Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"2 à 2 ils vinrent vers Noa'h dans l'arche" (Noa'h 7,9)

-> Le midrach nous dit que ce verset fait allusion aux jours durant lesquels nous lisons le Hallel en entier, en dehors d'Israël.
Rabbi Shimshon d'Ostropoli explique :
2 (שְׁנַיִם) = les 2 premiers jours de Pessa'h ;
à 2 (שְׁנַיִם) = les 2 jours de Shavouot ;
ils vinrent (baou - בָּאוּ) = mot ayant une valeur de 9 = les 9 jours de Souccot ;
vers Noa'h (él Noa'h - אֶל נֹחַ) = valeur numérique de 89 = la guématria de 'Hanoucca (חנוכה).
[Likouté Bessamim]

Pourquoi l’Arche a-t-elle été construite en 120 ans?

+ Pourquoi l'Arche a-t-elle été construite en 120 ans?

"Hachem dit à Noa’h : Fais-toi une Arche" (Béréchit 6,14)

-> Rachi commente : "Hachem dispose pourtant de beaucoup de moyens de mettre à l’abri et de sauver. Pourquoi alors avoir imposé à Noa'h la dure besogne de construire une arche? C’est pour que ses contemporains le voient occupé à cette construction pendant 120 ans et lui demandent : ‘Que fais-tu là?’. Et pour qu’il leur réponde : 'Hachem va envoyer un Déluge sur le monde!'. Peut-être feront-ils téchouva!"

=> La construction de l’Arche a duré 120 ans. Pourquoi Noa’h a-t-il mis autant de temps pour la construire? Ne devait-il pas se hâter de l’ériger, comme l’exige l’accomplissement des Mitsvot? Construire rapidement l’Arche (à l’aide d’une multitude d’ouvriers) et l’exposer aux yeux de tous, n’aurait-il pas suffit à réveiller sa génération à la téchouva?

-> Noa’h reçut 2 Commandements dans la construction de l’Arche : celui de sauver (lui-même, sa famille et une partie des animaux) et celui de réveiller sa génération à la téchouva.
Pour accomplir au mieux le second Commandement, il fallait que seul Noa’h construise l’Arche (d’où le fait d’avoir mis autant de temps) afin que l’étonnement des gens soit grand et qu’il puisse, lui-même, accomplir l’obligation de les réveiller à la téchouva.
[Likouté Si’hot 15]

=> Mais, pourquoi cette durée de 120 ans?

-> Il est écrit dans la Torah : "Hachem dit : "Mon esprit n’animera plus les hommes pendant une longue durée, car il n’est constitué que de chair (béchagam ou bassar - בְּשַׁגַּם הוּא בָשָׂר). Leurs jours seront réduits à 120 ans."" (Béréchit 6,3).
Rachi commente : "Je retiendrai Ma colère pendant 120 ans, et s’ils ne se repentent pas, J’amènerai sur eux le Déluge".
Mais pourquoi précisément "120 ans"?

-> La guémara ('Houlin 139b) pose la question : "Où trouvons-nous l’allusion à Moché dans la Torah (le Séfer Béréchit)"? C’est, dit-elle, dans le mot : בְּשַׁגַּם (béchagam), qui a la même valeur numérique que משֶֹׁה Moché (345) (voir Rachi). [Moché, être essentiellement spirituel, était aussi [béchagam] un être de chair).
C’est des "120 ans" de la vie de Moché dont il est fait aussi allusion, comme il dit : "Moché était âgé de 120 ans lorsqu’il mourut" (Vézot haBéra'ha 34,7).
Nous comprenons ainsi que les "120 ans" de la construction de l’Arche sont reliés aux "120 ans" de la vie de Moché.

