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"Ils prirent la tunique de Yossef, égorgèrent un bouc et trempèrent la tunique dans le sang" (Vayéchèv 37,31) <-> Pessa'h

Le Ben Ich 'Haï fait remarquer que dans toute la Torah, on trouve 2 fois la mention de "tremper" :

-> une 1ere fois : au sujet des frères de Yossef et de la manière dont ils ont trempé sa tunique dans le sang (cf. verset ci-dessus) ;

-> une 2e fois : paracha Bo (Chémot 12,2), il est écrit : "Vous prendrez un bouquet d'hysope, vous le tremperez dans le sang qui se trouve dans la coupe et vous toucherez le linteau et les 2 montants avec le sang qui se trouve dans la coupe".

Le Ben Ich 'Haï dit que la pratique de tremper 2 fois pendant le Séder de Pessa'h (cf. le ma nichtana où l'on pose la question : "Pourquoi trempe-t-on 2 fois alors, que les autres nuits, on ne trempe pas même une fois ?"), vient afin de faire un parallèle avec ces 2 mentions de "tremper" dans la Torah.

Il semble évident que la 2e mention est en lien avec Pessa'h.
Mais que vient faire le trempage de la tunique de Yossef dans le sang avec la fête de Pessa'h, au point où nous devons le commérer pendant le Séder?

Le Ben Ich 'Haï de donner la réponse suivante.
Les juifs ont terminé l'esclavage en Egypte (cf. la 2e mention dans la Torah), parce qu'il y a eu à l'origine de la haine et du lachon ara, dont le 1er trempage fait partie.

Ainsi, les 2 sont liés : le 1er (la tunique) a été un catalyseur entraînant l'arrivée de Yossef en Egypte, qui a entraîné ensuite celle de tout le peuple juif, et c'est cela qui a rendu possible le 2e : la délivrance.

A la fin de la Haggada de Pessa'h, lorsque nous souhaitons sincèrement : "l'année prochaine à Jérusalem" (léchana aba bé'Yérouchalayim), nous voulons qu'ait lieu la délivrance (guéoula - 2e trempage), mais pour que cela devienne une réalité, nous devons revenir à l'origine du 1er trempage : arrêter de dire du lachon ara et d'avoir de la haine entre nous.

En effet, les 2 étant liés, si nous désirons l'un, nous devons forcément vouloir l'autre, pour que cela se réalise.

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-> Le rabbi de Radzymin (Bikouré Aviv) s'interroge : pourquoi devaient-ils convaincre leur père que Yossef avait été tué?

La réponse est que tant qu'il existerait même une chance infime qu'il puisse revenir, alors Yaakov aurait un bita'hon parfait dans le fait que Yossef soit encore en vie.
En effet, selon nos Sages : "Même si une épée tranchante est posée en travers de notre gorge, on ne doit pas se retenir de prier pour [bénéficier de] la miséricorde Divine" (guémara Béra’hot 10a).
Yaakov qui avait un bita'hon a un niveau extrêmement élevé, aurait une confiance totale en Hachem que Yossef reviendrait.
Or, lorsque nous avons confiance en Hachem de tout notre cœur, alors cela amène l'aide Divine.
Yaakov avec son niveau phénoménal de bita'hon et de prières, aurait amené l'aide Divine à libérer Yossef d'Egypte, et à le ramener à la maison.
Yossef risquerait alors de tout raconter à son père, et Yaakov serait en colère contre eux.
Ils ont donc égorgé une chèvre, trempé la tunique de Yossef dans le sang, et l'ont transmise à leur père pour qu'il pense que Yossef a été tué.
Yaakov arrêterait alors de prier, et de témoigner du bita'hon ...

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-> Le fait de devoir attacher plusieurs hysopes en une botte (cf. 2e trempage), est un symbole de l'unité du peuple juif, qui est une condition préalable à une libération de l'exil.

-> Selon le midrach, en Egypte, aucun juif n'a dit de lachon ara sur une autre personne, rectifiant par là la faute des frères de Yossef.

Rabbi Mattisyahou Salomon dit : "En faisant de même à notre époque, nous pouvons également espérer quitter l'exil actuel".

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+ Nissan : le mois de la parole

-> Le mois de Nissan (ניסן) a une guématria de 170, soit celle de 2 fois le mot : "bouche" (pé - פה).
Par ailleurs, le mot : Pessa'h (פסח) se décompose en : "pé sha'h" (la bouche parle - פה סח).
Or, le mot : sha’h (סח) a pour valeur numérique 68, tout comme le mot : haïm (la vie – חיים). Ainsi, Pessa'h = pé sa’h = la bouche de la vie!

A l'opposé, notre ennemi en Egypte était : Pharaon (פרעה), dont les lettres peuvent former : "pé ra" (la bouche mauvaise - פה רע).

=> En Nissan (dont Pessa'h), nous devons tout particulièrement travailler sur le pouvoir énorme qu'a notre bouche : émettre des paroles de vie, des paroles de mort. En ce début d'année juive (naissance du peuple juif), nous devons choisir la vie!

-> Selon le Zohar, l'essentiel de la guéoula d'Egypte a été la guéoula de la parole (guéoulat hadibour), c'est-à-dire la capacité d'apprendre à utiliser convenablement sa parole.
[rav Karelenstein - Kountres léPessa'h - p.56]

"Et le feu sur l'Autel y brûlera et ne s'éteindra pas, le Cohen y allumera du bois chaque matin ... Un feu continuel brûlera sur l'Autel, il ne s'éteindra pas." (Tsav 6,5-6)

Bien qu'un feu descendu du Ciel brûlait continuellement sur l'Autel, la Torah ordonne aux Cohanin aussi d'allumer un feu.
Pour quelle raison?

Le Séfer ha'Hinou'h (mitsva 132) dit que c'était pour cacher le miracles, et de dire aussi :
"Tout sage sait, que même les grands miracles que D. a opérés dans Sa grande bonté, ont toujours été un peu masqués par un côté naturel.
Par exemple, pour la mer Rouge, il est écrit : "D. fit reculer la mer, toute la nuit, par un vent d'est impétueux et Il mit la mer à sec et les eaux se sont fendues" (Béchala'h 14,21). "

=> D. n'a donc pas fendu la mer brusquement, mais Il a d'abord fait souffler un vent violent toute la nuit pour donner l'impression d'un phénomène naturel, dans le but de cacher la grandeur du miracle.

De même pour le feu de l'Autel, dont le but était de montrer une révélation spectaculaire de D. à la nouvelle génération, de prouver très clairement Sa présence.

Hachem a ensuite caché le miracle du feu, car un miracle caché rapproche davantage l'homme de la confiance en D. (émouna).
Par exemple, c'est pourquoi les juifs ont mieux accepté la Torah pendant Pourim (où les miracles étaient cachés) qu'au mont Sinaï (miracles révélés et extraordinaires).

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-> Nous pouvons citer quelques exemples de la guémara montrant que nos Sages enseignent qu'il faut réduire au maximum les manifestations surnaturelles.

1°/ Guémara Shabbath (53a) :
On raconte qu'un homme qui venait de perdre sa femme et qui n'avait pas de quoi payer une nourrice pour son 1er né se vit pousser des seins pour nourrir son enfant.
La guémara conclut : "Quel dommage pour cet homme qu'on ait dû transformer la nature."

Le fait que D. ne lui ait pas fait parvenir d'argent pour une nourrice mais lui ait fait un miracle surnaturel n'était pas bon signe pour lui.

2°/ Guémara Ta'anit (24b) :
Elle rapporte l'épisode de Rabbi Yossi demin Yokrat.

Son fils avait demandé à D. de faire mûrir miraculeusement des figues pour satisfaire ses ouvriers impatients de manger.
Son père fut alors très contrarié qu'il ait sollicité une intervention surnaturelle de D.

