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La prière : être au plus proche de papa Hachem

+ La prière : être au plus proche de papa Hachem

Le rav Shimshon Pinkous (Siddour Téfila) nous explique que la prière est un voyage au plus proche de la présence divine :

1°/ tout d'abord, nous arrivons au mont du Temple (Har haBayit) = les bénédictions du matin ;

2°/ puis, nous entrons dans la cour du Temple (la Azara) = les korbanot et les Péssouké déZimra ;

3°/ puis, au moment où nous disons comme les anges : "kadoch, kadoch, kadoch", nous faisons face au Sanctuaire (le Heichal), où il y a la ménora, le mizbéa'h (l'Autel) et la choul'han ;

4°/ Au moment de dire la amida, nous entrons dans le Saint des saints (kodech haKodachim), lieu où même la personne la plus sainte du peuple juif (le Kohen gadol) ne pouvait y entrer qu'une seule fois par an (à Yom Kippour).
Et nous, nous pouvons y entrer 3 fois par jour!!

Ensuite, nous faisons le chemin inverse :
3°/ après la amida, nous récitons Achré et Ouva léTsion = on retourne alors dans le Sanctuaire (Hekhal) ;
2°/ puis nous allons de nouveau dans la Cour (Azara) = en disant le Chir chel Yom ;
1°/ et enfin nous nous retrouvons sur le mont du Temple = en prononçant : Ein Kélo-hénou et le passage des kétoret.

C'est la fin de la prière, nous retournons à notre quotidien, mais comment ne pas garder clairement le souvenir de ce périple, de ce moment d'énorme proximité avec D.

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-> Dans le Ma'hzor Ich Matslia'h [Mazouz] (Roch Hachana), il est écrit :
[En commençant la Amida,] on s'imaginera que l'on est en train de prier à Jérusalem, dans le Temple et face au Saint des Saints.
On inclinera la tête, on baissera les yeux, on élèvera son cœur et on s'imaginera que l'on se trouve au Ciel, face à Hachem.

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-> Au moment de la Amida, la loi juive (Michna Béroura 94,7) demande que nous concentrons nos pensées vers la terre d'Israël, vers Jérusalem, vers le Temple et nous devons nous imaginer soi-même comme si l'on se tenait devant le Saint des saints, le lieu le plus saint de la terre, en face du Aron où la présence divine réside.

-> La michna béroura se base sur le verset : "Ils t'adressent leur prière dans la direction de leur pays que tu as donné à leurs pères, de la ville que tu as élue et de la maison que j'ai bâtie en ton honneur.
Du haut du ciel, ton auguste demeure, tu entendras, tu écouteras leur prière suppliante, et tu leur feras justice." [Méla'him 8, 48-49]

-> On peut noter que le matin juste après le Shéma, on dit : émet, véyatsiv, vékayam, véyachar, ... véné'hmad, véna'im.

Il y a en tout 15 mots, commençant tous par la lettre vav, en lien avec les 15 marches nécessaires afin d'accéder au Saint des saints dans le Temple.

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-> Le Baal Chem Tov enseigne que là où sont les pensées d'une personne, c'est là où elle se trouve dans son essence, dans son intériorité.

Au-delà de ce qu'on a vu, être à Jérusalem, c'est important par exemple car :
-> Selon le Maharcha (guémara Kidouchin 69a), Jérusalem est le lieu le plus élevé spirituellement sur terre, le lieu le plus proche de D., permettant à l'âme de s'envoler vers des hauteurs les plus élevées.

-> Selon le pirké dé Rabbi Eliézer (chap.35) : "Toute personne qui prie à Jérusalem est considérée comme se tenant en prière devant le Trône de gloire"

-> "Yaakov dit : Que ce lieu est redoutable! Ce n'est autre que la demeure de D. et ceci est la porte des cieux" (Béréchit 28,17)
Rachi citant le midrach, nous précise que c'est le point d'où les prières s'élèvent vers D.

On comprend l'importance d'y diriger ses pensées, qui nous permettent dans notre essence de profiter de la force de cet endroit.

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-> Il faudra préserver un espace de 4 amot (2 mètres) autour d'une personne qui prie sa amida (surtout devant et sur ses côtés).
Selon la michna Béroua, c'est afin de ne pas la gêner, la déconcentrer, et aussi de risquer de l'empêcher de vider totalement son cœur à D., par honte d'être observée.
Selon le Tour, la présence divine réside dans cet espace, et en respect à Son égard, il sera interdit de s'y asseoir.

