La bête se remplit le ventre ; l'homme, lui, doit se remplir la tête [de Torah].
[rav Eizel Charif]
Catégorie : Torah
La Torah, ce ne sont pas seulement les lettres noires qui composent le texte. Ce sont aussi les espaces blancs qui existent entre les lettres, les signes que nous ne savons pas lire.
Dans le monde à venir, quand le machia'h viendra, le sens de ces espaces blancs et de ces signes nous sera révélé.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev]
La leçon du soleil des vacances d’été
+ Nous avons l'habitude de nous souhaiter : "Pessa'h casher et saméa'h (joyeux)".
J'ai l'impression qu'il serait plus important de nous souhaiter "un été casher et joyeux", car il est plus facile d'appliquer la mitsva de Pessa'h avec ses nombreuses règles, que de traverser l'été en paix, sans fautes ni péchés, sans négliger l'étude de la Torah.
[...]
Lorsqu'on reste trop longtemps au soleil, le dos brûle. Pourquoi?
Hachem ne pouvait-Il pas créer notre dos insensible aux rayons du soleil?
L'âne, même lorsqu'il se tient longtemps en bord de mer ne brûle pas, ainsi que le chameau. Pourquoi nous brûlons-nous?
La réponse est toute simple : du Ciel, on nous rappelle de ne pas exagérer! Une heure à la plage pourrait entrainer des souffrances, nous faire négliger l'étude de la Torah, ...
[rabbi Nissim Yaguen]
[nous devons parfois nous aérer l'esprit, mais dans la mesure de ce qui nous est nécessaire.]
Déshonorer un érudit en Torah = DANGER!!
+ L'âme de quiconque déshonore un érudit de la Torah sera retranchée dans ce monde et dans le monde futur.
Même après la mort de cette personne, ses fautes subsistent. Elle méritent d'être excommuniée et il n'y a aucun remède à cela.
Jérusalem a été détruite parce que le peuple déshonorait les érudits en Torah.
Il est écrit : "Ils raillaient les messagers de D., méprisaient Ses paroles et se moquaient de Ses prophètes jusqu'à ce que la colère de D. s'enflammât contre Son peuple et il n'y eut pas de remède" (Divré haYamim II 36,16).
Cette faute a conduit à la destruction du Temple, et jusqu'à ce jour, notre perte n'a pas été réparée.
[...]
Il faut faire attention à ne pas critiquer ou humilier des érudits de la Torah. On doit éprouver le plus grand respect pour eux et veiller à leur honneur afin de ne pas être "brûlé par leurs braises" ...
La malédiction d'un érudit de la Torah paraît n'être que de simples mots ; même s'il ne profère pas de malédiction mais souffre seulement d'un affront, cela peut avoir l'effet d'une morsure de renard.
Au moment de la morsure, le blessé ne ressent rien car les dents du renard sont très aiguisées. Cependant, à l'intérieur, le dommage est grave. De même, la malédiction d'un sage ne produit rien sur le moment, mais plus tard, elle cause le malheur.
La malédiction d'un érudit est incurable comme la morsure d'un scorpion.
Même l'haleine d'un érudit ressemble au venin d'une vipère. Elle peut nuire à distance. De même qu'il est impossible de calmer un serpent, il est impossible d'apaiser un érudit à moins de se repentir et de lui demander pardon, à lui et à D. ...
Même si le sage n'a pas l'intention de causer du mal par une malédiction, le mal est fait.
Lorsque les idoles (térafim) de Lavan ont été volées, Yaakov dit à Lavan : "Celui que tu trouverais en possession de tes idoles ne vivra pas" (Béréchit 31,32).
Or, Ra'hél, la fille de Lavan, avait pris ces idoles. Bien que Yaakov n'eût pas eu l'intention de maudire son épouse, sa malédiction prit effet et Ra'hél mourut sur la route (Béréchit 35,18).
[...]
Si un homme déshonore un érudit de la Torah, même décédé, il doit être puni et excommunié car D. se soucie de l'honneur d'un érudit davantage du Sien ...
Si un homme honore les érudits de la Torah, il est honoré parmi les hommes.
[Méam Loez - Dévarim 1,18]
"La Torah est l’oxygène du monde, ainsi qu’il est dit : "Si ce n’était pour Mon alliance jour et nuit, Je n’aurais pas placé de lois au ciel et à la terre"(Yirmiyahou 33,25) = le monde ne peut pas subsister sans Torah ...
Non seulement l’étude de la Torah fait subsister le monde, mais plus l’étude est étendue plus l’existence du monde est forte, et avec une plus grande abondance ... par conséquent, combien un ben Torah doit se réjouir!
