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Diminution de la Torah suite à la destruction du Temple

+ Diminution de la Torah suite à la destruction du Temple :

-> "Le monde tient sur 3 choses : la Torah, le Service Divin (Avoda), et les actes de bonté (guémilout 'hassadim)" (Pirké Avot 1,2).

-> Il y a une tradition rapportée par le Sfat Emet (sur Pirké Avot 1,2), de rabbi Elimélé'h de Lizhensk : dans les jours passés, le monde tenait sur l'étude de la Torah, mais à partir de l'époque du Arizal, il tient sur les actes de bonté.
D'une façon similaire, le rabbi Mena'hem Mendel de Kotsk dit que la véritable Délivrance ne viendra que par le mérite de la tsédaka, comme le prophète Yéchayahou l'écrit : "Sion sera sauvée par la justice, et ceux qui retournent vers elle par la tsédaka" (Yéchayahou 1,27).

=> Cela est difficile à comprendre car on sait que la Torah est "kénéged koulam" (équivalente à toutes [les mitsvot]), et donc qu'elles dépassent toutes les autres mitsvot. Alors, comment la tsédaka et le 'hessed peuvent devenir des piliers du monde plus élevés que la Torah, au point de devenir les piliers sur lesquels le monde va tenir et qu'ils vont permettre de faire mériter la Délivrance?

-> Le Gaon de Vilna (dans son commentaire Chir haChirim 6,4) enseigne que tandis que la Avoda (Service Divin) a cessé avec la destruction du Temple, la Torah a également été significativement réduite à cause de la destruction du Temple, et le 'hessed lui est resté dans sa forme originelle.
C'est pourquoi, le pilier du 'hessed qui n'a jamais été affaibli et compromis par l'exil (galout), continue de soutenir le monde comme il l'a toujours fait.

-> Cela peut être ce que le Séfer 'Hassidout veut nous signifier : ce n'est pas tant que les mérites de la tsédaka et du 'hessed sont plus grands que le mérite de la Torah. L'étude de la Torah restera toujours "kénéged koulam" et la mitsva suprême de l'observance juive. Cependant, les mitsvot de tsédaka et de 'hessed sont uniques en ce qu'elles restent de nos jours sous la même forme pure qu'ils ont toujours été.

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=> On comprend logiquement que le Service Divin (Avoda) a diminué avec la destruction du Temple. Mais en quoi cela est-il également valable pour la Torah?

-> "Car l'homme de la maison n'est pas chez lui, il est parti pour un voyage lointain. Il a emporté la bourse d'argent avec lui ; il rentrera à l'heure dite" (Michlé 7,19-20).
Le Gaon de Vilna (Biour haGra sur ce passage) interprète que le roi Shlomo s'adresse au talmid 'hakham : "car l'homme de la maison". Le Temple a été détruit, et Hachem ne réside plus dans Sa maison, le lieu d'où émane toute la Torah.
"Il a emporté la bourse d'argent avec lui" = cela fait référence à la Torah elle-même qui est regroupée et fermée. Elle est scellée et inaccessible.
Le Gaon de Vilna ajoute : même si quelqu'un devait fournir des efforts considérables, il serait incapable d'acquérir une connaissance adéquate de la Torah, comme le verset l'affirme : "son roi et ses princes vivent au milieu des nations, il n'y a pas de Torah" (malka vécharéa bagoyim, én Torah - Eikha 2,9).

=> Que veut signifier le Gaon de Vilna en déclarant que nous n'avons plus de Torah après la destruction du Temple?
On a depuis les 6 ordres de michna, la guémara Bavli et Yérouchalmi, un nombre énormes de livres de Torah, des juifs qui sont engagés dans la Torah tout autour du monde, ...
Quel est le sens de : "[les juifs] vivent au milieu des nations, il n'y a pas de Torah"?

-> Rabbénou Chimchon méKinon (1260-1330), un des Baalé Tossefot [Kinon = en français : Chinon, dans la vallée de la Loire], dans son Séfer haKéritout, décrit la période des Tanaïm.
Hillel et Chamaï ont été les premiers destinataires de la Torah Orale, et ceux qui ont appris d'eux ont été les piliers de la michna.
Jusqu'à l'époque de Hillel et Chamaï, il y avait 600 ordres de michna (Sidré Michna), et à l'époque de Hillel et Chamaï ce nombre a été drastiquement diminué à 6 ordres de michna.
Hillel a vécu 100 années avant la destruction du 2e Temple (décédant en 32 avant l'ère vulgaire).
A l'époque de Hillel et Chamaï, période menant à la destruction du Temple, la grande majorité de la michna a été perdu au début de l'exil.

