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"Et si son offrande (korbano) est d'entre le petit bétail, d'entre les moutons ou d'entre les chèvres, comme offrande d'élévation (ola)" (Vayikra 1,10)

"Et si son offrande à Hachem (korbano l'Hachem) est une offrande d'élévation (ola) d'entre les oiseaux, il apportera son offrande d'entre les tourterelles ou d'entre les jeunes colombes." (Vayikra 1,14)

-> Dans le cadre du korban ola, la Torah parle :
- de "korbano" : lorsque l'on apporte des moutons ou des chèvres ;
- de "korbano l'Hachem" : lorsque l'on amène des tourterelles ou des jeunes colombes.

Pourquoi une telle différence?

-> Le Ohr ha'Haïm explique que l'offrande faite avec des oiseaux est apportée par un pauvre, et une telle personne souffre souvent d'embarras.
C'est pourquoi le Nom de Hachem se trouve avec elle, faisant allusion au fait que Hachem se trouve parmi les pauvres et les humbles de Son peuple.

-> Selon le Zohar (Vayakél), une personne a de la chance d'avoir la visite d'un pauvre, et on doit voir cela comme si l'on recevait un cadeau de Hachem.

[un pauvre n'est pas un boulet, mais une occasion que D. nous donne afin d'acquérir des mérites si puissants que même un décret de mort sur nous en serait déchiré!]

-> Le Pélé Yoéts (Kavod haBriyot) dit qu'on doit réellement se lever lorsqu'un pauvre passe à côté de nous, car la présence divine est avec le pauvre.

Cela se base sur : "Il [Hachem] se tient à la droite de l'indigent (ev'yon), pour l’assister contre ceux qui condamnent sa personne" (Téhilim 109,31).

-> D'ailleurs, le 'Hafets 'Haïm a commenté ce Téhilim ainsi : "lorsqu'un pauvre ira au Ciel après sa mort, il se tiendra devant le tribunal céleste, et il aura Hachem comme avocat qui l'aidera, ce qui le fera sûrement obtenir le Gan Eden. Qui a-t-il de mieux que cela?"
[ce Téhilim : "ki yaamod léyamin ev'yon, léochia michofté nafcho" = Hachem se tient à la droite du pauvre, pour le sauver dans le jugement]

-> Lorsque sa femme est décédée, le 'Hafets 'Haïm a demandé qu'elle soit enterrée à proximité d'une femme pauvre, qui était morte peu auparavant.
Il a expliqué : "Dans les Téhilim, il est écrit : "ki yaamod léyamim ev'yon" ([Hachem] se tient à la droite de l'indigent - Téhilim 109,31). Il n'est pas dit que Hachem se tient à droite d'un tsadik, ou bien à droite des gaonim (génies en Torah). Mais plutôt, les pauvres méritent que Hachem se tienne à leur côté.
Je veux que ma femme soit également là-bas!"

-> Le rav Shlomo Kluger a également demandé à être enterré à côté d'un pauvre, avec la condition que le pauvre se soit comporté comme il le fallait de son vivant.

[Aux yeux du 'Hafets 'Haïm, les pauvres sont des gens qui bénéficient constamment d'une énorme proximité avec Hachem, et qui vont très probablement sortir gagnant du beit din d'en-Haut.
Combien nous devons respecter et veiller à ne pas froisser un pauvre!]

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-> "Si c’est un oiseau qu’on veut offrir en holocauste" (Vayikra 1,14)

Le Zohar (Vayikra 5a) commente :
Rabbi Yossi a demandé : "Pourquoi les lois concernant l’holocauste diffèrent-elles selon les sortes d’animaux : du gros bétail, du petit bétail ou un oiseau? Puisqu’il s’agit du même sacrifice (holocauste) et qu’on les brûlera tous de la même manière, pourquoi les distinguer l’un de l’autre?

En réalité, quiconque en a les moyens offrira du gros bétail. S’il ne le peut pas, il prendra du menu bétail. Enfin, s’il n’en a pas non plus la possibilité, il offrira un oiseau. En effet, il est dit : "Si cet homme est pauvre et que ses moyens sont insuffisants" : D. n’éprouve pas une personne au-delà de ses capacités."

Rabbi Elazar a déclaré : "Le sacrifice est à l’image de la faute". Un riche qui est parfois arrogant offrira un taureau, car il aura davantage tendance à fauter devant son Créateur. Un homme moyen offrira du petit bétail, car il n’a pas vraiment la volonté de fauter. Un pauvre, qui n’est pas arrogant du tout et dont la volonté est la moins affirmée, offrira le sacrifice le plus léger.

Les sacrifices sont reconnus individuellement. D. juge chaque personne de manière droite.

