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"Le pouvoir de la prière est tellement puissant, que même les prières provenant d'un racha, qui devrait normalement n'avoir aucun crédit au Ciel, sont néanmoins acceptées et répondues.
C'est pourquoi, Moché a été forcé de demander à Hachem de ne pas écouter les prières, ni d'accepter les sacrifices de Kora'h et de ses acolytes."

[rav Shimon Moché Diskin]

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-> "Moché, fort contristé, dit à Hachem : N’accueille point leur hommage!" (Kora’h 16,15)

Le Saba de Slobodka déduit de ce verset la redoutable force de la prière.
Bien que les hommes ayant apporté l’encens à D. fussent en tort, Moché dut demander à D. de ne pas l’accepter, c’est-à-dire de repousser leur prière, à laquelle l’encens est équivalent.
Il craignait que Hachem l’agrée et donne ainsi Son aval à leur conception hérétique, ce qui aurait remis en question l’ensemble de la Torah.

"Kora'h a échoué car il voulait s'emparer de la grandeur pour lui-même.

La grandeur est une bonne chose, uniquement si elle est accordée à un homme par le Ciel.
On ne peut pas aller et "prendre" la grandeur pour soi-même."

[rav Sim'ha Bounim de Pshischa]

"Je suis Hachem votre D." (Chéla'h Lé'ha 15,41)

Dans le 1er verset du Shéma, nous disons : "Écoute Israël, Hachem est notre D."
Dans le dernier verset du Shéma, à la fin du paragraphe des tsitsit, il est dit : "Je suis Hachem votre D."

=> Comment expliquer une telle évolution?

Au départ, c’est le peuple juif qui se glorifie d’Hachem, et avec fierté, déclare : "Hachem est notre D.".
Ensuite, tout au long du Shéma, on trouve de multiples mitsvot : l'amour d’Hachem, l’étude de la Torah, les téfilin, la mézouza, les tsitsit.

Lorsque Hachem voit toutes ces mitsvot qui sont accomplies par Son peuple, alors c’est Lui qui, à présent, se vante du peuple juif et est fier de lui.
C'est alors, qu'Il affirme : "Je suis Hachem votre D." = Je Me glorifie d’être votre D.

['Hatam Sofer]

"Ils sont notre pain. Leur protection les a quittés : Hachem est avec nous" (Chéla'h Lé'ha 14,9)

-> Rachi : Iyov un juste dont la présence constituait une source de mérite et de protection [pour eux, à l'image d'un bouclier], n'est plus en vie.

-> Selon Rabbénou Bé'hayé, D. guide et protège une nation par l'intermédiaire d'un représentant céleste.
Or, D. a retiré les "anges gardiens" des peuples de Canaan, les rendant alors impuissants face aux enfants d'Israël.

-> Le Méam Loez écrit : Lorsqu'on homme est destiné à mourir, la nuit de Hochana Rabba, le décret est finalement scellé et on dit qu'il a perdu sa protection. Pour nous apprendre, qu'un décret de mort avait été scellé contre les habitants de Cana'an, la Torah emploie la même expression : "Ils ont perdu leur protection" ...

[Ils dirent au peuple: ] "Si D. le désire, les habitants du pays seront réduits au néants car Il les combattra pour nous ... Ne les craignez pas car Hachem notre source de protection, vit éternellement!
Tant qu'il est avec nous, nous n'avons rien à craindre. Mais si vous vous révoltez contre Lui, Il se séparera de nous et nous aurons raison d'avoir peur du plus faible d'entre eux."

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+ "Ils sont notre pain. Leur protection les a quittés" :

-> Le 'Hatam Sofer est d'avis que la manne qui est tombée durant 40 ans dans le désert n'était pas une nouvelle création, même si selon nos Sages elle fait partie des 10 objets qui furent créés la veille du Shabbat [de la Création] au crépuscule (Pirké Avot 5,6).

