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"Son oeuvre est parfaite, car toutes Ses voies sont justice. D. de fidélité et sans iniquité, Il est juste et droit" (Moché rabbénou – Haazinou 32,4)

-> "L'homme ne voit qu'une partie des événements et c'est pourquoi il a du mal à les comprendre.
S'il voyait les œuvres de D. du début à la fin, il constaterait que tout est juste.

Notre verset exprime cette idée :
- "Son oeuvre est parfaite" = Ne voyez pas les choses telles qu'elles sont! Il peut vous sembler que le monde est désordonné, mais ce que vous voyez n'est qu'une petite partie de l'oeuvre de Hachem.
Si vous pouviez en contempler l'ensemble, vous sauriez que tout est juste et équitable

- "D. de fidélité" = ses pensées [Divines] n'étant pas semblables aux vôtres [Humaines], cette idée n'est pas perceptible par les sens mais seulement accessible par la foi en Ses paroles, en Sa promesse de récompense et punition.
Grâce à cette foi, vous parviendrez à comprendre qu'il n'est aucune iniquité devant D."

[le Méam Loez]

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+ "Son oeuvre est parfait"

-> Le rabbi Chimon de Yéroslav a vécu très longtemps, et ses élèves lui ont demandé à quoi il attribuait sa longévité.
Leur rabbi leur a répondu : "J'ai toujours accepté avec amour et je n'ai pas protesté contre ce que faisait Hachem.
Car il est clair comme le soleil que tout ce que fait Hachem est justifié et bon, mais quand l'homme se plaint et pose des questions, on le fait monter au Ciel (lui reprenant alors la vie!) et on lui montre : "Regarde, tout est bon et juste ..."
Moi, je ne me plains pas, c'est pourquoi on ne me fait pas monter pour discuter de la justice de Hachem (me laissant en vie dans ce monde!).

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+ "Son oeuvre est parfait"

-> On raconte sur le 'Hazon Ich, qu'un jour quelqu'un est venu le trouver pour poser des questions sur la Providence Divine, en rapport avec la Shoa.
Le 'Hazon Ich lui fit remarquer : "Celui qui ne connaît pas la couture et voit un tailleur qui coupe et déchire un tissu pense qu'il abîme le tissu, alors qu'en réalité, il prépare simplement un vêtement neuf."

-> Selon le rabbi Chlomo Kluger, on ne pourra jamais comprendre pourquoi Hachem a agit de telle ou de telle façon à moins qu'Il ne "découse" toute la Création, c'est-à-dire qu'il défasse tout, pour montrer la Création du début jusqu'à la fin, et qu'Il explique chaque acte séparément : avec son but, sa raison d'être, et quelles sont ses conséquences.

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+ "Toutes Ses voies sont justice"

-> Rabbi Israël Salanter enseigne :
"Quand les autorités veulent punir un homme de sa faute, on le juge uniquement lui-même, et même si sa famille et ses proches sont appelés à souffrir du verdict, cela n'empêche pas de le condamner sévèrement.
Mais il n'en va pas de même de Hachem, qui avant de punir le pécheur regarde ses proches, et si quelqu'un risque d'en pâtir, alors Il examine si celui-ci a mérité cette souffrance.
En effet : "toutes ses voies sont justes" = que ce soit en ce qui concerne celui dont on parle ou ses proches, c'est un "D. de vérité, sans iniquité" = car chacun ne recevra que le châtiment qu'il a mérité, et pas plus."

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+ "Toutes ses voies sont justes, un D. de confiance en qui il n'y a pas d'injustice"

-> Le rav Yaakov Neiman (Darké Moussar) enseigne :
Pour croire en D. qui a créé le Ciel et la terre, il n'y a pas besoin d'une sagesse extraordinaire, car c'est une chose que l'intelligence la plus ordinaire peut comprendre.
Le grand test de la foi est justement quand on voit des choses apparemment étonnantes, alors que les questions et les doutes s'agitent dans l'âme.
Si à ce moment-là, l'homme fait abstraction de tous ses doutes et croit fermement dans le Créateur du monde, il est arrivé au niveau de foi exigé.
En effet, la véritable exigence envers l'homme est de croire qu'il n'y a pas d'injustice, alors que se révèle aux yeux ce qui apparaît comme une terrible injustice, incompréhensible.
[...]
Il n'est pas dans la possibilité d'un être de chair et de sang de comprendre les voies de Hachem, qui dépassent notre entendement. [rester à sa place d'humain, et avoir D. à Sa place de notre Créateur, de l'Unique]
Nous devons seulement croire que : "toutes Ses voies sont justes, un D. de confiance en qui il n'y a pas d'injustice."

