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La signification du Michkan

+ La signification du Michkan :

-> 1°/ La Création du monde :

La fabrication du Michkan était comparable à la Création de la terre, du ciel et de l'univers tout entier.

- le 1er jour = "rideaux de laine de chèvre" <==> lorsque D. forma l'univers, il est dit : "Il étendit le ciel comme un rideau" (Téhilim 104,2) ;

- le 2e jour = "la cloison de tissu fera séparation pour vous entre le sanctuaire et le Saint des saints" (v.26,33) <==> "Qu'il y ait une étendue au milieu de l'eau et qu'elle sépare entre l'eau [d'en haut] et l'eau [d'en bas]" ;

- le 3e jour = "Tu feras un bassin de cuivre et son socle en cuivre, et tu y mettras de l'eau" (v.30,18) <==> "Que les eaux se rassemblent".

- le 4e jour : "Tu feras ses lampes" <==> "Qu'il y ait des luminaires dans l'étendue du ciel" (Béréchit 1,14) ;

- le 5e jour : Hachem ordonna d'apporter dans le Michkan des sacrifices d'animaux et d'oiseaux <==> "Que les eaux pullulent de créatures vivantes et que les oiseaux volent" (Béréchit 1,20) ;

- le 6e jour : dans le Michkan, Hachem ordonna d'oindre le Cohen Gadol pour qu'il Le serve <==> "Hachem créa l'homme à Son image" (Béréchit 1,27) ;

- le 7e jour : "Tout l'ouvrage du Michkan de la tente d'audience fut achevé" (v.39,32) <==> "le 7e jour Hachem acheva".

A propos de la fin de l'édification du Michkan, il est écrit : "Moché les bénit" (v.39,43) <==> lorsque le monde fut créé : "Hachem bénit le 7e jour" (Béréchit 2,2).

De même, concernant le Michkan : "Il l'oignit et le sanctifia" (Bamidbar 7,1) <==> après la création : "Hachem ... le sanctifia" (Béréchit 2,3)

-> Hachem fit du ciel et de la terre Ses témoins, comme Il le dit : "J'ai pris le ciel et la terre à témoin pour vous" (Dévarim 4,26).
En conséquence, si les juifs se rebellent contre Hachem en n'étudiant pas Sa Torah et en n'observant pas Ses commandements, le ciel et la terre sont les 1ers à les punir, car il est écrit : "La main des témoins sera la 1ere contre lui pour le tuer" (Dévarim 17,7).
Le ciel punit l'homme en ne faisant pas tomber la pluie et la terre en ne produisant pas sa récolte.

Lui aussi, le Michkan représentait un témoin contre les juifs, comme il est écrit : "Voici les comptes du Michkan, le Michkan de Témoignage" (v.38,21).
Le Michkan, et par la suite le Temple qui le suivit, avait le rôle de témoins.
Si les juifs se rebellaient contre Hachem et n'observaient pas Ses commandements, le Temple leur serait pris comme gage (machkon).
Ce fut le cas à 2 reprises. En effet, le 1er et le 2e Temples ont été détruits car les juifs s'étaient rebellés contre Hachem. [Rabbénou Bé'hayé]

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-> De même que le Michkan correspond à la Création et fait allusion à l'ensemble du monde, il inclut toute la Torah.

L'expression "faire", sous ses diverses formes grammaticales, est répétée à 248 reprises depuis le verset : "Il me feront (assou li) un sanctuaire (mikdach)" (Térouma 25,8) [jusqu'à la fin du Séfer Chémot].
Les seules expressions non comprises dans ce compte sont celles qui dénotent un délit, tel la fabrication du veau d'or, par exemple : "Allons, faisons-nous un dieu" (v.32,1), ainsi que tous les termes "faire" depuis ce verset jusqu'à : "et Je saurai quoi faire à votre sujet (v.33,5) ne sont pas pris dans ce décompte.

Cela est en parallèle aux 248 commandements positifs de la Torah et aux 248 membres du corps humain.
Ceci nous enseigne qu'un homme observant la Torah maintient l'existence du monde et du Mikdach.
Sinon, il ruine le monde et provoque la destruction.

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On peut également rapporter que selon le Yalkout Chimoni :
- les tentures de mohair = symbolisaient le ciel et la terre ;
- le bassin et son socle = représentaient les mers et les rivières ;
- l'autel et ses sacrifices = correspondaient aux animaux ;
- l'autel d'encens = symbolisaient les plantes et les remèdes ;
- la Ménora = correspondait au soleil et à la lune, tandis que ses 7 lampes représentaient les 7 corps célestes : Saturne, Jupiter, Mars, le Soleil, Vénus, Mercure et la Lune.

[cela nous enseigne que la fabrication du Michkan était comparable à la Création de la terre, du ciel et de l'univers tout entier. (à disposition pour que l'homme vienne tout sublimer!)]

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-> 2°/ Le corps humain :

Le Rambam écrit à son fils :
Sache que le Mikdach fait allusion au corps de l'homme.

- l'Arche sainte = la partie la plus interne, représente le cœur qui est la partie la plus interne du corps.
L'Arche était l'élément essentiel du Mikdach parce qu'elle contenait les Lou'hot.
De même, le cœur humain est l'organe essentiel du corps : la source de sa vie, de sa connaissance et de sa compréhension.

- les ailes des chérubins étendues au-dessus de l'Arche font allusion aux poumons.
Situés au-dessus du cœur comme des ailes, ils lui fournissent de l'air.

- la Table dans le Mikdach, représente le ventre de l'homme.
De même que la nourriture et la boisson sont placés sur la table (choul'han), l'estomac est empli de la nourriture et de la boisson consommées par l'homme, cet organe les distribue aux autres parties du corps.

- La Ménora correspond à l'esprit. Comme la Ménora donne de la lumière, l'intellect humain illumine le corps entier.
Les 3 branches qui s'étendaient de son fût central, sur chaque côté, rappellent les 3 membres qui s'étendent de chaque côté du corps : l’œil, l'oreille et la main.
L'intellect dirige ces 3 parties du corps.

- l'Autel d'encens fait allusion au sens de l'odorat.

- l'Autel des sacrifices correspond aux intestins qui digèrent la nourriture.

- le rideau couvrant le Tabernacle fait allusion au diaphragme, semblable à une barrière entre les différentes parties du corps.

- le bassin désigne l'humidité et les liquides du corps.

- les tentures de laine de chèvre font allusion à la peau qui recouvre le corps humain.

- les poutres du Mikdach correspondent aux côtés.

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-> Selon le Yad Yossef (Térouma), le Rambam désirait enseigner à son fils la chose suivante :
Aujourd'hui, en l'absence du Michkan où la Présence Divine puisse reposer, un homme qui se conduit comme un bon juif et se lie à Hachem peut faire reposer sur lui-même la Présence Divine.
En effet, le corps humain ressemble au Michkan dans tous ses détails.

"Son abri était à Shalem et Sa résidence à Sion" (Téhilim 76,3)
En hébreu, le mot "Shalém", véhicule l'idée de perfection, de totalité.
Le verset veut dire que la résidence de Hachem est dans le Temple à Sion. Cependant, si un homme est parfait (Shalém), qu'il agit convenablement et s'attache à D., la Présence Divine repose sur son corps. [midrach Bamidbar rabba Nasso 13]
[...]

-> Dans cette paracha, l'expression "comme Hachem l'a ordonné à Moché" apparaît 18 fois depuis le verset : "Et avec lui se trouvait Aholiav fils d'A'hissamakh" (v.38,23) jusqu'à la fin du Séfer Chémot.
Le verset précédent est le seul qui ne soit pas inclus dans ce compte (v.38,22), car il comprend l'ouvrage entier.

[D'après le Yeffé Toar] les 18 commandements relatifs au Michkan correspondent dans le corps humain, aux 18 vertèbres de la colonne vertébrale.
=> Ceci nous enseigne que la Présence Divine repose principalement en l'être humain et non dans le bois du Michkan.

Nous apprenons également qu'il faut observer les commandements divins de toutes ses forces et avec toutes les parties de son corps, comme il est écrit : "Tout mon être dira : 'Hachem! Qui est comme Toi!'" (Téhilim 35,10).
Lorsqu'un homme loue Hachem et observe un commandement, il doit le faire en y investissant tous ses membres.
[Méam Loez - Pékoudé 40,38]

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-> Puisque le Mikdach et ses ustensiles font allusion à l'homme et à ses membres, nous devons veiller tout particulièrement à ne pas rendre notre corps impur en commettant des fautes ou même en ayant la pensée de peut-être en commettre.

De même, il faut veiller à la pureté des aliments qu'on mange car comme le disent nos Sages : "Il est écrit : 'Vous vous rendrez impur par eux", ne lis pas impur mais obstrué, car la consommation d'aliments impurs rend l'âme de celui qui en consomme obstruée".

A plus forte raison, l'homme doit se garder de rendre son cœur impur en laissant pénétrer des mauvaises pensées, car son cœur correspond au Saint des saints qui contenait les Lou'hot, le kaporét et les kérouvim.
Il doit essayer de purifier et de sanctifier son cœur afin qu'aucun soupçon de mauvaise pensée, d'orgueil ou d'envie n'y pénètre.

Son cœur doit être soumis devant Hachem, à l'image des Lou'hot brisées qui se trouvaient dans l'Arche, et enfin il doit remplir son cœur de Torah et de mitsvot afin de mériter que la Présence Divine réside en lui.

Considérer le Temple comme vital à notre vie

"Voici les comptes (élé pékoudé) du Michkan, le Michkan du témoignage (haédout), établis sur l'ordre de Moché par les Lévi'im, sous la responsabilité d'Itamar, fils de Aharon haCohen" (Pékoudé 38,21)

-> Le Michkan est appelé ici : "le Michkan du témoignage", car il témoigne du fait que Hachem s'est réconcilié avec les juifs et leur a pardonné la faute du veau d'or.
La preuve en est qu'Il laissa Sa Présence reposer parmi eux.

