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9 Av – Que la Torah soit importante à nos yeux !

+ 9 Av - Que la Torah soit importante à nos yeux !

-> Le premier Temple a été détruit à cause des 3 péchés capitaux : l'idolâtrie, le meurtre et l'adultère. [guémara Yoma 9b]
-> Ils ne récitaient pas la bénédiction de la Torah avant de l'étudier. [guémara Nédarim 81a] = le Temple a été détruit car bien qu'ils étudiaient la Torah, il ne récitaient par les bénédictions sur la Torah.
Le Ran explique que la racine de ce comportement était qu'ils n'appréciaient pas la grandeur de la Torah, et ainsi ils ne pensaient pas qu'il était nécessaire de dire une bénédiction.
Selon le Ba’h (Choul’han Aroukh - OH 47:2), ils étudiaient bien la Torah, mais pour eux cette étude était comme tout autre savoir, et en ce sens à leurs yeux il n’était pas vraiment utile qu’on y récite une bénédiction dessus.
[est-ce que nous sommes vraiment mieux qu’eux?
Par exemple : est-ce que nous recitons dans les bénédictions du matin celles sur la Torah avec une joie et fierté d’avoir le mérite de pouvoir l’étudier? ]

=> Comment concilier ces 2 raisons (les 3 fautes cardinales et le manque de valorisation de la Torah)?

-> "Hachema créé le yétser ara, il a créé son antidote : l’étude de la Torah". [guémara Kidouchin 30b]

-> Si l'étude de la Torah protège une personne du péché, comment la génération de la destruction du Temple, qui a étudié la Torah, a-t-elle pu violer les 3 péchés capitaux? Comment ont-ils pu tomber si bas alors qu'ils étudiaient la Torah?

La guémara répond : "Parce qu'ils n'ont pas fait les bénédictions sur la Torah" = ils n'ont pas apprécié leur étude.
Hachem leur a fait ce merveilleux cadeau (la Torah) et ils n'ont pas ressenti le besoin de Le remercier. Et sans une juste appréciation de la Torah, ils ne pouvaient pas en profiter.
La Torah ne pouvait pas les protéger de leur yétser ara parce qu'ils n'appréciaient pas la Torah à sa juste valeur.
Le Temple a ainsi été détruit parce qu'il n'accorder pas assez d'importance, de valeur, au fait de pouvoir étudier la Torah. [on ne l'étudie pas comme on le ferait avec la philosophie, l'histoire, la médecine, ... car étudier la Torah c'est se lier avec Hachem! ]

C'est le message de la destruction du Temple = la Torah est l'outil le plus puissant dont dispose le peuple juif pour se connecter à Hachem.
Cependant, elle ne nous relie à Lui que si nous apprécions pleinement la grandeur de la Torah.
Nous devons nous efforcer de l'apprécier à sa juste valeur, afin qu'elle nous protège et nous relie à Hachem.

[Prendre le deuil de Jérusalem, c'est également prendre le deuil du fait que nous n'avons pas assez en estime la grandeur de la Torah, que nous ne lui accordons pas de temps et d'importance à nos yeux. (ex: qu'en nous avons du temps libre est-ce que nous préférons un bon film ou bien de la Torah? )]

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-> Le rav Elya Ben Wachtfogel enseigne :
Lorsque le peuple juif a une véritable appréciation de la Torah et que certaines personnes fautent à cause de leurs tentations, les valeurs fondamentales de la Torah sont toujours intactes. Dans ce cas, il suffit de punir les fauteurs et il n'est pas nécessaire de faire un 'hourban (destruction).
Cependant, si la source du péché est leur sens corrompu des valeurs, si la faute vient d'un manque d'importance de la Torah à nos yeux, alors il faut un 'hourban.
Cela n'aidera en rien de punir les fauteurs individuels. Si, en tant que peuple, ils sont tombés si bas qu'ils n'accorde pas de valeur à la Torah, c'est déjà un 'hourban.
La maison s'écroule déjà. C'est comme une maison pleine de termites. Elle ne peut pas être réparée ; elle doit être démolie et reconstruite à partir de zéro.
[...]
Chaque personne vit avec un ensemble de valeurs. Celui qui perd l'importance de la Torah à ses yeux, alors il la remplacera par une valeur différente.
[...]

Le midrach (Eikha rabba 16,5) enseigne : les juifs ont fauté doublement, comme il est dit : "Fauté, Jérusalem a fauté (‘hété ‘hétéa), aussi est-elle devenue impure" (Eikha 1,8). Et ils ont été punis doublement : "elle a reçu de la main du Seigneur double peine pour toutes ses fautes" (Yéchayahou 40,2). Et ils seront réconfortés doublement, comme il est dit : "Consolez, consolez, Mon peuple" (na'hamou, na'hamou, ami - Yéchayahou 40,1).

1°/ Double faute :
Lorsqu'il est dit que les juifs ont doublement fauté, cela ne signifie pas qu'ils ont beaucoup fauté. Cela signifie qu'ils ont fauté, non pas à cause de leurs mauvaises tentations et non pas parce qu'ils avaient un yétser ara si grand.
L'importance de la Torah à leurs yeux était si faible qu'ils étaient capables de l'échanger contre des choses totalement futiles, au final vide. La "double faute" comprenait la faute proprement dite, ainsi que l'insulte à Hachem qui leur avait donné des ordres. [il y a insulte parce que Hachem nous donne ce qu'Il a de plus précieux = Sa Torah (nous permettant de Le connaître et de se lier avec Lui), et nous on préfère s'occuper par des choses éphémères de ce monde matériel. Quel honte pour Hachem! ]

2°/ La double peine :
Lorsqu'il est dit qu'ils ont été doublement punis, cela signifie qu'en plus de la punition principale, il y a eu une punition secondaire.
Le verset dit : "Le converti parmi vous s'élèvera de plus en plus au-dessus de vous, et vous descendrez de plus en plus bas" (Ki Tavo 28,43).
Si le peuple juif n'observe pas les mitsvot, alors, en plus de la punition, il y aura aussi l'embarras de voir les non-juifs nous dominer.
La guémara (Guittin 56b) dit que quiconque fait souffrir les juifs s'élève au sommet. Même une nation modeste qui afflige les juifs s'élèvera au sommet.
Les juifs souffrent donc doublement : non seulement les non-juifs leur causent des souffrances physiques, mais les non-juifs s'élèvent également dans le processus. La douleur émotionnelle causée par ce spectacle a déchiré les non-juifs.
C'était mesure pour mesure. Ils ont doublement fauté parce qu'ils ont exalté ce qui était dégradé et dégradé ce qui était exalté. [dégradant la valeur de la Torah au profit des choses de ce monde]
C'est exactement ce qu'ils ont reçu en retour : ils ont été abaissés et les ceux qui sont bas ont été exaltés.

