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"Quand tu feras le dénombrement [ki tissa ét roch – littéralement: "Quand tu lèveras la tête"] des Bné Israël" (Ki Tissa 30, 12-15).

=> Pourquoi "compter" se dit ici "lever la tête"?

Le Avné Ezel nous explique que lorsqu’on compte des individus et qu’on les organise en un groupe uni, ils s’élèvent et deviennent plus importants. Le particulier qui n’est pas dénombré manque de valeur et n’a pas d’influence sur la vie communautaire.
En revanche, le particulier que l’on compte devient un membre à part entière de la communauté et a un impact sur le groupe. C’est la raison pour laquelle la Torah désigne le dénombrement par l’expression : "lever la tête".
Cependant, pour que l’impact de l’individu se traduise par une élévation de tout le groupe, il faut au préalable que ce premier "lève sa propre tête", en se rappelant constamment de ses défauts afin de les réparer (plutôt que de faire l'autruche).
C’est aussi le sens de notre verset : "Quand tu lèveras la tête des Bné Israël pour les dénombrer (lifkoudéhem - לִפְקֻדֵיהֶם )" = si tu veux leur "lever la tête" dans la voie du judaïsme, apprends-leur à "dénombrer" leurs défauts et ce qui leur manque (nifkad - נִפקָד).

Ainsi, lorsqu’Hachem ordonne à Moché de "lever la tête" des Bné Israël, Il demande de hausser leur niveau spirituel et de réorienter leurs priorités : les préoccupations matérielles ne doivent plus être le centre de leurs attentions. De ce fait, en "levant sa tête", le juif dévoile le "Moché" qui est en lui, celui à qui incombe l’élévation de la tête de l’ensemble du peuple juif.
En effet, le midrach Tan’houma sur notre paracha relate que Moché enseigna la Torah à tous les membres d’Israël et les éduqua aux mitsvot.

["lever la tête" = lève la tête des juifs pour qu'ils ne fassent plus l'autruche sur leurs défauts, axes d'amélioration.
Mais également "lever la tête" = qu'ils aient conscience de leurs qualités, des niveaux énormes qu'ils peuvent atteindre. En effet, les autres nations regardent ce monde avec une vision très matérialiste (vers le terrestre, vers le bas), tandis qu'un juif doit regarder Hachem au Ciel, doit voir plus haut que l'éphémère (la façade trompeuse de ce monde) et viser l'éternel, la Vérité (volonté d'Hachem).]

"Vois, j’ai désigné expressément Bétsalel, fils d’Ouri, fils de 'Hour, de la Tribu de Yéhouda. Et je l’ai rempli d’une inspiration divine, d’habileté, de jugement, de science, et d’aptitude pour tous les arts" (Ki Tissa 31,2-3)

=> Bétsalel fut désigné par D. pour réaliser la tâche de construction du Michkan et de ses ustensiles. Pourquoi Bétsalel fut-il choisi?

On peut citer :
1°/ Lorsque Moché monta au Ciel pour recevoir la Torah, D. lui montra le Michkan et les ustensiles qu’Il désirait qu’on Lui construise. Lorsqu’Hachem apprit à Moché que la tâche de construction du Tabernacle et de la fabrication des ustensiles ne lui était pas attribuée, en raison de son rang de Roi, ce dernier demanda à D. qui allait donc construire le Michkan. Hachem prit alors le Livre d’Adam Harichone. Les noms de tous les rois, guides et prophètes jusqu’à la Résurrection des morts y étaient consignés.
Le nom "Bétsalel" était inscrit comme architecte du Michkan. Il était désigné pour cette tâche depuis la Création.
[midrach Chémot Rabba 40]

Ainsi, aucun dirigeant ne peut être responsable d’une communauté s’il n’a pas été préalablement désigné par le Ciel. [Midrach Leka’h Tov]

2°/ Bien que désigné par le Ciel, Hachem demanda à Moché si Bétsalel était digne à ses yeux. Moché lui répondit que s’il était digne aux yeux de D., il l’était certainement aux siens.
Lorsque Moché présenta plus tard Bétsalel au peuple, comme architecte du Michkan, il leur demanda à son tour s’ils acceptaient que Bétsalel soit celui qui construira le Michkan. Ils lui répondirent que s’il était digne aux yeux de D. et à ses yeux, il l’était aussi aux leurs. [guémara Bérakhot 55a]

3°/ Bien qu’âgé de 13 ans, lors de sa nomination (guémara Sanhédrin 69a), Betsalel possédait déjà une intelligence remarquable, car comme le disent nos Sages : "D. ne donne la Sagesse qu’à celui qui a de la sagesse" (guémara Béra'hot 55a).

4°/ Bétsalel savait comment combiner les lettres avec lesquelles les Cieux et la Terre ont été créés (guémara Béra'hot 55a).
Bétsalel connaissait le Chem Haméfourach (le Nom Ineffable) de 42 lettres, à l’aide duquel D. créa le Monde (42 - מ”ב : est formé des initiales de : מעשה בראשית [maassé béréchit – Création du Monde]).
Ainsi, en décomposant le nom Bétsalel (בְּצַלְאֵל) en: בצל (BéTsel - à l’ombre) אל (E-l [de] D.), on obtient l’allusion au Nom מ”ב , qui est formé des lettres situées après les lettres אל (soit ב après א et מ après ל) ["l’ombre" de אל]
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada].

