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"Lorsque la communauté est dans la détresse, on ne doit pas penser : Je vais aller chez moi, manger et boire et tout ira bien pour moi. Au contraire, on doit souffrir avec la communauté, comme Moché notre maître ainsi qu'il est dit : "Les mains de Moché étaient pesantes, et ils prirent une pierre et la posèrent sous lui et il s'assit sur elle" (Béchala'h 17,12).
Moché ne disposait-il pas d'un coussin sur lequel s'asseoir?
Effectivement, mais il disait : Puisque la communauté d'Israël est dans la souffrance, je suis dans la souffrance avec elle.
Quiconque se conduit de la sorte mérite de voir la communauté délivrée."

[guémara Taanit 14a   -> Béchala'h 17,12]

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+ "D. dit à Moché : Que cries-tu vers Moi : Parle aux enfants d'Israël et qu'ils partent"  (Béchala'h 14,15)

Pourquoi Moché a-t-il crié vers D.?
Ne savait-il pas que D. tiendrait sa promesse et serait l'artisan de la perte des Égyptiens?

A cela, le Sfat Emet répond :
L'amour de Moché pour Israël était tellement fort qu'il perdit patience en voyant le peuple souffrir et ne put retenir l'émotion qui serrait son cœur.

"Ils campèrent à Réfidim où il n'y avait point d'eau à boire pour le peuple" (Béchala'h 17,1).

-> Là-bas, il n'y avait pas d'eau à boire.
Nos Sages (Béra'hot 5) enseignent que le mot "Réfidim" (même étymologie que "rifayon" - relâchement) transmet que les Bné Israël ont eu un relâchement dans leur attachement à la Torah. C'est à cela que fait allusion le verset disant qu'ils ont campé à Réfidim.

La Torah est comparée à l'eau (guémara Taanit 7). Selon le Ohr ha'Haïm, c'est pour cette raison que Hachem les a privés d'eau dans cette étape (Réfidim), selon le mesure pour mesure.

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Alors, pressé par la soif, le peuple murmura contre Moché et dit : "Pourquoi nous as-tu fait sortir de l'Égypte, pour faire mourir de soif moi, mes enfants et mes troupeaux?"
Moché se plaignit à D., en disant : "Que ferai-je pour ce peuple? Peu s'en faut qu'ils ne me lapident". (Béchala'h 17,3-4)

-> Le peuple a été assoiffé là-bas :
Il est étonnant et il serait important de comprendre pourquoi D. les a mis à l'épreuve et les a assoiffés à un tel point. Et en plus, l'étonnement sur Moché est encore plus grand, car au lieu de s'investir dans la prière, supplications, il dit à D. "si je ne leur donne pas de l'eau à boire, ils vont me lapider".
=> C'est comme s'il n'était pas concerné ou inquiet de leur soif. Il semble que Hachem les ait éprouvés ainsi afin de les éduquer à toujours porter leurs yeux vers Hachem et le prier. C'est en effet un grand principe de foi et de perfection de son âme.

C'est pourquoi la Torah relève, qu'au lieu de le supplier, ils se sont disputés avec Lui et lorsque la soif s'est fait ressentir encore plus fortement, ils se sont disputés avec Moché.
La Torah témoigne qu'ils "ont mis D. à l'épreuve" (ils L'ont offensé) en disant : est-ce que D. est parmi nous?

On peut apprendre de là, qu'ils ont réfuté la présence divine et c'est pour cela qu'ils n'ont pas prié. Mais, Lui, le Maître du monde faisait tout pour leur inculquer le sens de la prière (mais, eux, ne l'ont pas compris).
Moché l'avait compris et c'est pour cela qu'il n'a pas prié lui-même et attendait ce que D. espérait d'eux : "leur prière". Lorsqu'il a vu que leur souffrance grandissait et qu'ils ne priaient toujours pas, il s'adressa à D. et lui dit « que dois-je faire à ce peuple ? »

On apprend de là que Moché savait que la délivrance qu'ils attendaient viendra grâce à la prière des enfants d'Israël uniquement. Sinon il aurait prié lui-même comme il l'avait fait au moment de l'ouverture de la mer Rouge. Et quand bien même il n'aurait pas été répondu de suite, il aurait intensifié sa prière jusqu'à ce que D. lui réponde.

