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"Parle aux enfants d'Israël et dis-leur : si un homme formule un vœu portant sur la valeur estimative d'une personne à Hachem" (Bé'houkotaï 27,2)

-> La paracha Bé'houkotaï débute par une liste de bénédictions (v.26,3-13), puis elle continue par une liste encore plus longue de malédictions (v.26,14-43) dans le cas où l'on ne respecterait pas la Torah.

Ensuite la paracha se poursuit avec les contributions bénévoles destinées au Temple.
Dans ce contexte (27,1-8), il est abordé la notion de : "érékh" (pluriel: arakhin), traduit dans le verset par : "valeur estimative".
De même que l'on peut s'engager à donner une somme d'argent définie au Sanctuaire, on peut aussi s'engager à donner sa propre "valeur" ou celle d'une autre personne sans préciser de somme.

Il y a 2 façons de faire un tel don :
- soit s'engager à donner la valeur de la personne en tant que bien commercial, c'est-à-dire son prix sur le marché aux esclaves.

- ce chapitre de la paracha traite d'une forme de vœu spécifique appelée : "érékh" = qui se fonde sur la sainteté intrinsèque de chaque juif.
Puisqu'il n'existe pas de "marché" estimant la valeur de l'âme (entité spirituelle, seul D. pouvant le faire), la Torah a elle-même fixé le montant du paiement sans tenir compte de l'état de santé, de la force, du potentiel de travail ou de la valeur marchande de la personne, mais en se fondant uniquement sur des critères d'âge et de genre.

La somme qui est payée au trésor du Temple sera utilisée pour l'entretien et les autres dépenses du Temple.

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-> Pourquoi est-ce que le passage traitant des "arakhin" suit directement celui des réprimandes (malédictions)? Quel lien y a-t-il entre ces 2 sujets?

1°/ Après avoir entendu abondance de difficultés, d'épreuves et de souffrances qui surviendraient si on s'écarte de la Thora, l'homme risquerait d'en éprouver une grande amertume et de se sentir accablé, insignifiant et dénué de toute valeur. Il risque de penser : "Si Hachem est prêt à m'envoyer de telles épreuves et souffrances si écrasantes et accablantes, c'est que je ne suis pas grand chose, que je ne vaux rien!"
Pour éviter cette pensée erronée, la Thora enchaîne avec le sujet de la valeur de l'individu. Comme pour dire : "Même s'il te viennent toutes ses souffrances et épreuves en cas de faute, ne te sens pas brisé et insignifiant. Sache que tu conserves toute ta valeur, tu restes important!"
Un homme qui constate qu'il vit des épreuves cela est en soi même précisément le signe de sa valeur. Un père ne corrige son fils que s'il tient à lui. S'il se désintéressait de lui, il le laisserait dans ses égarements. Et plus le père tient à lui, plus il espère en sa réussite et qu'il croit en ses potentiels, plus il veillera à le reprendre, craignant encore plus qu'il ne s'égare.
Les épreuves qu'Hachem envoie sont loin de venir nous écraser. Hachem les envoie souvent, car Il ne supporte pas voir Ses enfants s'égarer. Elles révèlent toute la valeur du juif. Conscient de cela, l'homme pourra traverser les difficultés comme des alertes pour se parfaire, que lui envoie un D. qui tient à Lui, qui espère en lui et n'est pas prêt à l'abandonner à ses égarements.

[Rabbi Chnéour Zalman de Liadi]

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2°/ Dans cette paracha Bé'houkotaï, il y a 45 malédictions de réprimande si l'on ne suit pas la Torah, et dans la paracha Ki Tavo, il y en a 98 autres, ce qui fait un total de 143.

Le nombre de total des estimations données dans le cadre des "arakhin" est de : 143 (cf.ci-dessous le détail).

=> Cela nous enseigne que les "arakin" (dans le cadre de dons volontaires au Temple) permettent d'obtenir une expiation pour toutes les potentielles malédictions.

[Rabbi El'azar de Worms]

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Dans le cadre de ces estimations, la Torah distingue :
- de 1 mois à 5 ans : Hommes = 5 Shekels sacrés ; Femmes = 3 ;
- de 5 ans à 20 ans : Hommes = 20 ; Femmes = 10 ;
- de 20 à 60 ans : Hommes = 50 ; Femmes = 30 ;
- au-delà de 60 ans : Hommes = 15 ; Femmes = 10.

