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"Les 1 775 [Shékels], il en fit des crochets pour les piliers, recouvrit leurs sommets et les enrubanna" (Pékoudé 38,28)

Il faut savoir que les lettres de la Torah revêtent une grande sainteté ; chacune d'elles recèle d'infinis mystères et sont à l'origine de nombreux mondes.

Comme le corps pour l'âme, elles sont les "habits" de ces mondes inaccessibles, et il faut donc veiller à leur sainteté lors de l'étude de la Torah et la prière.

Leurs formes figurant dans les rouleaux de la Torah se retrouvent spirituellement dans les sphères supérieures, ainsi que leurs "combinaisons" (tséroufim) et leurs valeurs numériques (guématria).

Il y a en tout 27 lettres dans l'alphabet (22+5 finales).
La valeur numérique de toutes ces lettres est égale à : 1 775.

=> Ainsi, le verset peut se comprendre : Les 1 775, c'est-à-dire les 27 lettres, le Créateur "en fit les crochets pour les piliers" des mondes supérieurs, en donnant une forme concrète à ces lettres pour les rendre accessibles, que nous puissions les comprendre, nous qui sommes des être de matière.

Source (b"h) : dvar Torah du Abir Yaakov - Rabbi Yaakov Abe’hessera - dans son Pitou'hé 'Hotam

"Lorsqu'un homme (adam - אָדָם) parmi vous apportera une offrande à Hachem" (Vayikra 1,2)

Pourquoi la Torah emploie-t-elle le mot "adam", plutôt que "ich" pour désigner un homme?

-> Selon Rachi, c'est pour nous enseigner que de même qu'Adam, auquel la terre entière appartenait, n'a jamais offert d'animaux volés en sacrifice, ainsi personne ne doit apporter d'offrandes provenant d'un vol.

-> Le midrach (Vayikra Raba 2,7) enseigne : pourquoi est-il dit "un homme" (Adam)? Parce que de même que le premier homme (Adam) n’a rien sacrifié qui provenait d’un vol, vous non plus n’offrez pas un sacrifice qui provient d’un vol, parce que Je suis Hachem, qui hait les sacrifices qui proviennent du vol.

-> Selon le Ktav Sofer, cela renvoie à l'attitude d'Adam, qui après sa faute, apporta aussi un sacrifice, s’est repenti et il a obtenu par cela d’apaiser son Créateur.

Mais pourquoi le prendre comme référence du fauteur qui calme la Colère Divine par son repentir?

En fait, Adam n’avait qu’une seule mitsva à respecter, et en la transgressant, il passa outre la totalité des lois qu’Hachem lui ordonna.

=> Notre verset vient nous apprendre qu’à l’instar d’Adam, même si un homme a énormément fauté et même s’il a contrevenu à toutes les mitsvot de la Torah, s’il se repent, Hachem lui pardonnera.

-> Le Abir Yaakov rapporte que le terme "adam" désigne uniquement un membre du peuple juif, tandis que "ich" inclut tous les êtres humains.
Or, le sacrifice expiatoire n'existe que pour les juifs, d'où l'utilisation du terme : adam.

En effet, selon le Rabam (Hilkhot Maasé haKorbanot 3,2) : "Les hommes, les femmes ou les esclaves (faisant partie du peuple juif) peuvent apporter tous les sacrifices. D'un non-juif, seuls les holocaustes sont accéptés ... mais pas les offrandes de paix, les sacrifices expiatoires et les offrandes de culpabilité."

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-> "Vous êtes appelés "adam", mais les non-juifs ne sont pas appelés "adam"." (guématria Baba Métsia 114b).
b'h, voir le passage sur ce sujet : https://todahm.com/2019/10/02/10766-2

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-> "Un homme d’entre vous qui offrira un sacrifice pour Hachem" (Vayikra 1,2)

Le Zohar dit : "Un homme - à l’exception du premier homme".

Rabbi Méïr Yérouchalmi (Divré ‘Hakhamim) enseigne :
Les Sages ont dit que celui qui fait vœu d’offrir un sacrifice doit dire "c’est un sacrifice pour Hachem" et non "pour Hachem c’est un sacrifice", à cause du risque qu’il ne meure et que le Nom de D. ait été prononcé en vain.
La guémara dit que le premier homme a donné 70 de ses années au roi David.

=> Apparemment, comment savait-il combien d’années il allait vivre?
Comme il lui avait été promis que "le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement", et qu’un jour de Hachem est de mille ans, il ne craignait pas de mourir avant cela, donc il a pu donner de ses années à David.
C’est pourquoi Adam pouvait dire "pour Hachem c’est un sacrifice", car il lui était promis de ne mourir que "le jour où tu en mangeras".

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+ La paracha Vayikra parle essentiellement des sacrifices. Le 2e verset, qui ouvre ce passage, commence par le terme : "Adam". Nos Sages expliquent que celui qui apporte un sacrifice doit le faire à l'image d'Adam, le premier homme. C'est à dire que de la même façon que tout appartenait à Adam, qui était le seul dans le Gan Eden, et donc que le sacrifice qu'il apporta après sa faute ne venait pas d'un vol. Ainsi, quand quelqu'un apporte un sacrifice, celui-ci doit lui appartenir et ne doit pas venir d'un vol.
=> Mais pourquoi avoir besoin de préciser cela particulièrement au sujet des sacrifices, alors qu'aucune mitsva ne peut être faite avec du vol?

-> Le Kli Yakar se base sur le Ramban qui dit que tout le sens du sacrifice est de considérer que ce que l'on applique à la bête, c'est ce qu'on aurait dû faire sur soi-même. En réfléchissant à cela, on pourra se repentir et mettre un terme total à la faute.
Tel était l'essentiel de ce que le sacrifice devait suggérer. Dans la suite de cette idée, il explique que les propriétés d'une personne sont quelque part le prolongement de son être. L'argent qu'un homme possède, il l'a gagné par ses efforts et fait quelque part partie de lui-même.
C'est ainsi que quand quelqu'un apportait un sacrifice, puisque l'animal lui appartenait, il faisait un peu partie de sa personne. Quand on l'abattait et on le sacrifiait, on pouvait ainsi considérer comme si on a un peu abattu et sacrifié son propriétaire, et cela contribuait à entériner la pensée que c'est comme si on l'avait sacrifié lui-même.
Mais si l'animal provient du vol et ne lui appartient pas, il ne pourra pas être considéré comme le prolongement de son être. Ainsi, quand on le sacrifiera, on ne pourra pas considérer que c'est comme si on avait sacrifié son propriétaire. Cette offrande n'aura donc pas sa valeur.
Un sacrifice volé n'a pas simplement le manque commun à toutes les mitsvot venant d'un vol. Mais, il contient aussi un manque inhérent au sacrifice en particulier.

-> Dans même, le Ktav Sofer explique que tout ce qui donne la valeur aux sacrifices, c'est la pensée de repentir et de regret qui l'accompagne. Quand l'animal qui est sacrifié a permis à son propriétaire de se repentir et de renforcer la pensée que c'est lui qui aurait plutôt dû être sacrifié, alors cela est une élévation pour la bête offerte qui a servi à rapprocher un juif de son Créateur.
Mais quand un homme sacrifie un animal sans y associer la pensée de repentir, alors cela est un peu considéré comme si la bête a été abattue pour rien.
A quoi cela a servi qu'elle soit abattue si son offrant ne s'est pas élevé par son intermédiaire?
Dès lors, on considère comme si l'offrant a "volé" et spolié la vie de cet animal, puisqu'il a entraîné qu'il meurt en vain, sans aider au repentir. Quand on dit que la bête sacrifié ne doit pas être volée, cela fait allusion au fait que son propriétaire doit l'offrir avec la pensée de repentir et d'appliquer à soi ce qu'on applique à l'animal. Ainsi, il n'est pas mort pour rien.
Mais s'il n'a pas ces pensées, on considère qu'il aura volé cet animal, car il lui a arraché sa vie et la lui a "volé", puisqu'il l'a tué sans objectif.