Les nations du monde croyaient la faute du veau d'or irréparable.
Après tous les bienfaits et les miracles que Hachem avait accomplis pour les juifs, ceux-ci avaient eu l'audace de se rebeller contre Lui!
Les nations dirent : "Les juifs ont commis un délit extrêmement grave. Comment D. leur pardonnera-t-Il jamais?"
Mais elles constatèrent que Hachem leur ordonna de fabriquer le Michkan, une résidence sainte qui indiquait que Hachem désirait faire résider Sa Présence parmi les juifs.

Il est écrit : "Ils Me feront un Michkan et Je résiderai parmi eux" (Térouma 25,8).
Les nations constatèrent que la Présence était descendue sur le Michkan et elle virent le feu qui l'entourait.
Elles comprirent que Hachem s'était réconcilié avec Israël et lui avait pardonné la faute du veau d'or.
[...]

Les nations accusèrent les juifs d'avoir fabriqué le veau d'or. Hachem ordonna donc à Son peuple de commencer par apporter de l'or pour le Michkan.
Cela prouvait que l'or avec lequel le veau d'or fut fabriqué n'appartenait pas aux juifs mais au érev rav.
La Torah y fait allusion lorsqu'elle désigne le Michkan sous le nom de : "Michkan du témoignage" (Michkan haédout), car il témoignait que Hachem avait pardonné la faute du veau d'or aux juifs.

Le Michkan porte le nom de "Michkan du témoignage" pour une raison supplémentaire : il tenait lieu de témoin et d'avertissement que si les juifs fautaient à nouveau, il leur serait enlevé et détruit.
Le mot hébreu : "michkan" a la même racine que le terme "machon" : un gage.
En effet, si l'on ne rembourse pas un prêt, le gage est gardé.

"Voici les comptes du Michkan", le Michkan (Machkon) du Témoignage" = C'est comme si la Torah disait : "Voici les comptes du Michkan, le "gage" du témoignage".
Si un homme prête de l'argent en contrepartie d'un gage et que l'emprunteur ne peut s'acquitter de sa dette, le créancier garde le gage jusqu'au remboursement.
De même, lorsque les juifs fautent, Hachem envoie les nations prendre le Michkan (ou plus tard le Temple) comme gage.
Le Temple est détruit jusqu'à ce que les juifs se repentent totalement. [Yeffé Toar - Térouma]

La section commence par les mots : "Voici (élé) les comptes du Michkan".
Hachem dit aux juifs : "C'était par les mots "élé" que : 'Voici (élé) tes dieux, Israël'" (Ki Tissa 32,4).
En employant le mot : "élé", ils provoquèrent Mon courroux, c'est donc par le mot "élé" que vous vous réconcilierez avec Moi afin d'expier votre faute."

"Voici (élé) les comptes du Michkan" = les juifs reçurent à présent le pardon par le terme "élé" qui désignait leur faute.

[on apprend de là que toute faute, même la pire à l'image du veau d'or, peut être pardonnée si l'on fait une téchouva sincère et totale!]
[...]

Les juifs offrirent 13 matériaux, prouvant ainsi que Hachem est Un dans le monde
En effet, le mot hébreu voulant dire : Un ("é'had" - אחד), a une valeur numérique de 13.

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-> Lorsque la Présence Divine reposait parmi les juifs, dans le Michkan, dans le 1er et 2e Temple, la situation était semblable à une union conjugale.
Le jour où la Présence Divine pénétra dans le Michkan était comparable à un jour de noces.
[Méam Loez – Pékoudé 40,38]

-> "Voyez combien Hahem aime Israël! Il nous a donné Sa Présence et Sa couronne [faite par le peuple juif] ...
Sa couronne représente le Michkan : de même qu'un diadème est orné de nombreuses pierres précieuses aux splendides couleurs, ainsi le Michkan était décoré de laine bleu ciel, pourpre, carmin et de lin blanc.
[Méam Loez – Pékoudé 40,38]

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+ Le Sanctuaire (michkan) est un gage (machkon) :

"Voici les comptes du Michkan", le Michkan du Témoignage" (élé pékoudé aMichkan, Michkan aEdout - אֵלֶּה פְקוּדֵי הַמִּשְׁכָּן מִשְׁכַּן הָעֵדֻת).

-> Rachi commente : Il est écrit 2 fois Sanctuaire (michkan), c’est une allusion au fait que le Sanctuaire a été pris en gage (machkon) en étant détruit 2 fois à cause des fautes des Bnei Israël.

-> Selon le Béer Moché, la destruction du Temple est considérée comme la prise d’un gage.
Le Béer Moché enseigne :
Quand on observe les lois concernant le gage, cela nous enseigne que nous avons la possibilité d’affronter la destruction et de provoquer la reconstruction du Temple.
En effet, les halakhot du gage comportent la notion que "celui à qui on doit acquiert un gage" (guémara Baba Metsia 84).
Cette acquisition signifie que le prêteur, qui est celui à qui l’on doit, a le droit de vendre le gage pour récupérer son argent, si l’emprunteur ne paye pas.
Mais malgré tout, la halakha décide également que si l’emprunteur est pauvre et n’a pas d’autre vêtement que le gage, un vêtement de jour pour la journée et un vêtement de nuit pour la nuit, l’emprunteur n’a pas le droit de le vendre, car "c’est son manteau, c’est son vêtement pour son corps, dans quoi dormirait-il?"

Ce qui caractérise le fait de prendre un "gage", et la différence entre le gage et le remboursement final, réside donc en ce que tant qu’il ne constitue pas un remboursement total mais un gage, le prêteur a le devoir de prendre en considération le fait que l’emprunteur pauvre reste démuni de tout, et dans un tel cas il doit lui rendre le gage, même si en réalité il lui appartient déjà.

Quelle en est la raison? Il a acquis le gage, alors pourquoi prendre en considération la misère de l’emprunteur?
La réponse est écrite dans la Torah : "S’il arrive qu’il crie vers Moi, Je l’entendrai, car Je suis miséricordieux".
Tossefot (guémara Roch Hachana 17b) expliquent : "Même si en toute justice le gage t’appartient car tu lui as prêté de l’argent, tu dois pourtant le lui rendre, car s’Il crie vers Moi, J’entendrai son cri, Je suis miséricordieux et Je ne peux pas voir sa détresse.

La Torah nous enseigne que lorsque le pauvre crie dans sa misère, ce n’est pas la justice qui prévaut.
Certes, la justice te permet de conserver le gage, c’est lui-même qui te l’a donné à cette fin. Mais malgré tout, on ne peut pas faire abstraction du cri de l’indigent.
Hachem est miséricordieux, c’est l’une des 13 midot. Cette mida signifie: "Je ne peux pas voir sa misère".
Pour ainsi dire, la miséricorde du Hachem ne Lui permet pas de voir la détresse de l’indigent qui crie.
C’est pourquoi "s’il crie vers Moi, Je l’écouterai, car Je suis miséricordieux!"

Le Beer Moché en conclut que si les Sages appellent la destruction du Temple un "gage", c’est une façon d’affirmer que la destruction du Temple n’est pas définitive.
Certes, il est détruit, mais si nous ressentons son absence avec une telle intensité que nous soyons comme un pauvre à qui il manque un vêtement pour se couvrir, si nous crions, si nous supplions comme un pauvre qui implore pour sa vie, la mida de Hachem implique qu’Il doit nous le rendre!

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+ L'importance de voir le Temple comme un élément indispensable à notre vie au quotidien :

-> Le midrach (Tan'houma Pékoudé 2) nous dit que le mot "Michkan" est une expression de "Machkon" (une gage).
Cela est une allusion au fait que Hachem a pris le Temple (également connu comme Michkan) comme d'un gage pour les fautes des juifs.
Comme le rapporte le Méam Loez (Eikha 1,14) : "Le poids des péchés d'Israël a été placé sur le Temple.
Au lieu d'exterminer le peuple juif, Hachem a déversé Sa colère sur le bois et les pierres.
Certes, le Temple a été détruit mais le Temple spirituel existant dans le cœur de chaque juif est resté intact."

Selon la loi juive si quelqu'un nous doit de l'argent nous n'avons pas le droit de lui prendre de l'argent qui est essentiel pour sa subsistance, de même nous n'avons pas le droit de prendre ses habits dont il a besoin pour la journée, idem pour ses vêtements de nuit, ...
=> Comment Hachem a-t-il pu nous prendre le Temple comme gage pour nos fautes? N'est-ce pas quelque chose qui est constamment vital pour notre bien-être spirituel?

-> Le Toldat Adam (Pékoudé) explique :
"Si nous ressentons que le Temple est vital pour notre survie, qu'il nous est indispensable pour notre vie quotidienne, et que nous crions à Hachem des profondeurs de notre cœur, alors Hachem va certainement écouter notre cri et nous retourner le Temple à notre cœur. Il va permettre à Sa Chékhina (Présence Divine) de résider en nous et par ce biais une personne va acquérir un goût dans son service d'Hachem, doux comme le monde à Venir ...

Lorsque le peuple d'Israël se sentira ainsi et va développer une passion pour le Temple et ressentir qu'il ne peut pas vivre sans lui, alors Hachem va certainement retourner le Temple à tout le monde, ici sur terre."

-> Le Mékhilta déRabbi (Michpatim 22,22) dit explicitement qu'une personne ne doit jamais dire qu'elle n'est pas méritante de demander le Temple, car Hachem a promis : "assurément j'entendrai ce cri" (Michpatim 22,22).

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+ Notre Temple intérieur (en nous) & notre Temple collectif :

=> Comment comprendre qu'au travers le temps autant de juifs, dont d'énormes tsadikim, ont crié et supplié pour la venue du machia'h au plus vite, et qu'actuellement nous sommes toujours en exil. Qu'est-il devenu de leurs prières?

-> Le rav Israël Moché Sorotskin enseigne :
A un niveau individuel, ils ont eu leurs prières qui ont été répondues, et ils ont reçu les influences du Temple, en eux.
Cela explique pourquoi nous trouvons des tsadikim à toutes les époques qui ont atteint des hauteurs inimaginables, bien au-delà des limites de la génération dans laquelle ils vivent.
Il y a eu des tsadikim avec des forces surhumaines, qui pouvaient voir d'un bout à l'autre du monde.
Ils se sont totalement branchés à leur Temple intérieur, et ainsi ils ont les influences et les ségoulot que le Temple accorde.

