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Les bénédictions d’un tsadik

+ Les bénédictions d'un tsadik :

-> "Tout celui qui a un malade dans sa maison doit aller voir un sage et qu'il implore la miséricorde en son nom".
[guémara Baba Batra 116a]

-> "Car Je [Hachem] décrète une punition sévère [sur une personne ] et lui [le tsadik] l'annule [par ses prières]".
[guémara Moed Katan 16b]

-> Le Maor vaChémech ('Houkat) précise que cette recommandation d'aller voir un tsadik n'est pas limitée qu'à ceux qui souffrent d'un problème de santé, mais la prière d'un tsadik peut aider pour tous les besoins d'une personne.
En effet, nos Sages (guémara Moed Katan 9a) rapportent de nombreux cas où des Tanaïm et des Amoraïm ont envoyé leurs enfants demander une bénédiction d'un tsadik.

-> Selon le Shévet Moussar (chap.39), le mérite des tsadikim est plus grand, et pour ainsi dire, ils ont une meilleure connexion avec Hachem.

-> "C'est un principe fondamental de la foi que Hachem oblige la nature à se plier pour les tsadikim"
[rav Yossef Albo - Séfer haIkrim - maamar 4,chap.22]

-> Selon rav 'Haï Gaon, c'est une tradition qui a été transmise à toutes les générations : Hachem accomplit des miracles par le biais des tsadikim.

-> Néanmoins, en se tournant à l'aide vers un tsadik, on doit toujours garder à l'esprit que Hachem est l'Unique qui envoie les bénédictions (par l'intermédiaire du tsadik).
Hachem dit à Avraham : "Et tu seras bénédiction" (vééyé béra'ha - וֶהְיֵה בְּרָכָה - Lé'h Lé'ha 12,2)
Le Déguel Ma'hané Efraïm commente : Hachem a voulu donner le pouvoir de donner des bénédictions à Avraham et à ses descendants. Le mot "vééyé (וֶהְיֵה) contient les mêmes lettres que le Nom Divin (יהוה) pour nous signifier l'importance de toujours avoir en tête que toutes les bénédictions viennent en réalité d'Hachem.
[ainsi on ne doit pas oublier la source des bénédictions (Hachem), en s'arrêtant sur l'intermédiaire]

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-> "[le tsadik] décrète d'en-bas, et l'Unique [Hachem] accomplit ses mots en-Haut, comme le verset l'affirme : "[le tsadik] prononcera un décret, et il sera accomplit [par Hachem]" (tigzar omer, véyakan la'h - Iyov 22,28)."
[guémara Shabbath 59a ; Taanit 23a ; Sota 12a]

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-> La guémara ('Haguiga 12a) dit : "la lumière que Hachem a créé le 1er jour, l'homme pouvait s'en servir pour voir d'un bout à l'autre du monde. Mais lorsque Hachem a vu qu'il y aura la génération du Déluge (maboul) et la génération de la Dispersion (tour de Bavél), et que leur façon de se comporter serait mauvaise, alors Il a stocké cette lumière pour les tsadikim des générations à venir".

=> Où est-ce que cette lumière a-t-elle été cachée?
Elle est cachée dans la Torah.
C'est pourquoi avec cette lumière cachée, les tsadikim peuvent voir d'un bout à l'autre du monde, et peuvent percevoir le passé, le présent et le futur.
Le Maguid de Koznitz (Sifté Tsadikim) dit que pendant notre long et difficile exil, les tsadikim regardent dans la Torah et ils savent tout dans la vie, comme la michna l'enseigne : "tous tes actes sont consignés dans un Livre" (Pirké Avot 2,1).
Le Sod Yo'hin ouBoaz (chap.2) écrit que celui qui se connecte profondément aux saints mots et lettres de la Torah, peut voir dans les lettres tout l'avenir, et le roua'h hakodech va planer sur lui.

Le rav El'hanan Wasserman (Maayanot Nétsa'h - Avot 6,1), cite le 'Hafets 'Haïm qui dit que la Torah contient toutes les réponses et conseils sur tous les sujets possibles.
Le rav Itzele de Volozhin rapporte la guémara (Taanit 24a) affirmant que nos Sages sont dénommés : "éné aéda" (les yeux de l'assemblée), car leurs yeux peuvent discerner la lumière de la Torah.
Tout est dans la Torah, mais nous avons besoin "de yeux pour voir" pour découvrir où la réponse s'y trouve.

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-> Le Gaon de Vilna (Michlé 16,4) écrit que par le biais de la Torah et de la crainte d'Hachem, une personne retire la partie extérieure, la couche de matérialité du monde qui cache son essence interne, et cette personne mérite alors une certaine forme de roua'h hakodech, même si cela ne lui est peut être pas perceptible.
[les tsadikim dont leur vie est entièrement imprégnée de Torah peuvent faire des miracle, grâce à cette Torah qu'ils personnifient. ]

-> "Il ne profanera pas sa parole, selon tout ce qui sortira de sa bouche il fera." (Matot 30,3)
Le 'Hida explique : "Lorsque l'homme surveille attentivement sa langue et la préserve de paroles futiles et de propos interdits, tout ce qu'il demandera à D. sera exaucé."

-> Le Steïpler ('Hayé Olam - chap.30) cite de nombreux exemples de cela, et il affirme que cela continue également de nos jours, c'est une bonté d'Hachem pour renforcer notre émouna pendant cet long exil.
[les tsadikim nous illuminent par leur exemplarité, leurs enseignements, mais également par leurs bénédictions, comme autant de signes d'Hachem pour nous aider à traverser l'exil. ]

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+ Nécessité de croire dans la bénédiction du tsadik :

-> Selon le rabbi de Ribnitz, lorsqu'une personne reçoit une bénédiction d'une tsadik, elle doit avoir une croyance totale dans le pouvoir de bénédiction du tsadik et en sa capacité de faire des miracles, sinon la bénédiction ne sera pas efficace.

-> Le Messé'h 'Hokhma (haftara Vayéra) dit que par le mérite de la croyance totale de la Chounamite dans la capacité du prophète de faire revivre son enfant, alors le prophète Elicha a pu ramener son fils à la vie.

-> Le Yichma'h Israël (Lé'h Lé'ha - sima 7) enseigne que pour être méritant de recevoir les bénédictions d'un tsadik, on doit s'annuler soi-même [son égo] devant le tsadik, puisque cette soumission aide à faire descendre la bénédiction.

-> La guémara (Baba Batra 12a) affirme : "depuis le jour où le 1er Temple a été détruit, la puissance de prophétie a été pris des prophètes et a été donnée aux Sages. Rav Amémar dit : Un Sage est supérieur à un prophète".
Se basant sur cela, le Maguid Taalouma (Yérouchalmi Béra'hot 1,4) statue qu'il est interdit de mépriser le conseil d'un Sage ('hakham), et le faire serait encore pire que de mépriser le message d'un prophète d'Hachem.
Le Tiféret Shlomo (Béchala'h 53b) dit qu'on doit suivre le conseil d'un tsadik même lorsque cela n'a aucun sens à nos yeux.

-> Le rav 'Haïm Kanievsky (Or'hot Yocher - chap.26) explique qu'il y a des niveaux moindres de roua'h akodech qui existent encore aujourd'hui, et lorsqu'un talmid 'hakham donne un conseil ou une bénédiction, cela va souvent s'accomplir car c'est donné "léchem chamayaim" (en l'honneur d'Hachem).
Cette idée est exprimée par nos Sages (Pirké Avot 6,1) : "Celui qui se consacre à l’étude de la Torah de façon désintéressée (lichma) ... il devient une source de sagesse et de conseil pour les autres (étsa vétouchiya - עֵצָה וְתוּשִׁיָּה)".
Le Sfat Emet (Pirké Avot 6,1) explique que "étsa" fait référence aux conseils concernant les sujets matériels, tandis que "touchiya" fait allusion aux conseils liés aux sujets spirituels.

-> Le midrach (Shocher Tov - Téhilim - chap.1) parle de rav Elazar ben Ara'h dont les conseils étaient très bénéfiques. Lorsqu'on lui a demandé s'il était un prophète, il a répondu : "je ne suis pas un prophète, ni le fils d'un prophète, mais j'ai une tradition que tout conseil qui est donné pour l'honneur d'Hachem sera réalisé, comme il est écrit : "le conseil d'Hachem seulement cela se réalisera" (vaatsat Hachem hi takoum - Michlé 19,21).

-> La massékhet Kalla Rabbati (chap.8 ) ajoute que même si le Sage en Torah n'est pas très familier des circonstances, il sait comment conseiller comme il le faut. En effet, son conseil provient de la Torah et a l'approbation d'Hachem.
D'autres fois, les bénédictions et le conseil se réalisent par le mérite du fait que le demandeur croit de tout son coeur dans les mots du 'hakham, et par ce seul métite cela peut s'accomplir.
Mais si sa confiance n'est pas à 100%, alors la bénédiction ne peut pas se faire.

-> Le rav 'Haïm Kanievsky ajoute qu'une personne qui craint Hachem et qui place un confiance totale dans le 'hakham, suivant tout ce qui lui dit, alors il aura une assistance Divine spéciale, et les mots qui seront placés dans la bouche du 'hakham, et son conseil seront généralement une réussite (à moins que Hachem sachent que ce que la personne demande n'est pas bon pour elle).

Dans le Divré Sia'h, il est rapporté un récit où le rav 'Haïm Kanievsky explique qu'il a pu dire à une femme que tout ira bien malgré l'avis des médecins, car en plaçant pleinement sa confiance dans la émounat 'hakhamim (ex: pas je le fais car peu être que sa marchera ...), elle a rendu possible le fait de passer outre la nature et obtenir un remède qui est surnaturel.

-> Le rav Handler note que très peu de personne atteigne ce niveau élevé d'avoir une émouna en nos Sages qui soit à 100%. On doit donc être honnête avec nous même, connaître nos niveau de émouna.
Nous devons certes travailler à avoir une émouna et bita'hon purs/entiers, mais cela peut être nuisible de se reposer sur le bita'hon si l'on n'est pas à 100% sincère.

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-> Le Beit Yossef (rabbi Yossef Karo) avait un ange (appelé le Maguid) qui lui rendait visite chaque nuit et lui donnait des conseils, du moussar et des divré Torah.
Le Beit Yossef a retranscrit ces échanges dans le Maguid Mécharim.
Le Maguid (l'ange) a dit au Beit Yossef (paracha Vayétsé) :
"Le secret des miracles qui sont faits par les tsadikim vient de l'attachement continuel de leurs pensées à Hachem, en pensant constamment à des mots de Torah.
Grâce au fait d'être connecté à l'Unique en-Haut, ils ont le pouvoir spirituel de faire descendre [du Ciel] ce qu'ils veulent".

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+ Donner son nom :

-> Lorsqu'on demande une bénédiction à un tsadik, il est d'habitude de lui mentionner notre nom.
Cette pratique remonte au recensement de Moché dans le désert, comme le rapporte le Ramban (Bamidbar 1,45).
Ce n'était pas uniquement un décompte par nombre, chaque personne devait dire son nom à haute voix.
Ainsi, chaque juif avait le privilège de passer devant Moché et Aharon et indiquer leur nom.
Moché et Aharon jetaient alors leur regard aimant sur chaque individu et leur donnait une bénédiction individuelle.

-> De même, la Torah rapporte que lorsque Yaakov a lutté avec l'ange, il lui a demandé : "Dis moi quel est ton nom, je te prie" (Vayichla'h 32,30).
Le Messé'h 'Hokhma explique que Yaakov voulait donner une bénédiction à l'ange, et c'est pourquoi il lui a demandé son nom, puisque celui qui donne une bénédiction à quelqu'un doit connaître son nom.
[l'ange a répondu qu'il n'était pas nécessaire pour Yaakov de le bénir car les anges sont déjà bénis. Et le verset se conclut par l'ange qui bénit Yaakov.]

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+ Ne pas sous-estimer le pouvoir de sa prière :

-> "Tout celui qui a un malade dans sa maison doit aller voir un sage et qu'il implore la miséricorde en son nom".
[guémara Baba Batra 116a]

-> Selon le rav Yé'hiel de Goustenin : "Je pense que cette guémara dit deux choses : (1) il doit se rendre chez un sage et lui demander de prier pour lui ; (2) et la personne souffrante doit également prier pour elle-même."

-> Le Meïri explique cette guémara comme suit : On doit se rendre chez un sage ('hakham) pour apprendre de lui les chemins de la prière, afin qu'il sache comment faire la prière."