Ces paroles du Ktav Sofer peuvent également être formulées de la façon suivante :
Il ne faut pas comprendre ce "vol" au pied de la lettre. Il s’agit du fait que l’on vole la bête elle-même, puisque apparemment, il faut comprendre pourquoi il est permis au pécheur d’apporter un sacrifice d’une bête, alors que selon la stricte justice, l’âme du pécheur doit mourir. Or voilà qu’on apporte une bête à sa place.
Apparemment, quelle faute a commise la bête pour devenir un rachat? Est-ce que ce n’est pas du vol?
Mais l’essentiel, quand on apporte un sacrifice qui rachète, c’est l’humilité de l’homme qui se repent et s’abaisse, et cet abaissement ne sera pas parfait à moins qu’il ne voit de ses yeux ce que l’on fait à la bête, et qu’on aurait dû faire à lui-même.
C’est pourquoi il amène une bête pour s’élever, et par cela elle s’élève aussi, parce qu’elle est la cause d’une amélioration chez l’homme. Or de même qu’il nous est permis d’égorger une bête pour la manger afin de fortifier le corps, et que cela l’élève aussi, comme on le sait, et la mène à sa perfection, ainsi qu’il est écrit : "le but final de la bête est l’égorgement", ce qui veut dire qu’elle se trouve par l’égorgement amenée à son état de perfection, sans aucun vol, puisqu’elle a été créée pour cela et s’en réjouit ; de même et à plus forte raison est-il permis d’amener une bête pour racheter son âme, sans que cela constitue un vol.
On comprend maintenant que le vol dont il s’agit ici n’est pas un vol dans le sens habituel de prendre quelque chose à quelqu’un, mais c’est le vol de l’âme de la bête si on la sacrifie sans se repentir en même temps, car alors il n’y aura pas de rachat et la bête n’arrivera pas à sa perfection.
C’est pourquoi le verset dit : "un homme" (Adam), car on sait que le premier homme (Adam) a passé toute sa vie à jeûner et à se repentir, sans compter sur le sacrifice.

-> Le rav Moché Sternbuch (Taam véDaat) dit que nos Sages ne viennent pas ici enseigner (sur le terme ''Adam'') que la bête à sacrifier ne doit pas être volée, car cela est évident. Comme on l'a dit, aucune mitsva ne peut venir du vol, et il en est de même pour les sacrifices.
[par exemple, ce que l'on fera avec un loulav provenant du vol n'aura aucune valeur, en plus de la faute d'avoir volé autrui]
En fait, nos Sages viennent enseigner que l'animal à sacrifier, même s'il n'est bien-sûr pas volé, ne doit pas non plus contenir la moindre trace de vol. L'argent que l'on utilisera pour acheter cet animal devra être pur de tout vol. Aucune pièce ne devra été acquise de façon illicite.
En effet, quand quelqu'un commet une faute, il crée dans le Ciel des anges accusateurs, qui tenteront de le condamner auprès d'Hachem. En apportant le sacrifice, le fauteur obtiendra réparation de son péché. Ainsi, il pourra écarter l'accusateur. C'est pourquoi, le sacrifice devra être épuré de toute trace de vol, car nos Sages enseignent qu'un tas rempli de péchés, c'est la faute du vol qui accuse en premier. Le vol est la faute la première à accuser. Quand on apporte un sacrifice pour écarter l'accusateur, il faut donc bien veiller à ce que ce sacrifice n'ait aucune trace de vol, pour ne pas renforcer l'accusateur là où on voudrait surtout l'écarter.

-> Le rav Mikaël Mouyal explique que l'essentiel du sacrifice, qui monte vers les Cieux par le feu Céleste, symbolise le fait de tout rattacher et de tout rapprocher d'Hachem. Par l'offrande, on reconnaît que le monde entier appartient à Hachem. Dès lors, on pourrait penser que puisque l'on révèle que le Seul Propriétaire de tout est Hachem, ainsi plus personne n'a de propriété sur rien au monde.
Ainsi, celui qui doit offrir un sacrifice pourrait risquer de se dire que même s'il vole une bête pour l'offrir, ce n'est pas réellement du vol, car par le sacrifice, il s'avérera qu'en fait c'est Hachem le Véritable Propriétaire. C'est pourquoi, il était nécessaire de préciser, dans le cadre du sacrifice, que l'on devait apporter une bête nous appartenant, et non volée.

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-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°253) enseigne :
Comment l’homme en arrive-t-il à pécher? Qu’est-ce qui l’y entraîne?
Nos Sages ont dit (guémara Sota 3a) : "Personne ne faute à moins que ne soit entré en lui un esprit de stupidité".
Cela veut dire que tous les péchés ont pour source l’orgueil. Quand quelqu’un s’enorgueillit, qu’il se sent supérieur à ceux qui l’entourent, cet orgueil le conduit à toutes les fautes possibles, parce qu’il ne peut pas accepter de remontrances des autres, et il ne peut pas modifier ses mauvaises habitudes.
Par conséquent, quand quelqu’un veut se repentir totalement devant le Créateur, il doit commencer par se dépouiller de son orgueil. Il doit décider en lui-même qu’il ne veut pas être abject devant Hachem, qu’il veut habiter dans Sa
proximité, or Hachem ne peut pas habiter à proximité d’un orgueilleux. C’est seulement ainsi qu’il pourra se
rapprocher de D.
Nous apprenons ce principe capital dès le premier mot de la paracha Vayikra. La lettre aleph est écrite plus
petit délibérément, pour enseigner à chacun que si un juif souhaite offrir un sacrifice à Hachem, si un juif veut s’approcher de Hachem, il doit avant tout être humble et bas à ses propres yeux. Il doit être petit, comme le aleph est petit, et c’est seulement quand il se conduira ainsi, avec humilité, qu’il pourra véritablement se rapprocher de Hachem et Lui être agréable.
C’est pourquoi la Torah continue en nous disant dans le verset suivant : "Un homme d’entre vous qui offrira un sacrifice" = Quand quelqu’un veut se rapprocher de D., veut ressembler à un holocauste entièrement consumé devant Hachem, il doit arriver à "mikem", à ce que ce soit véritablement lui qui se sacrifie, tous ses 248 membres et 365 nerfs, en l’honneur du Créateur. Et s’il se conduit avec humilité, la Torah le lui compte comme s’il avait sacrifié toute son âme devant Hachem.

Cependant, en plus de tout cela, l’homme doit se préparer, pour l’amour du Ciel ...
L’homme qui arrive, malgré son humilité, comme si tout lui appartenait, cela ressemble à un vol ... c’est comme un sacrifice qui provient d’un vol, et cela, Hachem l’a en horreur.
C’est ce que nous apprenons du premier homme, qui n’a pas apporté de sacrifice provenant d’un vol.
[puisqu'il n'y avait personne d'autre que lui dans le monde, il ne pouvait pas se sentir supérieur à son entourage, et alors il n'a pas vraiment développé une notion d'orgueil (même inconsciemment).
Ainsi, la Torah nous demande de nous voir comme Adam, l'unique homme sur terre, sans comparaison possible.
On peut ajouter que Hachem souhaite que tous les juifs se voient comme provenant d'un seul et même corps : le Adam haRichon, et en ce sens nous ne sommes pas en compétition, mais plutôt si autrui va mieux alors je vais mieux. Je ne me sens pas supérieur à mon prochain, car spirituellement il est une partie de moi-même (à l'image de différents membres d'un corps. Tous les juifs proviennent d'une seule âme : celle d'Adam, mais chacun provient d'une partie différente [la tête, les pieds, ...]). Tous les juifs ne sont qu'un, que seule la matière divise.
Le Ram'hal dit même qu'en chaque juif il y a une petite partie de l'âme de tous les autres juifs.]

Plus encore que tout cela, la véritable humilité mène l’homme à sacrifier son égoïsme devant Hachem. Mais cette humilité n’a pas le droit d’être feinte, de contenir un petit peu d’orgueil : seul celui dont l’humilité est réelle peut se rapprocher de Hachem."

"[Yaakov] la reconnut et dit : La tunique de mon fils! Une bête sauvage l'a dévoré! Yossef a sûrement été déchiqueté (tarof toraf Yossef) " (Vayéchev 37,33)

En exprimant sa peur que Yossef ait été tué, Yaakov emploie : "tarof toraf", qui littéralement signifie : "déchiré déchiré".
Pourquoi emploie-t-il cette expression redondante?

-> Le Nétsiv répond que c'est comme si Yaakov disait : Cela aurait été déjà suffisamment tragique qu'il ait été tué par un homme ... mais comment se peut-il qu'il ait été tué par un animal, une créature qui n'a pas de libre arbitre?

