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"Lorsqu'une femme concevra et enfantera un garçon, elle sera impure durant une période de 7 jours" (Tazria 12,2)

-> Pourquoi une femme qui accouche est-elle impure?

En général, l'impureté provient d’une présence de sainteté qui s’en va. C'est ainsi qu'au moment de la mort, où l’âme qui est extrêmement sainte se retire, alors c’est l’impureté qui vient prendre la place vacante.

Or, nos Sages (guémara Taanit 2a) enseignent que la clé de l’enfantement appartient uniquement à Hachem.
Cela signifie qu’au moment de l’accouchement, Hachem Lui-Même vient permettre au nouveau-né de sortir du ventre de sa mère.
Cependant après l’accouchement, la Présence Divine se retire, et c'est ce retrait de la Sainteté qui provoque l’impureté de l’enfantement.

[Rabbi Mendel de Kotsk - Amoud ha'Emét]

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"Lorsqu'une femme concevra et enfantera un garçon, elle sera impure durant une période de 7 jours ... et si elle enfante une fille, elle sera impure durant 2 semaines" (Tazria 12,2-5)

Pourquoi une telle différence de durée d'impureté?

-> Le Ohr ha'Haïm donne la réponse suivante.
Lorsqu'une femme est enceinte d'une fille, elle s'apprête à mettre au monde un futur créateur de vie, entraînant que la sainteté est plus élevée que lorsqu'elle porte un garçon.
C'est pourquoi après la naissance, la mère a un vide de sainteté plus important pour une fille, qui laisse place à davantage d'impureté de venir combler ce vide.
Il en découle que la mère a besoin de plus de temps pour redevenir pure.

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-> "Une femme qui conçoit et enfante un mâle" (Tazria 12,2)

-> Nos Sages apprennent de ce verset que quand c'est la femme qui "ensemence" en premier, c'est un garçon qui naîtra.
On peut l'expliquer d'après l'allusion. En effet, le lien entre Hachem et Israël est comparé au lien entre un homme et son épouse, la femme symbolisant l'assemblée d'Israël. Quand la "femme ensemence en premier", c'est-à-dire quand le peuple d'Israël s'éveille pour s'approcher d'Hachem en premier, avant même qu'Hachem ne les pousse d'En-Haut à se rapprocher de Lui, alors ce sera un mâle qui naîtra. Le "mâle" symbolise la vigueur et la force.
Si les Juifs n'attendent pas qu'Hachem les réveille et qu'ils se rapprochent de Lui d'eux-mêmes, alors le rapprochement qui en naîtra et en découlera sera plus fort et plus intense, ce sera un "mâle".
[Kédouchat Lévi]

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"Lorsque s'achèveront les jours de sa pureté pour un fils ou pour une fille, elle apportera un mouton dans sa 1ere année comme offrande d'élévation, et une jeune colombe ou une tourterelle comme offrande de faute" (Tazria 12,6)

Pourquoi une femme qui a accouché doit offrir 2 sacrifices différents (un d'élévation et un de faute)?

-> C'est parce qu'elle doit obtenir le pardon pour 2 sortes de fautes :
1°/ le ressentiment qu'elle peut avoir éprouvé contre son mari, voire contre son Créateur, durant l'accouchement que vient expier l'offrande d'expiation (Ibn Ezra) ;
2°/ le serment qu'elle a peut-être fait, au milieu des douleurs de l'enfantement, de ne plus jamais cohabiter avec son mari, que vient expier l'offrande de faute (guémara Nidda 31b).
[Rabbi Chimon bar Yo'haï dit à ses élèves : "Lorsqu'une femme ressent les douleurs de l'accouchement, elle jure de n'avoir jamais plus d'intimité avec son mari. C'est un vœu qu'elle n'observera pas car elle ne peut refuser les relations avec son époux. La Torah demande donc que la femme offre un sacrifice expiatoire pour expier le serment vain qu'elle a prononcé."]

-> Rabbénou Bé'hayé explique que la nouvelle mère n'a pas besoin d'obtenir le pardon sur une faute qu'elle a commise personnellement, mais plutôt son ancêtre : 'Hava.
En effet, avant la consommation du fruit de l'Arbre de la Connaissance, la conception d'un enfant se faisait comme un arbre qui donne ses fruits, c'est-à-dire sans aucune souffrance.
Cette faute a comporté à la fois une mauvaise pensée et une action interdite, et c'est pour cela qu'après une naissance, chaque mère doit apporter 2 sacrifices :
- une offrande d'élévation = pour expier la mauvaise pensée afférente ;
- une offrande de faute = pour expier l'acte interdit commis par 'Hava.

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-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°877) écrit :
"Le mot "korban" (sacrifice/offrande) vient du terme "hakrava", qui signifie "dévouement, sacrifice".
Autrement dit, pour atteindre l’unité, il faut sacrifier de sa propre personne pour autrui. C’est seulement en mettant de côté ses propres désirs et en prenant en compte les volontés de son prochain que l’on peut atteindre le niveau élevé d’unité ...
La femme qui, en accouchant, a eu un sentiment négatif vis-à-vis de son mari, doit apporter un sacrifice expiatoire, parce que l’homme et la femme sont liés par la chair et que le Nom de D. réside entre eux. Mais en proférant de mauvaises paroles contre son mari, elle a écarté la présence Divine, c’est pourquoi elle doit offrir un sacrifice expiatoire".

[le mot korban est aussi lié au mot "karov" (proche), car il permet de nous rapprocher de D. suite à notre éloignement par nos erreurs/fautes.]

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-> La guémara raconte que les élèves de rabbi Chimon bar Yo'haï lui demandèrent : "Pour quelle raison une femme qui enfante un garçon est-elle impure pendant 7 jours alors qu'une femme qui met au monde une fille est impure pendant 14 jours?"