3°/ La double consolation :
Le midrach conclut en disant que le peuple juif sera doublement réconforté. Qu'est-ce que cette double consolation?
Bien sûr, la bonté que nous recevrons à l'époque du machia'h ne connaîtra aucune limite. Comme nous l'enseignent nos Sages (guémara Shabbath 32b), nos lèvres s'useront à force de dire "daï" (nous en avons assez!).
Mais il y aura un deuxième aspect. Outre la bonté, il y aura aussi une inversion des rôles. Nous serons au sommet et les non-juifs seront en dessous de nous. Et nous ne serons pas seulement au-dessus des non-juifs de la classe inférieure. Le prophète a prophétisé (Yéchayahou 49,23) : "Les rois seront vos nourriciers et les femmes nobles vos infirmières" = lorsque machia'h viendra, les rois les plus puissants des nations païennes seront au service des plus jeunes juifs. Et ceux qui ont causé le plus de souffrances aux juifs seront les plus honorés d'être autorisés à servir les enfants juifs.
C'est la double consolation qui viendra dans le futur.

=> La racine de la destruction du Temple est le manque de valorisation de la Torah à nos yeux.
Lorsque le peuple juif voit la Torah comme étant insignifiante à ses yeux (ex: l'étudiant parce que nos parents/entourage le fait, l'étudiant comme on étudie une autre matière comme la philosophie, la médecine, ... ), alors il devient lui-même insignifiant, plus bas que le plus bas des non-juifs.
Mais lorsque Machia'h viendra, le chashivus haTorah reviendra.
Avec le véritable système de valeurs restauré, une fois de plus, les exaltés seront exaltés ; le peuple juif sera exalté, et les non-juifs les plus éminents seront à notre service.
Tout cela est lié à l'importance qu'a la Torah nos yeux, et c'est sur cela que nous devons travailler.
Chaque individu doit travailler à améliorer sa valorisation de la Torah (ex: lorsque nos Sages disent qu'elle leur était plus chère que tous l'or du monde, ils le pensaient réellement car ils avaient travaillé la valeur de la Torah à leurs yeux!).
Nous devrions donc mériter alors la construction du Temple rapidement de nos jours et nous serons doublement consolés.

+ Le mot hébreu pour la "vie" est : 'haïm (חיים), qui est un pluriel.
C'est parce que nous vivons dans 2 mondes, puisque chaque action que nous faisons dans ce monde affecte l'autre monde.

Lorsque l'on quitte ce monde, seules la Torah et les bonnes actions (maasim tovim) nous accompagnent (Pirké Avot 6,9). C'est ce à quoi fait allusion le mot "mét" (מת), qui est un acronyme de maasim tovim et de Torah.
Le mot mét (la mort) nous rappelle donc que nous devons vivre dans un but supérieur.
[rav Yéhochoua Alt]

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-> b'h, issu du dvar Torah : https://todahm.com/2022/09/28/37251

Inviter Hachem à notre étude de Torah

+ Inviter Hachem à notre étude de Torah :

-> Celui qui s'engage uniquement dans l'étude de la Torah (et non dans le 'hessed) est comme quelqu'un qui n'a pas de D. [kol aossek baTorah bilvad, domé kémi chéén lo Elokaï - guémara Avoda Zara 17b]
Cela peut être compris comme faisant référence à quelqu'un qui s'engage dans la Torah seul (bilvad), sans attachement (dvékout) et sans conscience d'Hachem. C'est comme quelqu'un qui n'a pas de D.

Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 4:6,7) écrit qu'avant d'apprendre, il faut avoir l'intention de s'attacher à Hachem.

Même au milieu de l'apprentissage, on peut s'arrêter un peu pour penser à la crainte d'Hachem et ce n'est pas considéré comme une perte de temps (bitoul Torah), car cela permet à la Torah de rester près de soi.

La guemara ('Haguiga 9b nous dit qu'il n'y a pas de comparaison entre quelqu'un qui apprend un sujet de Torah 100 fois et quelqu'un qui l'apprend : méa véé'had (101 fois).
Une autre signification est qu'il n'y a pas de comparaison entre celui qui apprend un sujet 100 fois et celui qui l'apprend 100 fois avec le é'had (Hachem).

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-> On a vu que nous devons développer notre conscience que Hachem est à nos côtés pendant notre étude. Cela est une réalité comme l'enseigne le rav Yaakov Adès :
Depuis la destruction du Temple, les juifs ont été exilés, la Providence erre (il s'agit d'une parabole), et il ne reste plus que la Torah.
Lorsque les juifs s'y adonnent , ils deviennent un sanctuaire en miniature où elle peut se réfugier et se reposer.
Cette idée illustre l'affirmation de nos Sages (guémara Béra'hot 8a) : "Depuis la destruction du Temple, il ne reste plus à Hachem dans ce monde que les 4 coudées du domaine de la loi".