-> Le rav Neiman cite la 10e et dernière épreuve que surmonta Avraham et qui fut la plus difficile : elle consistait à sacrifier son fils et allait à l'encontre de toute logique (c'était l'extrême opposé des valeurs qu'il a pu transmettre publiquement). Mais dans cette épreuve, Avraham, fidèle serviteur de Hachem, fit abstraction de toute logique et de toute objection, et crut en Hachem.

"Une génération aux voies contradictoires, des enfants sans loyauté" (Haazinou 32,20)

=> Ce verset se situe dans un contexte où la Torah parle de la faute d'idolâtrie. Le peuple se laisse séduire par des cultes étrangers. Cette faute constitue la plus grave de toute la Torah. Ainsi, il est donc étonnant de constater que le verset se contente de décrire les fauteurs comme "des enfants sans loyauté", à qui on ne peut pas faire confiance. On se serait attendu à des qualificatifs bien plus sévères!

-> Rabbi Yé'hezkel Lévinstein explique que l'une des bases les plus fondamentales du Service Divin c'est la constance. Quand un homme prend sur lui une décision, qu'il s'engage à améliorer un certain comportement ou à ajouter une certaine attitude positive dans sa vie, il doit pouvoir rester fidèle à sa décision.
On doit pouvoir compter sur sa parole. Au moment où on décide de prendre un nouvel engagement, et c'est souvent le cas le jour de Kippour, on doit avoir le souci de pouvoir le respecter sur la durée.

Pour cela, une nouvelle décision doit être prise en tenant compte de son niveau spirituel, de ce qui lui est possible à réaliser, de l'environnement où il évolue, de son mode de vie ..., pour être le plus adapté et pouvoir tenir sur la durée. De plus, cette décision doit être bien réfléchie et émaner de l'intérieur pour la ressentir profondément. Enfin, tant qu'elle n'est pas devenue partie de sa vie, on doit constamment concentrer son attention sur son accomplissement, par souci de risquer d'y déroger suite aux différents aléas qui viendraient nous perturber.
Ce principe est fondamental et est à la base du Service Divin. La Torah voit là l'origine de toutes les déviations du peuple juif, y compris l'idolâtrie. Car quand un homme n'a pas cette constance et stabilité dans son Service d'Hachem, il risque facilement de se laisser séduire et attirer par les tentations et les curiosités de la vie, qui auront la force de bousculer son mode de vie.
Mais quand un homme est fort dans ses décisions, quand il est enraciné dans son Service d'Hachem, rien ne pourra le distraire et n'aura la force de l'ébranler. Il ne prêtera attention à aucune tentation extérieure, fort dans sa volonté de tenir bon dans ses engagements.

"Car la portion de Hachem [dans ce monde-ci], c'est Son peuple" (Haazinou 32,9)

-> Rav 'Haïm de Volozhin s'interrogea un jour à propos d'un enseignement du Tana déBé Eliyahou, selon lequel l'un des Attributs de Hachem est qu' "Il est satisfait de Sa portion".
Comment peut-on limiter Son domaine à une "portion" alors que tout l'univers est à Lui?

Son maître, le Gaon de Vilna, a répondu à sa question en citant le verset ci-dessus, et il expliqua :
"Hachem est heureux d'avoir choisi Israël pour être Son peuple, et non une autre nation du monde.
Il est heureux de Sa portion, même aux moments où elle décline spirituellement.
Il n'en fait pas moins, alors résider Sa présence divine en son sein. Il reste "avec" elle et ne l'abandonnera jamais, car Il est satisfait de Son choix."