Il répondit : "Hachem connaît les pensées les plus profondes de l'homme. Il sait qu'une femme donnant naissance à un garçon en est très heureuse.
Elle regrette le serment qu'elle a prononcé et désire à nouveau avoir des relations avec son mari. Elle est donc pure après 7 jours.
Cependant, si elle met une fille au monde, elle n'est pas pleinement satisfaire et appréhende les douleurs de l'enfantement que sa fille devra supporter elle aussi à l'âge adulte.
Une plus longue période passe avant qu'elle ne regrette son serment ; elle doit donc attendre 14 jours avant de devenir pure."
[Méam Loez - Tazria 12,6-8]

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-> La guémara (Nida 31b) enseigne :
Pourquoi la Torah stipule-t-elle qu’une femme qui a accouché d’un garçon [est pure] au bout de 7 jours, et au bout de 14 si c’est une fille? ... Parce qu’à la naissance d’un garçon, tout le monde se réjouit ; aussi regrette-t-elle son voeu au bout de 7 jours ; la naissance d’une fille, au contraire, attriste tout le monde, et elle ne regrette son voeu qu’au bout de 14 jours".

Le Maharcha commente : "Concernant un fils, les gens se réjouissent qu’il n’ait pas à subir plus tard les souffrances de l’accouchement. S’agissant d’une fille, tout le monde s’attriste qu’elle ait elle aussi, à l’instar de sa mère, à subir les douleurs de l’enfantement".

-> Le Kli Yakar quant à lui explique :
"Si la femme qui accouche d’une fille est impure 2 semaines, c’est qu’elle prend sur elle l’impureté de deux femmes : la sienne et celle de sa fille. Car toute femme est tributaire d’une impureté de 7 jours liée à la faute originelle (qui eut pour conséquence la fameuse malédiction : ‘Et tu enfanteras dans la douleur’) et l’impureté s’ajoute à l’impureté".

-> Par ailleurs, ‘Hava ayant fauté la première puis poussé son mari à fauter, son péché nécessite une double réparation (la purification pour une fille) par rapport à celle d’Adam (la purification pour un garçon) [Ets Daat Tov]
[A noter que la femme qui accouche doit amener 2 Sacrifices : un Ola (Holocauste) et un ‘Hatat (Expiatoire), car explique le Chem miChmouel, la femme répare, à chaque naissance, la faute originelle de ‘Hava. Cette première transgression fut en réalité composée de 2 fautes : Tout d’abord dans la pensée lorsqu’elle crut les paroles du Serpent, puis par la suite lorsqu’elle mangea du fruit défendu.
Par conséquent, lorsque la femme accouche et expie cette faute originelle, elle se doit d’amener 2 Sacrifices : un Ola (qui répare les mauvaises pensées - son parjure) et un ‘Hatat (qui répare les mauvaises actions).]

-> Le Baal haTourim donne l’explication suivante : la période de 7 jours d’impureté de la femme qui a accouché d’un garçon peut être assimilée aux sept jours de deuil, puisque ce garçon qui vient au Monde est inéluctablement destiné à mourir un jour.
La fille qui vient de naître, elle-aussi, est destinée à mourir, mais avant elle mettra des enfants au monde destinés aussi à mourir, d’où une double période d’impureté assimilable à un double deuil.
[b'h, extrait d'un dvar Torah du feuillet de la communauté Sarcelles - Tazria 5782]

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-> Celui-ci les offrira devant Hachem, fera expiation pour elle, et elle sera purifiée du flux de son sang. Telle est la règle de la femme qui enfante, qu’il s’agisse d’un garçon ou qu’il s’agisse d’une fille (Tazria 12,7)

-> Le Ben Ich 'Haï commente
On voit de ce verset, comme Rachi nous le fait remarquer et comme la guémara (Sanhedrin 83b) le dit, que c’est le sacrifice qu’offre la femme qui lui amène la pureté. Or, pour l’amener au Temple il faut bien qu’elle se soit trempée au mikvé et soit déjà pure pour entrer. Donc, si elle est déjà pure avant le sacrifice, quelle pureté vient-il amener?

En fait, il faut comprendre quelle est la signification ici des mots "mékor damé'ha" (la source de son sang). Le verset ne parle pas comme on aurait pu le comprendre à priori de la matrice qui est à l’origine du sang de Nida, mais bien de l’impureté du serpent originel, qui en faisant fauter ‘Hava la première femme, lui a communiqué.
C’est cette impureté qui est à l’origine du processus du sang de Nida, et c’est jusqu’à ce niveau que le korban, le sacrifice de l’accouchée vient réparer et purifier. Il purifie de la cause de l’impureté vraiment et pas seulement de son symptôme.

"Le 8e jour, on circoncira la chair de son excroissance" (Tazria 12,3)

-> Le chiffre : 8 (chémini - שמיני) a la même guématria que : "shéfél" (humble - שֵׁפֶל).
C'est une allusion au fait que par l'humilité nous pouvons circoncire notre cœur.

[Rabbi Meshoulim Feivish de Brazan]

"Un homme qui aurait sur sa peau ... une plaie de Tsaraat (sorte de lèpre)" (Tazria 13,2)

-> La paracha précédente (Chémini) se termine par le sujet des animaux cashers et non cashers, et la paracha actuelle (Tazria) traite des plaies (Négaïm) apparaissant en conséquence du fait de dire du lachon ara.
Quel lien y a-t-il entre ces deux sujets?

Dans notre monde, les gens ne sont pas très scrupuleux sur ce qu'ils peuvent dire (ça va, ce n'est pas si grave! ce n'est que des mots!), et dans leur tête ce n'est en rien comparable à la faute de manger non casher.

Par cette juxtaposition, la Torah nous enseigne qu'en réalité, le fait de dire du lachon ara (Négaïm) est beaucoup plus grave que consommer de la nourriture interdite, car mal parler d'autrui est similaire à le tuer.

=> De même que tu fais si attention à ce qui peut entrer dans ta bouche, alors fais [au moins] autant attention à ce qui en sort.

[Rav Israël Salanter - Ohr Israël]

Dans les lois de tsaraat, on nous dit : "le Cohen mettra la lèpre en quarantaine" (הנגע את הכהן והסגיר - Tazria 13,4)
Ceci est inexact puisque c’est la personne qui est en quarantaine et non l’affliction.

