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"Tu verras, parmi les captifs, une femme de belle apparence ... Si un homme a un fils dévoyé et rebelle ... Tous les hommes de sa ville le lapideront avec des pierres" (Ki Tétsé 21,11-21)

-> Nos Sages (guémara Sanhédrin 71a) affirment que le fils dévoyé et rebelle n'a jamais existé et n'existera jamais, et que cela n'a été mentionné dans la Torah que pour étudier ce sujet et en recevoir une récompense.

Le rav Yossef Shalom Elyachiv demande : "La Torah est si vaste, avait-elle besoin de nous enseigner ce sujet traitant d'une personne qui n'a jamais existé?"

Dans le midrach Tan'houma (Ki Tétsé 1), nos Sages expliquent que les 2 sections relatives à la femme de belle apparence et au fils dévoyé et rebelle ont été juxtaposées pour nous apprendre que ce dernier est issu du mariage de cette femme.

Le rav Elyachiv écrit qu'en plus des réglementions données par la Torah, il existe également "l'esprit de la Torah" : même si celle-ci autorise le mariage avec une captive de belle apparence, cela n'est pas malgré tout conforme à l'esprit de la Torah.
Ainsi, le rav Israël Salanter dit : "Un homme qui se rend dans un endroit aux odeurs nauséabondes pour être exempté de toute prière et étude de la Torah toute sa vie, même s'il en serait effectivement dispensé, il restera toutefois ignorant et en portera l'entière responsabilité : il aura contrevenu à l'esprit de la Torah".

Une très grande distance sépare la femme juive de cette captive.
La 1ere a été éduquée dans la pureté et la sainteté, tandis que la seconde a grandi dans l'idolâtrie et les abominations.
Leur vision de la vie est totalement différente : ainsi est-il facile de prévoir quels enfants seront issus de l'union de cette captive de belle apparence.

=> Nous apprenons de cette paracha un grand enseignement : celui qui suivra les conseils de son mauvais penchant, même pour quelque chose de permis selon la loi juive, compromettra grandement son avenir.

"Du fait qu'elle n'ait pas crié" (Ki Tétsé 22,24)

-> Le 'Hidouché haRim tire de ce verset un terrible enseignement : celui qui est en mesure de crier et s'abstient de le faire est considéré comme consentant, et ne peut s'acquitter en prétendant qu'il s'agissait d'un cas de force majeur. C'est pourquoi on punit la femme (qui a été prise en flagrant délit d'adultère dans un endroit habité) "du fait qu'elle n'ait pas crié", car elle révèle par cela qu'elle n'a pas commis cet acte en y étant forcée mais qu'elle était consentante.

L'intention du 'Hidouché haRim est de nous enseigner par cela l'importance du devoir de crier vers notre Père Céleste afin qu'Il nous sauve de toutes les tentations du mauvais penchant car notre volonté profonde est d'accomplir Sa volonté. En s'abstenant de prier pour cela, un homme montre ainsi qu'il consentirait sans problème à suivre son mauvais penchant, à D. ne plaise.

-> En revanche, s'il supplie amèrement Hachem d'être délivré de son yétser ara, il est assuré d'être exaucé, comme l'exprime le Sfat Emet : "J'ai entendu de mon aïeul au sujet du verset "la jeune fille a crié mais il n'y avait personne pour la sauver" commenté ainsi par nos Sages : "si quelqu'un était présent pour la sauver de son poursuivant, il la sauve même au prix de la vie de ce dernier" (guémara Sanhédrin 73a), que de même, le sauveur d'Israël, Hachem, est donc tenu de nous sauver même au prix du yétser ara qui nous poursuit, et de le faire disparaître."
[la prière pour être préservé du mauvais penchant est toujours exaucée]

-> Le Séfer 'Hassidim écrit à ce propos :
"Si quelqu'un prie pour quelque chose que l’on accomplit en l'honneur d'Hachem, par exemple pour réussir dans l'étude de la Torah ou pour toute autre requête spirituelle, et qu'il le demande de tout son coeur, Hachem écoute sa prière, même si ses actes ne le rendent pas méritant."

[d'après le rav Elimélé'h Biderman]

"Quand tu sortiras en guerre contre tes ennemis, et que Hachem ton D., le livrera en ta main" (Ki Tétsé 21,10)

=> Pourquoi le verset ne dit-il pas simplement : "quand tu combattras contre tes ennemis"?

-> Pour le Ktav Sofer, la Torah envisage ici la guerre que l'on doit mener contre son yéter ara, au sujet duquel nos Sages (guémara Soucca 52) ont affirmé : "le yétser ara de l'homme se dresse constamment contre lui, et si Hachem ne l'aidait pas, il ne pourrait pas le maîtriser".

Voilà pourquoi le verset commence par : "quand tu sortiras pour la guerre" = si tu accomplis ce qui t'incombe, et il se termine par : "Hachem ton D., le livrera en ta main".

-> En ce sens le 'Hafets 'Haïm commente :
"Quand tu partiras en guerre contre tes ennemis" = c'est la guerre contre le mauvais penchant.
Si l'homme se donne la peine de partir en guerre contre lui, il lui est promis que : "Hachem ton D. le livrera en ta main" = il est certain que l'homme sera plus fort que lui et le vaincra.

Ainsi, notre tâche consiste à partir en guerre contre notre yétser ara (si ki tétsé = quand tu sortiras => alors D. te le livrera!).

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-> Le verset débute par "tes ennemis" au pluriel, et se poursuit par "le livrera" au singulier.

Le rav Mordé'haï Gifter donne l'explication suivante :
Selon la guémara (Soucca 52a), le yétser ara porte 7 noms. Cela signifie qu'il emploie 7 méthodes [principales] pour tenter de nous détruire, pour nous empêcher de suivre le chemin de Hachem.

Ainsi, en combattant notre mauvais penchant, on a l'impression d'affronter des ennemis innombrables, car même si l'on réussit à le maîtriser, il apparaît aussitôt sous une autre forme.
Cependant, une fois notre victoire remportée, on s'aperçoit que l'on avait un seul adversaire.

=> Nous partons en guerre contre "des ennemis", mais finalement il "est livré" en nos mains par Hachem.

[ "Le mauvais penchant de l’homme le domine chaque jour ... et si ce n’était D. qui lui vient en aide, l’homme serait impuissant contre lui." (guémara Soucca 52 a-b)]

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-> : "Lorsque tu sortiras en guerre" (Ki Tétsé 21,10)

-> Le rav 'Haïm Vital (Ets Hadaat Tov) explique :
"Par l'expression "Lorsque tu sortiras", Hachem ne vient pas apporter une simple information, mais bien un ordre pour celui qui part à la guerre : ce dernier est tenu de se convaincre, lorsqu'il part, que la délivrance est dans les mains d'Hachem et que c'est Lui qui lui donne la force de réussir. Et si tu agis de la sorte en partant à la guerre, que tu penses que seul le fait de sortir est entre tes mains, mais pas la guerre à proprement parler, alors s'accomplira (la suite du verset) : "Il la mettra dans tes mains", et ce sera grâce à ta confiance en D."

-> Le rav ‘Haïm Vital (Ets Hadaat Tov) explique le (premier) verset de notre Paracha : "Lorsque tu sortiras en guerre", ce qui semble a priori suggérer qu’Israël ne doit que ‘sortir en guerre’ et pas plus :
"Il ne s’agit pas d’une simple information de la part d’Hachem mais bien d’un ordre de Sa part adressé à celui qui sort combattre : il devra se concentrer sur la pensée que la délivrance est dans les mains d’Hachem et que c’est Lui qui donne la force de réussir. Si tu penses lorsque tu pars au combat que seul le fait de s’y rendre est dans tes mains mais pas la guerre elle-même, Il te le livrera dans tes mains, et ce, par le mérite de ta confiance en D."