Nos Sages ont également dit : "D'où sait-on que même si une seule personne étudie la Torah, la Providence Divine réside avec elle? C'est parce qu'il est dit : 'En tout lieu où Je mentionnerai Mon Nom, Je viendrai vers toi et Je te bénirai'.
[en étudiant la Torah on permet que Hachem réside davantage en nous, et qu'Il nous bénisse!]
De plus, il est écrit dans le midrach (Michlé) : 'Car celui qui Me trouve a trouvé la vie : Hachem dit : Je Me trouve en tout lieu avec tout celui qui est plongé dans les paroles de la Torah, c'est pourquoi il est dit : 'Car celui qui Me trouve a trouvé la vie'."

Une nouvelle Torah (suite à la venue du machia’h)

+ Une nouvelle Torah (suite à la venue du machia'h) :

Au sujet du dévoilement de la Torah dans les temps futurs (révélation qui viendra parachever le don de la Torah), il est écrit : "Ecoutez-Moi, vous qui êtes Mon Peuple, prêtez-Moi l’oreille, vous qui formez Ma Nation! Car l’enseignement (Torah) sortira de Moi, et J’établirai Ma Justice pour éclairer les Nations" (Yéchayahou 51,4).
=> Quel est le sens de cet "enseignement" (תוֹרָה - Torah) des temps messianiques?

On peut citer :
-> Selon le midrach (Vayikra rabba 13,3) : "Une nouvelle Torah (תורה חדשה - Torah ‘Hadacha) sortira de Moi, [c’est-à-dire] une compréhension nouvelle de la Torah sortira de Moi"

-> Selon le midrach (Yalkout Chimoni 429) : "Dans les Temps futurs, D. siégera et expliquera la Torah nouvelle qui sera donnée à travers le machia’h".
[Il enseignera au peuple juif les secrets de la Torah et éclairera les yeux des Peuples pour les amener à suivre les chemins de D. - voir Métsoudat David sur le verset de Yéchayahou).

Concernant cette nouvelle révélation dans la Torah, il y a 2 approches :
1°/ il y aura la révélation du sens profond des Commandements (mitsvot) et des secrets de la Torah qui nous sont totalement inaccessibles à l’heure actuelle ;
2°/ il y aura un changement des Lois de la Torah (la halakha).
Ceci est notamment illustré dans le passage du midrach (Vayikra rabba 13,3) évoquant le festin des temps messianiques lors duquel seront consommés le Léviathan et le Chor HaBar (respectivement, un poisson et un buffle aux dimensions et à la force fabuleuses). Il y est en effet mentionné que le Chor HaBar sera égorgé par la nageoire du Léviathan, et bien qu’une telle mise à mort ne constitue pas aujourd’hui un abattage valable rituellement, l’animal sera néanmoins cachère, car dit le midrach : "Une nouvelle Torah sortira de Moi".

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=> On peut se demander quelle est la différence profonde entre "la nouvelle Torah" que révélera le machia'h et les "nouveaux enseignements" ('hidouchim - חדושים) que les Sages révèlent dans chaque génération avant l’ère messianique (dans la mesure où il s’agit dans les deux cas de révélation de ce qui est déjà présent de façon voilée dans la Torah donnée au mont Sinaï)?

La différence entre ces 2 catégories d’enseignements réside dans leur degré de dissimulation au sein de la Torah avant leur révélation. Celui de la "nouvelle Torah" qu'enseignera le machia’h est sans aucune commune mesure avec celui des 'hidouchim de "l’élève initié" (talmid vatik - תלמיד ותיק) [au point que nos Sages enseignent : "La Torah que l’on étudie aujourd’hui est du vent [hével - הבל] comparée à la Torah du machia’h" - midrach Kohélet rabba 11].
En effet, ces derniers peuvent être élucidés et révélés par l’élève érudit, alors que la "nouvelle Torah" ne peut pas se révéler dans l’intellect humain.
Mais, dans la mesure où il faudra bien que ces sujets soient captés par l’esprit humain, car la Torah "n’est pas dans les Cieux" et a vocation à être intégrée intellectuellement, alors après que le machia’h en ait reçu la révélation de façon prophétique, il comprendra ces "‘hidouchim" dans sa grande sagesse et les enseignera de façon intelligible à tout le peuple, dont tous les membres seront alors "de grands sages qui appréhenderont l’esprit de leur Créateur". [Rambam - fin des Hilkhot Méla'him].

Comme l’enseigne le Rambam (Hilkhot téchouva 9,2), le machia’h sera en effet, d’une part, un grand prophète (comparable à Moché) pour pouvoir recevoir la révélation de la nouvelle Torah, chose impossible par l’entremise de l’intellect, et d’autre part, un grand sage (plus grand que Salomon), ce qui lui permettra de comprendre ce qu’il aura reçu prophétiquement, puis de l’enseigner à tout le Peuple. [Likouté Si’hot]

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-> Chaque génération amène au grand jour de nouveaux commentaires/explications de Torah, mais il y a également une notion de : diminution de la Torah suite à la destruction du Temple : https://todahm.com/2022/09/20/diminution-de-la-torah-suite-a-la-destruction-du-temple
[au-delà de ce qu'on a vu précédemment, avec la venue du machia'h et la reconstruction du Temple, la Torah pourra pleinement briller, et c'est pour cela que l'on s'endeuille et aspire ardemment à la guéoula. ]

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-> Hachem et la Torah ne font qu'un (Zohar 3:73a).
Lors de la Délivrance à Venir (guéoula), Hachem accomplira d'innombrables miracles et merveilles, et notre capacité à comprendre D. augmentera. Par conséquent, notre compréhension de la Torah augmentera également.
C'est la signification du verset : "De nouvelles instructions [Torah] sortiront de Moi" (Torah 'hadacha méiti tétsé - Yéchayahou 51,4).
[ le midrach (Vayikra rabba 13,3) interprète cela comme signifiant qu'une nouvelle profondeur de compréhension de la Torah nous sera révélée dans le futur. ]

Il en sera donc de même à l'avenir que lors de la sortie d'Egypte. Au début, Hachem nous délivrera en réalisant des merveilles et des miracles ; par la suite, après avoir été témoins de ces merveilles et de ces miracles, nous serons en mesure de comprendre les niveaux nouvellement révélés de la Torah.

