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Hachem dit à Noa'h dans la paracha du même nom : "Le terme de toutes les créatures est arrivé à Mes yeux, parce que la terre, à cause d’elles, est remplie d’iniquité ; Je vais les détruire avec la terre." (Noa'h 6,13)

-> Rachi explique : La décision finale de leur anéantissement ne fut arrêtée qu’à cause du vol.

La génération du déluge commit plusieurs graves fautes. [la guémara (Sanhédrin 108a) affirme : "la génération du déluge a transgressé toutes les fautes qu'il y a dans le monde".]
Pourtant Rachi écrit que le décret ne fut édicté qu’à cause du vol. Pourquoi cela?

Le Maharal (Gour Arié - Noa'h 6,13) explique qu’à partir du moment où l’on n’a plus la possibilité de faire téchouva (se repentir), le décret ne peut plus être annulé ou modifié.
Toute faute peut être expiée, mais le vol est pratiquement irréparable quand il s’agit de dérober quelque chose qui appartient à tout le monde (guézel derabim) parce qu’il est trop difficile d’identifier les victimes et de leur rendre ce qui leur a été pris.
À l’époque du Déluge, la Torah affirme que "le vol avait empli le monde entier", ce qui signifie, selon le Maharal, que tout le monde escroquait tout le monde. Ce qui fait la gravité du vol est donc l’impossibilité de s’en repentir, et c’est ce qui a décidé du sort de cette génération.

On peut même dire que leur vol les empêchait de faire techouva.
Le midrach (Beréchit rabba 31,5) met l’accent sur une particularité de leurs actes : ils ne dérobaient que des objets ou des quantités qui valaient moins d’une prouta (la plus petite somme d’argent du temps de ‘Hazal, soit quelques centimes actuels), et ce délibérément.
Ceci, parce que légalement, on n’est puni que pour un objet coûtant plus d’une prouta.
Le Kli Yakar (Noa'h 6,13) explique que puisqu’ils étaient exempts de sanction, ils se croyaient innocents et parfois, ils s’estimaient même vertueux!

Le fait qu’ils ne pensaient pas faire quelque chose de mal rendait leur téchouva quasi impossible : les fautes que les gens justifient et considèrent comme permises sont les plus difficiles à corriger, pour la simple raison qu’ils ne penseront jamais qu’un repentir est nécessaire !
Le fait de justifier le vol et de penser qu’il est autorisé est très courant, même de nos jours. La guémara (Baba batra 165a) affirme que la plupart des gens en sont touchés d’une certaine façon.
Le Rachbam explique que les gens s’autorisent certaines choses dans des domaines tels que le business.

Ainsi, même les gens qui s’efforcent de respecter la Torah risquent de trébucher dans ce domaine, parce qu’ils ne réalisent même pas que c’est interdit. La raison est rapportée dans la guémara (Makot 23b) qui précise que l’immoralité et le vol sont les 2 fautes que les hommes sont le plus enclins à transgresser.
Les penchants d’un individu pour l’argent l’empêchent donc d’effectuer une analyse sincère et de vérifier si ses actions ne sont pas prohibées par la Torah.

Rav Israël Salanter mit grandement l’accent sur la nécessité d’être aussi vigilant sur le vol que sur les autres interdits. Dans Iguéreth HaMoussar (p.195), il note combien les gens font attention aux lois de la cacherout, mais pas du tout aux affaires d’argent. Il montre à quel point c’est illogique, puisque les mitsvot liées au vol sont jugées aussi sévèrement que celles de la cacherout.

=> La première étape pour s’améliorer dans ce domaine est tout simplement de réaliser que notre comportement en ce qui concerne l’argent, comme tout le reste, est basé sur des halakhot et qu’il faut donc clarifier avec un rav les actions permises et celles qui ne le sont pas. Ensuite, comme le prescrit rav Wolbe, il convient de consacrer du temps à l’étude de ces lois, au moins au niveau le plus basique.

[d'après d'un divré Torah du rav Yéhonathan Guefen]

"Noa'h se réveilla de son vin, et sut ce que lui avait fait son plus jeune fils" (Noa'h 10,24)

=> Suite à cela, il le maudit. Mais du fait qu'il a aussi béni Chem et Yafet, cela prouve qu'il savait aussi le bien que ses deux autres enfants lui firent. Pourquoi la Torah ne mentionne-t-elle que le mal que lui fit 'Ham, et non aussi le bien que lui firent les deux autres?

C'est que telle est l'attitude de l'homme. Quand il vit en même temps une souffrance et un bonheur, il aura naturellement plutôt tendance à se rappeler et à être marqué par la difficulté, même si en même temps il aura aussi vécu du bien. L'homme a souvent tendance à se plaindre de ses épreuves, et le mal qu'il aura vécu effacera beaucoup la trace du bien et du bonheur.
[Oznaïm laTorah]

"Le 7e mois, le 27e jour du mois, l’arche s’arrêta sur les monts Ararat" (Noa'h 8,4)

=> Pourquoi la Torah a-t-elle jugé nécessaire de préciser le nom de la montagne sur laquelle l’arche s’est arrêtée?
Comme nous le savons, chaque mot de la Torah vient nous enseigner une leçon, ou nous apporter un conseil ; aussi, quel enseignement peut-on tirer de cette précision?

-> Rabbi David Pinto répond :
Il est intéressant de noter que le nom Ararat a la même valeur numérique que le terme kadoch (saint), notion s’opposant directement à celle de l’impureté propre aux unions illicites, conformément au verset : "Soyez saints! Car Je suis saint, Moi, Hachem votre D." (Vayikra 19,2), que Rachi interprète dans le sens suivant : "Eloignez-vous de la débauche".
Autrement dit, D. a envoyé le déluge car les hommes avaient porté atteinte à Sa sainteté et à Son Nom en péchant dans le domaine des unions illicites. Suite au déluge, le monde s’est retrouvé purifié des réchaïm, ne laissant comme survivants que les justes (tsadikim), Noa’h et sa famille.
Ainsi donc, le monde a été purifié à "Ararat", c’est-à-dire qu’il a retrouvé sa sainteté. Simultanément, le Nom divin, auquel la génération du déluge avait porté atteinte, a été restauré.

En s’appuyant sur cette idée, le Kli Yakar explique pourquoi la Torah a jugé nécessaire de détailler les mesures de l’arche. En effet, il est écrit : "Et voici comment tu la feras : 300 coudées seront la longueur de l’arche ; 50 coudées sa largeur, et 30 coudées sa hauteur" (Noa'h 6,15).

=> Si la Torah a rapporté ces mesures, quelle leçon doit-on en tirer ?

Le Kli Yakar explique, comme nous l’avons mentionné précédemment, que la génération du déluge a fauté dans le domaine des unions prohibées, portant ainsi atteinte au Nom Ya (יה).
Le détail des mesures de l’arche est une allusion à cet enseignement. La longueur de l’arche était de 300 cents coudées, et sa largeur de 50, ce qui fait une superficie de 15 000 coudées. On retrouve donc le chiffre 15 dans chaque espace de mille coudées de superficie.
La hauteur de l’arche était de 30 coudées, ainsi chacun des 3 étages était-il haut de 10 coudées. La superficie de l’arche étant de 15 000 coudées, la contenance d’un étage haut de dix coudées était par conséquent de 150 000 coudées. Nous obtenons donc le chiffre 150, qui est également un multiple de 15 (dix fois quinze).
Le nombre 15, qui revient comme un fil rouge dans les mesures de l’arche, fait allusion au Nom Ya (יה), de valeur numérique 15, et nous enseigne que l’arche avait pour but de restaurer ce Nom divin, auquel la génération du déluge avait porté atteinte.
[selon la guémara (Ména'hot 29b) : "Avec le nom [Youd-Hé - יָהּ], Hachem fonda le monde" = avec ces 2 lettres le monde fut créé".]

Nous pouvons ajouter que le mot téva (arche - תיבה) lui-même fait allusion au Nom Ya (יה), que l’on retrouve dans ses 2e et 4e lettres (respectivement, Youd, et Hé). Cela nous enseigne, à nouveau, que l’arche venait réparer l’atteinte portée au Nom divin, en même temps que la corruption de la terre.

"La dégradation des générations provient essentiellement du manque de vigilance des gens pour le vol et la spoliation sous toutes ses formes.

C'est la plus grande accusation pesant sur l'homme, conformément au commentaire de nos Sages (midrach Vayikra rabba 33,3) sur le verset : "Or la terre s'était corrompue" (Noa'h 6,11) : "Ils ont rempli une mesure de fautes, celle du vol étant le principal chef-d'accusation".

