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"C'est Moi, c'est Moi (ano'hi ano'hi) celui qui suis votre consolateur" (début Haftara Choftim - Yéchayou 51,12)

=> Apparemment le mot : "celui" (ou - הוּא) est superflu, et il aurait suffi de dire : "Je suis votre consolateur".

-> [Moché] dit : "Car la main est sur le Trône de D. (עַל-כֵּס יָהּ – al késs ya) : Hachem entretient une guerre contre Amalek, de génération en génération" (Béchala’h 17,16)

Rachi commente : Moché désigne le Trône sous une forme abrégée : késs (כֵּס), et il emploie le Nom Divin de 2 lettres (ya - יָהּ) au lieu du Nom complet (יהוָה).
Cela nous enseigne que le Nom et le Trône de D. ne sont pas complets tant que subsiste Amalek.

Ainsi, nous avons le "Trône de D." qui est incomplet : כֵּס יָהּ, et
- pour avoir le mot "kess" en entier, il manque un "aleph" pour parvenir à : kissé" (כסא) ;
- pour avoir le Nom d'Hachem complet, il manque le "vav" et le "hé" [יָהּ + וה soit : יהוָה].

=> C'est à cela que fait allusion le verset : "c'est Moi celui (ou - הוּא) qui suis votre consolateur" = Hachem nous consolera dans l'avenir au moyen du הוּא (celui), pour compléter Son Nom divin et Son Trône comme ils étaient au commencement.

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-> C'est cela l'un des sens du Kadich que nous récitons, où nous disons : "Yéhé Chemé (שמיה) Rabba".
Le terme שמיה doit se lire comme שמ י-ה , c'est à dire "le Nom" (chém) י-ה
Ainsi, nous demandons : "Que le Nom י-ה soit grandi!" Nous prions pour que Hachem permette à Son Nom de redevenir grand et complet avec les 4 lettres réunies.
Cela est une prière pour que le machia'h se dévoile, et que le Nom Divin soit de nouveau entier et Son Honneur soit ainsi rétabli.

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-> Un jour le 'Hafets 'Haïm dit à l'un de ses élèves :
"Je te lance un défi, fais le tour de la ville et cherche parmi tous les pauvres, même les plus démunis, un pauvre qui n'ait pas de chaise chez lui!
L'élève assidu releva le défi ; il chercha dans toute la ville et se rendit compte du grand nombre de pauvres et de la misère qui pouvait sévir ; ce qui fut déjà une leçon pour lui.
Et en plus, il constata que tous avaient, au moins une chaise chez eux.
Il revint vers le 'Hafets 'Haïm et lui dit : Le Rav a gagné, je n'ai pas trouvé.
Le 'Hafets 'Haïm lui dit : J'ai doublement gagné car non seulement tu n'as pas trouvé ce que tu cherchais, mais il y a un pauvre qui n'a pas de chaise chez lui!
C'est la Présence Divine (Chékhina) qui est "pauvre" et sans chaise ; comme il est écrit : "ki yad al kess ka mil'hama lamalek dor dor" (car il a la main sur le kess (Trône) d'Hachem ; la guerre contre Amalek perdure de génération en génération!").
Pourquoi il n'est pas écrit le mot kissé (chaise) en entier?
Pour te dire que la Présence Divine n'a plus de chaise à cause des forces du Mal.

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-> Rabbi Chlomo Elkabets a écrit une lettre où il rapporte une révélation de la Présence Divine, à laquelle il a assisté pendant une veillée de Shavouot :
"Une voix se fit entendre dans la bouche du 'Hassid (il s'agit de rabbi Yossef Caro), une voix forte et claire mais sans que la bouche du 'Hassid ne bouge.
La voix s'est adressée à nous en ces termes : "Écoutez mes Chéris, ceux qui embellissent l’embellissement, mes Aimés, que le Shalom soit sur vous!
Heureux de vous et heureux vos mères qui vous ont enfantées, heureux de vous dans ce monde-ci et vous serez heureux dans le monde futur ...
Depuis de nombreuses années Ma couronne est tombée. Je n'ai personne qui vient me consoler. Je suis jetée dans la poussière ; Je jonche les poubelles.
[...]
Et si vous saviez un millième, de millième de millième, ou un dizaines de milliers, de dizaines de milliers, de la souffrance que je ressens et dans laquelle je me trouve, il n'y aurait plus de joie dans vos cœurs, plus de rires sur vos lèvres et vous n'auriez même plus de goût pour la nourriture, en vous rappelant que c'est à cause de vous que je suis dans cette situation.
Alors, renforcez-vous, et continuez à m'aider et à me couronner comme vous le faites ..."

Rabbi Chlomo Elkabets conclut : "Nous avons tous pleuré ce soir-là de tristesse et de joie, d'entendre la Voix de la Présence Divine et de nous rendre compte combien Elle souffre par nos fautes, alors nous sommes renforcés dans l'étude de la Torah et jusqu'au petit matin, la guémara n'a pas quitté nos bouches dans la crainte et dans la joie."

=> On voit que par nos fautes, la Présence Divine est "jetée à la poussière", et que c'est à nous de : "renforcez-vous, et continuez à m'aider et à me couronner comme vous le faites" (le Trône Divine [kess ya] redevenant alors complet!).