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+ "Car la part d'Hachem, c'est Son peuple ; Yaakov est le lot de son héritage"

-> Le Ritba commente :
Israël n'est pas soumis à l'influence des étoiles du Ciel, car il est le "lot" d'Hachem, mais Israël est au-dessus des mazalot.
["Le mazal n’exerce pas de contrôle sur Israël" (én mazal léIsraël – guémara Shabbath 156a)]
C'est seulement lorsque les fils d'Israël ne se conforment pas à la volonté de Hachem que leur vie est à la merci de leur mazal ; dans ce cas, leurs fautes les séparent d'Hachem et ils perdent leur privilège d'être au-dessus du mazal, comme dit Hachem dans le verset du cantique d'Haazinou : "Je leur déroberai Ma face, Je verrai ce que sera leur avenir, car ... ce sont des enfants sans loyauté" (Haazinou 32,30).

A cause de leur déloyauté, Hachem leur retire alors Sa Providence et ils seront soumis au mazal comme les autres nations, que D. en préserve.

"Comprenez les années des générations" (Haazinou 32,7)

Que signifie ce verset ?
En fait, chaque génération et chaque période reçoit du Ciel une nouvelle compréhension dans la Torah, qui correspond et qui est adaptée à la nature de la génération.

Les tsadikim et les Sages de chaque période comprennent et diffusent la Torah selon ce qui leur est demandé de comprendre et d’enseigner aux personnes qui vivent dans leur génération.

[ainsi, chaque génération a les meilleurs rabbanim, qui lui transmettent les paroles les plus pertinentes]

[le 'Hidouché haRim]

"D. protège ceux qui Lui font confiance comme un homme protège la prunelle de ses yeux"

[midrach Tan'houma - Haazinou 32,1
- "Il le protège, Il veille sur lui, le garde comme la prunelle de Ses yeux"]

"La Torah que j’ai donnée à Israël, elle est la vie donnée au monde, tout comme la pluie est la vie donnée au monde quand le ciel distille de la rosée et de la pluie."

[Rachi - Haazinou 32,2
- "Que mon enseignement ruisselle comme la pluie" - Le Cantique de Moché]

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-> "Ce n'est pas en vain que vous peinez pour l'apprendre [la Torah] : une grande récompense lui est attachée "car elle est votre vie"."
[Rachi - Haazinou 32,47]

-> Rabbi Méïr dit : "Quiconque étudie la Torah de façon désintéressée ... est appelé ami, bien-aimé, adorateur du Créateur, un homme qui aime les hommes, qui réjouit D. et ses semblables ; la Torah le revêt d'humilité et de crainte." (Pirké Avot 6,1)

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"La Torah que j’ai donnée à Israël, elle est la vie donnée au monde, tout comme la pluie est la vie donnée au monde quand le ciel distille de la rosée et de la pluie."

-> Rachi commente : La Torah que j’ai donnée à Israël, elle est la vie donnée au monde, tout comme la pluie est la vie donnée au monde quand le ciel distille de la rosée et de la pluie.

Rachi enseigne également que Moché demande que la Torah soit absorbée par Israël comme la pluie qui permet de vivre et comme la rosée qui est toujours accueillie avec satisfaction car contrairement à la pluie, elle ne dérange jamais personen.
Les rafales de vent donnent de la force et de la vigueur à la végétation, de même que les efforts pour assimiler la Torah font grandir ceux qui l'étudient.