Pour lui, à ce moment, tout le flux de bénédiction (le chéfa) qui devait tomber du Ciel dans les fruits de la terre d'Israël, tombait à la place dans la manne, ne laissant que des miettes aux habitants d'Israël d'alors.

Le 'Hatam Sofer affirme que c'est pour cela que parmi les fruits d'Israël, les explorateurs n'ont pas pris :
- de la datte = car la manne "avait la saveur d'un gâteau frit au miel [de datte]" (Béchala'h 16,31) ;
- des olives = car la manne "avait le goût d'une pâte pétrie à l'huile [d'olive]" (Béaaloté'ha 11,8).

Ainsi, ils n'ont pris que des goûts que l'on ne pouvait pas retrouver naturellement dans la manne (des raisins, des figues et des grenades).
En effet, puisque la manne recevait tout le flux Divin à la place de la terre d'Israël, alors un fruit provenant d'Israël aurait un goût totalement vide en comparaison de sa version présente dans la manne. Cela aurait pu paraître comme se moquer d'Israël (puisque cet état était temporaire, en attente du retour du peuple sur sa terre, et la fin de la manne).

=> C'est ce que dit Kalev dans le verset : "Ils sont notre pain. Leur protection les a quittés : Hachem est avec nous" = en réalité, nous mangeons le pain/la manne (blé) provenant du flux de bénédictions Divines qui devrait normalement tomber en Israël, tandis que les résidents d'Israël ne mangent que les restes.

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+ "N'ayez pas peur du peuple de la terre, car c'est notre pain" (Chéla'h Lé'ha 14,9)

-> Le rav Mikaël Mouyal enseigne :
Comme l'explique Rachi, Kalev et Yéhochoua dirent au peuple de ne pas craindre les habitants de Canaan car "on les mangera comme du pain", sans difficulté. Mais on peut s'étonner. Après la description des explorateurs qui parlèrent de géants, d'un peuple puissant et effrayant, comment Kalev et Yéhochoua répondirent-ils à ces arguments en disant de ne rien craindre? Mais finalement, la crainte du peuple liée à la terrible puissance des Cananéens n'a pas trouvé de réponse dans les propos de Kalev et Yehochoua?

Si on analyse les mots qu'ils ont employé, ils dirent : "car c'est notre pain". Si toute leur intention était de dire qu'ils "mangeront" ce peuple sans aucune difficulté, comme du pain, ils auraient donc dû dire : "Car c'est du pain".
Le pain, c'est la nourriture de base. La vie de l'homme en dépend. Ce que Yéhochoua et Kalev voulaient suggérer au peuple, c'est que la conquête de Canaan est fondamentale et vitale pour le Service Divin du peuple juif. C'est en entrant en terre sainte que l'accomplissement de la Torah sera complète. L'objectif Divin est que le peuple juif Le serve en terre sainte, autour du Temple de Jérusalem.
Le peuple Juif sans la terre d'Israël manquera d'un élément vital pour son existence en tant que peuple serviteur d'Hachem.
Kalev et Yehochoua voulaient signifier au peuple que certes les habitants de Canaan sont redoutablement puissants. Mais notre vie dépend de la conquête d'Israël, car c'est là-bas que le Service d'Hachem pourra être effectué comme il se doit et ce service Divin, c'est notre raison de vivre. "C'est notre pain", notre vie en dépend.
Ainsi, toutes les difficultés et les empêchements n'ont plus aucune importance. Quand un homme sait qu'une certaine action est vitale pour lui, il sera prêt à surmonter tous les obstacles, car sa vie en dépend. Rien ne pourra l'arrêter.
Un homme qui souhaite étudier la Torah et pratiquer les mitsvot mais trouve cela trop difficile, le secret de sa réussite c'est qu'il réalise que c'est vital pour lui, "c'est son pain". Car alors il soulèvera des montagnes, surmontera tous les obstacles et réussira finira par réussir.