Puisque cela serait un drame encore plus grand, Yaakov exprime son chagrin sur cette double circonstance (il est tué, et en plus par un animal), par l'emploi d'une expression redondante.

-> La guémara (Sanhédrin 38b) et le Zohar, enseignent qu'une bête sauvage ne peut pas prendre le dessus sur un homme, sauf si cette personne lui apparaît comme un animal.

Yaakov pensait que Yossef était un tsadik.
Comment se peut-il alors qu'il ait été comme un animal aux yeux de la bête sauvage?

Etant profondément troublé, il a employé le mot : "déchiré" par 2 fois.

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+ "Une bête sauvage féroce ('haya raa) l'a dévoré"

=> Y a-t-il une bête sauvage qui est féroce et une bête sauvage qui n'est pas sauvage?

-> Le Séfer Birkat Eliyahou explique que Its'hak avait été ligoté sur l'autel (lors de la Akédat) et avait donné sa vie pour la sanctification du Nom de D., mais un bélier avait été offert à sa place et cela avait été considéré comme si lui-même avait été brûlé.
Or le feu du Ciel qui était descendu sur l'autel avait la forme d'un lion, c'était donc une "bête sauvage non féroce".

=> C'est de cela que Yaakov se désolait en disant : "Une bête sauvage féroce l'a dévoré", comme quelqu'un qui se plaint : Si seulement c'était une bête bénéfique qui l'avait dévoré, c'est-à-dire un feu dévorant venu du Ciel sous la forme d'un lion, et non une bête féroce corporelle, qui est comparée à une "bête sauvage féroce".

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+ "Yaakov déchira ses vêtements [de douleur], et il mit un cilice sur ses reins, et il porta longtemps le deuil de son fils" (Vayéchev 37,34)

-> Yaakov porta le deuil de Yossef durant 22 ans.
Yossef avait 17 ans quand il fut vendu (v.37,12), et 30 lorsqu'il parut devant Pharaon (v.41,46) => soit 13 ans.
Puis vinrent les 7 années d'abondance, ce qui donne 20 ans.
Enfin, Yaakov émigra en Egypte après 2 ans de famine (v.45,6), et on obtient donc un total de 22 années écoulées.

Yaakov a subi ces 22 années de chagrin pour avoir négligé d'honorer ses propres parents pendant 22 ans.
Il avait séjourné 20 ans chez Lavan, 18 mois à Souccot, et 6 mois à Béthel, soit 22 ans en tout.
[les 14 années durant lesquelles il demeura à la yéchiva ne sont pas prises en compte car l'étude de la Torah prime sur les obligations filiales].

=> C'est pourquoi Yaakov dit à Lavan : "J'ai passé, moi, 22 années dans ta maison" (Vayétsé 31,41). Ces 22 ans furent pour moi comptées contre moi [à l'inverse de celles à la yéchiva]. Ces années vont me coûter très chères, elles m'ont empêché d'accomplir le commandement d'honorer mes parents."

De plus, Yaakov subit également ce châtiment pour la peine causée à Its'hak lorsqu'il s'attribua la bénédiction d'Essav, puisque la Torah souligne que "Its'hak fut saisi d'un frayeur extrême" (Toldot 27,33).
Or, Hachem exige des tsadikim la perfection.
Its'hak fut victime de la ruse de Yaakov grâce aux peaux de chèvres dont celui-ci s'était recouvert les bras. De la même façon, Yaakov devait lui aussi être abusé au moyen d'un chevreau ; ses fils tuèrent un chevreau, tempèrent le vêtement de Yossef dans le sang de celui-ci, et dirent qu'une bête sauvage avait dévoré leur frère (v.37,31).
Le châtiment est toujours en rapport avec le crime commis.
[Méam Loez - Vayéchev 37,34]

[selon le Maharam Shif (sur guémara Guittin 57b), c'est uniquement lorsque le sang d'un chevreau et du sang humain sont regardés ensemble qu'on peut voir la différence entre eux. Lorsqu'ils sont vus séparément, ils se ressemblent beaucoup.]

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+ "Tous ses fils et toutes ses filles se mirent en devoir de le consoler ; mais il refusa toute consolation et dit : "Non! Je rejoindrai, en pleurant, mon fils dans la tombe!" Et son père continua de le pleurer." (Vayéchev 37,35)

-> L'expression "son père" se réfère au père de Yaakov : Its'hak.
Lorsque Its'hak était en présence de son fils, il prenait le deuil avec lui, par respect pour ses sentiments.
Mais une fois seul, il abandonnait ce faux-semblant. En effet, Its'hak savait que Yossef était bel et bien vivant, mais il refusait de le révéler à Yaakov.
Il se disait : "Si D. lui-même ne souhaite pas le lui dévoiler par la voie prophétique, pourquoi le devrai-je?"

En principe, on ne doit pas prendre de position extrême. Quelle que soit la tragédie qui advienne, il faut faire preuve de patience. Dans cette optique, le comportement de Yaakov échappe à notre compréhension.
[...]

Yaakov demeura plongé dans un profond deuil jusqu'à ce que Yossef fut sorti de prison et occupa un rang très important en Egypte. Dès ce moment, son deuil s'allégea, car une intuition prophétique lui apporta une lueur d'espoir au sujet de son fils disparu. Il ignorait de quelle manière cela se concrétiserait, mais il savait seulement que tout se terminerait bien.
[Méam Loez - Vayéchev 37,35]

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-> Le Sifté Cohen explique que certes Its'hak savait par inspiration Divine que Yossef était vivant, mais Hachem a décidé de tenir Yaakov dans l'ignorance pour permettre à la trame des événements qui aboutiront à sa descente en Egypte de se mettre en place.

[d'une certaine façon, c'est une miséricorde Divine à l'égard de Yaakov, car normalement pour que le décret d'exil et de servitude se réalise, c'est chargé de chaînes et avec un collier d'esclave que Yaakov aurait dû être conduit en Egypte. Finalement, seul Yossef subira ce sort, tandis que Yaakov descendra en exil couvert d'honneurs, pour retrouver son fils devenu vice-roi d'Egypte.]

-> Its'hak, sachant qu'il était vivant, faisait mine de pleurer Yossef en présence de Yaakov, mais les larmes qu'il verse sont sincères car il sait qu'il ne reverra plus jamais son petit-fils.
Le midrach (Téhilim 15) rapporte que Binyamin savait également par prophétie que son frère est en vie, mais il respect le serment ('hérem) des frères de ne rien révéler ce qui a été fait à Yossef.

-> Pour Yaakov, la perte de Yossef, c'était une tragédie d'autant plus grande que la disparition d'une des tribus empêcherait la création du peuple d'Israël.

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-> "Tous ses fils et toutes ses filles se mirent en devoir de le consoler"

=> Que vient nous apprendre l'utilisation de : "tous ... toutes"? On on aurait pu avoir simplement : "ses fils et ses filles se mirent en devoir de le consoler".

Rabbi Shalom Its'hak Lévitan explique qu'il est dit dans la guémara (Moéd Katan 27b) : "Celui qui souffre trop pour son mort, risque de pleurer pour un autre mort".
C'est pourquoi les tribus, quand ils ont vu que leur père Yaakov pleurait trop son fils et n'acceptait aucune consolation, se sont toutes rassemblées : les fils, les filles et les petits-enfants, y compris les bébés, sans aucune exception, et ils lui ont dit :
"Notre père, selon ce qu'on dit les Sages, que "celui qui souffre trop pour son mort risque de pleurer pour un autre mort", il semblerait qu'un membre de la famille risque de manquer. Tu as donc de là un preuve absolue que Yossef est encore vivant, sinon comme tu l'as trop pleuré, ainsi qu'il est écrit : "il pleura sur son fils de nombreux jours", quelqu'un d'autre de nos frères aurait dû mourir, or nous avons vu que personne d'entre nous en maque, et ce doit être pour toi la consolation de savoir qu'il est vivant."

=> C'est pourquoi le verset dit 2 fois : "tous ... toutes" = pour nous enseigner que tous les fils et toutes les filles sont venus, il ne manquait pas une seule personne, pour le consoler par le fait que s'ils se trouvaient devant lui, cela prouvait que Yossef était vivant.