Imaginons qu’un homme voie quelqu’un qui s’est évanoui et a perdu la respiration, il est proche de la mort, et il se dépêche de lui insuffler une respiration et de le ramener à la vie, combien il se réjouirait de cette grande mitsva que Hachem a mis sur son chemin!
Et combien sa joie sera grande s’il sauve tout un groupe de personnes, et s’il provoque le salut du monde entier!"
[rav Ben Tsion Abba Chaoul - Ohr léTsion - 'Hokhma ouMoussar]
-> Cela nous éclaire les paroles de nos Sages (Méguila 16b) selon lesquelles : "L'étude de la Torah est plus grande que de sauver des vies".
[la réalité est qu'à chaque seconde où l'on étudie la Torah, on injecte de l'oxygène et on donne de la vie au monde entier, à chaque juif!]
Et ce sens, le rav Ben Tsion Abba Chaoul disait :
"Imaginons un médecin qui va pour guérir un malade grave, et en chemin il s’attarde auprès d’une annonce publicitaire, pour la lire attentivement de haut en bas et de droite à gauche. Si cela provoque un dommage quelconque pour le malade, à cause de son retard, ce médecin sera considéré comme un assassin!
Or la Torah est l’un des piliers du monde. Comment est-il possible de s’attarder, alors qu’à chaque instant on peut faire exister le monde, et on peut sauver de nombreuses vies!"
[pour préserver le libre arbitre nous ne percevons pas réellement cette réalité, mais nous devons utiliser notre imagination pour renforcer cette conscience d'à quel point notre Torah a un impact concret sur la vie d'autrui.
En ce sens, le 'Hafets 'Haïm (Torah haBayit - chap.5) écrit : "chaque instant où l'on a la possibilité d'étudier la Torah et qu'on ne le fait pas, c'est comme si on avait la possibilité de sauver des vies et qu'on ne l'a pas fait".
Certes il est nécessaire de s'oxygéner la tête, mais lorsque nous perdons du temps cela ressemble à quelqu'un qui fait un pique-nique proche d'une rivière, et qui voit chaque seconde une personne se noyer, et lui il reste dans sa bulle en train de s'amuser, de manger et de boire de bonnes choses!]
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-> Il est intéressant de rapporter que le rav Ben Tsion Abba Chaoul, même au milieu d’un cours, au plus profond de la réflexion, s’il entendait la sonnerie d’une ambulance, il s’arrêtait un instant et faisait une prière pour la guérison du malade anonyme!
Il disait : "Cher est l’homme qui a été créé à l’image de D., chers sont les bnei Israël qui sont appelés enfants de D."
Il avait l’habitude de prier avec des vieillards isolés, et de demander à chacun comment il allait, de les encourager et de les stimuler.
Pourquoi la Torah est-elle désignée "touchiya"?
C'est parce que son étude affaiblit physiquement l'étudiant, car le mot "touchiya" dérive du mot "matéchet" (qui affaiblit).
[rav 'Hanina - guémara Baba Métsia 84a]
-> Rachi commente que : même si Reich Lakich n'a pas encore commencé l'étude de la Torah, mais n'a fait à cet instant que promettre de l'étudier et de prendre sur lui le joug de la Torah, cette décision a déjà affaibli ses forces physiques.
-> On peut citer la guémara (Baba Métsia 84a) :
"Un jour, rabbi Yo'hanan se baignait dans le Jourdain. Reich Lakich (un brigand, à cette époque) le vit et sauta depuis l'autre rive pour le rejoindre [le prenant pour une femme, son attirance provoqua un saut d'une rive à l'autre avec beaucoup de facilité].
Rabbi Yo'hanan lui dit : "Tu devrais consacrer tes grandes forces à l'étude de la Torah!"
Rech Lakich répondit : "Ta beauté conviendrait mieux à une femme!"
Rabbi Yo'hanan lui proposa alors : "Si tu regrettes ton activité de brigand, je te donnerai en mariage ma sœur, plus belle que moi".
Rech Lakich accepta ; quand il voulut rejoindre la rive opposée pour récupérer ses vêtements, il eut du mal à y retourner.
Rabbi Yo'hanan lui enseigna la Torah et la michna, et Rech Lakich devint un grand Sage."
[on voit qu'en accepta la Torah, Rech Lakich s'est affaibli et n'a pas pu traverser facilement la rive, comme auparavant.]
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-> Le Gaon de Vilna enseigne :
Lorsqu'une personne décide d'une attitude donnée, elle a un moyen simple d'analyser si cette attitude est inspirée par le yétser ara (mauvais penchant) ou par le yétser atov (bon penchant).
Ainsi :
- si ses membres sont agiles à ce moment et le pressent à agir, c'est le mauvais penchant qui inspire cette action, car comment est-ce possible que ses membres, créés à partir de la poussière de la terre, symbole de l'inertie, soient aussi dynamique si ce n'est qu'ils "courent" derrière les plaisirs matériels en s'habillant d'une "volonté" d'agir pour le bien apparemment.