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-> "Ne craignez point l’habitant de la terre car il est notre pain" (14,9)

=> Pourquoi comparer l’habitant de la terre à "notre pain"?

-> Le Deguel Ma'hané Efraïm enseigne :
L’homme est instinctivement craintif du monde extérieur et des dangers naturels de la vie. Mais en réalité, c'est la Chékhina qui se caché dans les dangers que l’homme perçoit. Si l’homme veut surmonter les peurs de sa vie et des dangers naturels, il doit prendre conscience que c’est Hachem qui se voile dans tous ces dangers.
Tel un père qui se déguiserait en lion pour impressionner son enfant, et corriger ses mauvaises actions. L’enfant finit par comprendre que le lion n'est que son père et ne lui fera aucun Mal. Il comprendra que s'il se déguise en lion, c'est pour lui montrer le bon et cherchera à y répondre le plus favorablement, en essayant d'améliorer son comportement.
Si le père constate une amélioration chez son enfant, il s'en réjouira et cessera de tenter de lui faire peur.

C’est ce que dit Calev : vous avez vu des géants, des créatures qui vous ont impressionnés, mais n’en ayez pas peur, ces habitants sont en fait "notre pain". Le pain c’est ce qui nourrit. Le pain c'est ce qui donne la vie.
Ainsi, le Zohar dit que la Chékhina est appelée "pain" car c'est Hachem Qui donne vie à TOUT.
Calev invite le peuple, à percevoir à travers ces géants et tout ce qui lui paraît menaçant, "notre pain", la vitalité des choses. Ne pas s'arrêter aux apparences, mais aller y rechercher la vitalité pour comprendre que c’est Hachem qui envoie les épreuves.
Hachem souhaite qu’on Le craigne. Hachem attend qu’on revienne vers Lui en se tournant vers Lui pour Lui demander Son Aide.
Telle la métaphore d'un chien qui cherche à mordre le bâton tenu par son Maître. Ce bâton est utilisé pour dresser le chien jusqu'à ce qu’il comprenne que ce n’est pas le bâton qui lui veut du Mal mais c'est son maître qui le dresse pour son Bien.
Dès lors que l’homme réalise que ses peurs et les dangers de la vie, sont l'expression même de la Chékhina qui s'y cache pour l'aider à s'améliorer, il se tournera vers Hachem, et cessera d'avoir peur du monde qui l'entoure.

"Tu ne te vengeras pas et ne garderas pas rancune" (Kédochim 19,18)

-> Cette mitsva est destinée à faire prendre conscience à l'homme que tout événement, bon ou mauvais, est une réponse de D. à ses propres agissements.

Si quelque le blesse ou l'insulte, il doit savoir que ce sont ses fautes qu'il faut incriminer et que c'est Là-Haut que tout ce qui lui arrive à été décidé.
Il est donc absolument vain de se venger de l'homme qui n'est qu'un agent de D.

[Séfer ha'Hinoukh - mistva 241]

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-> A Chimi ben Guéra qui l'avait insulté avec insolence et l'avait maudit, le roi David a répondu : "S'il m'insulte ainsi, c'est que D. lui aura inspiré d'insulter" (Chmouël II 16,10).

[Chimi était un descendant de la famille de Chaoul, persuadé que David avait usurpé le trône, et régnait illégalement]

[même si l'agent de nos souffrances devra rendre des comptes à D., la source de nos ennuis se trouvent en nous-même, et accuser autrui c'est se focaliser sur le bâton et non celui qui le tient (Hachem), et ce pour notre plus grand bien ultime.]

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-> Le Méam Loez (Kédochim 19,18) enseigne qu'il faut tirer un enseignement de la conduite du roi David.
Souvent, lorsqu'un individu fait du mal à son prochain et se met à le maudire, l'autre se lamente : "Comme cet homme m'a fait du mal!"
Ils ne savent pas que personne ne peut porter atteinte à leur argent ou à leur personne si ce n'était pas décrété en Haut.
Plutôt que de maudire qui les a offensés, ils devraient se blâmer eux-mêmes pour leurs fautes.