"Yéhouda s'approcha (vayigach) de lui [Yossef]" (Vayigach 44,18)

-> Selon le midrach (Béréchit rabba 93,7), lorsque Yéhouda s'est approché de Yossef afin d'essayer de libérer Binyamin, il est devenu en colère et a crié si fort, que son cri pouvait s'entendre à une distance de 400 parsot (environ 1800 km!), jusqu'à ce que 'Houchim ben Dan, qui était sourd, ait pu l'entendre.

A quel point son cri était fort?

Il était si puissant qu'il a été entendu à travers toute l'Egypte, et a entraîné la chute des dents de chaque personne qui l'a entendu.
C'est alors que 'Houchim est venu de Canaan, et il s'est joint aux cris de Yéhouda.

-> Le Avnei Azel explique que Binyamin, dans son état de captivité et de séparation de son père (Yaakov), symbolise les jeunes juifs arrachés à leur papa Hachem, à leur judaïsme.

La majorité des gens ne font rien en réponse à cela, mais il y a quelques rares "Yéhouda", qui ressentent une responsabilité personnelle envers cette situation, et ils crient.
Leurs cris réveillent alors les " 'Houchim", ces gens qui étaient au préalable "sourds" à cette situation difficile de l'assimilation des juifs, et ils se joignent alors aux "Yéhouda" pour crier.

=> b"h, que nous puissions faire partie de cette élite du peuple juif, qui ne reste pas insensible au fait que d'autres frères vivent une vie selon les standards non-juifs.

En criant par amour de voir nos frères perdre leur surdité au judaïsme, nous leur permettons de revenir parmi nous.

[ Au-delà des actions concrètes qui peuvent être menées, lorsque Hachem voit que nous crions en prières de tout notre cœur, afin que nos frères qui se sont éloignés puissent nous rejoindre autour de la Torah, Il va tout faire pour que la famille des juifs se retrouve au complet, très très bientôt b"h

Il est inenvisageable que nous ne soyons pas tous présents et le plus méritants, lors de la venue très très prochaine du machia'h!! ]

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-> "Les fils de Dan furent 'Houchim (חשים)" (Vayigach 46,23)
Bien que Dan n'eut qu'un seul enfant, le verset parle au pluriel "les fils de Dan", du fait de son importance particulière. En effet, le Machia'h Ben David sera, de par sa mère, descendant de 'Houchim fils de Dan.
C'est aussi pour cela que le nom חשים ('Houchim) est écrit sans la lettre Vav, de sorte qu'il compose les lettres du mot משיח (Machia'h).
Car la mère du Machia'h sera une de ses descendantes. C'est aussi pour cela que deux tribus sont comparées au lion, la tribu de Yéhouda et celle de Dan. Car ces 2 tribus sont en lien, le père du Machia'h descendra de Yéhouda et sa mère de Dan.
[Kanfé Yona]

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-> Selon le Yalkout Réouvéni, la voix des 2 frères était tellement élevée que l'intégralité des villes de Pitom et de Ramsès a été détruite.
C'est la raison pour laquelle, par la suite, les égyptiens ont insisté pour que les juifs soient responsables de leur reconstruction.

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-> "Que ton serviteur parle aux oreilles de mon maître" (Vayigach 44,18)
Yehouda demanda à Yossef le droit de pouvoir parler directement à ses oreilles, sans passer par l'interprète. Mais cela est étonnant, car Yéhouda parlait l'hébreu et ne connaissant pas la véritable identité du vice-roi, il ne savait pas qu'il comprenait l'hébreu. Comment veut-il parler à un homme une langue qu'il est censé ne pas connaître ?
La langue du coeur est comprise par tout le monde, en toute langue, et n'a pas besoin d'interprètes ni de traducteurs. De même, Yehouda voulait s'adresser directement à Yossef, sans interprète, il voulait lui parler avec
son coeur et ainsi le sensibiliser encore bien plus, même si l'homme face à lui ne comprendrait aucun mot de son discours.

"D. (Elohim) parla à Moché et lui dit : "Je suis Hachem". " (Vaéra 6,2)

Puisque Moché avait déjà parlé avec Hachem et connaissait son Créateur, pourquoi lui répéter maintenant : "Je suis Hachem"?

Le nom "Elohim" (אֱלֹהִים) est associé à l'attribut de Justice, et le Tétragramme (יְהוָה) à celui de la Miséricorde.

D. avait exercé contre les juifs l'attribut de Justice en les faisant descendre en Egypte et en les asservissant pendant 210 ans.
A présent, Il dit à Moché : dans le passé, J'ai agi en tant que D. de Justice, mais désormais "Je suis Hachem", plein de miséricorde envers Son peuple.

Lorsque l'on écrit en orthographe pleine : "Je suis Hachem" (אֲנִי יְהוָה : aléph lamed pé, noun vav noun, youd vav dalét, youd vav dalét, hé youd, vav alef vav, hé youd), on obtient une valeur numérique de : 300, qui est la même que : "avec miséricorde" (béra'hamim - ברחמים).

Cela renforce le passage d'un attribut à l'autre.

[dvar Torah du Abir Yaakov - rabbi Yaakov Abe’hssera - dans son Pitou’hé ‘Hotam]

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-> Le Nom : "Elokim" évoque l'Attribut de Rigueur, alors que le Tétragramme évoque l'Attribut de Miséricorde.
Certes, en Egypte, le peuple juif souffrait terriblement et était atteint par l'Attribut de Rigueur, au point que Moché se soit plaint à Hachem : "Pourquoi as-tu fait souffrir ce peuple?"

Pour l'apaiser, Hachem lui dit qu'en réalité cette rigueur n'est qu'apparente, puisque : "Je suis Hachem (et non Elokim)" = empli de miséricorde. Car même quand des souffrances surviennent, il faut savoir qu'en réalité, la bonté Divine et Sa Miséricorde y sont cachées, et un grand bien finira par sortir de toutes les épreuves.
[ Likouté Hala'hot]

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-> "Elokim parla à Moché et lui dit : "Je suis Hachem"." (Vaéra 6,2)

=> Quelle est la signification de la phrase "Je suis Hachem", et qu’est-ce que le Créateur voulait-Il dire à Moché en l’utilisant?
De plus, il convient d’expliquer pourquoi le verset débute par Elokim qui représente la midat haDin (l'attribut Divin de rigueur) et se termine par Hachem qui suggère la midat haRa'hamim (l'attribut Divin de miséricorde).

-> Afin de répondre, le Yisma'h Israël (n°6) rapporte en introduction les paroles du midrach (Rabba 5,22) : "A ce même moment (où Moché dit à Hachem : "Pourquoi as-tu rendu ce peuple aussi misérable?"), la midat haDin voulut s'en prendre à Moché ; lorsque Hachem vit que son intention était entièrement motivée par le bien du peuple d'Israël, la midate haDin ne le toucha pas."

Le Yisma'h Israël explique : le véritable tsadik bien qu'il voit l'obscurité et la rigueur du décret Divin s'abattre sur lui, a cependant une confiance intègre dans le fait que "toutes les voies d'Hachem sont justice, c'est un D. fidèle et aucune faute ne lui est imputable".
L'inverse est aussi vrai : celui qui possède une foi intègre est qualifié de tsadik, comme il est écrit : "Le tsadik vivra par sa foi" ('Habakouk 2,4), verset que l'on peut comprendre ainsi : 'Qui est digne d'être appelé tsadik? Celui qui vit par sa foi.''

Dès lors, lorsque Moché dit à Hachem : "Pourquoi as-tu rendu ce peuple aussi misérable?", la midat haDin s'en prit à Moché en arguant qu'il n'acceptait pas le décret Divin avec amour. C'est pour cela qu'au début du verset, c'est le Nom Elokim qui est mentionné, puisque la midat haDin voulut le punir.
Néanmoins, Hachem, qui "sonde les reins et le cœur", vit que les paroles de Moché n'émanaient pas de sa souffrance personnelle, car de ce point de vue, Moché avait déjà accepté tout ce qui pourrait lui arriver. Mais, elles venaient de la souffrance des Bné Israël, qui n’ayant pas une foi ni un attachement au Créateur aussi forts que lui, auraient pu en être amenés à prononcer des paroles inconvenantes à l'encontre de la conduite d'Hachem.

