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Prière ultime = Hachem je Te veux!

+ Être humain, c'est manquer, c'est goûter à la frustration de la limitation ... Nous prions donc, nous nous rendons humbles devant notre Source et nous demandons à Hachem d'améliorer notre situation.

Mais lorsque nous creusons jusqu'au cœur de cette expérience, nous réalisons qu'au-delà de toutes les choses que nous voulons, et que nous avons besoin, demeure le seul et simple désir du véritable "moi", la néchama : un désir de vivre en union consciente avec Hachem.

Le Rav de Berditchev enseigne que le fait de canaliser cette conscience dans notre expérience de la prière peut tout changer.
Nous pouvons nous adresser à Hachem et lui dire : "Maître du ciel et de la terre, j'ai besoin d'une bonne santé, d'une stabilité financière, d'une guérison émotionnelle, de mettre des enfants au monde, ... Mais ce que je dis en réalité, c'est que ... J'ai besoin de TOI. J'ai besoin de tranquillité d'esprit, de temps, de clarté, ... afin de pouvoir m'investir plus pleinement dans notre relation.
Si le fait de m'accorder mes besoins me permet de me connecter plus facilement à Toi, s'il te plaît, lève ces obstacles, pas pour moi, mais pour nous".
[d'après le rav Yaakov Klein]

Un moment de grâce pendant notre prière

+ Avez-vous déjà eu ce sentiment? Vous êtes en train de prier comme à l'accoutumée ... et puis, tout d'un coup, vous vivez une vague de passion, votre cœur est englouti de flammes d'amour et d'admiration devant Hashem, et vous commencez à dire les mots avec un niveau supplémentaire d'intention (kavana) et de connexion ...

Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan 4) explique pourquoi cela se produit : à ce moment-là, une fenêtre s'ouvre dans l'espace cosmique entre votre âme et sa Source, et la lumière infinie d'Hachem brille à travers, enveloppant votre âme de rayons de clarté, de chaleur, de présence et de conscience.

Même si votre esprit n'est peut-être pas conscient d'un changement perçu, vous êtes toujours dans la même position face au même siddour ... , votre "mazal" peut sentir qu'une merveilleuse bénédiction a été offerte à votre âme (néchama), et qu'un rayon du Divin a éclaté pour éclairer l'horizon de votre conscience.

Lorsque nous comprenons ce qui se passe dans ce moment génial, nous avons la chance de pouvoir approfondir et élargir cette révélation, "en tenant ouvert les rideaux de l'âme" pour permettre la manifestation la plus profonde de cette sublime lumière spirituelle.
[rav Yaakov Klein]

La prière

+ La prière :

-> Le juif dispose également d'une arme pouvant changer le monde : la prière.
Lorsque nous nous levons pour prier, nous nous tenons plus près d'Hachem que tous les âme au Ciel et que les anges les plus saints.

Nous décrivons Hachem comme le "Shoméa téfila" (Celui qui répond aux prières).
Un juif se tient debout dans la prière, confiant dans le fait qu'Hachem attend de répondre à nos demandes et de recréer le monde en fonction de ce que nous Lui demandons.
Nos Sages enseignent qu'il n'y a pas de miracle si Hachem répond à notre prière et accomplit des miracles pour nous aider. En effet, Hachem a créé le monde de manière à ce que nous priions et qu'Il nous réponde. C'est la manière "naturelle" du monde.
À tel point que le midrach écrit que si une personne réalise qui elle prie (le Roi des rois) et ce qu'elle est capable d'accomplir avec sa prière, alors elle serait remplie d'une joie intense à l'idée de faire la prière.