Bétsalel doit son nom à sa sagesse. Quand Hachem dit à Moché: «Va demander à Bétsalel qu’il me fabrique un Michkan, une Arche (Aron - ארון) des ustensiles", Moché bouleversant l’ordre des mots, alla dire à Betsalel : "Fabrique pour Lui un Arche, des ustensiles et un Michkan".
Bétsalel remarqua : "Moché, notre Maître, l’usage veut qu’on construise d’abord une maison, puis qu’on y fasse entrer les ustensiles. Toi, tu me dis : Fais des ustensiles, et une Arche, et enfin un Michkan. Si je fais des ustensiles, où les mettrai-je? Hachem a demandé sans doute que je lui fasse un Tabernacle, puis une Arche et des ustensiles".
Moché lui répondit : "C’est peut-être parce que tu es à l’ombre (Bétsel בצל ) de D. (El אל ) que tu sais les choses"
[guémara Bérakhot 55a]

5°/ "Betsalel (בְּצַלְאֵל), fils d’Ouri (אורי), fils de ‘Hour (חור)" = de même que ‘Hour (חור), le fils de Myriam, la sœur de Moché, fit don de soi pour empêcher la faute du "Veau d’Or" (antithèse du Michkan), Bétsalel mit tout son cœur et toute son âme pour la construction du Tabernacle. [Likouté Si’hot]

Il était le fils de "Ma Lumière" (Ori - אורי) car il fit une "Demeure" pour Celui qui détient la Lumière (אור).
Il était le petit-fils de ‘Hour (חור) car il rendit libres (Béné ‘Hourin - בני חורין) les Bné Israël de la faute du "Veau d’Or" [grâce à la construction du Michkan]
[Ohr ha’Haïm haKadoch]

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-> b'h, également sur Bétsalel : https://todahm.com/2018/08/08/6885-2

+ Rabbi dit dans la guémara (Sota 21a) que l'étude de la Torah protège et sauve une personne de la mort pendant qu'on l'étudie.
En effet, depuis le jour où la Torah a été donnée au peuple juif, il a été retiré à l'Ange de la mort le pouvoir de faire mourir une personne pendant son étude de la Torah, d'après le verset : "Ces Tables étaient l'ouvrage de D. et l'écriture gravée sur les Tables" (Ki Tissa 32,16).
En effet, rabbi Yéhochoua ben Lévi disait : Ne lis pas 'harout (gravé - חרות), mais lis 'hérout (libéré - חרות), ce qui suggère que seul est libre celui qui se consacre aux paroles gravées sur les Tables de la Loi.
Rabbi Yéhouda en déduit : pendant qu'un homme étude la Torah, qui représente la vie, il est libéré de l'Ange de la mort.
[Torat 'Haïm - dans la guémara Baba Métsia 86a]

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-> Nos Sages (guémara Arakhin 54a) rapportent que si les premières Tables n'avaient pas été brisées, la Torah n'aurait jamais été oubliée en Israël.
Rav A'ha bar Yaakov enseigne que si les premières Tables n'avaient pas été brisées, aucun peuple et aucune civilisation n'aurait jamais pu dominer Israël, comme il est écrit : ne lis pas 'harout (gravé - חרות), mais lis 'hérout (libéré - חרות).

-> Le midrach (Chémot rabba 41,7) enseigne :
Rabbi Yéhouda a enseigné : ne lis pas 'harout (gravé - חרות), mais lis : 'hérout (libéré - חרות), car les juifs auraient été affranchis de tous les exils
Rabbi Né'hamia a enseigné qu'ils auraient été libres et affranchis de l'ange de la mort.
Les Sages ont quant à eux enseigné qu'ils auraient été libres et affranchis de toute souffrance.

"Hachem regretta le mal qu’Il avait envisagé de faire à Son peuple" (Ki Tissa 32,14)

-> Rabbi Mena’hem Mendel de Kotzk enseigne :
Pourquoi Hachem a-t-Il pardonné à Israël la faute du Veau d’Or bien qu’il ne s’en soit pas repenti, alors que la faute des explorateurs ne leur a pas été pardonnée, bien qu’ils s’en soient repentis?

La réponse est que la faute du Veau d’Or comportait une étincelle de spiritualité et de soif d’une force supérieure, "fais-nous un Dieu", alors que dans la faute des explorateurs il y avait un désir de matérialité ... "Vous verrez quelle est la nature du pays" (Chéla'h Lé'ha 13,18).

"Il conserve sa faveur à la millième génération" (Ki Tissa 34,7)

-> Le Sforno explique que Hachem prend les bonnes actions qu'une personne fait et les utilise pour aider les enfants et les petits-enfants, et ce même de nombreuses années plus tard.
Il est évident que chacun est récompensé pour ses propres actions, mais Hachem est tellement rempli de bonté qu'Il utilise également nos actions au bénéfice de nos descendants.

[à chaque action (même la plus simple), et à plus forte raison dans une épreuve difficile dans laquelle nous restons fidèle à Hachem, nous devons avoir à l'esprit que nous laissons un super héritage à notre descendance.
Certes nous bénéficierons personnellement de l'énorme récompense, mais nous mettons en place un moyen par lequel D. comblera de bénédictions nos descendants.]

"[Moché] demeura là avec D. pendant 40 jours et 40 nuits. Il ne mangea pas de pain ni ne but d'eau.
[Il] écrivit sur les Lou'hot les paroles de l'alliance : les 10 Commandements" (Ki Tissa 34,28)

-> Moché ne mangea pas de pain et ne but pas d'eau. Il n'est pas étonnant qu'il fût capable de rester si longtemps sur la montagne sans se nourrir. Le plaisir qu'éprouva son âme de l'éclat de la Présence Divine le rassasia. [Divré Chlomo - Michpatim]

La Torah emploie donc l'expression : "Il ne mangea pas de pain ni ne but d'eau", et non : "Il ne mangea ni ne but".
Lorsque la Torah dit : "Il ne mangea pas de pain ni ne but d'eau", cela implique qu'il ne consomma pas de nourriture. Il avait pourtant une autre alimentation : la nourriture spirituelle provenant de l'éclat de la Présence Divine.

C'est cet éclat qui nourrit également les anges appelés : 'Hayot, qui soutiennent le Trône de Gloire.