D. fut alors rempli de miséricorde et dit à Moché : "Je suis Hachem", et c'est en utilisant le Nom désignant cet attribut, qu'il s'adressa à lui, en lui faisant l’injonction suivante : "Va faire savoir aux Bné Israël que toute Ma conduite, qui leur paraît comme rigoureuse et pleine de ténèbres, n'est en réalité que l'expression de la plus grande miséricorde. Car la délivrance ne peut se dérouler que de cette manière (comme on peut l'apprendre de la création du monde où les ténèbres précédèrent la lumière, ou du néant qui précède toujours l'existence, ou encore de l'écorce qui doit tomber pour laisser le fruit apparaître).
Renforce leur cœur afin qu'ils acceptent de supporter les ténèbres pour pouvoir recevoir ensuite la grande lumière, comme il est écrit (verset 6) : "C'est pourquoi dis aux Bné Israël : ‘Je suis Hachem’", à savoir : ‘(Dis-leur) que tout l'exil et la servitude tellement difficiles qu'ils endurent ne sont que miséricorde !’''"

"Mon fils est encore vivant, je vais aller le voir avant de mourir" (Vayigach 45,28)

Toutes les actions d’une personne laissent une trace sur leur visage.

Le Alchikh Hakadoch rapporte que Yaakov détenait la sagesse de lire dans les visages.

C'est pourquoi il voulait voir Yossef pour examiner son visage, et vérifier s’il était toujours vivant spirituellement parlant (si c'était un tsadik), malgré avoir passé 22 ans dans la grande impureté de l'Egypte.

"Que l'ange qui m'a délivré de tout mal" (amala'h agoél oti mikol ra - Vayé'hi 48,16)

-> Rachi : "L’ange qui m’est envoyé habituellement dans ma détresse"

-> Le 'Hidouché Harim de commenter : "Toute détresse ne peut venir que s’il est possible de s’en sortir.
C’est ce que dit ce verset, le mal ne peut exister que s’il est possible d’en être libéré."

Avant même de nous envoyer une difficulté, Hachem en a déjà préparer la solution.
=> Un juif ne peut jamais se dire : c'est fichu, je suis perdu!

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-> "Qu’il perpétue mon nom et le nom de mes pères Avraham et Its'hak" (48,16)

Le Béér Moché s’étonne: Pourquoi Yaakov a-t-il fait passer son nom avant celui de ses pères Avraham et Its'hak?

Le Arizal fait remarquer que le nom Israël (ישראל) contient en lui (en acronyme) les noms de tous les Patriarches et Matriarches :
– la lettre youd = ‘ = Its’hak (צחק’) et Yaakov (יעקב) ;
– la lettre shin = ש = Sarah (שרה) ;
– la lettre réch = ר = Ra’hel (רחל) et Rivka (רבקה) ;
– la lettre aléph = א = Avraham (אברהם) ;
– la lettre laméd = ל = Léa (לאה).

En effet, il représente l’essentiel de tous, ainsi qu’il est dit dans le Zohar: "Yaakov" comporte en lui les Patriarches".
C’est pourquoi il a cité son nom en premier, car dans son nom (Israël) sont inclus tous les Patriarches. C’est cela "mon nom et le nom de mes pères".
C’est pourquoi les juifs sont aussi appelés "beit Israël", et non "beit Avraham" ou "Beit Its'hak", car dans ce nom sont inclus tous les Patriarches.

"D. est Ma force et mon chant." (Béchala'h 15,2 - ozi vézimrat'ya )

+ Côté des juifs :

-> Le Arizal enseigne :
Lorsque les Bné Israël descendirent dans la mer, leur âme s'envolèrent.
Hachem envoya en bas des anges qui chantèrent des louanges aux Bné Israël puis les âmes revinrent dans leur corps et ils ressuscitèrent.
Ils prononcèrent le terme "ozi" (Il est ma force - עזי). Il s'agit de l'âme qui leur fut attribuée pour ressusciter et c'est grâce à "zémirat ya" (וְזִמְרָת יָהּ), la louange d'Hachem entonnée par les anges.
["ma force" (ozi) est revenue grâce au "chant de D." (zimrat'ya)]

Ainsi "vé'aya li lichoua" = "il a été pour moi la délivrance" par le retour de leurs âmes.

-> Nos commentateurs affirment que tout celui qui aspire à pouvoir chanter le Cantique de la fin des temps en l'honneur d'Hachem doit posséder 3 qualités qui figurent en allusion dans le verset précédemment cité "ozi" (il est ma force - עזי) :
1°/ l'humilité (anava) ;
2°/ le zèle (zérizout) ;
3°/ la crainte (yir'a).

=> Tout celui doté de ces qualité à la fin des temps pourra alors faire : "zimrat ya" (la louange d'Hachem).
[Darach Yéhouda]

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+ Côté des égyptiens :

-> Il est rapporté dans la guémara (Méguila 10b) :
"Rabbi Yo'hanan a enseigné à propos du verset : "Et celui-ci n'approcha pas vers celui-là toute la nuit" (Béchala'h 14,20), que les anges de service voulurent entonner un cantique.
Hachem déclara alors : l'œuvre de Mes mains se noie dans la mer, et vous voudriez chanter?"

En effet, les anges ont l'habitude de se rassembler pour chanter un cantique et louer Hachem comme il est dit : "vékara zé él zé véamar". Ainsi Hachem interdit aux anges de "se rapprocher les uns des autres" afin de chanter un cantique.

=> Pour quelle raison les anges n'auraient-ils pas pu entonner un cantique? N'est-il pas écrit : "Et quand les réchaïm périssent, c'est l'allégresse" (Michlé 11,10)?

-> Nos Sages (guémara Sanhédrin 92b) enseignent que lorsque le roi San'hériv assiégea la ville de Jérusalem, il arriva face à la ville sainte avec 185 000 chefs d'armée et une multitude de soldats.
La guémara rapporte que les anges de service descendirent pour entonner un chant. Ce cantique fut si délicieux que les âmes des soldats de l'armée du roi San'hériv furent aspirées et s'envolèrent, irrésistiblement attirées par ce chant angélique provenant des mondes supérieurs, ne laissant plus que des amoncèlements de cadavres.
[on peut préciser que ces événements se déroulèrent à l'époque du roi 'Hizkiyahou. Le siège eut lieu la veille de Pessa'h. Le roi réunit le prophète, le Sanhédrin ainsi que le chef des armées pour décider comment agir.
Bien que le conseil de sécurité ait opté pour sortir en guerre contre l'ennemi, le roi 'Hizkiyahou qui était un très grand tsadik refusa d'envoyer un seul juif au front le soir de Pessa'h. Il affirma qu'en l'honneur de la fête, Hachem réaliserait un miracle.]

Le 'Hanoukat haTorah ajoute :
D'après ceci nous saisissons le sens de la guémara (Méguila 10b) ci-dessus :
les anges dirent à Hachem : Maître du monde, pourquoi dois-Tu noyer les égyptiens dans la mer? Nous pouvons entonner un cantique qui détachera les âmes de leur corps.
Hachem leur répondit : "l'œuvre de Mes mains se noie dans la mer" = Mes enfants, le peuple d'Israël furent noyés lorsqu'ils étaient en Egypte, dans les eaux du fleuve comme il est dit : "tout nouveau-né mâle, vous le jetterez vers le fleuve" (Chémot 1,22), "Et vous voudriez chanter?"
Les égyptiens méritent-ils une mort aussi douce, par un chant angélique des mondes supérieurs? Ils doivent recevoir un châtiment mesure pour mesure : par la noyade dans les eaux de la mer Rouge.

"N’approche pas d’ici! Enlève ta chaussure" (Chémot 3,5)

-> Quand on porte des chaussures, il est possible de marcher sur le sol avec facilité, sans se faire mal par des embûches.
Mais, quand on marche sans chaussures, on ressent alors tous les piques et les pierres qui font mal.

Hachem fait ici une allusion à Moché : un dirigeant d’Israël doit être sensible et ressentir toutes les difficulté, les peines et les douleurs de son peuple, à l'image d'un pieds nu qui ressent fortement tout ce qu'il y a par terre.

Il doit toujours faire attention de ne rien avoir qui puisse l'empêcher de ressentir les souffrances d'autrui, comme si elles étaient les siennes.