=> Au total =5+3+20+10+50+30+15+10= 143.

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-> La Torah liste 4 groupes de "arakhin", mais cependant seulement 3 de ces groupes peuvent encore se transformer en un autre groupe.
En effet, les 3 plus jeunes peuvent devenir un groupe plus âgé, et uniquement celui des plus de 60 ans n'a pas de groupe au-delà.

Ces 3 groupes représentent la capacité d'évolution dans ce monde.

Pour les hommes, les valeurs sont : 5+20+50 = 75, qui et la guématria de : akhèn (préparer - הכן).
=> Nous devons toujours avoir à l'esprit que ce monde doit nous permettre de se préparer au monde à venir.

C'et également la même guématria que le mot : nika (diminuer - נִכָּה).
=> La manière d'atteindre le monde à venir est de diminuer nos besoins en matérialité dans ce monde.

[Adéret Eliyahou]

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-> Nos Patriarches sont : Avraham (אברהם), Yit’hak (יצחק) et Yaakov (יעקב).

La dernière lettre de chacun de ces noms : מ-ק-ב a une guématria de : 143 (avec le kollel).
Cela est une allusion au fait que le mérite de nos Patriarches peut sauver le peuple juif des 143 malédictions.

De plus, la somme des lettres est de : 142, auxquelles on ajoute le : 1 = l'Unique, Hachem.
Ainsi c'est par le mérite de nos Patriarches, et grâce à la grande bonté de Hachem, que nous serons sauvés de ces malédictions.

[Na’hal Kédomim]

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-> Hachem dit : "Par le mérite des "arakhin (litt. estimation/comptes), Je vous sauverai des comptes du Guéhinam".
[le תנומא ישן]

"Vous mangerez votre pain à satiété" (Bé'houkotaï 26,5)

-> La nourriture se dit en hébreu : "maa'hal" (מאכל).
Celui qui mange dans la sainteté peut transformer la nourriture de l'état de : "maa'hal" (מאכל) en "mal'akh"(un ange - מלאך).
[un ange Défenseur personnel est généré grâce à la bénédiction que l'aliment nous aura permis de faire!]

De même, avant de consommer du pain, on récite la bénédiction : "Qui fait sortir le pain de la terre" (amotsi lé'hem min aarets), c'est-à-dire qu’en mangeant le pain comme il se doit, on fait "sortir" ce pain de la "terre", c’est-à-dire de sa dimension terrestre et de sa matérialité, pour en faire une entité spirituelle et céleste.

[Tséma'h Tsédek]

[c'est tout le but d'un juif, saisir la matérialité de ce monde et l'élever vers la spiritualité, en faisant la volonté de D.]

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-> Pourquoi la bénédiction sur le pain est-elle au futur : "amotsi"?

Le livre Toldot Its'hak (Béhar) écrit que c'est du fait qu'aujourd'hui, ne sort de la terre que du blé, alors que dans les temps futurs, comme nous le disent nos Sages (guémara Kétoubot 111b) : "Hachem fera sortir de al terre des moches de pain déjà cuites".
Et pour ce qui se produira dans le futur, nous utilisons ce langage de futur avec : "amotsi lé'hem min aarets".

Le Kad haKéma'h (13a) enseigne que "amotsi" : c'est un langage de futur, en référence au miracle qui se produira dans les temps futurs : tous les besoins de l'homme seront satisfaits sans qu'il n'ait aucun effort à fournir, et de la terre sortira le pain identique à celui que nous mangeons aujourd'hui.

[cela indique bien l'idée que nous devons nous saisir de chaque instant de vie dans ce monde pour rendre réelles nos potentialités, acquérant par la un maximum de mérites. En effet, dans le futur cela ne nous sera plus possible.]

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-> "Vous aurez du pain à manger en abondance" (26,5)

=> Cette bénédiction signifie que les bnei Israël se sentiront rassasiés quoiqu’ils mangent. En quoi est-ce une nouveauté?

-> Rabbi Aharon Leib Steinman (Ayelet Hacha'har) explique que quand les bnei Israël se nourrissaient de manne, ils ne restaient certes pas affamés, mais ils ne se sentaient pas non plus rassasiés.