[rav Shmouël Wosner - rapporté dans le Omatok haOr
- à propos de la guémara (Erouvin 100b) : "Si la Torah n'avait pas été donnée, nous aurions appris [l'interdiction du] vol de la fourmi".]

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+ "D. dit à Noa’h : "la fin de toute chair est venue devant Moi, car la terre est remplie de brigandage à cause d’eux"." (Noa’h 6,13)

-> Rachi = D. a décidé la condamnation des habitants de la terre à cause du vol.

-> "Viens et vois comment est grande la force du vol.
La génération du déluge a transgressé toutes les prescriptions qui lui avaient été faites (meurtres, incestes, ...), mais finalement, elle n’a été détruite qu’à cause du vol."
[rabbi Yo'hanan - guémara Sanhédrin 108a]

-> Ceci peut être compris à la lumière de l'explication du rav Shimhon Hirsch concernant la raison pour laquelle un éved Ivri (esclave hébreu) fut la première mitsva que Moché Rabbénou enseigna au peuple juif au mont Sinai : "Le vol montre le mépris le plus direct de l'idée du droit de propriété, et une personne qui vole perd son droit à la liberté et est vidée de sa sainteté intrinsèque qui l'élevait au-dessus de la mondanité physique".

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-> "Combien la faute du vol est grave, car du Ciel on se hâte d’écouter le cri de celui qui a été volé, et les portes ne sont pas fermées devant ceux qui crient de cette façon."
['Hafets 'Haïm - Sefat Tamim ch. 3]

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-> "La terre s’était remplie d’iniquité" (Noa'h 6,11)

-> L’auteur du Yalkout haGuirchoni souligne que Hachem, miséricordieux, ne punit pas l’homme directement, mais tout d’abord ses biens : comme par les affections lépreuses qui touchaient en premier lieu les murs de sa maison, puis ses vêtements.
=> S’il en est ainsi, pourquoi n’appliqua-t-Il pas ce principe pour les contemporains de Noa’h, dont Il décréta directement la mort?

Leur argent ne leur appartenait pas, puisqu’ils l’avaient volé ; il était donc impossible de les punir par ce biais.
C’est la raison pour laquelle D. dut les sanctionner en les anéantissant. D’où le sens de cet enseignement de nos Sages : "Leur décret ne fut scellé qu’à cause du vol" : le Créateur dut les détruire par le déluge, car, en tant que voleurs, ils ne pouvaient pas être châtiés autrement.

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-> "La terre s’était remplie d’iniquité" (Noa'h 6,11)

=> Pourquoi les hommes de la génération du déluge, qui transgressaient de graves péchés comme l’idolâtrie et l’immoralité, furent-ils anéantis précisément à cause du vol ?

L’auteur du Pir'hé Chochana, l’un des élèves du ‘Hafets ‘Haïm, rapporte cette réflexion de son Maître :
il répond en s’appuyant sur cet enseignement de nos Sages : "Quand la mesure est pleine de fautes, quel est le principal chef d’accusation? Le vol".
Pourquoi? Dans le traité Avot, il est dit : "Celui qui accomplit une mitsva acquiert un défenseur et celui qui commet un péché acquiert un accusateur". Or, ces anges créés par la mitsva ou la avéra sont le reflet de l’acte étant à leur origine. Par exemple, si une mitsva a été exécutée avec zèle, l’ange qui en découle sera lui aussi zélé, alors qu’une autre faite avec paresse donnera naissance à un ange paresseux.

Or, le vol est généralement entrepris avec effronterie, si bien qu’il engendre un ange effronté.
Lorsque les péchés de l’homme outrepassent la mesure, il a de nombreux accusateurs, mais seul l’un d’entre eux, insolent, prend les devants pour s’empresser de l’accuser : celui créé par le vol.
Les autres cherchent également à l’accuser, mais n’ont pas la même audace. C’est pourquoi, parmi les nombreux péchés perpétrés par l’homme, le vol est son principal chef d’accusation, principe confirmé au sujet de la génération du déluge.

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-> "Car la terre était remplie de violence devant eux (Noa'h 6,13)

-> Rachi : Le décret contre eux n’a été scellé qu’à cause du vol

-> Le Tiféret Shlomo enseigne :
Le midrach rapporte qu’Avraham a demandé à Chem le fils de Noa’h comment ils avaient été sauvés du déluge, et que Chem lui a répondu que c’était par le mérite d’avoir eu pitié des animaux, des bêtes sauvages et des oiseaux qu’eux aussi avaient mérité la pitié du Ciel.

Par conséquent, si les gens de la génération du déluge avaient eu pitié les uns des autres, eux aussi auraient éveillé envers eux-mêmes la pitié du Ciel, et ils auraient été sauvés eux aussi du déluge.
Mais comme ils n’ont pas eu pitié les uns des autres et volaient et se montraient violents envers le prochain, il n’y a pas eu de pitié dans leur jugement, et le décret a été prononcé contre toutes leurs fautes mises ensemble.

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=> Pourquoi la punition de la génération du déluge, qui a été scellée parce qu’ils s’étaient livrés au vol, a-t-elle pris cette forme-là, de la descente d’un déluge, et non celle d’une autre forme de destruction?

Le Kli Yakar explique :
"Comme tout ce qui est volé rentre dans le domaine de quelqu’un d’autre, il est juste de leur infliger des cataractes d’eau, car alors chaque goutte touche l’autre et rentre dans son domaine.
Il est dit à propos des pluies de bénédiction : "Qui a creusé des rigoles à l’averse", d’où l’on peut déduire que chaque goutte a un canal particulier, et il y a de la place entre chaque goutte, pour que l’une ne pénètre pas dans le domaine de l’autre.
Or si quelqu’un a volé en entrant dans le domaine de l’autre, il est juste que les pluies de bénédiction se transforment pour lui en déluge, car alors toutes les gouttes se mélangent."

-> b'h, voir aussi : https://todahm.com/2019/10/02/10801-2

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-> b'h, également sur la notion du vol : https://todahm.com/2014/05/18/vous-ne-volerez-point

"Voici l'histoire de Noa'h ; Noa'h fut un homme juste et intègre à son époque?" (Noa'h 6,9).
Rabi Yo'hanan déduit de ce verset que Noa'h était un Juste dans sa génération, mais n'aurait pas été considéré comme tel dans d'autres générations.
Rech Lakich en déduit au contraire : si Noa'h était irréprochable dans sa génération (d'impies), a fortiori s'il avait appartenu à d'autres générations de Justes.
Selon Rabi 'Hanina, l'opinion de Rabi Yo'hanan peut être illustrée par cette parabole : un tonneau de vin a été placé dans une cave remplie (de tonneaux) de vinaigre ; dans cet endroit, l'odeur (agréable) du vin se répandait, mais si ce tonneau était retiré de cet endroit, l'odeur du vin n'aurait plus été perceptible.
Selon Rabi Ocha'ya, l'opinion de Rech Lakich peut être illustrée par cette parabole : un flacon de parfum placé au milieu d'immondices exhale sa bonne odeur (malgré la présence d'ordures), a fortiori ce parfum exhalerait sa bonne odeur au milieu d'autres parfums.
[guémara Sanhédrin 108a]

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=> Comment expliquer la différence d'opinion entre Rabi Yo'hanan, et Rech Lakich sur le niveau de Noa'h?

-> Rachi (Noa'h 6,9) commente :
C'est le mot "bédorotav" (dans sa génération) qui est la source de la divergence entre Rabi Yo'hanan et Rech Laquich.
Selon Rabi Yo'hanan, le mot «dans sa génération» est lu comme un blâme pour Noa'h : relativement à sa génération composée d'impies (récha'im), c'était un tsadiq (Juste); mais s'il avait vécu à une génération de tsadikim comme Avraham, il n'aurait compté pour rien.
Selon Rech Laquich, au contraire, le mot «dans sa génération» est lu comme un éloge : si Noa'h a pu se maintenir tsadiq au milieu de tant d'impies, à plus forte raison, il aurait été encore plus tsadiq s'il avait vécu à une génération de tsadikim, sous leur influence.

-> Selon le Gour Arié :
Selon Rabi Yo'hanan, Noa'h a été sauvé du déluge, car dans sa génération il était le seul tsadik relatif et personne n'atteignait son niveau. Mais selon Rech Lakich, Noa'h a été sauvé du déluge, car il avait le potentiel pour devenir un grand tsadik s'il avait vécu dans une génération composée de tsadikim.