"Souviens-toi de ce que t'a fait Amalek sur le chemin ... qu'il a frappé en toi ceux qui étaient en arrière ... et il n'a pas craint D. ... Tu effaceras le souvenir d'Amalek de dessous le Ciel, n'oublie pas!" (Ki Tétsé 25,17-19 ; cf. également paracha Béchala'h)

=> Dans ce verset, il y a une contradiction apparente : effacer le souvenir d'Amalek et "n'oublie pas".

-> Le Ktav Sofer explique la différence :
- "Tu effaceras le souvenir d'Amalek" = nous devons totalement faire disparaître Amalek et tout ce qu'il représente.

[Le Rokéa'h dit que nous devons prier Hachem de supprimer Amalek à l'extérieur et en nous.]

- "N'oublie pas!" = mais cependant, n'oublie jamais ce qui a donné à Amalek la capacité et la force d'attaquer le peuple juif. C'est parce qu'ils se sont affaiblis dans leur étude de la Torah et qu'ils n'avaient pas de crainte de Hachem.

Nous ne devons jamais oublier que nous pouvons être attaqué par d'autres nations du monde à partir du moment où nous abandons la Torah et que nous manquons de crainte de D. En effet, sinon, nous sommes toujours protégés de toutes les nations du monde, quelque soit leur puissance.

-> Le 'Hidouré haRim donne l'explication suivante :
"Tu effaceras le souvenir d'Amalek" = ce qui cause le fait que l'on oublie, c'est notre arrogance, comme il est écrit : "Ton cœur s'enorgueillira-t-il, et tu oublieras" (Ekev 8,14).

Amalek (עמלק) a la même guématria que : ram (élevé - רם).
Ainsi, c'est en supprimer l'orgueil qui est en nous, que nous pouvons en arriver à : "tu n'oublie pas".

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-> Amalek (עמלק) a la même guématria que : "un dieu étranger" (אל אחר - él a'her).

Amalek fait tout pour retirer aux juifs la certitude que Hachem est l'Unique, le poussant petit à petit à croire qu'il y a d'autres dieux.
Nous devons le combattre en renforçant notre certitude que Hachem est l'Unique, infiniment supérieur à toute chose.
[le Imré Yossef]

-> Amalek (עמלק) a la même guématria que : ram (élevé - רם), car il était d'avis que Hachem est tellement élevé qu'il ne va pas se déshonorer en s'abaissant aux problèmes de notre monde, restant plutôt en hauteur (au Ciel).
C'est pour cela qu'il est écrit : "il n'a pas craint D."
[avec cette logique : Puisque papa Hachem est en haut, alors en bas les souris peuvent danser!]

Dans le futur, Hachem démontrera clairement qu'il est responsable de chaque aspect de ce monde, et il donnera au peuple juif le pouvoir de supprimer la mémoire d'Amalek de "dessous le Ciel".
[mesure pour mesure : Amalek a supprimé D. de ce monde, alors Hachem le supprimera et la Vérité deviendra éclatante]

Le pouvoir d'Amalek n'est pas apparent, il réside dans la pensée (du fait que D. est absent).
Pour lutter contre cela, nous devons accomplir de nombreuses actions positives et renforcer notre émouna en Hachem

[Rabbi Zvi Hirsch Friedman - Akh Pri Tévoua]

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+ "Et il dit : "Car la main est sur le trône de D. : Hachem entretient une guerre contre Amalek, de génération en génération"." (Béchala'h 17,16)

En hébreu ce verset s'écrit : וַיֹּאמֶר, כִּי-יָד עַל-כֵּס יָהּ, מִלְחָמָה לַיהוָה, בַּעֲמָלֵק--מִדֹּר, דֹּר
Si l'on prend les 10 mots de ce versets (à l'exception du 1er : "vayomer" - et il dit), nous avons la même valeur numérique que : שְׁמַע יִשְׂרָאֵל ד' אֱלֵֹקֵינוּ ד' אֶחָד (Écoute Israël, Hachem est notre D., Hachem est Un).

C'est une allusion au fait que la guerre contre Amalek est essentiellement d'ordre spirituel, avec la lecture du Shéma (notre proclamation de foi, de l'Unité de D.).
En effet, lorsqu'une personne a une émouna totale en Hachem, elle a alors les forces pour vaincre le yétser ara, en lui retirer toutes ses forces.

[Amalek a la même guématria que "safék" (doute), ce qu'on n'a plus lorsque nous sommes armés de la émouna!]

[Rabbi Moché Yé'hiel Epstein - Béer Moché]

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+ "Tu effaceras le souvenir d'Amalek de dessous le Ciel" (Ki Tétsé 25,19)

Le Ciel se dit en hébreu : "שמים" (chamayim).
En descendant dans l'alphabet hébraïque, quelles sont les lettres qui viennent "en dessous" (après) celles de שמים?

Dans ce mot, il y a 3 lettres différentes : après le ש vient le ת ; après le מ vient le נ ; et après le י vient le כ.
Cela permet de former : תנך (Tana'h), qui est l'acronyme de : Torah, Névi'im et Kétouvim (תורה נביאים וכתובים), qui comprend toute la Torah Écrite.

=> Ainsi : "Tu effaceras le souvenir d'Amalek", mais avec quoi?
"de dessous le Ciel" : avec ce qui se trouve sous les lettres du mot Ciel (שמים) soit : le Tana'h (תנך).

En effet, par le mérite de la Torah, le nom d'Amalek sera effacé.

[le Adéret Eliyahou]

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+ "Souviens-toi de ce que t'a fait (עָשָׂה לְךָ) Amalek sur le chemin"

-> Amalek fait référence au yétser ara , et il fait en sorte que l'on agisse : "pour toi" (לְךָ), pour soi-même et non pas pour Hachem.