-> Il est excellent d'avoir des tsadikim qui prient pour vous, mais n'oubliez pas que vous avez aussi le pouvoir de la prière.
Le Noam Elimélé'h (fin de Haazinou) écrit : "Sachez que même si le tsadikim peuvent faire descendre [du Ciel] votre parnassa avec leurs paroles pures, cela se produira certainement lorsque vous prierez le Créateur des profondeur de votre coeur."
=> Cela signifie que lorsque n'importe quel juif prie du tout notre cœur, il a une force de prier qui est plus grande que celle qu'un tsadikim qui priera pour lui.
[rav Elimélé'h Biderman]

[d'une certaine façon, face à la douleur de sa situation, une personne a la capacité d'offrir davantage de coeur en prière, qu'un tsadik ne le fera ("uniquement" par amour d'autrui, sans totalement ressentir la douleur).]

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-> Quelqu'un faisait part de tous ses problèmes au rabbi Mendel de Kotzk.
Le rabbi lui demanda : "Avez-vous prié?"
L'homme répondit : "J'ai tellement de problèmes que je suis incapable de prier."
Le rabbi de Kotzk lui dit : "Alors pourquoi m'avez-vous parlé de tous vos autres problèmes? Votre incapacité à prier est votre plus grand problème! Vous auriez dû me parler de ce problème en premier".

[Hachem désire notre coeur, et pas qu'on ne fasse que déléguer nos prières à autrui. En Lui vidant notre coeur, nous avons alors un pouvoir de prière énorme, supérieur à ceux des tsadikim. ]

Les bénédictions

+ Les bénédictions :

-> Les bénédictions sont appelées : "les clés de la vie" qui ouvrent les flux de bonté de tous les mondes supérieurs et inférieurs.
[Zohar haKadoch - Lé'h Lé'ha 77a]

-> Le Séfer haBahir (siman 3) note que les bénédictions sont l'essence même de ce monde, qui a été créé par le beit (ב) de béréchit, et qui renvoi à "béra'ha" (bénédiction). [rabbénou Bé'hayé - Dévarim 33,1]

-> "La conclusion de tout le discours, écoutons-la : "Crains D. et observe Ses commandements; car c'est là tout l'homme" (Kohélét 12,13).
Rabbi Yéhouda hé'Hassid souligne que les mots "kol aadam" (tout homme - כָּל-הָאָדָם) ont une guématria de 100, faisant allusion à la récitation quotidienne de 100 bénédictions. Cela nous enseigne que réciter les bénédictions est l'essence même du service d'Hachem par l'homme dans ce monde.

-> La nourriture et la boisson permettent de soutenir le corps, et les bénédictions soutiennent l'âme.
[Pélé Yoets - Béra'hot (p.46)]

-> Les mondes supérieurs et inférieurs, ainsi que toutes les créations de ce monde, attendent cela [nos bénédictions] car ils reçoivent leur abondance (chéfa) uniquement par le biais de nos bénédictions.
[Choul'han haTahor - maamar kavanat haBéra'hot - chap.2]
[ainsi nos bénédictions ont la force de nourrir le monde entier]

-> Les 100 bénédictions quotidiennes ont le pouvoir de transformer les malédictions en bénédictions.
En effet, le mot "klala" (malédiction - קללה) à l'envers se décompose en : Hallel (louange - הלל) et la lettre "kouf" (ק), de valeur numérique 100.
[le 'Hida - au nom du Arizal]

-> En récitant 100 bénédictions par jour, nous amenons sur nous les bénédictions d'Hachem, et c'est uniquement par le mérite de nos bénédictions que le peuple juif a survécu en exil pendant des milliers d'années.
[Séfer haKané (mitsvot p.25) - Inyan Yirat haMakom]

-> Ce n'est que par la récitation de 100 bénédictions par jour que nous pouvons nous prévenir et nous protéger de toutes les maladies.
[Ba'h - Tour Ora'h 'Haïm - chap.46]

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-> Le roi David a dit (Téhilim 34;9) : "Taamou our'ou ki tov Hachem" = goûtez et vous verrez combien c'est bon : Hachem."
Le midrach (Yalkout Chimoni - Téhilim chap.34, siman 720) explique : avec ces mots, Hachem nous dit : "Accomplissez toutes mes mitsvot que je vous ai donné dans la Torah ; si vous mangez des fruits de la terre et des fruits des arbres, récitez une bénédiction dessus".
Dans son commentaire sur ce midrach, le Magen Avraham (Zayit Raanan - Yalkout Chimoni 34, note 83) conclut : si une personne fait des bénédictions sur tout, c'est comme si elle accomplit toutes les mitsvot".
Cela peut se comprendre aux lumières des paroles du Ramban (Bo 13,16) : le but de toutes les mitsvot est de démontrer notre croyance en Hachem et notre gratitude pour être notre Créateur.
C'est également l'objectif des bénédictions : reconnaître l'existence d'Hachem et exprimer nos remerciements pour tout ce qu'Il fait pour nous.
La récompense de réciter les bénédictions est également délimitée par le midrach (Yalkout Chimoni - Téhilim chap.16, siman 667) suivant : "si vous mangez et bénissez Hachem ... alors tout le bien du monde viendra sur toi".

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-> Le rav Shimshon Pinkous (Peniné rav Shimshon) enseigne :
la relation entre le peuple juif et le Maître du monde [Hachem] est similaire à celle entre un mari et sa femme. Lorsqu'il y des difficultés dans leur relation, la première chose à faire est de travailler sur la communication et commencer à se parler l'un l'autre.
Si nous pouvions simplement parler à Hachem 100 fois par jour, en récitant les bénédictions avec une bonne kavana, il ne serait pas possible pour Hachem de se mettre en colère contre nous.
Ainsi, dans un moment de détresse, la première chose à faire afin de calmer la colère Divine est de se reconnecter avec Hachem et commencer à communiquer avec Lui.
Toutes les souffrances et les persécutions que nous subissons sont la conséquence de notre échec de communiquer régulièrement avec Hachem.
[on est pris dans notre train-train quotidien, mais Hachem a très envie de nous entendre, qu'on se tourne vers Lui. Ainsi, si on ne le fait pas lorsque tout va bien, en un sens il est obligé de nous "frapper" d'un malheur pour qu'on se "rappelle" de Lui et qu'on se remette à Lui parler (ex: par une prière vivante). ]

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-> Hachem prend énormément de plaisir de celui qui Le bénit.
Il désire la bénédiction de ceux qui résident dans le monde d'en-bas, car leurs bénédictions s'élèvent et illuminent la sainte Présence Divine (chékhina).
[Zohar - vol.3,271a]

-> Pratiquement toutes les bénédictions récitées avant de réaliser une mitsva commencent par une expression brève mais significative : "Qui nous a sanctifié par Ses commandements" (acher kidéchanou bémitsvotav).
Ces mots impliquent qu'en conséquence d'accomplir les mitsvot les juifs bénéficient de la capacité unique d'apporter la sainteté du Ciel en bas sur terre.
[Sfat Emet - Bo 5662]

-> "Chaque mot de bénédiction ou de prière s’élève vers les hauteurs supérieures, transporté là par des anges assignés spécialement à cette tâche.
Chaque mot a un effet sur les racines supérieures de la Création.
De cette manière, la personne récitant la bénédiction ou la prière devient le partenaire de D. dans la Création, étant donné qu’il a la capacité de construire et d’influencer nombre de mondes supérieurs."
[Rabbi ‘Haïm de Volozhin - Néféch ha’Haïm 2,10 ]

-> Par nos bénédictions, on amène une grande rectification (tikoun) dans les mondes supérieurs.
[avant de réciter une bénédiction, nous devons avoir à l'esprit que nous remercions Hachem pour tout le bien qu'Il nous donne, et nous Le couronnons Roi sur le monde entier (Elokénou mélé'h aolam).]
[Maharcha - 'Hidouché Aggadot - guémara Béra'hot 10a]

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-> La guémara (guémara Béra'hot 35b) affirme : "Quiconque jouit de ce monde sans bénédiction est considéré comme volant Hachem et l'assemblée d'Israël".
Elle base cela sur : "Voler père et mère en disant que ce n'est pas un crime, c'est se faire un compagnon d'un homme [ange] de destruction" (Michlé 28,24). [le père = Hachem ; mère = assemblée d'Israël]
Les commentateurs explique la fin de ce verset : dire des bénédictions est un moyen relativement simple d'éviter toutes les peines et les tragédies, et en s'empêchant de bénir nous empêchons des bénédictions de descendre du Ciel dans ce monde, et nous sommes ainsi la cause de maladies et de malheurs, que ce soit pour lui et pour les autres. [on est un "compagnon d'un homme [ange] de destruction"]

Le rav El'hanan Wasserman (intro Kovets Héarot - sur Yébamot) dit que dans les moments de crise, tout celui qui est capable d'améliorer son service d'Hachem, mais à la place se relâche et ne réalise pas les mitsvot du mieux qu'il peut, il est coupable à un certain degré d'enfreindre l'interdiction de : "tu ne te tiendras pas à l'écart face au sang de ton prochain" (Kédochim 19,16).
[cela éclair le verset : "la mort et la vie sont au pouvoir de la langue" (Michlé 18,21) ]

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-> "Tu mangeras et tu te rassasieras, et tu béniras Hachem" (véa'halta véchavata véra'hta ét Hachem - Ekev 8,10)
Le rav Shlomo de Karlin (Shéma Shlomo - Ekev) commente que la satiété (véchavata) doit venir de la bénédiction (véra'hta ét Hachem), non de ce qu'on mange, et alors la bénédiction va remplir tout ton être et nous satisfera.

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+ La kavana :

-> Une bénédiction sans kavana (intention) est comme un corps sans âme, et [de ce point de vue] n'est pas considérée du tout comme une bénédiction.
[Pélé Yoets - Maaré'hét Béra'hot p.47]

-> Le Yessod véChorech haAvoda (Chaar haAchmarot chap.2) enseigne :
Il est écrit : "Tu n'invoqueras pas le nom d'Hachem, ton D., en vain" (Yitro 20,6).
Selon ce point de vue, si une personne récite une bénédiction sans même se rendre compte de ce qu'elle dit, ou bien à qui [Hachem] elle adresse la bénédiction, elle n'a pas accomplit son obligation
Au lieu de faire descendre la bénédiction, elle pourra être punie pour avoir récitée une bénédiction en vain.

-> "Hachem a dit: "Puisque ce peuple ne me rend hommage que de bouche et ne m'honore que des lèvres, et qu'il tient son cœur éloigné de moi, et que sa piété à mon égard se borne à des préceptes d'hommes, à une leçon apprise" (Yéchayahou 29,13)
La bénédiction doit être un service de notre cœur, et lorsque ce n'est qu'un service des lèvres (habitude oblige), elle n'est pas très efficace.
Selon le Séder haYom (kavanot 'hiyouv méa Béra'hot), une bénédiction récitée sans une bonne kavana est considérée en terme du compte des 100 bénédictions quotidiennes, comme si elle n'avait pas du tout été récitée.
[le roi David a institué 100 bénédictions par jour dans un but de renouveller (au quotidien) notre connexion et notre communication avec Hachem, et grâce à cela le fléau s'est arrêtée.
Si quelqu'un n'a pas de kavana, sa relation avec D. ne change pas avec les bénédictions, et en ce sens cela ne compte dans les 100 bénédictions (car l'objectif n'est pas accompli) et le fléau ne s'arrête pas.
Selon le Ba'h (Tour OH- chap.46) le décret du roi David des 100 bénédictions quotidiennes [dites avec kavana] s'applique à chaque génération, et grâce à cette récitation on se protège de toutes les maladies. ]
[on voit de tout cela que l'essentiel n'est pas de prononcer les bénédictions, mais de les vivre comme un moyen de communiquer, de se lier davantage avec Hachem. (d'où l'emploi familier du "béni sois-TU", on tutoie le Maître du monde! )
A l'inverse en les disant sans kavana, on se moque un peu d'Hachem, dans le sens où : "il y a plus important!". (certes mes lèvres bougent mais mon coeur, mon esprit est ailleurs!)]

-> D'autres de nos Sages sont plus indulgents et sont d'avis que tant qu'une personne prononce les mots, elle n'a pas récité une bénédiction en vain.
[le Choul'han Aroukh haRav - OH 185,2, rapportent ces 2 points de vue]

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-> Un jour le Baal Chem Tov a refusé de rentrer dans une synagogue, affirmant qu'il n'y avait plus de place à l'intérieur. On lui a expliqué qu'une place était réservée pour lui.
Il a expliqué que la synagogue est remplie de mots de Torah et de prières, impliquant que les prières manquaient de crainte et d'amour pour Hachem, qui sont les "ailes" qui leur permettent de monter au Ciel.
Puisque ces prières ont été dites sans kavana (intention), elles ont nulle part où aller, et donc elles remplissent la synagogue toute entière, ne lui laissant pas de place pour entrer.

-> Le Choul'han haTahor (maayan haBéra'ha) rapporte que lorsque le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev disait une bénédiction, son corps entier tremblait de crainte, et on le retrouvait soudainnement entre les lits ou sous le lit, où il avait été jeté dans sa crainte et son amour écrasants pour Hachem.

