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Torah & nécessité de faire des efforts pour l’acquérir

+ Torah & nécessité de faire des efforts pour l'acquérir (par rabbi Nissim Yaguen) :

-> L'objectif de chaque mitsva est de sanctifier l'individu, l'affiner, le préparer à être un ustensile pour recevoir le but de la création : se délecter d'Hachem.
Dans le texte de la bénédiction des mitsvot nos Sages ont instauré : "qui nous a sanctifiés par Ses mitsvot" (acher kidéchanou bémitsvotav), parce que l'objectif est de sanctifier et d'affiner l'homme.

En vérité, un juif qui étudie la Torah et applique les mitsvot convenablement, cela se reconnaît sur lui. Il se dévoile en lui des traits délicats de noblesse ...

La Torah affine à ce point ceux qui l'étudient qu'elle transforme même leur apparence extérieure, comme ont dit nos Sages (guémara 'Haguiga 12b) : "Celui qui s'affaire de la Torah la nuit, Hachem tire sur lui un fil de grâce le jour".
[...]

Un juif qui s'investit et se donne de la peine pour étudier la Torah, on ne l'appelle pas "un étudiant en Torah", mais sa vraie dénomination est un "fils de la Torah (ben Torah)". Pourquoi cela?

J'ai eu une belle idée. Chaque fils reçoit quelques traits de son père, de sa nature et de ses traits de caractère, et ainsi un homme qui étudie la Torah, il ne lui suffit pas d'avoir des connaissances en Torah (on le nommerait un "connaisseur en Torah") mais il doit être un "fils de la Torah" (ben Torah), un homme dont toute l'essence provient de la Torah, elle désigne toute sa personnalité.

Si on ne voit pas sur un individu la nature, les mesures, la sainteté, la noblesse et la finesse de la Torah, il n'est pas un ben Torah.
Un vrai ben Torah qui a mérité de recevoir la Torah, ça se reconnaît dans sa personnalité, son comportement, ses traits de caractère et la sainteté, qui entourent ses actes.
[...]

"Que doit faire l'homme pour être sauvé des souffrances de l'époque du machia'h? S'affairer dans la Torah" (guémara Sanhédrin 98b).
Il est écrit "s'affairer", mais pas "étudier", c'est-à-dire il faut que ce soit sa principale occupation.

Lorsque la Torah n'est pas la principale occupation de l'homme, et qu'il l'étudie avec laxisme, pour être acquitté de son obligation de l'étudier, son étude n'a pas d'avenir, de valeur, et tout sera vite oublié.
Il faut canaliser toutes ses forces, afin d'atteindre le niveau de "se tuer pour elle", pour mériter que la Torah s'intègre à soi. Et grâce à ça, il sera sauvé des souffrances de l'époque de machia'h.
[...]

Dans toutes nos sources, lorsqu'on traite de l'étude de la Torah, il n'est pas écrit : "étudiez la Torah", mais "donnez-vous de la peine en étudiant la Torah".
Par exemple : "Si vous vous conduisez selon mes lois" (Bé'houkotaï 26,3), Rachi explique : "Donnez-vous de la peine dans l'étude de la Torah!"
Egalement : "Bien heureux celui qui se donne de la peine en étudiant la Torah" (Yalkout Chimoni Iyov 928).

Quelle est la raison pour laquelle il n'est pas écrit "que vous étudiez" mais "que vous vous donniez de la peine"?
La raison est que l'étude de la Torah est extrêmement difficile. Celui qui veut étudier la Torah, le mauvais penchant fera tout pour qu'il ne puisse pas le faire.
Il sera, que D. nous en préserve, malade, et lorsqu'elle guérira, la voiture tombera en panne, et ainsi de suite ...
C'est la raison pour laquelle il est écrit "donnez-vous de la peine", car l'étude de la Torah doit se faire avec dévouement. En effet, depuis le don de la Torah jusqu'à aujourd'hui, il n'y a jamais eu un seul grand sage qui ne se soit pas donné de la peine pour l'étudier.
[...]

"Rabbi Yéhouda a dit, bien heureux celui qui se donne de la peine pour la Torah et procure de la satisfaction à son Créateur" (Yalkout Chimoni Iyov 928).