[le Olélot Efraïm]

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Bien qu'évoluant dans le très confortable palais royal, il est écrit au sujet de Moché :
-> dans le midrach (Chémot rabba 1,27):
"Il fut témoin de leurs souffrances (Chémot 2,11)"
Que signifient ces mots?
Moché les voyait et en pleurait.
Il disait : "Combien de chagrin me suscitez-vous! Qui me laisserait mourir à votre place?" ...
Il n'hésita pas à prêter son épaule et à aider chacun d'eux. [...]
Hachem dit : "Tu as délaissé tes propres occupations pour aller voir la souffrance des juifs, te comportant ainsi comme un frère, Je jure de délaisser les Mondes supérieurs et les mondes inférieurs pour venir te parler"."

-> dans le midrach (Chémot rabba 2,6) :
"Que signifie : "il s'approchait pour regarder [le buisson]" (Chémot 3,4)?
Hachem dit : "Cet homme s'implique et s'attriste en voyant les souffrances des enfants d'Israël en Egypte, il mérite de devenir leur berger!"
C'est pourquoi il est dit aussitôt : "D. l'appela de l'intérieur du buisson"."
[son attitude a permis d'initier le processus de libération du peuple juif!]

-> Rachi commente : "il fut témoin de leurs souffrances" = Il s’appliqua de tous ses yeux et de tout son cœur à souffrir avec eux.
Le Saba de Kelm ('Hokhma ouMoussar) commente : il ne se contenta pas d'avoir une pensée pour ceux qui souffrent, reprenant ensuite le fil de ses occupations, mais il travailla sans cesse sa sensibilité et son imagination pour éprouver la souffrance d'autrui, comme s'il s'agissait de la sienne propre.

Le Saba de Kelm affirme même que : c'est en faisant preuve de pitié envers ses frères que Moché suscita la clémence divine!

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-> Rabbi Yonathan Eibeschetz (Yaarot Dvach) explique que si Pharaon n'a pas soumis la tribu de Lévi à l'esclavage c'est parce que ses astrologues lui avaient prédit que le sauveteur des juifs viendrait de cette tribu.
En laissant les Lévi'im libres, il leur empêchait de ressentir la douleur des autres juifs, et donc de ressentir l'urgence de les libérer de leur esclavage.

En effet, d'un point de vue psychologique, plus nous avons faisons des efforts pour obtenir un chose, plus cela aura de la valeur à nos yeux, plus nous en serons liés, concernés.
Pharaon espérait ainsi effectuer une déconnexion entre le sauveteur (tribu de Lévi) et le restant du peuple, puisque les Lévi'im pouvaient au mieux intellectualiser leur douleur, mais non pas la vivre émotionnellement.

=> Si Moché a pu devenir le défenseur de ses frères, c'est parce que sans cesse il quittait son confort royal pour ressentir pleinement leur douleur physique et psychologique.

-> Dans le même ordre d’idées, Rav Moché Sternbuch rapporte que Pharaon connaissait la force de la prière des Béné Israël. Par ailleurs, il savait que le sauveur d’Israël serait issu de la Tribu de Lévi. Aussi, décida-t-il de ne pas asservir cette frange du Peuple Juif afin que le futur sauveur d’Israël ne voit les souffrances de ses frères et ne prie avec ferveur pour accélérer leur délivrance.

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-> "Il advint, en ces jours que Moché grandit et sortit vers ses frères et observa leurs fardeaux. Il aperçut un égyptien frappant un Hébreu d'entre ses frères ... il frappa l'égyptien et l'ensevelit dans le sable" (Chémot 2,11-12)

Le 'Hatam Sofer commente : "Il advint en ces jours que Moché grandit" = ce verset nous enseigne comment Moché est devenu grand aux yeux de Hachem.
C'est parce qu'il a partagé la souffrance des juifs,
et qu'il a tué l'égyptien."

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+ Quelques exemples chez nos Sages :

-> Pendant la 1ere guerre mondiale, le 'Hafets 'Haïm dormait à même le sol avec ses mains servant d'oreiller, et il s'expliqua à sa femme : "Dehors, nos frères juifs rescapés errent d'un bout à l'autre du pays, souffrant du froid et de la faim. Nos fils couchent à même le sol. Et au front, dans les tranchées, la mort les encercle de toute part. Comment aurais-je le cœur de dormir paisiblement, dans un lit confortable?"

-> Lorsqu'un feu a ravagé la majorité du quartier juif de la ville de Brisk, le rav 'Haïm Soloveitechik (rav de la ville, dont sa maison avait été épargnée), a insisté pour dormir dans la synagogue avec ceux qui étaient sans maison afin de partager leur souffrance.
Il a dit : "Comment puis-je dormir dans mon lit, alors que tant de juifs n'ont même pas où se loger?"

-> Pendant la période de la guerre du Golfe, le rav Chakh refusa de s'étendre dans son lit, entraînant qu'il dormait très mal. Il disait : "Les parents de nos élèves ne sont pas en sécurité (car inquiets pour leurs enfants en Israël en temps de guerre) ... Comment pourrais-je dormir?"

[Un juif doit savoir être là pour partager les moments de joie de son prochain, mais également ses moments de peine.
La mitsva "d'aimer son prochain comme soi-même", nous exhorte également à nous préoccuper du sort de nos frères, et à éprouver pour eux de l'inquiétude, comme si nous formions réellement une seule famille.
Il y a une différence entre "partager les épreuves d'autrui" par la pensée, et entre les partager par une ou des actions concrètes pour encore davantage les ressentir, les vivre.]

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+ Enlève ta chaussure!

-> Le rav ‘Haïm de Volozhin (Roua’h ‘Haïm sur Pirké avot – 1,1) de nous apprendre :
"L’essence de l’âme est son origine supérieure, là-bas est sa demeure principale.

Une partie divine est descendue dans le corps, qui a le statut de "chaussure" pour l’âme.
De la même façon que la chaussure n’est pas un habit pour tout le corps, mais [en couvre] la partie inférieure [c.-à-d les pieds], ainsi le corps n’est pas un vêtement recouvrant la totalité de l’âme.
Il agit plutôt comme un revêtement couvrant seulement la partie inférieure de l’âme.

Le corps est comme une "chaussure" pour l’âme, n’en couvrant uniquement la partie inférieure, et c’est la signification de "retire tes chaussures de tes pieds" [que D. ordonna à Moché dans le buisson ardent], signifiant [enlève] le corps. "

-> La bénédiction du matin : "qui m'a fait tout mon besoin" (chéassa li kol tsorki) est associée au fait de revêtir des chaussures. (Ora'h 'Haïm 46,1).
Le Maharchal explique que porter des chaussures démontre notre domination sur les animaux vivants, desquels les chaussures sont faites pour notre avantage, puisque le monde entier a été créé pour nous servir.
Rav Yossef Tsvi Salant (le Béer Yossef) explique qu'il n'est pas convenable de porter une chose renvoyant à notre contrôle dans le monde lorsque nous sommes sur un sol saint en face de la présence divine.
C'est pourquoi Moché les a spécifiquement retiré à ce moment là, dans un but de se rappeler Qui est le Véritable Roi.

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+ Pourquoi avons-nous l'interdiction de porter des chaussures en cuir à Yom Kippour?

Le jour de Kippour, lorsque chaque juif se repent, toute la Création est élevée.
Oui, même la terre sur laquelle nous marchons est élevée à un niveau plus haut et devient une terre sanctifiée.
=> C'est pour cette raison qu'à Yom Kippour, nous avons l'interdiction de marcher dessus avec des chaussures.

Cette pensée trouve un écho dans l'épisode au cours duquel D., apparaissant devant Moché dans le buisson ardant, lui demanda d'enlever ses chaussures en disant : "Ôte ta chaussure, car l'endroit que tu foules est un sol sacré!" (Chémot 3,5).
[rabbi Ména'hem Mendel de Rymanov - Ména'hem Tsion]

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-> Au moment du miracle du buisson ardant, D. a ordonné à Moché : "N’approche pas d’ici! Ôte ta chaussure, car l’endroit que tu foules est un sol sacré!" (Chémot 3,5).

Les paroles introductrices de l’ordre divin de retirer sa chaussure sont : "al tikrav alom" (N’approche pas d’ici!).
Le mot "alom" (d’ici – הֲלֹם) a pour valeur numérique : 75, qui est la même que le mot : "Cohen".

Ainsi, ce verset est un message aux Cohanim : "N’approche pas Cohen, ôte ta chaussure."