-> Le Séfer Séder Tanaïm vaAmoraïm (imprimé au dos du Ma'hzor Vitri), enseigne de même que depuis les jours de Moché jusqu'à ceux de Hillel, il y avait 600 ordres de michna.
La michna complète (tous les 600 sédarim) a été donnée à Moché sur le mont Sinaï.

A partir d'Hillel, le monde a été laissé sans ressources dans le sens où l'immensité de la Torah a été sévèrement réduite et la gloire de la Torah affaiblie, puisque seulement 6 de ces ordres ont été transmis aux générations futures.

-> On trouve une référence à cela dans la guémara.
Le traité 'Haguiga (14b) décrit une dispute (makhlokét) entre Rav Papa et les Sages (Rabbanan).
Un était d'avis qu'il y avait 600 ordres de michna, tandis qu'un autre soutient qu'il y avait en fait 700.
Rachi s'empresse de souligner que ces chiffres étonnants (600 ou 700) étaient le nombre d'ordres à cette époque.
Nous n'avons cependant plus accès à la plupart de ces sédarim (ordres).

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+ Les "shin" des téfilin de la tête :

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada 'Haguiga 14b) enseigne :
la couronne des juifs est la michna, et ses commentaires la guémara.
Les 2 lettes "shin" (ש) qui sont présents sur les téfilin de la têtes font allusion aux 600 sédarim de michna.
La lettre "shin" a une guématria de 300, et les 2 "shin" font un total de 600.
Un des "shin" a 4 branches (au lieu de 3) par respect pour l'opinion de la guémara affirmant qu'il y avait en fait 700 sédarim de la michna.

De nos jours, nous n'avons plus les 600 ordres de michna, qui équivalent à la guématria des 2 "shin", mais plutôt nous avons le nombre qui serait lu si nous placions les 2 "shin" l'un à côté de l'autre, et lu comme le mot : "שש" (chéch = soit 6 en hébreu).

Il y a une notion que 1/100 est annulé, est considéré comme inexistant.
En comparaison des 600 ordres de michna que nous possédions initialement, les 6 que nous avons actuellement, nous laissent relativement comme si nous n'avions plus de Torah. Ceci explique le verset : "[ils] vivent au milieu des nations, il n'y a pas de Torah (én Torah)" (Eikha 2,9).

-> Le Chla haKadoch fait référence au Séfer haKéritout, lorsqu'il avance également l'idée que les 600 sédarim de michna ont été réduit à 6.
Cependant, le Chla diffère légèrement en écrivant que ce n'était pas à l'époque de Hillel et Chammaï que les 600 sédarim ont été réduit à 6, mais cela a plutôt été 310 ans plus tard, à l'époque de Rabbi Yéhouda haNassi.

-> Rabbi Avigdor Kara (Séfer haPliya), qui est décédé à Prague 1439, donne une explication sur la réponse souvent utilisée par la guémara : il y a des mots ou des phrases qui manquent, et ceci est comment la michna devrait être lue.
Rabbi (Rabbi Yéhouda haNassi, le compilateur de la michna) n'a pas omis accidentellement des mots de la michna. Il n'y a pas d'erreur dans le texte que nous avons.
La guémara nous dit :
- "il y a des mots ou des phrases qui manquent" ('hatouré mi'hasra) = dans notre michna actuelle, il manque des mots du texte orignal.
- "et ceci est comment la michna devrait être lue" (vé'hakhi katané) = cela signifie en réalité : "et ceci est ce que la version originale de la michna a effectivement dit".

Rabbi a délibérément consolidé la michna sous une forme abrégée. Il n'a fait aucune erreur dans la rédaction des 6 ordres de la michna. Il a été capable de réduire la michna de 100 fois le contenu orignal, sans perdre aucun des composants essentiels.
"ceci est comment la michna devrait être lue" = la guémara nous révèle qu'il y a un texte manquant.