Cela va de pair avec l'explication du Ran dans une dracha (drouch achémini בא"ד) :
"De même que le Temple était la source de la sagesse et de la prophétie pour le monde entier, il en est de même à chaque génération pour nos Sages dont le cœur est la source des fontaines de sagesse et de prophétie pour la génération toute entière, car le Sage lui-même est le Temple (mikdach)".

Ainsi, les grandes Sages en Torah de chaque génération, qui arrivent à se connecter totalement au Temple qui est en eux, deviennent eux-mêmes un Mikdach. Ils sont alors capables de transmettre à d'autres ces énormes influences.

=> Bien que le Ran mentionne : "les Sages de chaque génération", en réalité cela s'applique à chaque juif qui peut davantage se rattacher à son Temple interne, chacun à son niveau, et ainsi profiter des apports énormes d'un tel lien à notre niveau.

-> A Yom Kippour 5560, en s'adressant à toute la communauté, le 'Hatam Sofer a cité le verset : "Nos pieds s’arrêtent dans Tes portes, ô Jérusalem" (om'dot hayou raglénou bich'arayich Yérouchalayim - Téhilim 122,2).
[ce verset fait référence à une époque avant que Jérusalem ne soit construite et habitée.]
Le 'Hatam Sofer explique que cela signifie que quelqu'un peut se tenir à Jérusalem tout en étant en exil.
Comment cela?
En se connectant spirituellement à Jérusalem. Lorsqu'une personne s'attache elle-même avec Jérusalem par son approche et ses valeurs, elle sera alors capable d'accéder aux bénéfices qu'un individu se tenant à Jérusalem peut recueillir.

=> Ainsi, absolument tout juif, peu importe ce qu'il a pu faire dans sa vie, peut en travaillant son appréciation pour le Temple, et en se focalisant et en priant pour le Temple, avoir la capacité de se forger un lien authentique et effectif avec le Temple, même en restant en exil.

[d'une certaine façon, plus une personne aspire à la construction du Temple, plus elle contribue à accélérer la construction du Temple collectif à Jérusalem, mais également elle s'attache davantage avec son Temple intérieur.
Ainsi, tout juif à son échelle peut suivre l'exemple des Sages de la génération, qui par leur aspiration et leur comportement, ont développé un magnifique Temple personnel intérieur, et alors ils bénéficient de cette influence (et par ricochet en font profiter les autres juifs).
Tout juif où qu'il soit dans le monde, peut avoir un Temple qui est pleinement reconstruit en lui, et même en exil il est comme étant à Jérusalem.
Pour une sanctification d'Hachem qui soit maximale, et pour que tout juif en bénéficie dans l'union, nous souhaitons que le Temple collectif à Jérusalem soit également reconstruit au plus vite.]

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-> Il est écrit : "Ils Me feront un Mikdach (Temple/Sanctuaire), et je résiderai parmi d’eux" (Térouma 25,8)
Rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha’Haïm 1,4) explique :
Hachem n’a pas dit : "fais-moi un Michkan et Je résiderai en lui", mais "fais-moi un Mikdach (Temple) et Je résiderai en eux (dans les bné Israël)" ... car tout l'essentiel du Temple, de la résidence de la Présence Divine, du Kodech Hakodachim est centralisé autour de l’homme qui, s’il se sanctifie et s’élève par les mitsvot, deviendra lui-même un Temple (beit midrach) et Hachem sera en lui."

-> En ce sens, nos Sages (guémara Roch Hachnaa 18b) disent que : la mort d’un tsadik est aussi grave que la destruction du Temple aux yeux d’Hachem.

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+ "Qu'ils Me fassent un Mikdach (Temple/Sanctuaire) et Je résiderai parmi eux" (Térouma 25,8-9)

-> Le Méam Loez (Térouma 25,8-9) nous enseigne :
La Présence Divine allait résider essentiellement à l'intérieur des juifs, et non dans le bois et le métal du Michkan.
Certes, un édifice tangible devait être construit mais sa seule fonction était de stimuler spirituellement le peuple.

Entrer dans le Michkan, le Temple ou une synagogue n'est pas suffisant en soi. Un bâtiment n'est fait que de bois et de pierre. Le principal, ce sont les personnes qui s'y trouvent et qui doivent s'imprégner de la sainteté de la Présence Divine, sanctifier leur cœur et se tenir avec crainte devant D. pour ne pas agir contrairement à Sa volonté.

Un tel édifice peut alors être appelé "un Sanctuaire", un Michkan, une congrégation sainte ou un Temple.
Ce n'est pas le bois dont il est fait qui est important mais le cœur des fidèles qui s'y rassemblent.

L'édifice physique a pour seul but de tirer ceux qui le fréquentent de leur torpeur spirituelle et de diriger leur conscience vers Hachem.
Ainsi chacun se dira : "Si je me trouve dans ce lieu saint où réside la Présence Divine, je dois me comporter avec crainte et ne pas prendre part à des conversations futiles". [Alchikh haKadoch]

Ce sont donc les personnes elles-mêmes qui constituent le "vrai" Michkan. C'est pourquoi après avoir dit : "Qu'ils me fassent un Michkan", Hachem ajouta : "ainsi ils feront".
Les hommes doivent travailler sur eux-mêmes pour faire le Michkan en purifiant leur cœur.

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-> La guémara (Sotah 17a) enseigne que si un mari et une femme sont méritants, alors la présence Divine réside avec eux.

-> "Ils feront pour Moi un Sanctuaire et Je résiderai parmi eux" (Térouma 25,8)

Le Ohr ha’Haïm haKadoch déduit que la présence Divine ne réside pas uniquement dans le Michkan, mais également dans la maison de chaque juif où règne le shalom : une véritable paix et de la sérénité.
C’est ainsi que de nos jours toute maison juive peut servir individuellement de : Temple miniature (Beit Mikdach méat).

De plus, lorsqu’un couple ajoute leur "lèv" (cœur – לב – valeur : 32) à leur "bayit" (maison – בית – valeur : 412), alors il élève leur maison pour qu’elle devienne un : mikdach (Sanctuaire – מקדש – valeur : 444), où la présence Divine réside.

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-> "Tout celui qui pleure pour Jérusalem méritera de partager sa joie [quand le Temple sera reconstruit], tandis que celui qui ne s'en attriste pas, n'en profitera pas."
[guémara Taanit 30b]

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-> Le le mot "Sanctuaire" (michkan - משכן) est formé des mêmes lettres que "nimchakh" (continuité) : ceci nous enseigne qu’il incombe à chaque juif de toujours maintenir une continuité sur 3 générations et d’adhérer à la tradition de ses pères.
Chacun de nous est comparable à un Sanctuaire : de même que D. installe Sa présence dans celui-ci, de même Il réside au sein de chaque juif qui adopte une conduite adéquate et qui respecte la Torah et les mitsvot.
Puisque la Présence Divine se trouve en chaque homme, celui-ci doit se sentir responsable et poursuivre la tradition des Patriarches en accomplissant les mitsvot.
Lorsque les hommes dédaignent les commandements de Hachem et abandonnent le chemin de leurs pères, alors la Présence Divine se détache d’eux et donc du Temple, précipitant ainsi sa destruction.
[rabbi David Pinto - la voie à suivre n°666]

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-> Le Pardes Yossef enseigne : La plus grande sagesse pour l’homme est de ne pas se montrer trop malin, mais de faire exactement ce que Hachem demande de lui, ni plus ni moins.
C’est ce à quoi fait allusion le verset : "ceux qui ont la sagesse du cœur parmi vous viendront faire ce que Hachem a ordonné" (Vayakel 35,10), sans rien rajouter.

"Recueillez parmi vous une offrande à Hachem" (Vayakél 35,5)

-> Cela signifie que chacun devait faire un don s'il le désirait, sans aucune contrainte.
Le mot "parmi vous" (mit'hém) sous-entend de donner sous l'impulsion de ses sentiments profonds, selon l'élan de son cœur.
"Ne donnez pas parce que vous y êtes forcés ou par jalousie. Votre don ne doit pas provenir de causes extérieures. Donnez "méit'hém" : de l'intérieur de vous-mêmes."
[Sifté Cohen]

-> Ce verset peut se traduire littéralement par : "Prenez de vous-mêmes" = si un homme donne de son plein gré, c'est comme s'il avait donné une partie de lui-même.
[Kli Yakar]

-> Le Kli Yakar enseigne également :
La Torah dit : "recueillez de vous-mêmes" pour enseigner qu'aucun don ne devait provenir d'objets volés.
Chaque don qu'une personne fait à une cause sacrée doit provenir de sa propriété personnelle, gagnée de ses propres mains, sans la moindre trace de tromperie ou de vol ...

Généralement, lorsqu'un homme accomplit un acte louable, un ange défenseur est créé.
Cependant, s'il vole de l'argent et l'utilise pour une bonne action, au lieu de créer un bon ange, il créé un ange mauvais qui dénonce toutes ses fautes.
L'objet de la mitsva, que ce soit une soucca, un loulav ou tout autre objet sacré acheté avec cet ange, s'écrie devant Hachem : "Je proviens d'un vol!"
Les anges s'exclament alors : "Malheur à cet homme! Au lieu de créer un bon ange qui parle en sa faveur, il a créé un ange mauvais qui l'accuse!"
[...]

Lorsqu'un homme accomplit une bonne action avec de l'argent volé, l'ange de cette bonne action se présente pour crier devant Hachem. Au lieu de se faire avocat, il devient accusateur!

Moché dit : "Recueillez parmi vous une offrande à Hachem".
L'offrande que vous offrirez à Hachem doit provenir de vous, elle doit vous appartenir. Qu'elle soit dépourvue de toute trace de malhonnêteté!
[rapporté par le Méam Loez - Ki Tissa 35,4-9]

"N'allumez pas de feu dans toutes vos résidences le jour du Shabbath" (Vayakél 35,3)

-> Ce verset nous enseigne la leçon suivante :
Lorsqu'un homme commet une faute telle que la transgression du Shabbath, le feu de ce péché allume, au Guéhinam, un feu qui lui est destiné.
L'expression "vos résidences" désigne la demeure au Guéhinam du profanateur du Shabbath.