-> Rabbi Shimshon Raphaël Hirsch enseigne :
L'expression (bédorotav) peut être interprétée de deux façons : soit "A son époque, il fut un tsadik relatif" selon Rabi Yo'hanan, soit "Même à son époque, il demeura tsadik" selon Rech Laquich.
Les 2 interprétations sont correctes; en effet, le combat mené par Noa'h dans cette génération de récha'im a certainement exercé une influence négative sur lui. Cependant, une petite mesure de moralité et de droiture conservée par Noa'h dans cette période a eu plus de poids dans la balance Divine qu'une plus grande mesure de moralité et de droiture à une meilleure époque où la majorité sont des tsadikim.

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=> Peut-être Rabi Yo'hanan et Rech Lakich ne sont-ils pas en position, mais ils se seraient exprimés sur deux plans différents?

-> Le Iyoun Yaakov explique :
Le redoublement du nom Noa'h au début du verset cité (Noa'h 6,9) suggère ; d'après le Midrach, que le premier nom Noa'h se rapporte au monde supérieur, c'est-à-dire aux mitsvot entre Noah et Hachem, tandis que le second nom Noa'h se rapporte au monde inférieur, c'est-à dire aux mitsvot entre Noa'h et son prochain.
Ainsi :
- Rabi Yo'hanan se serait exprimé sur la relation de Noa'h avec le Ciel (le monde supérieur) et a comparé la situation spirituelle de Noa'h, qui avait besoin d'un appui pour le soutenir, selon la fin du verset : "Noa'h cheminait avec (l'appui de) D." (Noa'h 6,9), à celle d'Avraham qui avait un niveau très supérieur à celui de Noa'h, car Avraham marchait dans sa piété, de lui-même sans être soutenu, selon le verset adressé par Hachem à Avraham âgé de 99 ans : "Marche devant Moi et sois intègre" (Lé'h Lé'ha 17,1).
C'est pourquoi, Rabi Yo'hanan a affirmé que Noah était tsadik relativement à ses concitoyens récha'im, mais il n'aurait pas été considéré comme tel à d'autres générations (comme celle d'Avraham).
- Par contre, Rech Lakich se serait exprimé sur la relation de Noa'h avec ses concitoyens (le monde inférieur) envers qui il pratiquait la tsédaqa (la charité) et des actions bienveillantes de guémilout 'hassadim (bienfaits). Si dans cette génération d'impies, Noa'h était si bienveillant, a fortiori il aurait été bienveillant dans une autre génération de tsadiquim.

-> Selon le Ben Ich 'Haï :
Le guémara (Shabbat 53b) rapporte ce récit : Une femme mourut en laissant un nourrisson. Son époux n'avait pas les moyens financiers pour payer une nourrice ; ses seins se développèrent miraculeusement et il put ainsi allaiter son jeune fils.
Rav Yossef dit : "Combien est grand cet homme pour bénéficier d'un tel miracle!", tandis que Abayé dit : "Combien est petit cet homme pour qui on a dû changer les lois de la nature!".
Apparemment, Rav Yossef fait l'éloge de cet homme et Abayé blâme cet homme.

Le commentateur Yéchouot Yaakov (Ora'h 'Haim - ch.218) dit que Rav Yossef et Abayé n'exprimaient pas des opinions divergentes, mais s'exprimaient sur 2 plans différents : avant et après le miracle.
Rav Yossef voulait dire : Comme il était grand (le capital spirituel de) ce veuf avant le miracle pour mériter un tel miracle qui a modifié l'ordre de la Création.
Mais Abayé se place après le miracle et veut dire : Comme il est devenu petit le capital spirituel de ce veuf, après ce miracle "payé" par une forte diminution de son capital initial.

De même ici, Rabi Yo'hanan et Rech Lakich sont en fait d'accord, mais ils se sont placés sur deux plans différents : avant que Noa'h n'entre dans l'Arche et après que Noah en soit sorti sain et sauf. Tous deux admettent que Noa'h avait de grands mérites avant d'entrer dans l'Arche, suffisantes pour être préservé du déluge et tous deux admettent que les mérites de Noa'h avaient fortement baissé à la sortie de l'Arche, comme le prix à "payer" pour les miracles faits en sa faveur et son sauvetage.
Mais Rabi Yo'hanan met l'accent sur le déshonneur de Noa'h après sa sortie de l'Arche, avec un capital spirituel très amoindri. Par contre, Rech Laquich met l'accent sur l'éloge de Noa'h avant d'entrer dans l'Arche, car ses mérites étaient très nombreux avant leur amputation.

"Au bout de 40 jours, Noa'h ouvrit la fenêtre qu'il avait pratiquée à l'Arche" (Noa'h 8,6)

-> Le Yichma'h Israël (l'Alexander rabbi) enseigne :
Nos fautes créent un mur qui nous sépare de notre Père Céleste.
Les tsadikim, les hommes saints de chaque génération, à travers leur propre pratique des mitsvot percent ce mur, ouvrant des trous aussi grands que des fenêtres.

Ainsi, sous un angle spirituel, le verset véhicule cette pensée : "Noa'h ouvrit la fenêtre qu'il avait pratiquée à l'Arche" = à travers ses prières, Noa'h, le tsadik, fit une ouverture dans le mur qui séparait l'homme à D.

"L'arc sera dans le nuage ... Hachem dit à Noa'h : "Ceci est le signe de l'alliance que J'ai établie entre Moi et toute chair se trouvant sur la terre"." (Noa'h 9,16-17)

-> L'arc-en-ciel a une signification symbolique : lorsqu'un archer veut montrer que ses intentions sont pacifiques, ils inversent son arc en le pointant vers lui.

Il en est ainsi avec un arc-en-ciel : les extrémités de l'arc touchent le sol de ce monde, tandis que son centre pointe vers le Ciel, témoignant des intentions pacifiques de Hachem à l'égard de la terre.
De plus, cet arc ne contient pas de corde avec laquelle tirer une flèche.
Il symbole la paix entre Hachem et ce monde.

[le Ramban]

-> Les gens utilisent l'arc comme signe pour la bataille. Hachem a ainsi désigné l'arc-en-ciel comme un signe de paix et de tranquillité.
[Rabbénou Efraïm]

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-> Selon le midrach (Béréchit rabba 35,3) : "Hachem dit : "L'arc-en-ciel est comme Moi."
Est-possible? [Quelque chose peut-il se comparer à Hachem?]. Plutôt, c'est comme : la partie dure du fruit (kashin dépéri)." [c'est-à-dire le noyau ou la coquille autour d'un fruit]

Pour ainsi dire, lorsque Hachem est "dur", c'est-à-dire en colère contre le monde, Il place la "partie dure" de sa colère dans les nuages, et se retient alors de détruire le monde comme punition.

[le ‘Hen Tov]

[ -> Un arc-en-ciel a une forme inverse à celle d'un sourire, témoignant que Hachem est triste de voir ses enfants se comporter de la sorte.
-> Il est comme une flèche vers le haut, nous indiquant qu'il faut élever nos actions vers le Ciel, car actuellement à cause de nos fautes nous sommes tombés bien bas, créant une distance avec papa Hachem. ]

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+ "[Israël dit à Yossef : ] ... avec mon épée et mon arc" (Vayé'hi 48,22)

Le Targoum Onkelos traduit ces mots par : "avec ma prière (bitsloti) et ma supplication (ouvévaouti)".
[la guémara Baba 123a va également dans ce sens, en disant : épée = téfila, et arc = bakacha (supplication) ]

=> Que peut-on apprendre de ces rapprochements?

Une épée est une arme efficace, dans le sens où même une personne inexpérimentée lorsqu'elle touche quelqu'un d'autre avec, elle lui inflige des dommages.

Un arc n'est pas une arme dangereuse en soi.
Si un archer ne sait pas comment viser ou n'a pas suffisamment de force, la flèche va partir sans faire aucun dommage.
Cependant, dans les mains d'un archer expérimenté, un arc produit un grand impact.
De plus, le plus on tire fort sur sa corde, le plus loin va la flèche.

Il en est de même avec les différents types de prières :
- une téfila = la prière instituée par nos Sages, elle agit comme une épée, dans le sens où elle produit de grands effets même pour une personne qui n'a pas la bonne kavana.
- la bakacha = les prières individuelles sont comme l'arc, plus on va y mettre notre cœur, plus on va être saint (expérimenté en Torah), plus notre prière sera puissante.

[le Griz - Rabbi Its'hak Zev Soloveitchik]

[ L’apparition de l'arc-en-ciel nous enseigne :
-> de même qu'il est composé de couleurs différentes qui s'unissent et se complètent pour former un tout magnifique, de même nous devons accepter les différences au sein du peuple juif, car cela enrichit notre objectif commun : faire la volonté de Hachem.