-> Le rav Shlomo Algazi explique la différence entre :
- une michna = c'est ce qui a toujours été dans le corpus de la michna de tout temps, et qui le reste de nos jours ;
- une braïta = c'est un enseignement tanaïque qui était parmi la majorité des michnayot qui a été perdue lorsque Rabbi a rédigé uniquement 6 ordres (au lieu de 600).
Les braïtot commencent par les mots : "tanou Rabbanan" (nos Rabbi enseignent). Quand est-ce qu'ils ont enseigné la braïta?
Dans la version originale de la michna, qui contenait 600 sédarim.
[le Shvilé Pin'has fait remarquer que l'initiale de "tanou Rabbanan" est ת"ר, a une guématria de 600. C'est une allusion au fait qu'une braïta était une partie des 600 michna d'origine.]
- une tossefta = c'est une information complémentaire qui n'apparaissait pas même dans les 600 michna d'origine.

-> Le rav 'Haïm de Brisk dit qu'il y a une différence entre la Torah enseignée dans les 600 ordres et la Torah enseignée dans les générations suivantes.
Tout ce qui est enseigné dans la michna ou la guémara est soumis au principe : "élou vaélou divré Elokim 'haim" (celui-là et celui-là sont tous deux les mots du D. vivant). Même si en apparence il y a plusieurs points de vue (parfois très différents), en réalité chacun est considéré comme correct et comme une partie de la Torah que nous avons reçue au mont Sinaï.
Le rav de Brisk ajoute que cependant, lorsque 2 Roché Yéchiva débattent, par exemple sur le sens simple d'un Rambam, nous n'appliquons pas ce même principe. Alors que tout est définitivement considéré comme de la Torah, il ne peut y avoir qu'une seule interprétation correcte du Rambam.
Le principe de "élou vaélou" ne s'applique pas de la même façon au mots des Géonim, Richonim et A'haronim, comme il s'applique à la Michna et au Talmud.
[il en découle que la destruction du Temple, a conduit à une réduction par 100 de la michna (notre Torah Orale), et que nous avons beaucoup d'incertitudes quant à retrouver le texte originel.
(sans le "élou vaélou" + voir les paroles du Gaon de Vilna : actuellement la Torah est scellée et inaccessible par rapport à avant la perte du Temple.)]

-> [b'h, j'ai pu voir l'enseignement précédent, rapporté de la façon suivante ] :
Lorsque le ‘Hafets ‘Haim et Rabbi ‘Haim de Brisk séjournaient dans la même auberge, ils discutèrent de ces 594 sédarim perdus de michnayot (passant de 600 à 6). Le ‘Hafets ‘Haim souligna les efforts des Richonim et des A’haronim, rachei Yechiva, Rabbanim des nombreuses générations depuis l’époque d’Hillel et Chamaï. Leurs délibérations, leurs ‘hidouchim et leurs explications faisaient tous partie des 600 Sédarim originaux. Par exemple, les commentaires de Rachi, des Tossafot, du Rif, du Roch, du Rambam, du Maharcha, de Rabbi Akiva Eiger, Rav Baroukh Ber et ainsi de suite servirent tous à restaurer les sedarim manquants. Chaque sefer de ‘hidouchim remplit le contenu manquant qui faisait partie des michnayot perdues. Toutes les idées de la Torah développées et présentées au cours des siècles depuis que les Chicha sidrei Michna ont été ‘expurgées’ font partie des 600 sedarim originaux.
Le rav ‘Haim de Brisk ne fut pas d’accord et dit qu’il y avait une distinction fondamentale entre les 6 sedarim originaux et la Torah enseignée dans les générations suivantes. Tout ce qui est enseigné dans la michna ou la guémara est soumis au principe de "élou vé'élou divré Elokim 'haïm" (ואלו אלו דברי אלהים חיים - littéralement : ceux-ci et ceux-ci sont les paroles du D. vivant - guémara Erouvin 13b), où même face à de multiples points de vue, chacun est considéré comme correct et fait partie de la Torah que nous avons reçue sur le Sinaï.
Cependant, lorsque 2 Raché Yechiva débattent par exemple de ce que dit le Rambam, nous n’appliquons pas cela. Bien que ce soit incontestablement considéré comme la Torah, il ne peut y avoir qu’une seule interprétation correcte du Rambam.

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-> Le Beit Yossef (Kalé haGuémara) est d'avis, comme le Chla haKadoch, qu'il y avait 600 sédarim de michna jusqu'à ce que Rabbi les a condensés.