"Le mariage juif est à l'image du lien forgé entre D. et le peuple juif au mont Sinaï.
De même que les mariés restent ensemble au même endroit pendant un an, de même les juifs n'ont pas quitté le mont Sinaï pendant un an après le don de la Torah."

[Rabbénou Bé'hayé]

-> b'h, cf. Shavouot : le jour de notre mariage : https://todahm.com/2018/05/30/6537

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+ "Lorsqu'un homme prend une nouvelle épouse ... il doit rester disponible pour sa famille pendant un an et se réjouir avec son épouse" (Ki Tétsé 24,5)

-> Cette mitsva a pour but de développer l'amour et l'harmonie entre les époux.
Ils peuvent ainsi se familiariser l'un à l'autre et mieux se connaître, ce qui amènera une affection et une stabilité plus grande dans le couple."
[Séfer ha'Hinoukh]

"Se souvenir de la guerre avec Amalek est l'une des 613 mitsvot de la Torah.
Cette mitsva montre que quiconque attaque Israël est haï de D.
[...]
Comme Amalek a causé un grand tort à Israël en étant le 1er à les attaquer, Hachem a ordonné qu'il soit effacé de la terre."

[Séfer ha'Hinoukh]

[effacer le souvenir d'Amalek : cela est si radical que selon le Sifri, toute chose qui pourrait faire mentionner son nom, que ce soit un animal, un arbre ou une pierre, doit être détruite.]

[Hachem nous aime tellement qu'envers le 1er peuple qui a osé nous attaquer, il nous demande de se souvenir de cet affront et d'effacer toute trace de son existence. Cela est une preuve de l'amour infini de Hachem à notre égard!]

"Si un homme a un fils dévoyé et rebelle, sourd à la voix de son père comme à celle de sa mère et qui, malgré leurs corrections, persiste à leur désobéir" (Ki Tétsé 21,18)

-> "Le cas du fils dévoyé et rebelle ne s'est jamais présenté et n'aura lieu.
Alors pourquoi le verset l'évoque-t-il?

Pour que tu l'étudies et que tu reçoives la récompense [de l'étude].
[guémara Sanhédrin 71a]

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-> La Torah est infinie, pour quelle raison était-il nécessaire de faire mention d'un cas purement théorique?

Rav Israël Salanter (Ohr Israël) répond que la Torah connaît différents degrés d'importance.
Il y a "l'étude réalisée pour l'accomplir", et à un niveau supérieur, il existe celle à laquelle on s'astreint d'étudier uniquement en vertu du décret divin, et ce même si elle ne conduit à aucune application concrète.

=> La Torah évoque le cas de l'enfant dévoyé et rebelle afin d'offrir au peuple juif le mérite de ce formidable degré d'étude : une étude 100% parce que Hachem nous l'a ordonné!!

[nous pouvons étudier des mitsvot qui se feront lorsque le Temple sera reconstruit, mais on ne sera jamais au 100% uniquement pour l'étude de cette mitsva, car d'une certaine façon on a en tête l'idée qu'on pourra les appliquer très rapidement avec la venue du machia'h.]

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-> Lorsqu'un juif étudie la Torah, il unit son esprit à la volonté et à la sagesse infinie de Hachem.
Le lien spirituel qu'il établit avec D. ne dépend pas de l'application du concept étudié.
[Méam Loez]

-> Le Méam Loez cite également l'idée suivante du Maharcha (et du Séfer 'Hassidim) :
Les parents doivent dominer leur sentiments naturels de pitié envers leurs enfants, et les discipliner quand cela est nécessaire.
Bien qu'il n'ait jamais existé de fils rebelle qui ait subi les sévères châtiments mentionnés dans les versets, il y a certainement des moments où nous devons corriger nos enfants plus sévèrement s'ils négligent l'étude de la Torah et son observance.

-> Rabbénou Bé'hayé enseigne :
Ce commandement nous montre le niveau que doit atteindre notre amour pour D.
En attachant son fils Its'hak pour le sacrifier, Avraham a montré que son amour pour D. surpassait son affection naturelle pour son fils.
Les parents d'un enfant rebelle doivent faire preuve d'un amour envers D. semblable à celui d'Avraham.

[de façon plus large cela peut renvoyer à toutes les fois où nous laissons nos sentiments venir impacter nos choix de la vie.
En effet, Rachi (Ki Tétsé 21,22) écrit que les parents du fils rebelle ne gagneront rien à avoir pitié de lui. Lorsqu'il grandira, il commettra des fautes punissables de la peine de mort. Il faut donc l'exécuter tant que, dans une certaine mesure, il est innocent.
=> De même, nous devons parfois savoir sacrifier le fruit de nos désirs dans leur jeunesse, pour nous éviter de commettre des fautes graves dans le futur.]

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-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - Sanhédrin 71a) explique que la paracha du "ben sorer oumoré" a été écrite comme moussar pour le peuple d'Israël.

Le yétser ara peut convaincre les juifs en leur disant : "vous êtes les enfants de Hachem votre D." (banim atem laShem Eloké'hem) : quoique vous puissiez faire, Il fermera les yeux et ne vous punira pas.
Cependant, la paracha de l'enfant dévoyé et rebelle vient nous dire qu'un tel enfant est amené par son père et sa mère au beit din et qu'il est condamné à mourir.

La guémara enseigne que toute la paracha s'applique à un "ben" (fils) et non pas à une "bat" (fille).
"Ben" fait référence au peuple d'Israël, et "bat" fait allusion aux autres nations du monde.
Le message est clairement destiné aux juifs qui peuvent penser que leur statut d'enfants de Hachem retire la nécessité de faire téchouva car leur Père au Ciel ne les punira pas.

=> Cette paracha est un message direct aux juifs afin qu'ils fassent téchouva.

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-> Pourquoi est-ce qu'un enfant dévoyé et rebelle (בֵּן סוֹרֵר וּמוֹרֶה) est-il mis à mort?

C'est parce qu'il s'est éloigné du véritable chemin de la Torah.
Il est "moré" (un enseignent - מוֹרֶה), apprenant aux autres à s'en éloigner également.
Or, ce crime est plus grave que le fait de tuer quelqu'un, car la victime a alors droit au monde futur, tandis que celui qui pousse son prochain à la faute, entraîne que sa victime perd à la fois ce monde-ci et celui à venir.

[Rabbi Ména'hem de Kotzk]

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-> Selon Rachi : Le fils dévoyé et rebelle était tué en prévision de son avenir : la Torah pénètre le fond de sa pensée. Elle voit que cet enfant en viendra à dilapider l'argent de son père, et cherchant en vain à assouvir ses passions, il se tiendra à la croisée des chemins et détroussera les passants.
La Torah dit donc : Qu'il meure innocent et q'il ne meure pas coupable!

-> "On ne condamne l'homme qu'en vertu de ses actes présents, comme il est dit [au sujet d'Ichmaël] : "D. a entendu la voix de cet enfant s'élever de l'endroit où il demeure"."
Rachi d'expliquer : "ses actes présents" = même s'il viendra plus tard à se pervertir.

-> On trouve la même idée dans le midrach (Béréchit rabba 53,19) :
"Les anges de service dirent à Hachem : Maître du monde! Cet homme [Ichmaël] viendra un jour à faire mourir Tes enfants par la soif, et Toi, Tu fais apparaître pour lui un puits?"
D. répondit : "Qu'est-il aujourd'hui? Un juste ou un racha?"
Les anges dirent : "Il est un juste".
D. repris : "Je ne juge l'homme que selon le moment présent!"