[l'arc-en-ciel pointant vers le haut, c'est comme si Hachem nous disait : arrêtez de vous diviser. Certes cultivez votre unicité, mais regardez ensemble dans la même direction : le Ciel!]

-> de même qu'il ressemble à un arc (bakacha : requête personnelle), nous devons savoir nous isoler afin de remercier et prier Hachem, car chaque respiration est un magnifique cadeau.

[l'arc-en-ciel pointant vers le haut, c'est comme si Hachem nous disait : N'oubliez pas de me dire : merci! ; N'hésitez pas à vous tourner vers moi en prière à tout moment, car je n'attends que cela!] ]

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-> "Il existe des générations qui n’auront pas besoin du signe (de l’arc-en-ciel), car y vivait un juste parfait, telle la génération du roi ‘Hizkiyahou et celle de Rabbi Chimon bar Yo’haï."
[Rachi – Noa'h 9,12]

L’arc-en-ciel est un signe qui annonce que le monde ne sera pas détruit par un nouveau déluge, bien que la génération où il apparaît l’ait mérité.

La guémara (Sabbath 63a) enseigne qu'un tsadik a la capacité d'annuler les décrets divins.
La guémara (Kétoubot 77b) nous rapporte que pour des grands tsadikim comme : Rabbi Chimon Bar Yo'haï et Rabbi Yéhochoua ben Lévi, aucun arc-en-ciel n'est apparu de leur vivant.

Le Maor vaChémech dit que puisque ces tsadikim avaient la capacité d'annuler les décrets divins, alors il n'était pas nécessaire à Hachem de faire apparaître un arc-en-ciel pour permettre l'annulation d'un décret.

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-> Les commentateurs s’interrogent par ailleurs sur l’origine de l’arc-en-ciel.
Certains estiment qu’aucun arc-en-ciel n’avait jamais existé auparavant, et qu’il s’agissait là d’une nouvelle Création [Ibn Ezra].
D’autres [comme le Rav Saadia Gaon] pensent que l’arc-en-ciel est un phénomène parfaitement naturel, qui a existé de tous temps, mais qu’il s’est vu attribuer une nouvelle fonction par D. après le Déluge.
Le Ramban, citant les "philosophes grecs", tranche également en faveur de cette 2e opinion, argumentant que tout un chacun peut observer des arcs-enciel, tout le temps, du moment qu’une lumière traverse de l’air humide.

On peut rapprocher ces 2 thèses opposées à l’aide du commentaire suivant : Avant le Déluge, les nuages étaient si matériels et grossiers que les rayons du soleil ne parvenaient pas à s’y réfléchir. L’arc-en-ciel était donc impossible. Le Déluge eut pour effet de raffiner les éléments constitutifs du Monde, permettant ainsi à l’arc-en-ciel de surgir. L’arc-en-ciel étant donc le signe d’un certain raffinement du Monde.
[rabbi de Loubavitch - Likouté Si'hot]

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-> "Celui qui regarde les 3 choses suivantes, ses yeux s’affaiblissent : l’arc-en-ciel, le "prince" (nassi), et les Cohanim (pendant qu’ils récitent la bénédiction sacerdotale)"
[guémara méguila 16a]

-> Cet enseignement de la guémara présente une difficulté, soulevée par le rav Aboudraham au nom de son maître, le Roch : Il est une mitsva de réciter une bénédiction à la vue de l’arc-en-ciel [voir Choul’han Aroukh Orakh ‘Haïm 229,1] : "Baroukh Ata Ado-naï Elo-heinu Mélekh Haolam Zokhèr Habrith Vénéémane Bivrito Vékayam Bémaamaro" (Béni sois-tu, Hachem notre D., Roi de l’univers, qui se souvient de l’alliance et est fidèle à Son alliance et tient Sa promesse).
=> Mais comment peut-on la réciter s’il n’est pas permis de regarder cet arc-en-ciel?

En réalité, explique le Roch, la guémara emploie une expression (amistakel - המסתכל) totalement étrangère à la simple vision (réyia - ראיה ). Ce qui est interdit, ce n’est pas de voir mais de contempler.
Ainsi, le regard doit-il rester furtif afin de ne pas s’attarder.

-> Lorsque l'arc-en-ciel apparaît, il est interdit de l'observer longuement, mais nous devons le regarder le temps nécessaire pour réciter la bénédiction : "Barou’h ata Hachem élokénou, mélé’h aolam, zo’hér abérit vénééman bivrito, vékayam bémaamaro" (Ora’h ‘Haïm 229,1).
[en hébreu : ברוך אתה ה’ אלוקינו מלך העולם זוכר הברית, נאמן בבריתו וקיים במאמרו]

-> La michna Broura nous averti que si nous le regardons trop longtemps, alors nos yeux s'affaibliront.
Elle ajoute également que si nous voyons un arc-en-ciel, il vaut mieux ne pas en avertir d'autres personnes de sa présence.

-> Selon le Maharcha (guémara Bera'hot 59a), ce que l’arc-en-ciel, le "prince" et les Cohanim ont en commun, c'est qu’ils sont représentatifs de la présence divine, voilà pourquoi ils ont tous droit à la même attitude de respect.
Voilà pourquoi ils ont tous droit à la même attitude de respect.

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-> Selon le Zohar (Béchala'h 66b), celui qui regarde l'arc-en-ciel, c'est comme s'il avait regardé la présence divine.

-> Le Zohar (Tikouné Zohar 36b) nous enseigne que si les couleurs de l'arc-en-ciel sont brillantes et vives, sans la moindre brume ou autre altération similaire, alors le machia'h viendra immédiatement.

-> L’apparition de l’arc-en-ciel est également le signe de la Délivrance. Ainsi, le Zohar [I,72b] rapporte: "Rabbi Chimon Bar Yo’haï a dit à Rabbi Eléazar son fils : Mon fils, n’attend-pas les pieds du machia’h tant que tu ne vois pas l’arc-en-ciel avec des couleurs lumineuses (hors du commun)".
En effet, le Monde aura atteint un nouveau degré de raffinement et sera digne de cette nouvelle époque, celle du dévoilement de la lumière du machia’h : Oro Chel Machia’h.
[rapporté dans le feuillet de la communauté de Sarcelles 5782 (N°142)]

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-> Pourquoi Hachem choisit-il l'arc-en-ciel comme signe de l'Alliance entre lui et Noa'h et comme la promesse selon laquelle plus jamais "nulle chair ne périrait par les eaux du Déluge" (Noa'h 9,12)?
Parce que l'arc est constitué par le feu et l'eau et qu'ils cohabitent paisiblement. Pour preuve que la paix est possible dans le monde".
[rabbi Mena'hem Mendel de Kotzk]

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-> A ce sujet, (b'h) voir également : https://todahm.com/2016/12/26/4976

"Le déluge fut sur la terre 40 jours" (Noa'h 7,17)

-> La paracha de Noa'h est lue au tout début du mois Mar'Hechvan.
Le nom des mois de l'année juive provient de Babylonie, puisque dans le Tana'h ils sont simplement nommés en fonction de leur place dans le calendrier (ex: le 1er mois, le 2e mois).

De façon intéressante, nous trouvons un autre nom pour le mois de Mar'Hechvan : "au mois de Boul (בּוּל), c'est-à-dire le 8e mois" (Méla'him I 6,38).

Que pouvons-nous apprendre de ces 2 noms pour ce mois?

-> Le midrach (Yalkout Chimoni Méla'him I 184) explique que si ce mois est appelé : "Boul", c'est par ce que le déluge a commencé en ce mois, et il a duré 40 jours.

En hébreu le déluge se dit : "maboul" (מבול), qui renvoie à : 40 jours (valeur de מ) de "Boul" (בול).
La Torah commence par la lettre bét (béréchit) et se termine par la lettre laméd (Israël). Selon la guémara (Kidouchin 30a), la lettre médiane de la Torah est le vav du mot "ga'hon" (Vayikra 11,42).
Ces 3 lettres forment le mot : בול.

Ainsi : la Torah qui a été donné en 40 jours (même durée que le déluge), a la capacité de transformer complètement une personne en effaçant ce qu'il y avait, et en permettant qu'elle devienne une nouvelle création : une personne plus sainte.
[à l'image du maboul qui a purifié le monde de toutes ses impuretés créées par l'homme]

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-> Le rav Yits'hak Tzvi Zilberberg explique l'origine Babylonienne du mois de Mar'Hechvan.
La guémara (Méguila 27b) enseigne qu'après qu'une personne ait dite la Amida, elle n'a pas le droit d'aller aux toilettes immédiatement, mais elle doit attendre le temps nécessaire pour parcourir 4 amot (environ 2 mètres).