-> La prière est une source de frustration et de déception pour beaucoup.
Nous avons beaucoup de mal à nous concentrer et encore plus à ressentir une véritable émotion. Même dans un moment de réelle tristesse, lorsque nous savons à quel point il est crucial de bien prier, et que nous commençons avec la détermination ardente que cette fois-ci sera différente, notre prière finit généralement comme toutes les autres, nous laissant découragés et souvent gênés de prier à nouveau.
[notre yétser ara nous pousse à penser : je prie mal => ma prière a peu d'impact, d'importance auprès d'Hachem, alors pourquoi continuer ... ]

Pourtant, le Baal HaTanya (chap.28) nous explique ce qui se passe pendant notre prière :
"Même si l'on commence à avoir des pensées de convoitise ou d'autres pensées sans rapport avec le sujet pendant qu'on étudie [la Torah] ou qu'on fait la prière, on ne doit pas du tout y prêter attention.
On ne doit pas se sentir déprimé ou humilié pendant la prière, car il faut être rempli de joie.
Au contraire, on doit se renforcer et travailler encore plus dur pour se concentrer sur les mots avec une grande joie, parce qu'on doit réaliser que ces pensées nous viennent du yétser ara, qui fait la guerre à notre âme.
Lorsque 2 combattants s'affrontent et que l'un d'eux commence à prendre le dessus, l'autre utilise toutes ses forces pour riposter.
Ainsi, si l'âme s'efforce de bien prier, le yétser ara se renforce lui aussi et fait tout ce qu'il peut pour la distraire et lui faire penser à autre chose...

On pourrait conclure du fait qu'on a pensé à d'autres choses pendant qu'on priait, alors notre prière est sans valeur, tandis que si on avait prié correctement, on n'aurait jamais eu de telles pensées.
Cela serait vrai si on n'avait prié qu'avec sa bonne âme et que notre esprit avait dérivé vers d'autres pensées.
Mais la vérité est qu'il y a 2 âmes qui se font la guerre dans sa tête pendant qu'on prie. Chacune d'entre elles veut prendre le dessus et être la seule à contrôler la situation.
Lorsqu'une personne commence à prier, c'est comme si un racha adorateur d'idoles se tenait devant elle et commençait à lui parler pour la distraire. La seule chose qu'on puisse faire est de ne pas répondre et de faire comme si on était sourd ... et de se forcer à détourner son esprit de ces pensées et à se concentrer sur les mots de la prière.
Et si on n'y parvient pas, on doit supplier et implorer Hachem d'avoir pitié de nous, comme un père de son fils ..."

[ ne cédons jamais à notre yétser ara! Chaque échec prouve que nous sommes des ambassadeurs loyaux d'Hachem qui n'abandonneront pas le combat! Notre neshamah est toujours prête à faire la volonté d'Hachem, que nous le sentions ou non.
Nous devons prier Hachem de nous aider à nous connecter à Lui et à ne pas être désillusionnés par l'écran de fumée que le yéter ara place devant nos yeux. (qui nous pousse principalement à dévaloriser l'impact de nos prières, de nos actions, et la valeur de tout juif! )]

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-> issu du divré Torah : https://todahm.com/2023/08/22/connaitre-notre-grandeur-2e-partie

"Lorsqu'une personne se lève pour la Amida ou pour d'autres prières, elle doit prier avec la seule intention de faire plaisir à Hachem".
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Nasso]

-> Ailleurs, le rabbi de Berditchev (drachot léRoch Hachana) dit que pendant quelques minutes au cours de la prière, nous pouvons nous concentrer sur la pensée que, bien que nous demandions pour nos propres besoins, nous ne demandons en fait ces choses que pour pouvoir mieux servir Hachem, car notre seul désir est de faire plaisir à notre Père céleste (lémaan'ha Elokim 'haïm).

-> Rabbi Barou'h de Medzeboz (Hach'harat haAvré'him - chap.6), qui est un petit-fils du Baal Chem Tov, enseigne qu'avant que tout juif, quel que soit son niveau de sainteté, ne commence un acte de sainteté, il doit penser activement qu'il accomplit cette mitsva pour élever la Ché'hina de la poussière et la réunir avec son Bien-aimé.