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-> Le rav Yaakov Klein enseigne que :
Il existe 4 catégories : les minéraux, les végétaux, les animaux et les humains.
Le minéral le plus élevé est le mont Everest avec 8 849 mètres, le végétal le plus élevé est un arbre qui fait environ 116 mètres de haut, l'animal le plus haut est la girafe avec environ 5 mètres, et enfin l'homme le plus grand de l'ère moderne est Robert Wadlow qui mesurait 2,72 mètres.
=> Cela peut s'expliquer ainsi : le moins une entité a de spiritualité, le plus elle a une matérialité élevée.

D'ailleurs, nos Sages disent qu'il y a une 5e catégorie dans la création : les juifs.
Cela peut expliquer pourquoi tout au long de l'histoire les juifs sont considérés de haut par les autres nations (ex: des sales juifs!).

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"Cette pierre que j'ai érigée en stèle sera une maison de D., et tout ce que Tu me donneras, j'en prélèverai régulièrement de la dîme à Ton intention" (Vayétsé 28,22)

Selon rabbi Moché Feinstein (Darach Moché), c'est le fait de prélever régulièrement des actes de bonté ('hessed) et de tsédaka, comme écrit à la fin du verset, qui va faire d'une maison : "une maison de D.", comme écrit au début du verset.

Rabbi Feinstein d'ajouter : "Même si vous accomplissez de nombreuses autres mitsvot (que la tsédaka), et même si vous n'avez aucune faute en votre nom, votre maison n'a pas le statut de : "maison de D.", tant que le 'hessed n'y est réalisé."

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+ Il est intéressant de noter que l'offrande apportée par les pauvres est moindre en taille (oiseau vs. animal domestique), mais en plus :
-> "avec ses plumes" (v.1,17).
Rachi commente : Il n'y a pas d'odeur plus répugnante que celle des plumes brûlées, et pourtant on ne les retire pas du volatile avant de les faire brûler sur l'Autel. Pour quel raison?
Parce que les offrandes d'oiseaux ne sont apportées que par des pauvres n'ayant pas les moyens d'acheter autre chose ; or, sans ses plumes, l'oiseau paraîtrait petit et insignifiant.
Il est donc préférable de supporter cette odeur afin que l'honneur de l'Autel soit rehaussé par l'offrande du pauvre.

Rabbi Yérou'ham Lévovitz (Daat Torah) fait remarquer que par nature les hommes aiment bien se mélanger avec ceux qui sont riches et célèbres, qui sont habillés à la perfection avec classe et dignité (si de telles personnes m'aiment, alors c'est que je suis également quelqu'un de bien!).
Tel n'est pas le cas avec les pauvres, qui ont souvent des habits déformés, les cheveux mal coiffés, une odeur pas toujours agréable. Généralement, les gens tournent leur nez en leur présence, et en sont dégoûtés (je vaux mieux que cela!).
Cependant, Hachem prend l'approche opposée, puisqu'Il recherche la compagnie des pauvres. Par exemple, Il nous demande d'offrir dans Son Temple ce qui a une odeur la plus répugnante possible (les plumes brûlés) par amour et sensibilité à la dignité du pauvre.
Tout spectateur des korbanot devait s'inspirer de cette odeur pour changer sa vision sur les pauvres, et les traiter avec dignité et honneurs.

Rabbi David Pinto (Voie à suivre n°1025) enseigne : "Si on séparait les ailes de l’oiseau, celui-ci se consumerait immédiatement, et le pauvre en éprouverait de la tristesse et de la jalousie vis-à-vis du riche, dont l’offrande, tirée du gros bétail, demandait de nombreux soins jusqu’à ce qu’elle soit brûlée, tandis que la sienne se consumerait rapidement. Afin de lui éviter cette peine, la Torah a ordonné que l’oiseau qu’il apportait soit sacrifié entier, avec ses plumes, de sorte à prolonger la durée de sa combustion et à procurer ainsi de la joie au pauvre. Nous en déduisons combien Hachem tient compte de l’honneur de Ses créatures."

-> Selon rabbi Yaakov Neimann (Darké Moussar), la Torah fait particulièrement attention à l’honneur du pauvre. C’est pourquoi elle enjoint au sujet de son offrande : "Qu’on la divise en morceaux", afin qu’elle ait l’air importante, la poêle en étant pleine.

-> "son jabot avec ses entrailles" (v.1,16)
Rachi commente : Elles ne peuvent pas être offertes sur l'Autel, car contrairement aux animaux nourris par leurs propriétaires, les oiseaux vont librement et mangent tout ce qu'ils trouvent sans s'inquiéter du vol.
[puisque dans le jabot, la nourriture n'est pas tout à fait digérée, on peut encore distinguer le produit du "vol"]
Or, il serait inconvenant de brûler de la nourriture "volée" sur l'Autel.
En revanche, ce problème n'existe pas pour le bétail : leurs entrailles peuvent donc être offertes sur l'Autel.