Le prophète Eliyahou demeura, lui aussi, 40 jours et 40 nuits.
Cependant, ce miracle était différent. La nourriture qu'Eliyahou avait absorbée ne fut pas rapidement digérée. Ses derniers repas suffirent à le nourrir pendant 40 jours et 40 nuits, comme il est écrit : "Il alla avec la force de cette nourriture pendant 40 jours et 40 nuits" (Méla'him I 19,8).

Cependant, Moché n'avait nulle nourriture dans l'estomac.
"Il ne mangea pas de pain ni ne but d'eau" = il ne se nourrit d'aucune denrée physique. Son alimentation fut exclusivement spirituelle. [le Radak]
[Méam Loez]

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Moché descendit du mont Sinaï. Lorsqu'il descendit de la montagne, les 2 Tables de témoignage (Lou'hot aédout) étaient dans la main de Moché.
Moché ne savait pas que la peau de son visage était devenue lumineuse lorsque [Hachem] lui avait parlé. (Ki Tissa 34,29)

-> Moché descendit du mont Sinaï le jour de Yom Kippour ave les 2e Tables. [Rachi]
Moché ignorait que son visage était devenu lumineux.

Lorsqu'il se trouvait dans la grotte et que Hachem passa devant lui (v.34,6), sa face se mit à rayonner.

Certains disent que Moché reçut cet éclat lorsqu'il prit les 2e Tables de la main de Hachem.
Les Tables mesuraient 6 palmes sur 6. Hachem tenait 2 palmes dans Sa "main" tandis que Moché en tenait 2 à l'autre extrémité.
La distance entre les "mains" de D. et celles de Moché n'était que de 2 palmes. C'est de cette proximité que Moché reçut la brillance de son visage.

Selon d'autres, Moché reçut cette lumière des étincelles qui émanaient de Hachem lorsqu'Il [lui] enseigna la Torah.

Le visage de Moché produisait une clarté équivalente à celle de nombreuses lampes. Si Moché se trouvait dans une pièce, il illuminait la maison tout entière.

Certains disent que le visage de Moché avait répandu cet éclat depuis sa naissance. Il provenait de la lumière extrêmement puissante que D. créa lors des 6 jours de la création.
Grâce à cette brillance pure et subtile, il était possible de voir d'une extrémité du monde à l'autre.
Cependant, Hachem sut que les hommes allaient se pervertir lors de la génération du Déluge et celle de la Tour de Bavél. Il mit donc cette lumière de côté à l'intention des tsadikim au monde futur.

Hachem révéla cette lumière à Adam, en lui permettant de voir d'une extrémité du monde à l'autre.
Il la révéla également au roi David, qui la décrivit ainsi : "Comme est grand le bien que Tu as caché pour ceux qui Te craignent!" (Téhilim 31,20).
Voyant que cette lumière était 60 075 fois plus brillante que le soleil, le roi David remercia Hachem de la grande récompense mise de côté pour les tsadikim au monde futur.

A sa naissance, Moché possédait cette intense lumière mais il la perdit lors de son séjour chez Pharaon.
Hachem la lui restitua au don de la Torah sur le mont Sinaï lorsqu'il contempla les Lou'hot.
C'est ce qui donnait au visage de Moché cet éclat lumineux qu'aucun être humain ne pouvait contempler. [Yalkout Réouvéni]

Hachem en fit don à Moché pour enseigner qu'Il peut changer la direction du monde et bouleverser les lois de la nature.
Généralement, lorsqu'un homme mange et boit beaucoup, son visage reluit, tandis que lorsqu'il jeûne, sa physionomie devient terne.
Pourtant, le visage de Moché ne s'assombrit pas après son long jeûne.
Bien qu'il jeûnât par 3 fois pendant 40 jours consécutifs, son visage resplendit davantage. Il devint si lumineux que les gens ne purent le regarder et craignirent de s'approcher de lui.

Cela nous apprend aussi la grandeur et la sainteté de Moché.
Il s'était tant approché de Hachem qu'il avait atteint le niveau des anges. Aucun être humain n'est jamais devenu si entièrement spirituel.

Moché était si attaché à Hachem et si imprégné de Torah q'il ne se rendit pas compte de son propre éclat.
[Méam Loez - Ki Tissa 34,29]

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"Aharon et tous les juifs virent que la peau du visage de Moché brillait et craignirent de s'approcher de lui" (Ki Tissa 34,30)

=> Pourquoi le visage de Moché ne brilla-t-il que lors du don des 2e Lou'hot, et non dès la remise des 1eres?

Contrairement aux 1eres Lou'hot, les 2e furent remises discrètement, en privé.
Hachem ayant interdit à quiconque de se trouver sur la montagne, les juifs auraient pu prétendre que les 2 Lou'hot n'avaient pas été données par D.
Il marqua donc Moché d'un signe : l'éclat de son visage, pour convaincre le peuple que Moché avait bien reçu ces Lou'hot des mains de D.
Par contre, les 1eres Lou'hot n'avaient pas besoin d'une telle marque puisqu'elles avaient été données publiquement, au milieu du tonnerre et des éclairs.

Moché n'a pas reçu cette luminosité avec les 1eres Lou'hot, car Hachem savait qu'elles seraient brisées.
Il attendit donc le don des deuxièmes.
[...]

A la mer Rouge, les juifs virent la Gloire de la Présence Divine et s'exclamèrent : "Voici mon D." (Chémot 15,2), sans peur ni tremblement. Cependant, après la faute du veau d'or, ils craignirent de regarder l'éclat du visage de Moché. [Zohar]

Cela est hélas compréhensible! Un homme sortant d'une pièce éclairée n'est pas gêné par la lumière du soleil. Par contre, celui qui se trouve dans le noir sera aveuglé par un brusque passage de l'obscurité à la lumière du soleil. Il sera incapable de voir quoi que ce soit et devra fermer les yeux.