-> Avant de nous asseoir pour apprendre, nous pouvons murmurer : "Hachem, je t'aime entièrement. J'apprends maintenant afin de me connecter à Toi de la manière la plus profonde, parce que je sais combien de joie cela Te donne".

Il s'agit d'une avodat Hachem complètement différente, si entièrement désintéressée et réelle. Comme le dit ailleurs le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Béchala'h) : "Et c'est le plus grand niveau qui soit : celui qui ne se concentre pas du tout sur lui-même, mais seulement sur le Créateur, Béni soit-Il".

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=> Le niveau le plus élevé de avodat Hachem est atteint lorsque le service est accompli avec la seule intention de procurer du plaisir à son Créateur.
Lorsque nous ne nous concentrons pas sur ce que nous gagnons en servant Hachem, mais plutôt sur la fierté que notre Père céleste tire de notre service, nos âmes débordent de l'amour et de la splendeur qu'elles acquièrent grâce à ce lien étroit avec la Source de tout.

"Lorsqu'une personne demande une bonté à Hachem, elle ne doit pas se concentrer sur la gratification personnelle qu'elle en retirera.
Elle doit plutôt se concentrer sur le fait que cette chose lui permettra de servir Hachem en toute tranquillité d'esprit."
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chémot]

Avoir confiance dans le pouvoir de la prière

Après la faute du Veau d’or, Moché dit à Hachem : "Si tu veux bien supporter leur péché, mais si ce n’est pas le cas, efface-moi de ton Livre" (Ki Tissa 32,32).
Rachi commente : "Efface-moi de toute la Torah, afin qu’ils ne disent pas de moi que je n’étais pas assez digne de prier pour eux."

=> Bien qu’Hachem nous ait pardonné, le nom de Moché n’est pas mentionné dans paracha Tétsavé. Qu’a fait Moché pour mériter cela?

-> Le Nétivot Shalom explique que Moché s’est trompé quand il a dit : "si Tu ne leur pardonneras pas", car pourquoi Moché a-t-il même envisagé une telle possibilité? Il aurait dû croire que puisqu’il priait pour leur pardon, ses prières seraient certainement exaucées car nous croyons au pouvoir de la prière.

La guémara (Roch Hachana 18a) relate un cas où 2 personnes atteintes de la même maladie. L’une s’est rétablie, l’autre non. Pourquoi? Parce que l’un avait prié et fut exaucée tandis que l’autre n’avait pas prié une prière complète, c’est-à-dire sans croire à la force de sa prière, contrairement au 1er malade.
Ne croyant pas vraiment au pouvoir de la prière, il pense que, selon la nature, il n’y a pas de salut naturel, et les médecins désespèrent aussi. Donc, les 2 malades ont prié avec kavana mais un seul crut vraiment en sa prière.
[on doit dire qu’Hachem peut tout faire. Il a fait la maladie et Il peut aussi guérir une personne.
En ce sens ‘Hizkiyahou affirme : "même si une épée tranchante repose sur le cou, on ne devrait pas s’abstenir de prier pour la miséricorde" (Béra'hot 10a).]

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-> Le ‘Hazon Ich a dit un jour à rav Chmouel Greinman qu’il semble qu’au Ciel, on nous a comme empêchés de "prévoir" la Shoa parce que si nous avions su à l’avance, nous aurions prié et peut-être qu’il n’y aurait pas eu de destruction.

Le lavage final des mains (mayim ha'haronim) donne un cadeau au côté du mal. Ayant ainsi reçu sa part d'un repas, il cesse d'accuser.
[Zohar 'Hadach 16b]

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[nos Sages nous recommandent d'utiliser le minimum d'eau nécessaire pour cela, car elle appartient au côté du mal.]

L’impact de l’humilité sur nos prières (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ L'impact de l'humilité sur nos prières (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Si quelqu'un est humble ... sa prière n'est pas méprisée.
[guémara Sota 5b]

-> Parfois, Hachem refuse nos prières afin de nous épargner du mal.
Par exemple, si la pluie à un certain endroit provoque une invasion de sauterelles, D. peut, pour notre bien, refuser nos prières pour la pluie.