La guémara explique cette nécessité par le fait que la durée de ce bref instant, sa prière est toujours présente dans sa bouche et que ses lèvres sont toujours considérées comme bougeant en prière (ri'houché méra'hsan shifvaté - רחושי מרחשן שפוותיה).

Le rav Zilberberg fait remarquer qu'en changeant les voyelles du mot araméen utilisé pour dire que les lèvres d'une personne bougent toujours (מרחשן), cela permet de former : Mar'Hechvan.
Ainsi, l'origine du nom araméen de ce mois, transmet le message que bien que le mois de Tichri vient de se terminer, nous ne devons pas faire l'erreur de penser que toutes nos prières et notre grande proximité avec Hachem, que nous avons pu y vivre, sont derrières nous.

=> Le nom Mar'Hechvan fait allusion au fait que même un mois après, nous sommes toujours connectés avec l'élévation spirituelle que nous avons pu atteindre durant les yamim noraïm et Souccot (à l'image de la prière qui reste dans notre bouche quelques instants après avoir terminés notre amida!).

==> Le mois de Mar'Hechvan est ce mois où l'on doit capitaliser sur notre vécu de Tichri, et où l'on doit comprendre que pour traverser l'année à venir nous devons nous réfugier dans une vie pleine selon la Torah, qui est la manière d'un juif de survivre face aux déluges extérieurs.

3 Questions/Réponses – Paracha Noa’h

+ 3 Questions/Réponses - Paracha Noa'h

1°/ Qui est né dans l'Arche de Noa'h?

Le midrach rapporte que le géant Og a survécu au déluge en s'accrochant à l'Arche. Il habitait sur le toit et recevait quotidiennement sa nourriture par Noa'h au travers d'un trou.

La guémara (Nida 61a) dit que Si'hon et Og étaient frères.
On a vu comment son frère a pu survivre, mais comment Si'hon a-t-il pu également vivre sachant qu'il n'a été tué qu'à la fin des 40 années dans le désert des juifs, suivant leur sortie d'Egypte.

Si'hon n'a pas pu naître après le déluge car tous les géants sont morts pendant le déluge.
De plus, il n'y avait pas de relation conjugale dans l'Arche, par respect pour la détresse qui régnait dans le monde pendant le déluge.

Le Daat Zékénim (Bamidbar 21,34) explique qu'après la naissance de Og, sa mère alors enceinte de lui (Si'hon), a quitté son père, et s'est remarié avec 'Ham, le fils de Noa'h, ce qui lui a donné le droit de rentrer dans l'Arche.

=> Puisqu'elle était déjà enceinte à son entrée et que le séjour y a duré 1 an (cf.Rachi Noa'h 8,14), c'est que forcément elle y a donné naissance à Si'hon.

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2°/ Comment Noa'h a-t-il pu prendre le risque d'envoyer le corbeau et la colombe pour savoir si les eaux du déluge avaient reculé? En effet, en ne revenant pas, cela aurait entraîné la disparition de ces 2 espèces!

Le Nétsiv (Haémék Davar) est d'avis que ce corbeau et cette colombe qui ont été envoyés, ne font pas partie des paires ordonnées par Hachem : "de tous les êtres vivants, de chaque espèce, tu en recueilleras deux dans l'arche pour les conserver avec toi" (Noa'h 6,19).

En réalité, puisque Noa'h était une personne respectée avant le déluge, il suivait la pratique des nobles de l'époque d'avoir un oiseau de compagnie, qui était considéré comme un membre du foyer et pouvait ainsi rentrer dans l'Arche en tant que : "toi et toute ta famille, dans l'arche" (Noa'h 71).

=> On comprend ainsi pourquoi leur utilisation ne compromettait en rien l'avenir de ces espèces, puisqu'il y avait encore dans l'Arche une paire de corbeau et une paire de colombe.

-> La colombe avait été entraînée afin de parcourir de longues distances afin de délivrer du courrier et transporter de petits objets dans sa bouche.
Au cours de sa 1ere mission, elle n'a rien trouvé à mettre dans sa bouche et elle était alors remplie de honte d'avoir raté sa mission en revenant la bouche vide : "elle revint vers lui, vers l'arche" (Noa'h 8,9).
Observant qu'elle n'osait pas s'approcher davantage : "il étendit sa main, la prit et l'amena à lui" (Noa'h 8,9).
=> Noa'h a compris ce qu'elle ressentait, l'a réchauffant et lui redonnant des forces.

Le Netsiv de commenter : La compassion de Noa'h nous enseigne que l'on doit réserver autant d'égards à un messager qui échoue qu'à celui qui réussit, si l'échec ne lui est pas imputable.

[On peut naturellement être déçu qu'une chose n'a pas marché, mais celui qui a fait de son mieux n'y est pour rien et ne doit pas recevoir en salaire toute notre frustration!
Au contraire, nous devons lui témoigner beaucoup d'attention, d'encouragements, afin de lui redonner le moral.]

-> Sachant que Noa'h attendrait l'ordre divin pour sortir de l'Arche, pourquoi a-t-il souhaité envoyer le corbeau et la colombe?

Noa'h avait tellement envie de remercier Hachem pour l'incroyable miracle qu'Il a fait pour lui, qu'il les envoya afin de savoir si le déluge était terminé afin de pouvoir alors pleinement remercier D.

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3°/ "Tu feras [cette] Arche en compartiments" (Noa'h 6,14)
En quoi ce détail est-il si important?

-> Selon Rachi (Noa'h 6,13) le déluge est venu en punition à 2 fautes : le vol et l'immoralité.

-> Rabbi Shalom Erlanger dit qu'elles ont pour origine un manque de limitations, puisque les contemporains de Noa'h étaient incapables de reconnaître ce qui appartenait à qui, et à en respecter les limites.
C'est pourquoi, ils ont été punis par le déluge (maboul), qui est lié au mot : bilboul (un mélange), puisque les eaux se sont mélangées entre elles, amenant la dévastation sur tout le monde, sans respecter les limites qui leurs sont normalement assignées.
[à l'image des hommes d'alors, les eaux sont sorties de leurs lieux réservés, partant et revenant selon leur désir, ce qui n'amena que destruction).

Pour cette raison, Hachem a insisté sur le fait que Noa'h fasse des compartiments, des espaces avec des limitations.
Noa'h rectifie alors la faute de sa génération, ce qui lui permet d'être sauvé des eaux du déluge.

[nous devons de même savoir que ce qui appartient à autrui ne fait pas partie de notre zone, nous ne devons ainsi pas le convoiter!
Il faut se satisfaire du "compartiment" que Hachem nous accorde, car étant le meilleur pour notre mission dans ce monde, et éviter de se gâcher la vie en étant perpétuellement à la recherche de ce qu'il y a dans le compartiment de quelqu'un d'autre!]

-> Mais combien y avait-il de compartiments dans l'Arche de Noa'h?

Le Yalkout Chimoni rapporte une divergence à ce sujet :
- selon rav Yéhouda, il y avait 360 compartiments, chacun mesurant 10 coudées sur 10 coudées (entre 23 et 32 m2);
- selon rav Né'hémia, il y avait 900 compartiments, chacun mesurant 6 coudées sur 6 coudées (entre 8 et 12 m2).
[Il y avait un total de 3 étages dans l'Arche]

-> Pourquoi la punition est-elle venue particulière par un déluge?

La guémara (Baba Batra 16a) nous enseigne que D. crée non seulement chaque goutte de pluie dans les nuages, mais en plus, Il va créer pour chacune d’elles un parcours de descente unique.
En effet, si 2 gouttes venaient à tomber via un même circuit, cela endommagerait les récoltes.

Le Kli Yakar dit que puisque les voleurs entraient dans le territoire d'autrui comme ils en avaient envie, alors de même ils vont mourir par un déluge dans lequel chaque goutte d'eau utilisera le trajet personnel d'une autre, amenant ainsi la destruction sur le monde.

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+ Bonus (b'h) - Le saviez-vous? :

-> Le déluge (année 1656 de la Création) n'est pas la 1ere inondation majeure que connu le monde.
En effet, le midrach rapporte qu'à l'époque de Enoch (qui a vécu de 235 à 1042 de la Création), sa génération a été punie pour sa pratique de l’idolâtrie, par le fait que l'océan a débordé jusqu'à submerger 1/3 du monde.
Rachi ajoute qu'en ne tirant pas de leçon, les contemporains de Noa'h vont être punis plus sévèrement par une 2e inondation plus conséquente.