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+ La gratitude :

-> Le thème sous-jacent aux bénédictions est la gratitude pour tout le bien dont Hachem nous accorde.
En ce sens, le Daat Zékénim (paracha Ekev) écrit que si quelqu'un récite la prière de Modim (dans la Amida) comme il le faut, son mérite est équivalent à la récitation de 100 bénédictions.
On trouve une allusion à cela dans la guématria du mot "modim" (nous remercions - מודים) qui est de 100, correspondant aux 100 bénédictions que l'on doit prononcer en signe de remerciement pour chaque détail de notre vie.

-> "Aucun produit des champs ne paraissait encore sur la terre, et aucune herbe des champs ne poussait encore; car Hachem n'avait pas fait pleuvoir sur la terre, et d'homme, il n'y en avait point pour cultiver la terre" (Béréchit 2,5)
Rachi commente : Et pour quelle raison n’avait-Il pas fait pleuvoir ? Parce que "d’homme, il n’y en avait pas pour travailler la terre". Il n’y avait donc personne qui pût apprécier les bienfaits des pluies. Et lorsque l’homme est arrivé, il a reconnu que les pluies étaient nécessaires au monde. Il a prié pour elles, et elles sont tombées. C’est alors que les arbres et les végétaux se sont mis à pousser.

-> "Hachem a créé le monde pour que nous Le connaissions et que nous Le remercions de nous avoir créés".
[Ramban - fin paracha Bo]

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+ Permettre à Hachem de nous bénir en retour :

[la tendance naturelle est de se focaliser sur ce qui ne va pas, ce qu'on a pas encore. On n'est ainsi jamais pleinement heureux, car perpétuellement à la recherche d'une nouvelle chose qui nous rendra alors heureux.
Par les bénédictions, Hachem nous permet de voir la vie positivement (waou tout ce que j'ai, à quel point Hachem me chouchoute constamment, ...), et d'apprécier tout ce que l'on a déjà.
De plus, selon nos Sages plus on remercie Hachem, plus Il nous donne de nouvelles occasions de Le remercier. ]

-> Une bénédiction peut s'agrandir à nos yeux.
Par exemple, lorsque l'on fait une bénédiction sur un verre de café, on remercie Hachem non seulement pour le café, mais aussi pour "l'hôtel" : le monde environnant dans lequel on vit et que Hachem a créé pour notre bénéfice, afin que nous puissions bien profiter de ce café.

Grâce à cela, le plus on se renforce dans notre joie et confiance en Hachem, le bénissant avec des louanges sincères et ayant de la gratitude à son égard, alors le plus nous méritons que Hachem nous ouvre de la bonté débordante.
Le Pélé Yoets (Béra'hot p.48) enseigne que le destinataire d'une bénédiction doit toujours la retourner en disant par exemple : "hamévaré'h mitbaré'h" (celui qui bénit est béni lui-même) ou bien "vé'hén lémar" (et à toi également - וְכֵן לְמָר).
[de même la guémara (Sotah 38b) rapporte que chaque Cohen qui bénit les gens, sera par cela lui-même bénit du Ciel]
Ainsi, en multipliant les bénédictions, on multiplie les occasions pour Hachem de nous bénir du meilleur, en retour de notre bénédiction.

-> "Pour se glorifier de Ta louange" (léichtabéa'h bit'ilatékha - Téhilim 106,47)
Cela signifie que par le fait de louer Hachem (ex: par nos bénédictions), nous sommes ensuite glorifiés [par Hachem].
[ainsi Hachem nous demande de le bénir, car alors Il aura la possibilité de nous bénir en retour bien davantage, mais c'est à nous de faire le premier pas. (en le louant, Il nous glorifie! )]
Cela est en accord avec le principe : "celui qui bénit est béni lui-même" (hamévaré'h mitbaré'h - guémara 38b).
[d'après rabbi Handler]

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-> Rabbénou Bé'hayé (Ekev 8,10) nous explique que réciter une bénédiction n'est pas seulement dans le but de remercier Hachem, mais c'est également afin que la personne reconnaisse d'où proviennent vraiment ses bénédictions.

-> Selon le Rambam (Hilkhot Béra'hot 1,3), les bénédictions ont été instituées afin qu'on se souvienne de notre Créateur à tout moment et qu'on Le craigne.
[la tendance humaine est de vouloir se croire autosuffisant (c'est bon Hachem je gère tout seul!), mais les bénédictions nous rappellent que sans l'aide de D., nous ne pourrions pas même vivre une seule seconde (ex: chaque aliment, boisson, ne m'est disponible que grâce à Toi!)]

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 3,12) enseigne que personne ne peut subir un préjudice s’il croit d'un coeur entier que "én od milévado" : Hachem est le vrai D.. et il n'y a rien d'autre que Lui. [rien ne peut se passer sans un décret d'Hachem ; tout a une date de fin sauf Hachem qui est éternel ; ...]
Lorsqu'on est certain dans notre esprit que la Royauté d'Hachem est totale et absolue, qu'il n'y a pas de force/créature indépendante de Lui, alors Hachem nous protégera en éliminant toute chose nuisible.
[Chaque bénédiction nous renforce et nous focalise sur cette réalité, puisque nous affirmons que l'origine première de toute chose est Hachem, et nous proclamons : "Elokénou, mélé'h aolam" (également la bénédiction : "chéakol niya bidvaro - tout fut par Sa parole).
Ainsi, les bénédictions nous permettent de supprimer toutes les forces qui voudraient nous nuire. ]

-> Rabbi Tsadok haCohen (Pri Tsadik - Béréchit) enseigne que réciter une bénédiction sur la nourriture ou la boisson avec la conscience que Hachem est l'unique Fournisseur, cela va donner le pouvoir à la nourriture ou à la boisson de retirer toute maladie qui est sur une personne.

-> La guémara (Béra'hot 48b) tire l'obligation de dire une bénédiction avant de manger ou boire du verset : "il bénira (ouvéra'h - וּבֵרַךְ) ta nourriture et ta boisson et j'écarterai tout fléau du milieu de toi" (Michpatim 23,25).
La guémara explique : "ne lis pas "ouvéra'h" (il bénira - וברך) mais plutôt "ouvaré'h" (il doit bénir) [signifiant qu'on doit réciter une bénédiction sur le pain]."
Le Maor vaChémech connecte cela à la suite et fin de ce même verset : "et je retirerai toute maladie du milieu de toi" (va'assiroti ma'hala mikirbékha), signifiant que si tu fais une bénédiction sur le pain et l'eau dans la sainteté et la pureté, alors la nourriture elle-même va guérir la maladie, et tu n'auras besoin d'aucun médicament.
Dans la suite, la Torah poursuit (v.26) : "Nulle femme n'avortera, nulle ne sera stérile dans ton pays" = cela signifie que le peuple juif ne perdra pas sa richesse à des forces extérieures, et les bénédictions ne seront pas retenues dans les mondes supérieurs, mais elles descendront d'en-Haut.
Ce verset se conclut par : "je comblerai la mesure de tes jours" = tout cela par le mérite des bénédictions dites avec une bonne intention (kavana).

[si chaque bénédiction permet de renforcer notre conscience d'Hachem, alors Hachem n'a pas besoin de nous envoyer des difficultés pour nous réveiller à nous tourner vers Lui, à davantage se rappeler de Lui dans notre vie. En effet, nous faisons déjà cela par nos bénédictions.]

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-> Il est écrit : "Vous servirez Hachem votre D., et Il bénira ta nourriture et ta boisson et j'écarterai tout maladie du milieu de toi" (Michpatim 23,25).

-> Dans l'introduction du Séfer Lé'hem Chévo véAkhlama, ce verset est expliqué ainsi :
si nous disons les bénédictions comme il le faut, alors Hachem éliminera toute maladie de notre communauté [juive].

[on ne se rend pas compte d'à quel point le fait de se concentrer pendant quelques secondes en récitant une bénédiction peut accomplir des merveilles! ]

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-> Par exemple, le Béer Yaakov rapporte que quelqu'un a demandé une bénédiction pour quelqu'un de malade, au rabbi Méïr de Prémichlan, et le rabbi lui a conseillé de dire au patient de réciter la bénédiction de acher yatsar avec concentration, car cette pratique a le pouvoir de guérir la maladie., ajoutant que cela est testé et approuvé.

Le 'Hafets 'Haïm enseignait également que le acher yatsar avec concentration peut guérir les maladies, et de son côté il lisait cette bénédiction à partir d'un siddour en suivant les mots avec son doigt.

De même, le rav Shimshon Pinkous disait aussi qu'il n'y a pas de meilleure ségoula pour la santé.

[quelle tête à notre prière de acher yatsar? Est-ce que nous n'avons pas tendance à la réciter en express? (ça va ce n'est que quelques mots! = notre yétser ara dévalorise ce qui a de vraiment de la valeur, pour que nous passons à côté).
Mais pourquoi attendre d'être bien malade pour en venir à la réciter avec concentration, plutôt que de le faire dès maintenant (ça prend quelques secondes), activant la protection et s'évitant des soucis! ]

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-> Le Steïpler dit qu'il n'existe pas de meilleur moyen pour une mère juive de s'assurer que son enfant grandira avec de bonne midot et suivra le bon chemin que par le fait qu'il récite les bénédictions lentement et avec attention.

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-> "J'ai de la émouna car je parle [de la émouna]" (éémanti ki adaber - Téhilim 116,10)
C'est la fonction des 100 bénédictions quotidiennes : servir d'un rappel constant que le Créateur est impliqué dans chaque aspect de notre vie.
Les bénédictions nous rappellent que le monde n'est pas sans propriétaire, mais plutôt que : "à Hachem appartient la terre et ce qu'elle renferme, le globe et ceux qui l'habitent" (Téhilim 24,1).

[le rav Lévovitz explique que le fait de parler de la émouna amène sur nous de la émouna.
Ainsi, les 100 bénédictions (avec kavana) nous garantissent de maintenir une belle émouna en nous.]

-> b'h, également sur les 100 bénédictions quotidiennes : https://todahm.com/2019/10/02/10704-2

La gravité de parler à la synagogue

+ La gravité de parler à la synagogue :

-> Rabbi Yossef Karo (Choul'han Aroukh - Ora'h 'Haïm 124,7) a écrit, au nom de Rabbénou Yona : "On ne devra pas mener de conversations futiles pendant que l'officiant récite à voix haute la prière ; on doit savoir que ceux qui parlent fautent, "et que leur fardeau est insoutenable".
On se doit de les réprimander."

=> Comment comprendre que cette expression "gadol avono minésso" (sa faute est trop lourde à porter) ne figure dans la Torah qu'une seule fois, dans la paracha Béréchit, à propos de Caïn au moment de l'assassinat de son frère, qui s'adressa alors à D. et Lui dit : "ma faute est trop lourde à porter".
Quel est le lien entre le fait de parler dans une synagogue et celui de commettre un crime?

-> Rabbi Mordé'haï Tsvi Sassné donne l'explication suivante :
"Le monde tient sur 3 choses : sur la Torah, sur le service Divin et sur la charité" (Pirké Avot 1,2).
Il en ressort que l'un des piliers du monde est le service Divin, c'est-à-dire la prière, comme cela est rapporté dans la guémara (Taanit 2b).
Ainsi, ceux qui parlent en plein milieu de la prière, non seulement fautent, mais qui plus est, font également fauter les autres avec eux, provoquant ainsi l'effondrement de l'un des piliers du monde, ce qui met le monde entier en danger de disparition, et risque même d'en déclencher la destruction totale.

Voilà pourquoi Maran (rabbi Yossef Karo) a utilisé cette expression applicable à Caïn, du fait qu'il existe entre eux un point commun : de la même façon que Caïn a tué Hével, a versé son sang et provoqué ainsi la destruction de la moitié du monde (c'est-à-dire non seulement le sang d'Hével, mais aussi celui de tous les descendants appelés à venir après lui), de même ceux qui parlent pendant la prière provoquent la destruction du monde.

-> Le livre "Déré'h Moché", rapporte les écrits du Arizal, qui énoncent que le seul fait de parler dans les synagogues et les maisons d'études (beit midrach), engendre la création d'anges de destructions qui tuent lors d'épidémies.

-> "Malheur à ceux qui profèrent des paroles vaines ou futiles pendant la prière, car nous avons vu de nos propres yeux plusieurs synagogues être détruites du fait du comportement indigne de quelques fidèles."
[Kol Bo - rapporté dans le Elya rabba]

[un synagogue est appelée : "un Petit Temple" (beit mikdach méat). De même que personne n'envisagerait de détruire le Palais d'un roi de chair et de sang, à plus forte raison envisagerait-t-on encore moins la destruction de la Maison du Roi des Rois.
Ainsi, pourquoi donc parler dans les synagogues ou les maisons d'étude, entraînant ainsi leur destruction?
Avons-nous conscience de la réelle gravité de profaner la Maison d'Hachem? Est-ce là toute la reconnaissance à laquelle est en train d'attendre Hachem de nous? ]

-> Le Rambam (Séfer haMitsvot) écrit : "Nous devons fixer en notre esprit le joug de la peur et de la crainte ; et ce n'est pas tant de la synagogue dont nous devons avoir peur, mais de Celui qui fait résider Son Nom dans cet édifice".