-> Le Rama de Pano (Guilgoulé Néchamot) révèle que Rabbi (Rabbi Yéhouda haNassi) était la réincarnation (guilgoul) de Métouchéla'h.
Métouchéla'h a enseigné 600 sédarim, tandis que Rabbi a rédigé 6 sédarim de michna, avec chaque ordre (séder) englobant 100 des ordres initiaux.
[le Yalkout Chimoni (Béréchit - remez 42) cite un avis que Métouchéla'h a en réalité enseigné 900 sédarim de michna.]

-> Le Yalkout Réouvéni (Yitro) est d'accord avec le Séfer haKéritout, indiquant que les 600 sédarim ont existé uniquement jusqu'à Hillel, qui a réduit la michna en 6 sédarim.

-> Le 'Hida présente également l'idée que la michna a été réduite de 600 à 6 sédarim, en citant les 2 points de vue quand à savoir quand cela s'est passé : à l'époque de Hillel et de Chamaï (soit en -32 avant l'ère vulgaire) ou bien 310 ans plus tard, lorsque Rabbi a rédigé la michna.

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-> On a vu précédemment l'enseignement du Gaon de Vilna que suite à la perte du Temple : même si quelqu'un devait fournir des efforts considérables, il serait incapable d'acquérir une connaissance adéquate de la torah, comme le verset l'affirme : "son roi et ses princes vivent au milieu des nations, il n'y a pas de Torah" (malka vécharéa bagoyim, én Torah - Eikha 2,9).
Ainsi, dans la prière nous disons : "chéyibané beit haMikdach bim'éra béyaménou véten 'helkénou béTorata'h" (que le Temple soit reconstruit rapidement de nos jours, et donnes-nous notre part dans Ta Torah) = nous lions le Temple et la Torah. En effet, puisque nous avons perdu la majorité de la Torah avec la destruction du Temple, lorsque nous demandons à Hachem de reconstruire le Temple nous Lui demandons simultanément de restaurer toute la Torah qui a été perdue.

Le Gaon de Vilna a écrit un commentaire de michnayot (Chénot Eliyahou), et son élève principal, le rav 'Haïm de Volozhin a écrit une introduction à cet ouvrage où il écrit que la barrière protectrice de la Torah et ses principaux concepts sont contenus dans la Torah Orale.
"son roi et ses princes vivent au milieu des nations, il n'y a pas de Torah" (Eikha 2,9) = nous n'avons plus la Torah Orale. Le rav 'Haïm de Volozhin se lamente sur le fait que nous avions 600 ordres de michna, mais la plupart d'entre eux a été perdus et il nous en reste que 6.
Il ajoute que cependant, lorsque Rabbi a rédigé les 6 ordres de michna que nous avons actuellement, il a inclut en eux le contenu des ordres (sédarim) perdus.

Ainsi, le rav 'Haïm de Volozhin, élève du Gaon de Vilna, nous dit clairement que la tragédie de "son roi et ses princes vivent au milieu des nations, il n'y a pas de Torah", qui a eu lieu au moment de notre exil suite à la destruction du 1er Temple, est synonyme du fait que nos 600 ordres de michna ont été réduits à 6.
[d'une certaine façon de même que le Temple a été détruit, de même notre trésor qu'est la Torah Orale a fondu par 100 fois moins.]

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-> "Il [l'ange] me dit: "Que vois-tu?" Je répondis: "Je vois un rouleau qui vole ; sa longueur est de 20 coudées et sa largeur de 10 coudées" (Zé'haria 5,2)
Le rouleau dans la vision de Zé'haria était composé de 200 amot au carré, mais lorsqu'il était étalé il avait 400 amot au carré (20 amot de longueur et 20 amot en largeur). [guémara Erouvin 21b]

Qu'était-il écrit sur ce rouleau volant? Le traité Erouvin révèle que la Torah Orale était écrite sur ce document.
Le Gaon de Vilna fait alors le calcul suivant.
Le document original de la Torah Orale qui contenait 600 ordres de michna, avait une taille 400 amot au carré.
Actuellement, réduit à 6 ordres de michna, plus que 4 amot au carré sont nécessaires pour l'écrire.
Le Gaon de Vilna écrit que c'est ce que signifie l'enseignement de la guémara (Béra'hot 8a) : "Depuis le jour où le Temple a été détruit, la seule chose que Hachem a dans ce monde est les 4 amot de la Halakha".
[Péninim miChoul'han haGra]