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-> Le Ramban (fin de la paracha Bo) a écrit :
"On ne peut avoir une part dans la Torah de Moché Rabbénou tant que l'on ne croit pas que tout ce qui nous arrive est miracle et qu'il n'y a rien de naturel dans la marche du monde, du point de vue collectif comme du point de vue personnel."

=> Le Ramban nous enseigne qu'il n'y a pas de différence entre un grand miracle spectaculaire et un miracle caché qu'est la nature.
C'est une seule et même chose. Le "grand miracle" est celui auquel nous ne sommes pas habitués, tandis que le "miracle caché" est celui auquel nous sommes habitués.

C'est un des principes de base de la émouna, et nous devons donc remercier D. pour cela, comme lorsque nous disons dans le modim de la Amida : "Nous te remercions et racontons Ta louange ... pour les miracles quotidiens que Tu nous fait, pour Tes merveilles et Tes bontés de chaque instant, soir, matin et midi."

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-> "Léa conçut et enfanta un fils. Elle dit : "cette fois, je remercie D.", c'est pourquoi elle lui donna pour nom Yéhouda" (Béréchit 29,35)

La guémara (Béra'hot 7,2) de commenter :
"Rabbi Yo'hanan dit au nom de Rabbi Chimon bar Yo'haï : "Depuis le jour où D. a créé le monde personne n'a remercié D. jusqu'à ce que vienne Léa et Le remercie en disant : "Cette fois, je remercie D." "

Comment est-il possible que Léa Iménou ait été la 1ere à remercier D.?
Noa'h ne l'a-t-il pas précédée par des sacrifices de reconnaissance et bien d'autres encore?

Rabbi 'Haïm Sonnenfeld répond à cette question, au nom de son maître, le Ktav Sofer ('Hokhmat 'Haïm 187) :
"Toutes les louanges qui ont précédé étaient à la suite d'événement extraordinaires, tels que le sauvetage de Noa'h des eaux du déluge. Il est normal que l'émerveillement et l'émotion suscitent un grand élan de gratitude.

Chez Léa Iménou ce n'était pas le cas,
Quoi de plus naturel que de mettre au monde un 4e enfant?
Et pourtant, elle a remercié D. comme si c'était le plus grand miracle.
Par cela, elle a été la 1ere à louer D. pour un miracle caché, pour un phénomène apparemment ordinaire.

Elle nous a enseigné que la nature est Miracle, et que les bontés de D. ne se manifestent pas moins à travers les événements naturels "ordinaires" qu'à travers les miracles spectaculaires."

==> Dans le service des sacrifices du Temples, l'homme devait alimenter sur l'Autel le feu descendu du ciel pour masquer le miracle, et ce afin de nous habituer à nous émerveiller des miracles cachés plus que des prodiges surnaturels.

Il ne faut pas attendre de voir de grands miracles avant de remercier Hachem, mais au contraire, il faut savoir faire une pause dans le tourbillon de notre vie, et apprécier tous les miracles dont D. nous comblent (et encore, ce n'est que ce qu'on arrive à voir parmi les très nombreuses bontés dont Il nous comble en permanence!).

On a peut rapporter les paroles du ‘Hafets ‘Haïm (Nid’hé Israël): "Vivrions-nous 1000 ans que nous ne parviendrons pas à louer D. pour Ses bontés d’un jour."

=> Ainsi, n'attendons pas l'exceptionnel/l'inhabituel, avant de dire à D. et à autrui : Merci !!

[D'ailleurs, en remerciant nous prenons conscience des bontés dont nous bénéficions, et nous apprécions alors davantage la vie : quelle chance j'ai !!
Ne pas faire cela, c'est vivre une vie plus triste, et avoir plus de mal à faire face aux difficultés car il n'y a alors pas de bontés pour contrebalancer, pour faire passer la situation. ]

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+ "Un feu continuel sera entretenu sur l'Autel, il ne devra point s'éteindre" (Tsav 6,6)

-> Le Baal Chem Tov commente :
Notre cœur est l'Autel (mizbéa'h).
Dans tout ce que vous entreprenez, laissez une étincelle de feu sacré brûler en vous, afin de la transformer en flamme.

"Tu me verras par derrière ; mais ma face ne peut être vue" (Ki Tissa 33,23)

Selon le 'Hatam Sofer, ce verset fait allusion au fait que pour percevoir la providence d’Hachem dans le monde, on peut s’en rendre compte en voyant "l’arrière", en réfléchissant à ce qui s’est passé et en voyant comment tous les événements ont concouru pour atteindre notre bien.

Mais on ne peut pas voir le devant (ma face).
Avant que l’histoire ne se déroule, quand on se trouve par exemple au début d’une épreuve difficile, on ne peut pas encore bien percevoir la bonté divine et Sa main qui dirige tous les événements.
Mais à la fin de "l'épisode", en faisant marche "arrière", on pourra alors constater la grandeur d’Hachem et Sa bonté, comment Il a fait coïncider tous les événements qui se sont passés pour amener notre bien.

Alors que nous venons de sortir de la fête de Pourim, ce message prend tout son sens ...

Tout ce qui nous reste à faire est de croire sans aucun doute que simplement la raison nous en est cachée. C’est pour nous cette foi qui est bonne, car nous ne recevrons de récompense que pour la foi.
[à l'image du fait d'attendre la venue du machia'h à chaque instant, car même s'il ne vient pas notre atteinte fait infiniment plaisir à Hachem, et nous recevrons une récompense pour chaque moment de l'avoir attendu.
Ainsi, nous ne devons pas désespérer, mais plutôt être plein de confiance en Hachem, et savoir que l'on génère des mérites et de la joie à papa Hachem, et il y a rien de mieux pour que tout se passe de la meilleure des façons!]

C’est ce que signifie le verset : "vous verrez Mon arrière", une fois que le but de la chose se sera réalisé, on verra et on comprendra rétroactivement ce qui s’est passé. Mais le verset nous annonce explicitement : "Mon avant ne sera pas vu", on ne verra pas et on ne comprendra pas le but.

[nous avons tendance à donner des conseils à Hachem quand ce n'est pas exactement comme nous le voudrions (ex: "pourquoi lui il a et pas moi").
- "Tu me verras par derrière" = d'une certaine façon la Torah nous rappelle que tant que nous faisons passer Hachem en premier et nous en second, alors nous pouvons espérer voir Hachem (qui est devant nous) et ainsi le suivre sur le bon chemin de notre vie.
- "mais ma face ne peut être vue" = par contre si nous dirigeons notre vie en fonction de notre vision des choses, en fonction de ce que nous voulons, imaginons, ... alors notre égo est devant Hachem, et alors nous ne voyons pas Hachem (il est derrière nous).
On peut même se créer une idole sous les habits de Hachem, pour légitimer le culte que nous vouons à notre personne dans le périmètre de la halakha.
Mais un juif doit agir humblement en mettant Hachem devant Lui en permanence (comme l'affirme le roi David : chiviti Hachem lénégdi tamid), qui est la seule façon d'y voir quelque chose dans l'obscurité de ce monde, d'évoluer dans le émet.]

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-> Le Ora'h lé'Haïm donne l'explication suivante.
L’arrière : fait allusion aux impies (réchaïm), qui sont en arrière puisqu’ils "tournent le dos" à Hachem.
L’avant (la face) : au contraire représente les justes (tsadikim), qui marchent devant Lui.

Hachem dit à Moché : Tu verras Mon arrière, c’est-à-dire que tu pourras cerner et appréhender la patience, l’amour et la compassion que J’ai pour les réchaïm. Mais, le grand amour que J’ai pour les tsadikim, ainsi que la récompense extraordinaire que Je leur réserve pour leurs bonnes actions, cela tu ne pourras jamais l’appréhender.