- mais si son âme intérieure aspire, à travers cette action, à se rapprocher de son Créateur, alors qu'il ressent ses membres "lourds" et une certaine paresse à effectuer cette action, c'est que le yétser ara s'habille dans ses membres, car il désire empêcher cette bonne action inspirée par le bon penchant.
+ Rabbi dit dans la guémara (Sota 21a) que l'étude de la Torah protège et sauve une personne de la mort pendant qu'on l'étudie.
En effet, depuis le jour où la Torah a été donnée au peuple juif, il a été retiré à l'Ange de la mort le pouvoir de faire mourir une personne pendant son étude de la Torah, d'après le verset : "Ces Tables étaient l'ouvrage de D. et l'écriture gravée sur les Tables" (Ki Tissa 32,16).
En effet, rabbi Yéhochoua ben Lévi disait : Ne lis pas 'harout (gravé - חרות), mais lis 'hérout (libéré - חרות), ce qui suggère que seul est libre celui qui se consacre aux paroles gravées sur les Tables de la Loi.
Rabbi Yéhouda en déduit : pendant qu'un homme étude la Torah, qui représente la vie, il est libéré de l'Ange de la mort.
[Torat 'Haïm - dans la guémara Baba Métsia 86a]
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-> Nos Sages (guémara Arakhin 54a) rapportent que si les premières Tables n'avaient pas été brisées, la Torah n'aurait jamais été oubliée en Israël.
Rav A'ha bar Yaakov enseigne que si les premières Tables n'avaient pas été brisées, aucun peuple et aucune civilisation n'aurait jamais pu dominer Israël, comme il est écrit : ne lis pas 'harout (gravé - חרות), mais lis 'hérout (libéré - חרות).
-> Le midrach (Chémot rabba 41,7) enseigne :
Rabbi Yéhouda a enseigné : ne lis pas 'harout (gravé - חרות), mais lis : 'hérout (libéré - חרות), car les juifs auraient été affranchis de tous les exils
Rabbi Né'hamia a enseigné qu'ils auraient été libres et affranchis de l'ange de la mort.
Les Sages ont quant à eux enseigné qu'ils auraient été libres et affranchis de toute souffrance.
L’obligation d’apprendre la loi juive (halakha)
+ L'obligation d'apprendre la loi juive (halakha) :
-> Certaines personnes peuvent se sentir dépassées par les nombreuses halakhot et les détails afférents, et elles se laissent séduire par le conseil du yétser ara : "Il y a tellement de lois, et elles sont si compliquées, qu'il est impossible de les connaître et de les respecter toutes. Il est préférable de ne pas les étudier et de respecter la parole de nos Sages : "Mieux vaut se tromper par ignorance que de transgresser volontairement" (guémara Bétsa 30a)."
L'affirmation "Il vaut mieux se tromper par ignorance que transgresser volontairement" ne s'applique qu'au fait de donner une réprimande, c'est-à-dire qu'il vaut mieux ne rien dire si la personne a fait une faute et si la transgression n'est pas explicitement interdite par la Torah (voir Choulkhan Arou'h - Ora'h 'Haïm 608).
Mais en ce qui concerne quelqu'un qui évite d'apprendre afin de rester délibérément ignorant, la guémara (Baba Métsia 33b) dit que toutes les erreurs involontaires qu'il commet de ce fait sont considérées comme des fautes intentionnelles.
Rachi commente qu'il est puni comme s'il avait fauté volontairement, car c'est de sa propre faute s'il ne connaissait pas la loi. Il aurait dû demander à son rav.
['Hafets 'Haïm - Ahavat 'Hessed - vol.2, chap.9 ]
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[ Hachem ne nous demande pas l'impossible, mais nous devons faire de notre mieux. ]
"La Torah est porteuse de longévité en sa droite, et de richesse et d'honneur en sa gauche" (Michlé 3,16)
-> L'étude de la Torah prolonge les jours de l'homme et lui assure richesse (au sens d'être satisfait de son sort) et honneur.
[Ets Yossef - guémara Baba Batra 74a]
-> Personne, pas même un prophète, ne peut avoir une idée de l'énorme récompense qui attend les tsadikim dans le monde à Venir.
[Olelot Efraïm - guémara Baba Batra 74a]
Du jour où le Temple fut détruit, il fut décrété que les érudits de la Torah étudieraient dans la souffrance, la pauvreté et le désarroi afin qu'ils prient pour la venue du machia'h.
[cf. Tana déBé Eliyahou 4,4 ; Yalkout Chimoni 1,1391.
Ce midrach est cité dans le Kol Yaakov, et rapporté par le rav Yissa'har Teichtal]