Moché argumente et dit à D. encore un peu et ils me lynchent ! Si Tu les fais souffrir plus encore, ils vont me lapider. Si après les avoir fait souffrir, ils comprennent et prient en pleurant à chaudes larmes et que la volonté de D. est réalisée, tant mieux; mais en attendant ils sont sur le point de me lapider. Cela est un argument très valable.

Je voudrais faire la remarque suivante : comment un peuple choisi par D., qui a vu de leurs yeux des choses merveilleuses, des miracles, a-t-il pu se tromper et ne pas penser à se tourner vers D. et à le supplier?
Connaissant la valeur de la prière et ce qu'il en découle, les enfants d'Israël sont sortis d'Égypte car D. a entendu leurs cris (Chemot 2-24), qu'ils ont poussés lorsqu'ils étaient esclaves en Égypte.

Il faut dire qu'ils pensaient : que tout le temps que D. est parmi eux, ils n'ont pas besoin de prier, sinon c'est comme s'ils étaient livrés à eux-mêmes. Sinon cela veut dire que D. les a abandonnés et c'est pour cela qu'ils ont dit est-ce que D. est parmi nous?
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

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-> Amalek est survenu et attaqua Israël à Refidim (Béchala'h 17,8)

Amalek est survenu : du fait qu'ils ont été paresseux dans l'étude de la Torah qui est comparée à l'eau et au feu (voir guémara Taanit 7) et qu'ils ne s'occupaient pas de cette "guerre de Torah" ils ont été punis de soif, et aussi par le feu. C'est la guerre d'Amalek contre eux.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

-> Moché dit à Yéochoua : "Choisis des hommes et va livrer bataille à Amalek; demain, je me tiendrai au sommet de cette colline, la verge divine à la main. (Béchala'h 17,9)

Moché dit à Yéhochoua : Moché ayant compris la source de cette épreuve, dit que ne peuvent sortir combattre Amalek qu'uniquement des hommes comme Yéhochoua sur lequel la Torah témoigne et dit"il n'a jamais quitté la tente" de l'étude de Torah et ainsi ils le vaincront.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

"Qui est comme Toi parmi les forts, Hachem" (Chémot - Béchala'h 15,11)

Nos Sages (guémara Guittin 56b) ont interprété ce verset par : "Qui est comme Toi parmi les muets"

=> Il entend les insultes et se tait, là réside Sa force!

[Tâchons de se comporter avec autrui, à l'image de D., qui malgré le fait que nous l'insultons par notre comportement, nous accorde toujours la vie et agis envers nous avec plein de miséricorde ...]

"Même les fœtus dans le ventre de leur mère ont entonné le cantique  [pendant la traversée] de la mer Rouge."

[guémara Béra'hot 50a]

Rabbi Shraga Feivel Mendelowitz commente qu'à la mer Rouge, les juifs ont atteint le niveau le plus élevé possible, au point où leur chant de louange en remerciement à Hachem ne passait pas uniquement pas leurs lèvres.
En effet, ce chant a atteint la plus grande intériorité de leur âme, et c'est pour cela que leurs sentiments profonds et forts en sont même venus à pénétrer leur ventre (l'utérus) et à en inspirer l'enfant qui va naître.

"Il dit : car il y a une main sur le trône d'Hachem, Hachem fait la guerre contre Amalek" (Béchala'h 17,16)

-> Rachi explique que Hachem fit le serment que Son Nom ne serait pas complet et que Son trône ne serait pas entier tant que le nom d'Amalek ne sera pas effacé.
En effet, les lettres ו"ה du Tétragramme (יהוה) sont omises par l'Ecriture et le Nom d'Hachem est mentionné seulement par les deux premières : יה.

-> On peut noter que e terme : גאולה (guéoula - délivrance) est composé des mêmes lettres que : גאל ו"ה (délivrer les lettres ו"ה). C'est-à-dire que dans l'avenir, Hachem délivrera les lettres ו"ה qui se trouvent en exil.

