Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Le soufre et le sel ont brûlé tout son sol, elle ne sera pas ensemencée et ne fera rien pousser, et aucune herbe n'y grandira ; ceci ressemble à la destruction de Sodome et Gomorrhe, Adma et Tsvoyim, [les villes] que Hachem a retournées dans Sa colère et dans Son courroux" (Nitsavim 29,22)

-> Aucune substance ne supporte le feu autant que le sel, et aucune n'est consumée par les flammes aussi vite que le soufre.
Si les juifs observent la Torah, ils seront comme le sel et supporteront tous les feux du monde.
S'ils la négligent, ils seront rapidement consumés comme le soufre.
['Hizkouni]

-> Cette prophétie s'est réalisée après la destruction du 1er Temple.
Pendant 7 ans, la terre est restée totalement non cultivée. Si les non-juifs tentaient de la semer, leurs semences se consumaient comme sous l'effet du soufre.
[midrach Yalkout Chimoni]

"Hachem le distinguera pour le mal de toutes les tribus d'Israël selon toutes les malédictions de l'alliance écrite dans ce Livre de la Torah" (Nitsavim 29,20)

-> Rester fidèle à Hachem = bénéficier de sa constante Protection :

Le Méam Loez enseigne :
"Lorsque l'homme commet de nombreuses fautes, D. lui soustrait Sa providence et l'abandonne au déterminisme astrologique (mazal), ce qui est contraire à la conduite de D. vis-à-vis de l'ensemble du peuple juif.
Selon le mazal, Avraham n'aurait pas pu avoir d'enfant mais Hachem, dans Sa bonté, l'a fait échapper au déterminisme astrologique.
Si D. voile Sa face à un homme et l'abandonne au hasard, il subira nécessaire des souffrances qui n'expieront pas ses fautes.

[ainsi, pour un juif, il y a 2 types de souffrances : celles qui sont l'oeuvre de Hachem (pour le bien ultime de la personne), et celles qui proviennent du fait que D. lui cache Sa face]
[...]

Certes au mont Sinaï, Hachem nous a contraints d'accepter la Torah en suspendant la montagne au-dessus de nos têtes. En retour, D. nous a promis Son aide et Sa providence à condition que nous accomplissions les commandements.
Si nous rejetons Son joug, Il n'est plus tenu par Son serment de veiller sur nous, et nous ne pouvons avoir aucun grief si nous sommes punis pour nos fautes."

"Peut-être y a-t-il en vous une racine produisant des fruits vénéneux et amers" (Nitsavim 29,17)

En hébreu, la fin de ce passage se dit : "choréch poré roch vélaana" (שֹׁרֶשׁ פֹּרֶה רֹאשׁ וְלַעֲנָה - "une racine produisant des fruits vénéneux et amers").
Les initiales forment le mot : "Shofar"(שופר), en allusion au fait que les sonneries du Shofar éveillent l'homme à la téchouva, et ont ainsi la force de déraciner toutes les racines mauvaises qui engendrent des fruits vénéneux et amers.

[Maayana chel Torah]

"Vous vous tenez tous aujourd'hui devant Hachem votre D., vos chefs de tribus, vos anciens et vos responsables, chaque homme d'Israël" (Nitsavim 29,9)

-> Moché a employé les mots : "vos chefs de tribus, vos anciens", pour montrer qu'ils ont été nommés à ces hautes fonctions par les juifs, mais qu'en réalité, ils sont "chaque homme d'Israël".
En effet, le titre de " chaque homme d'Israël", [de juif], est le plus prestigieux qui soit, et chacun doit sentir que son prochain lui est supérieur.
[...]
Israël est appelé un "peuple unique" et une seule âme.
Les juifs proviennent de la racine de la sainteté qui représente l'unité complète ...
[Lorsque règne une atmosphère d'harmonie et d'entente,] les juifs sont semblables aux anges parmi lesquels ne règnent ni jalousie ni haine.
En effet, si les âmes des juifs s'unissent ici-bas, leur racine spirituelle est également unie en Haut.
Voilà pourquoi il est écrit : "chaque homme d'Israël".