Les gens simples du peuple, qui voulaient sentir la satiété, se procuraient des produits alimentaires chez des marchands idolâtres (et à cause de ce désir, ils devaient aller faire leurs besoins en-dehors du camp, loin, parmi toutes sortes de serpents et scorpions.)
Ici, la Torah promet que quiconque investira des efforts dans son étude pour l’accomplissement des mitsvot se sentira rassasié de ce qu’il mangera.

"Je briserai le génie de votre puissance" (Bé'houkotaï 26,19)

-> Selon Rachi, il s'agit de la destruction du Temple.

-> Cette malédiction qu’Hachem brisera le génie du peuple d’Israël comporte, comme toutes les autres malédictions, un point positif.
En effet, quand une personne faute, l’impact et les conséquences de cette faute, dans ce monde matériel ainsi que dans tous les mondes spirituels, sont tellement graves et terribles, que si ce pêcheur en avait conscience, il ne pourra plus continuer à vivre comme avant, car il en serait détruit.

Cependant, Hachem, dans Sa bonté, annonce qu’Il brisera le génie des Juifs. Ainsi, leur intelligence et leur niveau de perception une fois réduits, le pêcheur ne saura plus mesurer l’impact de sa faute qui lui en sera complètement caché. Cela lui donnera la possibilité de continuer à vivre de façon sereine et équilibrée, même après sa faute. Il pourra la supporter.

[Rabbi Tzvi Elimelech de Dinov (le Bné Yissa'har) - dans son Agra DéKalla]

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[c'est une malédiction lorsque nous en venons à oublier les conséquences graves de nos mauvaises actions (ex: qu'est-ce que ça peut bien faire à D. si je porte une simple feuille dehors pendant Shabbath?, alors qu'en réalité cet acte en apparence banal détruit ce monde et les mondes supérieurs, car contraire à la volonté de D.).

Mais c'est une bénédiction lorsque nous savons faire téchouva et aller de l'avant en gardant un moral plein de joie et d'espoirs positifs!]

"Au début, Moché étudiait la Torah, mais oubliait ce qu'il apprenait. En fin de compte, elle lui a été donnée en cadeau"
[guémara Nédarim 38a]

Le Maharal (Tiférét Israël 50) explique :
"Vu la grandeur de la Torah qui de par sa nature ne peut être attachée ou liée à un être humain, Moché oubliait la Torah dès qu'il l'étudiait.
La Torah n'avait pas de moyen de se lier à Moché si ce n'est que D. l'a donnée à l'homme et a produit un changement dans la relation entre la Torah et l'humanité.
[...]
La Torah ne convient pas à l'homme car elle émane des royaumes supérieurs qui sont aussi loin de l'homme que possible.
La Torah dit donc : "[D. l'] a donnée à Moché lorsqu'Il a fini de lui parler" (Ki Tissa 31,18).
Si D. n'avait pas donné la Torah, elle n'aurait pas pu avoir le moindre lien avec l'homme."

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-> "Un élément saint et spirituel ne se mêlera pas de lui-même à des éléments physiques.
A cause de cela, la Torah ne pourra pas exister dans ce monde si ce n'est que D. l'a décrété."
['Hatam Sofer - commentaire sur guémara Méguila 6b]

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-> De même que Hachem a donné à Moché le cadeau de la Torah (car malgré sa grandeur il lui aurait été impossible de la maîtriser en 40 jours et 40 nuits), de même Hachem va finalement accorder le cadeau de la Torah à tout celui qui s'efforce de l'apprendre avec assiduité.
[Rav Shimon Schwab]

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-> Si un homme te dit : "J'ai fourni des efforts [pour mon étude] mais je n'ai pas trouvé, ne le crois pas! [S'il te dit : ] "Je n'ai pas fourni d'efforts et je l'ai trouvée", ne le crois pas! "J'ai fourni des effets et je l'ai trouvé", crois-le
[...]
Mais s'agissant de l'étude de la Torah, cela ne s'applique qu'aux raisonnements. En revanche, pour ce qui est de se souvenir de son étude, cela dépend de l'aide Divine.
[Rachi commente : si bien que certains peuvent fournir des effets et pourtant ne pas trouver la réussite.]
[guémara Méguila 6b]

=> Ainsi, pour se remémorer des enseignements de la Torah, il n'est pas suffisant de s'échiner dans son étude : encore faut-il bénéficier d'une aide Divine.
[d'où la nécessité de prier pour cela, d'être saint, ...]