"Ils (les juifs) ne purent boire des eaux de Mara parce qu’elles étaient amères. " (Chémot - Béchala'h - 15,23)

Le Baal Chem Tov disait que le pronom : "elles" ne se rapporte pas en fait aux eaux, mais aux juifs eux-mêmes.

Lorsque je ressens de la colère et du ressentiment envers le monde extérieur, je considère souvent qu’il est injuste.
Les injustices que je perçois dans le monde extérieur n’existent parfois que dans mon esprit et non dans la réalité, parce que je l’appréhende qu’à travers mes perceptions sensorielles, qui sont souvent complètement subjectives et relatives.

Ainsi, pour les bné Israël aigris, même l’eau douce avait un goût d’amertume.

=> Avant de juger sévèrement les autres, nous ferions bien de prendre du recul, de soumettre nos impressions à quelqu’un de plus objectif, …

Combien de fois avons-nous pensé du mal des autres pour découvrir par la suite que nous avions fait erreur ?

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-> "Lorsque les gens se sont plaints qu'il n'y avait pas d'eau douce à Mara, "Hachem montra à Moché un bois, Moché le jeta dans l'eau et l'eau s'adoucit" (Béchala'h 15,25).
Bien que l'écorce du bois était très amère, cela a entraîné un adoucissement de l'eau amère.
Le midrach explique que Hachem utilise ce qui est amer pour adoucir l’amertume. En effet, il en est ainsi de la nature humaine : lorsqu'une personne est déprimée et d'humeur amère, le fait de voir quelqu'un d'autre dans une situation pire que la sienne, va lui permettre de réaliser que sa vie n'est pas aussi mauvaise qu'elle ne le pense.
[Ktav Sofer]

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[quoique nous puissions avoir, la nature humaine est de se focaliser sur ce qu'autrui a et que nous n'avons pas, cela venant réduire à néant l'appréciation de ce que l'on a déjà.
Par exemple, Haman avait une richesse phénoménale, la position sociale la plus haute (après le roi), tout le royaume qui se prosternait à son passage, ... mais cela n'avait aucune valeur à ses yeux car un vieux juif du nom de Mordé'haï refusait de le faire.
En terme de matérialité la Torah veut que l'on tape avec un bâton (vers le bas) pour se réveiller de ce délire, et pour comprendre que nous devons regarder vers les bas, vers ceux qui ont moins que nous, afin de pleinement apprécier ce que l'on a déjà.
Par exemple, va faire un tour dans un hôpital (je suis en bonne santé!), dans un cimetière (je suis en vie!), ...
Par contre en terme de spiritualité, nous devons regarder l'échelon du dessus, pour ne pas s'endormir sur nos lauriers, et toujours tendre vers le meilleur service Divin possible.]

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-> "Elle était amère (mar), c’est pourquoi on nomma ce lieu Mara" (15,23)

Rien n’aurait été plus beau que de nommer cet endroit "Doux" au nom du miracle qui a transformé les eaux amères en eaux douces.
Le Rabbi Shlomo de Tchorkatov explique "qu’on nomma ce lieu Mara" afin d’immortaliser la grandeur de ce miracle : l’eau amère n’a pas été remplacée par une autres eau qui aurait été douce, mais c’est la même eau qui s’est adoucie.
Le but était donc de transmettre aux générations de ne désespérer dans aucune situation, puisque même une chose amère peut devenir douce.

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-> Pourquoi cet endroit fut-il appelé : "Mara" du nom de l'amertume? Pourtant après le grand miracle qui se produisit à leur sujet, il aurait été plus convenable de le dénommer : "douceur" (métouka).