Tel est donc le sens du verset "Je serai ce que je serai" (Chémot 3,14).
[ dans le contexte actuel, ces mots signifient : "Dans l'avenir, la profondeur de la relation du peuple juif avec Moi en tant que son D., résultant de la profondeur de sa compréhension de la Torah, augmentera proportionnellement à sa compréhension de Moi basée sur les miracles que Je ferai, tout comme à la sortie d'Egypte, la profondeur de sa relation avec Moi, résultant de la profondeur de sa compréhension de la Torah, a été déterminée par sa compréhension de Moi basée sur les miracles que J'ai accomplis à l'époque." ]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pessa'h ]

L’attachement à D. est la clé qui ouvre tous les verrous.
Chaque juif, même le plus simple, a la capacité de s’attacher aux mots de la Torah et de la prière, atteignant ainsi les plus hauts degrés d’unité avec D.
[Baal Chem Tov]

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-> D. commanda à Noa'h d’ "entrer dans la tévah" (qui signifie littéralement "arche", mais également "mot").
Il faut pénétrer dans les lettres de la Torah et de la prière et s’y attacher. Cela protège la personne et l’ensemble de sa famille élargie, leur permettant de recevoir de D. tout ce dont ils ont besoin.
[Baal Chem Tov]

[de même que rentrer dans l'arche a permis de survivre au Déluge, de même en rentrant de tout notre cœur dans la Torah et la prière on se sauve (ainsi que ses proches) de toutes tempêtes de la vie, recevant à la place le meilleur.]

La Torah

+ La Torah (selon le Sfat Emet) :

-> En théorie, la Torah n'est pas le domaine exclusif du peuple juif.
En effet, on nous dit (Yalkout - Zot Habéra'ha) qu'avant de donner la Torah à Israël, Hachem a offert à toutes les autres nations la possibilité de l'accepter et qu'elles l'ont toutes refusée.
Il est très probable que si la Torah avait été donnée à l'une des autres nations, elle aurait été présentée sous une forme plus simple et plus basse que la forme actuelle. La Torah est suffisamment polyvalente pour avoir une signification pour tous les peuples.

À l'inverse, le midrash (Sifri - Zot Habéra'ha) raconte que les anges ne voulaient pas renoncer au contrôle de la Torah et tentèrent d'empêcher Moché de la transmettre aux juifs.
Nous pouvons supposer que s'ils avaient réussi à conserver la Torah pour eux-mêmes, elle aurait été sous une forme plus élevée, plus rare. Cependant, comme elle n'a été donnée ni au monde non-juif ni aux anges, mais au peuple juif, la meilleure situation possible s'est produite.
Non seulement les juifs ont reçu la Torah sous la forme la plus appropriée à leurs besoins, mais ils ont également reçu toutes les autres configurations possibles de la Torah, depuis les aspects spirituels les plus élevés concernant les anges jusqu'aux niveaux les plus simples destinés au monde non juif.

Il est significatif que la Torah fasse allusion au fait qu'Hachem a pris la forme de la Torah sous la forme la plus appropriée à leurs besoins.

Hachem a pris la Torah des anges pour la donner juifs, en utilisant une expression araméenne : "véata mérivévot kodech" (et elle est venue des myriades de sainteté - וְאָתָה מֵרִבְבֹת קֹדֶשׁ - Vézot haBéra'ha 33,2).
Étant donné que les anges ne comprennent pas l'araméen, cette déclaration n'est pas de nature à susciter leur jalousie. Même si les anges se situent à un niveau spirituel bien plus élevé que les humains, les mortels, et les juifs en particulier, ont la possibilité d'utiliser la Torah pour s'élever à un niveau supérieur à celui des anges.
[Sfat Emet - Shavouot 5636]

-> Nos Sages (guémara (Shabbath 88b) racontent que des épices aromatiques ont saturé le monde lorsque chacun des 10 Commandements a été donné.
Ces "épices" symbolisent, entre autres, ces fragments de Torah qui se sont accrochés aux autres nations du monde. Le fait qu'Hachem ait donné la Torah en 70 langues montre clairement que Hachem voulait que toutes les nations en aient une partie, et pas seulement les Juifs.
[Sfat Emet - Shavouot 5631]

-> Le rôle des juifs en tant qu'entonnoir de la Torah pour les autres nations est analogue au rôle de la terre d'Israël dans l'apport de moyens de subsistance au reste du monde.
La terre d'Israël est décrite comme une "terre que Hachem, votre D., scrute continuellement" afin de pourvoir à ses besoins. En son honneur, le monde entier est béni à son tour par la pluie et la subsistance.
[Sfat Emet - Shavouot 5646, 5653, 5655]

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-> Plus encore que de donner forme et direction au monde naturel, la Torah est également le fondement de l'existence continue de la nature.
Nous disons chaque matin dans Pessouké déZimra : "Béni soit Celui qui parle et qui agit". Cette phrase fait référence à la création du monde par le biais des "10 Paroles [créatrices]" (voir Pirké Avot 5,1).
La prière se poursuit par "Béni soit Celui qui décrète et maintient" = en décrétant la Torah à son peuple à travers les 10 Commandements, Hachem maintient l'univers tout entier.
[Sfat Emet - Shavouot 5633]

-> L'impact de la Torah s'est fait ressentir sur l'ensemble de la nature, mais la Torah est plus grande que la nature.
Les secrets que la nature n'est pas disposée à révéler peuvent être acquis en se plongeant dans la Torah. C'est pourquoi le monde a été créé avec la lettre beit (dans le mot Béréchit), qui est fermée sur trois côtés et ouverte d'un seul côté, pour indiquer que nous ne devons pas réfléchir trop profondément à ce qui est au-dessus de nous ou aux secrets intérieurs cachés du monde naturel.
La Torah a cependant été donnée en commençant par la lettre alef (ano'hi Hachem Eloké'ha), qui est ouverte des quatre côtés, car la Torah a précédé le monde. Ainsi, le peuple juif peut reconnaître qu'Hachem a créé le monde, directement à travers la Torah, sans avoir à s'appuyer sur les preuves du monde naturel.
[Sfat Emet - Shavouot 5663]

-> Le mot Torah peut être rapproché du mot : "orah"(אורה - une lumière).
La Torah est une lumière à travers laquelle nous pouvons percevoir la présence d'Hachem dans tous les aspects de la vie.
Les premiers mots des 10 Commandements suggèrent cette signification : "et D. dit toutes ces choses en disant, Je suis Hachem, Ton D." (Yitro 20,1-2) = grâce à la Torah, on peut percevoir Hachem (Je suis Hachem, ton D.) dans toutes les facettes du monde (toutes ces choses).
La véritable crainte d'Hachem ne vient que de l'utilisation de la lumière de la Torah pour apprécier la sainteté présente dans toute la vie et pour reconnaître que toute l'existence n'est soutenue que par Hachem.