-> Moché veut que ses paroles de Torah pénètrent la nation et la rendent féconde, comme la pluie et la rosée, qui sont toujours productives.
[Ibn Ezra]

-> Pour les érudits capables d'assimiler de grandes connaissances, la sagesse de la Torah est comme une pluie forte et pénétrante et comme de puissantes rafales de vent ; pour ceux qui ne peuvent saisir qu'une petite partie de son infinité, la Torah est comme la rosée ou les gouttelettes d'eau qui même en petite quantité, sont toujours bienfaisantes.
[Sforno]

-> Il y a une différence entre la pluie et la rosée.
La pluie a pour origine les vapeurs qui montent de la terre, qui ensuite se condensent en nuages.
La rosée a pour origine le ciel.
Nos Sages nous disent que pour acquérir la Torah nous devons faire des efforts, et également que nous devons mériter de l'aide Divine.
A l'image de la pluie, la Torah doit provenir de la Torah [nous devons y investir tous nos efforts, capacités].
A l'image de la rosée, qui provient du ciel, au final c'est l'aide Divine qui nous permet de véritablement acquérir la Torah.
[le verset cite d'abord la pluie (nous devons chercher à l'acquérir de notre mieux), et ensuite la rosée (nous obtiendrons la Torah alors comme un cadeau du Ciel)]
[Ktav Sofer]

En ce sens, le Sfat Emet enseigne qu'au début nous devons nous forcer à acquérir la Torah quelques soient les efforts que cela nous demande (à l'image de la pluie qui peut tomber très fort et être dérangeante, désagréable sur le moment), et ce n'est que par la suite que nous pouvons réaliser à quel point la Torah est douce et agréable (à l'image de la rosée).

-> Pourquoi la Torah est-elle comparée à la pluie et à la rosée?
La pluie vient d'en-haut et est un élément actif dans le processus de croissance de la production de la terre.
La rosée va entraîner que la terre va libérer ses propres minéraux, ce qui va aider la production à se développer.
La Torah Ecrite ressemble à la pluie, qui vient directement d'en-Haut ; la Torah Orale ressemble à la rosée.
La Torah repose en chacun des juifs. Nous avons besoin de faire sortir la Torah qui est en nous afin de nous aider à accomplir la volonté de Hachem.
[Avné Nézer]

[l'homme = arbre des champs, a besoin de la pluie et de la rosée, de la Torah Ecrite et Orale, afin de s'épanouir et de produire de beaux fruits!]

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+ "Car ce n’est pas une chose vide pour vous (מכם)" (Haazinou 32,47)

Le terme "מכם" (mikèm) ayant pour valeur numérique 100, c’est comme si l’on disait : « Si vous la (la Thora) trouvez vide, c’est parce que vous l’étudiez 100 fois (comme la valeur de מכם) » et non pas 101 fois.
Si vous trouvez la Torah vide, cela vient de vous (מכם), de votre faute!
[Péninim Yékarim]

=> Selon le Nétsiv, si la Torah est vide, c'est à cause de vous, c'est-à-dire par notre faute les versets ne nous sont pas compréhensibles, car nous ne nous donnons pas assez de mal.
Rabbénou Bé'hayé dit que c'est un manque (le fait que la Torah soit vide à nos yeux) qui a son origine dans notre intelligence, nous ne sommes pas arrivés au niveau nécessaire pour la comprendre.

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-> "Car ce n'est pas une chose vide de vous" (Haazinou 32,47)

=> Ce verset parle de la Torah et dit à son propos qu'elle n'est pas vide "de vous". Nos Sages s'interrogent sur le sens de ces 2 mots. Que signifie qu'elle n'est pas vide "de vous"?
Et nos Maîtres de répondre : "La Torah n'est pas vide. Et si vous la trouvez vide, sachez que c'est "de vous"!"
Que signifie cet enseignement?

-> Le rav Shlomo Wolbe explique que parfois, un homme étudie un texte de Torah et se confronte à une difficulté qui lui laisse l'impression que l'enseignement qu'il étudie ne peut pas être juste ou qu'il est exagéré, ou encore qu'il est trop surprenant ... Il se confronte à un passage qu'il trouve quelque peu "vide" et creux. Il ne correspond pas à sa réalité, à son mode de raisonnement. Ce Texte ne lui parle pas, ne fait pas écho en lui.