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+ "Tu me verras par derrière".
Rachi commente : Il lui a montré le nœud de [Ses] tefilin.

Selon le Ora'h lé'Haïm (rabbi Avraham 'Haïm de Zlotchov), Hachem transmet un important message à Moché :
-> "par derrière" (a'horaï) = c'est une référence aux moments où les juifs se sont éloignés de Hachem, qu'au lieu de marcher en avant dans Ses chemins, ils marchent dans les leurs, derrière Sa Volonté.
[Hachem a demandé à Avraham "marche devant Moi et sois intègre" (Lé’h Lé’ha 17,1) => derrière Hachem = c'est lorsque l'on agit de façon opposée à ce que D. attend de nous]
-> Hachem montre à Moché le "nœud de [Ses] téfilin" = quelque soit la distance dont peut s'éloigner les juifs, Hachem continuera toujours à les aimer. A l'image de ce nœud des téfilin, le lien entre D. et les juifs est solide et total.
=> C'est pour cette symbolique fondamentale que Hachem a montré à Moché le nœud de Ses téfilin.

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-> "Tu verras (véraïta) mon arrière, et ma face ne sera pas vue"

Rachi : Il lui a montré le nœud des tefilin.

Le Avné haChoham fait remarquer que le mot véraïta (וְרָאִיתָ) est formé des initiales de : "Vékecher Téfilin Raa Eikh Ihyé" (Et il a vu comment était le nœud des téfilin).

"Sur l'ordre du Cohen, on apportera, pour quiconque se purifie, 2 oiseaux vivants, purs, du bois de cèdre, de l'écarlate et de l'hysope." (Métsora 14,4)

La purification du lépreux s'effectuait en mettant du sang de ces oiseaux, sur le pouce de sa main droite, sur l'orteil de son pied droit et enfin sur le lobe de son oreille droite.
De l'huile était également utilisée, ainsi que du bois de cèdre et de l'hysope.

Le 'Hida (Midbar Kedmot) va nous montrer comment chacune de ses actions, venait réparer la faute commise par un des membres de cet homme devenu lépreux.

On peut distinguer 5 façons d’enfreindre les lois relatives au lachon ara (médisance) :

-> la 1ere = du fait de la simple parole ==> en contrepartie, on utilise l'oiseau qui siffle.

-> la 2e = lorsque l'on a dû se déplacer pour aller raconter le lachon ara ==> on met du sang sur l'orteil.

-> la 3e = lorsque l'on a écouté le lachon ara ==> le sang est placé sur le lobe de l'oreille.

-> la 4e = lorsque l'on a entendu du lachon ara et que l'on avait la possibilité de protester (en hébreu cela se dit : "béyado" = dans sa main - sa possibilité), et que l'on ne l'a pas fait : le sang est placé sur la main.

-> la 5e = lorsque l'on a fait l'éloge d'une personne devant un auditoire qui a alors rétorqué : "et pourtant nous avons entendu que cette même personne avait telle et telle chose ..." ==> c'est pourquoi, on apporte du bois de cèdre et de l'hysope, comme pour signifier : "Tu as élevé ton ami comme le cèdre, le plus haut des arbres, mais cela l'a amené à être rabaissé comme l'hysope ..."
Et il faut donc se garder de dire des éloges de quelqu'un devant des gens qui risquent de compléter nos propos par de la médisance.

Shabbath est la pensée de D., les autres jours Sa parole

"Les jours de la semaine, vous pouvez travailler et accomplir tout votre travail, mais le 7e jour est un Shabbat pour Hachem, votre D." (Yitro 20,9-10)

-> Ce passage peut être compris à la lumière de la déclaration du Zohar (2:88a) concernant les mots : "Hachem a béni le 7e jour et l'a sanctifié" (Béréchit 2,3) = "Il l'a béni par la manne (en faisant descendre de la manne supplémentaire le 6e jour) et l'a sanctifié par la manne (en ne faisant pas descendre de manne le 7e jour)".

En règle générale, il y a des personnes qui parlent sans interruption, tandis que d'autres ponctuent leur discours de pauses, se donnant ainsi le temps de réfléchir à ce qui doit être dit.
A l'instar de ce 2e type de personne, les 6 jours de la Création correspondent au domaine de l'action, dans lequel la parole de D. s'est déjà manifestée.
En revanche, le Shabbath fait allusion au domaine de la pensée, aux pauses entre les mots.

C'est pourquoi la manne, qui est l'actualisation physique de la bénédiction d'Hachem, n'est pas tombé le Shabbath, puisque le Shabbath symbolise le domaine de la pensée, où le potentiel n'a pas encore été actualisé. Ce domaine est caché et dissimulé dans le Ein Sof, et il ne peut être révélé à l'humanité et se manifester dans le domaine de l'action. Ce n'est que pendant les 6 jours ouvrables que le domaine physique de l'action peut se manifester. Néanmoins, tout émane et coule de la pensée, qui influence ensuite la parole et se manifeste en tant que telle.
En conséquence, Shabbath affecte les 6 jours de travail qui suivent. (Zohar 1:75b)

C'est la signification de l'énoncé : "Il l'a béni avec la manne et l'a sanctifié avec la manne". La bénédiction pour que la manne tombe pendant la semaine provient du Shabbath.
Shabbath est "la source de la bénédiction" (mékor habéra'ha - Lé'ha Dodi) et la manne est la manifestation physique de cette bénédiction. La manne sert d'archétype à toute la générosité dont nous jouissons pendant les six jours de la semaine, et qui découle de Shabbath.

Par conséquent, pendant la semaine, lorsque le monde de l'action se manifeste, sa composante divine n'est pas discernée empiriquement, c'est-à-dire que nous ne pouvons pas voir la divinité dans les choses et les actions physiques.
Cependant, le Shabbath, l'aspect physique/matériel de la création est dissimulé et caché au sein de D., car seul le domaine de la pensée est alors manifeste ; il est donc possible de discerner empiriquement que tout est "une portion de Dieu en haut" (Iyov 31,2).

C'est l'allusion au verset "Tu peux travailler 6 jours et accomplir tout ton travail, mais le 7e jour est un Shabbat pour Hachem, Ton D." = le Shabbath, tout retourne à sa racine, à la cause de toutes les causes, et l'aspect divin de la réalité est palpable, car nous réalisons alors qu'en vérité, il n'y a pas de physicalité indépendante. [Likouté Torah - Béhar].
Au contraire, la nature matérielle de la réalité est dissimulée et cachée dans la pensée d'Hachem, et tout ce que nous percevons est l'aspect Divin de la réalité.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Yitro 20,9-10 ]

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-> Les jours de la semaine manifestent la parole de D., tandis que le Shabbat manifeste la pensée de D.

Effacer Amalek de nos jours

+ Effacer Amalek de nos jours :

-> "C'est une mitsva de lire la paracha Zakhor (le Shabbath précédant Pourim), et la Torah est éternelle : chaque homme est un microcosme et a en lui un petit "Amalek" : le mauvais penchant.

Dans ce passage (Ki Tétsé 25,17-19), on peut trouver : "[Amalek] a frappé en toi ceux qui étaient en arrière, tous les faibles à tes arrières, alors que tu étais las et épuisé".

Ce sont nos petites faiblesses, nos légères défaillances qu'on a renoncé à corriger, et dont le mauvais penchant va "tomber dessus" pour nous faire chuter.
[...]
Le mauvais penchant se tient à arrière tel un chien attendant un moment d'inattention [de notre part] pour attraper quelque chose à manger, de même, il essaie de nous voler une mitsva par ci, puis une mitsva par là, ...
Il embrouille l'homme, le persuadant que ce n'est qu'une perte de rien du tout.

[le Maayan Moèd - Pourim]

[Après 120 ans, le yétser ara sera là pour chiffrer ce qu'il a pu nous prendre, et il brandira cela afin de nous accuser lors du grand jugement portant sur notre vie.]