Rabbi Yéhouda n'a pas dit "bien heureux celui qui étudie la Torah" mais "bien heureux celui qui se donne de la peine pour la Torah". Pourquoi?
La réponse est contenue dans la 2e partie des propos de rabbi Yéhouda : "il procure de la satisfaction à son Créateur".
Rabbi Yéhouda a voulu nous enseigner ainsi que même celui qui se donne de la peine pour la Torah peut irriter son Créateur, s'il est coléreux, a des passions, ...
Et en effet, "bien heureux celui qui se donne de la peine pour la Torah et procure de la satisfaction à son Créateur", bien heureux celui qui mérite de faire les 2 choses ensemble : il se donne de la peine pour la Torah, et il procure aussi de la satisfaction à son Créateur, car les 2 sont liés.
[...]

La paracha du don de la Torah ne s'appelle pas par son nom, mais il y a : paracha Yitro.
Pourquoi? Parce que Yitro s'est distingué par son amour pour la Torah.

Yitro était un homme âgé très riche, il ne manquait de rien, et malgré tout, il est venu se mettre à l'abri sous les ailes de la Présence divine, et il a même converti toute sa famille.
Le peuple d'Israël a voulu le gratifier et l'honorer, et lorsqu'ils ont partagé la terre d'Israël, ils ont voulu lui donner la ville de Yéricho, la ville des dattes, parmi les plus belles montagnes du monde.
Yitro leur a dit : "Je ne suis pas venu de Midiyan pour recevoir un bel héritage, je n'y manquais rien, je désire étudier la Torah".
Ils lui ont dit :"Ici il n'y a pas de Torah, si tu désires l'étudier, rends-toi dans la désert de Yéhouda chez Antinel ben Kénaz".
Yitro est parti avec ses enfants dans le désert de Yéhouda, nos Sages (Psikta Zoutra) disent qu'ils se sont assis à la porte du beit hamidrach sans rien comprendre. Ils se donnaient énormément de peine pour étudier, au point d'avoir mérité d'occuper des sièges au Sanhédrin à l'entrée du Temple de Jérusalem.
[...]

Selon la guémara (Shabbath 88) : "Ceux qui la prennent par la droite (la Torah), c'est une potion de vie, et ceux qui la prennent par la gauche, c'est un poison".
Rachi explique : "Ceux qui s'y affairent de toutes leurs forces et sont occupés à en connaître les secrets, comme un homme qui se sert de sa main droite, qui est la principale".

Nous en concluons que ceux qui la prennent par la gauche sont certes affairés dans la Torah, mais que ce n'est pas l'essentiel pour eux.
Comme la main gauche qui est la plus faible des deux, elle n'est pas la principale.
Et l'homme, pour qui l'étude de la Torah n'est pas l'essentiel, Rava dit que c'est un poison. C'est ainsi qu'est l'étude de la Torah, il n'y a pas 2 chemins, soit on se donne de la peine pour étudier la Torah, soit c'est un poison.
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Le roi Salomon dit : "C'est pour lui-même que travaille le laborieux" (Michlé 16,26), et la guémara (Sanhédrin 99b) commente : si l'individu se donne de la peine pour la Torah, la Torah se donnera de la peine pour lui : il la comprendra.
Rabbi Sim'ha Zissel de Kelm demande : dans ce cas, sur quoi l'homme reçoit-il une récompense? Sur la grandeur de son accomplissement dans la Torah?
Il ne reçoit pas de récompense à ce sujet puisque ce qu'il a accompli lui vient de la Torah qui s'est donnée de la peine pour lui.

Cependant, rabbi Sim'ha Zissel dit : la récompense est uniquement due au labeur, mais pas sur la Torah. Celle-ci appartient à Hachem. Celui qui a mérité d'avoir des connaissances ne mérite pas de récompense pour autant. L'étudiant reçoit une récompense, uniquement sur le labeur, la fatigue, le dévouement et le sacrifice.
[...]

Selon la halakha, un homme qui a mangé le matin et recommence le soir, il est clairement obligé de faire les bénédictions une nouvelle fois le soir.
Et, s'il va manger après son petit déjeuner dans un autre lieu même une heure plus tard, il doit de nouveau bénir.

En contrepartie, pour l'étude de la Torah nous ne bénissons que le matin : "Bénis sois-Tu Hachem ... qui donne la Torah", même si on étudie de nouveau une ou deux heures après, on n'a pas besoin de bénir une nouvelle fois.
Egalement durant le jour, l'après-midi et même le soir, même si entre 2 séances on était occupé à autre chose, comme manger, se reposer, .. Lorsqu'on revient étudier, on n'a pas besoin de répéter la bénédiction de la Torah.

Pourquoi? Quelle est la différence entre la bénédiction pour la nourriture et celle pour l'étude de la Torah?