La guémara (Pessa'him 50b) fait remarquer :
- "Ta bonté s’élève jusqu’au Ciel (ad chamayim)" [Téhilim 57,11]
- "Ta bonté s’élève par-dessus le Ciel (méal chamayim)" [Téhilim 108,5]
=> La bonté de D. est-elle au-dessus ou bien en-dessous du Ciel?

Lorsque nous agissons de manière désintéressée (lichma), uniquement parce que telle est la volonté de D., alors nous sommes au-dessus du Ciel.
Tandis le cas contraire, nous restons en-dessous du Ciel.

Le verset dit : "Tu effaceras le souvenir d'Amalek de dessous le Ciel (mita'hat haChamayim)".
=> Il faut supprimer notre yétser ara qui nous pousse à agir au mieux d'une manière intéressée (lo lichma), faisant que nous restons limité sous le Ciel.

Ainsi,nous devons tout faire pour agir d'une façon lichma afin de pouvoir monter toujours plus haut dans le Ciel, exprimer pleinement nos énormes potentialités, et être ainsi toujours plus proches de papa Hachem.

[le Yatsèv Avraham - רבי אברהם צבי גינצלער]

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+ "Souviens-toi de ce que t'a fait Amalek sur le chemin" (Ki Tétsé 25,17)

-> Le yétser ara fait tout pour que nous soyons tellement occupés par les problèmes de ce monde, que nous n'avons alors plus de temps à consacrer pour Hachem et Sa Torah.

Ainsi, la mitsva de toujours se rappeler de l'attaque d'Amalek, qui est venue en conséquence d'un relâchement dans notre service de D., nous permet de toujours se rappeler de Hachem et de Sa Torah.

[si tu veux éviter que Amalek te rende visite pour te pousser à te rapprocher de D. par ses attaques douloureuses, alors reste proche de papa Hachem dès maintenant!]

Par ailleurs, la mitsva de se souvenir de ce que t'as fait Amalek, est une allusion au fait de constamment observer les conséquences du fait d'avoir écouté notre yétser ara, "sur le chemin" dans cet exil.

[plus on se rend compte de ce qu'il nous a fait perdre de bien (du temps de vie, des mitsvot, ...) et gagner de mauvais (ex: des souffrances en réparation de nos fautes, ...), plus nous pourrons lui répondre la prochaine fois : Non, je ne t'écoute plus. Stop aux dégâts la vie est si courte!! Je perds tellement à t'écouter!!]

[basé sur des écrits du 'Hida]

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+ "Souviens-toi de ce que t’a fait Amalek ... il a frappé en toi ceux qui étaient en arrière"

-> Amalek a attaqué tous les Juifs. Le verset aurait dû donc dire : "Souviens-toi de ce que vous a fait Amalek".
En fait, la force d'Amalek est d’attaquer les juifs qui se mettent à l’écart de la communauté et se séparent de l’ensemble du peuple.

Selon l’expression de nos Sages, il attaque ceux que les nuées de gloire ont rejeté, c'est-à-dire ceux qui se sont exclus.

C’est pourquoi, le verset dit : "Souviens toi de ce que t’a fait Amalek", au singulier, car Amalek ne peut endommager que ceux qui ne sont plus parmi la communauté, mais qui se sont divisés et qui ont mis leur individualité au-dessus de l’unité juive.

Mais quand tous les Juifs sont réunis et que la communauté est forte, toute entière rassemblée, alors Amalek perd toute sa force.

[Rabbi Bounim de Pchis’ha]

[nos divisions donnent de la force/puissance à Amalek, pour d'une certaine façon qu'il vienne nous unir dans la souffrance.
Nous devons prendre le mal à la racine, en combattant pour que l'unité, l'amour entre les juifs soit présent, plutôt que de se focaliser sur la conséquence : chercher à combattre les expressions de la puissance d'Amalek dans ce monde.]

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+ Pourim et l'unité :

-> "Haman dit au roi A’hachvéroch : Il y a (yéchno) un peuple disséminé et dispersé parmi les [autres] peuples" (Esther 3,8)

Selon la guémara (méguila 13b), les mots : "un peuple disséminé " (Yéchno am é’had) signifient : endormi (yochèn) et négligeant à l’égard des commandements.

Il n'y est pas spécifié quelles mitsvot en particulier, mais le Kli Yakar (Chémot 17,8) et le Sfat Emet (5641) viennent expliquer qu'il s'agit des mitsvot entre l'homme et son prochain, et de l'unité.
D'ailleurs, Haman observe que c'est : "un peuple disséminé et dispersé". Il fait alors remarqué à A'hachvéroch que puisqu'il y manque de l'unité, alors il est possible de les attaquer. (à l'image d'Amalek, dont il était un descendant).

En effet, le Kli Yakar explique que la 1ere attaque de Amalek a immédiatement suivi le lieu de : Massa ouMériva (Béchala'h 17,7) qui veut dire littéralement : "épreuve et querelle".
Dans le sens simple, cela signifie que les juifs se sont rebellés contre Hachem car ils manquaient d'eau, mais le Kli Yakar affirme que cela fait référence aux querelles et disputes entre les juifs.