"J'installerai Mon Sanctuaire parmi vous" (Bé'houkotaï 26,11)

-> Selon le Sforno : c'est une promesse que la présence Divine demeurera toujours parmi les juifs où qu'ils se trouvent.

-> Le Ohr ha'Haïm commente : "parmi vous = cela veut dire que D. sera toujours plus proche des tsadikim que des anges.

-> Selon le midrach (Tan'houma Bé'houkotaï 3), cela signifie : "Si vous accomplissez Mes commandements, J'abandonnerai [Ma résidence dans] les royaumes supérieurs et Je descendrai résider parmi vous."

"Et pourtant, même alors, quant ils se trouveront relégués dans le pays de leurs ennemis, Je ne les aurai ni dédaignés ni repoussés au point de les anéantir, de dissoudre Mon alliance avec eux ; car Je suis Hachem leur D." (Bé'houkotaï 26,44)

La guémara (Méguila 11a) de commenter :
- "Et pourtant, même alors [...] Je ne les aurai ni dédaignés" = c'est une allusion à l'exil des Chaldéens (Babylone), où J'ai désigné Daniel, 'Hanania, Michaël et Azarya pour les guider ;

- "ni repoussés" = c'est une allusion à l'invasion grecque, pendant laquelle J'ai désigné Chimon le Juste, 'Hachmonaï et ses fils, et Matitya le Cohen Gadol pour les guider ;

- "au point de les anéantir" = c'est une allusion à l'époque de Haman, pendant laquelle J'ai désigné Mordé'haï et Esther pour les guider ;

- "de dissoudre Mon alliance avec eux" = c'est une allusion à l'époque des Perses, où J'ai désigné la maison de Rabbi et les maîtres des générations pour les guider.

=> Selon le Yalkout Léka'h Tov, au terme du long passage décrivant les malheurs appelés à frapper le peuple juif, ce verset vient nous annoncer qu'une lumière jaillira toujours au sein de l'obscurité.
Au fil de tous nos longs et douloureux exils, la flamme des Maîtres d'Israël accompagnera éternellement le peuple juif.

Cette promesse est un réconfort (Hachem ne nous abandonnant jamais!) et un encouragement, car à la conscience de l'accomplissement des paroles de la Torah, une génération après l'autre, notre foi en D. en est stimulée.

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-> La paracha commence par : "Si vous obéissez à Mes décrets …" (Im bé’houkotaï télé’hou - v.26,3)

Le terme "im" (אִם) fait allusion aux personnages qui ont pour mission de délivrer Israël, lors des exils passés et futurs.
En effet, les 2 lettres du mot "im " sont les initiales de :
- Aharon (אהרן) et Moshé (משה) qui ont sauvé les enfants d’Israël d’Egypte ;
- Esther (אסתר) et Mordé’haï (מרדכי) qui ont délivré le peuple du décret d’Haman ;
- Eliahou (אליהו) et Mashia’h (מש’ח) qui délivreront le peuple dans l’avenir.

Avant de commencer le long passage de la paracha Bé'houkotaï comportant les 45 malédictions, la Torah nous prévient que la délivrance a déjà été préparée.
Si (אִם) nous suivons le chemin de Hachem alors nous aurons le mérite de voir la guéoula.
[Min’ha Béloula]

[à chaque génération, à tout moment, le machia'h est prêt, attendant uniquement que nous en soyons méritants!
Sur un plan individuel et collectif, Hachem crée toujours la solution, avant d'amener une problématique]

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-> Rabbi Its'hak Karo (Toldot Its'hak) nous enseigne :
La paracha commence par la lettre : aleph (אִם - im bé'houkotaï - v.3) et elle termine la partie des bénédictions par la lettre : tav (komémiyout - קוֹמְמִיּוּת - v.13).
Cela signifie que lorsque les juifs accomplissent la Torah et les mitsvot, et ce de la lettre "aleph à tav" (de A à Z), ils seront bénis.