Ainsi, un homme sensé victime d'un préjudice pensera : "Ce sont certainement mes fautes qui ont causé cet incident. Je dois me repentir. Hachem est miséricordieux, et si je m'amende, Il comblera ma perte d'une façon imprévue et celui qui m'a causé du tort sera puni".

Bien que tout soit décidé en Haut, les incidents pénibles ne sont pas causés par des personnes innocentes.
Le châtiment vient par l'intermédiaire des fauteurs (mégalguélin 'hov al yédé 'hayav). En effet, Chimi ben Guéra fut puni en fin de compte pour avoir maudit le roi David (cf. Méla'him I 2,46).

"Ainsi fit Aharon" (Béaaloté'ha 8,3)

Rachi commente : c'est l'éloge de Aharon qui n'a rien changé [à l'ordre reçu relatif à l'allumage et à l'entretien des lumières de la Ménora].

=> Pourquoi pourrions-nous penser que Aharon aurait modifié l'ordre reçu?

Le rav Shloime Halberstam répond que les flammes que Aharon allumait sur la Ménora représentent les âmes du peuple juif. En enflammant ces âmes, Aharon témoignait de son amour envers chaque juif, en les ramenant plus proche du Service de leur père au Ciel (avi'hem chébachamaïm).

A cet égard, Aharon travaillait d'une manière parfaitement égale pour chaque membre du peuple juif, ne témoignant d'aucun favoritisme ou d'un amour supplémentaire qu'à celui de ses propres enfants.

=> C'est cela toute la profondeur de l'éloge de Aharon : "il n'a rien changé".

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-> Dans la bénédiction : "sim shalom" de la Amida, il est écrit : "Une loi (Torat) de vie, l'amour de la vertu, et de la justice, la bénédiction, la miséricorde, la vie, et la paix." (torat 'haïm, véaavat 'héssed, vétsédakat, vébéra'ha, véra'hamim, vé'haïm, véshalom).

Ces 7 formulations correspondent aux 7 flammes de la Ménora qui dispensaient la lumière Divine au peuple juif et à tout l'univers.
[Kohélét Its'hak - Béaaloté'ha]

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-> Le Ahavat Shalom (rabbi Ména’hem Mendel de Kossov) commente sur ce verset :
Pourquoi Aharon mérite-t-il d'être loué pour avoir correctement accompli une chose aussi facile que d'allumer la Ménora?

Dans le passage de la Torah relatif à chaque journée de la Création (paracha Béréchit), nous lisons à la fin de chaque paragraphe : "vayéhi 'hèn" (et cela s'accomplit - וַיְהִי-כֵן).
Le seul paragraphe qui fait exception est le 1er paragraphe (1ere journée) qui décrit la création de la lumière où, au lieu de : "vayéhi 'hèn", il est dit : "vayéhi or" (et la lumière fut - וַיְהִי-אוֹר).

Nos Sages, notant cette différence, expliquent que la lumière du 1er jour de la Création a été mise de côté dans un endroit caché, parce que D. trouva que le monde ne méritait pas d'être illuminé par la brillante splendeur de ce rayonnement céleste.
A la place, c'est une lumière diminuée qui est apparue. Avec pour résultat que D. ne pouvait plus dire : "vayéhi 'hen" (et cela s'accomplit), parce que la lumière qui a émergé n'était pas celle que D. avait prévue pour le monde.

=> En illuminant la Ménora, Aharon a restitué la glorieuse lumière primordiale du monde. Il a rétabli par ce moyen le "bayéhi 'hèn", le "et cela s'accomplit" du 1er jour de la Création.
C'était ce que veut dire Rachi par : "Aharon n'a fait aucun changement" = en illuminant la Ménora, il rectifia le changement qui avait été opéré lors du 1er jour de la Création. Un acte vraiment méritoire.