- "N'allumez pas de feu dans votre résidence de l'au-delà en transgressant le Shabbath!" nous recommande le verset.
- "Dans toutes vos résidences" = nous enseigne qu'il est permis d'allumer un feu dans le Temple et d'accomplir tout travail nécessaire au service. C'est seulement dans "vos résidences" personnelles qu'il est interdit d'allumer du feu.
- "N'allumez aucun feu" = signifie également qu'il est interdit d'infliger la peine de mort par brûlure le Shabbath, ainsi que les 3 autres peines de mort.

Dans ce verset, la Torah nous enseigne également l'interdiction de nous mettre en colère.
Un homme qui s'emporte souille son âme.
La Torah recommande : "N'allumez aucun feu" = le feu de la colère, dans une quelconque partie de votre corps.
Si un homme s'emporte, c'est comme s'il avait allumé le feu du Guéhinam le Shabbath.

Ce verset nous donne une leçon supplémentaire : il existe un feu qui s'étend et brûle tout sur son passage, il naît de la transgression du Shabbath.
"N'allumez aucun feu dans toutes vos résidences le jour du Shabbath" = ne provoquez pas de feu qui s'étendra partout chez vous!
Observez le Shabbath comme il convient. [Maharcha]
[Méam Loez]

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=> Pourquoi dois-ton particulièrement faire attention à la colère à Shabbath?

-> Le 'Hida répond qu'il est sûr que nous devons éviter la colère tout le temps, mais le fait d'être en colère à Shabbath produit des conséquences beaucoup plus nuisibles, comme l'indique l'avertissement de la Torah de ne pas allumer de feux "dans toutes vos résidences".
En effet, la colère à Shabbath a un effet destructeur beaucoup plus vaste, entraînant des préjudices "dans toutes vos résidences". [rien n'est épargné!]
C'est pour cela qu'il faut être particulièrement vigilant en ce jour de ne pas perdre son sang-froid.

=> La question demeure : pourquoi la colère est si sévère à Shabbath?

-> "Le Shabbath correspond à 1/60e du monde à venir" (guémara Béra'hot 57b).
Comme dans la cacherout, la quantité de 1/60e, est la mesure minimale permettant de ressentir quelque chose.
[le Shabbath est décrit comme : "mé'en olam aba" = un avant-goût du monde futur]

-> "Le Monde à venir n’est pas comme celui-ci.
Ici-bas, nous disons pour une bonne nouvelle : "Béni est le Bon, qui fait le bien!" (Barou’h atov véamétiv), et pour une mauvaise : "Béni est le Juge de vérité!" (Barou’h dayan aémet).
Tandis que dans le Monde à venir, nous ne dirons plus que : "Béni est le bon, qui fait le bien!""
[Rabbi A'ha bar 'Hanina - guémara Pessa’him 50a]
[ainsi même ce qui nous semble dans ce monde comme tragique, triste, sera de notre regard dans le monde à venir comme une source de joie, à l'image de nos moments actuellement joyeux.]

-> Il est dit à propos du monde à venir : "Hachem sera roi sur toute la terre ; en ce jour, Hachem sera un et unique sera son nom" (Zé'haria 14,9)
Bien sûr que Hachem est déjà actuellement Un. Cependant, dans notre monde, nous voyons une distinction entre ce qui est une bonne chose et une mauvaise chose. Dans le monde à Venir (celui de Vérité), il sera clair et évident que tout est causé par Hachem, uniquement pour notre bien.

-> Le rav Efraïm Zalman Margoliyot (le Beit Efraïm) dit que l'on s'énerve car l'on prend les choses trop à cœur avec une vision immédiate, alors que si l'on se projetterait par exemple un an plus tard, cela ne nous ferait alors pas grand chose (c'est déjà de l'histoire ancienne!).

Le rav Naftali Ropshitz avait une boîte à tabac, et à chaque fois qu'il était en colère il l'ouvrait et la refermait en y mettant dedans sa colère (n'y pensant plus du tout après). Par la suite, 2 heures plus tard, il venait rouvrir la boîte, et il récupérait sa colère en réalisant alors qu'il n'y avait pas vraiment de raison d'être en colère.
Telle est la nature de la colère, de se dissiper avec le temps. Ainsi, une technique efficace est de ne pas réagir tout de suite, mais de la laisser de côté (le temps nécessaire pour que notre feu interne d'égo blessé, soit passé).
C'est pourquoi dans le même ordre d'idée, l'Alter de Kelm avait un habit spécial pour la colère, et le temps qu'il fallait pour le mettre lui suffisait pour dissiper sa colère.

Le Séfer 'Hassidim rapporte l'histoire d'un homme qui sur son lit de mort a donné comme dernier conseil à son fils : d'atteindre 24h avant de réagir lorsqu'il se sent en colère.
[d'une certaine façon, on ne peut pas être en colère à Shabbath, car soit on doit encore attendre 24h, soit puisqu'on a l'obligation à Shabbath de considérer tout travail de la semaine comme terminé, alors on ne doit pas être en colère, puisque toute dispute doit être considérée comme terminée en ce jour!]

=> Avec ce que l'on vient de voir, on comprend la gravité de se mettre en colère à Shabbath.
En effet, toute l'essence de Shabbath est d'une certaine façon d'avoir la tête déjà dans le monde à venir. On doit avoir une perspective, un état d'esprit du monde futur, une vision depuis le monde de Vérité, depuis un endroit où nous avoir une image large des choses (pas momentanée, mais plutôt en dehors du temps, à l'image d'Hachem).
Nous devons donc spécialement en ce jour rester calmes, savoir regarder les choses en disant : "Béni est le Bon, qui fait le bien!".
[d'après un divré Torah du rabbi David Sutton]

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-> Le Kav haYachar (chap.86) cite le Zohar affirmant que lorsque les juifs reviennent de la synagogue le Shabbath, les anges chantent des louanges sur le peuple d'Israël, s'exclamant : "achré a'am chéka'ha lo".

[de même, le Aboudraham rapporte que certaines communautés ont l'habitude de réciter les versets : "achré a'am chéka'ha lo, achré a'am chéHachem Elokav", au moment où l'on sort le Séfer Torah de l'arche. ]

-> "Heureux le peuple qui jouit d’un tel sort" (Téhilim 144,15)
[achré a'am chéka'ha lo - littéralement : "Heureux le peuple à qui c’est comme cela"]
Le Toldot Yaakov Yossef commente ainsi : "Heureux est celui qui dit : "C’est comme cela"."
L’homme heureux est celui qui a de bonnes pensées, quelle que soit la manière dont Hachem se comporte avec lui, car il est convaincu que cela aussi provient d’Hachem.
Et il n’éprouve envers Lui aucun ressentiment du fait de sa situation.

=> Ce message est particulièrement pertinent pour Shabbath, qui est le moment où l'on doit renforcer en nous l'idée que "chéka'ha lo" (c'est comme cela!), que tout est précisément comme Hachem désire qu'il soit, et nous devons accepter toutes les situations avec calme et sans colère.

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+ Perdre son âme supplémentaire :

-> Durant Shabbath, nous sommes dotés d'une âme supplémentaire (néchama yétéra).
De plus, le midrach rapporte qu'un éclat particulier irradie notre visage pendant toute la durée du Shabbath.

Le Arizal enseigne que cette brillance a pour origine l'éclat du visage de Moché lorsqu'il est descendu du mont Sinaï pour la dernière fois.
La Torah décrit à quel point le visage de Moché brillait à sa descente, et la guémara (Shabbath 88a) explique que cet éclat provenait des "couronnes" des Bné Israël qui leur ont été reprises après la faute du Veau d'or, et elles ont alors été données à la place à Moché.
[avec la venue du machia'h, nous récupérerons définitivement ces couronnes, et également nos armures spirituelles protégeant contre les maladies, les souffrances et l'ange de la mort]

Le Arizal explique que chaque Shabbath, Moché nous donne un cadeau spécial : il nous retourne ces couronnes que nous avons dues lui abandonner suite à la faute du Veau d'or.
Et c'est pour cela que dans les prières de Shabbath nous disons : "yichma'h Moché bématnat 'helko" (chaque Shabbath, Moché se réjouit lorsqu'il donne au juif ce cadeau spécial [en nous rendant temporairement nos couronnes]).
Le Arizal enseigne que ces couronnes produisent une lueur unique qui brille sur nos visages pendant Shabbath.

-> En effet, le Baal haTourim fait remarquer que immédiatement après que la Torah rapporte la brillance du visage de Moché, elle relate que Moché a rassemblé les Bné Israël et il leur a transmis la mitsva d'observer le Shabbath, car en ce jour là nous acquérons une partie de la brillance spéciale de Moché.

-> "La destinée de celui qui se met en colère est de perte sa grandeur, même si cela lui avait été décrété."
[guémara Pessa'him 66b]
-> La sagesse et la prophétie quittent une personne lorsqu'elle devient orgueilleuse.
[guémara Pesa'him 66b]
La base de cela, est l'incident où Moché s'est mis en colère envers les officiers militaires du peuple juif, et en conséquence il a perdu une halakha.

Rabbi David Sutton ajoute :
La colère fait perdre de la sagesse, et ainsi la colère à Shabbath fait perdre notre âme supplémentaire ainsi que notre éclat spécial.
En effet, puisque notre éclat découle de l'augmentation de notre savoir et de notre compréhension qui nous est accordée à Shabbath, elle est donc perdue en conséquence de notre colère, qui conduit à nous faire perdre notre savoir.