[ La loi juive est qu'il est interdit de s'asseoir dans les 2 mètres autour d'une personne qui fait sa amida : devant et sur ses côtés (derrière : il vaut mieux éviter).
Si l'on est en train de prier, on a le droit de s'asseoir. ]

La amida qui est le sommet de notre prière, est également le moment où l'on ressent au plus proche D.
Cela n'est pas une belle pensée, c'est une réalité, que même la loi juive prend en considération.

=> Ayons conscience de la grandeur de ce moment, de la chance que nous avons de nous présenter devant le Roi du monde, qui attend que nous mettons tous nos espoirs en Lui ...

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-> Lorsqu'elle prie, une personne doit se tourner vers le mur.
Le mot : "mur" (kotel - כותל) fait allusion à l'unification des 2 noms Divins : Tétragramme et Elokim.
Le Tétragramme (יהוה) a une guématria de : 26, soit : כו, tandis que les lettres תל ont la même valeur que 5 fois le nom Elokim (אלהים).
Lorsqu'elle prie, une personne doit avoir à l'esprit d'unir complètement ces 2 Noms, et d'adoucir les décrets difficiles (allusion à Elokim : attribut Divin de Justice) avec de la miséricorde/bonté (allusion au Tétragramme).
[Béér Mayim 'Haïm - Bé'houkotaï]

"Trois choses allongent la vie d'une personne, et l'une d'entre elles est le fait de prier lentement."

[guémara Béra'hot 54b]

-> Dans sa jeunesse, le 'Hatam Sofer a répondu à un ami critiquant sa longue prière au détriment de l'étude de la Torah :

"La guémara enseigne qu'une personne qui prie lentement aura ses jours et ses années allongés, ainsi en réalité, je gagne du temps en agissant de cette façon.
De plus, une bonne prière amène plus d'aide de D. dans l'étude."

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-> "Lorsque l'homme prononce lentement et avec ferveur les mots de sa prière, il ressent une proximité avec D. ...
Ceci provient de la pitié divine qui éclaire son âme à ce moment précis."

[Rabbi Na'hman de Breslev]

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-> "Quatre choses nécessitent d'être renforcés régulièrement, et l'une d'elles est la prière"
[guémara Béra'hot 32]

Rachi souligne que cette mitsva exige de l'homme des efforts renouvelés.

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-> "Une prière sans kavana est comme un corps sans âme"
['Hovot haLévavot]

-> Le Rokéa'h enseigne qu'il faut dire les mots de la prière en faisant aussi attention que si l'on comptait de l'argent, se concentrant intensément et en étant vigilant à ne pas précipiter ses mots.

+ "Les instants les plus heureux de mon existence ont été ceux durant lesquels je récitais la amida, ces occasions de parler à D., de déverser mon cœur devant Lui et de Lui soumettre toutes mes demandes."

[le rav Chakh]

-> "Combien est heureux l'homme, qui a la possibilité de parler avec D., de se tourner vers Lui pour toutes ses demandes et de déverser devant Lui tout son cœur."
[le 'Hafets 'Haïm]

-> "Quelle merveilleuse opportunité que de pouvoir déverser ses soucis devant le Maître du monde, comme si on se confiait à un ami!"
[le 'Hazon Ich]

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+ "Hachem est la source de vie et de tout bien.
Si tu pries, tu te lies à tout le bien du monde.
S'en détacher, c'est la destruction : maladies, douleurs et autres tragédies.

Pourquoi ne savons-nous pas le faire par nous-même, sans en avoir reçu l'ordre [de D.]?

Car nous sommes semblables à un nourrisson, qui ne perçoit pas la réalité telle qu'elle est ...
C'est pourquoi, dans Sa bonté infinie à notre égard, Hachem nous contraint à prier, afin que nous méritions tout le bien du monde."

[rav Pinkous - Néfech Chimchon]

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-> "Sous l'effet de nos innombrables tracas liés aux vanités de ce monde, nous avons perdu notre sensibilité, notre capacité d'estimer à sa juste valeur l'immense mérite dont nous jouissons en ayant un lien constant avec le Créateur du monde, à travers l'accomplissement de Ses mitsvot, les bénédictions qui s'y rattachent, ainsi que les prières.
[...]
Si un homme réalise qu'il n'est qu'un amas de terre et qu'il a pourtant le mérite de parler à D., comme s'il faisait partie des légions céleste, ne serait-il pas juste que ses yeux laissent échapper des larmes de joie, qu'il s'incline devant Lui et prenne sur lui d'accomplir Sa Torah de toute son âme et de toutes ses forces."