Une réponse donnée est que nous devons séparer la personne du נגע (néga). C’est-à-dire que son péché ne fait pas partie d’elle. Il y a la personne et ce qu’elle fait, et elle ne se résume pas à ses actes.
De même, si un enfant est pris en train de tricher à un test, il ne faut pas dire qu’il est un tricheur mais plutôt qu’il a triché. De cette façon, il n’est pas identifié comme un tricheur, mais c’est uniquement son méfait qui est ainsi pointé.
[d'après rav Yéhochoua Alt]

"Le 8e jour, on circoncira la chair de son excroissance" (Tazria 12,3)

Ce verset enseigne qu'à l'âge de 8 jours, on fera la circoncision à un garçon.
Quelle est la signification de ces 8 jours?

-> 1°/ La guémara (Nidda 31b) dit que c'est afin que les invités ne se réjouissent pas, alors que les parents sont tristes.
Pourquoi seraient-ils tristes?

C'est parce que la femme est impure (tamé) durant les 7 premiers jours suivant la naissance, et que le mari et la femme ne peuvent ainsi pas avoir de contact physique.
Lorsque le 8e jour arrive tout le monde peut être pleinement joyeux.

[Précision: à cette époque la femme était interdite durant seulement 7 jours après l'accouchement d'un garçon].

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-> 2°/ Le midrach (Dévarim rabba 6,1) rapporte que Hachem attend jusqu'à ce jour car il a de la miséricorde pour l'enfant, et Il souhaite que le bébé puisse avoir la force pour supporter la circoncision.

Selon le Rambam (Moré Névou'him 3,49) : "Toute être vivant est extrêmement faible les 7 premiers jours suivant la naissance, presque comme s'ils étaient encore dans le ventre de leur mère.
Ils ne peuvent pas être comptés parmi ceux qui profite de la lumière du monde jusqu'à leur 8e jour."

Le Rambam précise également qu'en faisant la brit mila au plus tôt (sans mettre sa vie en danger), cela empêche que les parents soient trop attachés à l'enfant, et il leur est ainsi plus facile de la faire.

En ce sens, le Rambam (Guide des égarés) écrit :
Au moment de la naissance, les sentiments d’amour et d’affection des parents envers le bébé n’ont pas encore pris toute leur force. L’amour d’un père ou d’une mère pour leur bébé n’est pas le même quand il a un jour que leur amour pour lui quand il a un an, et même cet amour n’est pas semblable à celui qu’ils lui porteront quand il aura six ans. C’est-à-dire que plus l’enfant grandit, plus leur amour envers lui grandit aussi.
C’est pourquoi si la mitsva de la circoncision était reportée à l’âge de deux ou trois ans, par exemple, il y aurait lieu de craindre qu’on ne l’annule à cause de la pitié et de l’amour du père pour son fils.

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-> 3°/ Le Zohar (3:44a) et le midrach (Vayikra rabba 27,10) expliquent que l'enfant durant la brit mila, a le statut d'un sacrifice (korban), et la halakha est qu'on ne peut pas apporter un korban tant que l'animal n'a pas vécu au moins 7 jours et traversé tout un Shabbath.
Il en est de même pour un bébé pour qu'il puisse être amené comme un korban.

Il est écrit : "lorsqu'un taureau, un mouton, ou une chèvre naîtra ... à partir du 8e jour et au-delà, il sera agréé comme offrande" (Emor 22,27)

Rabbénou Bé'hayé (Lé'h Lé'ha 17,13) commente : "La mila est similaire à l'offrande (korban) ... et elle doit également être réalisée le 8e jour".

Selon le Yalkout Chimoni (Lé'h Lé'ha 81), l'enfant est comparable à un korban min'ha.

A ce sujet le Likouté Yéhouda dit : "Lorsqu'un père amène son fils pour qu'on lui fasse la mila, c'est comme s'il avait offert une offrande (korban) par laquelle la miséricorde de Hachem se réveille sur le monde entier."

-> Rabbénou Bé'hayé (Tazria 12,3) écrit également que la circoncision est similaire à un Korban. De même, que lors du sacrifice le sang de l'animal se repend, de même lors de la brit mila le sang du bébé va se répandre.
De même qu'un animal ne peut pas être apporté avant qu'il ne soit âgé d'au moins 8 jours, de même pour l'enfant.
Le repas après la brit mila est en allusion à la consommation du Korban après qu'il n'ai été sacrifié.
De même que l'expiation est pleinement atteinte qu'une fois que le sacrifice est mangé par ses propriétaires et les Cohanim, de même la finalisation d'une brit mila a lieu au moment du repas qui la suit.

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-> 4°/ Le Tsror haMor et le Ohr ha'Haïm lient cette idée au midrach (Béréchit rabba 10,9), selon lequel le monde était incomplet et instable durant toute la Création jusqu'à ce que le Shabbath arrive.
De même, l'enfant n'a pas les forces pour la brit mila jusqu'à ce qu'il vive un Shabbath complet, et les 8 jours permettent de garantir cela.

Pour citer le Ohr ha'Haïm haKadoch (Vayikra 12,3) : "Shabbath amène une âme de vie au monde, donnant à l'enfant la capacité de survivre".

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+ Pas de circoncision sans Shabbath :

-> " 'Lorsqu'un bœuf ou un mouton ou un bouc nait], il restera avec sa mère pendant 7 jours [et depuis le 8e jour, il sera accepté comme sacrifice consumé à D.]' (Emor 22,27).
Rabbi Yehochoua de Sikhnin [dit] au nom de Rabbi Lévi [qu'on peut expliquer cette loi par une parabole : ] un roi entra dans un pays et fit proclamer : 'Tous les invités qui sont là ne doivent pas venir me voir avant d'avoir vu la reine'.
De même, D. dit aux Bné Israël : 'Mes enfants, n'offrez pas de sacrifice devant Moi avant qu'un Shabbat ait passé, car il n'existe pas 7 jours sans un Shabbat et pas de circoncision sans un Shabbat' "
[Pessikta déRav Kahana 9,10 ; un enseignement semblable figure dans le midrach Vayikra Rabba 27,10]

-> Le Zohar (Tazria 44a) dit à propos de la brit mila : "Chaque homme doit offrir son fils en sacrifice à D. avec joie et de tout coeur afin de le conduire sous les ailes de la Chékhina ... Ce sacrifice ressemble au sacrifice d'un animal, car tous deux sont offerts après 8 jours, comme le dit le verset : 'Depuis le 8e jour il sera accepté' (Emor 22,27). Qu'est-ce qui le rendra acceptable? Le Shabbat qui est passé sur lui".