["Vous vous tenez tous ensemble" = il y a de l'unité, de l'amour entre nous => grâce à cela nous sommes : "devant Hachem votre D.", et cela s'applique à : "chaque homme d'Israël"]

[Méam Loez]

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+ "Vous vous tenez tous aujourd'hui"

-> Le mot "vous" (atèm - אַתֶּם) est formé des mêmes lettres que le mot : "émet" (vérité - אמת).
La vérité permettra au peuple juif de se maintenir longtemps.
[devant Hachem votre D. = "Le sceau de Hachem est : la Vérité" (guémara Yoma 69b ; Shabbath 55a)]

Deux promesses sont faites ici :
- la 1ere est que le peuple juif existera éternellement ;
- la 2e, qu'ils mériteront le monde futur s'ils observent la Torah.
Les sévères malédictions ne les anéantiront pas, mais elles expieront leurs fautes et leur permettront de mériter le monde futur.
L'expression : "devant Hachem votre D." désigne la promesse de la récompense au monde futur, et le mot "tous" nous apprend que "tout Israël a une part au monde futur".

[Méam Loez]

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+ "Il réside avec eux à l'intérieur de leurs impuretés" (A'haré Mot 16,16)

-> Dans la Torah, "leurs impuretés" s'écrit : "toum'otam" (טמאתם).
Les lettres qui sont à l’intérieur de ce mot sont les lettres : "מ-א-ת", qui constituent le mot : "אמת" (émét - la vérité).

Ainsi, quand le verset dit que Hachem se trouve à l’intérieur de leurs impuretés, cela fait allusion au mot "vérité".
Quand, au sein même de leurs impuretés et de leurs fautes, les juifs prennent conscience de la vérité, en admettant leurs fautes et en reconnaissant qu’ils se sont rabaissés et éloignés de D., alors Hachem voit leur honnêteté et par la force de cette vérité, Il réside parmi eux.

[Rabbi Yaakov 'Hizkia Greenwald - le Vayaguéd Yaakov]

["Vous vous tenez tous aujourd'hui devant Hachem votre D." = par le mérite de toujours rechercher la Vérité, Hachem nous élève, nous garde près de Lui. ]

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+ "Vous vous tenez tous aujourd'hui"

-> Le mot "vous" (atèm - אַתֶּם) est formé des mêmes lettres que le mot : "émet" (vérité - אמת).

Nos Sages (Zohar III 231a) ont expliqué que ce jour-là était le jugement de Roch Hachana.
Selon le rabbi David Pinto, cela signifie que lorsqu'on se tient devant Hachem pour être jugé sur tous nos actes, à Roch Hachana, il faut s'attacher à la Vérité. En effet, devant Hachem il n'y a pas de mensonge [rien ne Lui est caché] et aucun moyen de Le soudoyer.

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-> "Vous vous tenez tous aujourd'hui devant Hachem votre D., vos chefs de tribus, vos anciens et vos responsables, chaque homme d'Israël"
=> En ce jour de Roch Hachana, vous êtes tous égaux devant Moi ("chaque homme d'Israël"), afin de vous annoncer que lorsque les juifs font téchouva, ils sont tous égaux devant Hachem, et que celui qui coupe le bois a le même statut que le chef de tribu.

[peu importe l'apparence extérieure, le jugement de Hachem n'est que Vérité, chacun en fonction de ce qu'il est!
(aucun acte, aucune pensée, ... ne Lui est caché)
En se sens, on se tient tous à égalité devant le Maître du monde, à Roch Hachana!]

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-> Le Saba de Kelm explique que chaque individu doit craindre pour lui-même le jour du jugement, et ne doit compter sur aucun miracle, mais la communauté d'Israël est certaine qu'il lui sera fait un miracle.
C'est pourquoi, il convient que l'individu veille à être relié à la communauté, en lui rendant des services, de façon à ce qu'on ait besoin de lui. Il sera alors inclus dans le cadre du miracle fait à la communauté.

C'est ce que Moché a dit à Israël : "Vous vous tenez tous aujourd'hui" = tous parce vous êtes tous unis en une seule entité, c'est pourquoi Hachem vous fait un miracle, et même si vous avez beaucoup irrité D., Il ne vous anéantira pas, et vous existerez devant Lui.