Le Arizal (Chaar HaPessoukim) nous éclaire sur cette relation : Dans la Haftara que nous lisons le Shabbath Noa’h, le Prophète appelle le Déluge : "eaux de Noa’h" (mé Noa’h - מֵי נֹחַ)" (voir Yéchayahou 54,9).
Ceci pour nous dire que Noa’h était en partie responsable du Déluge car il n’avait pas prié pour sa génération. Aussi, pour réparer cette défaillance, Noa’h est-il revenu en Guilgoul (réincarnation) dans Moché Rabbénou. En effet, nous voyons qu’après la faute du Veau d’Or, Moché pria de toute son âme pour sauver le peuple juif.
Ainsi, alla-t-il jusqu’à dire à Hachem (s’il n’obtenait pas gain de cause) : "Efface-moi (m'héni - מְחֵנִי) s’Il te plait de Ton Livre" (Ki Tissa 32,32). Et le Arizal de remarquer que les lettres de מְחֵנִי (mé'héni) sont formées des mêmes lettres que : מֵי נֹחַ (Mé Noa’h - "les eaux de Noa’h").

Le midrach (Béréchit rabba 1,4) enseigne que le monde et ce qu’il renferme n’ont été crées que par le mérite de Moché, comme il est dit : "Il a vu les prémices (Réchit - רֵאשִׁית), là est sa part, réservée par le législateur (Moché)" (Vézot haBéra'ha 33,21).
Ainsi, Moché Rabbénou incarne la "Térouma" (le Réchit) du monde, dont la mesure moyenne est un cinquantième. Le monde ayant été créé pour 6000 ans (le 7e millénaire, considéré comme le Shabbath, étant propre à D.) [voir guémara Sanhédrin 97b], nous comprenons que Moché vécut 120 ans (un cinquantième de six mille ans).
Hachem accorda donc à la génération de Noa’h ce temps de "Térouma" du monde pour tenter une dernière fois d’épargner la vie sur terre.
[d'après le feuillet de la communauté Sarcelles - Noa'h 5783]

Être impacté par son environnement

+ Être impacté par son environnement (paracha Noa'h) :

-> Le Rambam (Hilkhot Déot 6,1) enseigne :
"Il est naturel que le caractère et les actions d'une personne soient influencés par ses amis, ses collègues, et qu'il suive la conduite de la société dans laquelle il vit"

-> Rabbi Yaakov Galinsky de commenter :
"De même qu'une personne perd du poids si elle s'affame, et qu'elle se sent fatiguée si elle ne dort pas suffisamment, on est tous naturellement influencé par l'entourage qui nous entoure".

=> Il ne faut pas penser que nous sommes plus intelligents que les autres, que nous arriverons à rester indemnes, car c'est une loi de la nature.
De même, que nous avons tous besoin de dormir, de même, nous sommes tous influencés par notre environnement.

 

D'ailleurs, il est intéressant de noter que même les anges sont influencés par le milieu dont lequel ils évoluent.

En voici quelques exemples :
1°/ Le midrach (Pirké déRabbi Eliezer - chap.22) rapporte que les anges ont été mis dans le monde à l'époque de Caïn, et ils ont tellement été attirés par la matérialité, qu'ils en sont venus à commettre les pires abominations.

2°/ Le rav Yaakov Galinsky enseigne que les anges qui sont venus détruire la ville de Sodome, ont développé un certain niveau de matérialité.
En effet, ils ont dit : "nous sommes sur le point de détruire ce lieu" (Béréchit 19,13), comme si c'était, par eux-même, qu'ils possédaient le pouvoir de détruire.

En punition, ils ont été chassés de la présence divine pendant une durée de 138 ans (midrach Béréchit 50,9).

3°/ Au moment de la sortie d'Egypte, il est écrit : "Je traverserai le pays d'Egypte cette nuit-là" (Chémot 12,12).
Nos Sages déduisent que D. a Lui-même frappé les premiers-nés, sans envoyer un ange ou un émissaire pour le faire.

Le Zohar (I,117a) explique que l'impureté de l'Egypte était tellement forte, que même les anges pourraient en être impactés s'ils venaient à y entrer, et c'est pour cela que D. Lui-même devait passer en Egypte afin d'y amener la dernière plaie.

 

D. attend que nous évitions, autant que possible, de se mettre dans des situations de risques spirituels.

Par exemple, nos Sages (guémara Baba Batra 57b) disent que si une personne prend un chemin connu pour ses mauvaises visions, alors qu'il aurait pu prendre un autre chemin, même s'il ferme ses yeux, il est considéré comme un racha.

