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"Lorsqu'un homme (adam - אדם) aura sur la peau de sa chair" (Tazria 13,2)

Le Ach Pri Tévoua nous offre un beau commentaire basé sur le mot : adam.

En hébreu, les termes caractérisant un être humain (une personne) ont tous un singulier et un pluriel.
Ainsi, on a :
-> Ich (איש) qui est singulier ; et anachim (אנשים) qui est pluriel ;
-> guéver (גבר) qui est le singulier ; et guévarim (גברים) qui en est le pluriel.
-> Seul le mot: Adam (אדם) n'existe qu'au singulier.

Nos Sages (guémara Yébamot 61a) nous enseignent que c'est seulement le peuple juif qui est appelé : adam (אדם), car ce n'est que parmi le peuple juif qu'il existe un sentiment intrinsèque d'unité, qui conduit au fait que toutes les individualités de la nation se fusionnent en une seule, unifiée.

Cette guémara (Yébamot 61a), nous rapporte les paroles suivantes de Rabbi Chimon bar Yo'haï :
"Vous [les juifs] êtes appelés :"homme", tandis que les nations du monde ne sont pas appelées : "homme". "

Rabbi Meir Shapiro nous enseigne que cela n'est en rien dénigrant pour les non-juifs, mais c'est plus un état de fait, une caractéristique propre au peuple juif.
"Tous les juifs sont responsables les uns des autres" (guémara Shavouot 39a)

Le Rabbi de dire :
"Telle est la différence : certainement les non-juifs sont des personnes, mais seulement la nation juive a un sens de l'unité, et a profondément ancré en elle un sentiment de préoccupation chacun envers l'autre, qui fait que tous les individus forment un seul "homme". (ké ich é'had)

Les non-juifs sont des humains, seulement les juifs sont "un homme". "

Revenons à notre verset : "Lorsqu'un homme (adam - אדם) aura sur la peau de sa chair".
Une des causes premières de la lèpre est la calomnie, la diffamation (guémara Arakhin 15b).
La calomnie est une conséquence de la division.
Ainsi, le calomniateur remet en cause le sens du terme : adam, c'est-à-dire l'aspect d'unité propre au peuple juif.

Sa punition est la lèpre, qui nécessite sa séparation des autres, son retrait temporaire de la société.
Cela va lui donner l'occasion de contempler dans sa solitude les conséquences de sa division.

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-> "Alors que l'homme est désigné généralement pas un de ces 4 noms : ich, énoch, guéver, et haAdam, qui incluent : les juifs et les non-juifs, le nom Adam désigne exclusivement l'homme juif, d'après le verset : "Vous, Mes enfants, vous êtes désignés Adam" (Yé'hezkel 34,31)."
[Tossefot - guémara Yébamot 61a]

-> Le Maharal (Nétsa'h Israël - chap.10) enseigne :
"A la Création du monde, Adam a été créé en dernier, après toutes les autres créatures minérales, végétales et animales.
Adam vint donc parfaire la Création et devint ainsi la créature essentielle de l'existence dans le monde, jusqu'à la sortie d'Egypte.
A ce moment, la naissance du peuple juif devint la dernière création de Hachem et devint alors, au sein de l'humanité, le peuple essentiel dans le monde (am ségoula), puisqu'aucune nation n'a été créé après ce peuple.
Même les grandes nations, mentionnées avant la sortie d'Egypte telle que Amon, Moav et Essav ont précédé la Nation d'Israël. Cela justifie la dénomination Adam réservée aux Bné Israël.

-> b'h, également au sujet de l'appellation Adam :

La vérité & le mensonge

Notre relation avec la matérialité (1ere partie)

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Lors de la traversée de la Mer rouge, un des miracles de D. était que chaque tribu traversait dans un canal qui lui était propre, et la paroi séparant chacun de ces canaux était transparent.
On peut se demander : quel en était l'intérêt?

Nos Sages de répondre qu'au sein du peuple juif, il y a un tel sentiment d'unité, d'interdépendance, que D. a fait que chacune des tribus pouvait voir les autres, afin qu'aucune n'en vienne à s'inquiéter du sort de l'autre.

=> Il y a les égyptiens à mes trousses, j'essaie de sauver ma vie, et b"h, j'arrive à fuir ... mais ma joie, mon soulagement ne peut réellement éclater que si chacun de mes autres frères juifs est aussi en train de se sauver de la mort.