-> Ainsi les 4 amot de la halakha ne font pas référence à un espace occupé par une personne étudiant la Torah, mais plutôt cela fait référence au document d'à peine 4 amot, qui est tout ce qu'il nous reste du document original qui faisait une taille de 400 amot.
4 amot est tout ce qu'il est nécessaire pour contenir l'entièreté de ce qu'il reste de la Torah Orale.
Le Gaon de Vilna affirme clairement que la réduction de la michna en 100 fois moins de sa taille initiale a eu lieu au temps de la destruction du Temple.
Dans un cours le rav Daniel Glatstein dit qu'il est possible que ce processus de perte de la michna a été graduel, commençant au moment de la destruction du Temple et se terminant au moment de Rabbi, et cela permet de réconcilier les 2 points de vue abordés précédemment.
Ce processus a eu comme fait générateur la destruction du Temple, et au final nous nous retrouvons avec une perte de 594 ordres de michna. Ainsi, la Torah a subi un coup terrible au moment du 'hourban du Temple, résultant d'une perte si importante.
Ainsi, pour véritablement connaître et comprendre la Torah, nous avons besoin du Temple, et sans lui c'est comme si la Torah n'existe pas.
[voir les paroles du Gaon de Vilna : actuellement la Torah est scellée et inaccessible par rapport à avant la perte du Temple]

"Tout celui qui s'efforce dans l'étude de la Torah, les influences néfastes des astres se retirent de lui"
[Zohar 'Houkat III,216b]

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
cela signifie que grâce à Elle (l'étude de la Torah), le mauvais Mazal d'un homme disparaît et se transforme en bon Mazal et en bénédiction.
Tout cela étant le mérite de l'effort dans l'étude.

La valeur de celui qui étudie la Torah

+ La valeur de celui qui étudie la Torah :

-> Rachi (Chéla'h Lé'ha 13,3) explique : "Tous ceux qui sont (appelés) ''hommes'' dans la Torah sont des gens de valeur, car à ce moment, ils (les explorateurs) étaient méritants".

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Certains lisent ces paroles de Rachi sous une forme allusive : "Tous ceux qui sont des hommes dans la Torah, sont des gens de valeur", signifiant ainsi que chaque juif qui s'adonne à l'étude de la Torah a une immense valeur, "car à ce moment, ils sont méritants" = au moment où un juif étudie la Torah, il est méritant et important aux yeux de D.

-> Une discussion oppose les décisionnaires pour savoir si les non-juifs ont le droit d'étudier la Torah. Nombreux sont ceux qui pensent qu'ils sont autorisés à étudier la Torah Ecrite (cf. le Chilté Haguiborim sur le Rif au début du traité Avoda Zara) et seule l'étude de la Torah Orale leur est défendue.
Certains en expliquent la version en disant que la Torah écrite a été relue sur le Mont Eval et sur le Mont Guérizim et traduite alors en 70 langues à l'intention des nations du monde. En revanche, la Torah Orale ne fut transmise qu'aux Bné Israël et leur est exclusivement réservée.
D'après cela, certains expliquent pourquoi chaque traité du Talmud est appelé ''Massékhet'' qui s'apparente au terme hébraïque "Massakh" (un écran). Car c'est lui qui sépare Israël des nations.
=> Cela vient ainsi nous enseigner que le moyen le plus sûr à notre disposition pour nous séparer de toutes les impuretés des nations est d'étudier la guémara, car grâce à elle nous créons un écran entre ce qui est saint et l'impureté.

-> La guémara (Avoda Zara 24b) rapporte que lorsque l'on chargea l'Arche Sainte sur une charrette tirée par 2 génisses (au temps du Prophète Chmouël), un miracle se produisit et elles se mirent à chanter un cantique.
=> Cela pour évoquer que même celui qui se trouve au niveau le plus bas, et qui à l'instar de ces génisses ne possède ni Torah ni bonnes actions, peut toutefois en acceptant le joug de l'étude (évoqué par l'Arche Sainte portée par ces 2 bêtes), parvenir à s'élever jusqu'au niveau de pouvoir chanter des louanges inédites en l'honneur d'Hachem.

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne également :
La Torah fait également mériter aux Bné Israël que, du Ciel, on se comporte envers eux avec miséricorde et bienveillance.
C'est ainsi que le Or ha'Haïm haKadoch, à la fin de la paracha Chéla'h Lé'ha, explique que la Torah nous ordonne de suspendre dans les Tsitsit un fil de Tékhélet (d'azur) teint avec le sang d'un mollusque qui provient de la mer, ''afin de susciter la miséricorde Divine qui émane de la Torah comparée à la Mer''.