C'est simple : il est permis et possible de s'arrêter de se nourrir, mais en ce qui concerne l'étude de la Torah, il est interdit de s'arrêter. Il est interdit de détourner sa pensée de la sainte Torah même un seul instant.
En effet, même lorsqu'un homme s'arrête pour manger, c'est la continuation de l'étude et pas une interruption.
Il mange pour avoir la force d'étudier ensuite la Torah. Il s'habille pour pouvoir étudier la Torah, il se marie pour pouvoir étudier la Torah, tout est réalisé en faveur de la Torah.
C'est pour cela que nous ne bénissons pas à chaque nouvelle étude de la Torah, selon le commentaire de Tossefot (guémara Béra'hot 11b) : "De l'étude de la Torah, aucun ne détourne sa pensée, car l'homme a l'obligation d'étudier à chaque instant, selon le verset : "tu la méditeras jour et nuit". C'est comme s'il était assis toute la journée sans interruption."
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C'est une règle qu'on doit se lever devant un érudit en Torah, pour honorer la Torah qu'il a étudiée.
Nous apprenons de la guémara (Nida 30b) qu'un ange enseigne toute la Torah au bébé qui se trouve dans le ventre de sa mère. Lorsqu'il vient au monde, l'ange met son doigt sur sa bouche et lui fait oublier toute la Torah qu'il a apprise.
Ainsi, pourquoi ne nous levons-nous pas lorsqu'une femme enceinte entre dans une pièce?

C'est parce que le bébé n'a pas étudié de lui-même la Torah en se donnant de la peine, mais l'ange la lui a enseignée.
Sur une telle Torah qui n'a pas été acquise par des efforts, il n'y a aucune obligation d'honorer, et ainsi on ne se lève pas devant sa mère.
La règle de se lever devant un érudit en Torah n'a été prescrite que pour celui qui l'a acquise en se donnant de la peine, pas pour celui qui l'a reçue gratuitement, en cadeau.
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[Se donner de la peine pour la Torah = la condition pour la recevoir]

Lorsqu'un homme prend sur lui le joug de la Torah, avec comme but de s'élever et de réussir dans l'étude, pour remplir son rôle dans ce monde et procurer de la satisfaction à notre Créateur, il doit savoir que la première et principale condition sans laquelle on ne peut recevoir la Torah c'est de se donner de la peine pour l'étudier, s'engager à l'étudier en fournissant le maximum d'efforts.
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Hachem a choisi la plus petite montagne pour donner la Torah au peuple d'Israël.
Pourquoi une petite montagne plutôt qu'une plaine?

Il fallait une montagne (le mont Sinaï). Car pour recevoir la Torah, un homme est obligé de s'accrocher, de s'élever.
On ne donne pas la Torah sur une plaine. On ne peut pas mériter la Torah sans dévouement, sans sacrifice, sans ascension ni élévation.

Celui qui désire s'attacher à la Présence Divine et mériter la vie du monde futur, une vie éternelle, est obligé de s'accrocher [déployer des efforts], d'escalader la montagne, subir des ennuis et supporter des épreuves, subir des difficultés naturelles que le mauvais penchant met sur sa route pour l'empêcher de se rapprocher d'Hachem.
[...]

"Partis de Réfidim, ils entrèrent dans le désert de Sinaï et y campèrent" (Yitro 19,1-2)

Ne savons-nous pas qu'ils étaient dans le désert à ce moment-là? Pour quelle raison la Torah précise-t-elle que les Bné Israël sont venus dans le désert de Sinaï après être partis de Réfidim?

Parce que c'est la façon de la recevoir. Quelle est la particularité du désert? On est complètement déconnecté de tous les sujets de ce monde, il n'y a rien d'autre que la terre et le ciel.
Réfidim rappelle le manque d'ardeur (nonchalance), "partis de Réfidim", ils se sont éloignés de la nonchalance qu'ils avaient là-bas. Telle était la préparation des Bné Israël pour recevoir la Torah, se déconnecter de toutes les vanités de ce monde et s'éloigner de la nonchalance.
C'était le moyen, la raison et la condition qui ont permis de faire descendre la Présence Divine et la réception de la Torah.

La Maharal écrit que le don de la Torah n'est pas un événement uniquement destiné à son époque, mais pour l'éternité. Car par le dévouement pour l'étude de la Torah, on peut mériter de recevoir la Torah tous les jours.
[il faut se faire un désert = se déconnecter complètement pour être 100% disponible pour la Torah, il faut "partir de Réfidim" = y investir toute nos forces ; et "camper" = dédier des moments réguliers à l'étude.]
[...]