[le 'Hafets 'Haïm - Chem Olam - 2e partie - chap.11]

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-> Le midrach (paracha Béchala'h) rapporte que lors de la prière tous les juifs sont égaux aux yeux de D.
Le juif le plus éloigné, s'il prie avec une véritable ferveur, peut être agréé dans sa demande comme le plus grand des rabbins.

Pour preuve, nous voyons dans les Téhilim que la même expression est utilisée pour le plus grand des prophétes, Moché rabbénou : "Téfila leMoché", que pour le malheureux : "Téfila Léani".

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-> La guémara ('Houlin 60b) enseigne que D. éprouve un grand plaisir à écouter les prières du peuple juif, surtout de nos jours alors que le Temple est détruit, et que nous n'avons plus de sacrifices ni d'autel.
Et plus particulièrement les prières de ces dernières générations, celles précédant le Machia'h, où le principal service de D. se déroule lors de la prière (le Tanya au nom de Rav 'Haïm Vittal).

C'est par l'intermédiaire de la prière que D. fait résider sa présence sur son peuple (Maalot haMidot), et c'est grâce à elle qu'Il annule les mauvais décrets (guémara Béra'hot 10a).

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-> Le Néfech ha'Haïm écrit que si l'on réfléchissait un tant soit peu, on se rendrait compte que la amida, a été instituée par 120 Sages, parmi lesquels se trouvaient également un certain nombre de prophètes.
Outre l'esprit divin qui les animait, ceux-ci possédaient une maîtrise parfaite des secrets de la Création et de la Torah.

D. a créé le monde par 10 paroles, et étant à l'image de D., lorsque nous prononçons les mots de nos prières, agencés par 120 de nos Sages, l'impact est phénoménal!!

D'ailleurs, la grandeur, la force du peuple juif est dans cette faculté à influencer le monde par sa prière :
"Où est le peuple assez grand pour avoir des divinités accessibles, comme Hachem, notre D., l'est pour nous toutes les fois où nous L'invoquons?"
[Dévarim - Vaét'hanan 4,7]

+ "Lorsque les fidèles prient à la synagogue, des lumières très saintes s'y diffusent au-dessus de la communauté qui prie.
Et selon le nombre de personnes présentes, cette lumière se dépose sur elles et leurs âmes reçoivent des couronnes de la présence divine"

[Zohar - Balak 196a]

-> "La prière est liée aux mystères supérieurs et les humains ignorent qu'elle traverse les airs, perce les cieux, ouvre les brèches et monte vers le Haut."

[Zohar II,201a]

L’interdiction de prononcer des paroles banales dans une synagogue

Yaakov dit : "Que ce lieu est redoutable! Ceci n'est autre que la maison de Hachem" (Vayétsé 28,17)

-> Le Chlah haKadoch écrit à propos de ce verset :
" Yaakov fut effrayé et dit : "Comme cet endroit est redoutable!"
Lorsqu'une personne se trouve dans un lieu saint (ex: une synagogue), il convient qu'elle se tienne dans la crainte et l'effroi et qu'elle respecte sa sainteté. Elle doit sentir la crainte du Ciel sur elle en ce qui concerne ce qu'elle dit, pense et fait.
Par conséquent, celui qui prononce des paroles banales (paroles ordinaires, non spirituelles, non vitales/nécessaires) dans un beit midrach (lieu d'étude de Torah) ou une beit knesset (synagogue), même si ce n'est pas le moment d'étudier ou de faire la prière, rejette la crainte du Ciel sur lui et cela est interdit. "

+ "Entends les prières, toute créature se présente devant toi" (Téhilim 65,3)

Le midrach (Chémot Rabba 21) de commenter :
"Lorsqu'un pauvre demande quelque chose à un autre homme, celui-ci ne l'entend pas.
Mais si c'est un riche qui vient lui parler, l'homme le reçoit aussitôt et prête une vive attention à ses propos.

Hachem n'agit pas ainsi : pour Lui, tous les hommes sont égaux ... qu'ils soient pauvres ou qu'ils soient riches.

Sache donc qu'à propos de Moché, le maître de tous les prophètes, il est écrit la même chose qu'à propos du pauvre ...
Ceci est une prière et cela aussi, pour t'enseigner que tous sont égaux dans la prière devant D. "

"Hachem Elokénou, Hachem é'had" (Vaét'hanan 6,4)

Le Chéérit Ména'hem enseigne que Hachem est le nom de D. dans son attribut de miséricorde, tandis que Elokénou (Elokim), est celui dans son attribut de rigueur, de jugement.