Le passage des réprimandes commencent par la lettre : vav (vé'im - וְאִם - v.14) et se termine par la lettre : hé (Moché - מֹשֶׁה - v.46).
Ces 2 lettres (וה) composent la moitié du Nom Divin (יהוה), pour nous signifier : "Hachem est parmi nous, lorsque nous souffrons" (imo ano'hi bétsrara).

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-> Le Mechekh 'Hokhma enseigne :
Hachem déclare sur ce verset (v.26,44) à propos de Son peuple : "Si Je les ai rejetés ou les ai dédaignés au point de les forcer à résider dans les pays de leurs ennemis, ce n'est pas parce que Je cherche à les détruire ou à annuler Mon alliance. Au contraire, Je suis leur D.!

Si Je les exile, c'est parce que, souvent, c'est la seule façon d'empêcher une assimilation qui finira par entraîner leur disparition en tant que peuple".

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-> "Et Je Me ressouviendrai de Mon alliance avec Yaakov" (Bé'houkotaï 26,42)

Le nom de Yaakov est écrit ici avec un Vav supplémentaire (יַעֲקוֹב).
Rachi commente : "Cinq fois, le nom Yaakov est écrit plein (avec un Vav) et cinq fois, le nom Eliahou est écrit défectueux (sans Vav) : Yaakov a reçu une des lettres du nom d’Eliahou comme gage et promesse qu’il annoncerait la délivrance de ses enfants."

Sur le mode allusif, le Avné haChaham fait remarquer que le nom Yaakov correspond aux initiales de l’expression : "OuméEliyahou kibel Yaakov arvon bé’hamicha" (Yaakov reçut par cinq fois un gage d’Eliyahou).

Pourquoi le patriarche prit-il 5 fois un gage du prophète?
Le chiffre 5 renvoie aux cinq livres de la Torah ; en l’observant et en l’étudiant, on rapproche la venue du prophète Eliahou.

Cela étant, pourquoi lui prit-il précisément la lettre Vav?
Car sa valeur numérique complète équivaut à 13 (ואו), allusion à notre devoir de nous attacher aux 13 attributs de Miséricorde du Créateur. De même qu’Il est clément et miséricordieux, nous nous devons de l’être.

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-> "Je Me rappellerai de Mon alliance avec Yaakov" (Bé'houkotaï 26,42)

-> Le nom Yaakov est écrit d'ordinaire sans la lettre Vav (יעקב). Mais dans ce verset, il est écrit avec un Vav : יעקוב.
Rachi nous explique que dans toute la Torah, le nom Yaakov est écrit à 5 reprises avec le Vav. De même, le nom du prophète Eliyahou (אֵלִיָּהוּ) est écrit 5 fois sans Vav : Eliah (אליה).
C'est que Yaakov a pris en gage la lettre Vav de Eliyahou et lui a dit : "Je te la rendrais quand tu viendras annoncer la Délivrance", c'était un moyen pour lui d'assurer la Délivrance (guéoula).

=> Mais pourquoi Yaakov a-t-il choisi de prendre en gage particulièrement la lettre Vav (ו) de Eliahou et pas une autre lettre de son nom?

-> En fait, à sa naissance, Essav était déjà bien développé physiquement (avec de la pilosité, des dents, ...). C'est pourquoi, il a été nommé Essav (עשו) qui signifie "il est fait". Néanmoins, le terme "il est fait", se dit plutôt " עשוי", avec la lettre Youd en fin de mot.
De même, Yaakov a été nommé ainsi, car il a saisi le talon de Essav à la naissance. Il aurait dû ainsi s'appeler Ekev (עקב - le talon), sans la lettre Youd. Néanmoins, Yaakov s'est approprié la lettre Youd qui aurait dû apparaître chez Essav. Cette lettre, qui fait partie du Nom de Hachem, est une lettre appartenant à la sainteté.
Yaakov l'a prise du nom de Essav, car son travail est d'élever toute la sainteté capturée dans les forces du Mal.
Dans les temps futurs, Yaakov va encore saisir la lettre Vav, qui finit le mot Essav et qui relève aussi de la sainteté. Son nom deviendra alors יעקוב (avec un Vav) et le nom de son frère deviendra alors עש (Ach), qui signifie la vermine.
Dépossédées de toute la sainteté qui les alimente, les forces du mal représentées par Essav, seront réduites à néant, comme de la vermine.