-> On peut citer un autre midrach (63,11) :
"Lorsque Chmouël vit que David était roux, il fut saisi de crainte et se dit : "Celui-ci sera un meurtrier comme Essav!"
Hachem lui montra alors que David avait de beaux yeux" (Chmouël I 16) : c'est-à-dire que contrairement à Essav, qui tuait selon son bon vouloir, David ne tuerait des hommes que selon les prescriptions du Sanhédrin".

Le roi David était né sous l'influence de Maadim (Mars), et la guémara (Shabbath 156a) affirme que les enfants nées sous ce signe ont une tendance naturelle à être des meurtriers. Nos Sages leur conseillent par exemple de devenir mohalim (circonciseurs) : permettant ainsi de "verser du sang" pour une noble cause.
Hachem rassura donc Chmouël, et lui dit : "Va oins-le, car c'est lui! (Chmouël I 16).

=> Selon le rav Eliyahou Lopian, nous pouvons en dire que l'on ne doit pas juger l'homme selon ses tendances innées, car il peut toujours les utiliser pour le bien.
C'est qu'a fait le roi David, il ne laissa pas sa cruauté le dominer, et il su orienter ses pulsions pour accomplir la volonté de Hachem.

==> Comment comprendre alors qu'on juge l'enfant rebelle en fonction de son présent?

-> Le rav Eliyahou Lopian, au nom du Mizra'hi dit : contrairement à Ichmaël, le fils dévoyé commence dès son jeune âge à commettre les actes qui finiront pas le perdre.

Par son attitude très jeûne, il réduit à néant son libre arbitre, et le dénouement de sa vie est donc connu par avance : il dilapidera l'argent de son père, après quoi il continuera à chercher à assouvir ses pulsions, et lorsqu'il n'y arrivera pas il en viendra fatalement à piller ses semblables et à commettre des meurtres.
C'est pourquoi la Torah le juge dès à présent comme s'il avait déjà commis ces méfaits, sans attendre que les actes justifiant sa condamnation soient concrètement perpétrés.

=> Ceci nous montre l'extrême pouvoir des habitudes : les mauvaises tendances peuvent toujours être corrigées par la force du libre arbitre, mais l'accoutumance à une action assujettit l'homme et le contraint à commettre ce qu'elle lui dicte.
En ce sens le roi Chlomo préconise : "Donne au jeune homme de bonnes habitudes dès le début de sa carrière ; même avancé en âge, il ne s'en écartera pas" (Michlé 22,6)

[c'est sur l'inverse de cela que l'enfant dévoyé a été jugé en avance de ses actions futures]

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+ Comment expliquer la différence de traitement entre Ichmaël (jugé sur son avenir) et l'enfant rebelle (jugé sur son présent)?

-> Le Maharcha explique que pour Ichmaël, ce sont ses descendants, et pas lui en personne, qui vont faire du mal. Lui, personnellement, n’a pas entraîné du mal pour les juifs. Ichmaël a lui-même fait téchouva!

C’est pourquoi, lui, qui est et qui restera toute sa vie innocent, n’a pas été puni par rapport à la faute future de ses descendants.
En revanche, pour l’enfant rebelle, c’est la même personne qui a commencée à mal se comporter et qui finira plus tard par commettre des fautes passibles de mort. Dans ce cas, Hachem l’a jugé par rapport au futur.

-> Le Sfat Emet dit que concernant le jugement du Ciel, Hachem ne condamne une personne que par rapport à sa situation présente. C’est pourquoi, Ichmaël qui a été ici jugé par Hachem, a été innocenté, car dans le présent il n’était pas condamnable.
En revanche, l’enfant rebelle est jugé par le tribunal terrestre, la Torah préconise que les juges doivent le lapider. En effet, en ce qui concerne le jugement humain prévu par la Torah, les juges tiennent compte du futur pour condamner cet enfant dès à présent.

-> Le Rav Ayzik Cher propose une autre explication.
Il a une différence entre la stricte justice et le comportement de miséricorde :
- La justice veut que l’on juge un homme par rapport à son état présent, en faisant abstraction de son devenir dans le futur.
- Le fait de condamner une personne parce qu’il va fauter plus tard, n’est pas juste. En revanche, parfois la miséricorde Divine veut que l’on condamne un homme au présent par rapport à ses fautes futures. En effet, une personne encore innocente pourra être condamnée si on sait qu’il va fauter, pour qu’il meure innocent et non coupable, lui évitant de graves punitions, voir même la perte de son monde futur.
=> Cela est une bonté que lui fait Hachem.

C'est ainsi que :
- Ichmaël qui n’était pas particulièrement apprécié par Hachem, a été jugé d’après la loi stricte, par rapport au présent, où il était encore innocent. Et ce, même si son sauvetage miraculeux a entraîné qu’il ait des enfants qui fassent souffrir les juifs, ce qui lui causera de grandes peines et de graves souffrances.

- le fils rebelle, en revanche, qui est juif et apprécié (malgré tout) par Hachem, est dirigé par la miséricorde Divine.
Hachem préfère qu’il meure innocent plutôt que coupable.

-> En ce qui concerne les mitsvot et les récompenses, Hachem prend en compte le futur. Si un homme n’est pas méritant dans le présent, mais qu’il va le devenir, Hachem peut le sauver et lui donner un mérite, par rapport à ses bonnes actions futures.

Il est écrit : "Les enfants d'Israël allèrent accomplir ce que Hachem avait ordonné" (Chémot 12,28)
Le midrach (Yalkout Chimoni 208) de commenter : "A ce moment, ils ne l'avaient pourtant pas encore accompli. Ceci nous apprend qu'ils prirent la résolution d'accomplir, et la Torah considère à cet égard que c'est comme s'ils l'avaient fait concrètement."

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-> Rabbi Aharon Kotler (Michnat Aharon p.190) rapporte une guémara (Yérouchalmi) suivante : "Hachem vit par avance que la fin de cet enfant serait [...] de dépouiller les hommes, de tuer ses semblables et finalement d'oublier son étude".

Il commente : Si l'on n'avait pas la certitude qu'il en viendrait un jour à oublier son étude, l'espoir que la lumière de la Torah le remette sur le droit chemin aurait persisté, et au regard de cette éventualité, jamais il n'aurait été condamné à mort par anticipation.

Comme le dit le Ram'hal, (Messilat Yécharim), le seul remède que l'on connaisse pour lutter face aux agressions du yétser ara se trouve dans la Torah.
Sans attachement à la Torah, son avenir est scellé et sans espoir, dès aujourd'hui.

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+ "Il n'écoute pas la voix de son père ni la voix de sa mère" (Ki Tétsé 21,18)

-> Selon la guémara (Sanhédrin 71a), les lois sur le fils "dévoyé et rebelle" ne s'appliquent que si les voix de son père et de sa mère s'expriment à l'unisson.

-> Rav 'Haïm Kanievsky fait observer que la conduite des parents dans leur foyer constitue la meilleure éducation qu'un enfant puisse recevoir.

Lorsqu'il voit son père et sa mère se comporter selon les croyances qu'ils professent et qu'ils l'incitent à suivre, on a toutes les raisons de penser qu'il les imitera plus tard.

Mais s'il ne voit chez eux que querelles et hypocrisie, non seulement ne les suivra-t-il pas, mais nous n'avons pas le droit de le juger, car il n'en porte pas la responsabilité.
[d'où la nécessité que ses parents doivent "s'exprimer à l'unisson"]

"Souviens-toi de ce que t'a fait Amalek sur le chemin ... qu'il a frappé en toi ceux qui étaient en arrière ... et il n'a pas craint D. ... Tu effaceras le souvenir d'Amalek de dessous le Ciel, n'oublie pas!" (Ki Tétsé 25,17-19 ; cf. également paracha Béchala'h)

=> Dans ce verset, il y a une contradiction apparente : effacer le souvenir d'Amalek et "n'oublie pas".