C'est là que la Torah apporte son éclairage en affirmant : "Si tu le trouves vide, c'est "de toi"". C'est-à-dire que quand un homme trouve un "vide" dans la Torah, cela vient révéler qu'en fait ce "vide" en lui. Et c'est ce vide qui se projette dans son étude.
Chaque homme a de nombreuses facettes dans sa personnalité. Il a des forces intellectuelles : d'abstraction, de synthèse, de logique, d'approfondissement, de concentration ... Ainsi que des forces au niveau du caractère : patience, volonté, maîtrise de soi, organisation, générosité ...
Au moment où un homme se met à étudier, il se confronte avec la Torah qui est "Torah de vérité". Et là, toutes les facettes de sa personnalité sont en réadaptation par rapport à la Vérité Divine. Et c'est là que peuvent apparaître les difficultés. Tous les manques et les failles qu'un homme a en lui sont les véritables causes des difficultés et du sentiment que ce passage est "vide", problématique ou incongru.
La Torah est tel un laser qui passe au scanner toute notre personnalité. Nos problématiques et conflits intérieurs vont se refléter et se projeter dans cette étude. On s'y verra en fait soi-même comme dans un miroir. Ainsi, à chaque embûche ou blocage que l'on rencontre dans son étude, on doit savoir qu'il y a là l'indication qu'on a en soi une certaine faille à corriger. Et quand on l'aura corrigé, ce passage nous deviendra alors clair, logique et éclatant de vérité.
La Thora incarne la perfection, elle exige de nous, pour la comprendre au mieux, de se remettre soi-même en question pour corriger par elle, nos propres imperfections. Soyons Sages et humbles et acceptons de voir les failles en nous-mêmes et pas dans la Torah, D. Préserve, car elle est Divine et parfaite.
C'est ainsi qu'elle nous fera avancer et atteindre le perfectionnement de soi.

Tsadik et racha sont récompensés dans le monde qu’ils jugent comme principal

+ Tsadik et racha sont récompensés dans le monde qu'ils jugent comme principal :

"Le Rocher, Son oeuvre est parfaite, car toute Ses voies sont justice ; D. de fidélité et sans iniquité, Il est juste et droit" (Haazinou 32,4)

-> Rachi commente : "Hachem récompense les justes dans le monde à Venir. Bien qu'Il retarde leur récompense, Il finira par accomplir Sa parole ; [inversement], Hachem récompense les réchaïm pour toutes les bonnes actions qu'ils accomplissent dans ce monde".

-> Le Maharal (Gour Aryé) explique :
Il est normal qu'Hachem récompense les justes dans le monde à Venir et les fauteurs dans ce monde-ci, car Hachem récompense une personne dans le monde qu'elle considère comme principal.

Les actes d'une personne révèlent ce qu'elle considère comme étant le monde principal.
Ceux qui s'engagent dans des activités spirituelles et négligent leurs besoins matériels considèrent manifestement le monde à Venir comme principal/primordial. Ils n'utilisent ce monde que pour accumuler des mérites en vue du prochain monde.
En revanche, ceux qui ne sont jamais satisfaits de leur situation matérielle dans ce monde et qui ne reculent devant rien pour l'améliorer considèrent manifestement ce monde comme leur monde principal.
Les tsadikim comme les fauteurs méritent d'être récompensés dans le monde qu'ils considère comme principal.

Une autre raison pour laquelle les tsadikim ne sont pas récompensés dans ce monde est qu'un travailleur n'est payé que lorsque son travail est terminé, comme l'enseignent nos Sages (Baba Métsia 65a) : "les salaires ne sont payés qu'à la fin".
Les tsadikim (justes) passent leur vie dans une quête sans fin pour servir Hachem, et leur travail ne s'achève qu'à leur mort. Ainsi, un tsadik n'est récompensé que par le "fruit" de son travail dans ce monde, mais la récompense principale l'attend dans le monde à Venir, une fois son travail achevé.

En revanche, une personne fauteuse passe sa vie à rechercher sans cesse des plaisirs matériels. Lorsqu'elle accomplit une mitsva, elle marque une pause dans ses activités généralement vides de sens.
Pour un fauteur, chaque mitsva est une entité distincte et séparée et ne fait pas partie de la mission de toute une vie. Ainsi, sa récompense est due à la réalisation de chaque mitsva individuelle pendant qu'il est encore dans ce monde.