Ainsi, nous déclarons :
-> Hachem (attribut de miséricorde) et Elokénou (attribut de rigueur) ;
-> Hachem é'had = ne sont en réalité qu'un seul attribut : celui de la miséricorde (Hachem est Un).

Au moment de dire ces mots, nous recouvrons nos yeux, comme pour dire à D. : "Même si nous ne pouvons pas le voir, nous sommes persuadés que tout ce que Tu fais est une expression de Ta miséricorde".

[En fermant les yeux, nous nous coupons de notre faculté de ne croire que ce que nous voyons, et nous mettons toute notre émouna dans l'extrême bonté de D., base de la vie juive.]

La Guéoula et nos prières

+ La Guéoula & nos prières (par le rav Matitiahou Salomon) :

"D. a défini la quantité de prières nécessaires pour faire venir la guéoula et la reconstruction du Temple. Lorsque cette mesure sera atteinte, nos souhaits seront immédiatement exaucés.
[...]
Les pierres du Kotel nous offrent une belle métaphore du caractère cumulatif de nos prières.
Si nous regardons le Mur, nous voyons des pierres énormes et massives à sa base.
Quelques rangées plus haut, les pierres sont toujours larges, mais moins massives.
Au fur et à mesure que nous montons, les pierres deviennent de plus en plus petites, jusqu'à ce que nous arrivions à quelques rangées de briques tout en haut qui s'apparentent à des cailloux.

Les murs du Temple seront reconstruits avec la prière.
Les prières des 1eres générations ont fondé les pierres massives des 1eres couches, et chaque génération a successivement ajouté ses propres strates.

Notre tour est à présent venu, et nous nous approchons du sommet.
Nous n'avons plus que quelques petits cailloux à apporter pour terminer le travail, mais ils sont essentiels.
Sans eux, il n'y a pas de Mur.
[...]

Il en va de même avec chacun d'entre nous.
Lorsque nous prions D., nous ne devons pas nous décourager si nous n'obtenons pas de réponse immédiate.
Qui connaît le nombre de prières nécessaires pour atteindre ses objectifs?
La quantité est variable pour chacun et dépend de toutes sortes de facteurs.

Mais il y a une chose à savoir : chacune de nos prières est prise en compte et nous rapproche de D."

"La base de la prière est le fait de ressentir de la joie dans notre relation avec D."

[Séfer 'Hassidim - 18]

Normalement, afin d'améliorer notre prière, on se dit qu'il faut avoir davantage de concentration (kavana).
Nos Sages nous donnent une autre réponse.
Afin de faire une belle prière, avec concentration, il faut en revenir à la source : augmenter sa joie dans notre démarche de prière.

Quelques ingrédients pour réaliser une prière

+ Quelques ingrédients pour réaliser une prière :

-> "Vous Le servirez de tout votre cœur"
La guémara (Taanit 2a) commente : "Servir avec le cœur, signifie : prier"

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+ Prier en collectivité :

-> "Même si le repentir et les cris de prière sont toujours bénéfiques, ils sont particulièrement salutaires pendant les 10 jours séparant Roch Hachana de Yom Kippour.
En effet, à cette période, les prières sont immédiatement acceptées, comme il est dit : "Recherchez D. lorsqu'il est accessible" (Yéchayahou 55,5).

Ce message est valable au niveau individuel.
Lorsqu'il s'agit d'une communauté, à chaque fois que les hommes prient avec une grande sincérité, se repentent et pleurent, ils obtiennent une réponse."
[le Rambam - Hilkhot Téchouva 2,6]

=> Selon le Rambam, D. est toujours réceptif à l'assemblée, d'où l'importance de prier avec d'autres personnes.

Il est intéressant de noter que le Rambam associe la téchouva avec la prière.
Ces 2 actions vont de pair, et si nous voulons que nos prières soient efficaces, nous devons tout d'abord "régulariser notre situation".

[Il est de même utile de mettre une pièce avant la prière, et/ou bien de prier pour quelqu'un d'autre pour une chose dont on a besoin.
En pensant à autrui, nous ouvrons davantage les vannes de la miséricorde divine]

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+ Etre convaincu de la réussite, de la puissance de sa prière :

-> Il existe une guémara étonnante qui évoque les prières non exaucées (Roch Hachana 18a) :
"Rabbi Méir avait l'habitude de dire :
"Deux personnes sont alités et atteintes de la même maladie. L'une guérit et l'autre pas.
De la même manière, deux hommes sont amenés à la potence. L'un est sauvé, l'autre non.

Ces 4 individus ont prié, et pourtant, seul 2 d'entre eux ont été exaucés.
Pourquoi?