-> D'ailleurs, selon le Arizal au moment de rentrer dans une synagogue nous devons nous tenir en tremblant près de la porte, en transe et tout empli de crainte, de poser notre main sur la mézouza et de se prosterner face à l'Arche sainte en disant : "Je viens par la force de Ta mansuétude me prosterner devant le Saint E'hal avec crainte [la synagogue étant actuellement un Petit Temple (mikdach méat)]" (vaani bérov 'hasdékha avo bétékha échta'havé él hékhal kodché'ha béyir'atékha).

-> Le Kav haYachar enseigne que si nous avions les yeux pour voir, nous aurions pu distinguer comment la Présence Divine repose sur les murs des synagogues, à l'intérieur comme à l'extérieur, au point que dès l'entrée dans une synagogue, il nous serait aussitôt apparu honorable d'en embrasser les parois.
Le Kav haYachar écrit également : "Si les gens ne prennent pas garde à éviter les propos grossiers et futiles, calomnieux et médisants dans les synagogues, c'est cela qui fait fuir la Présence Divine d'Israël".

-> Dans le Méoré Ech, on rapporte que la Présence Divine pleure et se lamente sur cet homme qui a proféré des paroles interdites dans la synagogue, et qui a de ce fait provoqué le départ de la Présence Divine d'Israël.
On y trouve aussi que, à cause de ce péché plusieurs synagogues ont été détruites, du fait que les gens font pénétrer l'impureté du Sitra a'hra (forces du mal) dans le bastion de la Présence Divine, qui elle est totalement sainte, or le mélange de composantes étrangères dans des lieux saints n'est pas bon.

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=> Comment comprendre que rabbi Yossef Karo dit que l'on doit invectiver ceux qui parlent pendant la prière ("on se doit de les réprimander")?
En effet, la Torah nous met tellement en garde de ne pas humilier autrui (ex: il est préférable de se jeter dans une fournaise plutôt que d'humilier quelqu'un en public). Pourquoi n'est-ce pas le cas au sujet de ceux qui parlent à la synagogue?
[certains décisionnaires disent qu'il est préférable de le faire discrètement, mais d'autres comme le Elya rabba (citant le Vavé haaMoudim) écrivent que chaque communauté doit nommer des responsables qui s'assurent que personne ne parle, et que ceux qui transgressent soient punis, comme il est écrit : "Ils l'humilieront en public, et le peuple entendra et craindra, et ils cesseront de fauter".]

-> C'est parce que ceux qui parlent pendant la prière mettent réellement en danger la vie des fidèles, et il nous est permis de leur faire honte en public, afin de sauver ce même public du danger qui place sur lui.

-> Une autre raison est que ceux qui parlent dans les synagogues profanent le Nom de D., dans la mesure où même les non-juifs ne parlent pas dans l'enceinte de leurs lieux de culte.
[cela réveille une accusation en Haut, car dans la maison de D., pendant notre rendez-vous en face-à-face avec D., nous préférons faire autre chose! Quel manque de respect!]
C'est pourquoi il a été décrété, pour leur bien et pour l'expiation de leurs fautes, qu'il fallait leur faire honte et les humilier en public.
[c'est une faute grave dans le sens où celui qui parle va se dire que ce n'est rien que quelques paroles, que tout le monde fait ça, ... et en ce sens il ne va pas faire téchouva sur cela, alors qu'en réalité c'est une faute énorme! D'où la nécessité d'éviter cela, car la punition dans le monde éternel à venir sera infiniment plus grande qu'une éventuelle honte dans ce monde!]

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-> "Et pour te placer au-dessus de toutes les nations qu'Il a faites, en gloire, en renommée et en dignité" (Ki Tavo 26,19)

-> Le Baal haTourim écrit qu'il y a lieu de le comprendre d'après l'enseignement de nos Sages (guémara Sanhédrin 111b) affirmant que Hachem est appelé dans le monde futur à couronner la tête de chaque tsadik, au moyen de cette même couronne que nous Lui attribuons au moment de la prière.
Toutefois, concernant ceux qui tiennent des paroles profanes dans les synagogues, il faut savoir que leurs corps sera entièrement recouvert d'épines.

=> Nous apprenons de là ce que vont éprouver ceux qui parlent dans les synagogues, lorsqu'ils subiront leur punition devant le Tribunal céleste, devant les membres de leur famille et de leurs proches disparus, quelle souffrance, quels tourments et quelle honte indicibles!

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-> Le livre "Déré'h Moché"(jour 5) écrit que de chaque parole prononcée dans une synagogue (depuis "barou'h chéamar" jusqu'après la "amida") nait un ange destructeur qui s'empare de la prière de ceux qui parlent.

[dans le monde futur, on nous montrera les anges destructeurs que nous avons engendrés [et les destructions terribles que nous avons engendrées], et la souffrance que nous éprouverons alors sera intolérable.]

-> Le Chomer Emounim (p.256) enseigne :
Ceux qui à notre époque prennent garde de s'abstenir de parler dans les synagogues et les maisons d'étude (beit midrach) reçoivent en retour une immense récompense, équivalente à la somme de toutes les récompenses individuelles, du fait que cette mitsva est délaissée par tous, tel un "mét mitsva" (défunt n'ayant personne pour s'occuper de ses funérailles), et que par ailleurs cette faute est si grave qu'elle entraîne l'exil ...
Et si seulement on pouvait prêter plus d'attention à cela, on pourrait annuler toutes sortes de mauvais décrets, et faire taire tous les accusateurs.

-> Selon le rabbi Yaakov Yossef d'Ostraha développait toujours l'idée dans ses Drachot, accompagnées de cris, de plaintes et de supplications, que les bavardages pendant la prière sont le principal facteur responsable de l'exil.
Il dévoila qu'à cause de ces agissements-là, des mauvais décrets avaient été suscités au cours des années 5400 (soit environ 1648), les années terribles des progroms en terre achkénaze.

-> Le Zohar demande : Pourquoi le peuple d'Israël est-il encore en exil?
Ce à quoi le Zohar répond :
Nous sommes en exil à cause de 3 choses :
1°/ nous bafouons la Présence Divine, c'est-à-dire : nous nous rendons à la synagogue et y bavardons, nous multiplions les paroles profanes.
2°/ Pendant la lecture de la Torah, certains ne suivent pas et sont occupés à d'autres choses (comme par exemple : la lecture de feuillets).
3°/ des personnes qui se souillent avec toutes sortes de transgressions.

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-> Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach - 1er partie, 4e drouch) écrit :
"Il faut trembler dans la prière, car c'est tout ce qui nous reste en exil. Combien doit-on s'y consacrer en investissant toute sa concentration, se tenir dans la soumission la plus totale et le dos courbé, tout en prononçant des paroles de louange avec sérénité et conviction.
Heureux ceux qui prient dans les pleurs, le cœur serré et brisé, leurs prières ne restent jamais vaines.
Sur quoi peut-on compter durant cet exil, et qu'est-ce qui nous protège si ce n'est la prière et les supplications jaillies du plus profond du cœur?
Malheur à nous quand nous disons "Tu T'es recouvert d'un nuage qui ne laisse pas passer la prière".
Et qu'est-ce que ce nuage?
Il s'agit des vapeurs et de l'haleine contenant les péchés qui sortent de la bouche d'un homme ou d'une femme chaque jour, et en particulier les bavardages futiles dans la synagogue, et à plus forte raison pendant la prière, tout cela formant une nuée qui empêche la prière de s'élever."

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-> Le Zohar (Tikouné Zohar 18, 65a) rapporte que les réchaïm sont repoussés du Palais du Roi, que l'on ne répond pas à leur demandes, et c'est sur eux qu'il est dit : "Qui vous a demandé de détruire Ma cour de vos mains?" (Yéchayahou 1,12).
Il s'agit là des réchaïm qui méprisent le Roi lors de leurs prières, qui s'en éloignent et les interrompent par des propos futiles.

-> Il est écrit dans le livre va'Haï ba'em (p.149) :
"Voyez tout ce que perdent ceux qui parlent pendant la prière, ils s'attirent une réputation de racha, méprisent le Maître de l'Univers, et seront punis de châtiments terribles.
Bien plus, leur prière n'est jamais exaucée, et Hachem les invective et leur dit : "Qui vous a demandé de détruire Ma cour", et Il n'éprouve aucune considération ni pour eux, ni pour leur prière."

[par le fait de parler dans la synagogue, on s'attribue le titre de "racha", et nos prières ne sont pas exaucées!]

-> Le Séfer 'Harédim, citant le midrach, rapporte que ceux qui parlent pendant la prière ne sont pas écoutés par Hachem, ainsi qu'il est dit : "Et tu n'es pas adressé à Moi, Yaakov" (Yéchayahou 43,22), alors que toute personne qui se concentre et s'abstient de parler, sa prière est exaucée.

-> Le Baal haTourim écrit :
Si tu souhaites que ta prière soit exaucée par D., tais-toi! D'où apprenons-nous cela?
Du fait qu'il est écrit : "Ecoute ma prière, dénuée d'hypocrisie" (Téhilim 17,1), qu'il faut comprendre ainsi : si tu veux que Hachem écoute ta prière, alors garde ta bouche tant que tu te trouves dans la synagogue, évite toute parole profane, et toute parole vaine et tous propos interdits.

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-> Selon le Kaf ha'Haïm (151,8), il serait préférable que ceux qui profèrent des paroles profanes dans l'enceinte des synagogues, s'abstiennent totalement de s'y rendre, dans la mesure où du fait de ces bavardages non seulement eux-mêmes fautent, mais ils font également fauter les autres.
[d'un côté on amène autrui à discuter, mais également d'autres en nous regardant parler vont plus facilement en venir à parler par la suite (si tout le monde le fait, c'est que c'est pas si grave, c'est que c'est normal, alors pourquoi pas moi!)]
Cela a pour grave conséquence de déclencher le Satan qui vient porter alors des accusations et dire : n'ont-ils pas d'autres moments pour bavarder au point qu'ils choisissent d'attendre le moment de la prière pour cela (ce moment de rendez-vous en face-à-face avec le Maître du monde)?

-> Le 'Hida (Birké Yossef) écrit : "Une personne qui sait qu'en allant prier à la synagogue on va bavarder avec lui et évoquer des choses profanes, il sera préférable pour lui de rester prier tout seul chez lui, toute sa vie durant.
Du moment qu'il ne vient pas à la synagogue pour y proférer des paroles futiles.
Et même s'agissant des Yamim Noraïm, Roch Hachana, Kippour, Souccot, Sim'hat Torah, si l'on craint d'être amené à dire des choses profanes dans l'enceinte de la synagogue, il sera préférable de prier tout seul plutôt que de venir à la synagogue et y bavarder."

-> L'Admour Klausenbourg disait également qu'une personne qui parle dans une synagogue ou une maison d'étude, qui est parfaitement consciente qu'elle se mettra à parler aussi le jour Saint jour de Kippour, il vaut mieux qu'elle prie seule chez elle et s'abstienne totalement de se rendre dans des lieux de culte.

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-> Selon le Zohar : "Celui qui parle à la synagogue (des paroles futiles) affaiblit sa foi ... et n’a pas de part dans le D. d’Israël".

-> Le Pélé Yoets enseigne :
"Je vous conjure, mes frères! Prenez soin à l’honneur de votre Créateur ainsi qu’au salut de vos âmes, et écoutez les paroles de nos Sages (qui ont averti de ne pas parler à la synagogue).
Votre âme se délectera alors ... Si la chose vous est difficile, mettez en balance le manque causé par le non-respect de la mitsva par rapport au salaire reçu, et sachez que la récompense est proportionnelle à l’effort".

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"Hachem t’a glorifié à son tour en te conviant à être Son Peuple privilégié ... Il veut que tu deviennes la première de toutes les Nations qu’Il a faites, pour la louange, pour le nom et pour la splendeur ; et pour que tu sois un Peuple consacré à Hachem, ton D., comme il l’a déclaré" (Ki Tavo 26,18-19).

-> Le Baal HaTourim explique ainsi l’expression : "pour la louange, pour le nom et pour la splendeur" = "Autant que les juifs louent et glorifient le Nom, autant cela sera splendeur pour eux".
Ainsi, cite-t-il la guémara (Méguila 15b) : Dans le futur, Hachem sera une couronne sur la tête de chaque tsadik, comme il est dit : ‘En ce jour, Hachem sera une couronne de gloire et un splendide diadème’ (Yéchayahou 28, 5)."
Le Baal Hatourim explique alors : "Cette couronne par laquelle ils ont couronné Hachem lors de leurs prières, leur reviendra sur eux. En revanche, celui qui prononce des paroles profanes à la synagogue, verra son corps entouré de ronces."