Hachem ne rejette jamais la prière des humbles. Mais plutôt, il va garder la prière pour un autre moment, ou bien il y répond immédiatement mais d'une autre manière, par exemple, en envoyant la pluie à un autre endroit.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Tu as entendu le désir des humbles, Hachem. Tu dirigeras leur cœur, Tes oreilles seront attentives. (Téhilim 10,17)

-> Hachem accorde 2 faveurs aux humbles. "Tu dirigeras leur cœur" pour qu'ils demandent ce qu'il faut, et "Tes oreilles seront attentives" à leur prière.
[Ben Ich 'Haï - 'Haïm véhaShalom]

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-> Une personne orgueilleuse est une considéré comme défectueuse (baal moun ou).
[guémara Méguila 29a]

-> L'orgueil est détestable. Pourquoi la guémara utilise-t-elle le terme doux de "défectueuse"?
Une personne défectueuse ne peut pas offrir de sacrifices ; si elle le fait, le sacrifice n'est pas valable.
En l'absence du Temple, la prière remplace le sacrifice.
Une personne orgueilleuse est considérée "défectueuse/souillée", et notre guémara enseigne que sa prière n'est pas recevable. [à 'limage d'un sacrifice qui n'est pas valable/casher]
[[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

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-> "Un béka (בקע) pour [ou : à] la tête" (béka lakoulkolét - Pékoudé 38,26)

-> Réarrangées, les lettres de בקע forment עקב (ékev - talon). Les humbles se considèrent comme le bas de l'échelle plutôt que comme le haut de l'échelle.
"Un בקע pour la tête" = l'humilité doit être présente dans nos pensées, et pas seulement dans notre comportement extérieur.
Et "un בקע pour la tête" = si une personne est humble, Hachem l'élèvera au sommet.

La racine בקע signifie également "percer". La prière des humbles est si agréable à D. qu'elle traverse les cieux et monte directement jusqu'à Lui.
[Ben Ich 'Haï - drouchim Pékoudé]

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-> Si une personne est humble, on considère qu'elle a offert tous les sacrifices.
[guémara Sanhedrin 43b]

-> Non seulement la prière d'une personne humble monte directement vers Hachem, mais elle entraîne avec elle la prière des autres.
C'est ainsi qu'il est écrit : "Il se tourne vers la prière des humbles et ne méprise pas leur prière" (Téhilim 102,18) = la prière des autres.
C'est pourquoi "si une personne est humble, on considère qu'elle a offert tous les sacrifices", des autres.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> La prière d'une personne n'est pas entendue à moins qu'elle ne se fasse comme de la chair
[guémara Sota 5a (Ein Yaakov)]

-> Se rendre semblable à la chair, c'est se souvenir de sa fin. Cela signifie se rendre compte qu'il n'est pas comme la terre, qui dure, mais comme la chair, qui se décompose.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

[ainsi, si nous voulons donner davantage de force à nos prières, alors nous devons travailler notre humilité. ]

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+ Un conduit de bénédictions :

-> Chaque jour, une voix céleste résonne et dit : "Le monde entier est nourri en l'honneur de [bichvil ; homilétiquement : par le conduit de] 'Hanina Mon fils.
Et 'Hanina Mon fils se contente d'une mesure de caroubes de la veille de Shabbat à la veille de Shabbat".
[guémaraTaanit 24b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Chené Eliyahou 2,4) enseigne :
Hachem, bienfaiteur des justes et des méchants, fait descendre l'abondance en réponse à la prière de tout homme. Cela ne signifie pas pour autant qu'il la recevra. Elle doit encore descendre par son canal (chvil). À ce moment-là, les accusateurs peuvent se plaindre qu'il n'en est pas digne et l'empêcher de l'atteindre.