Nous pouvons également établir un lien entre les mots Torah et "yirah" (יראה - la crainte), ce qui suggère que la véritable crainte d'Hachem découle d'une étude approfondie de la Torah.
Le Téhilim (111,10) fait allusion à cela : "Le commencement de la sagesse est la crainte d'Hachem."

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-> La Torah a un impact non seulement sur la nation juive dans son ensemble, mais aussi sur les individus. Ce n'est que par la Torah qu'un individu peut grandir et se rapprocher d'Hachem.
Alors que les anges partent d'un niveau plus élevé que les mortels, puisqu’ils sont dispensés de toute préoccupation matérielle, la Torah donne aux humains le pouvoir de s'élever au-dessus des anges.

La Torah n'aide pas seulement le juif à vivre dans ce monde, elle le prépare également à la vie dans le monde à Venir.
La bénédiction que nous récitons après une lecture publique de la Torah, "Qui a implanté en nous la vie éternelle", fait en réalité référence au monde à Venir, la vie perpétuelle que l'on acquiert par l'étude de la Torah.
[Sfat Emet - Shavouot 5636]

-> Même dans ce monde, cependant, un juif ne peut atteindre son plein potentiel que par la Torah, comme nous le disons chaque jour dans la prière Ouva léTsion : "Qu'Il ouvre notre cœur par Sa Torah" = la Torah ouvre le cœur du juif à la crainte du Ciel (yirat Chamayim).
Le guémara (Shabbath 31b) compare la crainte du Ciel à une maison, en ce sens qu'elle est le point central de la vie juive. La Torah est décrite comme la porte par laquelle un juif peut entrer dans cette "maison" et être capable de s'élever jusqu'au royaume élevé de yirat Chamayim.
[Sfat Emet - Shavouot 5636, 5639, 5640]

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-> La Torah que nous connaissons n'est que la surface extérieure d'un phénomène beaucoup plus profond.
Nos Sages (Pessikta Béra'ha) ont fait allusion à la profondeur de la Torah en la qualifiant de feu noir écrit sur une toile de fond de feu blanc. Alors qu'une grande partie de la Torah peut nous paraître mystérieuse, comme une boule opaque de feu noir, c'est toujours juste sous cette surface que se trouve la véritable signification de la Torah, avec toute la clarté du feu blanc.
[Sfat Emet - Shavouot 5638]

-> La Torah est comparée au feu, non seulement en raison du pouvoir destructeur du feu, mais aussi pour suggérer la permanence et la vigueur du peuple juif. Le feu de l'amour perpétuel d'Hachem pour nous brûle comme une flamme éternelle.
Comme l'écrit le roi Salomon : "Beaucoup d'eau ne peut éteindre l'amour" (Chir haChirim 8,1).
Tous les forces du monde ne peuvent éteindre l'amour qui brûle comme un feu entre Hachem et nous.
[même si un déluge d'eau s'abat, le feu d'amour d'Hachem pour les juifs (individuellement et collectivement) ne s'éteint pas. ]
[Sfat Emet - Shavouot 5660]

+ Hachem nous a donné Sa sainte Torah [et Ses mitsvot]. C'est l'arme que nous devons utiliser contre le yétser ara dans notre guerre contre lui.
Les munitions sont fournies par notre passion (ex: joie, fierté à étudier/faire les mitsvot) et notre attachement à D. (dvékout).

Celui qui accomplit les mitsvot sans enthousiasme et sans passion est comme le serviteur qui n'a pas utilisé de vraies balles. Sans passion ardente ni d'enthousiasme, nos armes restent inutiles dans notre lutte contre le yétser ara.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi]

La Torah

+ La Torah (quelques réflexions du Baal Chem Tov) :

-> Le Baal Shem Tov enseigne : Les lettres de la Torah sont les chambres du [Palais] Divin et Ses vaisseaux. En fixant sa conscience [sur ces lettres], on peut y attirer une émanation de la Lumière Surnaturelle, comme le dit le Zohar (I 24a) : "Hachem, et la Torah ne font qu'un".
Une personne doit porter toute son attention sur [les lettres de la Torah], car [l'esprit] est l'âme elle-même. Et c'est là l'attachement avec D. (dvékout) [auquel le Zohar (III,73a) fait allusion lorsqu'il déclare que] "le Hachem, la Torah et le peuple juif ne font qu'un".
[Ohr haGanouz laTsadikim - Miketz]

-> Étudier la Torah lichmah (pour elle-même) signifie avec amour [de D.].
Il faut s'attacher aux lettres de la Torah afin de devenir un merkava (véhicule) pour Hachem, qui est la source de toute vie et de tout plaisir sublime.
La Lumière Infinie brille à l'intérieur des lettres, et "dans la lumière du visage du Roi se trouve la vie" (Michlé 16,15).
C'est ce que j'ai entendu de mon maître, le Baal Shem Tov : [La mitsva d'étudier la Torah] lichma signifie pour l'amour de la lettre elle-même, c'est-à-dire pour la lumière infinie et la force vitale cachées en elle.
[Kéter Chem Tov 426]