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=> Un juste est récompensé dans le monde à Venir parce que c'est son monde qu'il considère comme essentiel/principal.
Un fauteur est également récompensé dans son monde principal, ce monde-ci.
De plus, une personne juste (tsadik) est constamment engagée dans des mitsvot, et elle n'achève son travail spirituel qu'à son entrée dans le monde à Venir (où elle recevra son salaire).
Cependant, une mitsva est un acte distinct pour un pécheur et son paiement est dû immédiatement après chaque mitsva.

"Quand le Suprême donna leurs lots aux nations, quand Il sépara les enfants de l'homme, Il fixa les frontières des peuples, basé sur le nombre des Bné Israël. Car ce peuple est la part de Hachem ; Yaakov est la mesure de Son héritage" (Haazinou 32,8-9).

-> Le Targoum Yonatan ben Ouziel (Haazinou 32,8-9) et les Pirké DéRabbi Eliézer (chap.24) en donnent l'explication suivante :
A l'époque de la Tour de Babel, Hachem fut mécontent de l'humanité en tant qu'unité et Il décida de diviser les peuples du monde en nations individuelles. Puisqu'il y aurait finalement 70 personnes [juives] qui descendraient en Egypte avec Yaakov, Hachem choisit de créer 70 nations différentes. [c'est le sens de : "Il fixa les frontières des peuples, basé sur le nombre des Bné Israël"]
Hachem rassembla ensuite tous les anges de service et lança une sorte de loterie. Chaque ange choisirait une nation dont il serait responsable et qu'il superviserait. Hachem inscrivit 71 noms pour la loterie (peuple juif et les 70 autres), et chaque ange en tira un au sort.

Quand vint le moment pour Hachem de désigner Sa nation, il choisit Avraham et ses descendants : "Hachem sélectionna le peuple juif" (ki 'hélék Hachem amo Yaakov 'hévél na'halato).
Et Hachem fut ravi du choix qu'Il fit à la loterie, comme il est dit : "Ma part est une part agréable" ('havalim naflou li banéimim - Téhilim 16,6).
L'ange Mikhaël félicita ensuite Hachem pour Son choix. Une fois les 70 nations sélectionnées, Hachem conféra à chacune d'elles une langue différente. Chaque nation avait son ange gardien, et le peuple juif devint la part d'Hachem.

"Souviens-toi des jours antiques" (Haazinou 32,7)

-> "Tant que D. vous inflige des souffrances, rappelez-vous les bienfaits et les consolations qu'Il vous apportera dans le futur."
[Midrach Raba et Yalkout Chimoni]

-> Le 'Hafets 'Haïm disait :
Chacun a des soucis. Il vaut mieux avoir des soucis d'ordre spirituel afin d'être dispensé des soucis matériels, conformément à cet enseignement de Avot de Rabbi Nathan (début du chapitre 20) :
"Celui qui applique les paroles de la Torah sur son cœur, on le préserve des affres de la guerre et de la famine et de tous les soucis d'un être de chair et de sang ; et celui qui n'applique pas les paroles de la Torah sur son cœur, on lui impose les affres de la guerre et les soucis d'un être de chair et de sang".

-> Le Tana déBé Elyahou compte parmi les Attributs de D. qu'Il est content de Son lot.
Comment peut-on expliquer ce qualificatif au Maître de l'univers, à qui appartient la terre et ce qu'elle renferme?

Rabbi 'Haïm de Volozine qui posa cette question au Gaon de Vilna, obtenu comme réponse :
"D. est toujours content de Son lot, c'est-à-dire des enfants d'Israël, Il continue à résider parmi eux et Il ne les abandonne pas!"

-> Un jour, le 'Hafets 'Haïm demanda à quelqu'un : "Comment allez-vous?", l'autre répondit : "Un léger mieux ne ferait pas de mal!"
Le 'Hafets 'Haïm lui rétorqua : "D'où sais-tu que cela ne ferait pas de mal?
D. sait mieux ce qui est bien pour toi. Il est clément et miséricordieux. Il veut et Il peut donner plus. A l'évidence, si cela ne va pas mieux, c'est très bien ainsi".