Même dans une génération indigne, Hachem continue à faire descendre l'abondance. Les anges de la bonté la font passer par le canal d'un grand tsadik qui se contente de très peu.
Les accusateurs, sachant que le tsadik ne l'utilisera pas, mais ignorant qu'elle nourrira le monde entier, ignorent son passage par ce conduit.

Un tel tsadik était Rabbi 'Hanina ben Dossa. Alors qu'il vivait dans la plus grande pauvreté, se contentant d'une mesure de caroube, le monde entier était nourri par son conduit.
Le monde entier et Rabbi 'Hanina bénéficiaient tous deux de cet arrangement. Le monde était nourri, et pour avoir soutenu le peuple juif, Rabbi Hanina avait une part à toutes leur mitzvot.

Ainsi, "tel fait le riche et n'a rien, tel fait le pauvre et possède une grande richesse." (Proverbes 13,7).
Si une personne mène une vie de riche et d'orgueilleux, ses accusateurs bloqueront le flux de l'abondance vers elle. S'il vit humblement, comme Rabbi Hanina ben Dosa, son conduit sera rempli de richesses.

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-> "Je suis noire et belle" (Chir haChirim 1,5). dit la congrégation d'Israël : Je suis noir devant moi-même, et beau devant mon Créateur.
[Chir haChirim rabba]

-> Son créancier a convoqué Réouven au tribunal pour défaut de paiement d'une dette importante. À vrai dire, Réouven avait l'argent mais n'avait pas envie de s'en séparer. Il décida de jurer qu'il ne pouvait pas payer.
Le jour du procès venu, Réouven demanda à son serviteur de préparer sa plus belle voiture et ses vêtements les plus coûteux pour se rendre au tribunal.
Sa femme protesta. "Tu es en train de miner ta propre crédibilité", dit-elle. "Comment peux-tu aller à la cour [de justice] comme un roi et prétendre que tu ne peux pas payer ta dette? Mets des haillons et prends une charrette en ruine. Alors peut-être qu'ils te croiront".

Hachem exige de nous un service important. Notre seule défense pour ne pas remplir notre obligation est de prétendre que nous sommes trop petits pour la tâche.
Pour étayer cette affirmation, nous devons nous présenter devant Lui dans la prière, humbles et honteux de nos insuffisances. Nos Sages nous ont donc conseillé de nous tenir dans une position basse lorsque nous prions, comme il est écrit : "C'est des profondeurs que je t'ai appelé, Hachem" (Téhilim 130,1 ; Béra'hot 10b).

Il est certain que lorsqu'une personne offrait un sacrifice sur l'autel dans l'espoir de recevoir l'expiation, elle venait avec crainte, humilité et soumission. Elle pouvait alors plaider : "Voulez-vous juger une personne aussi indigne?".
Mais s'il se sentait plein de vertus, il mettait à nu son propre laxisme dans le service d'Hachem. C'est ainsi qu'il est écrit : "Tu ne monteras pas par tes vertus (ma'alot) sur mon autel, afin que ta nudité n'y soit pas exposée" (Yitro 20,22 ; Ohel Yaakov).

=> Israël dit ainsi : "Je suis noir devant moi-même, et beau devant mon Créateur" = si je sais moi-même que je suis indigne, je peux espérer être beau devant mon Créateur.
[Ben Ich 'Haï - Even Chéléma]

Hachem écoute la prière de toute personne

+ Hachem écoute la prière de toute personne :

"Or, lorsqu'il criera vers Moi, Je l'entendrai, car Je suis miséricordieux" (Michpatim 22,26)

-> Le Ramban commente ce verset ainsi :
""Car Je suis miséricordieux (חנון - 'hanoun)" = cela signifie : "Je fais grâce et accepte la supplique de tout homme, même s'il n'en est pas digne", ce terme (חנון) se rattachant à la même racine que le mot חינם ('hinam = gratuit).
L'explication [de ce verset qui rapporte que l'on doit rendre le soir un habit que l'on avait en gage,] en est que l'homme doit s'abstenir de penser : "Je ne prendrai pas de gage d'un homme juste, mais l'habit d'un homme qui n'est pas juste, je peux lui prendre en gage sans lui rendre (chaque jour le soir), puisqu'Hachem n'entend pas sa prière lorsqu'il crie vers Lui."
C'est pourquoi la Torah précise : "Car Je suis miséricordieux", et J'entends les cris de quiconque M'invoque."