-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - Moadim) enseigne :
"il n'existe pas de circoncision sans un Shabbat". Selon ce midrach, la mila ne peut pas avoir lieu avant le 8e jour de l'enfant parce que Hachem déclare : "Qu'ils ne viennent pas Me voir avant d'avoir vu la Reine", ce qui signifie qu'un enfant doit avoir expérimenté un Shabbat avant d'être circoncis.
Mais si c'est le cas, demande le Chem MiChmouel (Emor 5653), pourquoi la circoncision a-t-elle lieu le 8e jour de sa vie? Pourquoi la Torah n'a-t-elle pas décrété que la brit mila est effectuée dimanche, juste après le premier Shabbat de la vie de l'enfant?

Le Chem MiChmouel répond que "Shabbat doit être accompagné des 6 jours de travail". Partout où la Torah mentionne le Shabbat, elle mentionne les 6 jours de la semaine, comme dans les versets : "Pendant 6 jours tu travailleras et accompliras tout ton travail, et le 7e jour est un Shabbat pour l'Eternel ton D." (Yitro 20,9-10 et Vaét'hanan 5,13-14).
Le Chem miChmouel en explique la raison : "Le Shabbat relie les jours de travail à leur racine ; par les jours de travail et le Shabbat qui les accompagne, nous accueillons la Reine".
On ne peut pas se lier à Hachem par la brit mila avant que tous les jours de la semaine prennent racine et soient élevés par le Shabbat. C'est seulement quand les jours de la semaine sont enracinés dans le Shabbat que nous sommes capables d'accomplir la mila qui nous lie à D.

D'après notre discussion, nous pouvons ajouter une raison supplémentaire à cela. Le but du Shabbat est d'élever et de sanctifier la dimension matérielle des 6 jours de la semaine. En tant que tel, le Shabbat atteint sa perfection en conjonction avec les 6 jours de la semaine qu'il imprègne de sainteté et d'élévation.

Sur l'enseignement : "Il n'existe pas de circoncision sans un Shabbat", le rav Eliyahou Desslev (Mikhtav méEliyahou (Vol.1) explique pourquoi on effectue la circoncision même le Shabbat.
Alors que le Shabbat sanctifie le physique en l'imprégnant de spiritualité, la circoncision enlève les forces physiques et brise les passions de l'homme. Eradiquer le vice (essence même de la mitsva de mila) a préséance sur sanctifier le physique, le but du Shabbat.
[Le Mikhtav méEliyahou explique longuement cette idée et ajoute qu'il serait très dangereux pour l'homme d'essayer d'amener la sainteté dans le monde matériel avant de s'être libéré de l'emprise du désir. Le yétsèr ara pourrait lui faire croire qu'en honorant le Shabbat, il sanctifie le physique alors qu'en réalité, il ne fait rien d'autre qu'assouvir ses désirs.]

La différence entre la mila et le Shabbat peut aussi expliquer pourquoi la Torah demande qu'aucune mila n'ait lieu avant que l'enfant ait vécu un Shabbat. En effet, il ne suffit pas de s'efforcer d'éliminer cette tendance vers le matériel, mais s'efforcer d'atteindre le but du Shabbat et de sanctifier le monde physique.
Bien que la mila puisse être effectuée le Shabbat (se libérer des tendances physiques étant le plus important), le passage d'un Shabbat est une condition préalable à la mila parce qu'une forme d'avoda ne suffit pas sans l'autre. Il reste nécessaire de travailler pour introduire la sainteté dans le monde physique.

Ceci pourrait aussi expliquer pourquoi un animal ne peut être offert en sacrifice avant qu'un Shabbat et 6 jours de semaine ne se soient écoulés depuis sa naissance. Un animal est un être physique ; pour qu'il soit digne de servir d'offrande, il doit avoir connu un Shabbat, et les 6 jours de travail, afin d'être purifié.
Nous déclarons dans nos prières que D. a "établi le Shabbat" afin d'imprégner de sainteté les 6 jours de la semaine, et a "désiré ses sacrifices", car c'est par le Shabat que les animaux offerts en sacrifice sont "désirés" et acceptés par Hachem.

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-> 5°/ Le Maharal (Tiféret Israël - chap.2) dit que la brit mila le 8e jour se rapporte à la symbolique des chiffres 7 et 8.

Le "7" représente l'ordre naturel de ce monde (ex: les 6 jours de la Création, plus 1 jour de repos, faisant une semaine de 7 jours), tandis que le chiffre "8" représente ce qui est au-delà de la nature et qui est relatif au miracle, au surnaturel.

La brit mila est réalisée sur une partie du corps utilisée pour les plaisirs physiques, et en la faisant le 8e jour, cela signifie que la mission d'un juif est de prendre cette matérialité et de l'élever à un niveau de vie spirituel.

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-> 6°/ Le Taz (Yoré Déa 265,13) apporte une raison pratique.

La guémara Nidda (30b) enseigne qu'un ange enseigne toute la Torah dans le ventre de la mère, mais qu'au moment de naître un ange vient et le frappe sur sa bouche et il en oublie alors toute la Torah.

La brit mila a lieu le 8e jour afin de permettre à l'enfant de prendre le deuil pendant 7 jours (comme une période de chiva) pour toute cette Torah qu'il a perdu en naissant.

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-> 7°/ Rav Yossef 'Haïm Sonnenfeld rapporte le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 617,4) disant que jusqu'au 8e jour suivant la naissance d'un enfant, une femme a le statut d'un malade.
En attendant 8 jour, on évite au père d'avoir 2 "malades" dans sa maison le jour de la brit mila.

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-> 8°/ Le Sforno répond en se basant sur une sougya de la guémara Nidda.
Il commente que le 8e jour, tout sang impur de la mère qui a servi à nourrir l'enfant dans son ventre, a été absorbé. L'enfant est alors prêt pour la sainte circoncision.