L'Admour de Kozmir explique que lorsque les juifs burent de ces eaux, ils sentirent leur amertume et se rendirent compte qu'elles étaient imbuvables, ils se mirent à crier vers le Ciel en suppliant : "Notre Père qui est dans les Cieux, envoie-nous de l'eau douce pour abreuver un peuple aussi nombreux!"
Dans le même temps, ils imaginèrent les grands miracles que Hachem s'apprêtait certainement à accomplir afin de leur procurer l'eau potable qu'ils demandaient.
Cependant, une seule chose ne leur vinrent pas à l'esprit : que Hachem transforme les eaux amères elles-mêmes en eaux douces et que de ces propres eaux, ils allaient se désaltérer.
[il est écrit : "Car la bonté réside auprès d’Hachem, et auprès de Lui abonde le salut" (Téhilim 130,7), le rav Lefkowitz explique : Hachem possède de nombreux moyens pour sauver Son peuple des épreuves. (on peut facilement en venir à désespérer en ne voyant plus aucun de moyen d'être libéré de nos soucis, mais la réalité est qu'Hachem peut tout, et on a plutôt intérêt à mettre toute notre confiance en Lui. )]

Il en est de même pour chaque épreuve ou souffrance qu'un juif traverse : Hachem est en mesure de la transformer en un instant et de lui montrer ainsi comment elle était elle-même bienfaisante.

-> Nous Sages enseignent que plus nous faisons preuve de bita'hon, que rien ne vient par hasard sans décret d'Hachem, plus nous avons le pouvoir de transformer la Rigueur en Miséricorde, l'amertume en douceur.
[ par exemple : http://todahm.com/2021/01/21/30362 & autres dans la catégorie : confiance en D. de ce site]

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-> Les Bné Israël dans le Cantique de la mer Rouge chantèrent [de joie et de reconnaissance] : "L'ennemi [les égyptiens] s'est dit : je les poursuivrai et je les atteindrai, je me repaitrai de leur butin, je dégainerai mon glaive et je les anéantirai" (Béchala'h 15,9).

=> On peut se demander que vient faire ce verset rappelant l'épreuve qui précéda le miracle au beau milieu de ce cantique entièrement consacré à rendre hommage au prodige qui eut lieu.

Le rav Elimélé'h Biderman rapporte que certains de nos Sages expliquent qu'à cet instant les Bné Israël s'élevèrent à un degré spirituel tel qu'ils prirent conscience que même l'exil et l'amertume étaient un bienfait d'Hachem et ils inclurent dans la louange de la délivrance les menaces de leurs ennemis.
Car en réalité, nul mal ne peut émaner d'Hachem.

[il en sera de même avec nous dans le futur, où nous exploserons de joie en comprenant à quel point ce qu'on a cru être un malheur, une punition, était en réalité une bénédiction, une bonté d'Hachem, qui nous a tant apporté!]

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-> Il est également dit dans le Cantique de la mer Rouge : "Hachem régnera à tout jamais" (Hachem yimlo'h léolam va"d - Béchala'h 15,18)

Ce verset est écrit au futur, et aborde l'époque future de machia'h où Hachem sera pleinement révélé comme Roi sur le monde.
Cependant, Onkelos traduit ce verset au présent : "La royauté d'Hachem est pour toujours" (ה מלכותיה קאם לעלם).

Le rabbi de Kozhnitz explique que les gens pensent souvent que Hachem va être Roi dans le futur.
Actuellement, il apparaît devant nos yeux tellement d'injustices, de malheurs et difficultés, et ce même chez des tsadikim, chez les juifs, ... donc c'est forcément que Hachem n'est pas vraiment Roi.
Cependant, Hachem est pleinement Roi, même maintenant.
La réalité est que rien ne peut se passer sans un décret de Sa part, et tout ce qui arrive est pour le bien.
C'est nous qui n'arrivons pas pour le moment à comprendre les raisons et les objectifs de nos difficultés, humiliation, de la pauvreté, ...
Un jour nous verrons que tout a été pour le bien (nous n'aurons pas pu faire mieux!), et à quel point Hachem était déjà pleinement Roi à tout moment.

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-> Nous récitons, à la fin de la prière Aleinou, le verset suivant : "Hachem sera Roi sur toute la terre. En ce jour-là, Hachem sera Un, et son nom Un" (Zé'harya 14,9).
La guémara (Pessa’him 50a) se demande : "Mais n’est-il pas déjà Un aujourd’hui?

Rabbi A’ha bar ‘Hanina répond : « Le Monde à venir n’est pas comme celui-ci.
Ici-bas, nous disons pour une bonne nouvelle : « Béni est le Bon, qui fait le bien! » (Barou’h atov véamétiv), et pour une mauvaise : « Béni est le Juge de vérité! » (Barou’h dayan aémet).