Il existe un principe : Si une personne, d'elle-même, choisit de se mettre dans une épreuve spirituelle, au-delà de jouer avec le feu, elle est assurée de ne pas avoir d'aide divine.

=> Il est vital de se construire une Arche (un cocon selon les valeurs de notre Torah), afin de survivre à la tempête ambiante, et rester au top!

 

-> "La yéchiva est comme l'arche de Noa'h" (le Steïpler)

-> Les conditions dans l'arche n'étaient pas très confortables.
En effet, dans un espace restreint, il y avait Noa'h et sa famille, tous les animaux purs du monde par couple, la nourriture de tous pour 1 an, une nécessité de les nourrir à toute heure de la journée, la gestion des déchets, ...

Et en plus : "l'arche s'est presque brisée, et tout le monde à l'intérieur est devenu inquiet et terrifié pensant qu'ils allaient mourir" (Séfer haYachar).

Pourtant ... c'est les seuls qui ont survécu au déluge, et qui ont finalement repeuplé le monde entier.

=> b"h, Choisissons la vie, construisons et vivons dans notre arche sainte, à l'image de Noa'h ...

"Hachem dit : Voici, ils sont un peuple avec une langue pour tous et c'est cela qu'ils commencent à faire! Et maintenant, tout ce qu'ils projettent de faire, ne doit-on pas les en empêcher?" (Noa'h 11,6)

-> Le Sforno explique que si on les avait laissés continuer alors :
"Rien ne les empêchera de réaliser leur projet et toute l'humanité rendra un culte à la divinité qu'ils auront choisie.
Personne n'aura plus le loisir de connaître le Créateur et de comprendre qu'Il a formé tout ce qu'il existe".

-> Le 'Hafets 'Haïm de commenter :
"Vois à quel point l'union fait la force!
Comme ils constituaient un seul peuple et parlaient la même langue, rien ne faisait obstacle à la réalisation de leur projet païen.

Réciproquement, si le peuple juif était uni dans une même volonté de servir D., il pourrait atteindre des sommets spirituels insoupçonnés."

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-> "Tant que les humains dans le monde sont un seul peuple et un seul coeur, même s'ils se révoltent contre D., le jugement du Ciel ne peut s'appliquer à eux.
Mais dès qu'ils se divisèrent, Hachem les dispersa."

[le Zohar]

Source (b"h) : issu du Séfer 'Hafets 'Haïm al aTorah

"Allons, bâtissons-nous une cité et une tour ayant son sommet au ciel, et faisons-nous un nom, de peur que nous soyons dispersés sur la surface de toute la terre." (Noa'h 11,4)

Le récit de la Tour de Babel se situe en 1996 de la Création, soit 340 années après le déluge.
Noa'h et ses enfants étaient encore vivants à l'époque, et Avraham, âgé de 48 ans, avait déjà reconnu son Créateur (Séder Olam).
Toutes les familles-nations étaient concentrées dans une région correspondant à l'Irak actuelle (Babel), et parlaient toutes la même langue, la langue sacrée (Rachi), celle avec laquelle le monde a été créé (Mizra'hi).

Nous allons voir en résumé l'explication du Rav Yonatan Eibshutz (Tiféret Yonatan, paraha Noa'h) sur la construction de cette Tour.
[pour avoir plus de détails, il faut se rapprocher du texte original du rav]

A l'époque, les personnes pensaient avoir la solution parfaite afin d'éviter un nouveau déluge mondial : quitter tout simplement la planète terre.
Le véritable but des constructeurs de la Tour était ainsi d'atteindre la lune, afin d'y vivre, car étant pour eux un lieu clairement à l'abri d'un potentiel déluge.

Il est clair que la Tour n'était pas la finalité de leur objectif, mais plutôt un moyen permettant d'accéder à la lune.

L'idée était de fabriquer une embarcation avec des voiles, positionnées de telle sorte qu'elles puissent capter les courants d'air thermiques ascendants, la propulsant vers le ciel.

