dit : "Un serpent ou un scorpion n’a jamais causé de dégâts à Jérusalem".
La michna ne dit pas "n’a jamais mordu", mais "n’a jamais causé de dégâts". En d’autres termes, même si un serpent a mordu, il n’a créé aucun dégât par sa morsure.

L’ouvrage "Midrach Chmouël" se penche sur le mot de la michna "jamais", qui vient nous renseigner sur la valeur de la terre d’Israël. En effet, ce miracle se produisait alors même en l’absence du Temple. En effet, la seule sainteté de la terre permettait de se protéger des dégâts causés par un serpent ou un scorpion.

Le Temple : symbole de shalom

+ Le Temple : symbole de shalom

-> Le Temple a été construit géographiquement sur le terrain appartenant à la tribu de Binyamin.

Il est écrit : "Sur Benjamin, il dit: "Favori d'Hachem, il repose avec confiance auprès de lui, qui lui prête son abri pour toujours" (Dévarim 33,12).

Rachi de commenter : "pour toujours" : "A partir du moment où a été choisi Jérusalem, la présence divine n’a plus jamais résidé ailleurs".

Très bien, mais que pouvons-nous en apprendre?

Binyamin est la seule tribu qui n'a pas participé à la vente de Yossef.
Il est le symbole de la fraternité, et c'est une des raisons qui a fait que le Temple a été construit sur son territoire.

On peut noter que dans le verset ci-dessus, l'expression désignant Binyamin : "Favori d'Hachem", se dit : yédid Hachem (יְדִיד ).
Le mot yédid peut se décomposer en 2 mots : yad yad (יד יד).

Lorsqu'on avance dans le vie, main dans la main (yad yad), c'est là notre véritable force (en hébreu : koa'h - כח , qui a la même valeur numérique que : yédid : 28).

Si nous voulons est le favori, le chouchou de D., il faut aider et supporter notre prochain, chacun fils unique de D.

Si nous voulons mériter d'héberger le Temple, il nous faut agir l'un envers l'autre comme des frères, la main toujours prête, au besoin d'autrui.

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Jérusalem est la combinaison de :
-> Shalèm = nom donné par le fils de Noa'h, Shem, et signifiant : "complète", "parfaite"
-> Hachem yiré = nom donné par Avraham après la Akédat Yits'hak, et signifiant : "Hachem verra".

Le midrach (Vayéra 56,16) relate que D. a dit :
"Si j'appelle la ville : Yiré, alors Shem pourra en souffrir.
Si je l'appelle : Shalèm, alors Avraham pourra en être peiné."

C'est ainsi qu'il appela la ville, par la contraction des 2 : Yérouchalaïm, afin qu'aucun des 2, n'en soit offensé.

Peut-on vraiment penser que ces 2 géants, puissent en arriver à être vexés pour cela?
C'est une leçon pour toutes les générations.

Jérusalem, la capitale du peuple juif, nous explique l'importance de savoir faire des compromis.
A l'image de la fin de la amida, où au moment de dire : "celui qui fait la paix" (ossé shalom), nous reculons de 3 pas, il faut savoir faire des concessions, prendre sur soi, afin de maintenir la paix.

=>Jérusalem nous apprend qu'il faut tout faire pour éviter de blesser, heurter autrui.

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-> On peut citer (guémara Guittin 55b) l'exemple de Kamtsa et Bar Kamtsa, qui a causé la destruction du Temple.
Rav Moché Shmouel Shapiro dit que nos Sages rapportent spécialement cet exemple de haine gratuite, pour nous enseigner que de même, le Temple a pu être détruit à cause d'un seul incident (de haine), de même, il peut être reconstruit suite à un seul incident (d'amour).

=> A chaque fois, qu'on bous en soi, avec une envie folle de répondre violemment à autrui (c'est moi qui aura le dernier mot!), il faut savoir qu'en prenant sur soi, en se maîtrisant, on va permettre à amener le Temple. Quel honneur!

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-> La guémara (Yérouchalmi Yoma 1,1) nous enseigne qu'à l'époque du 2e Temple, beaucoup de personnes étudiaient la Torah et pratiquaient avec attention les mitsvot, mais ils avaient de la haine gratuite, qui est équivalente aux 3 fautes cardinales (l’idolâtrie, le meurtre et l’adultère).
C'est ce qui causa la destruction du Temple.