-> La guémara rapporte que pendant toute la semaine qui a précédé le déluge, Hachem a changé les lois de la nature, entraînant que le soleil se lève à l'ouest et se couche à l'est, afin d'avertir les hommes qu'ils allaient être détruits, s'ils ne faisaient pas téchouva.

-> Selon le Yalkout Chimoni (Esther 1056), lorsque la femme de Haman lui conseilla de faire une potence "haute de 50 coudées" (méguila Esther 5,14), soit entre 23 et 30 mètres de hauteur, il a cherché partout une poutre en bois de cette dimension.
Il n'y a réussi que lorsqu'il a trouvé une poutre restant de l'Arche de Noa'h (également "50 coudées sa largeur" - Noa'h 6,15).
Il l'a alors utilisé pour construire la potence sur laquelle il sera finalement pendu.

-> Il est écrit au sujet de la génération de la Tour de Babel : "Confondons leur langage de sorte que l'un ne puisse comprendre le langage de l'autre" (Noa'h 11,7).
C'est à partir de là que sont nées les 70 langues différentes de base de notre monde.
Mais quand sera-t-il à l'époque du machia'h?

Le Métsoudot David (se basant sur Tséfania 3,9) explique que toute l'humanité parlera alors le lachon hakodech (la langue sainte, l'hébreu).

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-> Avant la destruction de la Tour de Babel, toutes les nations parlaient un langage commun : la langue sacrée. De plus, chaque nation possédait son propre langage.
Cela est exprimé dans le verset (Noa'h 11,1) : "toute la terre avait une même langue" = signifiant la langue sacrée ; "et des paroles semblables" = faisant référence aux langues nationales particulières.

=> [Ainsi, jusqu'à la Tour de Babel], la langue avec laquelle les différentes nations communiquaient était la langue sainte : l'hébreu.
La punition que D. leur a infligé était qu'Il leur a ôté la maîtrise de la langue sainte.
[le Imré Pin'has - Noa'h 11]

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-> L'Arche de Noa'h avaient les dimensions suivantes :
- sa longueur = entre 144 et 171 mètres ;
- sa largueur = entre 24 et 29 mètres ;
- sa hauteur = entre 14 et 17 mètres.

Peux-t-on également connaître le poids de l'Arche de Noa'h?

-> Rachi dit : "On apprend que l’arche était enfoncée de 11 coudées au-dessous du niveau des eaux ... c'était le mois de av, qui est le 10e mois à compter de ‘hechvan pendant lequel les pluies ont commencé de tomber."

Le rav Moché Heinemann y appliquant le principe de flottaison, faisant que le poids d'un objet flottant est similaire au poids de l'eau déplacée.
Ici le déplacement d'eau est de : 300 (longueur) * 50 (largueur) * 11 (profondeur d'eau) = 165 000 coudées cube.

Il faut prendre en compte le fait que l'eau de mer a une densité d'environ : 1 025 kg/m3

La guémara (Roch Hachana 12a) dit que l'eau a bouilli pendant les 40 jours qu'a duré le déluge. Cependant, la donnée de Rachi est du 1er Av, qui était 150 jours après la fin du déluge. L'eau y avait sûrement retrouvé sa température normale.

Après calcul, le rav Heinemann rapporte que l'Arche de Noa'h avait un poids total entre 21 tonnes (avis de rav Avraham 'Haïm Naé sur la mesure d'une coudée) et 36 tonnes (selon l'avis du 'Hazon Ich sur la taille d'une coudée).

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Les personnages de la Torah qui sont nés déjà circoncis sont :
-> Adam (midrach Tan'houma Noa'h 5) ;
-> son fils 'Hét (cf.Béréchit 5,3 : formé à l'image de Adam) ;
-> Noa'h, Yaakov et Iyov qui ont tous été dénommés "tam", en référence au fait d'être nés circoncis (Béréchit 6,9 ; Béréchit 25,27 et Iyov 1,8) ;
-> Yossef (cf.Béréchit 37,2 : du fait qu'il est comparé à Yaakov) ,
-> Moché (à sa naissance il est appelé "tov" en référence à cela) ;

-> Le Avot déRabbi Nathan (2,5) ajoute que : Chèm, Bil'am, Chmouël, David, Yirmiyahou et Zéroubavél sont tous nés circoncis.
-> Le Panéa'h Raza est d'avis que tous les enfants de Noa'h sont nés circoncis (pas uniquement Chèm).

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-> Au sujet de Yossef :
Le rav Ména'hem Azaria de Pano (dans son Guilgoulé Néchamot) explique que Yossef était le guilgoul de Noa'h. Il se réincarna afin de réparer la faute de ne pas avoir réprimandé sa génération, ni d'avoir exercé sur eux une influence dans la kédoucha.

Aussi, le tikoun de Noah était de revenir en guilgoul dans Yossef Hatsadik afin de réparer sa carence spirituelle. Hachem orchestra les événements de telle sorte que toutes les néchamot de la génération du déluge furent réincarnées dans les enfants d'Israël, asservis en Egypte.
Ainsi, Yossef Hatsadik, en se préservant de l'immoralité en Égypte, réussit à influencer par sa sainteté le peuple juif tout entier. Par le mérite de Yossef Hatsadik, tous les membres du peuple furent protégés de l'immoralité.

Le Rama miPano conclut qu'à l'appui de ces éléments nous constatons la bienveillance d'Hachem envers Ses créatures et leur réparation, car Hachem a orienté et dirigé l'Histoire du monde afin que Noa'h et sa génération puissent réparer leurs âmes.

-> Au sujet de Moché :
Le Arizal développe cette idée que Noa'h est venu en réincarnation en Moché pour réparer sa défaillance.
[à ce sujet voir par exemple : https://todahm.com/2017/01/12/37660 ]

Par ailleurs, il est écrit : "Elle (Yo'hévét) vit qu'il était "bon" (טוב), elle le cachar pendant 3 mois" (Chémot 2,2).
Le mot טוב (bon) a une valeur numérique égale à 17. Par inspiration divine, Yo'hévet comprit que Moché venait, 17 générations après Noa'h, effectuer le tikoun, c'est-à-dire la réparation de Noa'h.
Dans sa sagesse, elle dressa donc une correspondance : tout comme Noa'h fut sauvé par une arche au milieu des eaux, de même Moché sera sauvé par l'intermédiaire d'une arche au milieu des eaux.

"Car il en sera pour Moi comme pour les eaux de Noa'h : de même que J'ai juré de ne plus jamais déverser les eaux de Noa'h sur la terre ..." (Yéchayahou 54,9 - Haftara paracha Noa'h)

-> Le Zohar haKadoch (3,15a) fait remarque que la haftara de la paracha Noa'h fait curieusement référence au déluge par : "les eaux de Noa'h" (mé Noa'h - מֵי נֹחַ).
Puisque Noa'h a été le seul considéré comme juste dans sa génération, il aurait été plus approprié d'appeler le déluge en fonction des réchaïm qui en ont été la cause.
Pourquoi alors une telle appellation?

Le Zohar explique que durant les 120 années où Noa'h a construit l'Arche, il a négligé de prier pour que ses contemporains se repentent.

Le midrach compare Noa'h a un capitaine qui se sauve lui-même, tout en laissant son bateau et ses passagers couler.
S'il avait été plus concerné par eux, il aurait pu empêcher le déluge, et c'est pour cela qu'on s'en souvient en tant que : "les eaux de Noa'h".

-> Le Arizal écrit que Moché contenait en lui une étincelle de l'âme de Noa'h, et qu'une partie de la mission de sa vie était de rectifier la faute de Noa'h.
Comment a-t-il procédé à cela?

Bien qu'il soit né dans le palais de Pharaon (avec tout le luxe et le confort royal) où il était épargné du terrible destin des juifs, Moché a quand même décidé de ressentir leur douleur et de tout sacrifier pour eux.
=> En passant les 120 années de sa vie à vivre pour les autres, Moché a parfaitement rectifié les 120 années que Noa'h a passé à construire l'Arche uniquement absorbé à assurer sa propre survie.

Au moment du Veau d'or, Moché a prouvé toute l'étendue de son dévouement.
En effet, Hachem a alors voulu détruire tout le peuple, et créer une nouvelle nation constituée des descendants de Moché.
Ce dernier avait toutes les raisons d'être furieux contre les juifs. Mais au lieu de cela, il a prié Hachem que s'Il refusait de leur pardonner, Il devrait effacer le nom de Moché de toute la Torah (cf. Chémot 32,32).

Ce don de soi représente la correction ultime de la faute de Noa'h.
[Pour Moché : que vaut le fait que je continue à exister si ce n'est pas le cas des autres juifs! ]

D'ailleurs, le mot : "efface-moi" (mé'héni - מְחֵנִי), contient les mêmes lettres que :"מי נח" (mé Noa'h).