-> Le Ktav Sofer explique la différence :
- "Tu effaceras le souvenir d'Amalek" = nous devons totalement faire disparaître Amalek et tout ce qu'il représente.

[Le Rokéa'h dit que nous devons prier Hachem de supprimer Amalek à l'extérieur et en nous.]

- "N'oublie pas!" = mais cependant, n'oublie jamais ce qui a donné à Amalek la capacité et la force d'attaquer le peuple juif. C'est parce qu'ils se sont affaiblis dans leur étude de la Torah et qu'ils n'avaient pas de crainte de Hachem.

Nous ne devons jamais oublier que nous pouvons être attaqué par d'autres nations du monde à partir du moment où nous abandons la Torah et que nous manquons de crainte de D. En effet, sinon, nous sommes toujours protégés de toutes les nations du monde, quelque soit leur puissance.

-> Le 'Hidouré haRim donne l'explication suivante :
"Tu effaceras le souvenir d'Amalek" = ce qui cause le fait que l'on oublie, c'est notre arrogance, comme il est écrit : "Ton cœur s'enorgueillira-t-il, et tu oublieras" (Ekev 8,14).

Amalek (עמלק) a la même guématria que : ram (élevé - רם).
Ainsi, c'est en supprimer l'orgueil qui est en nous, que nous pouvons en arriver à : "tu n'oublie pas".

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-> Amalek (עמלק) a la même guématria que : "un dieu étranger" (אל אחר - él a'her).

Amalek fait tout pour retirer aux juifs la certitude que Hachem est l'Unique, le poussant petit à petit à croire qu'il y a d'autres dieux.
Nous devons le combattre en renforçant notre certitude que Hachem est l'Unique, infiniment supérieur à toute chose.
[le Imré Yossef]

-> Amalek (עמלק) a la même guématria que : ram (élevé - רם), car il était d'avis que Hachem est tellement élevé qu'il ne va pas se déshonorer en s'abaissant aux problèmes de notre monde, restant plutôt en hauteur (au Ciel).
C'est pour cela qu'il est écrit : "il n'a pas craint D."
[avec cette logique : Puisque papa Hachem est en haut, alors en bas les souris peuvent danser!]

Dans le futur, Hachem démontrera clairement qu'il est responsable de chaque aspect de ce monde, et il donnera au peuple juif le pouvoir de supprimer la mémoire d'Amalek de "dessous le Ciel".
[mesure pour mesure : Amalek a supprimé D. de ce monde, alors Hachem le supprimera et la Vérité deviendra éclatante]

Le pouvoir d'Amalek n'est pas apparent, il réside dans la pensée (du fait que D. est absent).
Pour lutter contre cela, nous devons accomplir de nombreuses actions positives et renforcer notre émouna en Hachem

[Rabbi Zvi Hirsch Friedman - Akh Pri Tévoua]

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+ "Et il dit : "Car la main est sur le trône de D. : Hachem entretient une guerre contre Amalek, de génération en génération"." (Béchala'h 17,16)

En hébreu ce verset s'écrit : וַיֹּאמֶר, כִּי-יָד עַל-כֵּס יָהּ, מִלְחָמָה לַיהוָה, בַּעֲמָלֵק--מִדֹּר, דֹּר
Si l'on prend les 10 mots de ce versets (à l'exception du 1er : "vayomer" - et il dit), nous avons la même valeur numérique que : שְׁמַע יִשְׂרָאֵל ד' אֱלֵֹקֵינוּ ד' אֶחָד (Écoute Israël, Hachem est notre D., Hachem est Un).

C'est une allusion au fait que la guerre contre Amalek est essentiellement d'ordre spirituel, avec la lecture du Shéma (notre proclamation de foi, de l'Unité de D.).
En effet, lorsqu'une personne a une émouna totale en Hachem, elle a alors les forces pour vaincre le yétser ara, en lui retirer toutes ses forces.

[Amalek a la même guématria que "safék" (doute), ce qu'on n'a plus lorsque nous sommes armés de la émouna!]

[Rabbi Moché Yé'hiel Epstein - Béer Moché]

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+ "Tu effaceras le souvenir d'Amalek de dessous le Ciel" (Ki Tétsé 25,19)

Le Ciel se dit en hébreu : "שמים" (chamayim).
En descendant dans l'alphabet hébraïque, quelles sont les lettres qui viennent "en dessous" (après) celles de שמים?

Dans ce mot, il y a 3 lettres différentes : après le ש vient le ת ; après le מ vient le נ ; et après le י vient le כ.
Cela permet de former : תנך (Tana'h), qui est l'acronyme de : Torah, Névi'im et Kétouvim (תורה נביאים וכתובים), qui comprend toute la Torah Écrite.

=> Ainsi : "Tu effaceras le souvenir d'Amalek", mais avec quoi?
"de dessous le Ciel" : avec ce qui se trouve sous les lettres du mot Ciel (שמים) soit : le Tana'h (תנך).

En effet, par le mérite de la Torah, le nom d'Amalek sera effacé.

[le Adéret Eliyahou]

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+ "Souviens-toi de ce que t'a fait (עָשָׂה לְךָ) Amalek sur le chemin"

-> Amalek fait référence au yétser ara , et il fait en sorte que l'on agisse : "pour toi" (לְךָ), pour soi-même et non pas pour Hachem.

La guémara (Pessa'him 50b) fait remarquer :
- "Ta bonté s’élève jusqu’au Ciel (ad chamayim)" [Téhilim 57,11]
- "Ta bonté s’élève par-dessus le Ciel (méal chamayim)" [Téhilim 108,5]
=> La bonté de D. est-elle au-dessus ou bien en-dessous du Ciel?

Lorsque nous agissons de manière désintéressée (lichma), uniquement parce que telle est la volonté de D., alors nous sommes au-dessus du Ciel.
Tandis le cas contraire, nous restons en-dessous du Ciel.

Le verset dit : "Tu effaceras le souvenir d'Amalek de dessous le Ciel (mita'hat haChamayim)".
=> Il faut supprimer notre yétser ara qui nous pousse à agir au mieux d'une manière intéressée (lo lichma), faisant que nous restons limité sous le Ciel.

Ainsi,nous devons tout faire pour agir d'une façon lichma afin de pouvoir monter toujours plus haut dans le Ciel, exprimer pleinement nos énormes potentialités, et être ainsi toujours plus proches de papa Hachem.

[le Yatsèv Avraham - רבי אברהם צבי גינצלער]

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+ "Souviens-toi de ce que t'a fait Amalek sur le chemin" (Ki Tétsé 25,17)

-> Le yétser ara fait tout pour que nous soyons tellement occupés par les problèmes de ce monde, que nous n'avons alors plus de temps à consacrer pour Hachem et Sa Torah.

Ainsi, la mitsva de toujours se rappeler de l'attaque d'Amalek, qui est venue en conséquence d'un relâchement dans notre service de D., nous permet de toujours se rappeler de Hachem et de Sa Torah.

[si tu veux éviter que Amalek te rende visite pour te pousser à te rapprocher de D. par ses attaques douloureuses, alors reste proche de papa Hachem dès maintenant!]

Par ailleurs, la mitsva de se souvenir de ce que t'as fait Amalek, est une allusion au fait de constamment observer les conséquences du fait d'avoir écouté notre yétser ara, "sur le chemin" dans cet exil.

[plus on se rend compte de ce qu'il nous a fait perdre de bien (du temps de vie, des mitsvot, ...) et gagner de mauvais (ex: des souffrances en réparation de nos fautes, ...), plus nous pourrons lui répondre la prochaine fois : Non, je ne t'écoute plus. Stop aux dégâts la vie est si courte!! Je perds tellement à t'écouter!!]