En attendant que Eliyahou fasse tout en son pouvoir pour que la Délivrance arrive au plus vite, Yaakov lui a pris la lettre Vav de son nom. Comme pour lui dire : pour l'instant, mon nom ne porte pas encore de Vav.
Ce n'est qu'après la Délivrance, qu'il portera le Vav de Essav. Ainsi, pour l'instant, je te prends le Vav de ton nom, pour que mon nom porte dès à présent ce Vav. Viens vite annoncer la Délivrance du peuple d'Israël pour que je puisse te le rendre, car alors je porterai enfin le Vav de Essav et mon nom sera Yaakov (יעקוב), avec le Vav de Essav.
[rapporté par le rav Mikaël Mouyal]

"Ils confesseront leur faute" (Bé'houkotaï 26,40)

-> Le 'Hafets 'Haïm a dit un jour :
"A quoi bon réciter ces supplications (les séli'hot), en racontant à Hachem que nous avons fauté, alors qu'Il connaît chacune de nos pensées et chacun de nos gestes.
Ces prières n'ont de sens que si elles nous incitent à prendre la ferme résolution de ne plus jamais réitérer nos écarts."

[il faut taper contre sa poitrine pour se réveiller et changer, et non comme pour tasser un sac de farine pour pouvoir encore davantage le remplir (de fautes)! ]

"Je marcherai au milieu de vous, Je serai votre Divinité et vous serez Mon peuple" (Bé'houkotaï 26,12)

-> Rachi commente : Je Me promènerai avec vous dans le Gan Eden, comme si J'étais l'un de vous.

-> Selon le Ramban : [Dans le futur,] D. s'occupera d'Israël avec tant de générosité et de façon si manifeste, que Sa présence sera ressentie aussi fortement que celle d'un roi terrestre marchant parmi ses sujets.

-> "Quatre types d'individus ne mériteront pas d'accueillir la présence Divine : les moqueurs, les menteurs, les flatteurs et les médisants".
[guémara Sanhédrin 103a]

Le 'Hafets 'Haïm ('Homat haDat - chap.9) remarque que manifestement, seuls ces 4 types d'individus seront privés de ce privilège, mais tout le reste d'Israël y aura bel et bien droit.

"Qui est le véritable héro?
Celui qui transforme son ennemi en ami."

[Avot déRabbi Nathan - chap.23]

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-> "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem" (Kédochim 19,18)

Peut-on vraiment ordonner à une personne d'aimer une autre personne?
Si la Torah fait suivre ce commandement par les mots : "Je suis Hachem", c'est parce que Hachem est prêt et désire [ardemment] nous aider à réaliser cette mitsva, à l'unique condition que notre désir soit sincère.
[Sfat Emet]

[de plus, tous les juifs sont liés les uns les autres. En remplissant son cœur d'amour pour un autre juif, alors à l'image de l'eau qui reflète notre visage, le cœur d'autrui va être affecté positivement par notre amour à son égard.]

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["Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur" (Kédochim 19,17)]

Le rav 'Haïm Kanievsky (Or'hot Yocher) dit que lorsque l'on voit son prochain mal se comporter, plutôt que par ses fautes il devienne un ennemi, nous devons plutôt faire de lui une personne aimée aux yeux de Hachem et des autres, [en agissant avec amour ou priant pour qu'il quitte son mauvais chemin.]

"Si ton frère s'appauvrit et que ses ressources faiblissent à tes côtés, tu le renforceras!" (Béhar 25,35)

-> Rabbi Avin dit : Lorsqu'un pauvre se tient à ta porte, sache que Hachem se tient à sa droite, comme il est dit : "Il se tient à la droite du malheureux".
Si tu lui donnes l'aumône, celui Qui se tient à sa droite (D.) te récompensera ; et si tu ne lui donnes pas, souviens-toi de ce verset : "Heureux celui qui se préoccupe du pauvre : au jour de la calamité, Hachem le sauvera."
[midrach Vayikra rabba 35]

-> Rabbi Chimon dit au nom de Rabbi Yéhochoua ben Lévi : Que la mitsva de la charité (tsédaka) ne soit jamais négligeable à tes yeux, car son infraction entraîne 24 malédictions, et sa récompense implique 24 bénédictions."
[midrach Vayikra rabba 34,11]