-> Pourtant, ce verset parle de quelqu'un qui a emprunté de l'argent de son prochain et qui n'a pas payé sa dette et, auquel, pour cette raison, le prêteur a été tenu de prendre un gage, ce qui est tout à fait légitime. Malgré tout, la Torah ordonne au prêteur de lui rendre ce gage chaque soir (s'il s'agit de quelque chose dont il a besoin pour se couvrir la nuit comme une couverture ou un vêtement).
A priori, les cris de cet emprunteur ne sont pas légitimes, puisqu'il est tenu par la Loi, de payer sa dette.
Dès lors, pourquoi Hachem écouterait-Il ses cris et ses suppliques?

=> On apprend donc d'ici que Hachem est (si l'on peut dire) obligé d'entendre les cris de chaque juif qui crie vers Lui (même s'il n'a pas raison et n'en est pas digne).

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+ La force de la prière permet de modifier notre mazal en bien :

-> "Vous servirez Hachem votre D., et Il bénira ton pain et ton eau. Et J'enlèverai la maladie de parmi ton sein ; et il n'y aura pas parmi toi, de fausse-couche ni de femme stérile dans ton pays, et Je remplirai le nombre de tes jours" (Michpatim 23,25-26)

-> Le Panim Yafot fait remarquer qu'à travers ces 2 versets, les Bné Israël reçurent trois bénédictions :
- une pour les enfants : "Il n'y aura pas parmi toi, de fausse-couche ni de femme stérile" ;
- une autre pour la vie : "Je remplirai le nombre de tes jours",
- et encore une autre pour la subsistance : "Il bénira ton pain et ton eau".
Bien que nos Sages (guémara Moed Katan 28a) enseignent que ces trois éléments ne dépendent pas du mérite de l'homme, mais du signe sous lequel il est né (le ''Mazal''), néanmoins, "vous servirez Hachem votre D.", le service dont il est question étant la prière [comme ce qu'enseigne la guémara (Taanit 2b) : "Quel est le service du cœur? C'est la prière !"], car la force de la prière est telle, qu'elle est même en mesure de modifier le Mazal d'un homme en bien.

C’est le sens du verset : "Si vous servez votre D., et que vous priez, vous mériterez alors une abondance de bénédictions pour les enfants, la vie, et la subsistance."

La signification de la prière est qu'elle est une connexion et un attachement ; à travers elle, l'homme peut se connecter à Hachem.
L'homme est fini, tandis qu'Hachem est infini. Il en ressort donc que par la prière, l'homme s'élève du niveau du fini au domaine de l'infini.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayé'hi]

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Le rabbi de Berditchev commente le verset (Chémot 2,25) ainsi :
-> "vayar Elokim ét Bné Israël" = Hachem a vu qu'ils avaient crié ;
-> "vayéda Elokim" = le terme "vayéda" peut dire " connaître", mais également se connecter/lier, comme dans : "véa'Adam yada ét 'Hava ichto" (Béréchit 4,1). [yada = fait référence à l'intimité dans un couple, où ils sont le plus intimement liés. ]
=> Ainsi, le verset nous enseigne qu'en Egypte le peuple juif a crié d'une manière qui a formé un pont vers l'infini, permettant à Hachem de se connecter à leur douleur et d'être ému pour les aider (vayéda Elokim).

[ainsi, lorsque nous prions de tout notre cœur et de toute notre âme, avec une supplication déchirée et authentique comme un fils devant son père, nos paroles forment un pont entre notre monde fini et l'infini. Par ce portail, Hachem descend dans notre douleur et répond par un salut rapide.]