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-> Durant les 40 jours du 1er Eloul jusqu’à Yom Kippour, nous nous tenons devant Hachem, or ces 40 jours sont un temps d’agrément : ימי רצון ( Kitsour Choul’khan Aroukh 128:1. ימי רצון , des jours de faveur en ce que le repentir est beaucoup plus facilement accepté.
Une autre explication est qu’il s’agit d’un temps où nous démontrons notre Volonté רצון de service divin devant Hachem). On en trouve une allusion dans le nombre de 40 versets de la paracha Nitsavim (qui précède toujours Roch hachana), נצבים signifiant "Se tenir".
אתם נצבים...לפני ה = ce sont les 40 jours où nous nous tenons devant Hachem.
[rav Yéhochoua Alt]

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-> "Vous êtes debout aujourd'hui" (Nitsavim 29,9)

-> Rachi explique que ce verset suit le long passage des malédictions de la Paracha précédente car une fois que les juifs entendirent les punitions prévues pour les fautes, ils prirent peur, alors Moché commença à les apaiser en leur disant : "Vous êtes debout aujourd'hui". Il leur dit que même s'ils irritèrent Hachem de nombreuses fois, Hachem ne les a jamais anéanti. Ils n'ont donc pas à craindre d'être anéantis.

=> Mais on peut s'interroger. Pourquoi Moché cherche-t-il à apaiser le peuple juif? Tout l'objectif des malédictions est de créer la peur de la faute. Ainsi, en apaisant leurs craintes, il va à l'encontre même de tout l'objectif. De plus, on ne doit pas fauter uniquement pour ne pas être anéanti. Le simple fait de mettre Hachem en colère est déjà très grave en soi. Que signifie donc la parole de Moché : "Même si vous avez irrité Hachem de nombreuses fois, Hachem ne vous a jamais anéanti"? En quoi est-ce une consolation? On ne faute pas juste pour ne pas être anéanti!

-> Le rav Yéhouda Leib 'Hasman explique que quand Moché vit combien le peuple prit peur des malédictions, il sentit qu'à présent la crainte de la faute a bien pénétré leur coeur et qu'ils ne risquent pas d'en venir à fauter si facilement.
L'objectif des malédictions a donc justement été atteint. C'est pour cela qu'il apaisa le peuple. Il leur dit que justement, tout le but des malédictions n'est absolument pas de les détruire mais uniquement de leur faire peur pour qu'ils s'éloignent de la faute. Hachem ne cherche pas à faire du mal, D. Préserve. Il ne cherche que le bien de l'homme et c'est justement pour cela qu'Il souhaite leur transmettre toutes les malédictions. Uniquement pour qu'ils aient peur de fauter et soient ainsi préserver de la punition.
Ainsi, Moché les apaisa en leur disant qu'à présent qu'ils ont peur, ils peuvent être rassurés, car tel est justement le seul but des malédictions : leur créer la peur de la faute, et sûrement pas les anéantir réellement.
=> C'est pourquoi, il ajouta que de toutes les façons Hachem ne les a jamais anéanti et ne les anéantira jamais. Tel n'est donc pas l'objectif. La seule chose qu'Hachem recherche par ces menaces, c'est de les éloigner de la faute, justement pour les préserver de tout mal. Hachem tient à nous dire toutes ces malédictions pour qu'on les craigne, afin de ne jamais avoir besoin de les appliquer.

"Le mariage juif est à l'image du lien forgé entre D. et le peuple juif au mont Sinaï.
De même que les mariés restent ensemble au même endroit pendant un an, de même les juifs n'ont pas quitté le mont Sinaï pendant un an après le don de la Torah."