-> "Si ton frère est réduit à la misère" (Béhar 25,39), c'est à ce sujet qu'il est dit : "Donner au pauvre, c'est prêter à D." (Michlé 19,17)

Rabbi Eliézer dit : Il est écrit : "[D.] donne du pain à toute créature" (Téhilim 136,25)
Lorsqu'un homme offre la charité à un pauvre, il s'approprie une mitsva [puisque c'est à D. qu'il lui incombe de le nourrir - Matnot Kéhouna].
Hachem déclare donc : "C'est à Moi de lui rembourser sa générosité!"
C'est pour cela que le verset [de Michlé] poursuit : "Il paie à chacun son dû".
[midrach Vayikra rabba 34,2]

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b'h, quelques réflexions sur la tsédaka :
-> https://todahm.com/2015/10/24/la-charite
-> https://todahm.com/2018/02/19/6179
-> https://todahm.com/2018/08/08/6908-2
-> https://todahm.com/2016/10/18/4893
-> https://todahm.com/2015/10/24/3773
-> https://todahm.com/2015/10/24/3757

-> https://todahm.com/2020/07/21/14333

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-> ""Heureux celui qui s’intéresse au pauvre" (achré maskil él dal - Téhilim 41,2).
Cela signifie que la récompense du pauvre est plus grande.
En effet, puisqu'il souffre de la pauvreté, il est plus proche que les autres du Roi des rois.
Hachem écoute la prière des pauvres, de ceux qui ont le cœur brisé et il n'existe pas de cœurs plus brisés que ceux des pauvres.

Rabbi Chimon ajoute que chaque être humain se présente devant Hachem avec son corps et son néféch (une des 5 parties de l'âme).
Le pauvre, lui, ne se présente qu'avec son néfech, car son corps est brisé.
Hachem est plus proche du néfech de l'homme que de son corps, c'est pourquoi la prière du pauvre est plus facilement exaucée."

[Zohar (Béchala'h 61) - rapporté dans le "Matok Midvach" de rabbi Daniel Frisch]

[Tâchons de se focaliser sur le plaisir que nous donnons à Hachem en s'occupant avec cœur d'un être très très proche/aimé de Lui?
(en effet, contrairement à la vision de la société, ce n'est pas un déchet, un parasite, mais au contraire un pauvre est une personne bénéficiant de davantage de proximité avec D.)
Par ailleurs, comment passer à côté de son pouvoir phénoménal de bénédiction ("la prière du pauvre est plus facilement exaucée")?
La liste est longue, surtout que Hachem, Lui-même, se porte garant qu'au final nous ne nous appauvrirons pas du fait d'avoir donné à la tsédaka!]

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Une personne donnant la charité doit penser au Nom Divin (יהוה - Tétragramme) :
- L'argent donné représente le youd.
- La main représente le Hé. Elle a 5 doigts [et la valeur numérique de Hé est de : 5].
- Le bras étendu pour donner la charité au pauvre est le : vav.
- La main ouverte du pauvre est le Hé final.

=> Ceci nous enseigne que Hachem est avec les pauvres, et nous montre l'importance de la charité ....
Une personne qui donne la charité aux pauvres ou au responsable de la caisse de charité dans un but désintéressé complète le Nom Divin (Tétragramme).
[Méam Loez - Térouma 25,1-2]

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Le Baal Chem Tov (Mévasser Tsédek - Réé) dit qu'en formant ainsi les lettres du Nom Divin dans le bon ordre (par notre tsédaka), nous faisons descendre du Ciel énormément de miséricorde.
Cependant, cela ne se produit que si le donateur transmet l'argent d'abord, avant que le pauvre n'étende sa main.
Mais si le pauvre demande en premier, alors les lettres du Nom Divin sont arrangées dans un ordre différent.
C'est le sens du verset : "S'il y a chez toi un pauvre ... Ouvre-lui plutôt ta main!" (Réé 16,7-8) = nous devons ouvrir d'abord la main, sans attendre qu'il nous le demande, et ce afin que le Nom Divin se forme dans le bon ordre.