-> "Israël y campa face à la montagne [de Sinaï]" (Yitro 19,16)
Rachi commente : Comme un seul homme, d’un seul cœur [d’où l’emploi du singulier], tandis que les autres étapes ont eu lieu dans des récriminations et des querelles

=> On voit que si Amalek a pu nous attaquer c'est à cause du manque d'unité, et que si on a pu recevoir ensuite la Torah c'est grâce à notre unité.
D'ailleurs, Hachem dit : "Puisqu’ils haïssent la discorde et aiment la paix, le moment est venu que Je leur donne la Torah." (traité Déré’h Erets Zouta)

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-> Dans le désert Amalek a également attaqué le peuple juif à Réfidim (רפידים), et le Kli Yakar fait remarquer que c'est les mêmes lettres que le mot : פרידים qui signifie : séparés.

Puisque les juifs étaient divisés entre eux, alors Hachem a donné la permission à Amalek de nous attaquer.
[=> se souvenir de Amalek/Haman et vouloir le combattre, c'est se souvenir de la raison qui lui a permis de nous nuire!]

-> Lorsque le peuple juif a combattu Amalek, la Torah rapporte que Aharon et 'Hour tenaient les bras de Moché (lorsqu'ils étaient au-dessus de sa tête les juifs étaient en train de gagner la bataille).
=> Quelle est la signification de Aharon et 'Hour dans ce contexte?

Le Kli Yakar explique que 'Hour était le fils de Myriam.
Myriam est le symbole ultime des mitsvot entre un homme et son prochain. En effet, pendant l'esclavage en Egypte elle était une sage-femme qui passait son temps à aider autrui pour donner la vie, elle a également aidé Moché en le plaçant sur le Nil.

Hillel dit : "Sois parmi les disciples d’Aharon, en aimant la paix et en poursuivant la paix, en aimant les créatures" (Pirké Avot 1,12). Il passait son temps à développer l'harmonie dans le peuple.
D'ailleurs, dans la paracha 'Houkat (21,1), il est rapporté une autre attaque de Amalek contre les juifs.
Rachi commente : "[Amalek] entendit que Aharon était mort et que les nuées de gloire avaient disparu"
Selon le Kli Yakar, Amalek a attaqué car il savait qu'en l'absence de Aharon, l'unité des juifs s'est trouvée affaiblie, les rendant vulnérables.

=> On comprend mieux pourquoi c'était particulièrement ces 2 personnes qui soutenaient les bras de Moché, pendant la bataille contre Amalek.

[Les mains devaient être grandes ouvertes vers le haut pour gagner, symbolisant la nécessité de témoigner de l'amour l'un envers l'autre et de l'unité (mains grandes ouvertes à autrui = tu es le bienvenue mon frère, ta présence me comble de joie!)]

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b'h, sur ce sujet :
-> il y a : https://todahm.com/2015/10/25/3841
-> et également : https://todahm.com/2018/03/05/effacer-amalek-de-nos-jours
-> et aussi : https://todahm.com/2014/08/08/reflexions-sur-la-difference-entre-amalek-et-le-peuple-juif

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+ "Et les bras de Moché étaient pesants ... Aharon et 'Hour soutinrent ses bras ... jusqu'au coucher du soleil" (Béchalah' 117,12)

-> Dans le désert, la guerre contre Amalek n'a duré qu'une journée, jusqu'au coucher du soleil.
Ainsi, plusieurs fois au cours de cette même journée, le peuple d'Israël passait d'un état de confiance envers Hachem à un état de découragement, ce qui se traduisait par des phases successives de victoire et de défaite.
Quelle est l'origine de cette instabilité?

Chaque homme est relié à 2 réservoirs : un réservoir de lumière spirituelle grâce à son âme (néchama) et un réservoir d'obscurité spirituelle à cause de son corps.
Après un élan spirituel intense, induit par les forces de lumière, où ils priaient en manifestant leur confiance totale en Hachem, les forces d'obscurité réagissaient en freinant cet élan spirituel, entraînant un découragement, l'arrêt de leur prière et de la défaite.
Les forces d'obscurité se sont agrippées aux forces de lumière pour les contrecarrer et les chasser.
[rabbi ‘Haïm Chmoulévitch – Si’hot Moussar (si’ha 2)]

[cela est applicable dans notre vie quotidienne, où le yétser ara ("Amalek") fait tout pour diminuer autant que possible nos élans, notre dynamique spirituelle.
A nous d'en être conscients, et de tâcher que notre "machine" tourne à plein régime, avec le moins possible de pertes de réalisations de notre potentiel par le yétser ara.]

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-> Le 'Hatam Sofer décrit le grand miracle qu'il y a eu pendant cette guerre.
Les juifs n'étaient pas concentrés dans le combat. Leurs pensées n'avaient qu'un but : attacher leur cœur à leur Père au Ciel, et néanmoins, ils ont gagné la guerre.
Généralement les soldats doivent se focaliser de toutes leurs forces pour être réactifs, et bien viser leurs cibles. Mais pendant cette guerre l'esprit des soldats était totalement ailleurs, et malgré cela ils ont gagné le combat grâce à leur dévouement total à Hachem.

"Hachem combattra pour vous, et vous tenez-vous tranquilles" (Béchala'h 14,14)

-> Rabbi Elimélé'h de Lizensk (Noam Elimélé'h) commente ;

Toute existence est imprégnée d'étincelles de sainteté. Sans étincelles de sainteté, rien ne pourrait survivre dans l'univers.
L'étincelle de sainteté qui est prisonnière des nations du monde est jalouse de la pureté et de la sainteté du Peuple juif. C'est la racine de leur haine du juif.