+ Rabbi 'Hanania segane HaCohanim a dit :
"Tout celui qui place sur son cœur des pensées de Torah, on lui enlèvera de son cœur les pensées de peur de l'épée (même en temps de guerre), les pensées de peur de la famine (même en temps de famine), les pensées futiles, les pensées de débauche, des pensées concernant une femme mariée, ou des pensées folles, la peur des hommes ...
Mais celui qui ne place pas sur son cœur des divré Torah, on lui mettra dans son cœur la peur de l'épée, la peur de la faim, des pensées qui ne servent à rien, des pensées de débauche, des pensées concernant une femme mariée, des pensées idiotes et la peur des hommes".
[ Avot déRabbi Nathan (chap.20, michna 1)]

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-> Rabbenou Bé’hayé ('Hovot haLévavot - prichout chap.2) au sujet des effets de l'étude :
"l'intention de la Torah est que l'esprit dirige tous les penchants et désirs de l'âme et tous les plaisirs du corps ; et que l'esprit soit plus fort qu'eux.
Il est très connu que le renforcement des désirs (taavot) contre l'esprit est la racine de toutes les fautes et la raison de toutes les dégénérescences. Je sais que le Peuple ne s'est rapproché de la matière qu'après s'être éloigné de l'étude de la Torah".

-> "Celui qui demande le désir (taava) se sépare (nifrad)" (Michlé 18,1).
Le Gaon de Vilna explique : le roi Shlomo vient enseigner que seul celui qui se sépare de la Torah réclame la taava, car la Torah casse les taavot. Quand l'homme s'éloigne de la Torah alors les taavote le poursuivent et il les poursuit également.

"La Torah d'Hachem est complète" (Torat Hachem témima - Téhilim 19,8)

-> Le 'Hafets 'Haïm souligne que malgré des millions de juifs qui ont fait des efforts pour étudier la Torah jour et nuit, depuis 3 000 ans, ils n'ont même pas commencé à comprendre la sagesse infinie qui est cachée dans les saints mots de la Torah.
Ainsi, la Torah est "témima", entière et complète, comme si on n'avait pas commencé à l'étudier [au regard de l'infinité qu'il reste à y découvrir].

+ Lorsqu’Israël est attaché à la Torah, la bénédiction Divine fait en sorte que son "dénombrement" devient illimité dans le sens qu’il n’est plus celui de "ce monde ci" (olam azé), un nombre qui décrit la quantité du corps, mais celui du "monde à venir" (olam aba), un nombre qui décrit la qualité de l’âme.
C’est le sens du verset : "Si Hachem vous a préférés, vous a distingués, ce n’est pas que vous soyez plus nombreux que les autres peuples, car vous êtes le moindre de tous" (Vaét'hanan 7,7).
[Chla haKadoch]

"Imaginez! Le roi David était l'homme le plus riche de l'Histoire [du monde], mais il se sentait se noyer dans un océan de pauvreté, s'il n'y avait pas la Torah"
[rabbi Aharon Kotler]

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-> "Si Ta Torah n'avait fait mes délices, j'aurais succombé dans ma pauvreté" (Téhilim 119,92).
Le rav Aharon Kotler disait que malgré sa richesse incommensurable, le roi David se sentait complètement appauvri si ce n'était la Torah, sa seule possession durable et transcendante.

[combien nous devons nous inspirer de son exemple, et comprendre que même si nous sommes multimilliardaires dans ce monde de passage (éphémère), qu'en est-il de notre richesse dans notre monde éternel à venir? L'avons-nous préparer suffisamment? ]

+ La coutume du Arizal était d’embrasser le Séfer Torah lorsqu’on le sortait de l’Arche sainte et de le suivre jusqu’à l’estrade. Puis, il restait près de l’estrade jusqu’à ce que le Séfer Torah soit ouvert et exposé aux yeux des fidèles.
Il observait alors attentivement les lettres du Séfer Torah, en se tenant suffisamment proche pour pouvoir les lire ; cela permet à l’homme de recevoir une grande Lumière spirituelle, disait-il.
Ensuite, il retournait à sa place et y restait assis jusqu’à la fin de la
lecture de la Torah.
[Kitsour Choul’han Aroukh du rav Ich Matslia'h]

L’étude de la Torah permet de nous épargner des souffrances

+ L’étude de la Torah permet de nous épargner des souffrances :

-> "Ils te prendront une huile pure d’olives concassées, pour le luminaire" (Tétsavé 27, 20)

-> "Seule la première goutte extraite de l’olive était apte pour l’huile du candélabre." (Rachi, guémara Ména’hote 86a).