Hachem dit à Moché : "Lorsque Je considère des hommes qui ne se distinguent nullement par leur Torah ni par leurs bonnes actions, ni par leurs œuvres personnelles ni par celles de leur ancêtres, mais seulement parce qu'ils Me rendent grâce, Me bénissent, M'expriment leurs louanges et me supplient, Je me plie à leurs désirs et Je double leurs moyens de subsistance".
[Tana déBé Eliyahou - Zouta 6]

=> Hachem prête l'oreille à chaque juif où qu'il puisse se trouver spirituellement parlant.

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-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Sachons qu’Hachem, qui a créé et dirige tous les êtres, désire que Ses enfants ressentent leur dépendance à Son égard, s’en remettent à Lui seul, reconnaissent que tout est dans Ses mains et par conséquent, lui demandent tout. De telles pensées les lieront à leur Créateur auquel ils soumettront tous leurs besoins.
C’est à ce sujet que le midrach (Béréchit Rabba 3,7) enseigne
: "Hachem désira faire association avec les êtres ici-bas".

La guémara (Béra'hot 37a) nous livre un enseignement stupéfiant au sujet de la force de la prière, en rapport avec le verset : "A présent, laisse-Moi" (Ki Tissa 32,10) :
Rabbi Abahou dit : "Si ce n'était écrit dans la Torah, on n'aurait jamais pu se permettre de le dire : cela nous enseigne que Moché saisit Hachem comme un homme saisit son prochain par son vêtement.
Il Lui dit alors : "Maître du monde, je ne Te laisserai pas tant que Tu ne leur pardonnes pas !"
Et c'est la raison pour laquelle le Créateur dut insister, si l'on peut dire, pour que Moché le laisse.
Ce commentaire dépasse tout entendement : jusqu'où va la force de la prière? Comme si celui qui priait saisissait Hachem Lui-même jusqu'à ce qu'il exauce sa requête!"

[tout juif, pour peu qu'il y mette tout son cœur, possède ce pouvoir phénoménal de prière.
Malheureusement notre yétser ara fait en sorte que nous oublions cette réalité (ex: qu'est-ce que ces quelques mots peuvent bien faire, pourquoi Hachem m'écouterait-Il moi qui suis tellement rien/fauteur, la routine quotidienne endort nos discussion avec Hachem, ...). Or, papa Hachem désire et apprécie chaque mot de prière d'absolument tout juif. ]

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b'h, par exemple voir également :
-> Hachem accepte les prières de tout le monde : https://todahm.com/2021/04/25/hachem-accepte-les-prieres-de-tout-le-monde
-> Personne n'a trop peu de valeur pour que sa prière soit écoutée : https://todahm.com/2020/05/23/13522-2
- La prière = s'attacher à Hachem par la pensée : https://todahm.com/2021/09/11/la-priere-sattacher-a-hachem-par-la-pensee
- Une prière = un face à face avec Hachem! : https://todahm.com/2020/12/27/une-priere-un-face-a-face-avec-hachem
- La force de la prière (1ere partie) : https://todahm.com/2018/12/09/la-force-de-la-priere-1ere-partie
- La force de la prière (2e partie) : https://todahm.com/2018/12/09/la-force-de-la-priere-2e-partie

Le Hallel

+ Le Hallel (par le Sfat Emet) :

-> De la même manière que les anges sont totalement dédiés à louer Hachem, lorsqu'un juif récite le Hallel son existence est dédiée uniquement à reconnaître et à louer Hachem.
Cet état si précieux n'est atteint qu'à de rares occasions.
[Sfat Emet - 'Hanoucca 5638]

-> Chaque Yom Tov tandis que le Temple existait, une transformation spirituelle avait lieu lorsque chaque personne se présentait devant Hachem.
De nos jours, la lecture du Hallel a un impact similaire.
Un juif qui réagit alors avec intensité et dévotion sera imprégné de sainteté, et il pourra ressentir une intimité et une proximité avec Hachem qui est inatteignable en toute autre occasion.
[Sfat Emet - Pessa'h 5647]

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-> Le Hallel complet est récité pour commémorer uniquement des occasions où les juifs ont atteint une libération totale d'une domination étrangère, comme la sortie d'Egypte et 'Hanoucca.
En revanche, bien que le récit de Pourim se termine par une victoire éclatante, nous étions néanmoins toujours assujettis au roi A'hachvéroch, et nous ne pouvions pas nous sentir totalement libérés pour servir uniquement Hachem.
[Sfat Emet - 'Hanoucca 5660]

-> De plus, nous "complétons" le Hallel (c'est-à-dire que nous disons des passages qui ne sont pas lus à Roch 'Hodech et à la fin de Pessa'h), uniquement à des occasions où les juifs se réunissaient ensemble au Temple, puisqu'à ces moments le Hallel est chanté au Ciel.
En effet, c'est ce que veulent signifier nos Sages en nous demandant de "compléter" le Hallel, c'est-à-dire que nous complétons les louanges qui ont commencé à être récitées en-Haut, puisque l'essentiel du crédit d'une mitsva est donné à celui qui la termine.
[Sfat Emet - 'Hanoucca 5659]

[à 'Hanoucca, le Hallel est récité complétement, pas parce qu'on allait au Temple, mais en raison de l'illumination [spirituelle] spéciale qui s'est passée à ce moment.
Mais l'idée est identique : un Hallel complet implique qu'il soit récité en Haut, et que nous le complétons en bas.]

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-> D'une façon similaire, le Hallel n'est récité qu'à des occasions si sacrées que les juifs peuvent en réalité "lire" (percevoir) l'atmosphère sacrée.
Les chaloch régalim sont appelées : mikraé kodech (Emor 23,2), en raison de la capacité des juifs à réellement lire et percevoir la sainteté des ces jours.
Alors qu'au Temple, cette aura était ressentie par les pélerins à chacune des chaloch régalim, de nos jours nous verbalisons ces sentiments [élevés de sainteté] de Yom Tov par le biais du Hallel (qui traite de la Révélation d'Hachem).
Percevoir la sainteté ne fait pas forcement référence à une Révélation soudaine dramatique d'Hachem, mais plutôt à une capacité à retirer l'apparence extérieur du matérialisme et amener à la surface notre potentiel spirituel intérieur.
De plus à Yom Tov, les juifs sont capables de discerner le sens intérieur et la véritable nature de chaque aspect de la vie.
Cela était réalisé à chacune des 3 Fêtes dans le Temple, et même de nos jours cela est célébré par la récitation du Hallel.
[Sfat Emet - Pessa'h 5631]

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-> Alors qu'en apparence, il peut sembler qu'un juif récite simplement le Hallel, en réalité une métamorphose encore plus profonde se produit sous la surface.
La capacité de réagir aux miracles d'Hachem en chantant avec exubérance est révélatrice d'un changement radical de notre personnalité.
Nos péchés passés sont maintenant pardonnés. En effet, nous sommes renouvelés spirituellement.
Dans les mots du midrach (cf. Yalkout Shoftim 60), nous devenons chacun une nouvelle personne [béyadoua chénim'halou lo avonotav vénaassé briya 'hadassa].

Nos Sages (guémara Shabbath 30b) disent : il n'y a rien de nouveau dans le monde naturel, cependant dans l'univers surnaturel, il y a quelque chose de nouveau. [én kol 'hadach ta'hat achamech ava yech 'hadach lémaala achaméch]
Le renouveau, les miracles tels que l'histoire de 'Hanoucca, sont tirés d'un univers bien plus élevé que notre monde matériel.
En chantant des louanges d'Hachem, en écartant toutes les limitations naturelles qui empêcheraient l'âme juive d'éclater en chant, alors le juif a sauté dans le monde surnaturel, d'où émanent tous les miracles et il devient en effet une "nouvelle création" (briya 'hadacha), bien supérieure. [et on peut espérer avoir le meilleur d'Hachem car nous sommes alors beaucoup plus élevés spirituellement]
[Sfat Emet - 'Hanoucca 5647]

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-> Au sujet de 'Hanoucca, le Sfat Emet enseigne :
La guémara (Shabbath 118b) rapporte que celui qui lit le Hallel tous les jours, cela est blasphématoire.
Le texte du Hallel n'est récité que certains jours de l'année, tandis que la capacité de remercier Hachem par une prière est possible tous les jours.
A 'Hanoucca, d'un côté nous disons des prières de remerciements (sous la forme élargie du "Al haNissim") pour célébrer les miracles qui se sont produits pour le peuple juif sur terre.
D'un autre côté, il y a le Hallel qui est réservé aux moments extraordinaires de l'histoire juive (quelques jours dans l'année), et qui se concentre sur l'impact dans le Ciel des miracles de 'Hanoucca.

Rien, pas même la joie des juifs lors de la libération, ne peut être comparé au plaisir que Hachem tire de notre délivrance de la tyrannie [d'un de nos oppresseurs en exil].
Lors d'occasions raréfiées telles que 'Hanoucca, nous avons la chance de percevoir ici sur terre un morceau de la grande joie vécue ci-dessus.

Les bénédictions

Rav 'Hana dit : de la même manière dont nous Le bénissons, Hachem nous bénit.
[midrach Yélamdénou - Yalkout Talmud Torah - Pin'has]

[plus nous prononçons une bénédictions avec kavana, plus nous permettons à Hachem de nous bénir fortement.
En Le bénissant, nous déterminons l'intensité des flux de bénédictions que nous recevrons.]

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+ Les bénédictions :

-> Celui qui bénit Hachem avec joie et bienveillance, alors les bénédictions lui seront accordées avec joie et bienveillance.
C'est pourquoi, lorsque nous récitons une bénédiction, nous ne devons pas du tout être tristes, mais uniquement joyeux.
[Zohar - vol.2,18a]

-> Hachem prend énormément de plaisir de tout celui qui Le bénit.
Il désire la bénédiction de ceux qui réside dans le monde d'en-bas, car leurs bénédictions s'élèvent et illuminent la sainte Présence Divine (chékhina).
[Zohar - vol.3,271a]

-> Les bénédictions qu'on récite à Hachem, éveille un flux de bénédictions dans tous les mondes.
[Zohar - vol.3,271b]

-> Si quelqu'un est vigilant pour réciter les bénédictions, sa richesse et ses possessions seront préservées, et elles prospéreront.
[Maté Moché - vol.2,351]

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-> "La plus grande des mitsvot et le plus puissant de tous les types de service Divin (avoda) sont les bénédictions"
[rav Yossef haYisraëli - Séfer mitsvot zmaniyot - p.504]

-> Les aliments et les boissons nourrissent le corps. En récitant les bénédictions, nous entraînons un flux de sainteté sur notre nourriture et sur notre boisson.
[Pélé Yoets - Béra'hot]

-> On doit manger et boire des aliments qui nous rendent joyeux, afin qu'il bénisse ensuite Hachem avec joie. Le fait de réciter les bénédiction avec joie et à haute voix est une ségoula pour la richesse, comme il est fait allusion dans le verset : "c'est la bénédiction d'Hachem qui enrichit, et nos efforts n'y ajoutent rien" (Michlé 10,22).
['Hida - Nitsotsé Orot]

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-> Lorsque Adam haRichon a fauté en mangeant du fruit de la Connaissance (ets hadaat), des étincelles de saintetés ont été absorbées par d'autres parties de la Création : dans les objets inanimés, les plantes, et les créatures vivantes.
Chacun de ces segments de la création possède des étincelles de sainteté qui doivent en être extrait ...