Rabbénou Bé'hayé dit que cela doit nous inspirer sur la gravité de la faute du vol. De même que Hachem rejette les entrailles des oiseaux de peur qu'elles ne contiennent des traces de nourritures volées, de même Il rejette ce que nous pouvons apporter et qui est souillé par de l'argent volé.
Parmi toutes les fautes (comme la débauche), celle qui a entraîné le Déluge est le vol, et le prophète Yirmiyahou (17,11) écrit sur celui ayant acquis son argent par le vol : "il devra l'abandonner et sa fin sera misérable".
Cette faute retire une personne de ce monde, lui refuse l'entrée dans le monde à venir, et elle a la particularité d'empêcher l'âme de se connecter à sa Source Divine.

=> "un arôme d'agrément" (réa'h nikhoa'h - v.1,17)
Rachi commente : Il est remarquable que les coûteuses offrandes de bétail et les modestes offrandes d'oiseaux soient pareillement qualifiées : d'arôme d'agrément.
Rachi de conclure : "cela pour t’enseigner qu’il importe peu que l’offrande soit importante ou modeste, pourvu que l’on élève son cœur vers le ciel".

[il est intéressant de constater qu'un oiseau (tourterelle ou colombe) est déjà beaucoup plus petit qu'un animal domestique tel qu'un mouton ou une chèvre, et en plus on va lui retirer ses entrailles et son jabot, ne laissant les plumes que pour que cela paraisse grand aux yeux du pauvre.
Or pour les 2, Hachem va témoigner de la même appréciation ("arôme d'agrément").

Le dénuement présent dans la vie d'un pauvre lui accorde davantage d'occasions de se considérer petit et dépendant de Hachem, de Le remercier sur la moindre petite chose, ... La quantité n'est pas là, mais la qualité du cœur l'est plus facilement!
A l'inverse, un riche se doit de brûler un sacrifice beaucoup plus important en taille (et valeur), en allusion à tous les nombreux écrans pouvant le séparer de D., par son attitude hautaine et détachée de D. (c'est ma réussite!, mes honneurs!, ma richesse!, ...).
La quantité est là, mais la qualité du cœur se doit d'être davantage consumée pour apparaître en toute sincérité (à l'image des animaux domestiques qui brûlaient plus longtemps que les oiseaux, car ayant davantage de matérialité qu'eux!).]

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-> "Qu'il fasse beaucoup ou peu n'importe pas, à condition que son cœur soit tourné vers le Ciel."
[guémara Béra'hot 5b - é'had amarbé véé'had amam'it oubilvad chéyé'havén libo lachamaïm]

=> Chacun doit servir Hachem selon ses moyens, l'essentiel étant d'y offrir tout son cœur!

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-> "Il est au sujet de l'offrande d'élévation (ola - holocauste) d'une pièce de bétail : "un arôme d'agrément pour Hachem" (iché réa'h ni'hoa'h l'Hachem), et concernant l'offrande d'élévation de volaille, il est dit également : "un arôme d'agrément pour Hachem".
Ceci nous apprend que, quelle que soit la valeur du sacrifice, l'essentiel est de vouer son cœur à D."
[guémara Ména'hot 110]

-> "Les sacrifices agréables à Hachem, c'est un esprit contrit : un cœur brisé et abattu, ô D. Tu ne le dédaignes pas" [Téhilim 51,19]
[il n'y a rien de plus entier, qu'un cœur brisé!]

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+ "Lorsque quelqu'un (litt. néféch = une âme) apportera une offrande de farine (korban min'ha) à Hachem" (Vayikra 2,1)

-> Rachi de commenter : Qui est celui dont la nature le pousse à présenter un sacrifice min'ha?
Le pauvre.
Hachem a dit : Je lui en tiens compte comme si c’est sa propre "âme" (néfech) qu'il avait offerte.

-> Rabbénou 'Haïm Palaggi (Torah vé'Haïm) enseigne :
La Torah est comparable à une offrande ...
Quelqu'un qui a de grandes difficultés à étudier en raison de douleur et de souffrances, et malgré cela il va étudier, alors il est loué et glorifié.
A l'inverse, celui qui échoue à étudier la Torah alors qu'il a les capacités d'y investir ses énergies, il n'a pas réalisé son devoir. Il est comme un riche qui offre un sacrifice d'un pauvre.

=> En terme de sacrifices, nous pouvoir voir que le plus important est d'y apporter nos ressources intérieures, et non extérieures!