"Les paroles de Torah ne subsistent que par celui qui se tue pour elle" (guémara 63b) ...
Quel est le sens de qui se tue?
Un homme qui n'a aucun lien avec ce monde, aucune connexion (lorsqu'il étudie la Torah, il éteint son téléphone portable, il ne parle pas de sujets profanes, il se plonge entièrement dans l'étude en se coupant du monde extérieur durant son temps d'études) ...

Si le mauvais penchant était persuadé que l'étude de la Torah est pour toi une question de vie ou de mort, il ne te dérangerait pas.
Si Hachem voit que l'étude de la Torah est pour toi une question de vie ou de mort, Il ne t'en déconnectera pas, mais Il te donnera : "Ouvre largement ta bouche et Je la remplirai" (Téhilim 81,11) : "il s'agit de paroles de Torah" (guémara Béra'hot 50a).

La Torah dit : "En effet, où est le peuple assez grand pour avoir des divinités accessibles, comme Hachem, notre D., l'est pour nous toutes les fois que nous l'invoquons?"
Le Ibn Ezra demande : quel est le sens de "toutes les fois que nous l'invoquons"?
Il répond ainsi : si un homme invoque et prie pour s'élever spirituellement, Hachem répond toujours, "toutes les fois que nous l'invoquons".
[...]

"Au commencement, D. créa le ciel et la terre", et Rachi explique : "Au commencement : le monde a été créé pour la Torah qui est appelée Réchit, comme le verset "le commencement de Sa voie" (Michlé 8,22).
Hachem a créé le ciel et la terre pour la Torah! Pas pour se marier, ni pour avoir des enfants ou pour travailler. C'est un commandement mais non pas un but.
Le but est "béréchit" (au commencement), étudier d'abord la sainte Torah.
Il ne faut pas oublier la sainte Torah.
[...]

La Torah n'est donnée qu'à celui qui a des bonnes manières.
"Tout coeur hautain est en horreur à Hachem" (Michlé 16,5), un homme qui se conduit avec orgueil ne méritera pas de porter la couronne de la Torah, son étude n'a aucune valeur.
Pour que la Torah subsiste, on doit avoir des bonnes manières, et on doit également être prêt au renoncement de temps à autre.
[...]

Un jour, une communauté a intronisé un séfer Torah. Parmi les membres de la communauté, certains ne respectent pas le Shabbath, ils n'appliquent pas la majorité des mitsvot écrites dans la Torah, et ils dansent et chantent autour du séfer Torah, avec joie et enthousiasme.

Je leur ai dit : pauvre Torah, elle ne veut pas que vous la mettiez dans une armoire fermée à double tours et que vous l'embrassiez de loin. La Torah veut être à l'intérieur de votre maison, dans la cuisine, le salon, votre chambre à coucher, en vous, pas dans l'armoire.
La Torah n'est pas un habit que l'on range dans l'armoire, elle est éternelle, une Torah de vie ...

Lorsque nous (les juifs) avons reçu la Torah, Hachem a dit : "En ce jour, tu es devenus le peuple!"
Avec la Torah il y a un peuple, sans Torah il n'y a pas de peuple, et selon rabbénou Saadia Gaon : "Notre peuple n'est un peuple uniquement lorsqu'il se trouve dans la Torah" ...

Puisque Hachem nous a mariés avec la Torah, si un homme n'étudie pas la Torah, la jeune mariée va se plaindre auprès de son père, Hachem : "Avec qui m'as-tu mariée? Mon mari n'est jamais à la maison, il ne m'adresse jamais la parole!" ...

Rabbi Chimon ben Lakich a dit : "celui qui prononce des paroles de Torah, qui ne sont pas exquises à ceux qui les entendent, comme est chère une nouvelle mariée à son époux, il aurait été préférable qu'il ne les prononce pas. Car lorsque Hachem a donné la Torah à Israël, elle leur était aussi chère qu'une jeune épouse pour son époux" (midrach Chémot rabba 41,5).
[...]

La guémara (Béra'hot 17a) demande : "Par quoi les femmes méritent-elles?" Par quoi les femmes mériteront elles la résurrection des morts?

Je ne comprends pas. Les femmes appliquent de nombreuses mitsvot, parmi elles des mitsvot qui leur sont uniquement destinées, et voilà que soudainement, la guémara demande avec innocence par quoi les femmes mériteront la résurrection des morts. Que s'est-il passé, où sont passées toutes leurs mitsvot?