Ainsi en est-il de l'âme humaine. Si un homme ne souille pas son âme, il est capable de percevoir des choses spirituelles. Cependant, s'il faute et dégrade son âme, sa perception spirituelle s'affaiblira.

Lorsque les juifs reçurent la Torah, leur corps et leur âme étaient si purs qu'ils devinrent presque entièrement spirituels. Ils pouvaient donc contempler la Gloire de la Présence Divine.
Après la faute du veau d'or, leurs âmes se ternirent et ils ne purent pas même regarder le visage de Moché. [Réchit 'Hokhma p.28]

A la vue de son visage, les juifs furent terrifiés. Ils crurent que la Présence Divine y apparaissait ou que des anges l'accompagnaient.
Quand Moché vit leur frayeur, il les appela. [Ramban]
[Méam Loez - Ki Tissa 34,30]

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"Lorsque Moché se présentait devant Hachem pour parler avec Lui, il ôtait le voile jusqu'à sa sortie. Puis il sortait et disait aux Bné Israël ce qui lui avaient été ordonné" (Ki Tissa 34,34)

-> Il n'est pas respectueux de parler au Roi le visage couvert d'un voile. De plus, en ôtant le voile, Moché pouvait recevoir davantage d'éclat de la Présence Divine. (Tsor haMor)

De ce jour, Moché prit l'habitude suivante : lorsqu'il entrait parler à Hachem, il ne portait pas de voile en signe de respect.
Lorsqu'il transmettait aux juifs ce que Hachem leur avait ordonné, il parlait sans le voile afin que les juifs bénéficient de l'avantage spirituel de cette lumière. [Rabbénou Bé'hayé]

Après avoir achevé son enseignement, Moché remettait le voile sur son visage. Il ne voulait pas que les membres du peuple tirent profit de cette lumière sacrée en vaquant à leurs occupations profanes.

-> Quand le visage de Moché brillait par les rayons de gloire, tout le monde le regardait. A cause de sa modestie et de son humilité, il a couvert son visage d’un masque, comme les timides qui sont gênés lorsque des gens les
regardent.
Pourtant, fait observer le Kli Yakar, tout cela n’était que lorsqu’il marchait dans le camp d’Israël. Mais quand il venait devant Hachem, quand il entrait pour étudier la Torah, il enlevait le masque parce qu’à un tel moment la honte n’a aucune place, puisque "le timide n’apprend pas".
D’après cela, là où la honte n’a pas de place, Moché devait enlever le masque devant Lui.

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"Les bné Israël voyaient le visage de Moché, et [constataient] que la peau du visage de Moché resplendissait. Moché remettait le voile sur son visage jusqu'à ce qu'il parle [à nouveau] avec Hachem." (Ki Tissa 34,35)

-> Rabbénou Bé'hayé enseigne que Moché gravit à 3 reprises le mont Sinaï, et à chaque fois, l'éclat de son visage s'intensifiait. C'est pour cette raison que le nom de Moché est mentionné 3 fois dans ce verset ...
Moché garda cette lumière sur son visage jusqu'à sa mort, comme il est écrit : "Son éclat n'avait pas faibli et sa vigueur ne l'avait pas quitté" (Dévarim 34,7).
Même à l'approche de la mort, l'éclat que son visage portait de son vivant n'avait pas faibli.

Selon certains, Moché couvrit son visage par humilité, pour ne pas que l'on constate la grandeur qui lui fit mériter cette luminosité.
Certes, lorsqu'il enseignait la Torah au peuple, il ôtait son voile, mais il espérait que l'on attribuerait son éclat à la Torah. Après avoir terminé d'enseigner, il remettait son voile.

La Torah écrit : "Moché ne savait pas que la peau de son visage était lumineuse" (v.34,29) explique pourquoi Moché ne couvrit pas son visage dès sa descente du mont Sinaï.
S'il l'avait su, il l'aurait couvert tout de suite. [Maassé Hachem p.155]

=> Comment était-il possible que Moché ne perçoive pas la lumière intense émanant de son visage, 60 075 fois plus ardente que celle du soleil?

Le verset : "Les 2 Tables du témoignage étaient dans la main de Moché lorsqu'il descendit de la montagne", nous apprend que Moché attribuait cette lumière aux Tables (Lou'hot).
Cependant, lorsqu'il vit que le peuple craignait de s'approcher de lui, il se rendit compte qu'elle provenait de son visage. [Ramban]
[Méam Loez]

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=> Pourquoi Moché ne s'était-il pas aperçu que les rayons de lumière éclairaient son visage comme le soleil, ainsi que le mentionnent nos Sages (guémara Baba Batra 75a)?

Le 'Hatam Sofer répond que Moché pensait que cette lumière provenait des Tables (faites à partir du "sanpérinon", une pierre précieuse ressemblant au saphir) et que son visage ne faisait que la refléter autour de lui.

Le rav Avraham Gani'hovsky écrit que nous pouvons apprendre de là que si l'homme voit en lui des qualités, il ne doit pas se les attribuer, mais plutôt les faire dépendre d'autres causes.
Ainsi, il est écrit dans le Choul'han Aroukh (Yoré Déa 240,6) : "L'homme ne doit pas exiger qu'on lui accorde une place pour son mérite personnel, mais uniquement pour celui de ses ancêtres".

Le rav Gani'hovsky conclut qu'il en va de même pour les défauts : l'homme ne doit pas croire qu'ils sont une partie de son être, de son essence, il doit les faire dépendre de raisons extérieures.
De cette manière, il parviendra plus facilement à les supprimer par un travail sur lui-même.

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-> "Or, lorsque Moché redescendit du Mont Sinaï, tenant en main les deux Tables du Statut, il ne savait pas que la peau de son visage était devenue rayonnante (קָרַן עוֹר פָּנָיו - Karan Or Panav), lorsque D. lui avait parlé" (Ki Tissa 34,29).