[Rabbénou Bé'hayé]

-> b'h, cf. Shavouot : le jour de notre mariage : https://todahm.com/2018/05/30/6537

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+ "Lorsqu'un homme prend une nouvelle épouse ... il doit rester disponible pour sa famille pendant un an et se réjouir avec son épouse" (Ki Tétsé 24,5)

-> Cette mitsva a pour but de développer l'amour et l'harmonie entre les époux.
Ils peuvent ainsi se familiariser l'un à l'autre et mieux se connaître, ce qui amènera une affection et une stabilité plus grande dans le couple."
[Séfer ha'Hinoukh]

"Se souvenir de la guerre avec Amalek est l'une des 613 mitsvot de la Torah.
Cette mitsva montre que quiconque attaque Israël est haï de D.
[...]
Comme Amalek a causé un grand tort à Israël en étant le 1er à les attaquer, Hachem a ordonné qu'il soit effacé de la terre."

[Séfer ha'Hinoukh]

[effacer le souvenir d'Amalek : cela est si radical que selon le Sifri, toute chose qui pourrait faire mentionner son nom, que ce soit un animal, un arbre ou une pierre, doit être détruite.]

[Hachem nous aime tellement qu'envers le 1er peuple qui a osé nous attaquer, il nous demande de se souvenir de cet affront et d'effacer toute trace de son existence. Cela est une preuve de l'amour infini de Hachem à notre égard!]

"Son oeuvre est parfaite, car toutes Ses voies sont justice. D. de fidélité et sans iniquité, Il est juste et droit" (Moché rabbénou – Haazinou 32,4)

-> "L'homme ne voit qu'une partie des événements et c'est pourquoi il a du mal à les comprendre.
S'il voyait les œuvres de D. du début à la fin, il constaterait que tout est juste.

Notre verset exprime cette idée :
- "Son oeuvre est parfaite" = Ne voyez pas les choses telles qu'elles sont! Il peut vous sembler que le monde est désordonné, mais ce que vous voyez n'est qu'une petite partie de l'oeuvre de Hachem.
Si vous pouviez en contempler l'ensemble, vous sauriez que tout est juste et équitable

- "D. de fidélité" = ses pensées [Divines] n'étant pas semblables aux vôtres [Humaines], cette idée n'est pas perceptible par les sens mais seulement accessible par la foi en Ses paroles, en Sa promesse de récompense et punition.
Grâce à cette foi, vous parviendrez à comprendre qu'il n'est aucune iniquité devant D."

[le Méam Loez]

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+ "Son oeuvre est parfait"

-> Le rabbi Chimon de Yéroslav a vécu très longtemps, et ses élèves lui ont demandé à quoi il attribuait sa longévité.
Leur rabbi leur a répondu : "J'ai toujours accepté avec amour et je n'ai pas protesté contre ce que faisait Hachem.
Car il est clair comme le soleil que tout ce que fait Hachem est justifié et bon, mais quand l'homme se plaint et pose des questions, on le fait monter au Ciel (lui reprenant alors la vie!) et on lui montre : "Regarde, tout est bon et juste ..."
Moi, je ne me plains pas, c'est pourquoi on ne me fait pas monter pour discuter de la justice de Hachem (me laissant en vie dans ce monde!).

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+ "Son oeuvre est parfait"

-> On raconte sur le 'Hazon Ich, qu'un jour quelqu'un est venu le trouver pour poser des questions sur la Providence Divine, en rapport avec la Shoa.
Le 'Hazon Ich lui fit remarquer : "Celui qui ne connaît pas la couture et voit un tailleur qui coupe et déchire un tissu pense qu'il abîme le tissu, alors qu'en réalité, il prépare simplement un vêtement neuf."

-> Selon le rabbi Chlomo Kluger, on ne pourra jamais comprendre pourquoi Hachem a agit de telle ou de telle façon à moins qu'Il ne "découse" toute la Création, c'est-à-dire qu'il défasse tout, pour montrer la Création du début jusqu'à la fin, et qu'Il explique chaque acte séparément : avec son but, sa raison d'être, et quelles sont ses conséquences.

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+ "Toutes Ses voies sont justice"

-> Rabbi Israël Salanter enseigne :
"Quand les autorités veulent punir un homme de sa faute, on le juge uniquement lui-même, et même si sa famille et ses proches sont appelés à souffrir du verdict, cela n'empêche pas de le condamner sévèrement.
Mais il n'en va pas de même de Hachem, qui avant de punir le pécheur regarde ses proches, et si quelqu'un risque d'en pâtir, alors Il examine si celui-ci a mérité cette souffrance.
En effet : "toutes ses voies sont justes" = que ce soit en ce qui concerne celui dont on parle ou ses proches, c'est un "D. de vérité, sans iniquité" = car chacun ne recevra que le châtiment qu'il a mérité, et pas plus."