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-> 9°/ Selon le Méam Loéz (Téhilim 6,1), avant la circoncision, l'humanité avait déjà les 7 mitsvot des Bnei Noa'h.
Lorsque Avrahama reçu cette mitsva, c'est devenue la 8e mitsva.

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-> 10°/ Le Yessod Yits'hak fait remarquer qu'au moment de la brit mila le bébé a vécu 180 heures.
En effet : 7 jours * 24h + 12h (la nuit du 8e jour) = 180 heures.

Yits'hak qui est la 1ere personne à être circoncis le 8e jour, a vécu 180 années.

[Le Gaon de Vilna (commentaire sur Michlé 31,1) écrit que lorsque notre âme montera au Ciel, on nous donnera 180 jours (non stop), afin d’exposer publiquement la Torah que l’on aura appris durant notre vie.
Et même plus que cela, on aura les âmes des tsadikim du Gan Eden, qui vont aussi venir nous voir et nous écouter, et lorsque l’on va dire de "bonnes choses", elles vont prier pour nous.

=> La brit mila, le 8e jour, rappelle à ce nouvel homme son objectif dans ce monde matériel!]

[Le midrach (Tan'houma - Tétsavé) écrit que l'on attend le 8e jour, car Its'hak a fait sa brit mila le 8e jour.]

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-> 11°/ D'un point de vue médical, un enfant a un pouvoir coagulant fort de son sang à partir du 8e jour, lui assurant d'être prêt pour la brit mila.

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-> "Donne une part à 7 et aussi à 8" (Kohélet 11,2)
Ce verset signifie que si un homme "donne une part à 7" en respectant scrupuleusement les 7 jours d'impureté menstruelle (les lois de nidda), alors Hachem lui donnera "une part à 8" = il aura un fils qu'il fera entrer dans l'alliance d'Avraham à 8 jours.
[respecter les lois de nidda, c'est mériter d'avoir des garçons et de les circoncire le 8e jour après sa naissance (brit mila).]
[Méam Loez - Tazria 12,1-5]

"S'il se forme sur la peau d'un homme une tumeur (ché'ét) ou une dartre (chapa'hat) ou une tache (baérét), pouvant dégénérer sur cette peau en affection lépreuse (tsara'at)" (Tazria 13,2)

-> La lèpre survenait en punition de paroles fautives.
Selon le midrach, cela inclut notamment : les promesses de don qui ne sont pas tenues, la médisance, la flatterie, les voeux non respectés, les mensonges, les faux témoignages, le colportage de ragots, les moqueries.

-> Quel rapport existe-t-il entre les fautes de la parole et la lèpre?

Selon le rav Its'hak Goldwasser (Béérot Its'hak), c'est parce que la parole constitue la spécificité unique de l'être humain.
Si bien que la guémara (Sanhédrin 99b) émet l'hypothèse que la création de l'homme ne se justifie que par ses "efforts de langage".

"Hachem façonna l'homme ... et fit pénétrer dans ses narines une âme de vie, et l'homme devint un être vivant" (Béréchit 2,7)
Onkelos traduit en araméen ces mots par : "Il souffla dans ses narines une âme de vie, et l'homme devint un être parlant".

=> Toute faute commise par la parole témoigne d'un mépris pour la parcelle divine qui nous habite : au lieu de considérer l'âme comme l'essentiel de notre être et la parole comme sa manifestation la plus tangible, nous sacrons le corps roi de notre existence.

La fonction essentielle des plaies de tsara'at n'est pas de causer des souffrances au corps, mais de le rendre répugnant aux yeux de l'homme (purulence de ses plaies, le sang séché coulant à sa peau, les insectes tournant autour, ...).

A ce stade, le lépreux entamait naturellement une profonde introspection.
Il regrettait profondément d'avoir accordé tant d'importance à ce corps, qui n'est qu'un vêtement éphémère, un déguisement qu'il porte seulement pendant la durée de sa vie terrestre.

Il comprenait que l'âme constitue l'élément primordial de son existence, qu'elle est l'essence profonde de son être.
Il se promettait alors de ne plus entacher à l'avenir la sainteté de sa nature propre ("l'être parlant"), et réparait ainsi les torts commis par ses paroles fautives.

"Il demeurera isolé, sa résidence sera hors du camp" (Tazria 13,9)

-> "Parce que cet homme a créé la division entre les hommes [par ses propos médisants], c'est pourquoi la Torah exige qu'il demeure isolé"
[guémara Arakhin 16b]

-> Le Rav Zalman Sorotskin (Oznaïm laTorah) enseigne qu'une personne en vient à médire car elle considère que le monde a été créé que pour elle, et que toute personne qui s'oppose à elle est à ses yeux comme un voleur la privant de ses droits.
Elle est remplie de haine et de jalousie envers son entourage, et n'aspire qu'à les voir s'effacer devant elle.

Dans Sa miséricorde, Hachem la frappe par la lèpre, qui est une sorte de mort et une méthode pédagogique.
Cette période d'isolement lui permettra de procéder à une introspection et de se repentir.

En effet, en étant totalement isolé du monde, on en vient à prendre conscience que le monde peut vivre sans nous, que nous n'en sommes pas le centre autour duquel tout tourne.
On en vient à prendre conscience que l'on n'est pas indispensable, que tout ne nous revient pas spécifiquement.

A l'écart, nous commençons à nous languir de nos proches, de désirer au plus vite leur visite pour parler et réduire l'angoisse de la solitude.
On en vient alors à apprécier leur présence, les efforts qu'ils font pour nous, ... alors qu'ils ne sont pas obligés.
On en vient à apprécier à sa juste valeur une vie sociale harmonieuse et équilibrée.

=> Plutôt que de regarder les défauts d'autrui (tout le monde est humain), regardons ses points forts.
Sachons parfois passer au-dessus de certaines choses, afin de préserver le shalom, une vie collective joyeuse et constructive.

[la vie est trop courte, alors tâchons de la voir en positif et dans la joie, plutôt que de se perdre dans d'inutiles lamentations]

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+ "La guémara (Moéd Katan 5a) déclare qu'un lépreux doit annoncer publiquement sa souffrance afin que les autres prient pour lui.
Pourquoi est-ce qu'un métsora est-il différent des malades?