[basé sur des écrits du 'Hida]

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+ "Souviens-toi de ce que t’a fait Amalek ... il a frappé en toi ceux qui étaient en arrière"

-> Amalek a attaqué tous les Juifs. Le verset aurait dû donc dire : "Souviens-toi de ce que vous a fait Amalek".
En fait, la force d'Amalek est d’attaquer les juifs qui se mettent à l’écart de la communauté et se séparent de l’ensemble du peuple.

Selon l’expression de nos Sages, il attaque ceux que les nuées de gloire ont rejeté, c'est-à-dire ceux qui se sont exclus.

C’est pourquoi, le verset dit : "Souviens toi de ce que t’a fait Amalek", au singulier, car Amalek ne peut endommager que ceux qui ne sont plus parmi la communauté, mais qui se sont divisés et qui ont mis leur individualité au-dessus de l’unité juive.

Mais quand tous les Juifs sont réunis et que la communauté est forte, toute entière rassemblée, alors Amalek perd toute sa force.

[Rabbi Bounim de Pchis’ha]

[nos divisions donnent de la force/puissance à Amalek, pour d'une certaine façon qu'il vienne nous unir dans la souffrance.
Nous devons prendre le mal à la racine, en combattant pour que l'unité, l'amour entre les juifs soit présent, plutôt que de se focaliser sur la conséquence : chercher à combattre les expressions de la puissance d'Amalek dans ce monde.]

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+ Pourim et l'unité :

-> "Haman dit au roi A’hachvéroch : Il y a (yéchno) un peuple disséminé et dispersé parmi les [autres] peuples" (Esther 3,8)

Selon la guémara (méguila 13b), les mots : "un peuple disséminé " (Yéchno am é’had) signifient : endormi (yochèn) et négligeant à l’égard des commandements.

Il n'y est pas spécifié quelles mitsvot en particulier, mais le Kli Yakar (Chémot 17,8) et le Sfat Emet (5641) viennent expliquer qu'il s'agit des mitsvot entre l'homme et son prochain, et de l'unité.
D'ailleurs, Haman observe que c'est : "un peuple disséminé et dispersé". Il fait alors remarqué à A'hachvéroch que puisqu'il y manque de l'unité, alors il est possible de les attaquer. (à l'image d'Amalek, dont il était un descendant).

En effet, le Kli Yakar explique que la 1ere attaque de Amalek a immédiatement suivi le lieu de : Massa ouMériva (Béchala'h 17,7) qui veut dire littéralement : "épreuve et querelle".
Dans le sens simple, cela signifie que les juifs se sont rebellés contre Hachem car ils manquaient d'eau, mais le Kli Yakar affirme que cela fait référence aux querelles et disputes entre les juifs.

-> "Israël y campa face à la montagne [de Sinaï]" (Yitro 19,16)
Rachi commente : Comme un seul homme, d’un seul cœur [d’où l’emploi du singulier], tandis que les autres étapes ont eu lieu dans des récriminations et des querelles

=> On voit que si Amalek a pu nous attaquer c'est à cause du manque d'unité, et que si on a pu recevoir ensuite la Torah c'est grâce à notre unité.
D'ailleurs, Hachem dit : "Puisqu’ils haïssent la discorde et aiment la paix, le moment est venu que Je leur donne la Torah." (traité Déré’h Erets Zouta)

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-> Dans le désert Amalek a également attaqué le peuple juif à Réfidim (רפידים), et le Kli Yakar fait remarquer que c'est les mêmes lettres que le mot : פרידים qui signifie : séparés.

Puisque les juifs étaient divisés entre eux, alors Hachem a donné la permission à Amalek de nous attaquer.
[=> se souvenir de Amalek/Haman et vouloir le combattre, c'est se souvenir de la raison qui lui a permis de nous nuire!]

-> Lorsque le peuple juif a combattu Amalek, la Torah rapporte que Aharon et 'Hour tenaient les bras de Moché (lorsqu'ils étaient au-dessus de sa tête les juifs étaient en train de gagner la bataille).
=> Quelle est la signification de Aharon et 'Hour dans ce contexte?

Le Kli Yakar explique que 'Hour était le fils de Myriam.
Myriam est le symbole ultime des mitsvot entre un homme et son prochain. En effet, pendant l'esclavage en Egypte elle était une sage-femme qui passait son temps à aider autrui pour donner la vie, elle a également aidé Moché en le plaçant sur le Nil.

Hillel dit : "Sois parmi les disciples d’Aharon, en aimant la paix et en poursuivant la paix, en aimant les créatures" (Pirké Avot 1,12). Il passait son temps à développer l'harmonie dans le peuple.
D'ailleurs, dans la paracha 'Houkat (21,1), il est rapporté une autre attaque de Amalek contre les juifs.
Rachi commente : "[Amalek] entendit que Aharon était mort et que les nuées de gloire avaient disparu"
Selon le Kli Yakar, Amalek a attaqué car il savait qu'en l'absence de Aharon, l'unité des juifs s'est trouvée affaiblie, les rendant vulnérables.

=> On comprend mieux pourquoi c'était particulièrement ces 2 personnes qui soutenaient les bras de Moché, pendant la bataille contre Amalek.

[Les mains devaient être grandes ouvertes vers le haut pour gagner, symbolisant la nécessité de témoigner de l'amour l'un envers l'autre et de l'unité (mains grandes ouvertes à autrui = tu es le bienvenue mon frère, ta présence me comble de joie!)]

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b'h, sur ce sujet :
-> il y a : https://todahm.com/2015/10/25/3841
-> et également : https://todahm.com/2018/03/05/effacer-amalek-de-nos-jours
-> et aussi : https://todahm.com/2014/08/08/reflexions-sur-la-difference-entre-amalek-et-le-peuple-juif

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+ "Et les bras de Moché étaient pesants ... Aharon et 'Hour soutinrent ses bras ... jusqu'au coucher du soleil" (Béchalah' 117,12)

-> Dans le désert, la guerre contre Amalek n'a duré qu'une journée, jusqu'au coucher du soleil.
Ainsi, plusieurs fois au cours de cette même journée, le peuple d'Israël passait d'un état de confiance envers Hachem à un état de découragement, ce qui se traduisait par des phases successives de victoire et de défaite.
Quelle est l'origine de cette instabilité?

Chaque homme est relié à 2 réservoirs : un réservoir de lumière spirituelle grâce à son âme (néchama) et un réservoir d'obscurité spirituelle à cause de son corps.
Après un élan spirituel intense, induit par les forces de lumière, où ils priaient en manifestant leur confiance totale en Hachem, les forces d'obscurité réagissaient en freinant cet élan spirituel, entraînant un découragement, l'arrêt de leur prière et de la défaite.
Les forces d'obscurité se sont agrippées aux forces de lumière pour les contrecarrer et les chasser.
[rabbi ‘Haïm Chmoulévitch – Si’hot Moussar (si’ha 2)]

[cela est applicable dans notre vie quotidienne, où le yétser ara ("Amalek") fait tout pour diminuer autant que possible nos élans, notre dynamique spirituelle.
A nous d'en être conscients, et de tâcher que notre "machine" tourne à plein régime, avec le moins possible de pertes de réalisations de notre potentiel par le yétser ara.]

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-> Le 'Hatam Sofer décrit le grand miracle qu'il y a eu pendant cette guerre.
Les juifs n'étaient pas concentrés dans le combat. Leurs pensées n'avaient qu'un but : attacher leur cœur à leur Père au Ciel, et néanmoins, ils ont gagné la guerre.
Généralement les soldats doivent se focaliser de toutes leurs forces pour être réactifs, et bien viser leurs cibles. Mais pendant cette guerre l'esprit des soldats était totalement ailleurs, et malgré cela ils ont gagné le combat grâce à leur dévouement total à Hachem.