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-> Il est écrit dans la paracha Zakhor : "[Amalek] a surgi devant toi sur le chemin et qu'il a frappé en toi ceux qui étaient en arrière"

On retrouve la stratégie en 2 temps du yétser ara :
- nous faire tomber par la faute ;
- nous empêcher de nous relever, de repartir de l'avant, en nous faisant rester dans un état de tristesse d'avoir fauté.

-> Dans la paracha Béchala'h, pendant l'attaque surprise de Amalek, à chaque fois que Moché avait ses mains au-dessus de sa tête, le peuple juif avait le dessus, et sinon, c'était l'inverse.
["Quand Moché levait la main, Israël vainquait, et quand il laissait ses mains, Amalek vainquait" (17,11)]

On peut citer 2 explications :
1°/ lorsque les mains (naaché, l'action) sont au-dessus de la réflexion (nichma), alors on a : "naaché, vénichma", et Israël gagne.
Cependant Amalek (qui est en nous!) souhaite que nous inversions les priorités, nous faisant aller à notre perte. [Rabbi Akiva Tatz]

2°/ Notre rôle est de s'élever d'un monde où tout n'est que simple coïncidence/hasard, à un vie placée sous l'autorité d'Hachem.
Absolument tout événement prend sa source dans les mondes supérieurs, et Amalek ne souhaite pas que nous remontions aussi loin, préférant que l'on se focalise sur les manifestations visibles, naturelles (ce qui refroidit notre émouna).

Nous devons avoir les mains au-dessus de notre tête, vers le Ciel, démontrant notre certitude que rien ne peut avoir lieu dans ce monde, si Hachem n'a pas donné au préalable son accord.
[Ohr Guédaliyahou]

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-> "Quand Moché leva les mains, Israël gagnait, quand il les lâchait, Amalek gagnait" (Béchala'h 17,11)

On peut s'interroger sur la différence d'expression. Pour parler de la victoire d'Israel, le texte dit : "Quand Moché levait les mains", mais quand on parle de la victoire de Amalek, il n'est pas dit : "quand Moché baissait les mains", mais quand il les "lâchait les mains". Que signifie cette différence?

En fait, Amalek représente le mauvais penchant (yétser ara), qui s'insinue dans le coeur de l'homme pour le tenter à la faute. Le seul moyen de vaincre le mauvais penchant, c'est de "lever les mains", d'être prêt à faire des efforts, d'aller à contre courant de ses habitudes et tendances naturelles. Parfois même, de se faire violence, de renoncer à certaines envies, pour rester fidèle à Hachem, malgré les efforts que cela représente.
Mais si le juif arrête de se battre, de rester sur ses gardes, et si simplement il relâche les efforts, c'est déjà la victoire du mauvais penchant. Car on se serait déjà refroidi et on aurait baissé de niveau spirituel. Même si on n'aurait rien fait de mal dans les actes. Le simple relâchement des efforts est déjà en soi une défaite.
L'homme dans ce monde ressemble à un cycliste qui voudrait gravir une pente à contre-courant. Il doit pédaler, poursuivre et fournir des efforts en espérant gravir la pente. Mais s'il s'arrête de pédaler, il reculera automatiquement.
Dans la vie, c'est pareil : soit on progresse, soit on régresse. On ne peut stagner sur place. Si un jour, on réalise qu'on n'a pas progressé par rapport à la veille, on pourra en déduire qu'on a régressé.

=> D'où la nécessité toujours, de ne jamais se contenter du niveau atteint, le jugeant déjà satisfaisant et pensant qu'il n'est pas nécessaire de poursuivre les efforts déjà accomplis. Si un jour, on se satisfait de là où on est arrivé, on décide de "lâcher les mains", de suspendre l'effort pour une certaine période, alors on devra savoir que Amalek aura gagné une victoire sur nous.
[rav Mikaël Mouyal]

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-> "Quand Moché levait la main, Israël dominait" (17,11)

Il levait la main pour les bénir avec la birkat cohanim.
C’est pourquoi Rabbi Yo’hanan a dit : "Que signifie ce qui est écrit : "Quand Moché levait la main, Israël dominait, et quand il baissait la main Amalek dominait"?
Cela nous enseigne que le monde subsiste grâce à la "nessiat kapaïm" des cohanim."
[Séfer haBahir]

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-> Au tribunal d'En-Haut, certains anges défendaient Israël tandis que d'autres l'accusaient.
Ceux qui les incriminaient arguaient que les juifs ne méritaient pas d'être sauvés à cause de leurs fautes et de leur manque de foi ...
Par moments, la main de Moché s'alourdissait tant qu'il devait la baisser. C'était un signe que les forces dénonçant Israël en-Haut prévalaient et qu'Amalek allait l'emporter.
Cette dénonciation alourdissait la main de Moché et l'empêchait de la garder levée.
[...]
[Dans le Zohar (66b)], rabbi Chimon bar Yo'haï dit : "Ne pensez pas qu'il s'agissait là d'une bataille insignifiante. De la Création jusqu'à l'ère messianique, aucun bataille ne pourra lui être comparée. Même la grande guerre de Gog et Magog ne l'égalera pas."
La bataille n'était pas importante à cause des guerriers ou des armes utilisées, mais en raison des très fortes puissances spirituelles qui y participèrent.

[Selon Rabbénou Bé'hayé,] En Haut, le génie d'Amalek dénonçait Israël de toutes ses forces.
Seule la puissance remarquable des prières de Moché brisa le pouvoir de ce génie.
Par ses prières, Moché finit par forcer le génie d'Amalek à assister Israël contre Amalek.
[...]

"Yéhochoua affaiblit Amalek et son peuple par l'épée" (Béchala'h 17,13)
Yéhochoua avait remporté la victoire grâce à l'aide spirituelle de Moché, Aharon et 'Hour (le fils de Myriam).
Il y est fait allusion dans le verset : "Voici, comme il est bon et agréable lorsque des frères (a'him) résident ensemble en harmonie" (Téhilim 133,1).
Le mot "A'him" (אַחִים) est composé des initiales des noms : Aharon, 'Hour, Yéhochoua et Moché.
[Méam Loez - Béchala'h 17,12]

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-> On peut s'interroger. Apparemment, le verset aurait dû dire : "Quand Moché baissait ses mains ...". Pourquoi dit-il : "Quand Moché levait la main"?

En réalité, pour vaincre Amalek, symbole du mauvais penchant, il faut faire des efforts pour s'élever et progresser. Il faut lever les mains.
En revanche, si l'homme relâche ses efforts et cesse de s'élever et de progresser, alors il échouera et tombera. Et ce, même s'il ne baisse pas ses mains, même s'il ne cherche pas à descendre spirituellement.
En effet, pour vaincre le penchant, il n'y a pas d'autre choix que de s'accrocher et de grandir [garder nos mains vers le haut!]. Si on relâche ses efforts, même si on ne baisse pas les mains, même si on ne cherche pas à descendre, le simple fait d'arrêter de faire des efforts, cela conduit déjà à perdre la guerre contre le mauvais penchant.
[rabbi Zalman Sender Shapira]

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-> "Tout ce qu'un juif accomplit doit se faire dans l'intention d'effacer grâce à cela le souvenir d'Amalek, et lorsqu'il y veillera, je suis certain qu'il se débarrassera de toutes ses souffrances".
[Beit Aharon]

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-> Puisque aujourd'hui nous ne pouvons pas identifier qui est Amalek, l’essence de la mitsva est pour chacun de nous d’effacer Amalek de l’intérieur de nous, de rejeter et mépriser le mal qui est en nous.