Le problème jusque là était l'inévitable pression atmosphérique terrestre, qui attire l'embarcation vers le sol.
Le plan de cette génération était de contourner ces conditions atmosphériques en lançant leur embarcation depuis une hauteur à laquelle la densité de l'air est considérablement plus faible.

C'est toute l'idée de la Tour de Babel : créer une structure dont le sommet possède un air plus fin, qui ne viendra pas en opposition à l'ascension du vaisseau.

=> Selon rav Yonatan, la Tour devait servir de rampe de lancement vers la lune, pour ses astronautes en herbe.

Nos Sages appellent ces personnes des "rebelles contre Hachem".
En effet, la solution la plus simple pour éviter une future punition est de suivre la volonté de D.
Mais, souhaitant agir à leur convenance sans risquer de déluge, ils ont préféré mettre en place une stratégie, très farfelue (aller habiter sur la lune!).

Aussi ridicule que cela puisse paraître, il existe aussi des personnes de nos jours qui suivent leur exemple.

Conscient qu'une soumission totale à D. vient en opposition avec la réalisation débridée de leurs caprices et désirs, ces personnes cherchent à éviter de reconnaître le Maître de l'univers à tout prix, même s'il faut se mentir à soi-même et à autrui, en utilisant les pires bobards.

On ne recherche alors plus la vérité, mais des justifications à nos déviances.

N'oublions pas :
-> Béréchit = au commencement et à chaque instant, D. permet à toute chose d'exister (seul Lui est qualifié d'éternel) ;

-> l'homme le plus sage de toute l'histoire (le roi Salomon) a dit : "La conclusion de tout le discours, écoutons-la: "Crains Dieu et observe ses commandements; car c'est là tout l'homme." (Kohélet 12,14).

b"h, Tâchons de vivre avec cet héritage, cette façon de voir la vie, qui est toute notre force et toute notre grandeur!!

"Tu feras un éclairage à l'arche" (Noa'h 6,16)

Quelle est la nature de cet éclairage?

Le midrach rabba (chap.31) propose une réponse :
-> Selon Rabbi Aba ben Kahana, c'est une fenêtre.
-> Selon Rabbi Lévi, c'est une perle.

Rabbi Pin'has, au nom de Rabbi Lévi dit que pendant les 12 mois où Noa'h a résidé dans l'arche, il n'avait besoin ni de la lumière du soleil pendant la journée, ni de celle de la lune pendant la nuit, mais il avait une perle, et il la suspendait.

Lorsqu'elle était foncée, il savait qu'il faisait jour.
Lorsqu'elle était brillante, il savait qu'il faisait nuit.

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-> Le Méam Loez (Noa'h 6,16) enseigne :
Hachem dit à Noa'h : "Descend vers la rivière de Pi'hon (qui est l'un des 4 fleuves du Gan Eden), et là tu trouveras une pierre lumineuse. Place-la dans l'Arche et elle l'éclairera."
Cette précaution était nécessaire car durant les 12 mois du Déluge, le soleil ne brilla pas et le monde resta plongé dans les ténèbres.
D. ordonna donc à Noa'h de suspendre cette pierre au milieu de l'Arche et d'installer des miroirs permettant de réfléchir sa lumière sur les 3 ponts. Il n'avait alors pas besoin de la transporter pour s'occuper des animaux.

Lorsque cette pierre brillait, Noa'h savait que la nuit était tombée. Lorsque sa luminosité diminuait, il comprenait que le jour s'était levé, car la lumière du soleil atténue la brillance des objets.
[selon cette interprétation, "tsohar" (éclairage) = se rapporte à cette pierre]

Une autre opinion affirme que le soleil brilla pendant le Déluge, et que ce "tsohar" (éclairage) est effectivement une fenêtre. Cette dernière était faite d'un verre épais et solide permettant à la lumière de pénétrer, sans pour autant être endommagée par les fortes pluies.
Grâce à cette fenêtre, les occupants de l'Arche distinguait le jour et la nuit ... placée à son sommet, elle pouvait éclairer toute l'Arche.