-> Le 'Hatam Sofer rapporte de façon intéressante que : "מי נח" a la même valeur que : "חמס" ("la terre était pleine de brigandage (חָמָס)" - Noa'h 6,11).

De plus :
- Rachi (Noa'h 6,11) sur : 'hamass (brigandage - חמס) = vol avec violence ;
- Rachi (Lé'h Lé'ha 16,5) sur : 'hamachi (mon injure - חֲמָסִי) = car "tu n’as prié que pour toi. C’est pour nous deux que tu aurais dû prier, et alors j’aurais été exaucée avec toi".
Le 'Hatam Sofer de dire : par ses prières, Noa'h pourrait empêcher le déluge.

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-> Le Messé'h 'Hochma fait remarquer d'un côté qu'il faut faire attention que notre temps et énergie consacrés à autrui ne viennent pas nuire à notre croissance et à notre développement personnel.

Mais d'un autre côté, il rapporte un midrach (Béréchit rabba 36,3) qui dit qu'au début Noa'h était vu comme un juste parfait (Noa'h 6,9 - "ich tsadik"), mais le fait de focaliser sa vie que sur lui-même va le transformer en un homme de la terre (Noa'h 9,20 - "ich aadama").
A l'inverse Moché est décrit au début comme un égyptien en exile (Chémot 2,19 - "ich mitsri"), mais ses efforts pour le peuple juif vont l'élever au sommet de la perfection, lui faisant mériter le titre de : homme de D. (Dévarim 33,1 - "ich aElo'im").

=> Cela nous apprend que l'on ne perd jamais à faire du 'hessed à autrui.

[Un bon exemple se situe dans l'éducation de nos enfants. D'un côté, nous devons leur donner beaucoup d'attention, d'amour, ..., mais d'un autre côté nos Sages nous disent que cela ne doit pas nous empêcher totalement de nous consacrer à nous-même, à notre étude de la Torah.

Il est aussi important d'avoir en tête les priorités de 'hessed. En effet, il ne faut pas faire le beau en public, et dans l'intimité de notre foyer ne faire aucun 'hessed.]

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-> Selon le Sforno : "Noa'h n’a pas enseigné à sa génération à connaître Hachem, comme l’ont fait Avraham, Moché, Chmouël, et encore d’autres."

-> Rabbi Yossef Shlomo Kahaneman (le "rav de Ponevezh") raisonnait que s'il n'arrivait pas à sauver la génération précédente, il devait au moins faire le maximum en son pouvoir pour aider à sauver la génération à venir.

-> Nous aurons chacun à répondre à la question suivante : "Est-ce que j'ai fait tout ce que je pouvais afin de sauver mes contemporains du déluge de notre exil?"

[ex : Avons-nous suffisamment prié pour que notre prochain face téchouva?
Est-ce que dans ma vie je me suffis seulement de ma réussite spirituelle, ou bien j'ai envie d'y inclure autrui? ]

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+ Explication du rabbi 'Haïm Chmoulévitch sur l'attitude de Noa'h :

-> Le Zohar dit que Noa'h a fauté en ne priant pas pour sa génération.
De plus, nos Sages disent : "Quiconque a la possibilité d'implorer la miséricorde divine pour son prochain et ne prie pas, est désigné pécheur" [guémara Béra'hot 12b].

Peut-être que Noa'h n'a pas agit ainsi par humilité, pensant qu'il n'était pas digne de prier Hachem de sauver le monde.
Ceci est de l'humilité mal placée.

On reproche ainsi à Noa'h de ne pas s'être associé à la souffrance et à la douleur d'autrui au regard du drame qui les attendait, et de ne pas avoir supplié D., même s'il pensait que cette prière serait inutile.
Face aux douleurs d'autrui, on ne peut pas rester silencieux, sans réagir vers Hachem [qui peut absolument tout faire].

[adapté de paroles du rabbi 'Haïm Chmoulévitch - Si'hot Moussar]

[Même face à des réchaïm, on peut souhaiter que tout le mal qui est en eux les quitte facilement laissant éclater leur beauté intérieure ... qu'ils se réveillent à une téchouva complète ...
Comment rester insensible lorsque l'on croise un juif qui est gravement malade, voir mort spirituellement?
Nous sommes tous des enfants de papa Hachem, comment ne pas être triste à l'idée qu'un des membres de la famille a mal tourné?
Tous les juifs sont liés les uns avec les autres. Lorsque je prie pour le bien être spirituel d'autrui, j'influence son libre arbitre positivement! ]

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-> Le rabbi Yoël de Teitelbaum de Satmar apporte un enseignement similaire sur l'attitude de Noa'h :
Dans la paracha Noa'h (v.6,9), il est écrit d'abord : "Noa'h fut un homme juste", et ensuite (v.7,1), nous lisons que D. a dit à Noa'h : "car c'est toi que J'ai reconnu juste devant Moi parmi cette génération", en omettant de façon flagrante le mot : "parfait". Quelle est la raison de ce changement de formulation?

Noa'h était effectivement un tsadik parfait, comme en témoigne la Torah. Mais il n'a pas prié pour sauver les gens de sa génération, car dans sa grande humilité, il ne pensait pas que son mérite était suffisamment élevé pour les protéger du désastre imminent.

Selon le Zohar, son incapacité à prier a été considérée comme un défaut dans son caractère parfait. Car, bien que Noa'h fût poussé par l'humilité, il ne se souvint pas que l'humilité ne doit pas nous empêcher de réaliser une bonne action.
En effet, le yétser ara utilise parfois l'humilité comme outil pour vous égarer en vous faisant penser que vous êtes indigne de vous approcher de Hachem.
Mais lorsque vous servez D., vous devez vous imprégnez de fierté, comme il est écrit : "Son cœur grandit dans les voies d'Hachem" (Divré haYamim 17,6).
[la fierté doit nous pousser à réaliser/donner le meilleur de nous-même, à l'inverse du yétser ara qui nous pousse à la retenue, sous couvert d'humilité ("pour qui te prends-tu à vouloir agir ainsi! Calmes-toi, ça suffit largement ce que tu as déjà fait!").]

Ce concept d'humilité mal placée nous aidera à comprendre le changement de formulation de notre verset.
Avant le Déluge, l'humilité de Noa'h était une qualité recommandable. Par conséquent, il est qualité de tsadik parfait.
A l'inverse, dans la génération du Déluge, l'humilité de Noa'h était considérée comme une défaillance puisqu'il s'est retenu de prier pour ses contemporains. A ce moment, il est décrit simplement comme tsadik.

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-> Le midrach (Béréchit rabba 26,6) nous enseigne que si Noa'h a pu être sauvé du déluge, c'est par le mérite de Moché rabbénou, qui va descendre de lui.

-> "Et Noa'h trouva grâce aux yeux de Hachem. Voici la postérité de Noa'h" (Béréchit/Noa'h 6,8-9).
Selon le midrach (Béréchit rabba 29,5) cela peut se comprendre ainsi : Noa'h a trouvé faveur aux yeux de Hachem [en méritant d'être sauvé du déluge] en raison de sa "postérité", c'est-à-dire par le mérite de ses futurs descendants.

-> "Noa'h était un homme juste, intègre" (נֹחַ אִישׁ צַדִּיק תָּמִים)
Rabbi Naftali Zvi de Ropshitz (Zéra Kodech) fait remarquer que les 1eres lettres ont la même guématria que : Israël (541 - ישראל).
Noa'h, père de toute l'humanité post déluge, englobe toutes les futures générations du peuple juif (bédorotav - "dans ses générations").

[Il en ressort l'importance d'éduquer au mieux nos enfants selon la Torah, car en se basant sur leur futur, Hachem peut nous accorder des bénédictions dans notre présent, au point même de nous sauver d'une mort certaine grâce à eux!]

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-> Le midrach (Sochèr Tov 37) rapporte que Avraham a demandé à Malki Tsédék (qui est un autre nom de Chem, le fils de Noa'h) : "Comment avez-vous vous et votre père pu survivre au déluge?"
Malki Tsédék lui a répondu : "Par le mérite de la tsédaka".
Avraham demanda alors : "Il n'y avait aucun pauvre dans l'Arche, comment avez-vous pu y accomplir de la tsédaka?"
Malki Tsédék lui a répondu : "Notre mérite était de faire de la tsédaka aux animaux, en les nourrissant et en prenant soin d'eux pendant une année entière."