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Rachi explique que la Torah veut faire l'éloge de Aharon, qui fit comme Hachem l'ordonna et ne changea rien à l'ordre Divin.
Mais en quoi cela est-il si élogieux? N'est-il pas normal de ne pas changer de l'ordre Divin?

En réalité lorsque Aharon alluma les bougies de la Ménora, il était empreint d'un enthousiasme et d'une ardeur tellement intenses, que logiquement, il aurait dû être saisi de tremblement, ce qui aurait entraîné des modifications dans l'allumage, comme le fait de renverser un peu d'huile par exemple.
Mais Aharon, malgré son enthousiasme, a réussi à prendre le dessus et à avoir la maîtrise de son émotion, sans que son corps ne soit sous l'emprise de son ardeur. Dès lors, il a pu allumer la Ménora avec maîtrise de soi, sans
aucunement modifier, même contre son gré, l'ordre Divin.
=> L'éloge de Aharon était que malgré son émotion intense, il fut aussi capable de ne rien laisser transparaître et d'allumer la Ménora sereinement.
[Kédouchat Levi]

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-> Rachi (v.8,3) dit : "Aharon fit ainsi = c’est pour nous dire la grandeur d’Aharon, qu’il n’a rien modifié."
=> Qu’est-ce qu’Aharon aurait pu modifier mais s’en est abstenu?

Le Maharil Diskin dit qu’il y avait 3 marches devant la Ménora, sur lesquelles on montait pour allumer les lampes. Tout cela quand il s’agit d’un Cohen ordinaire, mais Aharon était prophète, or Hachem ne fait reposer Sa Présence Divine que sur quelqu’un qui est riche, fort, intelligent et grand de taille.
Ainsi, Aharon avait du mal à utiliser ces marches, parce qu’il était grand, et malgré tout il n’a rien modifié et il les a utilisées comme Hachem l’avait ordonné.

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-> Autre explication : Qui ne se souvient pas du 1er jour où il a mis les téfilin? La veille au soir, l’émotion empêche déjà de s’endormir! Et qui ne sait pas ce que c’est devenu 6 mois plus tard ? Où est passé tout l’enthousiasme?
Le Sfat Emet dit que normalement on commence à faire les mitsvot avec tout son enthousiasme et toute sa sainteté, mais au bout d’un certain temps on se calme. La grandeur d’Aharon de ne rien avoir modifié est que l’enthousiasme qu’il avait la 1ere fois, c’est avec le même enthousiasme et la même sainteté qu’il a continué à allumer les lampes pendant toutes les années.

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-> "Aharon a fait ainsi" (Béaaloté'ha 8,3)

-> Rachi explique que ce passage de la Ménora suit celui des sacrifices des princes de tribus. En effet, quand Aharon constata que ni lui ni sa tribu n'a apporté d'offrande, il en a conçu beaucoup de peine. Pour le rassurer Hachem lui dit : "Je vais te donner une part encore plus grande que celle de ces chefs de tribus. Toi tu vas allumer la Menora".
Ainsi, cette mitsva vient consoler Aharon suite à la peine qu'il a ressenti. Hachem est venu l'apaiser en lui donnant une part plus grande par cette mitsva.

Le Sfat Emet fait remarquer que Aharon aurait pu en concevoir une certaine fierté personnelle. Ne vient-il pas de recevoir une attention toute particulière de la part d'Hachem qui souhaite l'honorer plus que les autres. De ce fait, en allumant la Ménora, on aurait pu s'attendre qu'il le fasse avec un élan particulier exprimant sa satisfaction personnelle.
C'est dans ce contexte que la Torah témoigne : "Aharon fit ainsi", "sans rien changer", c'est-à-dire qu'il alluma la Ménora exactement de la même façon qu'il fit toutes les autres mitsvot, sans ne concevoir la moindre satisfaction personnelle d'avoir été honoré.
Pour Aharon, la mitsva c'est avant tout accomplir la Volonté d'Hachem et Lui faire plaisir. En aucun cas, on ne doit mêler un intérêt personnel de fierté ou autre.
Et cela mérite bien de lui être reconnu comme un véritable éloge. Il a accompli cette mitsva uniquement pour le Nom d'Hachem, sans se sentir glorifié par elle et sans rien changer dans son ressenti par rapport à son habitude.