[Par exemple, on peut citer :
-> Le Sforno (Chémot 20,11) explique la néchama yétéra comme l'acquisition d'une compréhension plus profonde, donnant lieu à un service plus intense de D.
-> Le Chita Mékoubétset (sur la guémara Beitsa 16a) décrit la néchama yétéra comme un esprit divin, planant au-dessus de nous le Shabbath.
Elle apporte à l'homme, depuis le Ciel, un surplus de flux de sainteté, ainsi que des prédispositions supplémentaires à l'étude de la Torah, et à sa compréhension.
-> Selon le Ma'ané Rakh (chap.14), une personne en colère : sa sainteté l'a abandonné, et il n'est plus soumis qu'à l'esprit d'impureté qui le domine.
-> selon nos Sages (guémara Sotah 4b) : "L’orgueilleux repousse les pieds de la présence divine. Hachem dit à son sujet : Moi et lui, nous ne pouvons demeurer ensemble!"

==> se mettre en colère à Shabbath c'est faire partir le surplus de divinité que nous recevons en ce jour, et par ricochet c'est se dispenser de recevoir toutes les bénédictions incroyables qui en découlent (Shabbath = mékor habéra'ha).]

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-> "Le midrach dit que la joie du Shabbath qu'aura un juif, amène une lumière spéciale, et son âme supplémentaire augmente son rayonnement à un niveau encore plus élevé"
[Yéfei Toar - Béréchit 11,2]

-> Le Zohar dit qu'une personne qui s'énerve est considérée comme si elle allumait les feux de l'enfer.
Une personne qui s'énerve pendant Shabbath fait partir l'âme supplémentaire qui réside en elle"
[Nichmat Yaakov]

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-> b'h, également sur ce verset : https://todahm.com/2014/02/23/1206-2

"[Moché] demeura là avec D. pendant 40 jours et 40 nuits. Il ne mangea pas de pain ni ne but d'eau.
[Il] écrivit sur les Lou'hot les paroles de l'alliance : les 10 Commandements" (Ki Tissa 34,28)

-> Moché ne mangea pas de pain et ne but pas d'eau. Il n'est pas étonnant qu'il fût capable de rester si longtemps sur la montagne sans se nourrir. Le plaisir qu'éprouva son âme de l'éclat de la Présence Divine le rassasia. [Divré Chlomo - Michpatim]

La Torah emploie donc l'expression : "Il ne mangea pas de pain ni ne but d'eau", et non : "Il ne mangea ni ne but".
Lorsque la Torah dit : "Il ne mangea pas de pain ni ne but d'eau", cela implique qu'il ne consomma pas de nourriture. Il avait pourtant une autre alimentation : la nourriture spirituelle provenant de l'éclat de la Présence Divine.

C'est cet éclat qui nourrit également les anges appelés : 'Hayot, qui soutiennent le Trône de Gloire.

Le prophète Eliyahou demeura, lui aussi, 40 jours et 40 nuits.
Cependant, ce miracle était différent. La nourriture qu'Eliyahou avait absorbée ne fut pas rapidement digérée. Ses derniers repas suffirent à le nourrir pendant 40 jours et 40 nuits, comme il est écrit : "Il alla avec la force de cette nourriture pendant 40 jours et 40 nuits" (Méla'him I 19,8).

Cependant, Moché n'avait nulle nourriture dans l'estomac.
"Il ne mangea pas de pain ni ne but d'eau" = il ne se nourrit d'aucune denrée physique. Son alimentation fut exclusivement spirituelle. [le Radak]
[Méam Loez]

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Moché descendit du mont Sinaï. Lorsqu'il descendit de la montagne, les 2 Tables de témoignage (Lou'hot aédout) étaient dans la main de Moché.
Moché ne savait pas que la peau de son visage était devenue lumineuse lorsque [Hachem] lui avait parlé. (Ki Tissa 34,29)

-> Moché descendit du mont Sinaï le jour de Yom Kippour ave les 2e Tables. [Rachi]
Moché ignorait que son visage était devenu lumineux.

Lorsqu'il se trouvait dans la grotte et que Hachem passa devant lui (v.34,6), sa face se mit à rayonner.

Certains disent que Moché reçut cet éclat lorsqu'il prit les 2e Tables de la main de Hachem.
Les Tables mesuraient 6 palmes sur 6. Hachem tenait 2 palmes dans Sa "main" tandis que Moché en tenait 2 à l'autre extrémité.
La distance entre les "mains" de D. et celles de Moché n'était que de 2 palmes. C'est de cette proximité que Moché reçut la brillance de son visage.

Selon d'autres, Moché reçut cette lumière des étincelles qui émanaient de Hachem lorsqu'Il [lui] enseigna la Torah.

Le visage de Moché produisait une clarté équivalente à celle de nombreuses lampes. Si Moché se trouvait dans une pièce, il illuminait la maison tout entière.

Certains disent que le visage de Moché avait répandu cet éclat depuis sa naissance. Il provenait de la lumière extrêmement puissante que D. créa lors des 6 jours de la création.
Grâce à cette brillance pure et subtile, il était possible de voir d'une extrémité du monde à l'autre.
Cependant, Hachem sut que les hommes allaient se pervertir lors de la génération du Déluge et celle de la Tour de Bavél. Il mit donc cette lumière de côté à l'intention des tsadikim au monde futur.

Hachem révéla cette lumière à Adam, en lui permettant de voir d'une extrémité du monde à l'autre.
Il la révéla également au roi David, qui la décrivit ainsi : "Comme est grand le bien que Tu as caché pour ceux qui Te craignent!" (Téhilim 31,20).
Voyant que cette lumière était 60 075 fois plus brillante que le soleil, le roi David remercia Hachem de la grande récompense mise de côté pour les tsadikim au monde futur.

A sa naissance, Moché possédait cette intense lumière mais il la perdit lors de son séjour chez Pharaon.
Hachem la lui restitua au don de la Torah sur le mont Sinaï lorsqu'il contempla les Lou'hot.
C'est ce qui donnait au visage de Moché cet éclat lumineux qu'aucun être humain ne pouvait contempler. [Yalkout Réouvéni]

Hachem en fit don à Moché pour enseigner qu'Il peut changer la direction du monde et bouleverser les lois de la nature.
Généralement, lorsqu'un homme mange et boit beaucoup, son visage reluit, tandis que lorsqu'il jeûne, sa physionomie devient terne.
Pourtant, le visage de Moché ne s'assombrit pas après son long jeûne.
Bien qu'il jeûnât par 3 fois pendant 40 jours consécutifs, son visage resplendit davantage. Il devint si lumineux que les gens ne purent le regarder et craignirent de s'approcher de lui.

Cela nous apprend aussi la grandeur et la sainteté de Moché.
Il s'était tant approché de Hachem qu'il avait atteint le niveau des anges. Aucun être humain n'est jamais devenu si entièrement spirituel.

Moché était si attaché à Hachem et si imprégné de Torah q'il ne se rendit pas compte de son propre éclat.
[Méam Loez - Ki Tissa 34,29]

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"Aharon et tous les juifs virent que la peau du visage de Moché brillait et craignirent de s'approcher de lui" (Ki Tissa 34,30)

=> Pourquoi le visage de Moché ne brilla-t-il que lors du don des 2e Lou'hot, et non dès la remise des 1eres?

Contrairement aux 1eres Lou'hot, les 2e furent remises discrètement, en privé.
Hachem ayant interdit à quiconque de se trouver sur la montagne, les juifs auraient pu prétendre que les 2 Lou'hot n'avaient pas été données par D.
Il marqua donc Moché d'un signe : l'éclat de son visage, pour convaincre le peuple que Moché avait bien reçu ces Lou'hot des mains de D.
Par contre, les 1eres Lou'hot n'avaient pas besoin d'une telle marque puisqu'elles avaient été données publiquement, au milieu du tonnerre et des éclairs.

Moché n'a pas reçu cette luminosité avec les 1eres Lou'hot, car Hachem savait qu'elles seraient brisées.
Il attendit donc le don des deuxièmes.
[...]

A la mer Rouge, les juifs virent la Gloire de la Présence Divine et s'exclamèrent : "Voici mon D." (Chémot 15,2), sans peur ni tremblement. Cependant, après la faute du veau d'or, ils craignirent de regarder l'éclat du visage de Moché. [Zohar]

Cela est hélas compréhensible! Un homme sortant d'une pièce éclairée n'est pas gêné par la lumière du soleil. Par contre, celui qui se trouve dans le noir sera aveuglé par un brusque passage de l'obscurité à la lumière du soleil. Il sera incapable de voir quoi que ce soit et devra fermer les yeux.

Ainsi en est-il de l'âme humaine. Si un homme ne souille pas son âme, il est capable de percevoir des choses spirituelles. Cependant, s'il faute et dégrade son âme, sa perception spirituelle s'affaiblira.

Lorsque les juifs reçurent la Torah, leur corps et leur âme étaient si purs qu'ils devinrent presque entièrement spirituels. Ils pouvaient donc contempler la Gloire de la Présence Divine.
Après la faute du veau d'or, leurs âmes se ternirent et ils ne purent pas même regarder le visage de Moché. [Réchit 'Hokhma p.28]

A la vue de son visage, les juifs furent terrifiés. Ils crurent que la Présence Divine y apparaissait ou que des anges l'accompagnaient.
Quand Moché vit leur frayeur, il les appela. [Ramban]
[Méam Loez - Ki Tissa 34,30]

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"Lorsque Moché se présentait devant Hachem pour parler avec Lui, il ôtait le voile jusqu'à sa sortie. Puis il sortait et disait aux Bné Israël ce qui lui avaient été ordonné" (Ki Tissa 34,34)

-> Il n'est pas respectueux de parler au Roi le visage couvert d'un voile. De plus, en ôtant le voile, Moché pouvait recevoir davantage d'éclat de la Présence Divine. (Tsor haMor)

De ce jour, Moché prit l'habitude suivante : lorsqu'il entrait parler à Hachem, il ne portait pas de voile en signe de respect.
Lorsqu'il transmettait aux juifs ce que Hachem leur avait ordonné, il parlait sans le voile afin que les juifs bénéficient de l'avantage spirituel de cette lumière. [Rabbénou Bé'hayé]

Après avoir achevé son enseignement, Moché remettait le voile sur son visage. Il ne voulait pas que les membres du peuple tirent profit de cette lumière sacrée en vaquant à leurs occupations profanes.