=> Le Temple est tout prêt à descendre du ciel, pour le top départ, il manque plus que notre comportement plein de respect, d'amour pour notre prochain.

-> "Etant donné que le Temple a été détruit par la haine gratuite, il sera donc certainement reconstruit par l’amour pour nos frères juifs."
[le Sfat Emet - à Roch Hachana 1880]

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Une des explications de : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même", réside dans le paradoxe suivant :

-> Si je fais une erreur, si j'arrive en retard, ... => j'aurai plein de bonnes excuses afin de me justifier (c'est pas ma faute, c'est parce que ...)

-> Si une personne se trompe, arrive en retard, ... => je pense tout de suite : c'est inexcusable, quelle incapable!, ...

=> Si tu aimes ton prochain comme toi-même, tu dois aussi lui chercher plein de bonnes raisons excusant son comportant, comme on l'aurait fait pour nous-même.

[on a tous nos qualités et nos défauts ; à sa place dans les mêmes conditions, avec le même vécu, environnement, ... est-ce que j'aurai fait mieux? ]

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-> "Il vaut mieux pour l’homme qu’on le fasse tomber dans une fournaise ardente plutôt que de faire honte à son prochain en public."
[Rabbi Chimon bar Yo’haï - guémara Baba Métsia 59a]

-> Rabbénou Yona (Kad haKéma'h - Eré'h Sina) écrit que la haine gratuite est la pire de toutes les maladie.

-> Nos Sages nous avertissent à ce sujet :
"Rav Né'hémia dit : A cause de la haine gratuite, il y aura d'épouvantables querelles dans la maison de cette personne, sa femme fera de nombreuses fausses couches, et ses fils et ses filles mourront alors qu'ils ne sont que des enfants."
[guémara Shabbath 32b]

-> Le 'Hida (Kénéged Rachamim) dit que cette punition est mesure pour mesure.
De même, que cette personne n'aime pas les enfants de D. (en leur témoignant de la haine), au point qu'elle se réjouirait de sa mort, de même, ses propres enfants vont mourir.

=> En agissant contre un fils de D., on s'expose à un retour de son papa (Hachem), mesure pour mesure.
Si tu juges ton prochain avec rigueur, alors D. en fera de même.
L'inverse s'applique si tu es coolant avec autrui.

=> La façon dont on traite autrui va définir la façon dont D. va nous traiter, nous juger!

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[Le shalom est le récipient qui permet de garder les bénédictions divines.
A l'image d'un réservoir d'eau, qui va permettre de ne pas perdre l'eau qui tombe, la paix va permettre de stocker et de profiter des bénédictions de D.

=> Ainsi, nous devons être prêt à tout pour préserver le shalom, sauf de quoi, nous n'aurons aucune bénédiction dans notre vie!]

Implication d’habiter en terre d’Israël

+ La terre d'Israël :

-> Le rav Avraham Kook écrit que cette union amène un air de satisfaction intérieure sur le visage de chacun.
S'il en est ainsi, pourquoi ne le voyons-nous pas?

En partie parce que l'union entre Hachem et le monde est encore incomplète, comme en témoigne le verset : "Comment chanterions-nous l'hymne d'Hachem en terre étrangère?" (Téhilim 137,4).
Tant que la nation juive ne sera pas pleinement revenue en terre d'Israël, tant que nous ne pouvons accomplir qu'une partie de la Torah et des mitsvot, tant que le Temple fait défaut, la bénédiction et la lumière divines sont amoindries.
Ce n'est qu'avec la délivrance de notre servitude physique et spirituelle, lorsque nous revenons à la Torah nationale tout entière, que les sourires embelliront chaque visage, comme il est dit : "Alors notre bouche s'emplit de chants joyeux et notre langue d'accents d'allégresse" (Téhilim 126,2).

Cela se produit lorsque la nation vit sa vie de Torah authentique en terre d'Israël (Ohr ha'Haïm haKadoch - Ki Tavo 26,1). Car en terre d'Israël, les lettres [hébraïques] de notre âme grandissent. Elles sont amplifiées plusieurs milliers de fois, même sans réaliser une mitsva, car le simple fait d'être en terre d'Israël est en soi une mitsva (Ramban - supplément au séfer haMitsvot du Rambam, mitsva n°4).