La réponse est qu'un métsora est appelé : "mousgar" : quelqu'un qui est enfermé, comme l'enseigne le Zohar : les prières d 'un lépreux sont refoulées et pas acceptées par Hachem.
C'est pourquoi, il doit rendre publique sa condition pour qu'autrui puisse prier pour son bien-être."

[Rabbi Yonathan Eibschutz - midrach Yonathan]

[de même que par son lachon ara il se voyait au-dessus de tous, divisant pour mieux régner (dans son cœur), de même il a besoin que tout le monde s'unisse pour prier pour lui, afin de le sortir de la bassesse dans laquelle il est tombée.
Autrui n'est pas un concurrent de mon égo à abattre, au contraire c'est une aide nécessaire afin que l'on puisse ensemble donner le meilleur de nous-même.]

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"Lorsqu'une affection lépreuse sera observée sur un individu, il sera amené devant le Cohen" (Tazria 13,9)

-> "Un homme peut examiner toute plaie lépreuse, sauf les siennes propres."
[guémara Négaïm 2,5]

=> Il est utile dans la vie d'utiliser le regard de personnes de valeur, afin de pouvoir se rendre compte au plus tôt de l'apparition de tâches, nous permettant alors de nous améliorer.

Nous ne devons pas voir autrui comme un concurrent mais comme complémentaire.
Les juifs sont liés les uns aux autres, et lorsque mon prochain va mieux, alors par ricochet j'irai également mieux.

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"Il restera isolé, sa place est en dehors du camp"(Tazria 13,46)

-> D'après la guémara (Nédarim 64b), un lépreux est considéré comme mort.

Le rav 'Haïm Chmoulévitz explique la raison :
"L’homme qui est isolé, privé de tout lien avec ses semblables, et ne peut avoir aucun rapport avec les autres pour leur faire du bien, est considéré comme mort."

[ => un être vivant est celui qui fait du bien à son prochain, et à l'inverse un mort vivant est celui qui reste dans sa bulle ("isolé ... hors du camp"), ne s'occupant que de son "moi je".]

"Et un vêtement, lorsqu'il y aura dessus une lésion de tsara'at (lèpre) sera sur lui" (Tazria 13,47)

Il est intéressant de voir comment D. communique à travers la lèpre et les épreuves.

-> Le Kli Yakar écrit :
"De toute évidence, les plaies lépreuses qui affectent les habits ou les maisons ne procèdent pas des lois de la nature.
Ces éléments sont en effet dépourvus de sang ou de purulence susceptibles de putréfaction, ou de provoquer des maladies.

Force est d'en conclure qu'il s'agit de manifestations miraculeuses, survenant comme châtiment.
Ces plaies [affectant les habits et les maisons] peuvent nous aider à comprendre également les plaies frappant le corps humain : elles aussi ne procèdent nullement de la nature, elles surviennent en tant que punition pour l'homme."

-> Le Sforno enseigne également :
"Au-delà de tout doute, ces plaies ne procèdent aucunement des lois de la nature, car jamais des vêtements ne peuvent être affectés par des marques étranges.
[...]
Ces manifestations (miraculeuses) sont destinées à éveiller l'attention de leur propriétaire sur des fautes dont ils sont coupables.
[...]
Ceci est l'expression de la bienveillance du Créateur à l'égard de ceux qui observent Ses mitsvot ...

Le verset prévient les hommes que s'ils s'éloignent de cette voie, Il (Hachem) attirera leur attention au moyen d'épreuves ...
Pour cette raison, nous savons par tradition que les habits des non-juifs et leurs maisons ne sont pas du tout concernés par l'impureté de la lèpre."
[Sforno]

=> Par la lèpre (tsaraat), l'homme saura que Hachem est là, qu'Il s'adresse à lui pour attirer son attention sur ses fautes.

-> "Les châtiments sont prêts à s'abattre sur les fauteurs ...
Hachem dit : Avant d'avoir créé l'homme, Je lui ai préparé 5 fouets : les tumeurs (ché'ét), les dartres (chapa'hat), les tâches (baérét), les ulcères, les brûlures ... "
[midrach Bamidbar rabba 13,4]

Il apparaît que chacune de ces affections est comme un claquement de fouet, destiné à sortir l'homme de sa torpeur.

Juste après la faute, c'est une petite tape, mais si nous tardons à prendre en compte le message de D., alors le coup devient de plus en plus fort jusqu'à ce que nous le comprenions.

=> Nous devons voir nos difficultés comme des messages de Hachem, afin que l'on s'améliore.

Relation homme & animaux

+++ L'humanité selon la Torah ... (relation homme & animaux)

"Au terme des jours de purification [après la naissance] d'un fils ou d'une fille, elle apportera un agneau de moins d'un an et un tourtereau comme sacrifice expiatoire à la porte de la Tente d'assignation, au Cohen." (Tazria 12,6)

-> La Torah mentionne ici le : "tourtereau" (béné yona) d'abord, alors que d'ordinaire, partout ailleurs dans la Torah, la "colombe" (tor) est citée d'abord.
Par exemple, dans le verset suivant (12,8), il est dit : "Si elle ne peut apporter un agneau, elle prendra 2 colombes ou 2 tourtereaux."

-> Le Baal haTourim relève cette différence et l'explique ainsi : on sait que les colombes servent d'exemple de la fidélité dans le couple, au point que si l'un des "conjoints" meurt, le second meurt aussi de peine. Il n'existe pas chez eux de second mariage.

Ainsi, dans notre verset, comme une personne qui a accouché ne doit offrir en sacrifice qu'un seul oiseau : soit un jeune tourtereau (ben yona), soit une colombe âgée (qui a déjà un conjoint - tor), la Torah donne la préférence au tourtereau afin de ne pas séparer un couple de colombes et causer de la peine au conjoint restant seul, jusqu'à ce qu'il en meurt.

=> Voilà pourquoi, dans ce cas uniquement (où l'on ne sacrifie qu'un seul oiseau), le tourtereau est cité avant la colombe.

Quelle sensibilité émane de la Torah!
Quelle finesse d'analyse de la souffrance que nous devons éviter aux animaux.

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+ Il existe de nombreuses mitsvot liées à cette interdiction démontrant cette grande sensibilité.