-> L’Admour rabbi Yissa'har de Belz enseigne :
La Ménora suggère la Torah (guémara Baba Batra 28b), c’est pourquoi on ne pressait que la première goutte pour les besoins de l’allumage (celle-ci est extraite facilement sans effort). Car celui qui étudie la Torah n’a pas besoin d’être "concassé" sans arrêt et de subir maintes et maintes souffrances, comme l’enseignent nos Sages (guémara Béra'hot 5a) : "Celui qui s’adonne à l’étude de la Torah, les souffrances s’éloignent de lui".
Grâce à celle-ci, l’homme est épargné de toutes sortes de peines et de tourments.

-> D’après ce qui précède, le ‘Hidouché haRim explique l’enseignement de la guémara (Béra'hot 6b) : "La récompense du rassemblement de la Torah, c’est le do’hak (terme qui signifie à la fois contiguïté, mais aussi la pauvreté").
Rachi d’expliquer : "Le Shabbat d’avant chaque fête, tous venaient se rassembler pour écouter les lois relatives à celle-ci".
D’après cela, commente le ‘Hidouché haRim, cet enseignement vient suggérer en allusion que la récompense reçue pour se rassembler afin d’étudier la Torah est le
"do’hak" = que toutes sortes de difficultés et d’épreuves disparaissent.

-> Le midrach (Béréchit rabba 92,1) enseigne : "Il n’est pas un homme sans épreuve, heureux l’homme dont les épreuves viennent
de la Torah".
L’explication en est que l’homme est né pour l’effort. Cependant, heureux celui dont les efforts et la peine sont dans le but de comprendre la Torah, car ceux-ci l’exemptent de toutes les autres souffrances.

-> Le Yichma'h Moché dit que l'on y trouve une allusion dans le verset : "C’est à la sueur de ton front que tu mangeras du pain (Béréchit 3,19) : le mot "pain" peut avoir, en effet, deux significations : son sens propre, et aussi celui de "Torah", comme on le voit dans le verset : "Venez manger de Mon pain" (Michlé 9,5).
Or, si tout homme est soumis à ce décret, néanmoins, il peut choisir pour quel "pain" investir ses efforts. Car s’il les tourne tous vers la Torah (pour l’étude de laquelle il peine), il méritera de recevoir sa subsistance facilement, sans devoir beaucoup se fatiguer.

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-> La souffrance purifie les péchés de l'homme (guémara Béra'hot 5a).
Un homme sage n'attendra pas qu'Hachem lui envoie de la souffrance. Au contraire, il acceptera sur lui l'inconfort de l'étude de la Torah : l'absence de plaisirs, l'effort constant et le joug de la Torah qui affaiblit l'homme.
L'avantage est que la souffrance elle-même est une mitsva. En outre, elle remplace d'autres formes de souffrance et expie ses péchés.
[rav 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm - Avot 6,6]

[le Pirké Avot, compte le fait d'accepter la souffrance parmi les 48 voies pour acquérir la Torah ]

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-> b'h, voir également : L'étude de la Torah expie les fautes comme les sacrifices : https://todahm.com/2022/04/24/letude-de-la-torah-expie-les-fautes-comme-les-sacrifices

[plus on met d'efforts dans notre étude de la Torah, plus on expie nos fautes, et donc le moins nous aurons besoin de souffrances en réparation des dégâts spirituels de nos fautes (c'est bon la Torah a déjà fait le travail nécessaire! ).]

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-> voir également : Torah & les souffrances pendant 'hevlé machia'h : https://todahm.com/2017/07/11/torah-les-souffrances-pendant-hevle-machiah

En ce qui concerne la Torah, ce qui a le plus d'importance au Ciel, ce n'est pas le nombre de pages étudiées, mais le temps et les efforts que nous aurons investi.
[rabbi Ezra Attia]

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[nous adorons le résultat extérieur (combien de pages, de traités étudiés?), tandis que Hachem chérit les efforts investis dans l'étude. En ce sens quelqu'un avance très lentement mais qui se donne à 100% de ses capacités a une valeur énorme aux yeux d'Hachem
b'h, voir à ce sujet : https://todahm.com/2018/10/10/agir-au-maximum-de-ses-capacites ]