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-> Selon la guémara (Yérouchalmi Pessa'him 1,1), il y avait en plus de la pierre principale fixée sur le toit de l'Arche, d'autres pierres pour éclairer l'Arche, placées dans différentes parties.
[Noa'h avait besoin de savoir si on était le jour ou la nuit, car certains animaux doivent être nourris de jour et d'autres de nuit]

-> Selon le Tiférét Yonathan (Noa'h 8,22), les luminaires sont restés immobiles de sortes que la moitié du globe terrestre demeurait dans l'ombre tandis que la terre d'Israël et les régions environnantes étaient éclairés.
Noa'h, qui n'était pas très éloigné du pays d'Israël a pu profiter de cette clarté.

-> Selon les Tossefot, bien que les luminaires (soleil, lune) n'aient pas éclairé la terre durant le Déluge, cela ne concernait pas l'Arche. Pour Noa'h, les constellations sont restées visibles et elles lui servaient à déterminer le jour et la nuit.

-> Selon le Ibn Ezra, Noa'h avait par prophétie la notion du temps qui passait.

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Rabbi Yaïr 'Haïm Bacharach (un des grands rabbins du 17e siècle) dit à propos de ce midrach qu'il en va de même d'un homme riche :

-> Si les perles (son argent) lui semblent foncées et qu'il n'en perçoit pas la valeur, cela veut dire qu'il fait jour, qu'il voit la vérité et qu'il va sur le droit chemin.
[la richesse n'est pas une fin en soi, ce n'est qu'un outil parmi d'autres permettant d'accomplir l'essentiel : faire la volonté de D.]

-> Mais si ses perles sont brillantes à ses yeux, cela veut dire qu'il fait nuit, qu'il cherche dans l'ombre et qu'il a perdu son chemin dans la vie.

[Puisqu'on n'est jamais rassasié en richesse, on sera perpétuellement en situation de manque, en mettant toutes ses forces dans cette poursuite, délaissant notre véritable mission dans ce monde.]

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-> Dans le langage de la michna, le mot : "Téva" (Arche) signifie également : une parole, un mot.
C'est le sens de la phrase : "Tu feras une fenêtre à la Téva" = fais de la lumière pour chaque parole de la Torah, que chaque mot de la Torah et de prière qui sort de ta bouche éclaire.
[lorsque l'on prie/étudie avec joie, concentration, ... l'impact est démultiplié!]

-> On raconte qu'un jour, on montra du Ciel au Arizal, qu'il y avait une personne dans telle ville qui avait mieux prié que lui pendant les jours de fête de Tichri.
Le Arizal alla trouver cette personne qui lui expliqua :
"Rabbi! Je ne connais même pas tout l'alphabet, mais seulement jusqu'au youd.
Quand je suis arrivé à la synagogue et que j'ai vu tout le monde prier avec concentration, mon cœur s'est brisé en moi, et j'ai dit : "Aleph, beit, guimel, dalét, hé, vav, zaïn, 'hét, tét, youd. Maître du monde, fais de cela des mots, unis-les et de toutes mes forces, et j'ai recommencé."

=> Les paroles de ce juif avaient fait plus dans le Ciel que toutes les prières du Arizal!
[on voit d'ici la puissance du fait d'ouvrir une fenêtre dans notre cœur, de faire une ouverture dans notre Téva personnelle (moi je!) par le fait de ressentir intérieurement notre dépendance totale en Hachem!]

"D. dit à Noa'h : Ceci [l'arc-en-ciel] est le signe de l'alliance que J'ai établie entre Moi et toute chair se trouvant sur la terre" (Noa'h 9,17)

-> Le Sforno de commenter : "Quand tu le vois, il doit te rappeler le Déluge et tu dois t'efforcer d'exhorter tes semblables au repentir"

L'arc-en-ciel est un signe de réprimande de D. à notre égard, afin que l'on améliore nos actions.
Alors, pourquoi a-t-il des couleurs aussi variées et belles?
N'aurait-il pas été plus logique qu'il soit tout noir?