C'est ce à quoi Moché faisait allusion quand il disait : "Hachem combattra pour vous" = Hachem faisant référence à l'étincelle Divine prisonnière des égyptiens. Cette étincelle est la source de leur hostilité. C'est cela la force qui vous livre combat.

Le mot hébreu : "ta'harichoun" (et vous tenez-vous tranquilles - תַּחֲרִשׁוּן), peut également être traduit par : "vous devez labourer" (du verbe 'harach).
C'est la tâche spécifique d'Israël de labourer, c'est-à-dire de travailler dur pour libérer ces étincelles de sainteté prisonnières.
Quand cela se produira, les nations malfaisantes, ayant perdu leur force vitale, cesseront d'exister et la Présence Divine dominera.
Très bientôt, la fin de l'obscurité arrivera et la Rédemption finale se produira.

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-> "Le but de tous les exils du peuple juif aux 4 coins de la terre est de libérer les étincelles de sainteté qui sont emprisonnées dans ces endroits.
Lorsque les juifs quittèrent l'Egypte, la rédemption était totale, car il ne restait plus aucune étincelle de sainteté dans le pays, comme il est écrit : "de sorte qu'il dépouilla les égyptiens" (Bo 12,35).
La Rédemption finale d'Israël de l'exil ne surviendra que lors de l'arrivée du machia'h . Alors, toutes les étincelles de sainteté (nitsotsot hakédochim) dispersées dans le monde auront été libérées, tout comme elles l'ont été en Egypte."
[rabbi Pin'has Horowitz - Panim Yafot - Yitro]

"La mitsva n'est pas de se souvenir que Amalek est venu nous attaquer, mais plutôt de se souvenir de la raison pour laquelle Hachem lui a permis de nous attaquer."

[Rabbi Tsadok haCohen (Pri Tsadik)
- "Souviens-toi de ce que t'a fait Amalek" - Ki Tétsé 25,17]

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Amalek est le fils de Elifaz, et le petit-fils de Essav.

-> Le nom de son père : Elifaz (אליפז) est une combinaison des mots : "éli" (mon dieu - אלי) et "paz" (l'or - פז).
=> Ainsi, cela représente la notion de : "Mon dieu est mon or!"
Tout son système de croyance était dans son argent et ses possessions matérielles.
Plutôt que de croire en Hachem, son dieu réside dans tout ce qui "brille" extérieurement, dans ce que son égo désire sur le moment.

[notre yétser ara (le Amalek en nous) est tellement fort qu'il arrive à nous vendre des actions contraires à la volonté de D., comme des affaires en or massif!
Mais un juif doit vérifier la marchandise, et si nécessaire se rendre chez des experts (nos sages), car tout ce qui brille n'est pas de l'or.
Notre vie est ce que nous avons de plus précieux, dommage de se la faire voler par des tromperies sur la marchandise!]

-> Le nom Amalek (עמלק) est la combinaison de 2 mots : "am" (peuple - עם) et "malak" (décapiter - מלק), ce mot provient du concept de : "mélika" (מליקה) qui dans le service du Temple était la partie où le Cohen coupait la tête de l'oiseau que l'on allait sacrifier à Hachem.
=> Ainsi, Amalek a pour objectif de couper la connexion entre le peuple juif et leur source Divine, d'endommager la émouna qui nous lie à Hachem.

Amalek marche dans les voies de ses ancêtres, persuadé qu'il n'y a pas de D. dans ce monde, et en ce sens il passe son temps à essayer d'anéantir toute relation entre les juifs et Hachem.

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-> "Et il ne craint pas Hachem" (Ki Tétsé 25,18)

La Torah décrit Amalek comme quelqu’un qui ne craint pas Hachem. Cela parait surprenant de ne trouver à reprocher à Amalek, l’ennemi juré d’Hachem, qui incarne le mal par excellence, que le fait de manquer de crainte d’Hachem!

-> Le Rav Yehouda Leib ‘Hasman explique que le garde-fou qui protège l’homme et l’empêche de tomber dans de graves fautes, c’est la crainte d’Hachem. Quand un homme a peur d’Hachem, de Son Jugement et Ses punitions, même si son cœur le tente à de graves déviations, il saura se maîtriser et se retenir, craignant la Colère Divine et redoutant d’être puni et de souffrir.
Mais quand un homme n’a pas de crainte d’Hachem, alors il risquera de se laisser aller à tous les aléas de son cœur, sans connaître de retenue. Il y a alors lieu de craindre le pire, D.ieu Préserve. Le seul garant préservant d’une chute vertigineuse c’est la crainte d’Hachem.
Ainsi, bien qu’il soit clair que la méchanceté et la corruption d’Amalek soit à un niveau si grave qu’il n’est pas approprié de lui reprocher de manquer de crainte d’Hachem. Au niveau de cruauté, de haine et de dépravation où il se trouve, on n’en est plus à parler de manquer simplement de crainte d’Hachem. Mais malgré tout, c’est uniquement son manque de crainte d’Hachem qui a causé sa glissade jusqu’à en venir là où il en est arrivé.

Chaque homme se doit de mesurer où il en est dans sa crainte d’Hachem. Est-ce que la peur du Jugement d’Hachem et de Ses sanctions occupe une place dans ses pensées et dans son cœur ? Dans le cas échéant, il y a lieu de se remettre en question et de se renforcer dans ce domaine par l’étude des textes qui sensibilisent sur cela. Car sans crainte d’Hachem, la porte est ouverte aux plus graves chutes. Cette réflexion doit nous éveiller à renforcer en nous cette crainte.