Avraham se dit alors : "Si des actes de bonté aux animaux étaient suffisants pour sauver Noa'h et sa famille, combien plus important doit être la récompense pour faire des actes de bonté à des êtres humains!"
Se basant sur ce constat, Avraham a établi un lieu où les gens pouvaient manger, boire et dormir.

Le midrach démontre que les bonnes actions de Noa'h ont influencé Avraham, qui a fait du 'hessed en suivant son exemple.
C'est la signification du verset : "Voici la postérité de Noa'h", les bonnes actions de Avraham étaient comme la "descendance" des actions de Noa'h, et il a reçu une récompense sur elles.

[le 'Hida - Pné David]

=> On voit que le trait de caractère majeur d'Avraham : le 'hessed, lui est venu de Noa'h.

On peut remarquer à quel point notre exemplarité dans nos actions est un outil fondamental dans l'éducation de nos enfants.
Si Avraham, le 1er de nos Patriarches, a pu faire ce qu'il a fait, c'est grâce à l'attitude de son ancêtre Noa'h dans l'Arche qui s'est donné à 100% pour les autres créatures.
Rachi (v.6,3) transmet l'idée que le plus beau cadeau que l'on puisse faire à sa descendance, ce n'est pas des biens matériels, mais nos actes méritoires!

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-> Rachi (Noa'h 6,9) commente : Dans sa génération : Certains de nos maîtres y voient un éloge : à plus forte raison, s’il avait appartenu à une génération de justes, aurait-il été encore plus juste.
D'autres y voient un blâme : il était un juste dans sa propre génération, mais s’il avait appartenu à celle d’Avraham, il n’aurait compté pour rien.

-> Selon le Ibn Ezra, ce verset nous enseigne que Noa'h était un juste (tsadik) dans toutes les générations dans lesquelles il a pu vivre, dont celle du déluge.
[il a vécu 950 ans]

Le Maharal Diskin écrit que Noa'h avait reçu le titre de "tsadik" (juste) comme Yossef, parce qu'il avait réussi à dominer tous les mauvais penchants pour ne pas être séduit par les influences extérieures.

-> Selon le Tan'houma Yachan, Noa'h était l'égal spirituel d'Avraham.
Noa'h a vécu 58 ans durant la vie d'Avraham, et c'est en allusion dans la valeur du nom de Noa'h (נח) qui est de 58.

-> Le mot : "déluge" (maboul - מבול) a la même guématria que : "sa bonté" ('hasdo - חסדו).
En réalité, Hachem a fait une grande bonté au monde en amenant le déluge, car en son absence et si les réchaïm de la génération n'étaient pas morts, la sainte nation juive n'aurait jamais pu exister.
En effet, avec l'impureté qui existait avant le déluge, notre Patriarche Avraham n'aurait jamais pu atteindre son niveau de sainteté.
[Rabbi Naftali Zvi de Ropshitz - Zéra Kodech]

[Entre Noa'h et Avraham, chacun doit être jugé selon son époque.
De même, il est important de juger chacun positivement, car nous n'avons pas traverser les mêmes conditions de vie, ni n'avons les mêmes capacités, ... ]

-> Le Baal haTanya enseigne :
"Si l'intention du déluge était uniquement de tuer les réchaïm, certainement Hachem aurait pu les détruire d'une autre façon.
L'objectif du déluge était plutôt de purifier le monde de l'impureté de cette génération corrompue.
Les 40 jours de pluie intensive correspondent aux 40 séa (environ 500 litres) nécessaires à un mikvé. (c'est la quantité d’eau minimale d’un mikvé casher).

De plus, nos Sages nous disent que la sainte terre d'Israël n'a pas été touchée par le déluge, et ceci est une preuve supplémentaire que le but du déluge était de purifier spirituellement le restant du monde."

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+ "Noa'h entra avec ses fils, sa femme, et les épouses de ses fils dans l'Arche, pour se garantir des eaux du déluge" (Noa'h 7,7)

Rachi commente que Noa'h était un homme à la foi vacillante qui parfois croyait, et parfois ne croyait pas que le déluge allait réellement tomber, et n'est entré dans l'Arche que lorsque la pluie l'a forcé à le faire.

=> Comment accepter cela alors que la Torah atteste qu'il "était un juste parfait"?
Pendant 120 ans, il a bâti l'Arche, en obéissant à l'ordre de D., endurant les moqueries et les railleries de ses contemporains. N'y a-t-il pas de meilleure démonstration de foi parfaite que celle-là?

Le Ohév Israël (rabbi Avraham Yéhochoua Heschel d'Apta) de répondre :
Le pouvoir de la foi est tellement puissant qu'une personne qui a une foi parfaite peut transformer ses espoirs en réalité.
La foi est tellement puissante que les choses auxquelles l'on croit avec une foi inébranlable se passeront véritablement.

Noa'h croyait fermement en Hachem, mais il hésitait à croire de façon inconditionnelle que le déluge allait survenir. En effet, il craignait qu'en croyant d'une façon absolue, il serait la cause de ce qui arriverait, faisant de lui l'instrument de la destruction du monde.
Par conséquent, il était dans un dilemme : il croyait en D. et en Son monde, mais il ne voulait pas croire dans la venue du déluge.
[sans y croire totalement, il laissait ainsi toujours la possibilité que le déluge puisse ne pas avoir lieu, suite au changement de comportement de ses contemporains]

=> C'est pourquoi, jusqu'à ce que la montée des eaux lui prouve que le déluge était devenu une réalité, il n'était pas subordonné à sa foi.

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-> Rachi explique que Noa'h avait une foi légère, car il ne croyait pas vraiment que le déluge allait venir et n'est entré dans l'arche que quand il fut poussé par les eaux. Mais on peut s'interroger. Finalement, Hachem a parlé clairement à Noa'h et Il lui a dit clairement qu'Il allait envoyer le déluge. Comment a-t-il pu ne pas y croire?

-> Rabbi Yé'hiel Mikhal de Zlotchov explique d'une façon similaire au Ohev Israël :
en réalité, il est certain que Noa'h avait pleinement confiance en la Parole Divine. Seulement, il savait aussi que si les hommes se repentaient de leurs mauvaises pratiques, Hachem n'enverrait pas le déluge. D'autre part, il faut savoir que quand une personne place sa confiance en quelque chose, cela a une force particulière qui favorisera la réalisation de ce dont il place sa confiance.
Selon un adage 'Hassidique : "Pensez bien et tout ira bien". Croire fort, cela attire ce dont on croit. Quand on est confiant que les choses vont bien se passer, cela influe pour que ça se passe bien.

C'est pour cette raison que Noa'h ne croyait pas que le déluge allait venir. En fait, il retira de son coeur toute pensée de confiance dans le déluge, car il ne voulait pas que le déluge puisse être précipité du fait de sa confiance. Si Hachem veut envoyer le déluge du fait des nombreuses fautes, alors Hachem l'enverra et Noa'h n'en avait aucun doute. Seulement, il ne voulait surtout pas prendre le risque que le déluge puisse être quelque peu précipité à cause de sa foi et sa confiance, pour ne pas en être responsable. C'est pourquoi, il décida de ne pas y croire.

En ce qui nous concerne, le fait de placer sa confiance en Hachem et de savoir qu'Il dirige le monde avec bonté et miséricorde, qu'Il sauve et délivre les gens qui ont besoin, cela permet d'attirer encore plus Sa Bonté. Comme le dit le verset : "Celui qui a confiance en Hachem, la Bonté l'entourera" (Téhilim 32,10), et nos Maîtres de commenter : "Et même un racha qui a confiance en Lui".

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-> Rachi (Noa'h 7,7) écrit : "Même Noa’h faisait partie des gens de peu de foi, croyant sans vraiment croire que le déluge allait se produire, et il n’est entré dans l’arche que lorsque les eaux l’y ont obligé".

-> Rabbi Its’hak de Vork demande : si Noa’h est décrit comme : "Noa'h était un homme tsadik intègre" (תמים צדיק איש - Noa'h 6,9) comment pouvons-nous alors le qualifier de : "gens de peu de foi" (miktané amana - קטני אמנה)?
De plus, le mots : "le tsadik vivra par sa foi [émouna]" (vétsadik béémounato yo'hyé - 'Habakouk 2,4) contredisent cela puisqu’il est appelé un tsadik (צדיק)?

Noa’h croyait que sa génération ferait téchouva et supprimerait ainsi le décret du déluge. Donc, c’est ainsi que nous devrions lire Rachi : מקטני אמנה היה מאמין , Noa’h croyait que même ceux de peu de foi se repentiraient et ne croyait donc pas que le Maboul surviendrait (שיבוא המבול ואינו מאמין) puisque leur téchouva supprimerait le décret.