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+ "Toutes ses voies sont justes, un D. de confiance en qui il n'y a pas d'injustice"

-> Le rav Yaakov Neiman (Darké Moussar) enseigne :
Pour croire en D. qui a créé le Ciel et la terre, il n'y a pas besoin d'une sagesse extraordinaire, car c'est une chose que l'intelligence la plus ordinaire peut comprendre.
Le grand test de la foi est justement quand on voit des choses apparemment étonnantes, alors que les questions et les doutes s'agitent dans l'âme.
Si à ce moment-là, l'homme fait abstraction de tous ses doutes et croit fermement dans le Créateur du monde, il est arrivé au niveau de foi exigé.
En effet, la véritable exigence envers l'homme est de croire qu'il n'y a pas d'injustice, alors que se révèle aux yeux ce qui apparaît comme une terrible injustice, incompréhensible.
[...]
Il n'est pas dans la possibilité d'un être de chair et de sang de comprendre les voies de Hachem, qui dépassent notre entendement. [rester à sa place d'humain, et avoir D. à Sa place de notre Créateur, de l'Unique]
Nous devons seulement croire que : "toutes Ses voies sont justes, un D. de confiance en qui il n'y a pas d'injustice."

-> Le rav Neiman cite la 10e et dernière épreuve que surmonta Avraham et qui fut la plus difficile : elle consistait à sacrifier son fils et allait à l'encontre de toute logique (c'était l'extrême opposé des valeurs qu'il a pu transmettre publiquement). Mais dans cette épreuve, Avraham, fidèle serviteur de Hachem, fit abstraction de toute logique et de toute objection, et crut en Hachem.

"Les juifs ont prêté serment qu'ils n'abandonneraient jamais D. pour une quelconque divinité, et D. a prêté serment qu'Il n'abandonnerait jamais les juifs en faveur d'un autre peuple"

[guémara Guitin 57b]

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-> "Aujourd'hui, tu as déclaré fidélité à Hachem, faisant de Lui ton D. et [t'engageant à] marcher dans Ses voies, à garder Ses statuts, Ses commandements et Ses lois, et à obéir à Sa voix.
A Son tour, Hachem t'a déclaré Sa fidélité aujourd'hui, faisant de toi Son peuple privilégié (am ségoula) comme Il te l'a promis afin que tu observes tous Ses commandements." (Ki Tavo 26,17-18)

-> Le Yessod véChorech haAvoda fait remarquer que ces 2 versets sont le pendant l'un de l'autre : de même qu'au 1er verset, les Bné Israël reçurent le joug Divin avec amour et acceptèrent les mitsvot, de même au second verset, par amour pour eux, Hachem les choisit parmi toutes les nations pour être le peuple élu.

Cependant, pourquoi le joug des mitsvot ("que tu observes tous Ses commandements") est-il de nouveau mentionné dans la dernière partie du second verset?

Le Yessod véChorech haAvoda affirme que c'est par affection pour nous que Hachem nous a donné les mitsvot, et c'est ce que Moché dit aux Bné Israël : Ne croyez pas que les mitsvot soient un fardeau!
Bien au contraire, Hachem nous a offert un cadeau qui n'a pas de limites : les mitsvot sont la preuve de Son amour pour nous, et leur accomplissement ne peut être que bénéfique.
C'est là le sens de ce verset : "Hachem t'a distingué ... afin que tu sois Son peuple de prédilection", et c'est pour cela qu'Il t'a demandé d'accomplir Ses mitsvot.

=> Il conclut ainsi qu'il nous incombe de remercier le Maître du monde, et de nous réjouir qu'Il nous ait choisis pour être Son peuple.
[Selon le Zohar, la conscience que nous sommes juif doit nous procurer la plus grande des joies possible, au point où aucune mauvaise nouvelle apparente de ce monde ne puisse affecter cette joie. Un juif ne peut ainsi qu'être heureux toute sa vie!]