On apprend de là que même s'il peut être nécessaire de faire une réprimande, elle doit être faite avec plein d'amour, d'une façon douce, et non avec de la colère, un sentiment de déception, ...

Ainsi, D. nous demande de nous repentir en utilisant les belles couleurs de l'arc-en-ciel, et non par le feu et le souffre.

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-> Hachem dit dans la paracha Noa'h : "Rappelez-vous quand Je suis "en colère" contre vous, un arc-en-ciel apparait dans le ciel".
Hachem aurait pu faire apparaitre un arc-en-ciel tout noir et bien flippant mais Il a pourtant choisi de le faire en couleur et splendide esthétiquement. Pour t'apprendre une chose : même quand tu fais un reproches ou tu t'énerves sur quelqu'un, fais ça de la plus belle façon possible.
[rapporté sur FB par Binyamin Benhamou]

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-> Le Sforno explique que lorsque les personnes vertueuses voient l’arc-en-ciel, elles sont motivées à prier et à se repentir. Ils font tout pour apaiser la colère divine.

Rav Yissa'har Frand explique : "Hachem prodigue au monde un bienfait exceptionnel. Il envoie à l’humanité un message indiquant Sa colère. Hachem n’a pas besoin de rappel, c’est nous qui en avons besoin. En voyant un arc-en-ciel, nous sommes supposés comprendre qu’Hachem est courroucé, au point que sans cette fameuse promesse, Il aurait à nouveau détruit le monde. C’est pourquoi nous devons nous hâter de nous repentir".

[c'est comme si papa Hachem nous disait : par ton comportement, par tes fautes, tu as fais que le monde soit obscure. S'il te plaît, Mon fils adoré, fait téchouva et rend toutes ses couleurs, toute sa magnificence à Ma Création!
(si le monde semble si noir, si rempli de mauvaises choses, c'est à cause de nos mauvaises actions. Alors faisons téchouva, et rendons-lui toutes ses couleurs!)]

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-> Pourquoi Hachem a créé l’arc-en-ciel si joli s’il ne faut pas le regarder pour jouir de sa beauté? Pourquoi n’a-t-il une apparence effrayante, ou au moins neutre?
Bien que l’arc-en-ciel soit une preuve de la Midat Hadin d’Hachem (Son attribut de justice), sa grâce indique que même la sévérité de D. provient de Son amour à notre égard. L’arc-en-ciel nous rappelle donc que par amour envers Son peuple, Hachem souhaite qu’il se repente et qu’il se rapproche de Lui.
[rav Yéhonathan Gefen]

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-> Le Ramban rapporte la guémara (Haguiga 16a) affirmant qu’il ne convient pas de regarder fixement un arc-en-ciel et celui qui agit de la sorte mériterait d’être éradiqué du monde.
=> Qu’y a-t-il de mal à observer un arc-en-ciel? N’est-ce pas effectivement un magnifique phénomène de la nature? De plus, dans le Vidouï du Rav Amram Gaon, l’une des fautes sur lesquelles il faut faire téchouva et réciter le Vidouï (avouer ses fautes) est celle d’avoir "observé l’arc-en-ciel". Quel problème y a-t-il à le faire?
[La guémara explique que cela ressemble au fait de regarder la Présence Divine (chékhina)]

-> Rav Sim’ha Zissel explique que notre réaction naturelle, en voyant un arc-en-ciel, est de trouver cela joli. On en admire les couleurs, la forme, les effets, ...
Or, comme le souligne le Rav Yissa'har Frand : "Analysons cette audace! D. est furieux. Il place un arc dans le ciel pour nous véhiculer un message que nous devons prendre très au sérieux, pour que nous fassions téchouva et que nous implorions Sa miséricorde. Mais comment réagissons-nous? En disant : "Oh ! C’est beau !" Quelle insolence!"