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"La guématria du mot : riche (achir - עָשִׁיר) est de 580, tandis que celle du mot : pauvre est de : 130 (ani - עני).
La différence entre eux est de : 450, équivalent au mot : "[il] donnera" (yiten - יִתֵּן).
Nous devons combler le fossé entre les riches et les pauvres en donnant davantage de tsédaka et en venant en aide à ceux dans le besoin."
[Rav Moché Yé'hiel haLévi Epstein]

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-> Rabbi ‘Haïm Zonnenfeld fait remarquer que le terme ich (homme) a la même valeur numérique que le terme lérééhou (à son prochain), d’où il déduit que celui qui est charitable envers son prochain mérite le titre d’homme.

Il fit part de ce ‘hidouch le jour de Pourim, lors duquel nous lisons dans la Méguila le verset "envoyer des présents l’un à l’autre (ich lérééhou)". Or, le but de ces michlo’hé manot est d’amplifier l’amitié entre les hommes, ce qui n’est possible que si l’égalité règne entre eux, si personne ne se sent supérieur à son prochain ni s’enorgueillit devant lui. [à l'image de la guématria identique des 2 termes!]
Car le vice de l’orgueil est à la source de toutes les querelles, tandis que l’égalité permet de créer une atmosphère affable.

-> L’auteur de l’ouvrage ‘Hokhmat ‘Haïm relève que le mot yédidi (mon ami ou mon bien-aimé - ידידי) peut se lire dans les deux sens. Car la véritable amitié est celle qui est réciproque.

-> "Sur Benjamin, il dit: "Bien-aimé (yédid) d'Hachem" (Vézot haBéra'ha 33,12)
Binyamin est la seule tribu qui n'a pas participé à la vente de Yossef.
Il est le symbole de la fraternité, et c'est une des raisons qui a fait que le Temple a été construit sur son territoire.

On peut noter que dans le verset ci-dessus, l'expression désignant Binyamin : "Bien-aimé d'Hachem", se dit : yédid Hachem (יְדִיד).
Le mot yédid peut se décomposer en 2 mots : yad yad (יד יד).
Lorsqu'on avance dans le vie, main dans la main (yad yad), c'est là notre véritable force (en hébreu : koa'h - כח , qui a la même valeur numérique que : yédid : 28).
Si nous voulons être le favori, le chouchou de D., il faut aider et supporter notre prochain, chacun fils unique de D.

[lorsque Hachem verra que nous nous tendons la main les uns vers les autres (יד יד), que nous donnons de la force à autrui (כח), qu'autrui sera bien-aimé (יְדִיד) à nos yeux, alors Hachem agira mesure pour mesure avec nous, et Il nous comblera du meilleur, et ce même si nous sommes remplis de fautes.]

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-> "Si ton frère vient à s'appauvrir" (vé'hi yamou'h a'hikha - וְכִי יָמוּךְ אָחִיךָ - Béhar 25,35)

Les initiales du terme "Yamou'h" (יָמוּךְ) signifiant "vient à s'appauvrir" (Youd, Mem, Vav, Khaf) peuvent former la phrase: "Il y en a qui sont riches sans rien avoir (Yech Mit’acher Véein Kol)".
Ceci est une allusion au fait qu’il faut veiller et prêter attention également au pauvre qui n’a d’un homme riche que l’apparence, afin d’accomplir grâce à lui la mitsva de "Tu le soutiendras".
[Birkat Peretz]

[nos Sages nous demandent de nous adapter aux besoins nécessaires pour chacun. Par exemple, si un riche est devenu pauvre, et qu'il a de façon vitale besoin d'un cheval pour l'accompagner, notre tsédaka consiste à l'aider à avoir un cheval.
Une personne peut être riche en apparence = on peut comprendre que matériellement elle peut être bien présentée mais n'avoir aucune ressource. Mais on peut également l'explique émotionnellement : une personne peut avoir le sourire aux lèvres, prononcer le "tout va bien, b'h", mais dans son cœur elle souffre, elle a besoin de paroles d'estime, d'encouragement, ...
(de nos jours où il y a une profusion de matérialité, la pauvreté la plus importante se trouve dans un manque d'estime de soi, de valorisation (je suis quelqu'un, autrui m'apprécie, ...). Un seul mot, un sourire, ... ne coûte rien et peut redonner de la vie!)
Un immeuble peut avoir une magnifique devanture, mais être en ruine à l'intérieur. En tant que juif nous devons aller au delà des apparences extérieures, et vraiment aider tout frère juif dans le besoin!]