[ En effet, selon la loi juive (Ora’h ‘Haïm 128,5), lorsque le Cohen récite la bénédiction des Cohanim, il doit retirer sa chaussure. ]

[Il est à préciser : Pendant 7 jours, Hachem supplie Moché d’aller sauver les juifs. Cependant, Moché refuse car il argumente que son frère Aharon est plus grand que lui, donc le mérite lui revient, et il ne veut pas éventuellement le blesser. Mais Hachem insiste pour que cela soit Moché qui délivre les juifs.
Par la suite dans le désert, pendant 7 jours Moché a construit le Michkan, pour que le 8e jour Aharon soit le Cohen Gadol.
=> C'est Moché qui initialement aurait dû être Cohen Gadol, mais il a perdu ce droit [selon rabbi Yochiahou Pinto car il a voulu être trop tsadik, au lieu de faire la volonté de D. sans ajouter sa propre pensée ("mais peut être que ...").]

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-> Moché a craint que son frère Aharon (son aîné) soit vexé s'il est envoyé à sa place pour libérer le peuple juif.
Moché était prêt à retarder la délivrance de tous les juifs, car il comprenait qu'elle ne pourrait pas se réaliser si elle déroulait sur le compte d'autrui.
Un telle délivrance ne durerait pas et ne serait pas une véritable guéoula.
Moché accepta de libérer le peuple juif d'Egypte, une fois qu'Hachem le rassura que son frère serait heureux, qu'il n'aurait pas le moindre soupçon de jalousie.

Il nous est suggéré de ne pas oublier cette leçon Car parfois, nous sommes pressés d'accomplir une certaine mitsva, et en chemin nous piétinons nos amis, ou notre femme ou nos enfants ...
Ainsi, nous apprenons de Moché qu'une telle mitsva ne vaut rien.
Une mitsva qui vient sur le compte de l'autre, n'a aucune valeur et jamais rien de bon n'en sortira.
[rabbi Nissim Yaguen - Nétivé Or]

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+ Pourquoi les Cohanim bénissent-ils avec leurs mains (birkat Cohanim)?

-> "Et maintenant, il pourrait étendre sa main et cueillir aussi du fruit de l'arbre de vie" (Béréchit 3,22)

Le Rama de Pano commente :
"Lorsque Adam mangea du fruit de l'arbre de la Connaissance du bien et du mal, ses bras ne le suivirent pas, ils refusèrent de s'étendre, ses mains ne s'ouvrirent pas et ses doigts ne voulurent toucher le fruit".

=> Il fut contraint de saisir le fruit directement avec sa bouche.
Les Cohanim bénissent leurs frères juifs avec leurs mains, car puisque celles de Adam (englobant toutes les âmes à venir) n'ont pas fauté, elles revêtent ainsi une force particulière et sont le vecteur de la bénédiction.
[Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou]

[de la même façon qu'elles ne se sont pas étendues pour fauter, de la même façon elles peuvent s'étendre pour déverser sans déperdition les bontés provenant de D., en passant par les Cohanim.]

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+ "L’endroit que tu foules est un sol sacré!" (v.3,5)

-> "Toute situation dans laquelle on peut se trouver est sacrée.
En effet, Hachem attend que nous Le servions dans chaque situation et environnement, malgré les difficultés que cela impliquent."
['Hafets 'Haïm]

-> On demande à quelqu’un pourquoi il ne vient pas étudier. Il répond : "Je ne peux pas maintenant, la situation est très difficile! Quand cela s’arrangera, je viendrai tout de suite"

Le ‘Hafets ‘Haïm répond : "Là où tu te tiens, c’est un endroit saint! Hachem sait quelle est ta situation maintenant, et il n’exige certainement pas de toi le même genre de service que lorsque tu te trouves dans la sérénité.
Mais au moins, il y a une exigence dans la situation présente de servir Hachem en fonction de ses possibilités, et au contraire, servir Hachem dans les moments difficiles montre qu’on est attaché à lui et qu’on est prêt à se donner du mal.
C’est à ce propos que le verset dit : "l’endroit sur lequel tu te tiens (maintenant) est une terre sainte"."

-> "L'endroit où tu te trouves est un endroit saint" (Chémot 3,5)

Selon le 'Hafets ‘Haïm :
Chacun doit constamment progresser dans son service d'Hachem. Un homme ne doit pas penser qu'il ne se trouve pas dans la bonne situation pour avancer. En revanche, s'il était dans la situation d'une autre personne, avec son travail, ses capacités, sa famille, ... il aurait alors beaucoup mieux progressé.
Ce raisonnement est faux. La Torah vient nous dire en allusion que "l'endroit où tu te trouves", c'est-à-dire la situation où tu te trouves, "est un endroit saint", c'est une situation tout à fait apte pour que tu t'élèves dans la sainteté. Peu importe l'état où un homme se trouve, il peut toujours saisir l'opportunité de grandir dans la spiritualité.
C'est Hachem qui place l'homme là où il est et Il attend de lui qu'il progresse précisément dans cette situation.

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+ "Retire tes chaussures de tes pieds car l'endroit sur lequel tu te tiens est un sol sacré"

-> Les "chaussures" que Hachem recommanda à Moché de retirer font allusion au corps.
[De même que les chaussures couvrent les extrémités inférieures du corps, le corps couvrent l’extrémité inférieure de l'âme.]
Les égyptiens ayant touché le corps de Moché, il ne pouvait atteindre les niveaux spirituels élevés dont il était digne. Hachem lui dit donc de se dépouiller de son corps présent et de s'investir dans un nouveau corps sur lequel reposerait la Présence Divine.
[Méam Loez - Chémot 3,5]

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-> "Ote tes chaussures de tes pieds" (sal néalékha méal raglékha - שַׁל נְעָלֶיךָ מֵעַל רַגְלֶיךָ - Chémot 3,5)

-> La demande d'Hachem à Moché d'enlever ses chaussure était également une allusion au fait qu'il devait (avant même le don de la Torah) se séparer de sa femme, symbolisée par la chaussure (voir Zohar Pékoudé 222a).
(on peut noter que le mot שַׁל (ôte - sal) est formé des initiales de שחור (cha'hor - noir) et לבן (lavan - blanc), allusion à la Torah qui fut écrite "avec un feu noir sur un feu blanc". [rabbénou Bé'hayé])

-> Commentant notre verset, le midrach (Chémot Rabba 2,6) déduit qu' "en tout endroit où la Présence Divine se révèle, il est interdit de rester chaussé" [D. descendit sur le mont Sinaï (lieu où se trouvait le buisson ardent) comme Il le fera lors du don de la Torah - Targoum Yonathan - Ramban]
Selon ce midrach, c'est également ce qui apparaît dans l'histoire de Yéhochoua, à qui l'ange ordonna : "Ôte ta chaussure de tes pieds, car l'endroit sur lequel tu te tiens est saint. Et Yéhochoua fit ainsi" (Yéhochoua 5,15).

Le midrach conclut que pour cette raison les Cohanim marchaient pieds-nus dans le Temple, puisque là-bas aussi, la Présence Divine résidait en permanence [les chaussures sont essentielles pour l'homme, comme il est enseigné à plusieurs à plusieurs reprises :
a) "Celui qui ne porte pas de chaussures fait partie des 7 catégories de personnes qui ne peuvent avoir droit au
Monde Futur" (guémara Pessa'him 113b) ;
b) "Une personne doit aller jusqu'à vendre les poutres de sa maison, si nécessaire, afin de s’acquérir des chaussures" (guémara Shabbath 129a) ;
c) "L’Homme doit tout faire pour posséder des chaussures" (guémara Pessa’him 112a), car elles permettent de créer une séparation avec la terre, symbole de la matérialité et de l'impureté du monde.
(le Rama de Pano (Assara Maamarot) écrit qu'après la faute originelle d'Adam, la terre fut maudite par D. : "Maudite soit la terre à cause de toi" (Béréchit 3,17). Hachem décréta alors qu'elle produise "des buissons et de l'ivraie" (kots védardar), expressions des forces du mal. Par conséquent, l'Homme doit porter des chaussures pour créer une séparation entre lui et la terre, car son désir profond est de s'éloigner de l'impureté générée par la mort).