-> Le rayonnement de lumière sur le visage de Moché provenait des rayons de la Gloire divine.
[midrach Tan’houma Ki Tissa 37]

-> Hachem accorda à Moché ces rayons après la faute du "Veau d’Or", afin de montrer aux Béné Israël que personne de ressemblait à Moché, et qu’ils avaient eu tort de lui chercher un remplaçant. [Tossefot haRoch]

Moché fut contraint de voiler son visage [il portait un voile "Masvé" (מַסְוֶה)]. Il ne se découvrait que lorsqu’il s’adressait à Hachem, ou lorsqu’il enseignait Ses Paroles aux Bné Israël [voir Rachi sur Ki Tissa 34,33].
Quand ceux-ci étaient absorbés par l’étude de la Torah, ils avaient la force de supporter la vue des rayons de Gloire. Cela montre à quel point l’étude de la Torah peut élever une personne. [Oznaïm laTorah 34]

=> Depuis quand Moché a-t-il été gratifié de l’octroi des rayons de splendeur (קרני ההוד – Karné HaHod)?

1°/ Rachi (au verset 29) répond : "Nos maîtres expliquent que c’est depuis qu’il s’était trouvé dans la caverne, où Hachem avait placé Sa paume sur son visage, comme il est écrit: ‘Je te couvrirai de ma paume’ (Ki Tissa 33,22)."

2°/ Le Zohar attribue cependant l’origine de ce rayonnement à la nuée de la Majesté divine qui avait enveloppé Moché pendant son séjour sur la montagne.

3°/ La face rayonnante, explique le Rambam (introduction au Guide des Egarés), était le symptôme de la lumière qui entourait constamment et sans s’interrompre le plus grands des Prophètes.

4°/ Le midrach (Chémot rabba 47) rapporte deux autre théories :
a) Les Tables de la Loi avaient une longueur et une largeur de six Palmes (Téfa’him).
Moché en tenait deux dans ses mains et la Chékhina en tenait deux et c’est des deux Palmes du milieu qu’émanaient les rayons de la Gloire [Moché s’était élevé à un degré de sainteté, où il se situait à mi-chemin entre la Terre et le Ciel].

b) Les rayons provenaient de la goutte d’encre qui resta dans la plume avec laquelle Moché écrivait la Torah et qu’il passa au travers des cheveux de sa tête [ainsi, ce n’était point la Lettre de la Loi qu’il a écrite qui lui procura ce rayonnement surhumain, mais ce qui «reste au-delà», c’est-à-dire l’Esprit divin qui l’inspira et qui l’anima].
La goutte d’encre qui restait dans la plume était celle destinée à écrire la Lettre "Youd" du mot "Anav" (humble - עניו) du verset : "Or, cet homme, Moché, était fort humble, plus qu’aucun homme qui fût sur la terre» (Béaaloté'ha 12,3). En effet, de par sa grande humilité, Moché n’osa écrire pleinement le mot עניו qu’il finit donc par écrire sans le "Youd" (עָנָו). C’est pour cela qu’il mérita ces "rayons de Gloire".
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

5°/ Après la faute du "Veau d’Or", Moché accumula les "couronnes" perdues des Béné Israël et recueillis par lui [les "ornements" qu’on leur avait gratifié pour avoir prononcé les mots : "Naassé Vénichma" (‘nous ferons et nous écouterons’) lors du Don de la Torah, leur furent retirés à la suite de la faute du "Veau d’Or" - Shabbath 88a].
C’étaient les "couronnes" de La Torah entourées de celles de la Prêtrise et de la Royauté. Il incarnait donc en sa
personne la Tora, la Prêtrise et la Royauté. [Maharcha]
Et toutes ces "couronnes" étincelantes lui conférèrent l’auréole de Gloire qui l’éleva au-dessus de tous les mortels et lui donna un aspect surhumain. [Tossefot]

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-> "Il fut là-bas avec Hachem 40 jours et 40 nuits" (Ki Tissa 34,28)
Comment Moché pouvait-il différencier le jour de la nuit?
Lorsque Hachem lui enseignait la Torah écrite, il savait qu'il faisait jour et lorsqu'Il lui enseignait la Michna et le Talmud, il savait qu'il faisait nuit.
[midrach Tan'houma Kis Tissa 36]

"Des dieux de métal tu ne te feras pas. La fête de Pessa'h tu respecteras" (Ki Tissa 34,17-18)

=> Quel est le lien entre l'interdit de l'idolâtrie et le respect de Pessa'h?

-> La Guemara rapporte que le décret d'extermination des juifs par Haman à l'époque de Pourim a été prononcée dans le Ciel, parce que les juifs se sont prosternés devant la statut de Nabuchodonosor quelques années plus tôt.

Suite à cela, pour tenter d'annuler ce décret, Esther demanda au peuple de jeûner 3 jours avant de se présenter devant le roi A'hachvéroch.
Or, ces 3 jours de jeûnes inclurent aussi le jour de Pessa'h. Ainsi, cette année-là tous les juifs jeûnèrent à Pessa'h et de fait, ils ne mangèrent pas la matsa, le maror, ...

La Thora fait allusion à cela dans ce verset : "Des dieux de métal tu ne te feras pas" = c'est-à-dire tu ne feras pas d'idolâtrie.
Et grâce à cela, "la fête de Pessa'h tu respecteras" = il n'y aura pas de décret contre les juifs et tu n'auras pas besoin de jeûner pendant Pessa'h pour annuler un décret qui serait prononcé à cause de l'idolâtrie.
[Yalkout haOurim]

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-> La fête des matsot (Pessa'h) est juxtaposée à l'interdiction de fabriquer des idoles pour nous enseigner qu'une personne consommant des produits levés à Pessa'h est considérée comme idolâtre.
[Zohar - Michpatim, Tétsavé - rapporté par le Méam Loez - Ki Tissa 34,18]

Moché retourna vers Hachem et dit : "De grâce! Le peuple a commis un grand péché et s'est fait un dieu d'or" (Ki Tissa 32,31)

=> Pour défendre le peuple, Moché aurait dû plutôt minimiser la faute. Comment comprendre le fait qu'il aggrave le péché en déclarant : "Le peuple a commis une grande faute"?