[Rav Ye’hezkel Levinstein]

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-> "En chacun d'entre nous se dissimule une zone d'ombre de l'ordre d'Amalek, qui refuse de se plier même s'il connaît la vérité, qu'il nous pousse à refuser de regarder en face.

Or, lorsque l'homme se trouve face à la vérité, impossible à nier, comme lors de la sortie d'Egypte, le mauvais penchant risque de le pousser à lutter contre celle-ci et à la refroidir, par refus de se soumettre."

[Rav Yitzhak Brodiansky]

[il nous arrive tous d'avoir des moments de vérité (ex: un cours de Torah, un événement très fort de notre vie, ...), et plutôt que d'en profiter pour renforcer notre comportement, notre amour envers Hachem, le yétser ara va nous refroidir (ex: ce n'est qu'une coïncidence ; c'est certes un cours impressionnant, mais cela peut bien attendre un peu avant d'être mis en pratique (il y a le temps!)... ]

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-> Si Amalek n'avait pas attaqué Israël, aucune nation n'aurait jamais eu de pouvoir sur les juifs. Les comptes-rendus sur la défaite des égyptiens auraient produit une impression permanente sur le monde ...
Sans Amalek, toutes les nations du monde auraient éprouvé un immense respect pour Israël. Beaucoup se seraient converties au judaïsme et celles qui ne l'auraient pas fait auraient, au moins observé les 7 lois Noa'hiques.
En voyant la puissance de D., les nations auraient craint de fauter.

Mais dès lors qu'Amalek avait attaqué Israël, les nations se mirent à minimiser les miracles de la sortie d'Egypte et de la Mer Rouge.
Si le D. des juifs était si puissant, comment Amalek avait-il pu tuer tant de membres de Son peuple?
Par conséquent, l'attaque d'Amalek fit fauter le monde entier.
Amalek est responsable de tout le mal fait par toutes les nations de tous les temps.
[...]

Chaque fois qu'une personne faute, elle renforce Samaël (l'ange gardien d'Amalek, garant du libre arbitre dans ce monde), et ceci à son tour donne de la force à Amalek.
Ainsi, alors que Hachem Lui-même détruit le pouvoir des autres anges des nations (chacune ayant un ange tutélaire), il nous incombe à nous de briser le pouvoir de l'ange d'Amalek : nos fautes lui donnent de plus en plus de force.

Dans sa bénédiction à Essav, Its'hak dit : "La voix est la voix de Yaakov, mais les mains sont celles d'Essav" (Béréchit 27,22) = lorsque Yaakov (les juifs) faiblit dans l'étude de la Torah et dans la prière, alors la main d'Essav (dont Amalek est un digne descendant) devient plus forte.
La force de Samaël, l'ange d'Amalek (Essav) dépend directement de notre comportement! ...

Amalek ne peut être détruit tant que nos péchés renforcent son ange tutélaire (Samael).
Lorsque nous nous repentirons et que nous améliorons nos actes, Amalek sera automatiquement effacé du monde.

Le Alchikh haKadoch fait remarquer qu'il y a une contradiction importante :
- d'un côté Hachem Lui-même jura de détruire Amalek ("J'effacerai totalement le souvenir d'Amalek de sous les cieux" - Béchala'h 17,14) ;
- pourtant, plus tard, c'est à nous qu'Il donna le commandement de le faire ("Tu effaceras la mémoire d'Amalek de dessous le ciel" - Ki Tétsé 25,19)

Dans le cas des autres nations, Hachem commence par détruire l'ange tutélaire, puis s'occupe du peuple. [lorsque l'ange responsable d'une nation disparaît, alors sa nation n'a plus de force et tombe/disparaît automatiquement]
Ici, la situation est inverse. Nous (les juifs) devons d'abord détruire l'ange tutélaire d'Amalek en cessant de fauter et en nous repentant. C'est là notre responsabilité à nous.
Ensuite, comme Hachem l'a juré, Il détruira sa nation (Amalek).
[Méam Loez - Béchala'h 17,16]
[il se passe la même chose après que nous écoutons un cours de Torah, des paroles pleines de Vérité.
Le Amalek en nous vient tout minimiser, ridiculiser, ... réduisant à minima les implications concrètes de nos bonnes volontés théoriques qui viennent de se réveiller par les paroles de Vérité écoutées/lues.]

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-> "Ta colère le poursuivra, et Tu le feras disparaître de sous les cieux de D." (Eikha 3,66)

Le Imré Emet demande : "Que signifie l'expression 'sous les cieux de D.'? Lorsque l'on voit des événements se dérouler dans notre monde, nous devons retirer l'écran qui nous empêche d'y voir la main de D. C'est alors seulement que l'on voit que tout ce qui se passe ici, c'est au-dessus du Ciel, par la volonté de D. que cela se produit. Tu dois faire disparaître l'idée qu'il puisse y avoir quoi que ce soit dans le monde 'sous les cieux de D.', comme si cela pouvait être en dehors de Sa volonté et de Sa connaissance. 'Tu effaceras le souvenir d'Amalek de sous les cieux' : efface le Amalek qui sommeille en toi, et qui te convainc dans ton cour qu'il existe quelque chose qui existe 'sous les cieux'. Quant à toi, tu dois savoir que tout est 'au-dessus des cieux'."

-> Lorsqu'on est en tension avec un voisin parce qu'il a dit ceci, ou qu'il a fait cela, il est bon de savoir que D. nous regarde tous deux et nous dit : "Ne savez-vous donc pas que tout vient de Moi?"
La guemara (Shabbat 129a), dit : "Il est bon que l'on vende les poutres de sa maison, et que l'on se chausse de chaussures". Les Maîtres de la Tradition expliquent : "Les poutres de la maison, c'est le toit, qui recouvre la maison. Et quel est le lien entre le toit et les chaussures ? Le toit est ce qui nous sépare du ciel. Si l'on vend le toit, on peut comprendre que tout vient du Ciel, et alors on achètera des chaussures, mettant ainsi une séparation entre nos pieds et la terre. En effet, jusqu'à présent, avant de comprendre que tout venait de D., nous étions rattachés à la terre ; mais après avoir retiré le toit, nous pouvons nous détacher du sol, et comprendre que la main de D. est en toute chose, en toute action et en tout sujet."

-> Le Tiféret Chmouël écrit de même :
"Efface le souvenir d'Amalek de dessous les Cieux" (25,19) = "Efface son souvenir et celui de tous ceux qui poursuivent sa voie, en prétendant que tout ce qui advient dans le monde se produit dessous les Cieux, à savoir fortuitement sans l'intervention de la Providence d'Hachem.
En tant que juifs, il nous incombe au contraire, d'enraciner en nous que tout ce qui advient dans le monde, le meilleur comme le pire, est le fruit de la Parole d'Hachem qui, depuis les Cieux, conduit le monde ici-bas à chaque instant et dans ses moindres détails. Car personne ne peut toucher à ce qui revient à autrui sans que cela ne l'ait été décrété au préalable dans le Ciel.
De même, la subsistance de l'homme étant fixée depuis Roch Hachana pour toute l'année, aucun bénéfice ni aucune perte ne peuvent survenir si cela ne l'a pas été décidé d'En-Haut. Une brindille ou un morceau de paille ne peuvent bouger sans avoir reçu un ordre formel au préalable précisant leur destination."

-> Le rav Its'hak Mordé'haï Zilberstein (Rimzé Ma'hchava) écrit :
[A l'époque de Pourim] , à propos du verset : "On rapporta à Mordékhaï tout ce qui était advenu" et le midrach (Esther Rabba 8,5) de commenter : "(Mordékhaï) ordonna à Hatakh : va et dis-lui (à Esther) que le descendant de "il est advenu" s'en prend à vous (aux juifs), c'est ce qui est écrit "Souviens-toi de ce qui t'est advenu" (au sujet d'Amalek dont le descendant était Haman, le terme de "advenu" a une consonance d'évènement fortuit, livré au hasard, et constitue la devise de l'existence d'Amalek qui refuse l'existence de la Providence Divine).
C'est pourquoi Mordékhaï rassembla alors tous les juifs afin de renforcer leur émouna dans le Créateur, et afin qu'ils sachent que l'impureté d'Amalek basée sur un monde livré au hasard, est mensongère et sans fondement, et que tout ce qui arrive dans le monde est le fruit d'une raison Supérieure."

Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
Pour cette raison, la Torah nous ordonne au sujet d'Amalek "N'oublie pas", car à chaque instant et à chaque époque, nous avons le devoir de regarder vers le Ciel et d'avoir foi que tout ce qui nous arrive est le fait d'un calcul bien précis de notre Père Céleste. Et personne ne peut dire que Hachem l'a oublié, puisqu'à chaque instant, Son regard est posé sur chaque juif pour lui prodiguer du bien et le soutenir dans ses épreuves.

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-> "J'effacerai le souvenir de Amalek" (17,14)

=> Pourquoi la Torah est-elle aussi radicale concernant Amalek?
Le peuple Juif a plusieurs ennemis, mais c'est uniquement Amalek qui a eu ce traitement aussi catégorique de devoir complètement être effacé!

Amalek est décrit dans la Torah par les termes : "Il ne craint pas Hachem".
Bien que chaque ennemi d'Israël ne craint pas Hachem, si la Torah spécifie Amalek, c'est que lui n'a aucune trace de crainte d'Hachem.
De plus, l'essentiel de la vitalité de l'homme réside dans le fait qu'il a un quelconque lien avec la crainte d'Hachem. C'est ce lien qui le fait exister et qui lui permet de vivre.

=> Amalek, qui n'a aucun rapport avec la crainte d'Hachem, il lui manque donc l'essentiel de ce qui fait subsister un individu. Il n'a donc pas de pérennité, ni de possibilité d'un quelconque devenir. Il est donc condamné à disparaître et à être effacé.
[Maar'hé Lev]

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+ Amalek :

-> Amalek attaqua le peuple juif le 23 Iyar 2448, un mois et 8 jour après la sortie d'Egypte (le 15 Nissan), suite à un manque de émouna du peuple, qui a mis Hachem à l'épreuve.

-> Amalek est le petit-fils d'Essav, par son fils Elifaz.
Le midrach raconte que ce ne sont pas uniquement ses descendants qui vinrent attaquer les juifs dans le désert, mais Aamalek lui-même (âgé alors d'au moins 220 ans!).

-> Selon le midrach Tan'houma, Amalek résidait dans le Néguev ou dans les monts Séïr, et il dut faire un trajet de 1 460 km, afin d'arriver à Réfidim (lieu de campement des juifs).

-> Amalek était accompagné :
- selon le midrach Aba Gourion : de 400 000 hommes ;

- selon le Séfer haYachar : 10,18 millions de soldats, dont de nombreux magiciens et sorciers.
En effet, Amalek était persuadé que la force de Moché provenait de la sorcellerie, et qu'il a juste était plus fort que les magiciens égyptiens.
Il y avait aussi des sorcières, dont la propre femme d'Amalek, afin de multiplier les forces surnaturelles.

Moché par la puissance de la prière a réduit à néant ces forces de la sorcellerie, inversant par exemple les horaires du soleil, de la lune et des autres astres.

-> La guémara (Yérouchalmi Roch Hachana 3,8) rapporte que Amalek choisit des guerriers dont c'était l'anniversaire, sachant qu'en ce jour, la chance les accompagnerait et qu'ils seraient ainsi invincibles.
Il utilisait l'astrologie pour calculer les heures propices à l'attaque.

-> Le Yalkout Chimoni ('Houkat 764,21) écrit que Amalek reçut en testament un enseignement de son grand-père Essav qui lui disait : "Garde précieusement cette tradition et transmets-la à tes descendants : Tu pourras vaincre les juifs dès qu'ils se relâcheront dans leur service divin".

"Réfidim", signifie : "faible" ou "relâché", les juifs étaient devenus vulnérables à l’attaque d'Amalek, car ils s’étaient relâchés dans l’étude de la Torah.
[rafou yédé'hèm min haTorah - guémara Sanhédrin 106a]

-> On a l'obligation d'effacer le nom d'Amalek, car il s'attaqua à la émouna, effaçant par cela le nom de D., en expliquant que tous les phénomènes surnaturelles sont dus au hasard (cf. Rachi sur le mot : "kar'ha").

En lisant la paracha Zakhor, on se rappelle les pouvoirs de notre yétser ara : il nous refroidit aux mitsvot (ex: encore rien qu'une fois avant de changer!, c'est pas si grave!), il diminue notre émouna (ex: c'est le hasard ; tu peux agir sans l'aide de D., où est Hachem lorsque tu es dans la difficulté?, ...).

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-> "Amalek vint et combattit contre Israël à Réfidim" (17,8)

Les Amalécites utilisèrent les moules à briques qu'ils s'étaient procurés dans les archives égyptiennes.
Ainsi, possédant la liste des noms des juifs, ils les appelaient par leur nom, comme des amis.
Lorsque les juifs quittaient la protection des Nuées de Gloire pour aller à leur rencontre, les Amalécites les tuaient. [midrach Tan'houma - Ki Tétsé]
Ce fut ainsi qu'ils amorcèrent leur attaque.

Les Amalécites attaquèrent ainsi les hommes devenus rituellement impurs et qui devaient quitter le camp pour se tremper dans un cours d'eau.
Ils n'étaient pas admis dans le camp car Hachem avait ordonné : "Ton camp sera saint" (Dévarim 23,15).
Lorsque ces hommes quittèrent la protection des Nuées de Gloire, les Amalécites les soumirent à des violences homosexuelles et les tuèrent. [Pirké déRabbi Eliézer 44]
[Méam Loez - Béchala'h 17,8]

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-> La force d'Amalek provient du kiboud av exemplaire d'Essav, que nous pouvons effacer lorsque nous donnons notre cœur à Hachem - cf. : https://todahm.com/2019/03/02/10162-2

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+ La mitsva d'effacer le souvenir d'Amelek

-> Cette mitsva s'accomplit en tuant hommes, femmes, enfants, animaux, et en détruisant tout souvenir d'Amalek.
Il est à noter qu'aujourd'hui nous ne savons pas précisément qui est descendant d'Amalek.

Par le passé, elle a pu être accomplie :
- partiellement dans le désert par Yéhochoua bin Noun, à l'époque de Moché, suite à leur attaque surprise (cf.fin paracha Béchala'h) ;

- à l'époque du roi Chaül, sur ordre du prophète Chmouël, mais il cru bon de laisser vivre le gros bétail, et leur roi Agag ne fut tué que le lendemain par le prophète Chmouël.
Cependant, durant cette nuit, Agag eut des rapports avec une servante qui put ainsi donner une descendance à Amalek, d'où sortira par exemple : Haman.

- à l'époque du roi David, son général Yoav continua cette mitsva en allant les combattre (cf. guémara Baba Batra 21).

- Mordé'haï et Esther réussirent eux aussi à en anéantir nombre d'entre eux, mais plusieurs réussirent à s'échapper.

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-> Le Maharal Diskin (19e siècle) écrit qu'il possède une transmission (massorét), selon laquelle le Gaon de Vilna (18e siècle) a affirmé que la nation allemande faisait partie des descendants d'Amalek.
Le Gaon de Vilna ajoute que ces derniers ont des signes particuliers, facile à reconnaître : ils s'embellissent aux yeux du monde avec toutes sortes de civilités, mais leur cœur est empli de haine pour les juifs.