1°/ Par exemple, la Torah nous enseigne (Dévarim 22,10) : "Tu ne laboureras pas avec un bœuf et un âne ensemble."
Il est défendu d'atteler 2 espèces d'animaux ensemble pour le labour.

Le Baal haTourim écrit que l'une des raisons de cette interdiction est de ne pas causer de la jalousie à l'âne.
En effet, comme le bœuf rumine et mâchonne sans cesse, l'âne peut croire qu'il est toujours en train de manger et en devenir jaloux.

=> Pour lui éviter cette peine, ils ne doivent pas se trouver l'un à côté de l'autre pour tirer une charrue ou une voiture.

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2°/ D'après la Torah, si un bœuf encorne un homme et le tue, il faut lapider le bœuf.
Le cas doit cependant être présenté au tribunal de 23 dayanim (juges), pas moins que la condamnation à mort d'un être humain!

La décision d’exécuter cet animal n'est pas prise à la légère, bien qu'il s'agisse d'une bête dangereuse.

D'après la 1ere michna de Sanhédrin, cela ne concerne pas seulement un taureau mais toute bête ayant tué un homme : un âne, un mouton, ou même un coq s'étant attaqué à la tête d'un bébé.

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3°/ La guémara Shabbath (121) nous enseigne : le Shabbath, si une bête est tombée dans une mare ou un puits et qu'elle ne peut en sortir, il est permis de lui jeter des cousins et des couvertures afin qu'elle puisse grimper dessus et sortir de l'eau, alors qu'il est normalement interdit de transformer un objet permis en objet mouksé (interdit).

Ainsi, cette défense rabbinique est levée pour éviter la souffrance à des animaux.

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+ Jusqu'à quel point la Torah nous a-t-elle ordonné de ne pas faire souffrir les animaux?

-> La loi juive a tranché d'après la guémara Béra'hot (40a) :
Rav a dit : "Un homme n'est pas autorisé à manger avant qu'il ait donné à manger à son animal, comme il est écrit (dans le 2e paragraphe du Shéma) : "Je donnerai de l'herbe dans ton champ pour ses animaux", et ensuite seulement il est marqué : "Tu mangeras et seras rassasié"."

-> La rav Wozner disait : "On n'a pas le droit d'être cruel envers les animaux."

-> Le rav Moché Feinstein (Iguérot Moché 'Hol hamoéd 2,47) a dit : "Il est permis de tuer des mouches, des moustiques, des insectes et autres animaux nuisibles comme les souris, et les rats, mais il vaut mieux ne pas les tuer de ses mains.

On utilisera de préférence un poison pour ne pas habituer nos mains à commettre des actes cruels car D. hait la cruauté."

-> Lorsqu'on le fit monter dans un wagon à bestiaux qui l'emportait vers une mort certaine à Auschwitz, le rabbi Yits'hak Rozensweig (de Neitra en Hongrie) cria à son ami qu'on avait laissé sur le quai :
"J'ai des poules à la maison qui n'ont rien mangé depuis ce matin. Rends-moi service et donne-leur à manger et à boire!
Faire souffrir les animaux est une interdiction de la Torah!"

-> Le Rabbi Ephraïm Krakowski (de Jérusalem), lorsque son épouse lui demanda un jour de monter un matelas de la remise, elle le vit faire des allers-retours et s'attarder.

Elle lui demanda : "Pourquoi ne m'apportes-tu pas le matelas?"
Il lui expliqua : "Parce qu'une poule s'est endormie dessus, et que je ne voudrais pas la réveiller!"

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-> Le rav Epstein, lors d'un voyage en Allemagne 50 ans avant la 2e guerre mondiale, avait vu dans la rue un Allemand embrasser son chien.

Le Gaon s'arrêta et dit : "Cet endroit est dangereux, il faut le quitter.
Si les gens de ce peuple embrassent des animaux, c'est le signe qu'ils sont capables d’assassiner des hommes, car le verset dit : "Ceux qui assassinent les hommes embrassent les veaux." (Ochéa 13,2).

Malheureusement, la terrible Shoah a bien confirmé ces remarques.

D'ailleurs, le chef du camp de concentration d'Auschwitz : Rudolf Hess (que son nom soit effacé), a fait construire sa maison à côté de la barrière du camp.
Il vivait là avec son chien qu'il caressait sans cesse.

De sa fenêtre, chaque fois que pour se divertir, il visait un juif squelettique pour l'abattre d'une balle, il embrassait son chien si le coup avait réussi.
Il était d'ailleurs un fervent militant de l'association pour la protection des animaux.

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-> On peut voir des personnes de tout âge, qui sont prêtes à accepter tous les caprices/désirs de leur chien (ou autre animal), tandis que s'il s'était agi de son enfant, il lui aurait administré une bonne paire de gifles.

On demanda à une personne pourquoi il sortait si souvent avec son chien, alors qu'il laissait son enfant à la maison, et il a répondu : "Le chien ne parle pas, et il n'est pas effronté. Il ne me harcèle pas avec ses caprices lorsque je me promène avec lui."

=> Si les animaux pouvaient parler, on ne les traiterait pas avec autant d'égards.
A l'image de l'ânesse de Bilam qui a ouvert la bouche (pour lui dire des paroles de vérité), et il lui a alors dit : "Si j'avais eu une épée, je t'aurai tuée!"

Source (b'h) : compilation personnelle issue du "Binéoth Déché" du Rav David Chaoul Greenfeld

"Le Cohen regardera après que la tâche fut lavée, et voici que la plaie (נֶּגַע) n'a pas changé d'aspect et la tâche ne s'est pas étendue, elle est impure" (Tazria 13,55)

"Il déclama sa parole et dit : discours de Bil'am fils de Béor et discours de l'homme à l'oeil crevé" (Balak 24,3)

-> Rabbi Its'hak Eïsik de Karits (Brit Kéhounat Olam) enseigne :
Il est écrit dans le Séfer Yétsira (2,4) : "Il n'y a pas plus haut dans le bien que le ענג (onèg - délice) et il n'y a pas plus bas dans le mal que le נגע (néga - plaie)." [cela peut également faire allusion à une notion d'infection, de blessures, de tâches ou de dommages.]