-> Selon le rabbi Guttman, la Torah nous enseigne qu'en ce qui concerne la Torah ou les mitsvot, l'essentiel n'est pas dans le résultat, mais dans l'effort.
Ainsi, lorsqu'un garçon "pauvre" en capacités va mettre toute son âme dans l'étude de la Torah, ne produisant qu'une maigre farine (à l'image du korban min'ha - cf.Rachi), la réalité est qu'il est bien plus aimé par Hachem, qu'un autre garçon qui est très "riche" en capacités, et qui va produire de magnifiques 'hidouché Torah mais sans y mettre tout son cœur et toute son âme.
En effet, Hachem n'a besoin de rien, et ne désire que notre âme.

De même dans les mitsvot, il est facile de se laisser aller à la superficialité.
Par exemple : regarde le prix de ma magnifique Ménora! Ceci n'est pas l'essentiel, qui est plutôt le fait de mettre dans la réalisation de la mitsva toutes ses forces, son cœur, sa joie, son intention, ...
Il faut chercher à embellir Hachem à l'intérieur de son cœur, et ne pas se suffire de le faire extérieurement.

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-> De même Rabbi Eliyahou Lopian (Lev Eliyahou - Vayikra) écrit :
Lorsqu’un riche apporte un taureau en holocauste, il lui reste encore chez lui des biens qui sont supérieurs à la valeur du sacrifice qu’il a apporté. Et bien que sa générosité soit acceptée favorablement par Hachem s’il a offert le sacrifice selon ses lois et dans l’intention qui convient, il reste certain que cela n’arrive pas encore au
niveau du don de soi.
Mais quand le pauvre vient au Temple avec un cœur brisé, honteux du sacrifice bon marché qu’il a apporté (une offrande faite de farine), et demande à Hachem : "Je T’en prie, accepte mon offrande comme si je T’avais sacrifié un taureau en holocauste", Hachem lui dit : "Non seulement ton sacrifice n’est pas inférieur à celui du riche, mais Je le considère comme si tu t’étais lié toi-même et que tu avais donné ta vie pour être brûlé sur l’autel."

De là nous pouvons tirer une leçon pour l’étude de la Torah : il y a des gens à qui Hachem a donné une excellente mémoire ou une compréhension rapide, ou les deux à la fois. Heureux sont ceux qui ont reçu ces dons en cadeau!
Mais il y a aussi des gens qui ne sont pas doués, et qui travaillent dur pour comprendre chaque paragraphe. Quand on arrive au paragraphe suivant, ils oublient presque ce qu’ils ont appris dans le premier paragraphe, et ils doivent le revoir, jusqu’à ce que les paroles de Torah rentrent dans leur âme.
De la même façon que dans les sacrifices le verset n’a parlé de néfech (âme) que dans l’offrande du pauvre, parce qu’il donne littéralement son âme pour le sacrifice, c’est la même chose en ce qui concerne celui qui est pauvre intellectuellement, qui doit travailler très dur pour comprendre la Torah, et qui très souvent ne connaît aucune réussite.
Hachem dit d’une telle personne : c’est comme si tu avais offert ton âme pour la Torah, et Je t’accorde Mon aide.

-> Beaucoup de gens se contentent d’être meilleurs que les autres ... Mais ils se trompent, parce que ses dons et les possibilités qui lui ont été données sont bien supérieurs à ce qui a été donné aux autres, c’est pourquoi on attend beaucoup plus de lui.
Et la faute du riche n’est pas pardonnée s’il apporte le sacrifice d’un pauvre.
Il en va de même dans tous les domaines ...

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-> b'h, on peut illustrer cela par les paroles du Steïpler : http://todahm.com/2018/10/10/agir-au-maximum-de-ses-capacites

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+ "Lorsque quelqu'un [néfech] apportera une offrande de farine (korban min'ha) à Hachem" (Vayikra 2,1)

-> Rachi commente : On n’emploie pas le mot néfech (litt. : âme) pour les autres sacrifices volontaires, mais uniquement au sujet de l’oblation. Qui a coutume d’offrir volontairement une oblation? Le pauvre.
Hachem dit : Je lui en tiens compte comme s’il avait offert sa personne, son âme.

-> Le Baal haTourim fait remarquer : à propos de l’oiseau et de l’oblation, il n’est pas dit "devant Hachem" comme pour le gros bétail, parce qu’il s’agit là des sacrifices apportés par les pauvres, qui se gênent de le faire en présence de tout le peuple ; c’est pourquoi Il a dit à Aharon et ses fils de ne pas le faire en public, et a averti Aharon afin de lui signifier que même le Cohen Gadol ne doit pas mépriser l’offrande du pauvre.

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-> voir également : http://todahm.com/2019/07/07/9442-2

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