-> Le rav Yoël Shwartz dit que néanmoins, on ne peut aujourd'hui plus faire aucune conclusion à ce sujet, car tous les peuples ont été mélangés et déplacés de leur terre natale par le roi San'hériv, il y a près de 2600 ans.
On ne pourra accomplir cette mitsva de nouveau qu'à la venue du machia'h.

=> De nos jours, on doit combattre le Amalek qui est en nous, comme cela a été abordé (b"h) au tout début de ce dvar Torah.

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+ Peut-on accepter la conversion des descendants d'Amalek?

-> La guémara (Guittin 57b) écrit que les petits-fils de Haman étudièrent la Torah à Bné Brak.

-> Le 'Hazon Ich explique qu'il s'agit des petits-fils de la fille de Haman. Or, la règle chez les non-juifs est que la transmission se fasse d'après le père, qui dans notre cas n'était pas un descendant d'Amalek.
Par contre, s'ils ont combattu contre les juifs, il est impossible de les accepter.

-> Voici 2 mérites expliquant leur conversion future :

1°/ Selon le midrach (Esther rabba 10,4), bien qu'étant complètement méchant, il a une fois proclamé sa reconnaissance de la providence divine, lorsqu'il a été forcé à déplacer Mordé'haï sur un cheval.
Rabbi 'Haïm Pin'has Scheinberg dit que par ce mérite d'avoir été momentanément conscient, que ses succès et ses souffrances sont entièrement dans les mains de Hachem, il a mérité d'avoir une si belle descendance.

2°/ Selon rabbi Yaakov Kamenetsky, on apprend un principe très important : une personne est récompensée pour avoir générée du Kiddouch Hachem indépendamment de ses motivations personnelles.
Puisque la chute miraculeuse de Haman a généré un grand Kiddouch Hachem, rien que pour cela il mérite une énorme récompense.
[évidemment, qu'il devra rendre des comptes pour chacun de ses mauvais actes]

Selon l'Alter de Kelm, on peut tirer la leçon suivante : si Hachem récompense aussi grandement les personnes mauvaises (comme Haman), et ce pour une conséquence contraire à leur volonté ; combien à plus forte raison, Hachem récompensera infiniment toute personne qui volontairement s'efforcera de sanctifier Son nom.

"Le tout sur l'autel comme holocauste, combustion d'une odeur agréable pour Hachem" (Vayikra 1,9)

Que vient nous apprendre la Torah en liant un sacrifice avec : "une odeur agréable" ?

Une odeur est ressentie de loin. Ainsi, toute chose qui se ressent de loin est appelée "odeur".

Le sacrifice aussi doit être une bonne odeur car il doit annoncer à l’avance l’amélioration du comportement de celui qui l'apporte à partir de ce jour.
C’est cela l’essentiel de l’offrande : il doit présager du repentir et de la bonification des actions de son propriétaire.

Une personne qui ne fait qu’apporter une offrande superficiellement, sans l’accompagner d’une réelle décision de s’améliorer dans le futur, ce sacrifice n’aura aucune valeur, car cette bonne odeur fera défaut.

Source : le 'Hidouché Harim

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-> "Le Cohen fera fumer le tout sur l’autel comme holocauste, combustion d’une odeur agréable pour Hachem" (v.1,9)

=> Pourquoi l’holocauste devait-il être entièrement brûlé, contrairement au sacrifice expiatoire?

Le Imré Shéfer l’explique par le fait que l’holocauste expiait les mauvaises pensées, plus graves que le péché lui-même.
Celui qui faute sans avoir eu de mauvaises pensées, mais uniquement suite aux incitations de son mauvais penchant, ne récidivera pas forcément, ce qui n'est pas le cas de celui qui a eu des mauvaises pensées et qui renie leur caractère répréhensible (ça va j'ai rien fait de mal, ce n'est que des pensées!).

C’est pourquoi l’holocauste, expiant les mauvaises pensées, devait être entièrement brûlé, en allusion à l’extrême gravité du péché de cet homme qui, normalement, aurait lui-même mérité ce sort.
Par contre, le sacrifice expiatoire, venant absoudre des actes condamnables, d’une moindre gravité, n’était consumé que partiellement, en rappel aux souffrances mesurées qu’auraient méritées le fauteur et visant à éradiquer de lui tout péché.

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-> Après que le sacrifice soit égorgé et placé sur l'Autel (mizbéa'h), on observait le feu.
Si Hachem était satisfait par les intentions et les pensées du propriétaire du korban, ainsi que des Cohanim ayant participés à ce sacrifice, alors l'ange Ouriel qui est en charge du feu du mizbéa'h, lui donnait une apparence d'un lion mangeant sa proie.
Tout le monde présent se réjouissait alors.
Un feu plus spirituel descendait sur le mizbéa'h pour symboliser l'acceptation du sacrifice par Hachem. Le propriétaire tremblait et s'élevait plus proche vers D. par la téchouva (renforcé dans sa crainte et amour de D.).
[Zohar - Tsav 32b-33a]

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-> Selon la guémara (Yoma 21b), à l'époque du 1er Temple le feu avait la forme d'un lion accroupi, tandis qu'à l'époque du 2e Temple il avait la forme d'un chien accroupi.

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+ "Les descendants de Aharon haCohen mettront du feu sur l'autel et disposeront du bois sur le feu" (Vayikra 1,7)

-> Selon le Méam Loez :
Ce verset nous enseigne qu'outre le feu qui descendait du ciel pour brûler les sacrifices, le Cohen était enjoint d'allumer un feu sur l'autel pour combiner 2 feux : celui d'en-Haut et celui d'en bas.
Cela nous apprend que l'homme apportant le sacrifice aurait mérité d'être jugé par 2 tribunaux.
Le tribunal d'en Haut doit juger son intention de commettre une faute car aucun être humain ne peut connaître les pensées de son prochain.
Cet homme doit aussi être jugé au tribunal terrestre pour l'acte qu'il a commis.
[...]

Lorsque le feu descendait du ciel, 5 miracles intervenaient :
1°/ La flamme, en forme de lion, reposait sur l'autel ;
2°/ Elle brillait aussi intensément que le soleil ;
3°/ Le feu était matériel ;
4°/ Le feu consumait les objets secs comme mouillés ;
5°/ La flamme brûlait sans produire de fumée.

Hachem dit au peuple juif : "Je vous ai donné Ma Torah. Je ne peux pas M'en séparer, mais Je ne peux pas non plus vous dire de ne pas l’emporter avec vous. C’est pourquoi Je demande que partout où vous allez, vous désigniez un espace pour que Je vive avec vous."
[midrach rabba - sur "vayik'hou li térouma" - Térouma 25,2 ]

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=> On voit de là qu'Hachem ne peut pas se séparer de tout juif!

"Tous les sages qui accomplissaient tout le travail sacré vinrent, chacun du travail qu'ils exécutaient" (Vayakél 36,4)

-> La guémara (Béra'hot 6b) enseigne qu'il faut être particulièrement attentif à la prière de min'ha, car c'est à ce moment là que le prophète Eliyahou a été exaucé.

-> Rabbi Yaakov Abe’hessera (Pitou'hé 'Hotam) dit que c'est à min'ha que se révèle, chez l'homme, la crainte de D., car à cette heure de la journée, il est au plus fort de ses occupations matérielles, et le fait de s'obliger à consacrer un court instant à Hachem, est un signe d'amour et de crainte.

Dans le cas contraire, il sera évident que son amour pour D. est factice (qu'est-ce qui est plus important à tes yeux : Hachem ou ton travail?).

Notre verset fait allusion à cela : "tous les sages ... vinrent" à l'heure de min'ha, chacun venant de son "travail qu'ils exécutaient".
De plus, la guématria des initiales des mots de ce verset : וַיָּבֹאוּ, כָּל-הַחֲכָמִים, הָעֹשִׂים, אֵת כָּל-מְלֶאכֶת הַקֹּדֶשׁ--אִישׁ est égale à 103, comme celle du mot : min'ha (מִנְחָה).