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-> "Lui, notre Rocher, Son œuvre est parfaite, toutes Ses voies sont la justice-même, D. fidèle, sans iniquité, Il est Juste et Droit" (Haazinou 32,4)

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
A vrai dire, nous devons garder ce verset à l’esprit à chaque instant et en toute circonstance, pour nous faire accepter la conduite d'Hachem avec amour et intégrité. Nous devons rester parfaitement convaincus qu'il existe un Maître qui dirige le monde et que ce Maître est un "D. fidèle, sans iniquité" ...
Le rav Tsvi Hirsh de Rimanov, avant de quitter ce monde, a déclaré à ce sujet : "L'essentiel de la Torah, c'est de savoir que Hachem est sans iniquité, Juste et Droit".

Dès lors, même lorsqu'un homme traversera des temps difficiles, il ne se laissera pas décourager, car il demeurera convaincu que "tout ce qu'Hachem fait est pour le bien", puisque toutes Ses voies sont la justice-même, et qu'Il ne cause jamais de mal à quelqu'un.
Aux yeux de l’homme, les vicissitudes de l'existence apparaissent comme mauvaises, mais en vérité, elles lui sont bénéfiques. Il arrive quelquefois que l’homme mérite de se rendre compte par lui-même que son malheur n’était en fait qu’une préparation à sa délivrance.
Et parfois, cette déconvenue constitue le moyen de le purifier et d'augmenter sa récompense future dans le monde à venir, comme le rapporte le Sifri sur le verset : "Souviens-toi des jours d'antan" (Haazinou 32,7) : "Hachem leur dit : à chaque fois que Je vous envoie des épreuves dans ce monde-ci, souvenez-vous combien de bienfaits et de consolations Je m'apprête à vous donner dans le monde futur".

Et plus l'homme a foi dans le fait qu'Il [Hachem] est Juste et Droit, et que même lorsque Ses voies sont la justice-même (qu'Il se conduit avec rigueur), Hachem le dirige, plus cette mesure de rigueur se transformera en bienfaits, et il méritera même alors de voir de ses yeux comment se manifeste la providence particulière à son égard afin de le délivrer.

Le rabbi de Kozhiglov (dans son Erets Tsvi) commente dans ce sens le premier verset de Haazinou (v.32,1) : "Ecoutez les cieux et Je parlerai" (haazinou achamayim vaadabéra - הַאֲזִינוּ הַשָּׁמַיִם וַאֲדַבֵּרָה) = Si l'homme écoute "les cieux", c'est-à-dire s'il tend l'oreille pour tenter de comprendre que tout ce qui lui arrive ne provient que du Ciel, selon une providence très précise, alors s'accomplira également la suite du verset [ואדברה] qui, outre son sens de "parler", a également celui de "diriger" (comme dans la guémara Sanhédrin 8a : "un דבר (dirigeant) par génération"], à savoir que Hachem le dirigera selon une providence dévoilée de manière bénéfique, durant toute son existence.
Et il verra se réaliser à son égard les paroles de la prière de Roch Hachana (rituel Ashkénaze) : "Ils ne seront jamais déçus tous ceux qui s'abritent en Toi" (ולא יכלמו לנצח כל החוסים בך).

-> "Hachem nous protège selon le niveau de notre confiance en Lui. Si nous ne nous reposons que sur Lui, nous mériterons constamment de voir de nos propres yeux comment Il prend sous sa protection tous ceux qui viennent s'abriter près de Lui!"
[le Griz - rabbi Its'hak Zev Soloveitchik]

"Lorsque les enfants d'Israël échangent leur foi contre des sottises et des coutumes non-juives qui leur paraissent plus importantes que les commandements éternels de la Torah, ils sont attaqués et pourchassés par des peuples qui perdent leur aspect humain et les haïssent de façon irrationnelle."

[le Avnei Azel (1897-1943) - Rabbi Alexander Zoucha Friedman (auteur aussi du Maayana chel Torah) - commentaire sur Haazinou (32,20) ]