"Tu seras béni au-dessus de toutes les nations" (Ekev 7,14)

-> "On pourrait remarquer que cette abondance matérielle existe aussi parmi les autres nations. A quoi tient alors la supériorité d'Israël?

Les bénédictions offertes au peuple juif seront plus grandes que celles accordées aux 70 nations.
Israël sera levé au-dessus d'elles parce que ses bénédictions proviennent [directement] de D., alors qu'aucun autre peuple ne peut prétendre à Sa bénédiction directe [mais par des anges intermédiaires].
[...]

Ce verset garantit qu'aucun juif ne sera sujet aux influences astrologiques.
Si un astrologue prédit qu'un certain juif resterait sans enfant ou pauvre toute sa vie, sa prédiction ne doit pas être prise au sérieux.
Alors que les non-juifs peuvent être sujets à ces influences, le destin d'Israël dépend uniquement de D.

Le mot "au-dessus" souligne la différence entre Israël et les autres nations : ce qui peut toucher la vie des nations n'a pas d'incidence sur le peuple élu."

[le Méam Loez]

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+ "Souviens-toi (za'hor tiz'hor) de ce que D. a fait à Pharaon et à toute l'Egypte" (Ekev 7,18)

-> "Malgré le désir [ardent] des égyptiens de détruire Israël, ils n'ont pas réussi : le peuple juif a survécu jusqu'à aujourd'hui alors que les égyptiens ont disparu.
Les juifs sont tenus de se rappeler qu'ils ne doivent pas cette grande victoire à leur propre force mais à l'aide de Hachem.

La double forme du verbe : "Souviens-toi (za'hor tiz'hor) sert à leur rappeler que D. a accompli 2 miracles en Egypte :
- Il a assuré la survie des juifs malgré leurs grandes souffrances et les cruels efforts de leurs oppresseurs pour les anéantir ;
- de plus, Hachem a détruit les puissants égyptiens et a fait sortir les juifs d'Egypte."

[le Méam Loez]

=> Un juif ne peut ainsi jamais perdre espoir, puisqu'il est directement dépendant du Maître du monde, Hachem.

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"Peut-être diras-tu dans ton cœur : ces peuples sont plus nombreux que moi, comment pourrais-je les déposséder? Ne les crains pas! Souviens-toi de ce qu'a fait Hachem, ton D., à Pharaon et à toute l’Égypte" (Ekev 7,17-18)

-> Le Akédat Its'hak (rav Its'hak Arama) explique ainsi le sens de ce verset :
"Lorsque tu t'apercevras que tu n'as aucune chance de vaincre tes ennemis de manière naturelle, alors tu ne les craindras pas, car Hachem fera la guerre contre eux pour toi, de manière surnaturelle, comme ce fut le cas contre Pharaon et les égyptiens.
Mais si, malgré leur force, tu crois que tu pourras les vaincre, alors Il ne se tiendra pas à tes côtés pour te sauver de leur main par des miracles."

-> Le rav Sternbuch écrit qu'il s'agit là pour nous d'un principe fondamental : nous n'avons pas à redouter nos ennemis, mais plutôt craindre que notre niveau de croyance en Hachem (émouna) ne soit pas assez élevé, car s'il est suffisant, Hachem résidera parmi nous et nous délivrera de tous les malheurs.
Tandis qu'en faisant dépendre notre victoire de notre force, nous nous mettons dans une situation de grand danger.

Certains commentateurs expliquent de manière similaire les Téhilim (121,1-2) : "D'où viendra mon aide? Mon aide viendra de Hachem qui a créé le ciel et la terre".
C'est précisément lorsque l'homme sentira que : "D'où viendra mon aide?" = c'est-à-dire que personne parmi ses proches ou ses amis ne pourrait l'aider, que Hachem le sauvera.
[lorsque l'on se tourne à 100% vers D., sans plein B, alors(si l'on peut dire) Hachem se tournera à 100% vers nous pour nous aider!]