Tandis que dans le Monde à venir, nous ne dirons plus que : "Béni est le bon, qui fait le bien!""

Nous reconnaîtrons rétrospectivement à ce moment-là que tout ce qui nous semblait mauvais venait effectivement de Lui et était bon en réalité.

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-> "Et le peuple vit Hachem" (Béchala'h 14,31).
Nos Sages enseignent (Mékhilta, Béchala'h 15,2) : "Même une servante a vu à la Mer Rouge ce que le prophète Ye’hezkel ben Bouzi n’a pas réussi à voir".
Le peuple eut une vision prophétique tellement nette d'Hachem qu’ils pointèrent tous du doigt et s’écrièrent: "c'est mon D. (zé Eli), je veux Le glorifier".

Le Nétsiv explique pourquoi nos Sages affirment que même les servantes ont pu dire ce verset, et non uniquement les tsadikim.
Le terme : "zé" (ce - זה) implique qu'ils louaient Hachem pour "ce" miracle à la mer Rouge. Ils ne réalisaient pas qu'on doit louer Hachem pour tout ce qui nous arrive.
Un juif [tsadik] doit louer Hachem pour tout (que ça lui semble bon ou mal), car il est persuadé que tout est pour le bien.
Pas uniquement ce "zé", ces moments qui nous semblent clairement bons, miraculeux, agréables, ... à nos yeux.

C'est ainsi que nos Sages ont conclu que même les servantes ont dit ce verset car même une personne sans beaucoup de émouna remercierait Hachem pour les miracles incroyables de la traversée de la mer Rouge.

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-> Rien ne peut nous arriver sans que Hachem ne le décrète, et ce n'est qu'au final que nous nous rendrons pleinement compte de toute l'énormité de biens dont Hachem souhaitait nous gratifier.
Actuellement cette réalité nous est dissimulée (libre arbitre oblige!), mais si nous faisons l'effort de se convaincre que tout ce que nous vivons est pour notre bien ultime, alors dès à présent les "eaux amères" de notre vie perdent de leur terrible amertume et s'adoucissent immédiatement.

-> "Demain, vous vous lamenterez des choses qui vous font rire aujourd’hui.
Et demain, vous vous réjouirez de ce qui vous a fait pleurer aujourd’hui!"
[le Gaon de Vilna – dans une de ses lettres]

=> Cela illustre l'idée que ce qui nous paraît actuellement amer sera ce qui aura le meilleur goût dans le monde à venir. Et si nous vivons déjà dans ce monde éphémère avec la réalité éternelle du monde à venir, alors l'amer devient douceur!

[nos Sages enseignent également l'idée que : qui sème dans les larmes [de prières à Hachem], alors il récoltera [des bénédictions] dans des larmes de joie.
De même : toutes l'amertume de nos transpirations d'efforts pour étudier, faire des mitsvot, travailler ses midot, ... va engendrer de bénéficier des meilleures douceurs dans notre monde à venir.]

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-> "Celui qui a confiance en D. sera entouré de bonté (abotéa’h b’Hachem ‘hessed yéssovévénou - Téhilim 32,10)

Le 'Hafets 'Haïm dit que celui qui met sa confiance en Hachem, tous les problèmes semblent alors tellement petits.
[ne dit pas à quel point tes soucis sont grands, mais plutôt à quel point ton papa Hachem est infiniment grand et miséricordieux!]

Le 'Hafets 'Haïm compare cela à un médicament qui est très amer, mais qui a autour une capsule au goût agréable.
De même pour notre bien, nous devons passer par des situations désagréables, mais lorsque l'on a confiance en Hachem alors nous sommes entourés de douceur, et c'est beaucoup plus agréable à les "avaler" (au point même où l'on peut trouver un médicament qui a un bon goût, comme un bonbon!).