Il est vrai que pour chaque mitsva on reçoit une récompense, mais un mot d'étude de la Torah vaut l'éternité, sa valeur est comparable à toutes les 613 mitsvot.

C'est pourquoi la guémara demande : un homme qui étudie la Torah reçoit un salaire sans fin sur son étude, mais les femmes qui n'étudient pas la Torah, comment vont-elles mériter le salaire de l'étude de la Torah?

A quoi la guémara répond : par le fait d'envoyer leur mari et leurs enfants étudier la Torah, elles reçoivent une part de leurs études, et par cela, elles méritent la récompense de l'étude de la Torah.

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-> La guémara (Méguila 3) enseigne :
"Le Targoum (la traduction) des Névi'im a été enseignée par Yonathan ben Ouziel ... et la terre d'Israël a tremblé [sur une superfice] de 400 parsa sur 400 parsa.
Une voix divine (bat kol) a annoncé : "Qui a révélé mes secrets?"
Yonathan ben Ouziel s'est levé et a dit : "Je révèle les secrets. Et Tu sais que je ne le fais pas pour mon honneur ou celui de ma famille. J'ai traduit les Névi'im pour Ton honneur, afin qu'il n'y ait pas beaucoup de désaccords (makhlokét) en Israël"."

-> Les Tossefot Rid demande : pourquoi la terre d'Israël a-t-elle tremblée sur une distance de 400 parsa lorsque Yonathan ben Ouziel a traduit les Prophètes (Névi'im)?
N'est-ce pas le but de la Torah que les gens en viennent à la comprendre? Qu'a-t-il fait de mal?

Les Tossefot Rid explique que Yonathan ben Ouziel a rendu l'étude de la Torah facile.
Maintenant, lorsque quelqu'un veut comprendre un verset dans les Prophètes, il n'a qu'à regarder le Targoum, et en comprendre l'explication.
Il n'aura pas besoin de travailler durement pour en comprendre son sens. Or, cela n'est pas la façon dont la Torah doit être étudiée. Il doit y avoir un composant d'efforts avant qu'on puisse véritablement la comprendre. Cela ne doit pas devenir de la facilité.

-> Rachi (Yitro 19,5) écrit : "Si vous l’acceptez dès maintenant [d'étudier et d'observer la Torah], cela vous sera agréable ensuite, car tous les débuts sont difficiles".

[le yétser ara nous fait croire que puisque nous devons fournir de gros efforts pour étudier la Torah, alors c'est qu'elle n'est pas faite pour nous (c'est pour nos Sages!).
Mais au contraire, l'effort est le moyen par lequel on doit l'acquérir, et chaque effort est très précieux aux yeux d'Hachem (en fonction de l'effort est la récompense!)]

Négliger l’étude de la Torah

+ Négliger l'étude de la Torah (par rabbi Nissim Yaguen) :

-> Un jour, rabbi Israël Salanter arriva au beit hamidrach avec un seau contenant un poisson vivant.
Les élèves n'en saisissaient pas la raison, peut-être voulait-il leur enseigner la recette du guefil tefich? ...

Rabbi Salanter mit le poisson sur le pupitre, l'abattit et l'éventra. Personne ne comprenait l'intention du rav.
Rabbi Salanter leur dit : "Vous avez vu ce qui est arrivé au poisson. Il y a un instant, il était encore vivant, et maintenant, je l'ai éventré et il est mort.
On fera exactement ainsi à celui qui n'étudie pas la Torah, selon les propos de nos Sages (guémara Pessa'him 49b) : "Il est permis d'éventrer un ignorant le jour de Kippour qui tombe Shabbath".
Il leur a concrètement montré ce que l'on ferait à un membre du peuple d'Israël qui n'étudie pas la Torah.
Toutes nos connaissances sont inutiles. Nous savons qu'il y aura le jour du jugement, nous entendons des nouvelles d'attentats, on voit des malades et des blessés, mais ces connaissances ne vous contraignent pas, notre cœur est de pierre.
Rabbi Salanter vient nous l'illustrer de cette façon : celui qui n'étudie pas, sa fin sera dure et amère!
[...]

"Celui qui cesse son étude de la Torah pour parler de généralités, on le nourrit de braises ardentes" (guémara 'Haguiga 12b).
Y croyons-nous vraiment?

Rabbi Yérou'ham Levovitz (Héver Maamarim) écrit que nous croyons plus en un pharmacien non juif qu'en nos sages. Pourquoi?
Cela est très simple : si le pharmacien écrit sur la boîte d'un médicament qu'il s'agit d'un poison, personne ne s'aventurera à le prendre.
Par contre quand nous cessons notre étude, nous ne prenons pas en compte les propos de nos Sages : "Celui qui cesse son étude de la Torah, on le nourrit de braise ardente".
[...]