Rav Sternbuch rapporte que le rav de Brisk disait que pendant une guerre le vrai front se situe dans le Ciel : grâce à nos prières, il sera facile de remporter la victoire ici-bas.
Si nous avons entièrement confiance en Hachem, et que nous nous renforçons dans l'étude de la Torah et dans la prière, nous serons tous sauvés sans aucune victime.

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"Si tu te diras dans ton cœur : ces peuples sont plus nombreux" (Ekev 7,17)

-> Ce verset parle de la guerre de conquête de la terre sainte. Lorsque le peuple juif verra que les ennemis sont plus nombreux et qu'il se dira : "Comment pourrai-je les vaincre", la Torah recommande : "Ne les craints pas!"

Rabbi Levi Yits'hak de Berditchev explique que ce verset donne ici un conseil précieux à l'homme dans toute situation où il se confronte à une difficulté importante le freinant dans son service d'Hachem.
Quand un homme s'apprête à accomplir une mitsva ou à se repentir de ses fautes pour se positionner désormais dans la bonne voie, il remarquera que des embûches et des difficultés se placent dans sa route.
Que ce soit des embûches matérielles, des ''portes'' qui se ferment, des oppositions de son entourage... Ou encore des embûches d'ordre morales comme la difficulté de renoncer à ses habitudes et ses plaisirs physiques en faveur de la vie spirituelle, ou encore des doutes et des peurs concernant la dureté du travail qui l'attend. Alors, il peut se dire : "Mais comment pourrai-je y arriver? Est-ce vraiment de mon ressort?"

C'est là que la Torah lui donne le précieux conseil qui lui permettra de traverser toutes ces difficultés qui lui paraissent à présent insurmontables. "Ne les craints pas!"
Certes, tu constates des embûches de toute part. Mais malgré tout cela, n'aie aucune crainte, n'aie pas peur! Munis-toi de courage et de bravoure, et avance dans le chemin de la Torah sans te préoccuper de ces obstacles. Et tu verras alors que tu réussiras. En effet, en réalité tous ces obstacles ne sont là que pour mettre à l'épreuve la ténacité de l'homme. Va-t-il être prêt à aller jusqu'au bout malgré les empêchements ou va-t-il s'arrêter devant le doute et l'obstacle?
Ce n'est qu'un moyen de tester son courage et sa volonté de servir Hachem. Mais en vérité, il n'y a absolument aucun obstacle réel, capable de l'empêcher réellement d'avancer. Ainsi, quand l'homme surmonte l'épreuve, quand il dépasse avec courage ses peurs et ses freins et décide de persévérer malgré tout dans le bon chemin, alors Hachem viendra à son aide et le fera réussir. Et il se rendra compte rétroactivement qu'il n'y avait réellement aucun obstacle, il s'avérera que le tout n'était là que pour le pousser à donner le meilleur de lui-même et à avancer avec courage et force. Et cela le fera encore plus grandir, car il aura dépasser l'obstacle. Et grande sera alors sa joie et sa satisfaction, lorsqu'il constatera que la grande montagne n'était en fait qu'un cheveu.

"C'est Moi, c'est Moi (ano'hi ano'hi) celui qui suis votre consolateur" (début Haftara Choftim - Yéchayou 51,12)

=> Apparemment le mot : "celui" (ou - הוּא) est superflu, et il aurait suffi de dire : "Je suis votre consolateur".

-> [Moché] dit : "Car la main est sur le Trône de D. (עַל-כֵּס יָהּ – al késs ya) : Hachem entretient une guerre contre Amalek, de génération en génération" (Béchala’h 17,16)

Rachi commente : Moché désigne le Trône sous une forme abrégée : késs (כֵּס), et il emploie le Nom Divin de 2 lettres (ya - יָהּ) au lieu du Nom complet (יהוָה).
Cela nous enseigne que le Nom et le Trône de D. ne sont pas complets tant que subsiste Amalek.

Ainsi, nous avons le "Trône de D." qui est incomplet : כֵּס יָהּ, et
- pour avoir le mot "kess" en entier, il manque un "aleph" pour parvenir à : kissé" (כסא) ;
- pour avoir le Nom d'Hachem complet, il manque le "vav" et le "hé" [יָהּ + וה soit : יהוָה].