Le peuple juif : un peuple uni, un peuple unique ...
"D. dit à Moché : une femme qui est fécondée et enfante ..." (Tazria 12,1-2)

-> "Le bébé dans les entrailles de sa mère, une flamme est allumée au-dessus de sa tête (lui permettant de voir d'un bout à l'autre du monde) et un ange lui enseigne toute la Torah ... et quand il vient au monde, un ange vient et le frappe sur la bouche et lui fait oublier toute la Torah"
[guémara Nidda 30b]

La guémara Nidda nous enseigne aussi :
-> "n'y a pas de jour où l'homme est immergé dans les bienfaits plus que dans ces jours-là (temps de la grossesse)"

-> "le même ange préposé à la grossesse ... soulève une goutte de semence et la présente devant D. et Lui demande : Maître du monde, cette goutte que sera-t-elle? Un homme vaillant ou faible, intelligent ou sot, riche ou pauvre?"
->  "il ne sort pas de là-bas tant qu'on ne l'a pas fait prêter serment ... et quel est ce serment qu'on lui fait faire?
Sois Tsadik et ne sois pas un Racha, et même si le monde entier lui dit : tu es un Tsadik, sois à tes yeux comme un Racha, et on sait que D. est pur et Ses serviteurs sont purs, et l'âme qui est en toi est pure, et si tu la conserves dans sa pureté c'est bien et sinon Je te la reprends".-> "L'embryon vit dans les entrailles de sa mère et D. empêche, dans Sa providence, qu'il ne tombe et meurt, et la femme marche debout (contrairement aux mammifères) ce qui rend la chose encore plus miraculeuse, et ses entrailles sont bouillantes et D. le préserve, malgré tout, de ne devenir qu'un vulgaire morceau de chair."
[Vayikra midrach Rabba 14,3]-> "Car Toi, Tu m'as tiré du ventre (Tu m'as fait venir au monde), Tu as assuré ma nourriture par le sein de ma mère" (Téhilim 22,10-11)=> D. nous a conduit jusque-là pourra forcément continuer à nous donner ce qu'il y a de mieux!

-> "D. se soucie de donner au bébé une grâce particulière aux yeux de ses parents afin que le fait de l'élever ne représente pas une charge pour eux.

Ils se soucient en effet de lui bien plus qu'ils ne se soucient d'eux-mêmes, et chaque effort en vue d'assurer sa croissance est fait de bon cœur avec bienveillance, jusqu'à ce qu'il grandisse et devienne une personne indépendante."
[Rabbénou Ba'hayé - 'Hovot haLévavot - cha'ar habé'hina]<------------>

Il est dit dans Iyov(39,1) : "Connais-Tu l'instant où enfantent les chamois? Surveilles-Tu la matrice des biches, en comptant les mois de leur gestation pour connaître le moment où elles mettent bas?"

La guémara (Baba Batra 16,2) explique à ce sujet que l'utérus de la biche est étroit, et que de fait, elle ne peut mettre bas à sa progéniture.
Lorsqu'arrive l'heure de la délivrance, D. lui envoie un serpent qui la mord et grâce à cela, le passage s'élargit et elle réussit à mettre bas.
Le serpent arrive exactement au bon moment, véritablement à l'instant de la délivrance et il sauve la biche et sa progéniture de la mort.
De même, le moment de l'enfantement des chamois est connu de D.
D. sait que la femelle chamois déteste son petit.
Lorsqu'elle est sur le point d'accoucher, elle monte ainsi au sommet de la montagne, pour que son petit en tombe et meurt.
C'est la raison pour laquelle D. lui envoie un aigle qui réceptionne le nouveau-né dans ses ailes et le dépose devant elle.
Si l'aigle avait retardé ou avancé sa venue au sommet de la montagne ne serait-ce que d'une minute, le petit chamois serait mort.
Seule cette synchronisation parfaite a permis qu'il continue à vivre!

=> Si l'attention de D. s'exprime de façon si extraordinaire pour les bêtes des champs, est-ce que l'on peut imaginer qu'Il ne va pas nous protéger?!

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+ A propos de la biche :
-> Le Zohar (3e partie - p.249) :
"Lorsqu'elle met bas, la biche crie avec 70 voix comme le nombre de mots du mizmor : "D. te répondra au jour de détresse" (Téhilim 20)".

-> Le midrach (Téhilim 42) :
"La biche, lorsqu'elle met bas, est désolée (souffre terriblement) et elle languit après D. et Il répond à sa prière".
-> Le midrach (Téhilim 22), nous rapporte une autre utilisation du pouvoir de prière de la biche :
"La biche, lorsqu'elle a soif, creuse un trou et rentre ses cornes dedans et brame.
Et l'abîme fait remonter pour elle de l'eau, comme il est dit : "comme une biche languit après les lits d'eau" ... et lorsque les bêtes ont soif, elles se rassemblent autour d'elle (la biche),car elles savent que ses actes sont pieux, et pour qu'elle suspende ses yeux vers D., et Il les prenne en pitié".

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+ L'accouchement d'une femme :
-> "Les femmes enceintes sont considérés comme étant malades" (Rachi - guémara Yoma 47a)
-> "L'accouchement est un danger et requiert des miracles"(Rachi - guémara Shabbath 32b)
Tossefot (guémara Ketoubot 82) rapportent que la plupart du temps, l'accouchée s'expose au danger.
-> "[La femme] accouche et les douleurs et les contractions l'enveloppent ... ses membres et ses organes s’effondrent, et elle ne revient à elle-même qu'après 24 mois" (guémara Béra'hot 6b)
-> "Dans la souffrance tu accoucheras des enfants" (Béréchit 3,16)

-> Le mot Ré'hem (la matrice, l'utérus) vient de"Ra'hamin" (miséricorde) et l'ouverture de l'utérus fait allusion à l'ouverture des portes de la miséricorde.