-> Quand le visage de Moché brillait par les rayons de gloire, tout le monde le regardait. A cause de sa modestie et de son humilité, il a couvert son visage d’un masque, comme les timides qui sont gênés lorsque des gens les
regardent.
Pourtant, fait observer le Kli Yakar, tout cela n’était que lorsqu’il marchait dans le camp d’Israël. Mais quand il venait devant Hachem, quand il entrait pour étudier la Torah, il enlevait le masque parce qu’à un tel moment la honte n’a aucune place, puisque "le timide n’apprend pas".
D’après cela, là où la honte n’a pas de place, Moché devait enlever le masque devant Lui.

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"Les bné Israël voyaient le visage de Moché, et [constataient] que la peau du visage de Moché resplendissait. Moché remettait le voile sur son visage jusqu'à ce qu'il parle [à nouveau] avec Hachem." (Ki Tissa 34,35)

-> Rabbénou Bé'hayé enseigne que Moché gravit à 3 reprises le mont Sinaï, et à chaque fois, l'éclat de son visage s'intensifiait. C'est pour cette raison que le nom de Moché est mentionné 3 fois dans ce verset ...
Moché garda cette lumière sur son visage jusqu'à sa mort, comme il est écrit : "Son éclat n'avait pas faibli et sa vigueur ne l'avait pas quitté" (Dévarim 34,7).
Même à l'approche de la mort, l'éclat que son visage portait de son vivant n'avait pas faibli.

Selon certains, Moché couvrit son visage par humilité, pour ne pas que l'on constate la grandeur qui lui fit mériter cette luminosité.
Certes, lorsqu'il enseignait la Torah au peuple, il ôtait son voile, mais il espérait que l'on attribuerait son éclat à la Torah. Après avoir terminé d'enseigner, il remettait son voile.

La Torah écrit : "Moché ne savait pas que la peau de son visage était lumineuse" (v.34,29) explique pourquoi Moché ne couvrit pas son visage dès sa descente du mont Sinaï.
S'il l'avait su, il l'aurait couvert tout de suite. [Maassé Hachem p.155]

=> Comment était-il possible que Moché ne perçoive pas la lumière intense émanant de son visage, 60 075 fois plus ardente que celle du soleil?

Le verset : "Les 2 Tables du témoignage étaient dans la main de Moché lorsqu'il descendit de la montagne", nous apprend que Moché attribuait cette lumière aux Tables (Lou'hot).
Cependant, lorsqu'il vit que le peuple craignait de s'approcher de lui, il se rendit compte qu'elle provenait de son visage. [Ramban]
[Méam Loez]

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=> Pourquoi Moché ne s'était-il pas aperçu que les rayons de lumière éclairaient son visage comme le soleil, ainsi que le mentionnent nos Sages (guémara Baba Batra 75a)?

Le 'Hatam Sofer répond que Moché pensait que cette lumière provenait des Tables (faites à partir du "sanpérinon", une pierre précieuse ressemblant au saphir) et que son visage ne faisait que la refléter autour de lui.

Le rav Avraham Gani'hovsky écrit que nous pouvons apprendre de là que si l'homme voit en lui des qualités, il ne doit pas se les attribuer, mais plutôt les faire dépendre d'autres causes.
Ainsi, il est écrit dans le Choul'han Aroukh (Yoré Déa 240,6) : "L'homme ne doit pas exiger qu'on lui accorde une place pour son mérite personnel, mais uniquement pour celui de ses ancêtres".

Le rav Gani'hovsky conclut qu'il en va de même pour les défauts : l'homme ne doit pas croire qu'ils sont une partie de son être, de son essence, il doit les faire dépendre de raisons extérieures.
De cette manière, il parviendra plus facilement à les supprimer par un travail sur lui-même.

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-> "Or, lorsque Moché redescendit du Mont Sinaï, tenant en main les deux Tables du Statut, il ne savait pas que la peau de son visage était devenue rayonnante (קָרַן עוֹר פָּנָיו - Karan Or Panav), lorsque D. lui avait parlé" (Ki Tissa 34,29).

-> Le rayonnement de lumière sur le visage de Moché provenait des rayons de la Gloire divine.
[midrach Tan’houma Ki Tissa 37]

-> Hachem accorda à Moché ces rayons après la faute du "Veau d’Or", afin de montrer aux Béné Israël que personne de ressemblait à Moché, et qu’ils avaient eu tort de lui chercher un remplaçant. [Tossefot haRoch]

Moché fut contraint de voiler son visage [il portait un voile "Masvé" (מַסְוֶה)]. Il ne se découvrait que lorsqu’il s’adressait à Hachem, ou lorsqu’il enseignait Ses Paroles aux Bné Israël [voir Rachi sur Ki Tissa 34,33].
Quand ceux-ci étaient absorbés par l’étude de la Torah, ils avaient la force de supporter la vue des rayons de Gloire. Cela montre à quel point l’étude de la Torah peut élever une personne. [Oznaïm laTorah 34]

=> Depuis quand Moché a-t-il été gratifié de l’octroi des rayons de splendeur (קרני ההוד – Karné HaHod)?

1°/ Rachi (au verset 29) répond : "Nos maîtres expliquent que c’est depuis qu’il s’était trouvé dans la caverne, où Hachem avait placé Sa paume sur son visage, comme il est écrit: ‘Je te couvrirai de ma paume’ (Ki Tissa 33,22)."

2°/ Le Zohar attribue cependant l’origine de ce rayonnement à la nuée de la Majesté divine qui avait enveloppé Moché pendant son séjour sur la montagne.

3°/ La face rayonnante, explique le Rambam (introduction au Guide des Egarés), était le symptôme de la lumière qui entourait constamment et sans s’interrompre le plus grands des Prophètes.

4°/ Le midrach (Chémot rabba 47) rapporte deux autre théories :
a) Les Tables de la Loi avaient une longueur et une largeur de six Palmes (Téfa’him).
Moché en tenait deux dans ses mains et la Chékhina en tenait deux et c’est des deux Palmes du milieu qu’émanaient les rayons de la Gloire [Moché s’était élevé à un degré de sainteté, où il se situait à mi-chemin entre la Terre et le Ciel].

b) Les rayons provenaient de la goutte d’encre qui resta dans la plume avec laquelle Moché écrivait la Torah et qu’il passa au travers des cheveux de sa tête [ainsi, ce n’était point la Lettre de la Loi qu’il a écrite qui lui procura ce rayonnement surhumain, mais ce qui «reste au-delà», c’est-à-dire l’Esprit divin qui l’inspira et qui l’anima].
La goutte d’encre qui restait dans la plume était celle destinée à écrire la Lettre "Youd" du mot "Anav" (humble - עניו) du verset : "Or, cet homme, Moché, était fort humble, plus qu’aucun homme qui fût sur la terre» (Béaaloté'ha 12,3). En effet, de par sa grande humilité, Moché n’osa écrire pleinement le mot עניו qu’il finit donc par écrire sans le "Youd" (עָנָו). C’est pour cela qu’il mérita ces "rayons de Gloire".
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

5°/ Après la faute du "Veau d’Or", Moché accumula les "couronnes" perdues des Béné Israël et recueillis par lui [les "ornements" qu’on leur avait gratifié pour avoir prononcé les mots : "Naassé Vénichma" (‘nous ferons et nous écouterons’) lors du Don de la Torah, leur furent retirés à la suite de la faute du "Veau d’Or" - Shabbath 88a].
C’étaient les "couronnes" de La Torah entourées de celles de la Prêtrise et de la Royauté. Il incarnait donc en sa
personne la Tora, la Prêtrise et la Royauté. [Maharcha]
Et toutes ces "couronnes" étincelantes lui conférèrent l’auréole de Gloire qui l’éleva au-dessus de tous les mortels et lui donna un aspect surhumain. [Tossefot]

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-> "Il fut là-bas avec Hachem 40 jours et 40 nuits" (Ki Tissa 34,28)
Comment Moché pouvait-il différencier le jour de la nuit?
Lorsque Hachem lui enseignait la Torah écrite, il savait qu'il faisait jour et lorsqu'Il lui enseignait la Michna et le Talmud, il savait qu'il faisait nuit.
[midrach Tan'houma Kis Tissa 36]

"Des dieux de métal tu ne te feras pas. La fête de Pessa'h tu respecteras" (Ki Tissa 34,17-18)

=> Quel est le lien entre l'interdit de l'idolâtrie et le respect de Pessa'h?

-> La Guemara rapporte que le décret d'extermination des juifs par Haman à l'époque de Pourim a été prononcée dans le Ciel, parce que les juifs se sont prosternés devant la statut de Nabuchodonosor quelques années plus tôt.

Suite à cela, pour tenter d'annuler ce décret, Esther demanda au peuple de jeûner 3 jours avant de se présenter devant le roi A'hachvéroch.
Or, ces 3 jours de jeûnes inclurent aussi le jour de Pessa'h. Ainsi, cette année-là tous les juifs jeûnèrent à Pessa'h et de fait, ils ne mangèrent pas la matsa, le maror, ...

La Thora fait allusion à cela dans ce verset : "Des dieux de métal tu ne te feras pas" = c'est-à-dire tu ne feras pas d'idolâtrie.
Et grâce à cela, "la fête de Pessa'h tu respecteras" = il n'y aura pas de décret contre les juifs et tu n'auras pas besoin de jeûner pendant Pessa'h pour annuler un décret qui serait prononcé à cause de l'idolâtrie.
[Yalkout haOurim]

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-> La fête des matsot (Pessa'h) est juxtaposée à l'interdiction de fabriquer des idoles pour nous enseigner qu'une personne consommant des produits levés à Pessa'h est considérée comme idolâtre.
[Zohar - Michpatim, Tétsavé - rapporté par le Méam Loez - Ki Tissa 34,18]

Moché retourna vers Hachem et dit : "De grâce! Le peuple a commis un grand péché et s'est fait un dieu d'or" (Ki Tissa 32,31)

=> Pour défendre le peuple, Moché aurait dû plutôt minimiser la faute. Comment comprendre le fait qu'il aggrave le péché en déclarant : "Le peuple a commis une grande faute"?