"Lorsque les juifs observent fidèlement la Torah et les mitsvot, au point qu'ils sont prêts à sauter dans la mer [agitée], alors non seulement la mer s'ouvre, mais elle se transforme en une barrière protectrice qui les protège."

[le rabbi de Loubavitch - rabbi Ména'hem Mendel Schneerson]

"Moché étendit sa main au-dessus de la mer au-dessus de la mer, et Hachem déplaça la mer par un vent d'est puissant toute la nuit" (Béchala'h 14,21)

-> Pour quelle raison était-il nécessaire que ce soit Hachem qui réalise le miracle de la mer Rouge ("Hachem déplaça la mer")?
En effet, la Torah (Béchala'h 13,18) nous rapporte que les juifs étaient armés. Pourquoi ne leur a-t-Il ordonné de combattre avec leurs armes, entraînant une victoire par les moyens naturels.

Le 'Hatam Sofer donne la réponse suivante.

Les juifs n'avaient pas le droit moralement de combattre les égyptiens.
En effet, ils devaient à l'Egypte une dette de gratitude, pour avoir bien voulu héberger notre Patriarche Yaakov et ses enfants.

Il est écrit : "N'aie pas en horreur l'égyptien, car tu as séjourné dans son pays" (Ki Tétsé 23,8)
Rachi commente : Entièrement, et bien qu’ils aient jeté tes enfants mâles dans le fleuve (Chemoth 1, 22). Et pour quelle raison? Parce qu'ils vous ont hébergés en période de détresse.

"Ne lance pas une pierre au fond du puits duquel tu as bu" (guémara Baba Kama 92b).

C'est ainsi que : "Hachem combattra pour vous et vous, gardez le silence!" (Béchala'h 14,14)
En effet, par reconnaissance il ne convenait pas que les juifs s'engagent dans une bataille contre les égyptiens, et c'est pour cela que "Hachem combattra pour vous".

=> Combien à plus forte raison, devons-nous témoigner de la gratitude à Hachem, Source de toute chose, envers nos parents, ...

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-> "Hachem déplaça la mer par un vent d'est" (Béchala'h 14,21)

=> Quelle a été la fonction de ce vent d'est ?

-> En fait, ce vent d'est fait allusion à l'état que le monde avait au moment de la création. En effet, "un vent d'est" se dit dans le Torah : "Roua'h Kadim" (רוח קדים), qui peut aussi se traduire par "souffle ancien (Kadoum)".
Car les lois de la nature qu'Hachem a créées au moment de la création du monde, sont fixes et ne sont pas appelées à changer. Quand Hachem réalise un miracle qui bouleverse les règles de la nature, Il replace alors le monde dans son état originel, comme au moment de la création, pour y apporter la modification nécessaire au miracle.
Ainsi, quand Hachem ouvrit la mer, Il la déplaça par un vent d'est, c'est à dire "un souffle ancien". Il replaça le monde à sa situation ancienne, de l'époque de la création, pour modifier la nature et réaliser le miracle.
[d'après rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi]

"A la mer Rouge, les juifs étaient largement plus nombreux que leurs poursuivants égyptiens, et pourtant ils n'ont pas pensé à se défendre, car ils gardaient toujours leur mentalité d'esclaves.

Le même principe s'applique chez chacun de nous dans sa bataille contre son yétser ara.
Si une personne se voit comme inférieure et se sent excessivement coupable, elle n'essaiera même pas de se battre contre ses pulsions négatives.
Puisqu'elle ne croit pas en elle et en ses capacités, une telle personne se décourage totalement.

Notre travail est de nous regarder d'une manière élevée, internalisant la certitude que nous avons un énorme potentiel (divin, puisque D. nous a créé à Son image!).

Soyons conscients de nos forces, et sachons que lorsque nous sommes décidés à être victorieux de nos pulsions (négatives), alors nous en serons victorieux."

[Rav 'Haïm Chmoulévitz - Si'hot Moussar]

"La mer Rouge ne s'est pas ouverte en une seule fois, mais plutôt petit à petit. En effet, alors que les juifs continuaient d'avancer dans le lit sec, [à chaque pas] la mer continuait de s'ouvrir devant eux.

Ceci est à l'image du miracle de la manne, qui ne survenait pas qu'une seule ou deux fois par mois, mais plutôt chaque jour il tombait [du Ciel] une nouvelle portion.

De cette façon, Hachem accoutumait leur nature à avoir confiance en Lui. Par le biais de cette émouna, Hachem rendait apte la Nation juive à recevoir la Torah."

[Rabbénou Bé'hayé - Introduction Béchala'h]

-> "Fournir la subsistance (parnassa) à l'homme est aussi difficile que l'ouverture de la mer Rouge"
[guémara Pessa'him 118a]

-> "Il est aussi difficile de mettre ensemble [un mari et une femme] que l'ouverture de la mer Rouge"
[guémara Sotah 2a]

=> Est-ce que quelque chose peut être difficile à réaliser pour Hachem?

Nous allons voir b'h 2 explications, ci-dessous.

-> 1°/ La guémara (Sotah 37a) rapporte que lorsque les juifs se sont approchés de la mer Rouge, ils se sont inquiétés, se rendant compte d'à quel point la mer était profonde [et agitée]. Cependant, Na'hchon ben Aminadav a plongé, avançant jusqu'à avoir de l'eau lui arrivant à ses narines, et ce n'est qu'alors que la mer Rouge s'est divisée.