"Si tu rencontres en ton chemin un nid d'oiseaux sur quelque arbre ou à terre, de jeunes oiseaux ou des œufs sur lesquels soit posée la mère, tu ne prendras pas la mère avec sa couvée. Tu es tenu de laisser envoler la mère, sauf à t'emparer des petits ; de la sorte, tu seras heureux et tu verras se prolonger tes jours" (Ki Tétsé 22,6-7)

-> Il s'agit de la mitsva de chasser la mère du nid, et elle ne se fait que si la mère est en train de couver les œufs ou les oisillons avant qu'ils ne sachent voler.

-> "Honore ton père et ta mère, comme te l'a prescrit Hachem, ton D., afin de prolonger tes jours et de vivre heureux" (Vaét'hanan 5,15)

A l'exception de toutes les autres mitsvot, pour ces 2 là nous avons connaissance de la récompense ("prolonger tes jours").

La guémara (Yérouchalmi Péa 1,1) fait remarquer qu'elles encadrent l'ensemble des mitsvot : le respect des parents étant vu comme la plus difficile des mitsvot ('hamoura chébé'hamourot), et à l'opposé, le "chiloua'h akèn" est considérée comme la plus facile (kalla chébékallot).

Malgré cela, on peut constater que la récompense promise par Hachem est la même pour les 2 mitsvot, ce qui nous apprend que nous ne pouvons pas savoir qu'elle sera la récompense des mitsvot.
En ce sens, il est écrit : "Sois méticuleux [en accomplissant] une mitsva [apparemment] mineure, comme pour une mitsva conséquente, car tu ne connais pas la rétribution accordée pour les mitsvot." (Pirké Avot 2,1)

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-> On peut se demander pourquoi finalement la même récompense concerne une mitsva très lourde autant qu’une mitsva beaucoup plus légère?

Le Sfat Emet de répondre :
C’est que quand une mitsva paraît légère et semble ne pas avoir beaucoup d’importance, les gens risqueraient de ne pas tellement s’y consacrer. Il est naturel de chercher à faire ce qui est important plus que ce qui l’est moins.
Et cela même, confère une certaine difficulté d’accomplir ces mitsvot plus légères, car on les délaisse naturellement.
=> C’est cette difficulté qui rehausse leur récompense au niveau de celle des mitsvot plus importantes.

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-> Selon le Rambam, cette mitsva vise à nous interdire d'utiliser notre supériorité sur les animaux, au moment où une bête ne peut fuir et se protéger à cause de son instinct maternel qui lui interdit d'abandonner ses petits.

En effet, nous pouvons prendre les oisillons car ceux-ci sont par nature dans une situation de faiblesse, mais pour la mère se serait faire acte de cruauté que de profiter du sacrifice (au lieu de partir elle va rester pour sauver ses petits) pour la capturer.

Par cette mitsva, la Torah cherche à nous inculquer une leçon vitale : si déjà par rapport à un animal dépourvu d'intelligence, qui n'agit que par instinct, nous devons faire preuve de compassion, à plus forte raison sommes-nous tenus de manifester de la considération envers nos semblables.

=> Ainsi, n'exploitons jamais la faiblesse d'autrui, lorsqu'il est incapable de se protéger du fait de sa situation.

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-> "Quiconque dit au sujet de [cette mitsva de] renvoyer la mère : "Ta miséricorde la prend en pitié", on le fait taire". [michna Béra'hot 5,3]

Hachem ne manque pas de moyens pour protéger Ses créatures, sans avoir recours aux actions des hommes.
Ce n'est pas l'oiseau que D. prend en pitié, mais les hommes, pour épurer leurs cœurs de toute cruauté et les gratifier de belles vertus morales.
En effet, en étant cruel avec les animaux, on devient davantage cruel d'une manière générale, même avec les autres personnes.

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-> Rabbénou Bé'hayé, cite le Zohar, rapportant en détails comment cette mitsva réveille la miséricorde Divine sur le monde entier.

En effet, lorsque l'oiseau est envoyé au loin de son nid, il est rempli de chagrin sur la destruction de son nid et de comment il est brusquement séparé de ses oisillons.
Il est tellement bouleversé qu'il a envie de se tuer.
En raison de cette grande tristesse, l'ange en charge des requêtes des oiseaux, va demander de la compassion pour cet oiseau.
C'est alors que Hachem, qui "est bon pour tous, sa pitié s’étend à toutes ses créatures" (Téhilim 145,9), va étendre son abondante compassion sur tous ceux qui souffrent et qui ont besoin de miséricorde.

=> Ainsi, une personne qui va réaliser la mitsva de "chiloua'h haken", va stimuler la miséricorde pour le monde entier, et par ricochet sur elle également.

-> D'une façon similaire, le Sifté Cohen enseigne
La mitsva de chiloua'h haken entraîne un éveil de la miséricorde Divine sur le monde.
Le Zohar dit que lorsque la mère de l'oiseau est chassée au loin, elle s'inquiète et est peinée sur le nid et ses enfants, au point de vouloir se tuer.
En raison de sa grande souffrance, le ministre/ange Céleste responsable des oiseaux va chercher de la miséricorde Divine pour cet oiseau.
Hachem se dit : "Si le ministre/ange recherche de la miséricorde pour ceux dont il est responsable, alors sans aucun doute, Moi qui suis la source de toute la miséricorde/bonté, Je dois témoigner de la miséricorde sur Mes enfants!"
Cela entraîne qu'Hachem a de la miséricorde sur le monde entier.
Ainsi, celui qui accomplit la mitsva de chiloua'h haken est à l'origine de cette grande conséquence positive.

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-> Le Gaon de Vilna (sur Michlé 30,17) dit que chasser la mère oiseau, est un acte cruel et sans cœur, à l'opposé de la mitsva de respecter ses parents, qui est un acte de compassion et d'amour.
C'est ce contraste qui fait que ces 2 mitsvot vont amener la même récompense.

En effet, la pleine mesure d'une personne s'exprime lorsqu'elle réalise une mitsva qui est contraire à sa tendance naturelle.
Certaines personnes sont gentilles de nature : la mitsva de respecter ses parents se fait alors facilement, par contre, il leur sera difficile d'agir avec cruauté, comme dans la mitsva de renvoyer la mère qui est avec ses petits ne sachant pas voler.
Pour d'autres personnes, cela sera l'inverse.

Nous recevons une récompense pour le fait d'avoir agit selon la volonté de Hachem, et non en fonction de notre logique et de nos incitations naturels.
Ainsi, pour être considéré comme un homme entier (adam chalèm) dans sa pratique de la volonté de D., il faut posséder ces 2 traits de caractère diamétralement opposés.

=> Ces 2 mitsvot ont la même récompense, car elle partage un objectif commun : démontrer un attachement total à Hachem.

Selon le Gaon de Vilna, cette mitsva n'a pas été créé pour développer de la compassion, au contraire, nous devons aller contre notre nature, nous devons être insensible à la souffrance de la mère oiseau. Cela témoigne alors que nous n'agissons que selon la volonté de D., peu importe ce que l'on ressent comme compassion.

Le Gaon de Vilna fait remarquer l'appellation de Avraham après avoir passé sa 10e et plus dure épreuve : la Akéda Yitsa'hak : "Maintenant, Je sais que tu es [un homme] craignant D. (yéré Elohim)" (Vayéra 22,12)
=> Est-ce que les 137 années de sa vie avant la Akéda n'ont-elles pas suffit à prouver qu'il était un tsadik?