-> L'intention appropriée (kavana) pour l'étude de la Torah est de s'attacher dans la sainteté et la pureté aux lettres de la pensée et de la parole. En d'autres termes, il faut lier son néfech, son roua'h, sa néchama, son 'haya et son yé'hida (qui sont les 5 niveaux de l'âme) à la sainteté de "la bougie des mitsvot et de la lumière de la Torah" (Michlé 6,23), les lettres qui éclairent, brillent et transmettent la véritable vie Divine.
Lorsque l'on parvient enfin à comprendre et à s'attacher aux lettres sacrées, on est capable de percevoir, par l'intermédiaire des lettres elles-mêmes, même de connaître les événements futurs.
C'est ainsi qu'il est écrit que [les paroles de la Torah] "éclairent les yeux" (Téhilim 19,8-9). En effet, elles éclairent les yeux de ceux qui s'y attachent dans la sainteté et la pureté, comme les lumières des Ourim et des Toumim [sur le pectoral du Cohen Gadol].
[d'après le Baal Chem Tov - Sod Yachin ouBoaz - chap.2]

-> Chaque fois qu'une question était posée au Baal Chem Tov, il ouvrait un volume du Zohar ou de la guémara et l'étudiait pendant un court moment. Il répondait ensuite à la question.
Il a dit un jour : "La lumière avec laquelle Hachem a créé le monde a permis à l'homme de regarder d'un bout à l'autre du monde. [Par la suite,] Il l'a cachée dans la Torah pour les tsadikim.
Ainsi, lorsqu'un tsadik étudie la Torah lichma, il peut regarder d'un bout à l'autre du monde".
[Notser 'Hessed 5,25]

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-> Lorsqu'une personne étudie la Torah, elle doit se reposer un peu de temps en temps afin de s'attacher à D.
[le rabbi de Vitebsk écrit dans la suite : "il faut s'arrêter de temps en temps pendant son étude [de Torah] et contempler la grandeur du Créateur, afin de l'aimer et de le craindre, d'être timide devant lui, de désirer ardemment accomplir ses mitsvot, et ne pas être occupé par de nombreuses pensées ..." ]

Il est impossible pour la plupart des gens de faire l'expérience d'un attachement avec Hachem (dvékout) lorsqu'ils sont engagés dans l'étude de la Torah, car tous les esprits ne sont pas capables d'étudier continuellement dans un état d'amour et de crainte de D. Seuls des individus exceptionnels tels que Rabbi Chimon bar Yo'haï et ses disciples [peuvent le faire], comme l'affirme le Zohar.
Néanmoins, on doit toujours étudier, car la Torah fait briller l'âme, c'est "un Arbre de Vie pour tous ceux qui la saisissent" (Michlé 3,18)
[Likouté Amarim de Rabbi Ména'hem Mendel de Vitebsk - 14b]

-> Lorsque l'on étudie la Torah, il faut se rappeler les mots de la guémara (Béra'hot 8a) : "Depuis la destruction du Temple, il ne reste plus à Hachem, d'autre place dans Son monde que les 4 amot (coudées) de la halakha".
Et on devra réfléchir : "Le Créateur ne se restreint-il pas et n'habite-t-il pas ici même?" On étudiera alors avec joie, respect et amour de D.
[Tsavaat haRivach 119]

-> "Celui qui étudie un sujet 100 fois ne peut être comparé à celui qui le fait cent et un fois" (guémara 'Haguiga 9b).
[ "cent et un"] signifie que les études d'une personne doivent être imprégnées de l'Unique, le Maître de l'Univers.
[Déguel Ma'hané Efraïm - Tsav]

-> Lorsqu'on étudie la Torah, il faut garder à l'esprit devant qui on étudie.
Il arrive que l'on s'éloigne du Créateur en étudiant la Torah de manière inappropriée. Il faut donc en être conscient à tout moment.
[Tsavaat haRivach 54]

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-> "La Torah de D. est parfaite (témima), elle renouvelle l'âme" (Téhilim 19,8).
Le Baal Chem Tov enseigne : La Torah de D. est toujours parfaite et complète, car personne au monde ne l'a encore touchée. [quelque soit la quantité de Torah étudiée, c'est toujours comme si on avait à peine commencé à l'aborder]
C'est parce qu'elle "renouvelle l'âme" de la personne qui l'aborde continuellement avec un enthousiasme nouveau. Lorsque l'on étudie la Torah de D. avec simplicité (témimout), comme si on ne l'avait jamais fait auparavant, elle renouvelle l'âme.
[Vayé'hal Moché - Téhilim 19]

L’importance d’étudier la halakha

+ L'importance d'étudier la halakha (loi juive) :

-> "Celui qui étudie la halakha tous les jours a la garantie d'être un ben Olam HaBa".
[guémara Nida 73a - kol achoné halakhot békhol yom mouvta'h lo chéou ben olam aba]

-> Le rav Shmouel Wosner dit : "Le kitsour (abrégé) du Choul'han Aourkh nous enseigne comment vivre en tant que juif(ve). Le Choul'han Aroukh est lorsque l'on a une question".
[même 3 minutes par jour d'étude de la halakha concrète permet avec le temps de connaître beaucoup d'halakhot (même si c'est mieux d'y consacrer davantage, il ne faut pas rien faire faute de temps).
Même 3 halakot par jour, cela fait près de 1 000 halakhot sur l'année! ]

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-> Nos Sages promettent que l'étude de la halakha chaque jour garantit une part dans le monde à Venir (olam haba).
Cela est difficile à comprendre parce que nous commençons la lecture des Pirké Avot en disant que : "tout juif a une part dans le monde à Venir" (kol Israël yéch laém 'helek laolam aba).
Alors pourquoi la guémara dit-elle que seuls ceux qui étudient la halakha chaque jour sont des ben Olam haBa?