Selon le rabbi Its'hak Marinover, ont apprend de là que Hachem réalise des miracles pour une personne, tant qu'elle ne lève pas son nez vers haut, c'est-à-dire qu'elle tant qu'elle n'est pas orgueilleuse.

En effet, nos Sages (guémara Sotah 4b) affirment que D. dit au sujet d'un orgueilleux : "Moi et Lui, nous ne pouvons pas demeurer ensemble!"
Rabbénou Yona commente : "du fait que Hachem le tient en horreur, il ne bénéficie d’aucune aide divine."

=> Na'hchon a été sauvé en provoquant l'ouverture de la mer pour tout le peuple juif, car il n'a pas levé son nez, le gardant hors de l'eau, en essayant de s'en sortir uniquement par ses propres moyens (je vais nager!).
D'un côté, il était conscient qu'il devait réaliser sa hichtaldout jusqu'au bout, mais d'un autre côté, il est resté convaincu que la finalité est à 100% dans les Mains de Hachem.

[de même que la mer a commencé brusquement à s'ouvrir, de même notre délivrance personnelle et collective peuvent arriver à tout instant, et ce d'une façon totalement inattendue.
A l'image de nos ancêtres, nous devons prier du plus profond de notre cœur, et également faire notre hichtaldout (se jeter dans le bain!).
De plus, pour que Hachem nous vienne en aide, nous devons être humble, nous reposant sincèrement sur Son aide.]

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-> Na'hchon ben Aminadav se jeta dans les flots et accepta de faire don de sa vie au point que les eaux lui arrivèrent au visage.
Le Réchit 'Hokhma écrit à ce sujet que : "nous apprenons de cela que celui qui désire qu'Hachem accomplisse pour lui un miracle au-delà de l'ordre naturel doit faire don de soi et de ses désirs ainsi que ses tendances personnelles.
Hachem se conduira alors en retour Lui aussi au-delà de l'ordre naturel".

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-> 2°/ Les Tossafot (guémara Arakhin 15a) affirment que le trajet dans la mer Rouge avait la forme d'un demi-cercle, puisque les juifs ont émergé du même côté duquel ils ont pu y entrer, mais plus en amont.

Nos Sages (Pirké déRabbi Eliézer 42) enseignent que chacune des 12 tribus avait un chemin unique pour traverser la mer Rouge. Il y avait ainsi 12 demi-cercles concentriques, impliquant que les distances parcourues pouvaient être significativement différentes (très courtes proche du centre, et très longues vers l'extrémité).

Le rav Israël Reisman dit qu'il en est de même avec les chidou'him : certains rencontrent très rapidement leur conjoint, tandis que pour d'autres le chemin est beaucoup plus long.
Même si nous ne pouvons pas connaître à l'avance quel chemin Hachem nous a octroyé, nous devons toujours garder notre émouna, confiant que nous sommes sur le chemin voulu par D. et que la sortie peut avoir lieu à tout moment.

De même que l'ensemble du peuple a chanté la Chirat haYam, de même quelque soit la durée de la recherche de notre conjoint, nous ne devons pas oublier d'exprimer nos louanges de remerciement à Hachem, confiants que tout est pour le bien.

[d'ailleurs, lorsque cela se fait rapidement, au lieu de prendre cela pour la normalité de la vie, il faut doublement apprécier de ne pas avoir eut à subir les frustrations d'atteindre, et d'avoir à la place pu bénéficier des joies du couple, en avance sur les autres! ]

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-> "Fournir la subsistance (parnassa) à l'homme est aussi difficile que l'ouverture de la mer Rouge" [guémara Pessa'him 118a]

Le Alshich haKadoch écrit :
"Mais pourtant, l'ouverture de la Mer Rouge était un miracle, alors que la parnassa de l'homme semble venir de manière naturelle.
[notre yétser ara nous fait être ingrats envers D. : mon salaire arrive depuis des années par virement sur mon compte. J'ai travaillé, j'ai mon argent! ]
En vérité, la raison est que puisque l'homme n'est pas apte à recevoir un certain flux d'abondance, alors ce qu'Hachem lui donne par l'intermédiaire de la nature est considéré comme un aussi grand miracle que l'ouverture de la Mer Rouge."

-> b'h, pour continuer à développer ce point :
- https://todahm.com/2019/07/08/9701
- https://todahm.com/2019/07/08/9693

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-> "Les enfants d'Israël vinrent au milieu de la mer à sec" (Béchala'h 14,22)
"Tout d'abord, ils entrèrent dans les flots violents de la mer, et seulement après la mer partagée devint sèche. Les juifs avaient une foi aveugle en Hachem, et [c'est] leur foi qui provoqua le partage de la Mer.

De la même manière, chaque fois que vous êtes confronté à des difficultés pour gagner votre vie, vous devez croire fermement que Hachem a le pouvoir de combler vos besoins dans l'abondance.
Si vous croyez en cela avec une foi parfaite, alors assurément, D. vous ouvrira Son trésor de bonté. Votre foi est la clé de ce trésor.
De même, si votre problème est de trouver l'âme soeur, ayez simplement confiance en D., en voyant qu'Il a préparé pour vous le conjoint idéal.
Lorsque cela devient votre mode de pensée, D. vous laissera atteindre votre destinée.