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-> "En terre d'Israël, les lettres de nos âmes deviennent de plus en plus grandes ; là, elle révèlent la lumière éclatante ; elles puisent une vie indépendante dans la lumière de la vie de Knesset Israël (toutes les âmes juives) ; elles sont directement influencées par le secret de leur création première.
L'air du Pays d'Israël stimule la croissance vivifiante de ces lettes vivantes avec un éclat splendide, un attrait intérieur et un fracas joyeux, courageux empli d'un afflux de sainteté, "quiconque aura été inscrit pour la vie à Jérusalem"."
[rav Avraham Kook - Orot - Orot Israël - chap.7]

-> Plus simplement, le rav Kook précise que s'il existait un compteur Geiger susceptible de mesurer l'existence des lettres hébraïques, il commencerait à grésiller et à crépiter avec un bruit retentissant en approchant des frontières d'Israël. Car la terre d'Israël est le pays des lettres gigantesques en trois dimensions. C'est le pays des alef et des bet autochtones.
Comme les géants rencontrés par les explorateurs à Hébron, et les fruits gigantesques découverts dans le pays, l'alphabet de la terre d'Israël éclipse l'alphabet lilliputien en dehors d'Israël.
Les lettres prospèrent dans l'air d'Israël et tirent de son sol saint des substances nutritives.
Par contre, en dehors d'Israël, les lettres sont rabougries, comme des plantes qui ont poussé hors de leur milieu naturel.

Lorsqu'un juif fait son aliyah en terre d'Israël, ses lettres s'adaptent et multiplient leur taille. Tout son être devient plus grand. Il se rapproche d'Hachem.
Comparé à la personne qu'il était en dehors d'Israël, il devient un géant, rempli d'un plus grand courage, d'une plus grande sainteté, d'un plus grand bonheur et d'une plus grande sagesse.

Quel est le secret de ce changement?
En terre d'Israël, nos lettres, comme nos âmes, deviennent les lettres géantes du peuple juif (klal Israël). Elles ne sont plus des petites lettres individuelles, elles se multiplient par leur union avec la Knesset Israël. Dans le pays du peuple juif, nos lettres fusionnent avec l'âme immense de la nation.

-> On peut citer le rav Avraham Kook (Orot - Orot Israël - 7,18) :
"L'âme générale du peuple juif (klal Israël) ne repose pas sur l'individu juif, sauf en terre d'Israël.
Dès qu'un juif arrive en terre d'Israël, son âme individuelle est plongée dans la grande lumière de l'âme générale dans laquelle il a pénétré."

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-> Dans sa relation à la nation, l'olé (celui qui monte résider) en Israël devient un juif plus complet ...
Parce qu'il vit en Israël sa vie tout entière est une mitsva, une mitsva qui équivaut à toutes les mitsvot de la Torah (Sifré - Réé 12,29).
La vie divine afflue sans cesse dans son être par l'intermédiaire de sa nouvelle vie de mitsva ... chaque pas qu'il fait sur la Terre sainte est une mitsva, chacune des quatre coudées lui vaut une part plus grande dans le monde à venir (Kétoubot 111a).
Chaque respiration le remplit de vie sainte. Les lettres de la Torah se déversent dans son âme.

Le rav Avraham Kook cite le verset : "et on dénommera saint quiconque aura été sauvé dans Sion et épargné dans Jérusalem, quiconque aura été inscrit pour la vie à Jérusalem" (Yéchayahou 4,3).

En terre d'Israël et à Jérusalem, les lettres de notre âme sont inscrites pour la vie éternelle.
À l'instar des lettres géantes du pays, les mitsvot du pays sont géantes elles aussi, accomplies là où les mitsvot d'Hachem sont censées être accomplies. Elles débordent d'énergie et de vie.
[ "De par leur nature, tous les préceptes doivent doivent être accomplis dans le pays d'Hachem" - Ramban - A'haré Mot 18,25 ]

En terre d'Israël, les mitsvot sont accomplies dans toute leur pureté, sans perturbations ou pollution, accomplies dans le pays d'Hachem. En Israël, chaque mitsva se répercute dans les innombrables âmes du peuple juif, se multipliant au-delà de toute mesure, résonnant dans l'univers, remplissant le monde d'harmonie, de plénitude et d'ordre.
Lorsque la nation mène une véritable vie de Torah en Israël, le projet d'Hachem pour le peuple juif est réalisé. Les voûtes célestes s'ouvrent et la bénédiction divine afflue continûment sur toute la création.