Les lettres du mot ענג (délice) sont les mêmes que celles du mot נגע (plaie).
Lorsque l'homme sert Hachem, son acte s'apparente au ענג (délice) mais lorsqu'il faute, son acte s'apparente au נגע (plaie).
L'homme devra donc se repentir complètement afin d'inverser les lettres de נגע (plaie) en ענג (délice).
Ainsi, la Torah nous fait cette allusion : [verset ci-dessus]
- "Le Cohen regardera après que la tâche fut lavée" = le Cohen constate le dégât causé par la faute de l'homme qui nécessite un repentir pour nettoyer cette tâche ;
- "Et voici que la plaie n'a pas change d'aspect" = il n'a toujours pas inversé la lettre ע du mot ענג.
- "Elle est impure" = car il ne s'est pas encore repenti comme il convient.

-> Le Tsor ha'Haïm (Balak) enseigne :
Nous pouvons ajouter que la différence fondamentale entre les deux termes se résume à la place que va prendre la lettre ע (ayin) qui signifie littéralement l'œil (עיו).
Ceci fait allusion au regard porté par l'œil de l'homme. S'il utilise son œil spirituel, son œil de sagesse, il pourra concrétiser la parole de nos Sages : "Quel est l'homme sage? Celui qui voit l'avenir car il devra finalement rendre compte et c'est ce qui l'empêche de fauter" (Tamid 32a).
Ainsi, sa vie est un ענג (délice) car avant chaque acte, il analysera et percevra la finalité en plaçant la lettre ע (ayin) au début du mot.
A l'inverse, si l'homme faute, il utilise son œil à des fins néfastes et par conséquent la lettre ע (ayin) va se placer à la fin du mot pour devenir נגע (plaie).

D'après ce que nous ont enseigné nos Sages, il se trouve donc que chaque fois que l'homme faute et tombe sous l'emprise de son mauvais penchant, c'est parce qu'il n'a pas su placer la lettre ע (ayin) au début du mot ענג (délice) en faisant preuve de sagesse et en percevant la finalité de ses actes, en d'autres termes la mort. [guémara Baba Batra 16a]
Ainsi, lorsque le moment est venu pour l'homme de quitter ce monde, l'ange de la mort se présente "rempli d'yeux" de toutes les lettres y = Ain (qui signifie "cil") qu'il n'a pas utilisées pour se rappeler qu'il devait faire de sa vie un ענג (délice) pour l'éternité.

D'après ceci, nous pouvons expliquer les paroles de nos Sages (guémara Baba Métsia 107b) :
"Hachem écartera de toi toute maladie" (Ekev 7,15). Rav a enseigné qu'il s'agit du mauvais oeil.
La guémara explique que Rav avait la capacité de déterminer, en passant devant les tombes, la cause de la mort de chaque défunt et il déclara : "99% des gens décèdent à cause du mauvais œil, et un pour cent décède d'une mort naturelle".

Nous pouvons expliquer d'après notre enseignement que 99% des morts du "mauvais œil" n'ont pas utilisé leur œil (עיו) pour établir un bon regard, c'est-à-dire celui tourné vers le futur qui est comparable au ענג (délice) mais l'ont utilisé à mauvais escient ce qui est comparable au נגע (plaie) qui mène à la mort.
Ainsi, c'est la raison pour laquelle l'ange de la mort se présente rempli de yeux au mourant, comme il est rapporté dans la guémara (Avoda Zara 20b) :
"Les Sages ont enseigné à propos de l'ange de la mort qu'il est rempli de yeux.
Au moment où le malade doit mourir, l'ange de la mort se tient debout au-dessus de sa tête. Ce dernier tient dans sa main une épée à l'extrémité de laquelle une goutte de poison est suspendue.
Lorsque le malade voit l'ange de la mort, apeuré, il ouvre la bouche et y reçoit la goutte de poison, ce qui le fait mourir. Le poison va le putréfier et sa face va devenir verdâtre."

D'après ceci, voici comment comprendre la prophétie de Bilaam concernant Amalek : "Il vit Amalek et dit : Amalek est le premier des peuples et sa fin sera une destruction éternelle" (Balak 24,20).
La force du peuple d'Amalek provient du mauvais penchant qui fait tomber les hommes sous son emprise en détournant leurs yeux pour qu'ils ne voient pas la finalité.
Ceci se trouve en allusion dans son nom Amalek (עמלק) dont les lettres forment aussi le terme : ע מלק qui signifie littéralement : la lettre "Ayin fut arrachée" car le mauvais penchant arrache la lettre ע qui représente l'œil à l'homme pour l'empêcher de regarder l'avenir.
C'est le sens du verset : "Amalek est le premier des peuples" = c'est le mauvais penchant qui fait tomber l'homme sous son emprise dès le début en lui montrant seulement le début de ses actions, de ses fautes, qui paraissent comme des délices.
Il lui fait oublier qu'il devra rendre des comptes devant le Roi de tous les rois Hachem.

=> Cependant, la Torah nous explique comment nous renforcer face à Amalek : "Sa fin sera une destruction éternelle" (Balak 24,20) = lorsque nous portons un regard au loin, plus seulement sur l'instant présent mais sur la portée de nos actes, nous affaiblissons Amalek.

A présent nous comprenons pourquoi la Torah surnomme Bilaam : "l'œil crevé" (Balak 24,3).
Au lieu de prévenir les nations du châtiment sévère qui les attend si elles continuent leurs transgressions (en tant que prophète des nations, à l'égal de Moché chez les juifs), Bilaam détériora les peuples davantage en leur donnant pour conseil de faire fauter Israël par la débauche.
Cependant, il nous incombe à nous peuple d'Israël d'appliquer le conseil du plus sage de tous les hommes, le roi Salomon : "L'homme sage à ses yeux dans la tête" (Kohélet 2,14) = nous devons tourner notre regard vers l'avenir, depuis les prémices de nos actes jusqu'à leur aboutissement afin de voir s'accomplir la promesse faite par le prophète Yéchayahou : "Et ils verront de leurs propres yeux, Hachem retourner à Tsion" (Yéchayahou 52,8).