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-> "Les eaux s’adoucirent" (15,25)

"Maïm marim" (l’eau amère) a la valeur numérique de 380.
Hachem lui a dit d’ajouter "ets" (un morceau de bois), qui a la valeur de 160, ensemble cela fait 540, et c’est devenu "matok" (doux), qui a la valeur numérique de 540.
[Pniné Kédem - au nom de rabbi Yaakov Méïr Schechter]

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-> Lorsqu'ils trouvèrent à Mara de l'eau qu'ils ne purent boire, ils furent pris de désespoir.
Sans alternative, ils comprirent qu'ils devaient prier d'être aidés et leur prière fut immédiatement agréée.
Ceci renforça leur foi, les amenant au niveau nécessaire pour mériter de recevoir la Torah.
[...]

Les eaux de Mara avaient toujours été douces et potables. Elles devinrent amères lors de l'arrivée des juifs afin que ceux-ci discernassent que Hachem pouvait utiliser l'amer pour adoucir l'amer. [l'écorce du bois était très amère]
[...]

Pour calomnier les juifs, les égyptiens prétendirent avoir eu des relations adultères avec leurs épouses.
Les juifs craignirent que cette redoutable accusation ne contînt une certaine mesure de vérité.
Hachem soumit donc les juifs à l'épreuve des eaux amères renfermant Son nom explicite (chèm améforach), comme dans le cas d'une femme soupçonnée d'adultère (une sotah).
Si un mari suspecte sa femme d'adultère, la Torah prescrit une épreuve particulière d'eaux amères pour tester son innocence (cf. Bamidbar 5,12-23). Si la femme a fauté, l'eau la fait enfler et mourir.
Si par contre, elle est innocente, l'eau lui est bénéfique (cf. Bamidbar 5,27-28).

L'épreuve prouva qu'aucun juif n'avait commis d'adultère.
Une des raisons de la libération des juifs d'Egypte était d'ailleurs leur pureté.
Dès lors les hommes furent certains que leurs femmes étaient restées parfaitement pures.

La Torah dit donc que "D. les mit à l'épreuve" = Il les mit à l'épreuve par les eaux amères comme l'est une femme soupçonnée d'adultère. Les hommes, comme les femmes, furent mis à l'épreuve pour savoir s'ils s'étaient rendus coupables d'adultère avec les égyptiens.
[Méam Loez - Béchala'h 15,26]

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"Ils arrivèrent à Elim et là-bas, étaient 12 sources d'eau et 70 palmiers" (Béchala'h 15,27)

-> Selon la Mékhilta, ces sources et ces arbres avaient été préparés depuis la Création en prévision de cette escale des 12 tribus avec ses 70 chefs, et c'est un hommage individuel rendu à chacun d'eux.
[Rabbénou Bé'hayé]

-> Les 12 sources n'offraient que juste assez d'eau pour les palmiers.
Malgré cela, lorsque les juifs y arrivèrent, ils eurent, malgré leur nombre, assez d'eau à boire pendant 3 jours.
[Méam Loez - Béchala'h 15,27]

-> Les juifs étaient à Mara pendant un jour, et tout de suite après à Elim durant 20 jours.
A Mara, ils ne pouvaient pas boire l'eau car elle était amère, et ils s'en sont terriblement plaints.
S'ils avaient su qu'ils n'y resteraient seulement un jour, et que 12 sources d'eau les attendaient ensuite, alors ils ne se seraient pas plaints.
Ceci est une des faiblesses de la nature humaine : les gens ont trop tendance à se focaliser sur le présent et à se plaindre, plutôt que d'envisager que ce n'est que passager, et que de belles choses vont arriver très rapidement dans leur vie.
['Hafets 'Haïm ; Ibn Ezra]

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-> Le verset dit que Hachem a montré un conseil (éts -> étsa), pour ceux qui trouvent les eaux de la Torah amères (l'eau renvoie à la Torah - en mayim élla Torah).
Le conseil est de se jeter dans les eaux de la Torah = se forcer à étudier, sans penser à quel point c'est amer ou cela sera amer.
Il faut se forcer à étudier la Torah, peut-être pendant 1 heure ou plus, et ensuite la Torah devient douce et agréable.
[ il faut se mettre à étudier même sans en ressentir aucun goût, car celui-ci finira par venir, comme cela est évoqué par la Torah elle-même : "et les eaux devinrent douces" pour signifier que les portes de la saveur dans l’étude finiront par s’ouvrir. ]
[rav Elimélé'h Biderman]