-> Le Rav de Kozmir explique que l'une des conditions essentielles du repentir est la reconnaissance de la faute. Quand quelqu'un a commis une faute, l'un des principes du repentir est d'accepter son péché, le reconnaître, et ne pas rechercher des excuses et des circonstances atténuantes.
L'homme doit accepter avoir commis la faute et la regretter sincèrement.

=> Ainsi, quand Moché voulait défendre le peuple par rapport à la faute du veau d'or, il dit à Hachem qu'Israël a commis "une grande faute". A comprendre dans le sens qu'Israël reconnaît avoir commis une grande faute. Ils avouent et reconnaissent que leur péché est grand et ne cherchent aucune excuse pour le diminuer.
Dès lors, leur repentir est complet et ils méritent donc bien d'être pardonnés.

-> Le Sefer Né'hmad miZahav commente également en ce sens :
La 1ere condition du repentir est de reconnaître la faute. Ne pas chercher de prétextes ni d’excuses, mais reconnaître son échec et le regretter d’un cœur brisé.
Quand le premier homme a essayé de se justifier en disant "la femme que tu as mise près de moi, c’est elle qui m’a donné", sa téchouva n’a pas été acceptée.
C’est pourquoi quand Moché est venu intercéder pour les bné Israël, il a admis : "ce peuple a commis une grande faute". Ils reconnaissent leur faute et n’essaient pas de se justifier. Ils sont brisés et souffrent, et désirent se repentir totalement. C’est pourquoi ils sont dignes de pardon.

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-> Le Ohr ha'Haïm précise que l'expression ''grande faute'' est dit dans la Torah : "'hataa guédola'' (חֲטָאָה גְדֹלָה).
Littéralement, le terme 'hataa (traduit par ''faute'') signifie manquement. Cela fait allusion au fait que quand quelqu'un commet une faute, il perd quelque part sa lucidité. Il n'a plus toute sa conscience. Il connaît un manque et un manquement de sa conscience et de son esprit.

Dire qu'au moment de la faute, l'homme n'avait pas toute sa tête est en soi un argument défenseur. Car, finalement, on n'est pas tant responsable d'une action qu'on n'a pas commis avec toute sa conscience, autant que si on l'a faite en toute conscience.
Certes, l'essentiel de la faute fut de s'être mis dans cette situation de perdre sa lucidité. Mais à présent, on ne peut pas tant tenir rigueur à celui qui a agi sans tout son esprit.

=> Tel a été le plaidoyer de Moché. Les juifs ont commis une ''grande 'hataa''. Ils ont agi avec une
grande perte de lucidité. Ils n'étaient absolument pas conscients de ce qu'ils faisaient. Et cela est effectivement un bon argument de défense, car celui qui commet une faute sans sa lucidité est bien moins punissable que s'il agit avec toute sa clairvoyance.

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-> Le Beit Its'hak rapporte l'enseignement de nos Sages qui disent que normalement, d'après le niveau dès juifs au moment de la faute, ils n'auraient jamais dû commettre un tel acte.
En effet, cela faisait à peine quelques jours qu'ils avaient reçu la Torah et s'étaient élevés à des niveaux spirituels et de sainteté qui n'ont jamais été atteints dans l'Histoire.
S'ils ont quand même fauté, c'est parce qu'on les a poussés du Ciel, car dans le Ciel on souhaitait qu'ils fautent et s'en repentent et qu'ainsi, toutes les générations apprennent la force du repentir qui répare même les fautes les plus graves.

=> Ainsi, quand Moché souhaitait défendre le peuple par rapport à cette faute, il dit : "Ce peuple a commis une grande faute" = c'est-à-dire que cette faute était trop grande par rapport à leur niveau. Elle n'était absolument pas adaptée à leur dimension.
Dès lors, il est impossible d'imaginer qu'ils l'ont commises de par eux-mêmes.
Force est de reconnaître qu'ils ont été contraints par le Ciel de la commettre, pour enseigner la force du repentir. Ainsi, c'est parce que c'était une ''grande'' faute, démesurée par rapport à leur niveau, que Tu dois la leur pardonner, parce qu'ils n'en sont pas réellement responsables, puisqu'ils ont été poussés par le Ciel à la commettre.

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-> Le Maguid de Doubno explique que quand le peuple fauta, Moché savait que le Satan, l'ange accusateur, allait se dépêcher d'accuser Israël auprès d'Hachem.
Ainsi, Moché se précipita avant lui, et commença lui aussi à ''accuser'' le peuple en disant qu'il a commis une grande faute.
Son intention était que quand le Satan verra Moché accuser le peuple, il se dira qu'à présent, il n'a plus besoin lui aussi d'accuser, puisque Moché a déjà très bien fait ce travail, et ainsi il s'en ira. Mais alors, quand Moché se retrouvera [ensuite] seul avec Hachem, alors il changera son discours et formulera tous les arguments de défense qu'il faudra.

=> Quand Moché dit que le peuple a commis une grande faute, son but était donc uniquement de tromper le Satan et le faire partir.

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-> Le 'Hemdat Israël rapporte l'enseignement de nos Sages que quand un homme était jugé pour un crime, si tous les juges le condamnaient et que personne ne l'innocentait, alors il était innocenté de fait. En effet, il fallait nécessairement qu'il y ait au moins un défenseur.

=> De même, Moché cherchait à innocenter le peuple. Pour cela, il argumenta que le peuple a fait ''une grande faute'', sous-entendu qu'il est impossible de les innocenter. Ainsi tous les arguments les condamnent.
Dès lors, faute d'argument défenseur, ils sont automatiquement innocentés, car telle est la loi, si personne n'innocente et que tous condamnent, il est d'emblée innocentée.