"Hou notèn lé'hem lé'hol bassar" = Il donne la nourriture à toute chair.
"ki léolam 'hasdo" = car Ta bonté est pour le monde entier.
Hachem souhaite donner à tous les composants de la création l'opportunité d'être délivrés (élevés).
Lorsque nous mangeons [ou buvons] (symbolisé par le : lé'hem), et que nous faisons la bénédiction appropriée, alors nous réparons ce qui a été cassé.
Et si l'homme ne mange pas, le restant de la création n'aurait aucun moyen d'obtenir sa réparation.
En ce sens, lorsqu'un homme mange du pain (lé'hem), il peut rectifier le monde. [car Ta bonté (Hachem) est pour le monde entier]
[d'après le 'Hida - Sim'hat haRegel - birkat hamazon]

-> On doit manger et boire avec l'intention d'extraire les étincelles de sainteté de la nourriture, et les élever à leur source et racine [sainte].
Ce n'est qu'après une telle intention qu'on doit réciter la bénédiction.
[Yessod véChorach haAvoda - Chaar haBéra'hot - chap.10]

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-> Lorsqu'on prononce : "barou'h", nous devons avoir à l'esprit que Hachem est la source des bénédictions, et que la bonté et la bénédiction se répandent [uniquement] à partir d'Hachem dans tous les mondes, et dans notre propre âme (néfech, roua'h et néchama).
C'est pourquoi nos Sages affirment que celui qui récite une bénédiction est lui-même béni.
['Hessed laAlafim 5,3]

-> Chaque bénédiction commence par le mot : "barou'h" (ברך), dont la spécificité est d'avoir chaque lettre qui exprime la pluralité, puisqu'étant le double d'une unité. Le bét de valeur 2, est le double de 1 ; le réch de valeur 200 est le double de 100 ; et le kaf de valeur 20 est le double de 10. [chiffre, dizaine, centaine]
Ainsi ce doublement est l'essence de chaque bénédiction. En effet, une bénédiction va permettre d'augmenter dans ce monde la bonté que Hachem a créé.
Ce doublement révèle également que tout ce qu'il se passe dans ce monde physique n'est qu'une manifestation de son essence spirituelle qui est cachée. Ainsi, en prononçant une bénédiction on a la capacité d'impacter positivement toute chose de ce monde en apparence limitée.
[rav Nathan Weisz]

-> Lorsque l'on dit : "barou'h ata" (Béni sois-tu), nous devons avoir à l'esprit que nous nous tenons devant Hachem, et que nous Lui parlons directement, et ainsi nous serons saisis par la crainte.
['Hessed laAlafim 114]

-> "barou'h ata" est dit à la 2e personne car au moment où l'on récite la bénédiction on est obligé de se visualiser comme étant directement en face d'Hachem.
[Choul'han Mélakhim 6]

-> Nous savons que bien que vivant au sein de la création d'Hachem, nous ne pouvons pas l'appréhender (tellement Il est infini).
C'est pour cela que nos Sages ont spécifiquement employé dans les bénédictions le terme : "ata" (Tu).
Le message est : malgré le gouffre qu'il semble y avoir entre le Ciel et la terre, nous sommes en réalité directement connectés/liés à Hachem.
Le terme "ata" (toi = chaque juif) nous dit qu'à chaque fois que nous récitons une bénédiction nous déclenchons une action qui a des conséquences tangibles entre nous et Hachem.
Le terme "ata" (tutoiement avec le Maître du monde = proximité = papa Hachem) des bénédictions, nous rappelle que malgré les apparences, le verre d'eau dans notre main n'est pas le résultat des activités anciennes de la création, mais plutôt c'est notre Père qui l'a placé avec amour dans notre main.
[rav Nathan Weisz]

-> La guémara (Béra'hot 7a) nous informe que nous sommes véritablement en train de bénir Hachem lorsque nous commençons une bénédiction par "barou'h ata", et Il accepte et apprécie cela.
Ainsi, nous avons la capacité de bénir Hachem.
On peut ajouter que "barou'h" est une description d'Hachem : cela L'identifie en tant que la Source de toutes les bénédictions qui se déversent sur nous.
Ainsi "barou'h" a un double sens : l'expression de notre bénédiction à Hachem, et également notre reconnaissance du fait que D. est la source de toutes les bénédictions.
En réalité, ces 2 significations se mélangent : par le fait de bénir Hachem, nous mettons en mouvement Son rôle en tant que Source de toutes les bénédictions.
[rav Nathan Weisz]

[on a pu voir que : "de la même manière dont nous Le bénissons, Hachem nous bénit" = plus nous bénissons, plus nous louons Hachem pour le bien qu'il nous a fait, alors plus nous témoignons d'une émouna forte en Hachem, et alors par ce mérite nous donnons de la force à Hachem pour qu'Il puisse davantage nous donner de bonnes choses, soit davantage d'occasions de pouvoir Le bénir, Le remercier. ]

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-> Pratiquement toutes les bénédictions récitées avant de réaliser une mitsva commencent par une expression brève mais significative : "Qui nous a sanctifié par Ses commandements" (acher kidéchanou bémitsvotav).
Ces mots impliquent qu'en conséquence d'accomplir les mitsvot les juifs bénéficient de la capacité unique d'apporter la sainteté du Ciel en bas sur terre.
[Sfat Emet - Bo 5662]

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-> Une exigence essentielle pour tout le monde au sujet des prières, des louanges et des expressions de gratitude [à Hachem], est qu'aucun mot ne sorte de la bouche dans le service du Créateur de la manière de quelqu'un qui le fait par habitude, machinalement.
Mais plutôt, on doit être pleinement conscient que nous faisons face au Créateur, dont la Gloire remplit le monde entier.
[...]
Celui qui récite une bénédiction sans y faire attention est puni pour avoir récité le nom d'Hachem en vain ... car il prononce le saint et terrifiant nom d'Hachem avec sa bouche, mais son esprit n'est pas engagé.
[...]
Lorsque l'on récite la bénédiction comme il le faut, on acquiert la nourriture du Créateur en vertu de cette gratitude.
[Yessod véChorech haAvoda - chaar ha'Achmorét - chap.2]

-> Il est interdit de profiter de ce monde sans tout d'abord réciter une bénédiction, car on doit exprimer notre gratitude et notre louange à celui qui a créé cette même nourriture dont nous nous apprêtons à profiter.
[Ri'az - Béra'hot 35,3]

-> Hachem dit : "Accomplissez toutes les mitsvot que Je vous ai donné dans la Torah. Si vous mangez des fruits et ne récitez pas une bénédiction dessus, vous avez volé le fruit, l'arbre, la terre, et celui qui les a cultivés".
Mais si quelqu'un mange et récite une bénédiction, il couronne le Créateur.
[Yalkout Chimoni - Téhilim 34]

-> Il est interdit balancer une bénédiction de notre bouche, de la réciter à la hâte.
Mais plutôt, on doit se focaliser sur le sens des mots et reciter les bénédictions lentement.
['Hayé Adam 5,26]

-> Au moment de réciter une bénédiction, il est interdit d'être occupé autrement, même dans une petite chose, comme de mettre un vêtement, ou bien marcher ici ou là, ou bien se sécher les mains, ...
Car il est intolérable que l'on bénisse Hachem d'une manière hasardeuse.
['Hessed léAvraham]

-> Le birkat hamazon est la seule bénédiction provenant directement de la Torah.
Le Ben Ich 'Haï ('Houkat) rapporte que dans la ville de Bagdad, il faisait extrêmement chaud pendant les mois d'été. Afin de se rafraîchir, les gens faisaient une sorte d'éventail et le bougeaient en faisant des va-et-vient.
Cependant, il les a mis en garde contre le fait d'agiter l'éventail pendant le birkat hamazon, car la moindre distraction doit être évitée pendant le moment où l'on dirige notre gratitude à Hachem.

-> On doit être encore plus méticuleux avec le birkat hamazon qu'avec les prières, car l'obligation de prier est de nos Sages, tandis que le birkat hamazon est d'origine de la Torah.
[Taamé haMinhaguim - p.174]

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-> On doit être vigilant dans les mots, les lettres et le sens des mots, comme il est fait allusion dans le verset : "Hachem est proche de tous ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui l’appellent avec sincérité (littéralement : émét - vérité)" (Téhilim 145,18).
Les lettres du mot : אמת (émet) sont l'acronyme de : "otiyot milot tévot" (lettres, mots - אותיות מלות תיבות). [Sidour Arizal]
Donc les gens doivent faire attention à s'habituer à dire les bénédictions et les sujets saints à haute voix.
[YécHouot 'Hokhma 6]

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-> Amen signifie : "c'est véridique". Ainsi, lorsque nous disons "Amen", nous devons penser que : la bénédiction qui vient d'être récitée est véridique et j'y crois personnellement".
[Kitsour Choul'han Aroukh 6,8]

-> La guémara (Béra'hot 53b) enseigne : "Plus grand est celui qui répond Amen à une bénédiction que celui qui a fait la bénédiction" (gadol a'oné Amen yotèr min amévarekh).

-> Celui qui récite une bénédiction en silence est en train de voler les autres de mitsvot, car ils ne pourront pas y répondre Amen.
On doit donc faire attention à prononcer tout à voix haute, afin qu'ils puissent répondre conformément à la halakha.
[Yéchouot 'Hokhma 6 - au nom du Séder 'Hassidim 254]

-> "Celui qui répond Amen est même plus grand que celui qui a récité la bénédiction" (guémara Nazir 66b).
Le Maharcha commente : car il y a de nombreux "Accusateurs" interférant avec la capacité d'une personne de se procurer de la nourriture, mais les bénédictions qu'une personne peut faire servent de défenseurs et de supporteurs contre ces adversaires.
Ainsi, les bénédictions sont de simples soldats qui commencent la bataille, et les "Amen" [prononcés à leur sujet] sont les guerriers qui sortent victorieux en ayant battu les anges de destructions.

-> Le Toldot Aharon (un élève du rabbi de Berditchev - Ki Tavo) enseigne que les anges au Ciel peuvent répondre Amen à nos bénédictions [dites à haute voix], et ainsi offrir une louange au Créateur, provoquant que Son Nom soit sanctifié dans les mondes d'en-bas et d'en-haut.
En conséquence de cela, les anges deviennent des avocats pour le compte des juifs, car ils ont pu s'élever à de hauts niveaux par le biais des bénédictions des juifs.
[Selon le Zohar (vol.3,271b) : les bénédictions qu'on récite à Hachem, éveille un flux de bénédictions dans tous les mondes.]

[ainsi, on a pu voir la grandeur de réciter une bénédiction comme il le faut, on voit à plus forte raison l'importance d'y répondre Amen, et de permettre à autrui de le faire.]

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-> voir un enseignement du Ben Ich 'Haï (chana aleph - hakdama) : https://todahm.com/2020/05/05/35491

-> des enseignements magnifiques sur les bénédictions : lorsque nous bénissons Hachem, Il nous bénit nous en retour ainsi que le monde entier : https://todahm.com/2014/04/01/1228-2

-> https://todahm.com/2020/12/27/les-benedictions-2

+ Une erreur courante que certains font et qu'ils croient que ceux qui passent une bonne partie de leur journée à travailler pour gagner leur vie, sont incapables de prier aussi bien que ceux qui étudient la Torah toute la journée durant.
En réalité, c'est l'inverse.
Les gens qui travaillent, ont le jour du Shabbath, une intensité de leur lumière [spirituelle] et de leur prière qui est meilleure, car cela provient de l'obscurité de la semaine passée à faire des efforts [pour sa subsistance] et qui est maintenant élevée par eux le Shabbath.

Cela n'est pas le cas pour ceux qui sont engagés tous les jours dans la Torah, parce qu'ils ne vont pas dans le monde et ne s'engage pas sur le plan physique et matériel, comme les travailleurs peuvent le faire.
Ainsi, à Shabbath, ceux qui cessent de travailler peuvent élever tout ce qu'ils ont fait, et leurs prières sont à un niveau supérieur.
Leurs batailles et épreuves de la semaine les rendent plus forts, et elles les renforcent et élèvent d'une façon que quelqu'un qui n'a pas travailler ne peut pas atteindre.
[le Baal haTanya - sur Pirké Avot 5,2]

Le Birkat haMazon

+ Le Birkat haMazon :

-> Le rav Israël Najara (l'auteur du chant de Shabbath : Ka Ribbon), dénomme le Birkat haMazon comme : "Kli ma'hzik béra'ha" (un récipient qui contient la bénédiction).

-> Celui qui prie ou récite le birkat hamazon intensément, mérite 100 sortes de roses qui entourent le fleuve du gan Eden.
[Rokéa'h - birkat hamazon]

-> "La plus grande des mitsvot et le plus puissant de tous les types de service Divin (avoda) sont les bénédictions" [rav Yossef haYisraëli - Séfer mitsvot zmaniyot - p.504]
Or, le birbat hamazon est la seule bénédiction de la Torah (déOraïta - Ekev 8,10, nous pouvons en déduire que le birkat hamazon est la plus propice de toutes nos prières.
[rav Yé'hiel Spéro]

Lorsque le Rachab a reçu le siddour du Baal Chem Tov, d'un de ses descendants, il a pu remarquer que toutes les pages étaient usées par les larmes. Cependant parmi tout le siddour, une partie étaient la plus nettement déformée par les larmes du Baal Chem Tov : les pages consacrées au birkat hamazon.