-> Le Séfer ha’hinoukh (mitsva 17) écrit :
"L’homme est influencé par ses actions. Son coeur et ses pensées suivent toujours ses actes en bien comme en mal.
Même un racha dont les pensées fomentent le mal toute la journée, qui dès son réveil, ferait des efforts assidus pour étudier la Torah et accomplir les mitsvot, bien qu’étant motivé par un intérêt personnel, tendra vers le bien, et d’une telle étude il en viendra à une étude désintéressée.
Grâce à ses actions, il tuera son mauvais penchant, car le coeur est entraîné par les actes".

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=> A quoi font allusion les 70 âmes de la maison de Yaakov réparties en 12 tribus?

-> On a vu que selon rabbénou Bé'hayé, les 12 sources d'eau alimentaient les 70 palmiers (Béchala'h 15,27). C'est l'image des 12 tribus d'Israël appelées à alimenter les 70 nations du monde qui se reflètent dans les 70 membres de la famille du Patriarche Yaakov, comme le souligne Rachi (Haazinou 32,8) : "C'est d'après le nombre de 70 des enfants d'Israël qui sont descendus en Egypte que Hachem fixa les limites des peuples de la Terre en 70 nations et langues".

-> Its'hak Arama enseigne :
Le campement d'Israël dans le désert était organisé en 4 directions (est, ouest, nord, sud) et dans chaque direction campaient 3 tribus, comme la rose des vents où chacun des 4 points cardinaux se subdivise en 3 secteurs.
C'est depuis ce camp qu'émanait l'énergie spirituelle vers les 70 nation du monde, afin de les inspirer.
Si la Torah a précisé le nombre total de 70 âmes réparties en 12 tribus au moment du début de l'exil d'Israël, c'est pour rappeler la vocation historique éternelle des Bné Israël parmi les 70 nations.

"Israël vit la grande main que Hachem avait déployée contre l'Egypte et le peuple révéra Hachem, ils eurent foi en Hachem et en Moché, son serviteur" (Béchala'h 14,31)

=> Que signifie le fait que le peuple a eu foi en Moché à la suite de ce qui s'est passé?
Ce que signifie ce verset, c'est qu'au bord de la mer Rouge, le peuple juif lui-même avait atteint une compréhension profonde de la Divinité. Comme l'affirment les Sages, "une servante à l'ouverture de la mer [Rouge] a vu ce que le prophète Yé'hezkel n'a pas vu" (Mékhilta Béchala'h 2).
Les juifs croyaient maintenant qu'il était possible pour un homme mortel d'atteindre la stature exaltée que Moché avait atteinte.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béchala'h 14,31]

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=> L'ouverture de la mer Rouge nous a appris que nous pouvons tous (chaque juif) atteindre le niveau de conscience de la divinité de Moché.

Se préparer avant une mitsva

"Vous avez refusé de respecter Mes lois" (Béchala'h 16,28)

-> Hachem reprocha aux Hébreux de ne pas avoir respecté l'ordre. Celui de rester dans les champs pour ne pas aller chercher la Manne le Shabbat. Mais, Hachem inclut Moché dans cette remontrance. Il ne lui a pas dit : "Ils ont refusé de respecter Mes lois", mais "vous avez refusé", afin d'associer Moché à cette faute.
Nos Sages expliquent qu'Hachem voulut lui reprocher une certaine négligence qu'il avait commise, lui aussi. En effet, lorsque Hachem lui demanda d'avertir le peuple qu'il ne devrait pas sortir dans les champs pour aller ramasser la Manne pendant Shabbat, Moché attendit le dernier moment, c'est-à-dire vendredi pour leur rapporter cet ordre. Hachem voulait lui en faire le reproche et c'est ainsi l'inclut dans la critique faite au peuple.
=> Mais pourquoi Hachem lui fit cette remarque en l'incluant dans le reproche au peuple d'avoir transgressé le Shabbat? Car ces deux fautes ne sont pas comparables.