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-> Nos Sages ont dit (midrach Rabba - Vaét'hanan 2,1) :
"Il y a 10 "langages" qui sont appelés prière, et ceux-ci sont : la clameur, le cri, la plainte, la supplication, la requête, la détresse, s'aplatir devant D., faire la justice, l'imploration".-> Une femme crie lors de son accouchement.
Le Zohar (paracha Chémot) d'enseigner :
"Le cri, c'est lorsque l'on donne de la voix sans prononcer aucun mot.
Rabbi Yéhouda dit : c'est pourquoi le cri est la plus grande de toutes, car le cri vient du coeur.
On tient de nos Sages que celui prie et pleure au point de ne pouvoir sortir un mot de sa bouche, sa prière est entière, elle est dans son coeur et ne reviendra pas vide (elle ne reviendra pas sans réponse)".=> Une accouchée n'a pas à avoir honte des gémissements, des cris et des pleurs qui s'échappent de sa bouche, mais elle doit seulement tout diriger vers D.
En effet,une prière d'une telle profondeur ne revient pas à vide et l'aidera à accoucher plus facilement et à recevoir un enfant complet et en bonne santé.Le sentiment de perte du contrôle de la situation, va conduire la femme à mettre son futur totalement dans les mains de D.
Les douleurs de l'enfantement sont surnommées en hébreu : "les cordes de l'enfantement" ('hevlei leida), car elles permettent de se lier de manière instantanée à D., comme si elle y était attachée à l'aide d'une corde.

-> Lorsque Rabbi 'Haïm de Volozine a posé la 1ere pierre de la yéchiva de Volizine, on n'avait pas mélangé le mortier avec de l'eau, mais avec les larmes qui ont coulé de ses yeux.
Rabbi 'Haïm de dire : "Car une Yéchiva ne se fonde que sur les larmes!"

=> A plus forte raison, les larmes d'une mère sont le moyen de poser les bases d'un grand homme!
Les grandes souffrances qui vont conduire la mère à crier, à prier et à envoyer ses supplications vers D., et ces prières vont accompagner l'enfant tous les jours de sa vie!
"D. dit à Moché : une femme qui est fécondée et enfante un mâle"  (Tazria 12,1-2)

-> Le midrach Tan'houma (Tazria) de donner l'explication suivante :
"Un roi de chair et de sang peut dessiner un personnage sur un mur, mais il ne peut lui insuffler ni esprit, ni âme.
D., Lui, est capable de dessiner un personnage à l'intérieur d'un autre personnage (Il crée l'embryon dans le sein de sa mère) et lui insuffle l'âme et l'esprit.
C'est pourquoi nous disons : Pas d'artiste comme notre Seigneur!"

-> "Rabbi Meïr dit :
D. a fait un miracle pour le nourrisson que voilà. En quoi?
Tant qu'elle n'était pas enceinte, sa mère perdait du sang.
Maintenant qu'elle a enfanté, ce sang remonte aux seins et lui permet d'allaiter son enfant."
[Yalkout Chimoni - Tazria 12]

-> La guémara (Nida 30b) de nous enseigner :
"A quoi est comparé le fœtus dans la matrice de sa mère?
A un livre plié et posé ..."

=> "Et toutes tes actions sont inscrites dans un livre"
Tant que le fœtus est dans la matrice maternelle, le livre est replié, posé et fermé.
Que va-t-on y inscrire?
Cela personne ne le sait.
Ce n'est qu'à la fin de sa vie que le livre se composera de feuilles retraçant la splendeur, la gloire, les échecs, les défaillances, les pleurs, le bonheur et la tristesse.

Aucun livre ne reste vide.
Il se remplit constamment de lignes serrées.
A chaque jour sa page.

-> Le 'Hidouché haRim a répondu à une personne :
"Est-ce que l'on a déjà vu un homme qui veuille revenir dans le sein de sa mère ?
Ceci enseigne qu'un homme ne revient pas à sa vie antérieure, aussi belle ait pu être.
Mais, c'est de l'avant, toujours de l'avant qu'il doit aller!"

-> Le Zohar de décrire le moment de la mort :
"A l'heure où l'homme doit se séparer du monde, 3 envoyés viennent à lui, il voit des choses qu'aucune créature ne peut contempler durant sa vie.
C'est le jour où le Roi de l'univers demande en retour sa caution ...
Et il n'existe pas de plus grande tristesse que celle de l'âme sur le point de se séparer du corps.

Mais l'homme ne meurt pas jusqu'au moment où il voit la Présence divine, alors par la puissance d'un désir ardent et d'une nostalgie profonde, l'âme aspire à se lier à la Présence divine et se détache du corps."

+ Pourquoi les chapitres qui sont consacrés à l'apparition des affections lépreuses (= résultat de la médisance - cf.guémara Ara'hin 16a), font directement suite aux lois sur les nourritures interdites (fin de la paracha Chémini)?

==> Tout juif doit prendre garde non seulement à ce qu'il fait entrer dans sa bouche, mais également à ce qu'il en fait sortir!

 

Source (b"h) : le rav Yissa’har Dov Rubin dans son "Talélei Orot"