[Source (b'h) : essentiellement d'après un dvar Torah du rav Mikaël Mouyal]

"[Moché] prit le veau qu'ils avaient fait, le brûla au feu et le pulvérisa très fin. Il répandit [la poudre] sur la surface de l'eau et la fit boire aux juifs" (Ki Tissa 32,20)

-> Lorsque Moché brisa les Lou'hot, les océans quittèrent leur lit et menacèrent d'envahir le monde.
Moché se dressa et dit à la mer : "Viens-tu détruire l'univers entier?"

La mer répondit : "Le monde n'existe que par le mérite de la Torah contenue dans les Lou'hot. Israël s'est révolté contre elles et ont fabriqué le veau d'or. Les Lou'hot sont détruites et je désire à présent détruire le monde."

Moché prit le veau et le pulvérisa. Il jeta cette poudre dans l'océan, qui ne s'apaisa que lorsque Moché en eût fait boire le peuple. [Zohar - Michpatim]

Certes, Moché dit plus tard : "Je jetai sa poudre dans le ruisseau qui descendait de la montagne" (Dévarim 9,21).
Le Sifté Cohen commente qu'il ne s'agissait pas d'un réel ruisseau, mais cela fait allusion à l'eau de l'océan venue dénoncer les juifs.
[en hébreu, ruisseau se dit "na'hal", un mot proche de "na'hala", signifiant : un héritage].
Le "ruisseau" désigne l'héritage. Moché jeta la poudre [du veau d'or] pour faire taire l'accusation au sujet de l'héritage : les Lou'hot, descendu du mont Sinaï.

Le Sifté Cohen ajoute que Moché fit boire cette eau aux juifs pour une autre raison : il désirait dénigrer le veau d'or et montrer au peuple l'insignifiance des idoles.
Lorsqu'ils boiraient la poussière de leur divinité, celle-ci allait passer dans leur urine.

=> L'or ne brûle pas, il fond. Pourquoi le verset dit : "le brûla"?

Le Sifté Cohen enseigne que lorsque Moché vit le veau d'or, il dit à l'or : "Est-ce pour cela que Hachem t'a créé? Est-ce pour cela que Hachem t'a fait le plus précieux de tous les autres métaux? Tu es à présent utilisé pour l'idolâtrie et tu fais commettre à tant de gens un péché extrême!"

L'or se transforma instantanément en bois sec. L'éclat du visage de Moché l'enflamma et il se consuma.
En effet, le mot : "vayisrof" (brûla) est écrit sans "vav", ce qui peut se lire "vayissaref" (il se consuma).
Ceci indique que le veau brûla de lui-même.

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+ "[Moché] leur dit : "Voici la parole de Hachem, D. d'Israël : Que chaque homme prenne son glaive et passe d'une porte à l'autre dans le camp. Que chacun exécute [toute personne impliquée dans la faute], serait-ce son propre frère, son ami ou son parent."
Les Lévi'im se conformèrent à l'ordre de Moché et environ 3 000 hommes furent tués ce jour-là." (Ki Tissa 32,27-28)

-> La Torah dit : "environ 3 000 homme" (ki chélochét alfé ich), au singulier (ich - homme).
Selon le Sifté Cohen, cela nous enseigne qu'ils furent tués comme un seul homme. Pour les Lévi'im, tuer ces 3 000 hommes ne donna pas plus de difficulté que d'en tuer un seul.

Le Yéfé Toar rapporte que les Lévi'im laissèrent tous les cadavres joncher le sol sans les enterrer afin qu'ils soient visibles aux gens du peuple. Ceci implanterait la crainte en leur cœur et les empêcherait d'imiter les mauvaises actions des coupables.

Parmi les 11 tribus (autre que Lévi), de nombreux hommes n'avaient pas fauté. Les princes (nassi) et les dirigeants des tribus n'avaient pas péché non plus. [Yalkout Réouvéni]

Pourtant selon le Tsor haMor, les Lévi'im furent choisis parce que les membres des autres tribus n'avaient pas le cœur de tuer leurs frères et leurs proches parents. Seuls les Lévi'im en étaient capables car ils savaient être très rigoureux (si telle est la volonté de D.!)

[Moché dit : "Quiconque est en faveur de D., qu'il se joigne à moi!". Bien qu'un grand nombre d'hommes n'eussent pas fauté, ils ne voulurent pas s'associer à Moché parce qu'ils se sentaient responsables des coupables faisant partie de leur tribu (responsabilité les uns des autres).
Seule la tribu de Lévi se présenta car tous ses membres étaient innocents.]

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+ Moché dit : "Ce jour vous pouvez être investis [en tant que tribu consacrée] à D. pour vous donner une bénédiction aujourd'hui. Car des hommes ont [été prêts à tuer même] leur propre fils et frère." (v.32,29)

-> Selon le Ibn Ezra, la "bénédiction" mentionnée ici nous apprend que les Lévi'im méritèrent la prêtrise à la place des 1ers nés.
Il est écrit : "A ce moment, Hachem choisit la tribu de Lévi" (Dévarim 10,8) = cela signifie qu'au moment où les Lévi'im punirent les fauteurs, D. les choisit comme Cohanim.

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+ "Hachem frappa le peuple d'une épidémie parce qu'ils avaient fabriqué le veau qu'avait fait Aharon" (Ki Tissa 32,25)

-> Puisque tout le peuple n'adora pas le veau d'or de la même façon, les coupables furent tués de 3 façons différentes :

1°/ De nombreuses personnes moururent par l'eau que leur fit boire Moché.
Il s'agit de ceux qui se réjouirent intérieurement du Veau d'or.
Elles burent cette eau comme une femme soupçonnée d'adultère (sota) absorbe les eaux amères pour établir sa culpabilité ou son innocence. Nombreux furent ceux qui périrent en avalant cette eau.
Selon le Zohar, toute la nuit, cette eau resta en eux, et on les trouva morts au matin.