-> Le Rav de Kozmir explique que l'une des conditions essentielles du repentir est la reconnaissance de la faute. Quand quelqu'un a commis une faute, l'un des principes du repentir est d'accepter son péché, le reconnaître, et ne pas rechercher des excuses et des circonstances atténuantes.
L'homme doit accepter avoir commis la faute et la regretter sincèrement.

=> Ainsi, quand Moché voulait défendre le peuple par rapport à la faute du veau d'or, il dit à Hachem qu'Israël a commis "une grande faute". A comprendre dans le sens qu'Israël reconnaît avoir commis une grande faute. Ils avouent et reconnaissent que leur péché est grand et ne cherchent aucune excuse pour le diminuer.
Dès lors, leur repentir est complet et ils méritent donc bien d'être pardonnés.

-> Le Sefer Né'hmad miZahav commente également en ce sens :
La 1ere condition du repentir est de reconnaître la faute. Ne pas chercher de prétextes ni d’excuses, mais reconnaître son échec et le regretter d’un cœur brisé.
Quand le premier homme a essayé de se justifier en disant "la femme que tu as mise près de moi, c’est elle qui m’a donné", sa téchouva n’a pas été acceptée.
C’est pourquoi quand Moché est venu intercéder pour les bné Israël, il a admis : "ce peuple a commis une grande faute". Ils reconnaissent leur faute et n’essaient pas de se justifier. Ils sont brisés et souffrent, et désirent se repentir totalement. C’est pourquoi ils sont dignes de pardon.

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-> Le Ohr ha'Haïm précise que l'expression ''grande faute'' est dit dans la Torah : "'hataa guédola'' (חֲטָאָה גְדֹלָה).
Littéralement, le terme 'hataa (traduit par ''faute'') signifie manquement. Cela fait allusion au fait que quand quelqu'un commet une faute, il perd quelque part sa lucidité. Il n'a plus toute sa conscience. Il connaît un manque et un manquement de sa conscience et de son esprit.

Dire qu'au moment de la faute, l'homme n'avait pas toute sa tête est en soi un argument défenseur. Car, finalement, on n'est pas tant responsable d'une action qu'on n'a pas commis avec toute sa conscience, autant que si on l'a faite en toute conscience.
Certes, l'essentiel de la faute fut de s'être mis dans cette situation de perdre sa lucidité. Mais à présent, on ne peut pas tant tenir rigueur à celui qui a agi sans tout son esprit.

=> Tel a été le plaidoyer de Moché. Les juifs ont commis une ''grande 'hataa''. Ils ont agi avec une
grande perte de lucidité. Ils n'étaient absolument pas conscients de ce qu'ils faisaient. Et cela est effectivement un bon argument de défense, car celui qui commet une faute sans sa lucidité est bien moins punissable que s'il agit avec toute sa clairvoyance.

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-> Le Beit Its'hak rapporte l'enseignement de nos Sages qui disent que normalement, d'après le niveau dès juifs au moment de la faute, ils n'auraient jamais dû commettre un tel acte.
En effet, cela faisait à peine quelques jours qu'ils avaient reçu la Torah et s'étaient élevés à des niveaux spirituels et de sainteté qui n'ont jamais été atteints dans l'Histoire.
S'ils ont quand même fauté, c'est parce qu'on les a poussés du Ciel, car dans le Ciel on souhaitait qu'ils fautent et s'en repentent et qu'ainsi, toutes les générations apprennent la force du repentir qui répare même les fautes les plus graves.

=> Ainsi, quand Moché souhaitait défendre le peuple par rapport à cette faute, il dit : "Ce peuple a commis une grande faute" = c'est-à-dire que cette faute était trop grande par rapport à leur niveau. Elle n'était absolument pas adaptée à leur dimension.
Dès lors, il est impossible d'imaginer qu'ils l'ont commises de par eux-mêmes.
Force est de reconnaître qu'ils ont été contraints par le Ciel de la commettre, pour enseigner la force du repentir. Ainsi, c'est parce que c'était une ''grande'' faute, démesurée par rapport à leur niveau, que Tu dois la leur pardonner, parce qu'ils n'en sont pas réellement responsables, puisqu'ils ont été poussés par le Ciel à la commettre.

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-> Le Maguid de Doubno explique que quand le peuple fauta, Moché savait que le Satan, l'ange accusateur, allait se dépêcher d'accuser Israël auprès d'Hachem.
Ainsi, Moché se précipita avant lui, et commença lui aussi à ''accuser'' le peuple en disant qu'il a commis une grande faute.
Son intention était que quand le Satan verra Moché accuser le peuple, il se dira qu'à présent, il n'a plus besoin lui aussi d'accuser, puisque Moché a déjà très bien fait ce travail, et ainsi il s'en ira. Mais alors, quand Moché se retrouvera [ensuite] seul avec Hachem, alors il changera son discours et formulera tous les arguments de défense qu'il faudra.

=> Quand Moché dit que le peuple a commis une grande faute, son but était donc uniquement de tromper le Satan et le faire partir.

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-> Le 'Hemdat Israël rapporte l'enseignement de nos Sages que quand un homme était jugé pour un crime, si tous les juges le condamnaient et que personne ne l'innocentait, alors il était innocenté de fait. En effet, il fallait nécessairement qu'il y ait au moins un défenseur.

=> De même, Moché cherchait à innocenter le peuple. Pour cela, il argumenta que le peuple a fait ''une grande faute'', sous-entendu qu'il est impossible de les innocenter. Ainsi tous les arguments les condamnent.
Dès lors, faute d'argument défenseur, ils sont automatiquement innocentés, car telle est la loi, si personne n'innocente et que tous condamnent, il est d'emblée innocentée.

[Source (b'h) : essentiellement d'après un dvar Torah du rav Mikaël Mouyal]

"[Moché] prit le veau qu'ils avaient fait, le brûla au feu et le pulvérisa très fin. Il répandit [la poudre] sur la surface de l'eau et la fit boire aux juifs" (Ki Tissa 32,20)

-> Lorsque Moché brisa les Lou'hot, les océans quittèrent leur lit et menacèrent d'envahir le monde.
Moché se dressa et dit à la mer : "Viens-tu détruire l'univers entier?"

La mer répondit : "Le monde n'existe que par le mérite de la Torah contenue dans les Lou'hot. Israël s'est révolté contre elles et ont fabriqué le veau d'or. Les Lou'hot sont détruites et je désire à présent détruire le monde."

Moché prit le veau et le pulvérisa. Il jeta cette poudre dans l'océan, qui ne s'apaisa que lorsque Moché en eût fait boire le peuple. [Zohar - Michpatim]

Certes, Moché dit plus tard : "Je jetai sa poudre dans le ruisseau qui descendait de la montagne" (Dévarim 9,21).
Le Sifté Cohen commente qu'il ne s'agissait pas d'un réel ruisseau, mais cela fait allusion à l'eau de l'océan venue dénoncer les juifs.
[en hébreu, ruisseau se dit "na'hal", un mot proche de "na'hala", signifiant : un héritage].
Le "ruisseau" désigne l'héritage. Moché jeta la poudre [du veau d'or] pour faire taire l'accusation au sujet de l'héritage : les Lou'hot, descendu du mont Sinaï.

Le Sifté Cohen ajoute que Moché fit boire cette eau aux juifs pour une autre raison : il désirait dénigrer le veau d'or et montrer au peuple l'insignifiance des idoles.
Lorsqu'ils boiraient la poussière de leur divinité, celle-ci allait passer dans leur urine.

=> L'or ne brûle pas, il fond. Pourquoi le verset dit : "le brûla"?

Le Sifté Cohen enseigne que lorsque Moché vit le veau d'or, il dit à l'or : "Est-ce pour cela que Hachem t'a créé? Est-ce pour cela que Hachem t'a fait le plus précieux de tous les autres métaux? Tu es à présent utilisé pour l'idolâtrie et tu fais commettre à tant de gens un péché extrême!"

L'or se transforma instantanément en bois sec. L'éclat du visage de Moché l'enflamma et il se consuma.
En effet, le mot : "vayisrof" (brûla) est écrit sans "vav", ce qui peut se lire "vayissaref" (il se consuma).
Ceci indique que le veau brûla de lui-même.

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+ "[Moché] leur dit : "Voici la parole de Hachem, D. d'Israël : Que chaque homme prenne son glaive et passe d'une porte à l'autre dans le camp. Que chacun exécute [toute personne impliquée dans la faute], serait-ce son propre frère, son ami ou son parent."
Les Lévi'im se conformèrent à l'ordre de Moché et environ 3 000 hommes furent tués ce jour-là." (Ki Tissa 32,27-28)

-> La Torah dit : "environ 3 000 homme" (ki chélochét alfé ich), au singulier (ich - homme).
Selon le Sifté Cohen, cela nous enseigne qu'ils furent tués comme un seul homme. Pour les Lévi'im, tuer ces 3 000 hommes ne donna pas plus de difficulté que d'en tuer un seul.

Le Yéfé Toar rapporte que les Lévi'im laissèrent tous les cadavres joncher le sol sans les enterrer afin qu'ils soient visibles aux gens du peuple. Ceci implanterait la crainte en leur cœur et les empêcherait d'imiter les mauvaises actions des coupables.

Parmi les 11 tribus (autre que Lévi), de nombreux hommes n'avaient pas fauté. Les princes (nassi) et les dirigeants des tribus n'avaient pas péché non plus. [Yalkout Réouvéni]

Pourtant selon le Tsor haMor, les Lévi'im furent choisis parce que les membres des autres tribus n'avaient pas le cœur de tuer leurs frères et leurs proches parents. Seuls les Lévi'im en étaient capables car ils savaient être très rigoureux (si telle est la volonté de D.!)

[Moché dit : "Quiconque est en faveur de D., qu'il se joigne à moi!". Bien qu'un grand nombre d'hommes n'eussent pas fauté, ils ne voulurent pas s'associer à Moché parce qu'ils se sentaient responsables des coupables faisant partie de leur tribu (responsabilité les uns des autres).
Seule la tribu de Lévi se présenta car tous ses membres étaient innocents.]