La leçon pour nous est de nous habituer à voir les mitsvot comme des moyens de servir Hachem et pas de se servir soi-même. Et pour cela, il convient constamment de vérifier la pureté de ses intentions. La grandeur d'une mitsva se mesure essentiellement par la pureté de l'intention, combien cette mitsva a été réalisée pour Hachem, et bien sûr pas pour en recevoir des éloges, de l'argent, ou tout autre intérêt.

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+ Il n'y a ni petit ni grand face à Hachem :

-> Aharon n'a fait aucun changement en réalisant la mitsva d'allumer les lumière de la Ménora.
Parfois, nous voyons un individu versant des larmes comme une source le jour de Kippour, et nous pensons : "Oh ... quel tsadik!! ..." Mais en réalité, le tsadik est celui qui pleure toute l'année lorsqu'il prie, pas uniquement le jour de Kippour, lorsqu'il craint le décret divin du fait de toutes ses fautes de l'année écoulée.

Il en est de même pour Aharon. La Torah nous apprend qu'il allumait chaque jour les lumières de la Ménora avec le même enthousiasme et la même admiration que lorsqu'il faisait le service du jour de Kippour, à l'intérieur et à l'extérieur du Saint des Saints ...
Il n'affichait pas de différence entre les tâches, on ne voyait pas de changement apparent entre une tâche facile et une tâche difficile ... Il les accomplissait toutes les 2 avec le même enthousiasme, réalisant qu'il appliquait l'ordre divin. C'est cela la grandeur de Aharon!

Un homme peut être animé de 2 mobiles : lorsqu'il accomplit de grands actes, il agit par admiration et fascination, et lorsqu'il réalise de petites choses au quotidien, il vient prouver qu'il agit avec sincérité et intégrité en réalisant la volonté de Hachem, tout en exprimant sa joie d'avoir été choisi par le Roi des rois. C'est ainsi que l'on reconnaît un grand homme.
[...]

Quelqu'un se serait tenu face à la Ménora se disant [plus ou moins consciemment] : "Voilà, je suis le Cohen Gadol, tout le monde me regarde!"
Mais une telle pensée n'a même pas effleuré Aharon. Toute son attention n'était que de réaliser la volonté d'Hachem comme Il lui a ordonné.
Cela vient souligner l'éloge d'Aharon qui n'a pas changé la moindre chose dans sa juste intention en allumant les lumières. Toute sa volonté n'était que d'appliquer l'ordre du Roi des rois, qui lui a ordonné de disposer les lampes face à la Ménora.

Ces choses nous concernent également. Dans chaque acte que nous réalisons, nous devons y penser et nous rappeler que nous réalisons la volonté d'Hachem, et rien de plus.
Lorsque nous préparons les bougies ou les mèches en l'honneur du Shabbath, c'est parce que Hachem nous l'a ordonné.
Lorsque nous offrons l'hospitalité, c'est parce que Hachem nous l'a ordonné, et ainsi de suite ...
Si nous nous habituons à agir ainsi ("comme Hachem l'avait ordonné"), l'éloge que nous mériterons sera semblable à celui d'Aharon.
[rabbi Nissim Yaguen - Nétivé Or]

Chaque année à Shavouot, la puissance des 10 Commandements revient à nouveau [à l'identique du don initial au mont Sinaï].

[le Tiféret Shlomo]

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-> "Le peuple vit, ils tremblèrent et se tinrent à distance" (Yitro 20,15)

Le Beit Israël (rabbi Israël Alter) commente : "Même les générations qui se tiennent "à distance", c'est-à-dire celles venant de très nombreuses années après le don de la Torah, elles trembleront toujours [à Shavouot] pour cet événement exceptionnel".