=> C'est à cela que fait allusion le verset : "c'est Moi celui (ou - הוּא) qui suis votre consolateur" = Hachem nous consolera dans l'avenir au moyen du הוּא (celui), pour compléter Son Nom divin et Son Trône comme ils étaient au commencement.

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-> C'est cela l'un des sens du Kadich que nous récitons, où nous disons : "Yéhé Chemé (שמיה) Rabba".
Le terme שמיה doit se lire comme שמ י-ה , c'est à dire "le Nom" (chém) י-ה
Ainsi, nous demandons : "Que le Nom י-ה soit grandi!" Nous prions pour que Hachem permette à Son Nom de redevenir grand et complet avec les 4 lettres réunies.
Cela est une prière pour que le machia'h se dévoile, et que le Nom Divin soit de nouveau entier et Son Honneur soit ainsi rétabli.

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-> Un jour le 'Hafets 'Haïm dit à l'un de ses élèves :
"Je te lance un défi, fais le tour de la ville et cherche parmi tous les pauvres, même les plus démunis, un pauvre qui n'ait pas de chaise chez lui!
L'élève assidu releva le défi ; il chercha dans toute la ville et se rendit compte du grand nombre de pauvres et de la misère qui pouvait sévir ; ce qui fut déjà une leçon pour lui.
Et en plus, il constata que tous avaient, au moins une chaise chez eux.
Il revint vers le 'Hafets 'Haïm et lui dit : Le Rav a gagné, je n'ai pas trouvé.
Le 'Hafets 'Haïm lui dit : J'ai doublement gagné car non seulement tu n'as pas trouvé ce que tu cherchais, mais il y a un pauvre qui n'a pas de chaise chez lui!
C'est la Présence Divine (Chékhina) qui est "pauvre" et sans chaise ; comme il est écrit : "ki yad al kess ka mil'hama lamalek dor dor" (car il a la main sur le kess (Trône) d'Hachem ; la guerre contre Amalek perdure de génération en génération!").
Pourquoi il n'est pas écrit le mot kissé (chaise) en entier?
Pour te dire que la Présence Divine n'a plus de chaise à cause des forces du Mal.

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-> Rabbi Chlomo Elkabets a écrit une lettre où il rapporte une révélation de la Présence Divine, à laquelle il a assisté pendant une veillée de Shavouot :
"Une voix se fit entendre dans la bouche du 'Hassid (il s'agit de rabbi Yossef Caro), une voix forte et claire mais sans que la bouche du 'Hassid ne bouge.
La voix s'est adressée à nous en ces termes : "Écoutez mes Chéris, ceux qui embellissent l’embellissement, mes Aimés, que le Shalom soit sur vous!
Heureux de vous et heureux vos mères qui vous ont enfantées, heureux de vous dans ce monde-ci et vous serez heureux dans le monde futur ...
Depuis de nombreuses années Ma couronne est tombée. Je n'ai personne qui vient me consoler. Je suis jetée dans la poussière ; Je jonche les poubelles.
[...]
Et si vous saviez un millième, de millième de millième, ou un dizaines de milliers, de dizaines de milliers, de la souffrance que je ressens et dans laquelle je me trouve, il n'y aurait plus de joie dans vos cœurs, plus de rires sur vos lèvres et vous n'auriez même plus de goût pour la nourriture, en vous rappelant que c'est à cause de vous que je suis dans cette situation.
Alors, renforcez-vous, et continuez à m'aider et à me couronner comme vous le faites ..."

Rabbi Chlomo Elkabets conclut : "Nous avons tous pleuré ce soir-là de tristesse et de joie, d'entendre la Voix de la Présence Divine et de nous rendre compte combien Elle souffre par nos fautes, alors nous sommes renforcés dans l'étude de la Torah et jusqu'au petit matin, la guémara n'a pas quitté nos bouches dans la crainte et dans la joie."

=> On voit que par nos fautes, la Présence Divine est "jetée à la poussière", et que c'est à nous de : "renforcez-vous, et continuez à m'aider et à me couronner comme vous le faites" (le Trône Divine [kess ya] redevenant alors complet!).