Telle est la voie de Hachem : Il tient chaque chose prête pour vous, et à l'instant où vous croyez d'une émouna parfaite que D. y pourvoira, tous les bienfaits qui sont stockés à votre intention sont déversés sur vous."
[Rabbi Yéhouda Leib Eiger (petit-fils de rabbi Akiva Eiger) - dans son Torat Emet (Béchala'h)]

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-> Quelle est la similitude entre gagner sa vie et la séparation de la mer Rouge?

Lorsque les juifs virent les égyptiens derrière eux, et la Mer Rouge devant, ils ne purent imaginer comment D. pourrait les aider.
Certains pensaient que cela se produirait d'une certaine manière, et d'autres d'une manière différente ; mais personne n'aurait cru qu'il pourrait effectivement traverser la Mer Rouge.
=> De la même manière, lorsqu'une personne doit gagner sa vie, elle envisage plusieurs plans, mais D. la conduit selon Sa propre voie.
[rabbi Sim’ha Bounim de Peshischa - 'Hevdat Sim'ha]

-> Face à la mer Rouge déchaînée et l'arrivée de l'armée surpuissance de Pharaon, il y a eu différents groupes avec chacun proposant une solution (combattre les égyptiens, retourner en Egypte, ...).
Hachem ordonna alors à Moché : "Que cris-tu vers Moi? Parle aux Bné Israël et qu'ils avancent" (Béchala'h 14,15).
Le rabbi de Peshischa enseigne qu'Hachem ordonna : "qu'ils avancent" = ce qui signifie : "Cessez de vouloir Me donner des conseils et remettez-vous en seulement à Moi, vous verrez ainsi les prodiges que J'accomplirai pour vous".
En effet, lorsque Hachem fendit la mer, ce fut un miracle inédit jusqu'alors et jusqu'à nos jours.
Le rabbi de Peshischa dit que cela s'applique au sujet de notre subsistance : l'homme doit cesser de vouloir conseiller Hachem la manière de la lui faire parvenir.
Car l'homme a tendance à penser ainsi : "Je vais ouvrir une affaire, il me fera gagner tant et tant".
Mais en réalité, une seule chose lui est demandée : faire ce qui est en son pouvoir et lever les yeux au Ciel en priant qu'Hachem le fasse réussir.
Il pourra alors mériter la bénédiction et le succès de ses entreprises et recevoir la profusion qu'Hachem lui a réservée de Sa main généreuse et bienfaisante.

[ce n'est pas une stratégie élaborée qui a permis d'être sauvés des égyptiens, mais plutôt notre émouna simple et sincère qui a permis de provoquer l'ouverture de la mer Rouge.

Le rav 'Haïm Vittal disait : "Quand un homme cherche des subterfuges (des moyens habiles et détournés se reposant notre intelligence, notre force, ... pour se sortir de l'embarras), alors il ne mérite pas qu'Hachem l'exauce"
D'une certaine façon, de la même façon que l'on va à l'encontre de notre naturalité en mettant tous nos espoirs en Hachem (et nous en notre toute puissance, nos relations, ...), de même Hachem agit alors à notre égard d'une façon au-delà de la naturalité.
La émouna est notre meilleur investissement pour tout changer! ]

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-> b'h, également à ce sujet : https://todahm.com/2020/07/22/14481

-> ainsi que : https://todahm.com/2023/01/24/hachem-desire-nos-prieres

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-> Datan et Aviram n'ont pas quitté l'Egypte avec le reste du peuple juif.
Ils y restèrent et se joignirent même à Pharaon et à son armée poursuivant les juifs.
Mais après que les eaux de la mer Rouge se soient refermées sur les égyptiens, il y a eu un autre miracle : une 2e séparation des eaux pour permettre à Datan et à Aviram de rejoindre les juifs qui étaient déjà arrivés.
[Targoum Yonatan ben Ouziel ; midrach Sékhel Tov 14,21]

-> Au regard de la "difficulté" du miracle de l'ouverture de la mer Rouge, on pourrait désespérer de recevoir une bonne parnassa (subsistance) ou un bon Zivoug (conjoint).
Cependant, le mérite est tout à fait accessible (et donc il n’y a pas lieu de désespérer), puisque selon la tradition, Datan et Aviram, ont bénéficié d'une seconde ouverture de la Mer, malgré le fait qu’ils étaient des réchaïm, pour la raison qu’ils étaient les surveillants juifs qui recevaient des coups pour le compte des Bné Israël. C’est précisément grâce à ce mérite, celui de se sacrifier pour le peuple juif, qu'ils n'ont pas péri durant la plaie de l’Obscurité et que la Mer s’est "déchirée" pour eux.
=> C’est ce comportement qui consiste à faire du bien à son prochain, parfois à son propre détriment, à l’instar de Datan et Aviram, que l’on peut mériter la "déchirure de la Mer" (kri'at ayam) ou son équivalent : une bonne parnassa (subsistance) ou un bon zivoug (conjoint).
[d'après le 'Hidouché haRim]

"Le jour de mon Jugement, je n'aurai pas peur de la question : Pourquoi n'as-tu pas été comme Moché rabbénou?

La question que je me dois de garder à l'esprit est : Pourquoi est-ce que je ne suis pas parvenu à la totalité de ce que Israël Salanter aurait pu être?"

[Rabbi Israël Salanter]

[lors de la traversée de la mer Rouge, il y avait 12 passages, un par tribu. Notre vécu dans ce monde est unique, mais la question finale est la même : as-tu réussi à atteindre le maximum de TA personne?]