Rav Sim’ha Zissel compare cette situation à un père qui est en colère contre son enfant et lève sa main pour le frapper (à notre génération il faut éviter autant que possible de frapper un enfant).
Le père est furieux et son mécontentement envers l’enfant est manifeste. Ce dernier le regarde et est amusé par l’expression du visage du parent. Une telle réaction énervera le père davantage. Notre admiration et notre plaisir à regarder la beauté de l’arc-en-ciel ressemblent à la réaction de cet enfant.

Toutefois, Rav Sim’ha Zissel exprime son désaccord avec un commentaire du Michna Béroura (Siman 229,1), estimant que celui qui voit un arc-en-ciel ne doit pas raconter ceci à son prochain, car ce serait considéré comme lui annoncer une mauvaise nouvelle : la colère d’Hachem à notre égard.
Rav Sim’ha Zissel ne comprend pas la logique de ce raisonnement : si quelqu’un voit un arc-en-ciel, cela doit l’inciter à se repentir et à entrainer d’autres personnes à en faire de même.
Au contraire, il faut avertir le plus de gens possible, pour qu’eux aussi fassent téchouva.

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-> "Mon arc, je l'ai donné dans le nuage. Il sera signe d'alliance entre moi et entre la terre" (Noa'h 39,13)

-> Après le déluge, Hachm jura qu'Il n'amènerait plus de déluge sur le monde et Il caractérisa le signe de cette alliance par l'arc-en-ciel. Hachem jura (Noa'h 9,15) : "Je me souviendrai de mon alliance entre Moi et entre vous".
La guémara enseigne que l’apparition de l'arc-en-ciel témoigne d’une grande accusation dans le ciel. Sa présence a pour but de réveiller l’homme au repentir, en lui rappelant la promesse d’Hachem de ne plus détruire le monde malgré le mauvais comportement de ses habitants.
Mais pourquoi Hachem a t’IL précisément choisit ce signe de l'arc-en-ciel comme témoignage?

En principe, lorsqu’un homme tire une flèche avec un arc, la partie arrondie de l’arc se trouve dans le sens de la trajectoire de la flèche. Or lorsque l'arc-en-ciel apparaît dans le ciel, sa position indique une trajectoire de flèche partant de la terre vers le ciel!
En fait, Hachem signifie par là au peuple juif et à l’humanité toute entière que cette ‘flèche’ (la destruction du monde) qu’IL serai en droit d’envoyer vers le monde, retournera finalement au ciel du fait de Sa promesse faite à Noa’h et ses fils.
Par ailleurs, il est remarquable que l’arc-en-ciel commence par la couleur rouge (la plus haute) qui symbolise en kabbala la rigueur pour redescendre jusqu’au violet qui symbolise la bonté.
Hachem disant par là au monde que lorsque l’attribut de rigueur pèse sur le monde, IL annule cette rigueur et la transforme en bonté.
[d'après un dvar Torah du rav Zamir Cohen]

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-> Lorsqu’il apparaît, nous le regardons sans nous y attarder (Choul‘han ‘Aroukh) pour pouvoir prononcer la bénédiction de circonstance, tout en évitant de le montrer aux autres (‘Hayé Adam).

La bénédiction est : Barou'h ata Hachem élokénou, mélé'h aolam, zo'hér abérit vénééman bivrito, vékayam bémaamaro.
[Ora'h 'Haïm 229,1]

-> Durant les générations du roi 'Hizkiya et de Rabbi Chimon bar Yo‘haï, aucun arc-en-ciel n’a été vu, car elles n'en avaient pas besoin.

"Entrez ... dans l'Arche (téva)" (Noa'h 7,1)

Le commentaire du Baal Chem Tov sur ce verset est bien connu : l'âme descend dans ce monde, et une personne se préoccupe des nécessités de la vie, subvenant aux besoins de sa famille par le travail de ses mains. Elle se laisse envahir par le travail et les soucis de gagner sa vie, et c'est alors qu'elle peut se noyer.
Le meilleur conseil est d' "entrer dans la téva (un mot)" = Attachez-vous aux mots des prières que vous récitez et de la Torah que vous étudiez. Le mérite de cet attachement (dvékout) aux mots saints de la prière et de la Torah, dit le Baal Shem Tov, "vous, votre femme et vos enfants" seront assistés par D. dans tous leurs besoins.