"Ils feront un éphod en or, laine azur (té'hélét) et pourpre (argaman), écarlate et lin tordu, oeuvre d'artiste" (Tétsavé 28,6)

Nous allons voir, b'h, un commentaire de Rabbi Yaakov Abe’hessera (Pitou'hé 'Hotam).

La valeur numérique du mot éphod (אֵפֹד) est égale à celle de "pé" : bouche (פה).
L'expression : "ils feront l'éphod d'or" se comprend comme une incitation à garder sa langue en restant silencieux le plus possible, en allusion à l'adage : la parole est d'argent et le silence est d'or (il a plus de valeur!).

-> "Quel est l'homme qui souhaite la vie, qui aime de longs jours pour goûter au bonheur? Préserve ta langue du mal, tes lèvres de discours perfides" (Téhilim 34,13-14) ;

-> "Rabban Gamliel dit : Je n'ai rien trouvé de meilleur pour le corps que le silence" (Pirké Avot 1,17) ;

-> "Rabbi Akiva affirme que : le silence est une haie de protection pour la sagesse" (Pirké Avot 3,13) ;

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Le mot "Argaman" (אַרְגָּמָן) fait allusion aux différentes sortes de paroles, car ses lettres sont les initiales de :

-> assour (אסור) : cela renvoie aux paroles futiles, qui sont interdites ;

-> réchout (רשות) : inclut toutes les paroles autorisées, comme celles relatives aux relations commerciales indispensables pour la subsistance ;

-> gamour (גמור) : cela fait allusion à l'étude de la Torah (comme la guémara) ;

-> mitsva (מצוה) : se réfère aux paroles de remontrances, qui sont une mitsva ;

-> Ni'hrat (נכרת) : c'est les paroles médisantes ou grossières (entraînant la peine de karét).

Ainsi : "té'hélét (תכלת) véargaman" signifie : le but (ta'hlit - תכלית) pour lequel la bouche a été créé, c'est de veiller à respecter les prescriptions liées au langage, évoquées dans les lettres du mot Argaman.

Par ailleurs, l'écarlate provient de la cochenille, et cela enseigne qu'il faut se considérer avec humilité comme un misérable ver de terre même au moment où l'on dit des paroles autorisées.

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-> Le Abir Yaakov fait également remarquer que les 3 mots : éphod (אֵפֹד) ; pé (bouche - פה) ; mila (מילה - renvoyant au sexe masculin), ont la même guématria de 85.

Il existe 2 sortes de circoncision : celle de la bouche et celle du sexe, et l'intégrité de la 2e dépend de la 1ere.

Garder sa bouche de propos vains et des insanités, c'est garder la pureté de sa circoncision.

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"Le Pectoral ('Hochen) ne se séparera pas de sur le Ephod" (Tétsavé 28,28)

Le Pectoral était le "vêtement" qui était placé sur le cœur du Cohen Gadol (grand Prêtre).
Le Ephod était l'habit qu'Aharon devait porter par-dessus sa tunique et la robe. Ce mot : Ephod (אפד), a la valeur numérique du mot : "pé" (פה – la bouche), soit de 85.

=> Le verset fait donc allusion au fait que le cœur (allusion au Pectoral) et la bouche (allusion au Efod) devaient être bien attachés ensembles pour ne pas se séparer.
En effet, la bouche doit refléter ce que pense et ressent le cœur, il ne doit pas y avoir de désaccord entre eux. La bouche ne doit pas s’éloigner du cœur en disant ce que l’on ne ressent pas.
Ce verset fait donc allusion à l’importance de prononcer uniquement des paroles vraies.

[le Déguel Ma'hané Efraïm – Rabbi Moché 'Haïm de Sedlikov]

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-> "Les vêtements de Kéhouna venaient arranger les membres du corps, car il est certain que tous les membres d'Aharon, l'élu de D., ont changé quant il est devenu comme un ange de Hachem ... l'éclat des vêtements laissaient une trace dans le corps de ce tsadik ... pour qu'il maîtrise tous les désirs des son corps, afin que l'oubli ne puisse le dominer."
[Sfat Emet - Tétsavé 644]

["ils seront sur le cœur de Aharon" = ces vêtements de Kéhouna ont laissé une impression permanente sur le cœur du Cohen, afin que le cœur domine toujours les désirs.]

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"Tu placeras les 2 pierres sur les bretelles du Ephod, pierres de souvenir pour les enfants d'Israël" (Tétsavé 28,12)

-> L'éphod, avec ses 2 pierres (une sur chacune des 2 bretelles) sur lesquelles étaient inscrits les noms des tribus ("6 de leurs noms sur une pierres et les noms des 6 restants sur la seconde pierre, selon leur ordre de naissance" - v.28,10), servait de rappel permanent à Aharon (le Cohen Gadol) de prier pour les besoins du peuple d'Israël.
La pierre sur la bretelle de l'épaule droit symbolisait les besoins spirituels des juifs, et la pierre à gauche leurs besoins matériels.

Aharon était responsable à la fois de la spiritualité et de la matérialité de tout le peuple d'Israël, et lorsqu'il réalisait son Service (avoda), il devait prier à Hachem pour le bien-être total de chacun des juifs.
[Béer Yossef]

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"Ils feront le Ephod" (Tétsavé 28,6)

-> Pourquoi est-ce que ce verset utilise le pluriel : "ils feront"?
Le midrach (Aggadat Béréchit 80) demande : Pourquoi les noms des tribus étaient-ils inscrits sur les pierres de l'Ephod?
Tous les juifs ont été appelés au mont Sinaï : Cohanim ("vous serez pour Moi un royaume de Cohanim et un peuple saint" - Yitro 19,6).

Cependant, tous les juifs ne peuvent pas véritablement accomplir le Service (avoda) dans le Temple. C'est pourquoi, les noms de tout le peuple d'Israël (ceux de toutes les tribus) étaient inscrites sur les pierres, et c'est ainsi que lorsque le Cohen Gadol réalisait son Service, portant le Ephod, c'était comme si chaque individu du peuple juif était en train de l'accomplir avec lui.
C'est pour cela que le verset utilise le pluriel ("ils feront") en se référant à l'Ephod.
[Béer Moché]

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+ "On les ajusta sur les épaulières de l'éphod, comme pierres de souvenir (avné zikaron) pour les Israélites" (Pékoudé 39,7)

-> Pourquoi l'Ephod possédait des "pierres de souvenir"? Que devaient-elles rappeler aux juifs?

Le Messé'h 'Hokhma répond qu'elles rappelaient que leurs noms étaient inscrits sur les saintes pierres de Ephod, et que cela les dissuadaient de commettre des fautes.
Il rapporte ensuite l'exemple de Yossef avec Potiphar, qui au moment de la faute a vu le visage de son père l'avertissant : "Un jour dans le futur, ton nom sera inscrit parmi ceux de tes frères sur l'Ephod. Est-ce que tu souhaites renoncer à ce privilège en fautant avec cette femme?".
La réalisation de cette conséquence l'a poussé à y renoncer.

=> Un juif doit toujours se rappeler de son origine sainte, et ce que signifie être juif, sinon il est totalement aux mains du yétser ara.

[ => Chaque juif, chaque tribu d'Israël avait son nom sur une pierre précieuse de cet habit du Cohen Gadol, car même si tous les juifs ne peuvent pas faire le Service au Temple, chaque juif possède une sainteté interne énorme, et se doit de l'exprimer dans la réalité.
En effet, contrairement à ce que le yétser ara nous laisse croire, nous ne sommes pas quelconques, nous sommes les plus belles pierres précieuses, et devons agir avec toute la hauteur spirituelle que cela impose! ]