Le Gaon de Vilna dit que jusqu'à cette épreuve, Avraham était connu pour son hospitalité et sa très grande bonté, mais il n'avait pas été testé sur l'opposé : la cruauté.
Peut-être qu'il ne faisait que suivre son instinct plein de gentillesse à l'écart des autres.

Ce n'est qu'une fois qu'il a été prêt à offrir en sacrifice son fils, un acte cruel et sans cœur, agissant à l'opposé de sa nature, et réalisant l'impensable pour une personne possédant autant de compassion que lui, qu'il a été dénommé ainsi.
En effet, sans hésitation, Avraham a choisi de faire la volonté de Hachem, il y a alors prouvé rétroactivement que chacun de ses actes était motivé par D., et non par sa nature interne, et c'est pourquoi il a été alors appelé : "un craignant D."

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-> Une personne reçoit assurément une plus grande récompense pour la réalisation de la mitsva du respect de ses parents, car elle demande bien davantage d'efforts.
La mitsva de chiloua'h haken, qui survient par hasard, et qui est plutôt facile à accomplir, donne une récompense bien moindre.
[même si les 2 mitsvot offrent une récompense de longue vie = une bonne récompense dans le monde à venir]
Une personne doit placer tout son cœur dans chacune des mitsvot qu'elle réalise, car chacune d'elle la rapproche davantage de Hachem.
['Hen Tov]

[il y a un lien entre ces 2 mitsvot pour nous enseigner qu'à nos yeux une mitsva n'est pas valoriser par la récompense qu'elle amène (on les trie alors selon notre échelle d'importance, nos envies, donc notre égo!), mais plutôt toute mitsva doit être aussi importante, indispensable à accomplir car étant un moyen de pouvoir être éternellement plus proche de D., ce qui est la meilleure des choses!]

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-> La guémara (Yérouchalmi Péah 1,1, basée sur Michlé 30,17) écrit que de même que les mitsvot de respecter ses parents, et de "chiloua'h haken" reçoivent une récompense identique, de même, elles amènent une punition similaires :
- Si quelqu'un ne respecte pas ses parents comme il le faut, des corbeaux, qui sont cruels, vont picorer et déchirer sa chair.
- Si quelqu'un ne réalise pas le "chiloua'h haken" comme il le faut, des aigles, qui sont compatissants, vont festoyer sur lui.

-> Le Gaon de Vilna explique que la punition correspond parfaitement, mesure pour mesure :
- lorsque l'on ne respecte pas ses parents correctement, c'est qu'on a été trop cruel avec eux.
En punition, sa peau est déchirée par des corbeaux, oiseaux pleins de cruauté, puisqu'attaquant sa proie non pas pour manger, mais uniquement par méchanceté.

- lorsque l'on n'a pas réalisé correctement le "chilou'ah kahen", c'est qu'on avait trop de compassion mal-placée.
En punition, sa peau est mangé par un oiseau qui est compatissant : l'aigle, qui mange sa proie afin de se nourrir.

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-> Le Méam Loez écrit que cette mitsva nous donne une leçon quant à nos relations avec nos enfants.
Comme par nature les oiseaux sont effrayés par les hommes, la mère oiseau a peur mais reste sur le nid par dévouement pour ses petits.
Nous devons faire preuve d'un dévouement comparable pour nos enfants.

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-> "Tu ne prendras pas la mère avec sa couvée. Tu es tenu de laisser envoler la mère"

On pourrait avoir tendance à vouloir prendre la mère et l'utiliser comme nourriture ou autre occupation.
Mais la loi de la Torah nous ordonne de considérer le bien-être des autres et de la renvoyer afin qu'elle puisse produire davantage de jeunes (oisillons).
L'observance de cette mitsva enseigne à l'homme de combattre son égotisme (le culte du moi) pour le bien commun (ex: profiter de la mère), et c'est pour cette raison que la récompense pour son accomplissement est si importante.
[Avné Ezel]

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-> Il est écrit dans le Tikouné Zohar et dans les écrits du Arizal que la réalisation de la mitsva de "Chiloua'h haken" rapproche le moment de la guéoula.
[le ‘Hida - Dvach Léfi]

-> Hachem promet : "Si vous renvoyez la mère oiseau, Je réaliserai la prophétie : "Voici, Je vous envoie le prophète Eliyahou" (Mala'hi 3,23)."
[midrach Dévarim rabba 6,7]

-> Si tu "renvoie la mère", quelle sera ta récompense?
"Tu prendras les petits" = c'est-à-dire que tu auras des enfants.
[midrach Dévarim rabba 6,6]

Le Ktav Sofer commente :
Selon nos Sages, nous ne recevons pas la récompense des mitsvot dans ce monde.
Ainsi, en ce qui concerne, la mitsva de chiloua'h haken :
- la récompense est une longue vie [soit une bonne récompense dans le monde à venir] ;
- il s'y ajoute une récompense supplémentaire (matan sechar), qui nous est accordée dans ce monde, et il s'agit d'avoir des enfants.

"La mitsva n'est pas de se souvenir que Amalek est venu nous attaquer, mais plutôt de se souvenir de la raison pour laquelle Hachem lui a permis de nous attaquer."

[Rabbi Tsadok haCohen (Pri Tsadik)
- "Souviens-toi de ce que t'a fait Amalek" - Ki Tétsé 25,17]

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Amalek est le fils de Elifaz, et le petit-fils de Essav.

-> Le nom de son père : Elifaz (אליפז) est une combinaison des mots : "éli" (mon dieu - אלי) et "paz" (l'or - פז).
=> Ainsi, cela représente la notion de : "Mon dieu est mon or!"
Tout son système de croyance était dans son argent et ses possessions matérielles.
Plutôt que de croire en Hachem, son dieu réside dans tout ce qui "brille" extérieurement, dans ce que son égo désire sur le moment.

[notre yétser ara (le Amalek en nous) est tellement fort qu'il arrive à nous vendre des actions contraires à la volonté de D., comme des affaires en or massif!
Mais un juif doit vérifier la marchandise, et si nécessaire se rendre chez des experts (nos sages), car tout ce qui brille n'est pas de l'or.
Notre vie est ce que nous avons de plus précieux, dommage de se la faire voler par des tromperies sur la marchandise!]

-> Le nom Amalek (עמלק) est la combinaison de 2 mots : "am" (peuple - עם) et "malak" (décapiter - מלק), ce mot provient du concept de : "mélika" (מליקה) qui dans le service du Temple était la partie où le Cohen coupait la tête de l'oiseau que l'on allait sacrifier à Hachem.
=> Ainsi, Amalek a pour objectif de couper la connexion entre le peuple juif et leur source Divine, d'endommager la émouna qui nous lie à Hachem.

Amalek marche dans les voies de ses ancêtres, persuadé qu'il n'y a pas de D. dans ce monde, et en ce sens il passe son temps à essayer d'anéantir toute relation entre les juifs et Hachem.

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-> "Et il ne craint pas Hachem" (Ki Tétsé 25,18)

La Torah décrit Amalek comme quelqu’un qui ne craint pas Hachem. Cela parait surprenant de ne trouver à reprocher à Amalek, l’ennemi juré d’Hachem, qui incarne le mal par excellence, que le fait de manquer de crainte d’Hachem!