Parce que 2 d'entre eux ont fait une prière complète (téfila chéléma), et les 2 autres non"."

-> Qu'est-ce qu'une "prière complète"?
Rachi explique ce concept en un mot : "nitkaven".
De manière générale, ce terme pourrait être traduit par : "il s'est concentré".
Que signifie ce terme exactement?

Le rav Elyahou Lopian traduit "lo nitkaven" en l'opposant à "nitkaven".
Selon lui, le patient qui a succombé à sa maladie et le condamné exécuté ont tous 2 prié "sans intention".
En d'autres termes, ils ne croyaient pas en l'efficacité de leurs prières.
Ils ne s'attendaient pas à obtenir gain de cause.

Pourquoi donc ont-ils prié?

Parce que c'est ainsi qu'un juif réagit. Il a des ennuis, donc il prie.
Mais, il n'y croyait pas vraiment.

[on peut voir une personne qui prie en pleurant. Mais pleure-t-elle car elle pense que tout est perdu? ou bien pleure-t-elle par l'intensité, la sincérité de sa prière, certaine que D. répond à une prière qui vient du cœur. ]

=> La prière a le pouvoir d'accomplir toute chose, mais seulement si celui qui prie en est convaincu.

[le monde entier est entre les mains de D., et rien ne Le limite.
Nos prières ont un pouvoir phénoménal, ne l'oublions pas!]

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+ Avoir de la vie, de la fraîcheur dans sa prière :

-> Rabbi Chimon dit : "Prêtez une attention toute méticuleuse à la lecture du Chéma et à l'ensemble de la prière.
Lorsque vous priez, ne faites pas de votre prière une activité routinière.
Il doit plutôt s'agir d'une supplication adressée à D. pour la bonté et les faveurs que vous Lui demandez, comme il est dit : "Car Il est clément et miséricordieux, lent à la colère, empli de bonté, et Il reconsidère les mauvais décret" (Yona 4,2). "

[Pirké Avot 2,13]

-> Le Choulkhan Aroukh nous enseigne que lorsqu'un homme prie, il doit se considérer comme un mendiant qui se tient à la porte, "implorant le secours et la miséricorde".
Il doit montrer qu'il se sent dépendant de D. et qu'il compte sur Lui entièrement.
C'est cela, la prière.

-> "Chaque personne doit plaider pour sa vie, parce qu'il n'y a personne sur terre qui ne faute jamais.
[...]
En réalité, chaque homme a besoin de compter sur la miséricorde divine.

Si les choses vont bien pour nous, ce n'est pas grâce à notre droiture, mais uniquement parce que [D.] est lent à la colère et nous pardonne nos fautes.
Par conséquent, nous devons supplier D. de rester indulgent envers nous.
Il n'en reste pas moins qu'un malheur peur survenir en raison d'une certaine faute, parce que les miracles n'arrivent pas tout le temps."
[Rabbénou Yona]

-> Selon le Rav Mattitiahou Salomon, Rabbénou Yona explique que nous vivons tous à crédit.
A tout moment, notre Créancier peut exiger le remboursement du prêt et nous mettre en faillite, pas seulement dans les affaires, mais dans tous les domaines de la vie (que D. nous en préserve).
Nous n'avons d'autre choix que de Le supplier pour qu'Il nous accorde une extension de crédit.

Si nous prenions conscience de notre situation, nous prierions comme des mendiants debout devant la porte.

La prière n'est pas un luxe accessoire obligé par la Torah, mais c'est une nécessité vitale, comme l'air que nous respirons, afin de vivre, b"h!

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La plupart des personnes ne réalisent pas que tout ce qu'elles possèdent est un cadeau de D.

Si les hommes comprenaient correctement le fonctionnement du monde, ils diraient :
"Hachem, je sais que je suis entièrement dépendant de Toi.
Je sais que tout ce que j'ai est une faveur que Tu m'accordes, un acte de pure générosité de Ta part, une extension de crédit pour une personne qui ne le mérite vraiment pas.

S'il Te plaît, D., je T'en supplie, fais en sorte que cela continue ainsi, et j'essayerai de faire ma part.
J'essayerai d'être meilleur.
J'essayerai d'être plus méritant.
J'essayerai d'être digne de ce que Tu fais pour moi.

Mais rien de ce que je fais ne pourra jamais justifier tout le bien que Tu m'as donné.
Je suis un misérable mendiant qui se tient devant Ta porte.
Je T'en supplie, donne-moi l'aumône de Ta main généreuse."

[Rav Mattitiahou Salomon]