Un homme ne se mettrait-il pas en colère si on lui déchirait sa chemise? ...
Et qu'en est-il de sa Torah qui est en lambeaux? Au milieu de l'étude il sort et rentre ... Il en fait des lambeaux. Se met-il en colère à ce sujet? ...

Nous n'avons aucun instrument de mesure adéquat pour réellement évaluer la valeur de la Torah.
"Malheur à ceux qui méprisent la Torah" (midrach Chémot rabba 41,7).
[...]

La michna (Pirké Avot 4,12) dit : "Si tu commences à négliger l'étude de la Torah, tu te retrouveras chaque fois avec de nouveaux empêchements", et les Richonim ont expliqué qu'on envoie à l'homme des ennuis et des tourments qui lui feront négliger l'étude de la Torah.
Comme il n'avait pas de bonne raison pour ne pas étudier, alors on lui a envoyé de nouveaux empêchements qui justifieront son comportement.
[...]

Nos Sages (guémara 'Haguiga 5b) disent que celui pour qui Hachem pleure est celui qui pourrait s'affairer à la Torah mais ne le fait pas.

Expliquons :
Hachem donne à l'homme de bons outils pour apprendre la sainte Torah et s'attacher à l'arbre de la vie, mais celui-ci n'utilise pas les outils qu'il a reçus, il n'étudie pas.
Quel est le sens de pleurer?
C'est la souffrance de la Gloire divine, la souffrance qu'il y a dans les mondes célestes, sur la destruction engendrée par le fait qu'un homme pourrait étudier la Torah et ne le fait pas.

Ce qu'on m'a appris à Mézéritch?
Que la Torah a été donnée à l'homme pour lui permettre de célébrer la vie et tout ce qui la rend digne d'être fêtée.
[rabbi Avraham de Kalish]

La récompense de celui qui se donne de la peine pour étudier la Torah

+ La récompense de celui qui se donne de la peine pour étudier la Torah :

-> "Je m'occuperai de vous" (Bé'houkotaï 26,9)
Il y a des milliards de personnes sur terre. Hachem les juge en une seule fois. Il peut le faire, bien qu'il s'agisse de milliards, il n'a aucun problème à les examiner en une seule fois.

Mais en ce qui concerne ceux qui se donnent de la peine pour étudier la Torah, il est écrit autrement : "Je m'occuperai de vous", Rachi explique : "Je Me tournerai vers vous = Je Me détournerai de toutes Mes occupations pour vous récompenser".
Lorsqu'il s'agit de personnes qui se donnent de la peine pour étudier la Torah, Hachem qui peut tout, Il ne paye pas 2 personnes en même temps, car la récompense de l'étude de la Torah est tellement grande, qu'Il ne peut pas par un seul examen récompenser tout en même temps.
Il a besoin de Se libérer et de récompenser chacun pour chaque effort pour étudier la Torah.

Nous trouvons à la suite : "mais Je me complairai au milieu de vous" (Bé'houkotaï 26,12), Rachi explique : "Je Me déplacerai au milieu de vous = Je cheminerai avec vous dans le gan Eden comme l'un d'entre vous, et vous n'aurez pas à trembler devant Moi".
Nous cheminerons avec Hachem, au gan Eden comme 2 individus égaux!
Un homme qui se donne de la peine dans l'étude de la Torah, Hachem le lui promet.

Voici la récompense de celui qui se donne de la peine pour étudier la Torah.
[rabbi Nissim Yaguen - Nétivé Or]

La bête se remplit le ventre ; l'homme, lui, doit se remplir la tête [de Torah].
[rav Eizel Charif]

La Torah, ce ne sont pas seulement les lettres noires qui composent le texte. Ce sont aussi les espaces blancs qui existent entre les lettres, les signes que nous ne savons pas lire.
Dans le monde à venir, quand le machia'h viendra, le sens de ces espaces blancs et de ces signes nous sera révélé.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev]

La leçon du soleil des vacances d’été

+ Nous avons l'habitude de nous souhaiter : "Pessa'h casher et saméa'h (joyeux)".
J'ai l'impression qu'il serait plus important de nous souhaiter "un été casher et joyeux", car il est plus facile d'appliquer la mitsva de Pessa'h avec ses nombreuses règles, que de traverser l'été en paix, sans fautes ni péchés, sans négliger l'étude de la Torah.

[...]