-> Si l'on demande aux gens pourquoi nous récitons le birkat hamazon, la majorité répondrait : "parce qu'on vient de manger du pain".
Le rav Yérou'ham Lévovitz rejette catégoriquement cela, et il insiste sur le fait que c'est le contraire.
Nous mangeons du pain afin de pouvoir prononcer le birkat hamazon.
[nous devons réfléchir : que nous apporte notre alimentation par rapport aux apports énormes du birkat]

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-> Rav 'Hanina dit : combien est grande la puissance du birkat hamazon, car il augmente les bénédictions dans les actions de l'homme.
[Zohar]

-> Si on récite le birkat hamazon avec intention (kavana), les bénédictions que nous aurons dites nous accompagneront au moment de notre mort, et proclameront que nous avons béni Hachem avec kavana.
[Zohar]

-> Si quelqu'un est vigilant au sujet du birkat hamazon, ses jours et ses années seront allongés.
[rav 'Haïm Palagi - Kol ha'Haïm]

-> J'ai une tradition de mes rabbanim, que tout celui qui est méticuleux à propos du birkat hamazon, sa subsistance lui sera disponible avec dignité, toute sa vie durant.
[Séfer ha'Hinoukh - Ekev 430]

-> Pourquoi la lettre "pé sofit" (ף) est la seule qui n'est pas présente dans le birkat hamazon?
Car tout celui qui récite le birkat hamazon avec concentration, les anges de la colère (af, kétséf, chékéts - אף קצף שצף) n'ont pas de pouvoir sur lui.
[Tachbatz Katan - cité dans le Ba'h 185]

-> Tout celui qui récite le birkat hamazon avec la concentration requise, alors la colère de Hachem ne régnera pas sur lui. (אַף - af = colère).
[Béer Heitev - Orach 'Haïm 185 - citant le Ba'h]

-> Plus une personne récite le birkat hamazon avec joie et générosité, plus elle va recevoir sa subsistance avec joie et générosité.
[Zohar]

-> Celui qui récite le birkat hamazon à partir d'un texte, avec intention, [par cela] il se retire de lui de nombreuses épreuves et difficultés.
[Atéret Zékénim]

-> Réciter le birkat hamazon à partir d'un texte est une ségoula pour mériter d'avoir des enfants craignant Hachem.
[rav Shloimka Zhviller]

-> Faire le birkat hamazon à partir d'un texte est une ségoula pour mériter des enfants.
[Maharil Diskin]

-> Même un seul birkat hamazon récité avec intention, peut transformer une personne en quelqu'un craignant Hachem (yéré chamayim).
[rabbi Mena'hem Mendel de Kotsk]

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-> Celui qui récite le birkat hamazon comme il le faut, va mériter d'entendre le birkat hamazon du roi David lorsque Hachem fera le festin pour les tsadikim dans les temps futurs.
[Kav haYachar - chap.7]

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-> Je dis à Hachem : "Tu es mon Maître! Mon bonheur n'est pas en dehors de toi" (amart l'Hachem, Elokim ata, tovati bal alékha - Téhilim 16,2)

-> Plusieurs explications sont données sur :"Mon bonheur n'est pas en dehors de toi" (tovati bal alékha - טוֹבָתִי בַּל עָלֶיךָ), et en particulier sur le terme : "bal" (בל) :
1°/ si tu as mangé et récité la bénédiction à Hachem, et que tu as reconnu que Hachem est ton Maître, alors Je [Hachem] vais épuiser (מבלה) toutes les bontés du monde sur toi.
[guémara Yérouchalmi Béra'hot 6,1]

2°/ si tu as mangé et récité une bénédiction à Hachem, toutes les bontés du monde seront réunies ensemble (יבללו) et elles vous seront octroyées.
[guémara Yérouchalmi Béra'hot 6,1]

3°/ Si tu as mangé et récité une bénédiction à Hachem, Hachem n'amènera aucune bonté sur le monde sans t'y inclure (מבלעדיך).
[guémara Yérouchalmi Béra'hot 6,1]

4°/ Si tu as mangé et récité une bénédiction, toutes les bontés du monde se produiront (יובלו) et viendront sur toi.
[Yalkout Chimoni Téhilim - remez 667]

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-> L'âme supplémentaire (néchama yétéra), que nous recevons le Shabbath, tire beaucoup de plaisir du birkat hamazon, car c'est une nouveauté qu'elle ne vit pas au Ciel. [Rama de Pano - Assara Maamarot]
C'est pourquoi l'objectif principal des repas du Shabbath est de donner du plaisir à l'âme supplémentaire en récitant le birkat hamazon.
[Agra déKalla - paracha Vayéra]

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-> Il est intéressant de constater que nous disons dans le birkat hamazon : "véal Toratékha chélimadtanou" (pour Ta Torah que Tu nous as enseigné), et ensuite : "véal 'haïm 'hein va'hessed ché'honantanou" (et pour la vie, la grâce, et la bonté dont Tu nous as gratifié).
=> Cet ordre est étrange. Pourquoi d'abord la Torah, et ensuite le fait d'être en vie, et non l'inverse qui serait plus logique (je suis en vie, alors je peux étudier!)?
Le rav de Poniovitch explique : car sans la Torah, quelle vie cela peut-il bien être?

-> Au moment d'arriver au dernier paragraphe du bikart hamazon, nous proclamons avec une grande certitude : "ceux qui recherchent Hachem ne manquent d'aucun bien" (védorché Hachem lo ya'hchérou kom tov - Téhilim 34,11).

[On a tendance à se débarrasser de notre prière, de nos mitsvot, à réduire notre investissement dans la Torah, ... comme si on en sortait gagnant.
Ainsi, en reprenant le fil de notre vie normale avec cette lecture du birkat hamazon, le message est : jamais on perd à faire la volonté d'Hachem, au contraire! ]

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-> Le 'Hovot haLévavot enseigne que le plus grand ennemi des juifs est le yétser ara.
Le Raavad (Séfer Baalé haNéfech) écrit que l'arme la plus puissante du yétser ara est de nous faire croire que c'est notre main, notre propre force, qui nous a permis d'être vainqueurs dans la bataille de la parnassa (ko'hi véotsem yadi assa li ét ha'hayil hazé).
Nos Sages enseignent que le moment le plus risqué pour renforcer cette orgueil (c'est grâce à MOI), a lieu lorsque notre estomac est plein (ex: on pense indirectement : c'est bon Hachem, je n'ai plus besoin de toi, je gère tout seul = car j'ai plus faim).
Précisément à ce moment là, un juif a le birkat hamazon qui lui permet de se reconnecter à l'humilité et à la gratitude.

-> Le rav Shimshon Pinkous enseigne qu'il existe moment où l'existence d'Hachem se manifeste le plus puissamment à tout celui qui y prête attention.
Il ne s'agit pas de Yom Kippour, ni de Shavouot. Mais, c'est le moment où une personne qui est faible et affamée va faire une bénédiction, elle va manger un morceau de pain et alors elle devient revigorée.
A ce moment, cette personne peut atteindre le plus haut niveau de certitude que Hachem existe, car elle mange directement des mains du Créateur, et elle vient de vivre un miraculeux retour de ses forces.
Le rav Pinkous appelle cela : "la reconnaissance du Créateur par le bais du miracle de manger" (hakarat haboré al yédé a'hilla).
Néanmoins, manger est une activité du quotidien, symbole de matérialité.
[en ce sens le birkat hamazon est une magnifique opportunité pour profiter de ce moment propice, et en tirer toutes les forces de certitude en Hachem.
Le Rambam (Hilkhot Avoda Zara 1,2) rapporte que malgré la culture d'idolâtrie environnante, Avraham a découvert l'existence d'Hachem en étudiant les merveilles naturelles du monde environnant.
Ainsi, en tant que ses descendants on peut prolonger ce comportement. Certes, on a fait une bénédiction avant de manger, mais c'est peut être en partie pour nous car on avait faim. Par contre, en prenant le temps d'apprécier et de remercier Hachem, alors on se saisit de cette opportunité pour renforcer notre découverte interne d'Hachem, à l'image d'Avraham.
En ce sens, l'essentiel d'un repas est le renforcement de notre lien avec Hachem que le birkat hamazon va permettre de renforcer.]

-> Le Zohar (Térouma 152) enseigne :
Lorsque Hachem a créé le monde, Il savait qu'il y aura une nation qui choisira de suivre la Torah.
Hachem voulait que Sa nation bien-aimée sache quotidiennement qu'Il l'aime plus que toute autre chose dans le monde, et ainsi Il a créé le besoin quotidien de manger.

[ex: chaque morceau de cookie porte le message suivant de la part d'Hachem : "Je t'aime".
En nous nourrissant, Hachem nous rend plus facile l'étape suivante : ouvrir nos yeux et reconnaître Qui nous nourrit.
Le birkat hamazon nous permet d'avoir en tête l'idée fondamentale : c'est Hachem uniquement qui nous nourrit. Cette conscience réveille alors notre reconnaissance, nous poussant à Le remercier pour Son attention et Sa bonté constantes à notre égard.]

-> Rabbi Shimshon Raphaël Hirsch (Ekev 8,11-18) enseigne :
"Le birbat hamazon introduit au sein même du processus banal de notre alimentation une conscience de la providence spéciale d'Hachem, qui a été complétement démontré dans le miracle de la manne.
Chaque morceau de pain mangé est considéré au même titre qu'un cadeau direct d'en-Haut [Hachem], de même que la manne était envoyée aux juifs dans le désert."

Le rabbi Nathan Scherman commente : "En apparence, la manne semble clairement un cadeau provenant du Ciel (Hachem), tandis que le pain est le résultat des efforts de l'agriculteur. Mais en réalité, ils sont identiques : c'est Hachem qui fournit".
Le rav Israël Najara enseigne que Hachem souhaite insuffler en chaque juif une croyance forte dans la Providence Divine, et c'est pour cela qu'Il nous a ordonnés de le remercier après avoir mangé (birkat hamazon), pour que l'on se renforce dans le fait qu'il n'y a absolument rien d'autre que Sa Force qui nourrit.

-> Dans le birkat hamazon, seule la première bénédiction est relative à la manne (notre subsistance), tandis que dans le restant des prières on va se focaliser sur notre amour et désir pour la terre d'Israël, pour Jérusalem, et pour le Temple.
Même avant de dire le birkat hamazon, nous exprimons notre désir pour la guéoula, avec le Tehilim d'introduction : "Chir hamaalot", ou "al naarot bavél".
Pourquoi cela?

Un père aimant ne souhaite pas uniquement délivrer de la nourriture à son fils de loin. Il désire énormément résider avec son fils sous le même toit, partager sa table et baigner dans l'amour de son enfant.
La terre d'Israël fait référence au Palais du Roi (Hachem).
De même que la nourriture témoigne de l'amour d'Hachem à notre égard, le fait de rappeler dans le birkat hamazon à plusieurs reprises la terre d'Israël et Jérusalem, cela réveille en nous une dimension supplémentaire de notre lien avec papa Hachem, car normalement nous devrions être réunis tous ensemble en terre d'Israël, ce qui arrivera très bientôt. b'h
[le birkat hamazon transmet l'idée que Hachem non seulement nous comble du meilleur, mais également Il désire ardemment que nous soyons au plus proches de Lui.
Le birkat hamazon nous donne donc non seulement des forces physiques, mais surtout des forces spirituelles, de la fierté d'être juifs, fils adorés du Maître du monde, Hachem.]

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[parfois on préfère éviter de manger du pain, content de notre stratagème pour se décharger de devoir réciter le birkat hamazon. Mais plutôt que de le fuir, on doit courir, sauter sur l'occasion pour le faire! ]

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-> b'h, également sur le Birkat haMazone : https://todahm.com/2013/12/01/birkat-hamazone

-> Une seule personne faisant téchouva avec sincérité peut amener la guéoula [pour tout le monde].
[Pélé Yoets - ערך ציוי]

-> Une seule personne priant avec sincérité peut amener la guéoula [pour tout le monde].
[Targoum - Yéchayahou 59,16 ; 63,5]

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[Hachem demande la sincérité, les profondeurs de notre cœur.
Ainsi, chaque juif doit se dire : ma téchouva, ma prière, a le pouvoir d'amener la guéoula pour tout le monde! ]

Le Shéma Israël

+ Le Shéma Israël (par le Méam Loez - Vaét'hanan 6,7):

-> Le commandement de lire le Shéma, matin et soir, a pour but de nous faire accepter le joug de la royauté divine et de proclamer l'unité de D. et de Son Nom.
Nous récitons le Shéma la nuit avant que notre âme ne monte en Haut et le matin lorsque notre âme nous est rendue.
Nous remercions D. de nous avoir rendu notre âme, nous acceptons le joug de la royauté divine et nous affirmons qu'Il est Un et que Son Nom est Un.

En Haut, certains anges se chargent d'établir la paix entre D. et Israël. Lorsqu'ils descendent et voient les juifs proclamer l'unité du Nom divin, ils remontent témoigner de cela devant D. et éveillent des sentiment d'amour envers Lui et Son peuple.
Sous le Trône de Gloire, il existe un ange appelé Israël. Lorsqu'à la synagogue les juifs disent le Shéma à voix haute et avec ferveur, cet ange prend la lettre "ayin" du mot Shéma (שְׁמַע) et la lettre "dalét" du mot "é'had" (אֶחָד), et les rassemble. Ces 2 lettres forment "éd" (עד) qui veut dire témoin.
Cet ange présente chaque jour ce mot devant D. et témoigne que les juifs acceptent le joug de la royauté divine et proclament Son unité.