Ainsi également, la Torah de la terre d'Israël est la Torah complète. Comme l'enseignent nos Sages : "Il n'est pas de Torah comme la Torah de la terre d'Israël" (midrach Béréchit rabba 16,7 ; Sifri - Ekev 1).
En terre d'Israël, la Torah est totale, la Torah de la nation, la Torah du Klal, aucune de ses mitsvot ou lettres ne manque.
Dans la terre d'Israël, la Torah est à sa place authentique, irradiant son influence avec un charme particulier, ses lettres célestes brillant de la lumière de la Chékhina. [midrach Téhilim 105]

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+ L'importance de désirer être en Israël :

-> [Si un juif est en dehors d'Israël, qu'il ne peut pas venir y résider] et qu'il éprouve de la nostalgie, de l'aspiration sincère pour vivre en terre d'Israël, alors cet attachement plein de sainteté exerce un impact direct sur les lettres de l'âme d'une personne qui aspire à faire partie du pays.

-> "L'aspiration à voir dans sa gloire la terre chérie ; la nostalgie intérieure pour la terre d'Israël accroît les lettres de sainteté, les lettres de la vie israélienne indépendante qui sont au plus profond de notre essence et de notre être ; elle augmente leur croissance spirituelle intérieure."
[rav Avraham Kook - Orot - Orot Israël - chap.7]

-> L'âme qui aspire à vivre en Israël est vivifiée par un regain d'énergie sainte.
Le juif qui aspire sincèrement à voir Israël est influencé par sa grandeur. En souhaitant lier son sort au pays, il ressemble à quelqu'un qui s'approche d'une mitsva, courant pour embrasser l'être cher.
Son pouls bat plus vite et les lettres de son âme s'agrandissent pour recevoir un nouvel apport énorme de vie.
Il grandit spirituellement dans son attachement à la terre d'Israël et aux aspirations du Klal Israël (peuple juif).
Aussi bien "celui qui est y né que celui qui aspire à la voir" (Kétoubot 75a) partagent ses bénédictions; tous deux atteignent la plénitude en menant au maximum la vie d'un juif.

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-> L'harmonie et la plénitude planétaire ne peuvent être réalisées que lorsque le peuple juif se trouve en terre d'Israël.
[Maharal - Nétsa'h Israël - chap.1 ]

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-> ceci est issu du dvar Torah : https://todahm.com/2025/10/08/la-grandeur-des-lettres-de-lalphabet-hebraique

Joie & Israël

-> Le rav Méir Shapiro (Nitsotsé Ohr haMéïr) affirme qu'il n'existe pas de joie (sim'ha) comparable à celle d'entrer en terre d'Israël.
Cette notion est évoquée le verset : "véhaya ki tavo él aarets" (et ce sera lorsque tu entreras dans le Pays [terre d'Israël] - Ki Tavo 26,1).
Le Or Ha'Haïm haKadoch enseigne que le terme véhaya fait référence à un moment de joie et de bonheur. Aller en terre d'Israël constitue la joie ultime.

On le constate aussi dans le séfer Béréchit. Lorsque Yaakov quitta la terre d'Israël, le verset (Vayétsé 28,18) rapporte qu'il versa de l'huile, alors qu'à son retour en terre d'Israël, il versa à la fois de l'huile et du vin (Vayichla'h 33,14).
Comme nous le savons "le vin réjouit le cœur de l'homme" ; donc sa consommation de vin à son retour symbolisa la joie exceptionnelle qu'il ressentit en entrant en terre d'Israël.

La responsabilité d’habiter en terre d’Israël

+ La responsabilité d'habiter en terre d'Israël :

-> Dans la parachat Kédochim (20,22), le verset dit : "Vous observerez tous Mes décrets et toutes Mes ordonnances et vous les mettrez en pratique, et la Terre que Je vous fais habiter ne vous vomira pas".

Si c'est un don et un privilège de vivre en terre d'Israël, c'est aussi une responsabilité. On ne peut pas se comporter en terre d'Israël comme on se comporte en dehors.
Cela se comprend aisément si l'on considère qu'une personne se comporte différemment lorsqu'elle est avec ses amis ou sa famille que lorsqu'elle est en présence d'un roi ou d'autres hommes importants.
En réalité, lorsque l'on vit en Terre sainte, on vit dans le palais du roi, et la nécessité de se comporter correctement est d'autant plus grande.
Le verset ci-dessus nous avertit que si notre conduite n'est pas à la hauteur, la terre nous recrachera. C'est un phénomène qui ne se vérifie dans aucune autre terre.