Lorsqu'on reste trop longtemps au soleil, le dos brûle. Pourquoi?
Hachem ne pouvait-Il pas créer notre dos insensible aux rayons du soleil?
L'âne, même lorsqu'il se tient longtemps en bord de mer ne brûle pas, ainsi que le chameau. Pourquoi nous brûlons-nous?
La réponse est toute simple : du Ciel, on nous rappelle de ne pas exagérer! Une heure à la plage pourrait entrainer des souffrances, nous faire négliger l'étude de la Torah, ...

[rabbi Nissim Yaguen]

[nous devons parfois nous aérer l'esprit, mais dans la mesure de ce qui nous est nécessaire.]

Déshonorer un érudit en Torah = DANGER!!

+ L'âme de quiconque déshonore un érudit de la Torah sera retranchée dans ce monde et dans le monde futur.
Même après la mort de cette personne, ses fautes subsistent. Elle méritent d'être excommuniée et il n'y a aucun remède à cela.

Jérusalem a été détruite parce que le peuple déshonorait les érudits en Torah.
Il est écrit : "Ils raillaient les messagers de D., méprisaient Ses paroles et se moquaient de Ses prophètes jusqu'à ce que la colère de D. s'enflammât contre Son peuple et il n'y eut pas de remède" (Divré haYamim II 36,16).
Cette faute a conduit à la destruction du Temple, et jusqu'à ce jour, notre perte n'a pas été réparée.
[...]

Il faut faire attention à ne pas critiquer ou humilier des érudits de la Torah. On doit éprouver le plus grand respect pour eux et veiller à leur honneur afin de ne pas être "brûlé par leurs braises" ...
La malédiction d'un érudit de la Torah paraît n'être que de simples mots ; même s'il ne profère pas de malédiction mais souffre seulement d'un affront, cela peut avoir l'effet d'une morsure de renard.
Au moment de la morsure, le blessé ne ressent rien car les dents du renard sont très aiguisées. Cependant, à l'intérieur, le dommage est grave. De même, la malédiction d'un sage ne produit rien sur le moment, mais plus tard, elle cause le malheur.

La malédiction d'un érudit est incurable comme la morsure d'un scorpion.
Même l'haleine d'un érudit ressemble au venin d'une vipère. Elle peut nuire à distance. De même qu'il est impossible de calmer un serpent, il est impossible d'apaiser un érudit à moins de se repentir et de lui demander pardon, à lui et à D. ...

Même si le sage n'a pas l'intention de causer du mal par une malédiction, le mal est fait.
Lorsque les idoles (térafim) de Lavan ont été volées, Yaakov dit à Lavan : "Celui que tu trouverais en possession de tes idoles ne vivra pas" (Béréchit 31,32).
Or, Ra'hél, la fille de Lavan, avait pris ces idoles. Bien que Yaakov n'eût pas eu l'intention de maudire son épouse, sa malédiction prit effet et Ra'hél mourut sur la route (Béréchit 35,18).
[...]

Si un homme déshonore un érudit de la Torah, même décédé, il doit être puni et excommunié car D. se soucie de l'honneur d'un érudit davantage du Sien ...
Si un homme honore les érudits de la Torah, il est honoré parmi les hommes.
[Méam Loez - Dévarim 1,18]

"La Torah est l’oxygène du monde, ainsi qu’il est dit : "Si ce n’était pour Mon alliance jour et nuit, Je n’aurais pas placé de lois au ciel et à la terre"(Yirmiyahou 33,25) = le monde ne peut pas subsister sans Torah ...
Non seulement l’étude de la Torah fait subsister le monde, mais plus l’étude est étendue plus l’existence du monde est forte, et avec une plus grande abondance ... par conséquent, combien un ben Torah doit se réjouir!
Imaginons qu’un homme voie quelqu’un qui s’est évanoui et a perdu la respiration, il est proche de la mort, et il se dépêche de lui insuffler une respiration et de le ramener à la vie, combien il se réjouirait de cette grande mitsva que Hachem a mis sur son chemin!
Et combien sa joie sera grande s’il sauve tout un groupe de personnes, et s’il provoque le salut du monde entier!"
[rav Ben Tsion Abba Chaoul - Ohr léTsion - 'Hokhma ouMoussar]

-> Cela nous éclaire les paroles de nos Sages (Méguila 16b) selon lesquelles : "L'étude de la Torah est plus grande que de sauver des vies".
[la réalité est qu'à chaque seconde où l'on étudie la Torah, on injecte de l'oxygène et on donne de la vie au monde entier, à chaque juif!]