Selon rabbi Sim’ha Bounim de Pschischa, au mont Sinaï il y a eu une Révélation Divine évidente. Or, lorsqu'une personne fait clairement face à Hachem, elle réalise à quel point elle se tient "à distance", à quel point elle est loin de toute compréhension de D.
A Shavouot, nous prenons conscience d'à quel point notre compréhension est limitée, et à quel point nous devons accorder la plus haute importance à la Torah qui est Divine.

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-> L'expérience du mont Sinaï a généré un impact national et individuel, dans chacune des âmes du peuple juif qui étaient [toutes] présentes lors de la Révélation Divine.
Cela est devenu enraciné et fait partie de nos traits de caractères hérités.
[Rav 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm]

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-> Rabbi Elimélé'h Spira (le Bluzhover Rebbe) a vécu jusqu'à l'âge de 99 ans.
Un jour, ses 'hassidim ont entendu que le médecin de l'empereur d'Autriche était tout proche de chez eux. Il lui ont alors demandé d'examiner leur rabbi qui était âgé d'environ 80 ans, et était en parfaite santé.

Après de nombreux examens, le médecin a dit que le rabbi allait vraiment bien pour son âge avancé, mais cependant il y avait un seul problème : son rythme cardiaque irrégulier.

Lorsque l'on a informé le Bluzhover Rebbe de cela, il a rigolé et il a dit : "Que sait-il? Puisqu'il n'est pas juif, il ne peut pas comprendre.
Aujourd'hui c'est roch 'hodech Sivan, le jour où les juifs sont arrivés au mont Sinaï. Puisque nous nous approchons du jour du don de la Torah à Shavouot (le 6 Sivan), il est évident que mon cœur bat plus vite qu'à la normale!"

"Par dénombrement des noms" (Bamidbar 1,2)

=> Que signifie le fait que les juifs sont comptés par le nombre "des noms"?

-> De même qu’il y a 600 000 lettres dans la Torah, il y a aussi 600 000 âmes [primaires] dans le peuple juif. Ainsi, chaque âme a sa racine dans une lettre de la Thora.
[Zohar Chir haChirim maamar 2,51]

[d'ailleurs, le rav ‘Haïm de Volozhin (Néfech ha’Haïm 4,11) écrit : "La sainteté de chaque âme juive est littéralement la sainteté du Séfer Torah."
Même le juif qui nous semble le plus simple/le plus bas spirituellement, son service Divin est crucial pour la perfection et la rédemption de l'ensemble du peuple juif.
=> A l’image de chaque lettre de la Torah, tout juif est indispensable et d’une valeur infinie.]

-> Le Maharcha (guémara Béra’hot 21a) enseigne :
"La Torah entière est faite des Noms de Hachem.
Lorsqu’une personne étudie la Torah, c’est comme si elle mentionnait constamment le Nom de D., et Hachem vient alors la bénir."

-> En se basant sur ces enseignements, le 'Hidouché haRim dit que chaque juif, a sa racine dans la Torah, et est ainsi relié aux Noms Divins.
=> C'est pourquoi, pour parler du nombre de juifs, la Torah écrit : "Par dénombrement des noms" = en allusion aux Noms Divins auxquels tout juif est relié.

Etudier la paracha de Métsora est similaire à rendre visite à un médecin avant une opération.

Si le patient remarque que le docteur a besoin d'un nombre important d'instruments chirurgicaux pour l'intervention, cela va l'effrayer.
De même, la Torah nous donne une longue liste d'objets nécessaires pour la purification du métsora : "2 oiseaux vivants purs, du bois de cèdre, un fil écarlate et de l’hysope" (Métsora 14,4).

Ainsi, de là nous pouvons percevoir la gravité du lachon ara, et cela nous dissuadera d'en venir à fauter.