De plus, sur le Trône de Gloire est gravée l'image de Yaakov. Lorsque les juifs proclament l'unité de D. et lisent attentivement le Shéma chaque matin, Yaakov va en témoigner devant D.
A ce moment-là, D. dit : "Heureux le père qui a de tels enfants dans le monde! Heureux les enfants qui couronnent leur Père en lisant le Shéma et en proclamant Son unité!"
Toutes les armées célestes s'exclament : "Que soit béni le Nom de Celui dont la gloire de la royauté est éternelle".
Ils couvrent Yaakov de toutes sortes de couronnes et protègent les juifs comme une muraille protège la vile contre tous ses ennemis. Ils ne laissent aucun accusateur nuire aux juifs et ne permettent à aucune nation de les anéantir.

Les lettres "ayin" du mot Shéma et "dalét" du mot : é'had, sont plus longues que les autres car la Présence divine repose sur la tête de chaque juif comme un témoin (éd - עד) pour attester qu'il récite le Shéma et proclame l'unité du Nom de D. 2 fois par jour.

Le verset : "שְׁמַע, יִשְׂרָאֵל: יְהוָה אֱלֹהֵינוּ, יְהוָה אֶחָד" (Ecoute, Israël, Hachem est notre D., Hachem est Un) comporte 25 lettres.
Le passage que l'on dit juste après : "barou'h chem kévod mal'houto léolam vaéd" (Que soit béni le Nom de Celui dont la gloire de la royauté est éternelle) renferme 24 lettres.
Le total de 49 lettres nous révèle que lorsqu'un homme récite le Shéma, c'est comme s'il observait toute la Torah commentée de 49 façons (Sofrim 16,6).

Les 25 lettres de la phrase : "שְׁמַע, יִשְׂרָאֵל: יְהוָה אֱלֹהֵינוּ, יְהוָה אֶחָד" (Shéma Israël ...) correspondent aux 22 lettres de l'alphabet hébreu plus les 3 parties de la Torah (Tana'h) : les 5 livres de la Torah (Pentateuque), les Nivi'im (Prophètes) et les Kétouvim (Hagiographes).

La phrase qui suit le Shéma, "barou'h chem kévod mal'houto léolam vaéd" (Que soit loué le Nom ...), contient 24 lettres, correspondant aux 24 Livres de la Torah. Cela nous apprend que si une personne lit le Shéma avec concentration, c'est comme si elle avait observé toute la Torah car elle accepte sincèrement le joug du royaume céleste.

Le Shéma a le pouvoir d'affaiblir le mauvais penchant et de l'empêcher d'entraîner l'homme à la faute.

Par la lecture du Shéma, l'homme sape le pouvoir des 4 anges nuisibles : Mach'hit, Avone, Af et 'Héma.
Les mots "Shéma" (שְׁמַע) et "E'had" (אֶחָד) y font allusion. Le ayin et le mém du Shéma forment les initiales de Mach'hit et Avone ; les lettres alef et 'hét de é'had forment les initiales de Af et 'Héma.

De plus, la personne qui lit le Shéma est sauvée de la punition au guéhinam comme 'Hanania, Michaël, Azaria et Daniel ont été sauvés de la mort.
Ces tsadikim ont mérité ce miracle car ils avaient proclamé l'Unicité de D. et ont refusé de se prosterner devant Nabuchodonosor.
Le "shin" du mot Shéma (שְׁמַע) et le aléf du mot é'had (אֶחָד) forment le mot : "éch" (אש), le feu.
Le mém et le ayin sont les premières lettres des noms Michaël et Azaria. Le 'hét et dalét forment les initiales de 'Hanania et Daniel.
Ceci nous apprend que tous 3 ont été sauvés parce qu'ils récitaient le Shéma avec concentration.

L'homme qui lit le Shéma est considéré comme ayant offert tous les sacrifices.
Hachem dit aux juifs : "Lorsque vous aviez le Temple, vous offriez un sacrifice le matin et un le soir mais aujourd'hui, vous ne l'avez plus et vous ne pouvez pas offrir des sacrifices ; si vous veillez au commandement du Shéma en le lisant avec concentration matin et soir, Je considérerai que vous avez offert tous les sacrifices".

Cela ressemble à un homme sage dont le fils lui apportait à manger chaque matin et chaque soir. Après un certain temps, le fils perdit ses biens et ne put plus nourrir son père.
Son père lui dit : "Mon fils, je sais que tu n'as pas les moyens de m'apporter à manger 2 fois par jour. Je ne te demande qu'une chose : mentionne mon nom à la synagogue".

"Je suis endormie mais mon cœur est éveillé" (Chir haChirim 5,2).
Les juifs disent : "Sans le Temple, je suis endormie car je ne peux plus apporter de sacrifices. Mais mon cœur est éveillé pour réciter le Shéma en son temps, ce qui est compté comme tous les sacrifices".

Le racha Bil'am a fait l'éloge des juifs parce qu'ils récitaient le Shéma matin et soir.
Il dit : "Comment pourrais-je nuire à une nation qui se lève le matin comme un lion, se rend à la synagogue et accepte le joug de la royauté divine? Ensuite, ils vont à leurs occupations comme des lions. Si des forces destructrices (mazikim) désirent leur faire du mal, ils récitent le Shéma et les font disparaître. Des anges les protègent toute la journée. Lorsque la nuit arrive, les anges du jour les confient aux bons soins des anges de la nuit.
La nuit, les juifs reconnaissent à nouveau la royauté de D. en récitant le Shéma. Lorsqu'ils vont dormir, ils laissent leur âme en gage à D. ; les anges de la nuit les protègent de tout mal.
Lorsque les juifs se lèvent le matin, les anges de la nuit les confient aux anges du jour. De cette façon, aucune force destructrice ne peut leur nuire."
Bil'am dit donc : "[Israël] se tapit, s'allonge comme un lion, comme un lion redoutable. Qui oserait l'éveiller?" (Balak 24,9).

Goliath, le Philistin, venait affronter les juifs matin et soir, comme il est écrit : "Le Philistin s'approcha matin et soir pendant 40 jours" (Chmouël I 17,16). En fait, il voulait les effrayer pour les empêcher de réciter le Shéma car lorsque les juifs récitent le Shéma et acceptent le joug de la royauté divine, ils sont invincibles.

Jérusalem a été détruite parce que les juifs avaient cessé de réciter le Shéma matin et soir.
Toute personne qui le dit avec concentration ne subit aucun mal toute la journée.
Les forces destructrices (mazikim) s'écartent de quiconque récite le Shéma avant de dormir. C'est comme si ce juif tenait en main une épée à double tranchant qui empêche toute attaque venant de droite ou de gauche. De plus, il brise la force du mauvais penchant.

Il existe une raison supplémentaire à cette obligation : dans les paragraphes du Shéma, les 10 Commandements sont mentionnés par allusion.
1°/ "Je suis Hachem ton D. "(Yitro 20,2) se rapporte à : "Ecoute, Israël".
2°/ "Tu n'auras pas d'autres dieux devant Moi" correspond à "Hachem est Un".
3°/ "N'invoque pas le Nom de D. en vain" se retrouve dans "Tu aimeras Hachem ton D."
L'homme qui aime le roi ne jure pas son nom en vain.
4°/ "Souviens-toi du Shabbath pour le sanctifier" correspond à "afin que vous vous souveniez de tous Mes commandements", car le Shabbath est aussi important que l'ensemble des commandements.
5°/ "Honore ton père et ta mère" est rappelé dans "afin que se prolongent tes jours et les jours de tes enfants".
6°/ "Ne tue pas" se rapporte à "vous serez rapidement détruits" car quiconque tue est détruit.
7°/ "Ne commets pas l'adultère" fait allusion à "ne suivez pas votre cœur et vos yeux" car le cœur et les yeux sont les 2 agents de la faute. Hachem dit : "Donne-moi tes yeux et ton cœur et tu ne fauteras pas".
8°/ "Ne vole pas" évoque "Tu obtiendras une moisson abondante de blé, d'huile et de vin" et non celle de ton prochain.
9°/ "Ne porte pas de faux témoignage" correspond à "Je suis Hachem votre D."
Si un homme porte un faux témoignage au tribunal, c'est comme s'il ne croyait pas en la Création du ciel et de la terre.
10°/ "Ne convoite pas la maison de ton prochain" est rappelé dans "Tu les écriras sur les montants des portes de ta maison et de tes portails", sur ta maison et non sur celle de ton prochain.
[...]

On prononcera le dalét [du mot é'had - אֶחָד] assez longtemps pour se donner le temps de réfléchir au fait que D. est Roi aux 4 points cardinaux (4 est la guématria de la lettre dalét).
Quiconque prononce lentement, mais sans forcer, le dalet du mot é'had verra ses jours prolongés.
[...]

Nos Sages enseignent qu'on a montré à rabbi Yéhochoua ben Lévi 42 salles au gan eden.
Lorsqu'il a demandé à quoi elles étaient destinées, on lui a répondu : "Elles ont été préparées pour ceux qui récitent le Shéma et lisent le premier paragraphe sans en omettre une seule lettre, depuis 'véaavta' jusqu'à la fin." [ce paragraphe renferme précisément 42 mots]

On lui a ensuite montré 72 autres belles salles en lui disant : "Celles-ci sont réservées à ceux qui lisent consciencieusement le passage du Shéma, depuis 'véaya im chamoa' jusqu'à 'vessamtem' " du 2e passage du Shéma.

On lui a montré 50 belles salles supplémentaires en lui disant : "Celles-ci sont réservées à ceux qui lisent attentivement le Shéma depuis 'vessamtem' jusqu'à la fin du 2e paragraphe, soit 50 mots."

Puis on lui a montré 72 salles réservées à ceux qui lisent convenablement le 3e paragraphe du Shéma qui contient 72 mots, y compris la dernière phrase répétée par l'officiant : "Hachem votre D. est vérité" (Hachem Eloékhem émet).

Enfin, on lui a montré le même nombre de salles obscures en lui expliquant qu'elles étaient destinées à ceux qui ne lisent pas attentivement le Shéma.

Nos Sages enseignent qu'on refroidit le guéhinam pour l'homme qui veille à ne pas omettre un seul mot du Shéma. Comme il s'est enflammé pour lire le Shéma mot à mot, on refroidira pour lui le guéhinam, mesure pour mesure.

Lorsque les juifs se rendent à la synagogue et lisent tous ensemble le Shéma avec concentration et d'une voix mélodieuse, D. et les anges les écoutent.
Cependant, s'ils ne le récitent pas d'une voix agréable mais précipitamment, chacun à son rythme et sans concentration, la Présence divine dit : "Fuyons! Ne restons pas parmi eux!"
[...]

Chaque partie du corps correspond à un mot du Shéma. Ainsi, s'il manque 3 mots, 3 membres du corps n'auront pas leur place correspondante dans le Shéma.
De plus, chaque mot apporte la guérison et la vitalité à un membre. Si l'on n'entend pas les 3 mots que répète l'officiant, les 3 membres qui leur correspondent seront affaiblis.

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-> "Lorsque l'homme entraine par sa faute la profanation du Nom d'Hachem, il n'aura aucune expiation durant son vivant même s'il se repentit. C'est seulement le jour de sa mort qu'il pourra les expier, comme il est écrit : "Ce péché ne vous sera point pardonné, jusqu'à votre mort" (Yéchayahou 22,14)". [guémara Yoma 86a]

-> Le Bné Yissa'har écrit :
"Même dans le cas [où quelqu'un a pu profaner le Nom de D.], j'ai trouvé une solution d'après ce qui est expliqué dans le Zohar (Bamidbar 121a) : bien que l'homme ait commis certaines transgressions qui n'ont pas d'expiation jusqu'au jour de sa mort, s'il est prêt à mourir par sa pensée avec une réelle intention, alors Hachem associe une bonne pensée à l'acte (guémara Kidouchin 40a). Il sera considéré comme s'il avait réellement transmis son âme et il expiera ainsi toute ses fautes".

Le Bné Yissa'har poursuit et explique que l'essentiel de la mitsva de la lecture du Shéma Israël consiste à accepter pleinement le joug divin, en étant prêt à mourir pour Hachem.
Ainsi, lorsque l'homme récite le Shéma Israël, il doit être prêt à sacrifier son âme en kidouch Hachem afin d'expier ses fautes.
Par conséquent, tous les commandements qu'il aura accomplis et toute l'étude de la Torah qu'il aura réalisée s'élèveront jusqu'au Trône céleste.
C'est la raison pour laquelle Rabbi Yéhouda haNassi débuta la Torah orale par la mitsva du Shéma Israël, car c'est par cette mitsva que l'homme pourra transmettre son âme et convertir toute sa Torah et ses commandements du côté de la sainteté.

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-> Le but principal de la création d'une personne est de comprendre l'unité d'Hachem ...
Lorsque le machia'h viendra, rapidement de nos jours, et que le désir passionné de D. de faire de ce monde Sa demeure, Sa "maison", se réalisera, le but premier de la création d'une personne dans ce monde sera révélé, à savoir, comprendre l'unité d'Hachem.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Houkat 19,2 ]