-> Le Rav Yehouda Leib ‘Hasman explique que le garde-fou qui protège l’homme et l’empêche de tomber dans de graves fautes, c’est la crainte d’Hachem. Quand un homme a peur d’Hachem, de Son Jugement et Ses punitions, même si son cœur le tente à de graves déviations, il saura se maîtriser et se retenir, craignant la Colère Divine et redoutant d’être puni et de souffrir.
Mais quand un homme n’a pas de crainte d’Hachem, alors il risquera de se laisser aller à tous les aléas de son cœur, sans connaître de retenue. Il y a alors lieu de craindre le pire, D.ieu Préserve. Le seul garant préservant d’une chute vertigineuse c’est la crainte d’Hachem.
Ainsi, bien qu’il soit clair que la méchanceté et la corruption d’Amalek soit à un niveau si grave qu’il n’est pas approprié de lui reprocher de manquer de crainte d’Hachem. Au niveau de cruauté, de haine et de dépravation où il se trouve, on n’en est plus à parler de manquer simplement de crainte d’Hachem. Mais malgré tout, c’est uniquement son manque de crainte d’Hachem qui a causé sa glissade jusqu’à en venir là où il en est arrivé.

Chaque homme se doit de mesurer où il en est dans sa crainte d’Hachem. Est-ce que la peur du Jugement d’Hachem et de Ses sanctions occupe une place dans ses pensées et dans son cœur ? Dans le cas échéant, il y a lieu de se remettre en question et de se renforcer dans ce domaine par l’étude des textes qui sensibilisent sur cela. Car sans crainte d’Hachem, la porte est ouverte aux plus graves chutes. Cette réflexion doit nous éveiller à renforcer en nous cette crainte.

"Le jour même tu donneras sa paie (à ton employé) ..., car il est pauvre ... et il n’implorera pas Hachem sur toi" (Ki Tétsé 24,15)

-> Le sens simple de ce verset est que l’on doit payer le salaire de son employé le jour même, pour ne pas que dans la détresse de sa pauvreté, il n’implore Hachem “sur toi”, c’est à dire contre toi.
Ce verset conclut : "Et ce sera pour toi une faute" = d’avoir entraîné sa détresse.

-> Le Imré Shéfer ajoute que l'on peut expliquer ce verset autrement.
Quand quelqu’un est pauvre et manque du nécessaire, cela le trouble et le perturbe, et il ne peut plus servir Hachem sereinement. Une des conséquences de cela est que ses prières régulières manqueront de ferveur et de clarté, car il sera perturbé par ses besoins qui lui manquent.

Ainsi, la Torah recommande de payer le salaire de son employé le jour même , car comme il est pauvre, s’il lui manque le nécessaire, "il n’implorera pas Hachem sur toi", c’est-à-dire qu’il ne pourra pas implorer Hachem et prier vers lui sereinement.
Puisque sa prière en sera perturbée, alors cela sera “sur toi”, à comprendre dans le sens de “à cause de toi”.

=> A cause du fait que tu ne l’auras pas payé, il sera préoccupé par ses besoins, et à cause de toi, il ne pourra pas prier comme il se doit.
"Et ce sera pour toi une faute" = c’est-à-dire que le fait d’avoir provoqué qu’il ne puisse pas prier convenablement, cela aussi te sera compté comme une faute. Et sur ce détail aussi, tu devras rendre des comptes.

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-> "Le jour même, tu lui remettras son salaire (béyomo titen sékharo - בְּיוֹמוֹ תִתֵּן שְכָׂרוֹ) avant que le soleil se couche; car il est pauvre, et il attend son salaire avec anxiété. Crains qu’il n’implore contre toi le Seigneur, et que tu ne sois trouvé coupable» (Ki Tétsé 24,15).

C’est un Commandement de la Torah que de payer le travailleur dans le jour même où il a effectué son travail. S’il l’a effectué le soir, on a jusqu’au lendemain dans la journée pour lui payer.
On apprend que celui qui retient le salaire de l’employé et comme s’il lui enlevait son âme, la vie ; car pourquoi est-il monté sur l’arbre et a risqué sa vie, n’est-ce pas pour gagner son pain? [guémara Baba Métsia 112a]

Ainsi fera-t-il attention d’accomplir cette mitsva : "Le jour même, tu lui remettras son salaire", car c’est une grande mitsva puisque le travailleur donne son âme pour ce salaire. [‘Hida]

Hachem veut que nous développions en nous les sentiments de pitié et de bonté, afin d’assurer à chaque être humain ce qu’il lui faut, à l’heure du besoin. C’est ainsi que nous mériterons nous-mêmes de bénéficier de ses bienfaits. [Séfer Ha’hinoukh]

Notre verset fait référence à la récompense des Temps messianiques relative au Service Divin accompli dans ce monde-ci : "Puisque chaque juif a la capacité d’amener la Délivrance" (comme l’enseigne le Rambam - Hilkhot Téchouva 3,4 – lorsqu’il écrit que n’importe quelle mitsva peut déclencher la délivrance pour le monde entier), il y a donc aussi aujourd’hui pour chaque juif la récompense qui appartient aux Temps messianiques, et il ne lui reste qu’à la dévoiler à travers l’ajout d’une bonne action" [Likouté Si’hot]
Notre verset indique ainsi à quel point il est vital d’attendre la Guéoula et de réclamer d'Hachem qu’Il hâte notre Délivrance.
En effet, se référant à notre verset, le ‘Hafets ‘Haïm déclare : "C’est plusieurs fois par jour que nous demandons la Délivrance. Toutefois, la seule requête ne suffit pas. Il faut exiger la Délivrance, à l’instar de l’ouvrier qui réclame son salaire. La Loi étant que s’il ne le réclame pas, rien n’oblige à le payer le jour même (guémara Baba Metsia 112a). C’est dans cet esprit que nous devons réclamer notre Délivrance."

Les initiales des trois mots ביומו תתן שכרו ("Le jour même, tu lui remettras son salaire") forment le mot שבת
Shabbath). Ceci indique symboliquement que si l’on s’occupe sérieusement de la Torah en semaine (le Service Divin : Torah et mitsvot), on profite de la נשמה יתרה (Néchama Yétéra – l’âme supplémentaire du Shabbath) – symbole de la récompense Divine. Et c’est le grand avantage du Shabbath, que de faire rayonner sa bénédiction sur les jours de la semaine.

-> On peut rapporter les 2 histoires suivantes :
1°/ On dit au nom du Arizal que, quand il avait un journalier qui travailler chez lui, il faisait l’impossible pour trouver les sommes nécessaires à le payer avant la prière de Min’ha. Il ne la récitait pas aussi longtemps qu’il n’avait pas payé, car comment aurait-il pu réciter la "Amida" (prier devant Hachem) alors qu’il n’avait pas encore accompli cette mitsva.

2°/ On raconte à propos du ’Hafets ’Haïm : un jour qu’il avait prévu de se rendre à Varsovie ville fort éloignée de Radin, sa ville de résidence, les conditions météorologiques s’annonçaient particulièrement difficiles: les routes étaient recouvertes d’une épaisse couche de neige. Soudain, on s’aperçut que son manteau de fourrure était déchiré et devait être réparé pour pouvoir être porté. On demanda à un enfant d’apporter le manteau à un couturier, en lui demandant de spécifier qu’il y avait urgence! Très vite, l’enfant revint avec le manteau recousu. Le ’Hafets ’Haïm l’enfila, se sépara de sa famille et prit la route. Alors que le cocher entrait dans l’enceinte de la gare, à sa grande stupéfaction, le ’Hafets ’Haïm lui demanda de faire demi-tour.
"Mais pourquoi donc, après un chemin si difficile? Le train pour Varsovie est déjà là!" s’étonna le cocher.
Le ’Hafets ’Haïm lui répondit : "J’ai oublié de payer le couturier pour son travail ; nous devons vite faire demi tour afin que je lui donne son salaire et ce, avant que le soleil ne se couche! Notre Thora nous oblige à payer notre dû le jour même".
Le cocher proposa alors d’être l’envoyé du ’Hafets ’Haïm et de remettre l’argent en question au couturier. Mais le ’Hafets ’Haïm refusa ; il voulait en personne accomplir la mitsva selon les termes du verset : "Le jour même, tu lui remettras son salaire".