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) explique que pour qu'une mitsva soit accomplie comme il se doit, elle nécessite une préparation. Un certain temps doit être pris au préalable pour s'y préparer, pour étudier les lois de cette Mitsva, sa signification, son importance, afin de pouvoir s'en imprégner.
Mais aussi pour se préparer intérieurement. Cela consiste à réfléchir à ce qu'on s'apprête à faire : servir Hachem, le Créateur et le Roi du monde et réaliser Sa Volonté, ce qui nous permettrait de nous lier à Lui et d'étancher la soif de notre âme qui aspire plus que tout à ressentir une proximité avec Lui.

Une mitsva réalisée dans cet état d'esprit serait bien plus profonde, imprégnée de crainte et d'amour d'Hachem. Nos Sages nous apprennent qu'il convient d'éviter à tout prix "d'entrer" dans une mitsva de façon soudaine et précipitée, sans s'y être préparé. Elle risquerait d'être vide de sens et superficielle, de manquer de ferveur et de profondeur. Prenons l'exemple des prières quotidiennes.
Il faut éviter d'attendre la dernière minute pour se dépêcher de s'en acquitter, dans la hâte, car elles perdront toute leur ferveur. Il est bien plus recommandé de prendre un petit moment pour se préparer intérieurement. Penser devant Qui on s'apprête à parler et prendre conscience qu'Il peut nous accorder TOUT ce qu'on lui demande. Même une ou deux minutes seulement pour penser à cela avant de prier, pourront changer radicalement notre ressenti et toute la valeur de notre prière.
De même, souvent quand une Mitsva est quelque peu difficile, le fait de s'y préparer permet de se familiariser et se faire à l'idée de devoir l'accomplir. Ce qui la rendrait plus accessible. Alors que si on s'y confronte d'emblée, sans préparation, on ne serait pas prêt à devoir la faire.
Parfois on risquerait de ne pas réussir à la respecter, car on se rendrait compte des difficultés que l'on n'aurait pas prévues.

C'est ainsi que si Moché avait averti le peuple du respect du Shabbat à l'avance, les Hébreux auraient eu le temps de s'y préparer intérieurement. Mais comme il a attendu la veille de Shabbat pour les informer, ils n'ont pas pu s'y préparer. Cette mitsva s'imposa à eux de façon soudaine, ce qui les confronta trop brusquement à sa difficulté. C'est pour cela que certains sont venus à transgresser.
Aussi, Hachem inclut Moché dans le reproche qu'il fit au peuple, car il en portait une certaine responsabilité.

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-> le rav Nissim Yaguen (v.16,23) voit différemment cette attitude de Moché : http://todahm.com/2021/09/10/33053

"Et Moché dit : "Mangez-la (la manne) aujourd'hui car c'est aujourd'hui Shabbath pour D." (Béchala'h 16,25)

Le Rabbi de Rimanov fit le commentaire suivant :
"Mangez-là!" , se réfère au Shabbath lui-même.
Ingérez le Shabbath car il peut être votre nourriture."

La semaine arrivant à son terme, nous devons oublier le passé et ne pas reporter le lourd fardeau de la semaine écoulée sur la semaine qui débute.

Utilisons/mangeons pleinement le cadeau du Shabbath, afin de repartir les batteries pleines pour une nouvelle semaine au top b"h!!

"La révélation Divine au moment de la traversée de la mer rouge fut si grande que la personne la plus modeste atteignit un degré de vision prophétique plus élevé que celui du grand prophète Yé’hézkiel. " [Mé’hilta]

Nos Sages font remarquer que les paroles du prophète Yé’hézkiel furent gardées pour la postérité alors que ceux qui perçurent l’intense révélation divine à la mer rouge ne furent d’aucune contribution et demeurent inconnus.

Pourquoi cela ?

Yé’hézkiel se démena et fit beaucoup d’efforts pour atteindre un niveau de spiritualité qui lui permettrait de prétendre à une vision prophétique.

La personne qui a eu accès à la révélation de D., mais qui n’a rien fait pour la mériter, n’en retire pas d’élévation particulière.

La prophétie n’élève pas une personne, c’est plutôt celle-ci qui élève et étend la vision prophétique.

=> Sans mes efforts personnels, même les plus grandes idées ne demeureront que des visions dépourvues d’intérêt.