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+ Moché dit : "Ce jour vous pouvez être investis [en tant que tribu consacrée] à D. pour vous donner une bénédiction aujourd'hui. Car des hommes ont [été prêts à tuer même] leur propre fils et frère." (v.32,29)

-> Selon le Ibn Ezra, la "bénédiction" mentionnée ici nous apprend que les Lévi'im méritèrent la prêtrise à la place des 1ers nés.
Il est écrit : "A ce moment, Hachem choisit la tribu de Lévi" (Dévarim 10,8) = cela signifie qu'au moment où les Lévi'im punirent les fauteurs, D. les choisit comme Cohanim.

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+ "Hachem frappa le peuple d'une épidémie parce qu'ils avaient fabriqué le veau qu'avait fait Aharon" (Ki Tissa 32,25)

-> Puisque tout le peuple n'adora pas le veau d'or de la même façon, les coupables furent tués de 3 façons différentes :

1°/ De nombreuses personnes moururent par l'eau que leur fit boire Moché.
Il s'agit de ceux qui se réjouirent intérieurement du Veau d'or.
Elles burent cette eau comme une femme soupçonnée d'adultère (sota) absorbe les eaux amères pour établir sa culpabilité ou son innocence. Nombreux furent ceux qui périrent en avalant cette eau.
Selon le Zohar, toute la nuit, cette eau resta en eux, et on les trouva morts au matin.

2°/ D'autres furent passés au fil de l'épée par les Lévi'im.
Il s'agit de ceux qui offrirent des sacrifices et de l'encens devant le veau.
Ces 3 000 hommes furent tués par les Lévi'im.

3°/ Une épidémie se déclara : "Hachem frappa le peuple d'une épidémie à cause du veau d'or qu'Aharon avait fait".
Il s'agit de ceux qui n'offrirent pas d'encens, ni de sacrifice, mais embrassèrent la statue.
Le tribunal ne pouvait les mettre à mort parce que ce n'était pas un cas d'idolâtrie manifeste.

[Selon le Ramban, ceux qui moururent par l'épidémie étaient ceux qui se sont attroupés autour de Aharon pour exiger qu'il le fabrique. (cf. verset : "une épidémie A CAUSE du veau d'or qu'Aharon avait fait")]

"Les juifs observeront le Shabbath pour faire du Shabbath, pour toutes les générations, une alliance éternelle.
Entre Moi et les juifs, c'est un signe éternel que pendant 6 jours D. fit le ciel et la terre et que le 7e jour, Il cessa [Son oeuvre] et se reposa." (Ki Tissa 31,16-17)

-> Ici la Torah nous décrit la grandeur de la personne qui observe strictement le Shabbath selon la loi : elle recevra une récompense comme si elle avait observé tous les Shabbath depuis la Création jusqu'à la résurrection [des morts].

La Torah dit : "Les juifs observeront le Shabbath pour faire du Shabbath, pour toutes les générations, une alliance éternelle".
= Si les juifs observent le jour saint, c'est compté comme s'ils avaient observé les Shabbath de toutes les générations.

Le commandement d'observer le Shabbath est considéré comme supérieur à tous les autres parce qu'il fut le 1er donné à Israël.
Il représente le fondement du judaïsme. En observant le Shabbath, nous affirmons notre foi dans le fait que Hachem, Maître de l'univers, a créé l'univers à partir du néant pendant 6 jours et a cessé le 7e jour.

"C'est un signe éternel (léolam)".
[le mot "léolam" peut aussi signifier : "pour le monde". Ce verset peut donc être traduit : "c'est un signe pour le monde".]
Observer le Shabbath est un grand signe "pour le monde", car il indique que D. a créé le monde à partir du néant.

Le Shabbath a autant de valeur que tous les commandements de la Torah réunis.

Si les juifs avaient observé convenablement le Shabbath, Jérusalem n'aurait pas été détruite.
Elle n'a été dévastée qu'à cause de la profanation du Shabbath.
Hachem dit par l'intermédiaire du prophète Yirmiyahou : "Si vous ne M'écoutez pas pour sanctifier le jour du Shabbath en ne portant pas de paquets et de charges et en n'entrant pas dans les portes de Jérusalem le jour du Shabbath, J'allumerai un feu dans ses portes et Je consumerai le palais de Jérusalem, il ne sera pas éteint" (Yirmiyahou 17,27).

[comment peut-on souhaiter la venue du machia'h, sans être dans une dynamique d'améliorer notre respect du Shabbath. D'une certaine façon, c'est vouloir le Temple, tout en brûlant soi-même chaque tentative de reconstruction!]
[...]

Ce verset nous apprend également que si les juifs observent le Shabbath convenablement, ils mériteront de goûter l'éclat du monde futur qui est comparé à un long Shabbath.

On peut donc interpréter ainsi ce verset : si les juifs observent le Shabbath, ils feront Shabbath pour leurs générations, c'est-à-dire pour le monde futur qui dure éternellement.
Le Shabbath lui-même sera l'alliance éternelle au monde futur. Il n'y aura pas de fin à ce Shabbath.

Dans ce monde aussi, ils [les juifs] bénéficieront grandement en recevant l'âme supplémentaire qui leur est octroyée le Shabbath.
Il est écrit : "entre Moi et les juifs" (v.31,17). En hébreu, "entre Moi" se dit : "béni" (בֵּינִי), un acrostiche des mots : "béShabbath yéch néchama yétéra" (le Shabbath, il existe une âme supplémentaire) ...

L'âme ne tire aucun plaisir de la nourriture, de la boisson ou d'autres agréments mais seulement de la Torah.
L'âme supplémentaire vient à l'homme pour ouvrir son cœur aux paroles de la Torah et pour lui permettre de comprendre des notions qu'il ne comprend pas durant la semaine.
Par conséquent, ces personnes qui gaspillent le Shabbath en repas et en promenades ne donnent à leur âme aucun plaisir, mais au contraire la font souffrir.

Le mot : "vayinafach" (וַיִּנָּפַשׁ) peut être lu : "vay néfech" (וַיִּ נָּפַשׁ -> vaï = cri de malheur!). La Torah nous dit : "Malheur aux gens qui détruisent leur âme!"
Par leur consommation abusive de nourriture et de boisson, ils écartent leur esprit de l'étude de la Torah.
C'est comme s'ils détruisaient leur âme de leurs propres mains!
L'âme supplémentaire reste abandonnée et desséchée et ne ressent aucun plaisir.

La punition de ces personnes est très sévère car l'âme supplémentaire se plaint d'avoir été affligée.
Par conséquent, le Shabbath, il faut faire très attention à ne pas écarter son esprit de la Torah au cours des repas. A la fin du repas, on doit étudier la Torah, chacun suivant ses possibilités.
Si un homme ne sait pas étudier, qu'il aille chez un ami ou à la synagogue écouter le Rav.
Alors son âme supplémentaire le bénira pour la satisfaction qu'il lui a procurée en faisant ce à quoi elle aspire.
[Méam Loez - Ki Tissa 31,16-17]

"Hachem inscrivit les 10 Commandements sur 2 Tables et non sur une seule pour faire allusion au ciel et à la terre.
Si nous accomplissons les préceptes inscrits sur les Tables, le ciel et la terre peuvent subsister.
Le verset : "Si ce n'était Mon alliance jour et nuit, Je n'aurais pas établi les lois du ciel et de la terre" (Yirmiyahou 33,25) signifie que le ciel et terre ne se maintiennent que grâce à l'étude incessante de la Torah.

Les 2 Tables (lou'hot) font également allusion aux 2 mondes : ce monde-ci et le monde futur.
Si nous accomplissons les 10 Commandements inscrits sur les Tables, nous mériterons à la fois ce monde et le monde venir.

Les Tables, appelées "Tables du témoignage" (lou'hot aédout) étaient au nombre de 2 pour une autre raison : un témoignage suppose nécessairement 2 témoins. Puisque les Tables témoignaient du don de la Torah, il en fallait 2. [Rabbénou Bé'hayé]
[Méam Loez - Ki Tissa 31,18]

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-> "Lorsque [Hachem] eut fini de parler à Moché au mont Sinaï, Il lui donna les 2 Lou'hot" (Ki Tissa 31,18)

Le mot "donna" indique que D. fit littéralement don de la Torah à Moché.
Au cours de ces 40 jours, Moché apprit bien davantage qu'un homme en 40 ans.

Il ne faut pourtant pas croire que Moché fut à même d'apprendre absolument toute la Torah, car elle est plus vaste que la mer comme il est écrit : "Sa mesure dépasse la terre, elle est plus large que la mer" (Iyov 11,9).
A ce moment-là, Moché n'en apprit que les principes généraux mais c'est comme s'il avait assimilé toute la Torah.
Le verset (31,18) précise donc : "Hachem donna à Moché, lorsqu'Il eut achevé (ké'haloto - כְּכַלֹּתוֹ)".
Le mot "ké'haloto" est à rapprocher du mot "klal" qui veut dire une règle générale : Hachem lui avait enseigné les principes généraux de la Torah.

Au début, Hachem enseigna la Torah à Moché, puis ce dernier la révisa avec Lui.
En effet, la Torah dit : "Lorsque [D.] eut fini de parler avec lui".
N'aurait-il pas pu dire : "Lorsque [D.] eut fini de lui parler"?
Ceci enseigne que Hachem et Moché étudièrent ensemble les lois de la Torah.

De plus, ici le mot : "kékhaloto" (כְּכַלֹּתוֹ) est écrit sans "vav" entre le laméd et le tav.
Il peut donc se lire "kékhalato" qui signifie : "comme sa mariée (kalla)".
Ceci nous enseigne que lorsqu'un homme connaît les 24 livres de la Torah, il ressemble à une mariée parée de 24 ornements (cf. Yéchayahou chap.3).
Un homme instruit dans les 24 livres du Tana'h peut être appelé un érudit (talmid cha'ham).
[Méam Loez - Ki Tissa 31,18]