-> Le Arou'h laNèr (guémara Nidda 73) répond :
"[Si quelqu'un n'étudie pas la halakha], il recevra le Olam haBa, mais uniquement après être passé par un processus de purification.
Tout comme l'argent et l'or sont purifiés de tous les défauts, ces personnes devront subir une purification pour se nettoyer de tous les types de yétser ara et de fautes de ce monde.
Cependant, [lorsqu'une personne étudie la halakha], elle devient un "ben Olam haBa". Il méritera facilement le Olam haBa, et il ira immédiatement au monde à Venir (Olam haBa) lorsqu'il quittera ce monde. Hachem l'y conduira."

-> C'est parce qu'il y a beaucoup de discussions dans la guémara, et il y a souvent plusieurs opinions, et on n'arrive pas tout de suite à la halakha lémaassé (concrète, à faire en pratique).
Mais lorsqu'on étudie la halakha, on atteint la vérité cristallisée (fruits de nombreux débats entre nos Sages), la volonté d'Hachem pour nous.

Le Arou'h laNèr écrit :
"De même qu'une personne étudie la vérité claire et tranchée [par nos Sages], qui n'a pas besoin d'être clarifiée et purifiée, ainsi elle n'aura pas besoin d'être purifiée/clarifiée dans le Olam haBa."

=> C'est donc l'un des avantages de l'étude de la halakha.
On étudie la décision finale, la volonté distillée d'Hachem. On apprend la vérité cristallisée qui n'a pas besoin d'être corrigée [par l'avis d'autres sages], afin qu'on n'ait pas besoin d'être corrigé dans le monde à Venir (olam aba). On sera immédiatement amené à sa portion dans le Gan Eden.

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-> Il est écrit : "Acclamez Hachem, toute la terre!" (הָרִיעוּ לַיהוָה כָּל הָאָרֶץ - ariou l'Hachem kol aarets - Téhilim 100,1).
Le Yisma'h Israël ('Hanouka - p.95) dit que "kol aarets" (כל הארץ) peut être traduit par "entièrement en matérialité" (la terre renvoyant au matériel, à l'inverse du ciel, au spirituel).
Le verset fait allusion aux personnes qui sont à des niveaux déficients et qui sont entièrement immergées dans les plaisirs et les poursuites de la matérialité de ce monde.
Le verset proclame : "ariou l'Hachem" (הָרִיעוּ לַיהוָה) = eux aussi peuvent sortir de leur matérialité et louer Hachem. Comment le font-ils ?
Les premières lettres de : הָרִיעוּ לַיהוָה כָּל הָאָרֶץ forment : "Halakha" (הלכ"ה).
Le Yisma'h Israël enseigne que la ségoula d'étudier la halakha est qu'elle tire les gens hors de la matérialité, de leurs bas niveaux, et les élève à des niveaux plus élevés [spirituellement].

[une explication, basée sur les leçons du Arizal, est, comme nous l'avons vu plus haut, que la halakha a la qualité d'être de la Torah purifiée (la conclusion de nombreux débats entre les Sages).
Bien que "toutes les idées saintes de la Torah sont la parole d'Hachem" (elou véélou divréé Elokim 'haïm), même lorsqu'elles semblent contradictoires. Néanmoins, tous les points de vue ne sont pas de la halakha lémaasé (ce qu'on doit faire en pratique).
L'étude de la halakha a une qualité particulière car il s'agit d'étudier la Torah distillée (conclusion d'avis de nos Sages), si l'on peut dire, le dernier mot de ce qu'Hachem attend de nous dans ce monde, et la ségoula de cette étude est qu'elle affinera, purifiera et perfectionnera la personne. ]

Le Yismach Yisrael écrit :
"Quelqu'un qui étudie la halakha est important ('hachouv) pour Hakadosh Baruch Hu, aussi spécial que les personnes qui ont chachmah, binah, et daas qui sont bnei Olam Haba".

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-> On peut noter que le verset suivant (Téhilim 100,2) déclare : "Servez Hachem avec joie, venez devant Lui avec des louanges" (ivdou ét Hachem bésim'ha bo'ou léfanav bir'nana). Comment servir Hachem avec joie?
L'un des principaux moyens est l'étude de la halakha, comme il est dit :"Les halakhot d'Hachem sont droites, ce qui réjouit le cœur" (pikoudé Hachem yécharim méchamé'hé lev - Téhilim 19,9).
[Amalek renvoie au doute (safek), et lorsque l'on sort du doute (je fais ce qu'il y a de mieux de ma vie, on a notre âme en adéquation [et non en décalage] avec ce qu'on fait, donc on n'a pas de mal être interne), alors il y a de la joie pure et totale. ]

On sort de la matérialité lorsqu'on étudie la halakha.
[tout devient alors une occasion d'agir selon la volonté d'Hachem, même une action banale est faite en ce sens (ex: dormir, manger, ...)]

-> Ainsi, un autre avantage de l'étude de la halakha est qu'on deviendra joyeux, comme on a vu : "les halakhot d'Hachem sont droites, ce qui réjouit le cœur."
Or, lorsque l'on est joyeux, on est avec Hachem, comme il est dit, pourrait : "la puissance et la joie à Sa place" (oz vé'hétva bimkomo - Divré haYamim I 16,27).
Le 'Hatam Sofer explique que cela fait de cette personne un candidat approprié pour le Olam haBa, car le Olam haBa est l'endroit où nous nous prélassons dans la présence d'Hachem.

Nos Sages disent que la Ché'hina réside là où il y a de la joie, et ils disent que la Ché'hina réside là où l'on étudie la halacha.
[selon guémara (Shabbath 30b) : "La Présence Divine ne réside que dans la joie [dans le cadre permis par la halakha]".
selon la guémara (Béra'hot 8a) : "Depuis le jour où le Temple a été détruit, la seule chose que Hachem a dans ce monde est les 4 amot de la halakha".]
Le 'Hatam Sofer explique que puisqu'une personne était avec Hachem dans ce monde, alors elle méritera d'être avec Hachem dans le monde à Venir (Olam haBa).