[Rabbi Sim'ha Zissel Ziv - l'Alter de Kelm]

"L’arbre du champ donnera son fruit" (Bé'houkotaï 26,4)

-> Selon Rachi : Ce sont les arbres non fruitiers, qui un jour donneront des fruits.

=> On peut se demander quel en est l’intérêt?
En effet, n’y a-t-il pas déjà assez d’arbres fruitiers pour en avoir besoin d’autres?

Le rav Moché Feinstein (Darach Moché) nous enseigne :
Le tsadik qui marche dans les voies de la Torah, sert Hachem dans toutes ses actions. Il profite de chaque occasion et de chaque occupation pour louer D. et Le servir.
Ainsi, quand les juifs seront méritants et serviront Hachem comme il se doit, ils seront bénis et les arbres stériles donneront des fruits. Cela leur donnera encore davantage d'occasions de glorifier Hachem.
En effet, ils loueront D. sur la beauté de ces fruits et Le béniront sur le bon goût et l’agréable profit que leur apportent ces fruits.
=> Ces tsadikim saisiront ainsi ces nouvelles occasions produites par ces nouveaux fruits pour encore plus servir Hachem.

-> Chaque fruit a sa beauté et sa saveur. Ses propriétés expriment une facette de la Grandeur de Hachem. Quand une bénédiction est récitée avant de manger, ce n'est pas seulement pour avoir le droit de manger. Mais ce doit être aussi le moment de se rappeler et de s'impressionner de la Grandeur de Hachem exprimée par cet aliment, et de L'en louer.
Il y avait d'ailleurs des Justes qui mangeaient parfois un fruit juste pour avoir l'occasion de faire l'éloge de Hachem et Le bénir pour ce fruit.
Ainsi, l'une des récompenses sera que Hachem donnera des fruits nouveaux, à partir d'arbres non fruitiers. Pour révéler ainsi à l'homme d'autres aspects de Sa Grandeur, et lui donner l'occasion ainsi de se rapprocher de Lui encore plus.
En Le louant d'une nouvelle façon, pour cette nouvelle perception, liée à ce fruit nouveau. C'est cela la véritable récompense et la vraie réussite pour un homme!
[d'après rav Moché Feinstein]

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"Je donnerai vos pluies en leurs temps et la terre donnera son fruit" (Bé'houkotaï 26,4)

=> Puisque la production des fruits n'est qu'une conséquence naturelle de la tombée de la pluie, s'il y a de la pluie, il y a des fruits, pourquoi donc en faire une bénédiction à part entière?

-> On le comprendra à travers cette anecdote.
Une fois, un élève de rav Yé’hezkel Levinstein vient le voir pour lui dire avec étonnement que ses poules ont dernièrement produit beaucoup plus d’oeufs qu'à l'accoutumée. Le Rav lui dit : "Cela est tout à fait normal! Ces derniers temps il a plut bien plus que d'habitude".
Ne comprenant pas cette réponse, le disciple en parla à un autre Rav qui lui expliqua : "Ce que le Rav voulait te dire c'est que la pluie qui tombe n'est que le signe d'une abondance de bénédiction envoyée par Hachem. S'il a beaucoup plut, c'est qu'Hachem a envoyé Sa Bénédiction avec abondance dans le monde. De même que de cette bénédiction, la terre produit des fruits, de même ce flux de bénédictions Divine t'a permis d'obtenir beaucoup d’oeufs".

Ce récit illustre que dans le monde, il n'y a pas de règles fixes et naturelles. Même le fait que la pluie produise des fruits ce n'est en rien naturel. Ce qui fait pousser les fruits, c'est la bénédiction Divine.
C'est juste que celle-ci se matérialise par la pluie. Après avoir promis la pluie, Hachem ajoute : "Et la terre produira ses fruits" pour signifier que ce n'est pas un fait naturel mais l'expression de la Bénédiction Divine.