Selon le Baal Shem Tov, l'attachement aux mots de la prière et de la Torah est l'un des meilleurs moyens d'atteindre les niveaux spirituels les plus élevés.
Le Baal Chem Tov dit : "L'attachement (dvékout) est la clé qui ouvre toutes les serrures."
Et ce [conseil] de s'attacher aux mots de la prière et de la Torah, s'applique à tout le monde. En effet, chaque juif, même le plus commun d'entre eux, peut faire l'expérience d'une dvékout le plus élevé.

Le Baal Chem Tov a enseigné que la foi simple et sincère avec laquelle un homme ou une femme juif ordinaire récite les Téhilim est le plus haut niveau de dvékout.
L'âme est la même pour tous. Cependant, pour les personnes éduquées et les érudits de la Torah, la dvékout ouvre les portes de la perception de la Torah.
Pour les gens ordinaires qui ne peuvent pas étudier, cela ne s'applique pas. Mais la dvékout sur les mots sacrés de la prière éveille la miséricorde Divine et apporte la délivrance à celui qui les récite.
En cela, l'homme et la femme juifs ordinaires sont égaux au plus grand sage de la Torah.
[lettre du Rabbi Yossef Its'hak de Loubavitch - citée dans Keter Chem Tov, Hossafot - Noa'h, 10]

"De même que Noa'h est entré dans la téva afin d'échapper au déluge, une personne doit entrer dans des mots sacrés afin d'échapper à des moments difficiles."

[Rabbi Na'hman - Likouté Moharan I,38,3]
[le mot téva veut dire : une "arche", mais aussi : "mot"]

-> "Nos Sages nous enseignent que le déluge n'est pas entré en Israël (guémara Zéva'him 113b).
Comment sont alors morts les mauvaises personnes y habitant?
La guémara répond qu'ils sont morts par l'air."

[Likouté Halakhot VIII,164a]
["Tout ce qui était animé du souffle de la vie ... expira" - Noa'h 7,22]

-> "La branche d'olivier fait référence à l'huile qui va être allumée dans la Ménorah du Temple.
Cette lumière va être capable d'illuminer même l'obscurité de la vie."

[Likouté Halakhot I,262-132a]

-> "A quoi les enfants d'Israël sont ils comparés ? A un olivier : de même que cet arbre ne perd jamais ses feuilles, Israël ne disparaîtra jamais !"

[guémara Mena'hot 53b]

"Alors on commença d'invoquer le nom de D." (Noa'h 4,26)

-> Rachi : "On donnait aux hommes et aux plantes des noms de D., en leur rendant un culte idolâtre et en les désignant comme des dieux."
[la génération d'Enoch a introduit l’idolâtrie qui allait devenir le fléau de l'humanité durant des millénaires.]

-> Le Rambam (Hilkhot Avodat Ko'havim 1,1-2) explique que les hommes ont commis la grave erreur de penser que, puisque D. a créé les corps célestes (ex: le soleil) qui sont Ses ministres et accomplissent Sa volonté, il convenait de les honorer, tout comme on honore les ministres d'un souverain.
Cette idéologie s'est peu à peu propagée en se corrompant de plus en plus, au point que les adorateurs ont oublié D. et pensé que les images qu'ils choisissaient d'adorer avaient été dotées de tous les pouvoirs.

-> "Quiconque est attentif à observer Shabbath dans tous les détails, même s’il s’est adonné à l’idolâtrie comme à l’époque d’Enoch, on lui pardonne toutes ses fautes"
[guémara 118b]

-> "Shabbath représente le nom de D."
[Zohar II,88b]

-> Rabbi Na'hman (Likouté Halakhot III,9a) vient commenter cette idée en disant :
"Une personne qui ne garde pas le Shabbath, souille le nom de D., ce qui équivaut à de l’idolâtrie.
Mais, une personne qui observe le Shabbath, honore le nom de D., et cet honneur, révélateur de D., a le pouvoir de pardonner toutes les fautes, même si cette personne a servi des idoles."