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-> La guémara (Taanis 22a) déclare :
"Rav Broka venait au marché de Lefet, et Eliyahou haNavi était souvent avec lui. Rav Broka demanda à Eliyahou : "Y a-t-il quelqu'un dans ce marché qui soit un ben Olam haBa"?
Eliyahou répondit qu'il n'y en avait pas.
Rav Broka vit alors une personne portant des chaussures noires (ce qui, à l'époque, n'était pas une façon juive de s'habiller) et ne portant pas de tsitsit. Eliyahou lui dit que cette personne était un ben Olam haBa.
Rav Broka courut vers lui et lui demanda ce qu'il faisait. Il lui répondit : "Ne me posez pas la question aujourd'hui, revenez demain."
Le lendemain, Rav Broka rencontra cette personne sur la place du marché et lui demanda : "Que faites-vous?"
L'homme répondit qu'il était gardien de prison, et qu'il veillait à ce que les hommes et les femmes soient emprisonnés séparément, et qu'il protégeait les femmes des non-juives qui avaient les yeux rivés sur elles. Il s'habille comme les non-juifs, afin de pouvoir se mêler aux non-juifs, et ainsi pouvoir les entendre parler de leurs décrets [contre les juifs]. Ensuite, il en informe les rabbanim des décrets sévères qu'ils préparent, afin qu'ils puissent prier et les annuler.
"Si je ne vous ai pas répondu hier, c'est parce que je venais d'entendre parler d'un nouveau décret sévère, et je me suis empressé d'en informer les Sages pour qu'ils puissent annuler le décret avec leurs prières".

Pendant qu'ils parlaient, 2 autres personnes sont arrivées au marché, et Eliyahou a dit à Rav Broka que ces 2 hommes étaient également ben Olam haBa.
Rav Broka leur demanda ce qu'ils faisaient. Ils répondirent : "Nous sommes des gens joyeux et nous rendons heureux les gens tristes. Lorsque nous trouvons 2 personnes en conflit, nous nous occupons d'elles [avec nos plaisanteries et nos esprits joyeux] jusqu'à ce que la paix s'installe entre elles."
Rachi ajoute que : le fait d'augmenter la paix entre les gens est l'une des mitsvot récompensées déjà dans ce monde, et dont la récompense principale est réservée pour le monde à Venir.

=> Ainsi, la guémara nous parle de 3 personnes qui étaient des ben Olam haBa.
L'une d'entre elles était un geôlier, qui était mosser néfech pour aider les femmes juives, protéger les gens des fautes, et aider à annuler les décrets sévères sur la nation juive.
Les deux autres étaient des personnes joyeux qui rendaient les personnes tristes heureuses et qui faisaient la paix entre les ennemis.
Ce sont les gens du marché qui étaient ben Olam haBa.

Le Torat 'Haïm (guémara Sanhédrin 90) demande : puisque tous les juifs ont une part dans le Olam haBa, alors comment se fait-il que sur toute la place du marché, seules ces trois personnes étaient des ben Olam haBa?
Il répond que la plupart des juifs se voient accorder le Olam haBa, mais pas parce qu'ils le méritent.
Hachem leur accorde un cadeau (mat'nat 'hinam), et les amène au Olam haBa, bien que, selon leurs actes, ils ne méritent pas cette récompense.
Sur cette place de marché, seules 3 personnes ont mérité le Olam haBa par leur propre mérite.

==> Ceux qui étudient les halakhot chaque jour sont également des bné Olam Haba. Cela signifie qu'ils mériteront d'obtenir une chose énorme : le monde à Venir (Olam haBa), grâce à ce mérite énorme d'avoir étudié la halakha au jour le jour.

"Lorsqu'un homme se surpasse afin de se livrer à l'étude de la Torah, il peut atteindre des niveaux spirituels élevés.
Et même s'il est au plus bas de l'échelle et très égaré du chemin Divin, s'il étudie du mieux qu'il peut, il peut remonter et accéder à des degrés sublimes suivant l'effort fournit."
[Zohar - vol.3, p.91]

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-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Emor 22,10-13) enseigne :
Les grands Sages qui connaissent les profondeurs de l'âme (voir Zohar vol.2, p.94) affirment que grâce à l'étude de la Torah que le Créateur nous a donné, les différents niveaux de l'âme s'affermissent et rayonnent.
[...]
Il faut aussi savoir que tout ce que D. a créé, fait, façonné, reçoit sa vitalité, et se nourrit des mondes spirituels, et plus précisément de celui surnommé "Atsilout", qui est illuminé par la lettre "Youd" du nom d'Hachem יהוה. Cet aliment est appelé "Kodesh" (sacré), source de vie, de bonheur, de bienfaisance.

Bien que cette vitalité soit déversée sur toutes les créatures du monde, car sans elle il n'y a pas d'existence possible, comme écrit le prophète Né'hémia (v.9,14) : "Tu es celui qui nourrit toutes les créatures", chacune la recevra suivant sa proximité ou son éloignement de la source de cette vie, à l'image des végétaux qui sont irrigués suivant leur position par rapport à la source d'eau.

Hachem a fait cela ainsi, afin de nourrir spirituellement chacun suivant les efforts qu'il fournit pour se purifier et de s'approcher d'Hachem et de Sa Torah.

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-> Ailleurs, le Ohr ha'Haïm haKadoch (Bé'houkotaï 26,3-3) écrit sur la valeur de l'étude de la Torah par rapport à celle des mitsvot :
"Un homme peut faire des mitsvot, cependant si certaines fois il trébuche la faute pourra le changer et l'égarer du bon chemin. De plus, les bonnes actions qu'il aurait faites dans le passé ne lui viendront pas en aide le jour de sa faute.

Par contre la mitsva de l'étude de la Torah est une protection et une garantie. Tous ceux qui s'y adonnent recevront à tout jamais une protection.
Ainsi que nos Sages (guémara Sota 21) l'ont dit : "un péché éteint une mitsva mais n'annule pas le mérite de l'étude de la Torah".
Ce mérite [de l'étude] l'accompagnera pour l'éternité."

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-> "La Torah protège et sauve l'homme du mauvais penchant" (guémara Sota 21a).