Et ce sens, le rav Ben Tsion Abba Chaoul disait :
"Imaginons un médecin qui va pour guérir un malade grave, et en chemin il s’attarde auprès d’une annonce publicitaire, pour la lire attentivement de haut en bas et de droite à gauche. Si cela provoque un dommage quelconque pour le malade, à cause de son retard, ce médecin sera considéré comme un assassin!
Or la Torah est l’un des piliers du monde. Comment est-il possible de s’attarder, alors qu’à chaque instant on peut faire exister le monde, et on peut sauver de nombreuses vies!"

[pour préserver le libre arbitre nous ne percevons pas réellement cette réalité, mais nous devons utiliser notre imagination pour renforcer cette conscience d'à quel point notre Torah a un impact concret sur la vie d'autrui.
En ce sens, le 'Hafets 'Haïm (Torah haBayit - chap.5) écrit : "chaque instant où l'on a la possibilité d'étudier la Torah et qu'on ne le fait pas, c'est comme si on avait la possibilité de sauver des vies et qu'on ne l'a pas fait".

Certes il est nécessaire de s'oxygéner la tête, mais lorsque nous perdons du temps cela ressemble à quelqu'un qui fait un pique-nique proche d'une rivière, et qui voit chaque seconde une personne se noyer, et lui il reste dans sa bulle en train de s'amuser, de manger et de boire de bonnes choses!]

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-> Il est intéressant de rapporter que le rav Ben Tsion Abba Chaoul, même au milieu d’un cours, au plus profond de la réflexion, s’il entendait la sonnerie d’une ambulance, il s’arrêtait un instant et faisait une prière pour la guérison du malade anonyme!
Il disait : "Cher est l’homme qui a été créé à l’image de D., chers sont les bnei Israël qui sont appelés enfants de D."

Il avait l’habitude de prier avec des vieillards isolés, et de demander à chacun comment il allait, de les encourager et de les stimuler.

Pourquoi la Torah est-elle désignée "touchiya"?
C'est parce que son étude affaiblit physiquement l'étudiant, car le mot "touchiya" dérive du mot "matéchet" (qui affaiblit).
[rav 'Hanina - guémara Baba Métsia 84a]

-> Rachi commente que : même si Reich Lakich n'a pas encore commencé l'étude de la Torah, mais n'a fait à cet instant que promettre de l'étudier et de prendre sur lui le joug de la Torah, cette décision a déjà affaibli ses forces physiques.

-> On peut citer la guémara (Baba Métsia 84a) :
"Un jour, rabbi Yo'hanan se baignait dans le Jourdain. Reich Lakich (un brigand, à cette époque) le vit et sauta depuis l'autre rive pour le rejoindre [le prenant pour une femme, son attirance provoqua un saut d'une rive à l'autre avec beaucoup de facilité].
Rabbi Yo'hanan lui dit : "Tu devrais consacrer tes grandes forces à l'étude de la Torah!"
Rech Lakich répondit : "Ta beauté conviendrait mieux à une femme!"
Rabbi Yo'hanan lui proposa alors : "Si tu regrettes ton activité de brigand, je te donnerai en mariage ma sœur, plus belle que moi".
Rech Lakich accepta ; quand il voulut rejoindre la rive opposée pour récupérer ses vêtements, il eut du mal à y retourner.
Rabbi Yo'hanan lui enseigna la Torah et la michna, et Rech Lakich devint un grand Sage."

[on voit qu'en accepta la Torah, Rech Lakich s'est affaibli et n'a pas pu traverser facilement la rive, comme auparavant.]

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-> Le Gaon de Vilna enseigne :
Lorsqu'une personne décide d'une attitude donnée, elle a un moyen simple d'analyser si cette attitude est inspirée par le yétser ara (mauvais penchant) ou par le yétser atov (bon penchant).
Ainsi :
- si ses membres sont agiles à ce moment et le pressent à agir, c'est le mauvais penchant qui inspire cette action, car comment est-ce possible que ses membres, créés à partir de la poussière de la terre, symbole de l'inertie, soient aussi dynamique si ce n'est qu'ils "courent" derrière les plaisirs matériels en s'habillant d'une "volonté" d'agir pour le bien apparemment.
- mais si son âme intérieure aspire, à travers cette action, à se rapprocher de son Créateur, alors qu'il ressent ses membres "lourds" et une certaine paresse à effectuer cette action, c'est que le yétser ara s'habille dans ses membres, car il désire empêcher cette bonne action inspirée par le bon penchant.