2°/ D'autres furent passés au fil de l'épée par les Lévi'im.
Il s'agit de ceux qui offrirent des sacrifices et de l'encens devant le veau.
Ces 3 000 hommes furent tués par les Lévi'im.

3°/ Une épidémie se déclara : "Hachem frappa le peuple d'une épidémie à cause du veau d'or qu'Aharon avait fait".
Il s'agit de ceux qui n'offrirent pas d'encens, ni de sacrifice, mais embrassèrent la statue.
Le tribunal ne pouvait les mettre à mort parce que ce n'était pas un cas d'idolâtrie manifeste.

[Selon le Ramban, ceux qui moururent par l'épidémie étaient ceux qui se sont attroupés autour de Aharon pour exiger qu'il le fabrique. (cf. verset : "une épidémie A CAUSE du veau d'or qu'Aharon avait fait")]

"Les juifs observeront le Shabbath pour faire du Shabbath, pour toutes les générations, une alliance éternelle.
Entre Moi et les juifs, c'est un signe éternel que pendant 6 jours D. fit le ciel et la terre et que le 7e jour, Il cessa [Son oeuvre] et se reposa." (Ki Tissa 31,16-17)

-> Ici la Torah nous décrit la grandeur de la personne qui observe strictement le Shabbath selon la loi : elle recevra une récompense comme si elle avait observé tous les Shabbath depuis la Création jusqu'à la résurrection [des morts].

La Torah dit : "Les juifs observeront le Shabbath pour faire du Shabbath, pour toutes les générations, une alliance éternelle".
= Si les juifs observent le jour saint, c'est compté comme s'ils avaient observé les Shabbath de toutes les générations.

Le commandement d'observer le Shabbath est considéré comme supérieur à tous les autres parce qu'il fut le 1er donné à Israël.
Il représente le fondement du judaïsme. En observant le Shabbath, nous affirmons notre foi dans le fait que Hachem, Maître de l'univers, a créé l'univers à partir du néant pendant 6 jours et a cessé le 7e jour.

"C'est un signe éternel (léolam)".
[le mot "léolam" peut aussi signifier : "pour le monde". Ce verset peut donc être traduit : "c'est un signe pour le monde".]
Observer le Shabbath est un grand signe "pour le monde", car il indique que D. a créé le monde à partir du néant.

Le Shabbath a autant de valeur que tous les commandements de la Torah réunis.

Si les juifs avaient observé convenablement le Shabbath, Jérusalem n'aurait pas été détruite.
Elle n'a été dévastée qu'à cause de la profanation du Shabbath.
Hachem dit par l'intermédiaire du prophète Yirmiyahou : "Si vous ne M'écoutez pas pour sanctifier le jour du Shabbath en ne portant pas de paquets et de charges et en n'entrant pas dans les portes de Jérusalem le jour du Shabbath, J'allumerai un feu dans ses portes et Je consumerai le palais de Jérusalem, il ne sera pas éteint" (Yirmiyahou 17,27).

[comment peut-on souhaiter la venue du machia'h, sans être dans une dynamique d'améliorer notre respect du Shabbath. D'une certaine façon, c'est vouloir le Temple, tout en brûlant soi-même chaque tentative de reconstruction!]
[...]

Ce verset nous apprend également que si les juifs observent le Shabbath convenablement, ils mériteront de goûter l'éclat du monde futur qui est comparé à un long Shabbath.

On peut donc interpréter ainsi ce verset : si les juifs observent le Shabbath, ils feront Shabbath pour leurs générations, c'est-à-dire pour le monde futur qui dure éternellement.
Le Shabbath lui-même sera l'alliance éternelle au monde futur. Il n'y aura pas de fin à ce Shabbath.

Dans ce monde aussi, ils [les juifs] bénéficieront grandement en recevant l'âme supplémentaire qui leur est octroyée le Shabbath.
Il est écrit : "entre Moi et les juifs" (v.31,17). En hébreu, "entre Moi" se dit : "béni" (בֵּינִי), un acrostiche des mots : "béShabbath yéch néchama yétéra" (le Shabbath, il existe une âme supplémentaire) ...

L'âme ne tire aucun plaisir de la nourriture, de la boisson ou d'autres agréments mais seulement de la Torah.
L'âme supplémentaire vient à l'homme pour ouvrir son cœur aux paroles de la Torah et pour lui permettre de comprendre des notions qu'il ne comprend pas durant la semaine.
Par conséquent, ces personnes qui gaspillent le Shabbath en repas et en promenades ne donnent à leur âme aucun plaisir, mais au contraire la font souffrir.

Le mot : "vayinafach" (וַיִּנָּפַשׁ) peut être lu : "vay néfech" (וַיִּ נָּפַשׁ -> vaï = cri de malheur!). La Torah nous dit : "Malheur aux gens qui détruisent leur âme!"
Par leur consommation abusive de nourriture et de boisson, ils écartent leur esprit de l'étude de la Torah.
C'est comme s'ils détruisaient leur âme de leurs propres mains!
L'âme supplémentaire reste abandonnée et desséchée et ne ressent aucun plaisir.

La punition de ces personnes est très sévère car l'âme supplémentaire se plaint d'avoir été affligée.
Par conséquent, le Shabbath, il faut faire très attention à ne pas écarter son esprit de la Torah au cours des repas. A la fin du repas, on doit étudier la Torah, chacun suivant ses possibilités.
Si un homme ne sait pas étudier, qu'il aille chez un ami ou à la synagogue écouter le Rav.
Alors son âme supplémentaire le bénira pour la satisfaction qu'il lui a procurée en faisant ce à quoi elle aspire.
[Méam Loez - Ki Tissa 31,16-17]