Faisant écho à ce sentiment, la Sifra, sur le verset ci-dessus, déclare que "la terre d'Israël n'est pas une terre comme les autres, car elle ne permet pas aux fauteurs d'y habiter".

-> Rachi, dans la parachat A'haré Mot (v.18,28), cite une parabole de nos Sages : "On peut comparer cela à un prince à qui l'on aurait servi une nourriture dégoûtante. Peu habitué à une telle nourriture, le prince vomit tout ce qu'il avait ingéré. De même, la terre d'Israël ne permet pas aux fauteurs d'y habiter".

-> Le Ramban (dans son Drachot pour Roch Hachana - p.249), commente également la responsabilité de ceux qui vivent en terre d'Israël d'éviter de fauter :
"Il apparaît que c'est l'immense proximité entre le peuple juif et Hachem qui agit également comme catalyseur de Son éloignement.
Cela est certainement vrai pour ceux qui méritent de demeurer en présence d'Hachem sur Sa terre.
C'est comme s'ils regardaient le visage du Roi. S'ils sont attentifs à son honneur, ils sont dignes d'éloges, mais s'ils se rebellent, malheur à eux plus qu'à toutes les autres créatures, car ils irritent le Roi dans son propre palais."

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+ Même pour les non juifs :

-> Après que le roi d'Assyrie eut exilé le peuple juif de la terre d'Israël, les versets (Mélah'im II 17) nous disent qu'il a amené un certain nombre de personnes d'autres nations en terre d'Israël pour garder la terre habitée. Ces nations ne craignaient pas Hachem et continuaient à pratiquer le culte des idoles. Pour les punir, Hachem envoya des meutes de lions les attaquer et les tuer.

Ces non juifs rapportèrent au roi d'Assyrie ce qui s'était passé, lui expliquant que la raison pour laquelle ils étaient punis était qu'ils "ne connaissaient pas les lois du D. de la Terre d'Israël".
Le roi comprit le message et renvoya l'un des prêtres juifs exilés en terre d'Israël afin d'enseigner aux nouveaux habitants la bonne façon de servir Hachem en terre d'Israël.

Le Ramban (A'haré Mot 18,25) demande pourquoi Hachem n'a puni ces nations qu'après qu'elles aient été déplacées en terre d'Israël. Il est certain qu'elles adoraient déjà des idoles dans leur pays et qu'elles méritaient d'être punies avant d'être déplacées en terre d'Israël.
Le Ramban répond que bien que l'adoration d'idoles soit une faute grave, son effet est moins puissant et moins sévère en dehors d'Israël.
En effet, en dehors d'Israël, Hachem ne gouverne pas et n'interagit pas directement avec les habitants de la terre. Ce sont plutôt les anges Gardiens (de chaque nation) qui servent de canal pour la générosité d'Hachem.
Lorsque ces non juifs ont continué à pratiquer le culte des idoles après avoir atteint la terre d'Israël, la gravité de leur faute était bien plus grande.
Lorsque l'on habite dans le lieu même où réside Hachem et où Il contrôle et interagit directement avec tout ce qui se passe, l'adoration des idoles est bien pire qu'en dehors d'Israël, où l'implication de Hachem est plus distante.
C'est pourquoi le pays ne put les retenir en son sein et Hachem les punit immédiatement en envoyant des lions.

"Tout juif doit aimer la terre d'Israël.
Nous devons y aspirer comme un bébé aspire à sa mère"

[Séfer ha'Harédim - chap.59]

La guémara ('Houlin 63b) parle d'un oiseau, appelé : "ra'a" (voir), qui a la particularité de pouvoir observer depuis Babél (Babylonie), la terre d'Israël, en y repérant une carcasse morte.

Pourquoi, est-ce que cet oiseau, qui est loué pour la puissance de sa vision sur Israël, n'est-il pas casher? Pourquoi est-il considéré comme : impur?

Rabbi Zalman Sorotzkin répond que si en regardant la terre d'Israël, vous voyez que des carcasses (choses négatives), cela signifie que vous ne pouvez pas être casher.
En effet, il y a tellement de belles choses à observer en Israël, que si vous n'avez pas cette capacité à se focaliser sur le positif, vous n'agissez pas de façon permise.