En revanche, dans un endroit de sainteté, il est nécessaire de les retirer afin de pouvoir s'unir au mieux avec la Présence Divine, Source de notre vie.
[rabbi de Loubavitch - Likouté Si'hot]

-> La chaussure symbolise le corps humain, l'enveloppe terrestre de l'âme (d'où l'explication du Zohar précédemment et selon laquelle, la femme est comparée à la chaussure, conformément à l'enseignement : "Sa femme est comme son corps" (guémara Yébamot 62b).)
L'âme, création pure, spirituelle et véritable parcelle de la Divinité, d'une part, ne peut se rabaisser à la bassesse et la trivialité de ce bas monde, et d'autre part, réside essentiellement dans le monde supérieur (seule la partie inférieure de l'âme réside dans le corps, à l'image du corps dont seul le pied, sa partie inférieure, s'habille dans la chaussure - voir rabbi 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm Porte 1,5).

L'enveloppe terrestre de l'âme se traduit à 2 niveaux : il y a le corps à proprement parler, mais aussi les forces psychiques qui l'animent, et par lesquelles transitent les sensations et les impressions matérielles jusqu'à l'âme.
Ces 2 enveloppes constituent les 2 "chaussures" que doit porter l'âme pour supporter la réalité de ce bas monde.
Lorsqu'une prophétie se révèle à l'homme, il doit se dépouiller tout au moins de sa première "chaussure" ; c'est-à-dire que pour percevoir la révélation de la Parole divine, le corps doit perdre toute emprise sur l'âme, et comme pendant le sommeil, devenir une matière inanimée.
C'est ce que nous voyons chez Yéhochoua qui dut ôter "sa chaussure" pour appréhender la prophétie qui se dévoilait à lui. Néanmoins, même à ce niveau, la prophétie transitait nécessairement par les forces psychiques, ainsi appelées la "force imaginative", qui permettent au prophète de percevoir ces révélations à l'aide d'images et de représentations [c'est la raison pour laquelle il est dit à propos de Yéhochoua : "naalékha" (ta chaussure - נעלך), au singulier].

En revanche chez Moché, la prophétie apparaissait à un niveau unique, appelé par nos Sages "Aspakalria haMéïra" (l'Ecran lumineux) [voir guémara Yébamot 49b].
Chez Moché, la vision prophétique n'était pas perçue à l'aide de représentations personnelles, et il devait pour cela se dépouiller également de sa seconde "chaussure" [d'où le fait qu'il soit écrit à son propos : "néalékha" (tes chaussures - נעליך), au pluriel], afin de devenir semblable à un ange [Malbim ; voir aussi Chlah].
Il est enseigné : "le visage de Moché est comme la face du soleil et le visage de Yéhochoua est comme la face de la lune" (guémara Baba Batra 75a).
Le soleil éclaire de toutes ses faces, aussi Moché (depuis le jour de sa naissance) était-il capable de se dépouiller de ses 2 "chaussures"
[on peut noter que שַׁל (ôte - sal) s'apparente au mot שלילה (chlila - négation du corps)]
La lune n'éclaire que d'une seule face, ainsi Yéhochoua ne s'est-il dépourvu que d'une seule "chaussure". [Kli Yakar]
[le feuillet de la communauté de Sarcelles - 5780]

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-> "Enlève tes chaussures de tes pieds, car l'endroit où tu te trouves est une terre sainte" (Chémot 3,5)

Selon le Zohar :
Moché était marié à Tsipora. Mais, après le don de la Torah, il se sépara de sa femme, en raison de son état de sainteté. Il était si consacré à Hachem qu'il n'avait plus de lien avec le physique. Le corps ne pouvait donc pas vivre une vie de couple.
La guémara relate que Moché décida de se séparer de sa femme de sa propre initiative et que Hachem fut d'accord avec lui. Malgré tout, Hachem fit allusion à Moché dans le verset ci-dessous à l'attitude qu'il devra avoir. En effet, Hachem lui dit : "Enlève tes chaussures de tes pieds".
Par ce verset, Il lui suggère qu'il devra se séparer de sa femme (peut-être que l'expression "avoir chaussure à son pied" évoquant le fait d'avoir une femme, viendrait de là). Et la raison qu'Hachem lui donne est : "Car l'endroit où tu te trouves est une terre sainte". Le niveau spirituel et de sainteté de Moché était si haut que pour lui seul, il lui fut recommandé de se séparer de sa femme.

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-> "Enlève les chaussures de tes pieds car le lieu où tu te trouves est un lieu saint" (Chémot 3,5)

-> Une veille de Shabbat, on oublia d'allumer la lumière dans la maison du 'Hafets 'Haïm. Quand le Rav revint de la synagogue et vit l'obscurité, il demanda pourquoi il n'y avait pas de lumière. On lui expliqua qu'on avait oublié d'allumer l'interrupteur.
Alors le Juste, s'écria : "Ah! Il y a de la lumière! On a juste oublié d'appuyer sur le bouton! Le monde aussi est tout entier rempli de la Lumière d'Hachem. Aucun espace n'est vide de Sa Présence. La lumière est partout. Mais on ne la voit pas. On voit de l'obscurité, du mal, des souffrances. Nous n'appuyons pas sur le bouton. La lumière est là, il nous reste à nous y connecter par notre travail personnel, par l'étude de la Torah, la pratique des mitsvot, le développement de la foi, le travail sur le caractère ... Et si on appuie sur ce bouton, alors on verra la lumière partout!"

C'est ce que dit le verset : "Enlève les chaussures de tes pieds", débarrasse toi de ta matérialité, du mal et des doutes qui sont en toi et qui empêchent la lumière d'apparaître. Fais ce travail, appuie sur le bouton! Tu verras que "l'endroit où tu te trouves" , tout endroit où tu te trouves, "est un endroit sacré", rempli de Lumière Divine.

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"Hachem lui apparut dans une flamme de l’intérieur du buisson" (Chemot 3,2)

Le buisson, qui est composé d’épines, fait allusion aux souffrances, à la détresse.

Ce verset vient donc faire allusion au fait que la flamme sacré, qui est l’enthousiasme spirituel pour le service Divin, s’éveille souvent du fait des souffrances, comparées au buisson.
En effet, quand tout va bien, on a malheureusement trop souvent tendance à oublier le service d’Hachem et à se refroidir de ce feu spirituel.
['Hatam Sofer]

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-> b'h, également au sujet du buisson ardent : https://todahm.com/2013/12/21/883

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-> Rabbi Eliézer (Pirké Avot 2,10) dit : "Que l’honneur de ton prochain te soit aussi cher que le tien, ne sois pas prompt à la colère et repens-toi un jour avant ta mort.
Réchauffe-toi au foyer des Sages [en Torah] et prends garde à leurs braises, de peur de te brûler, car leur morsure est celle du renard, leur piqûre est celle du scorpion, leur murmure est celui du serpent et toutes leurs paroles sont comme des charbons ardents."

Les initiales des 3 forces des Sages en Torah forment le mot : "na'al" (chaussure - נעל). En effet, il y a : "néchika" (morsure - נשיכת), "akitsa" (piqûre - עקיצת) et "lé'hissa (murmure - לחישת).

A partir de cela, le Bné Yissa'har (rabbi Tsvi Elimélé'h de Dinov) explique le message de notre verset du fait que la direction du peuple est remise aux tsadikim de la génération : Hachem a enjoint à Moché dans le buisson ardent = lorsque tu dirigeras la communauté d'Israël, alors "enlève tes chaussures de tes pieds" = tu ne les utiliseras pas contre un juif (les 3 forces contenues en allusion dans le mot : chaussure).

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"Hachem vit qu'il s'approchait pour regarder, alors Hachem l'appela du sein du buisson, disant : "Moché, Moché!". Et il répondit : "Me voici"." (Chémot 3,4)

-> Allégoriquement parlant, Hachem, qui souffrait du joug sous lequel pliait Son peuple, appelle Moché 2 fois consécutives pour le supplier de venir rapidement à Son service pour faire cesser les tourments de Son peuple.
[midrach Chémot rabba, 2]

-> Au moment du sacrifice de Its'hak, Hachem appel : "Avraham, Avraham".
Selon Rachi, c'est une marque d'affection que Hachem manifeste à Avraham à ce moment où il a réussi son épreuve.

=> ainsi, cet appel répété traduit à la fois un signe d'affection, mais également une demande d'aide d'urgente.

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-> Moché qui a été le premier sauveur, a vieilli pendant 80 ans, sans savoir et sans sentir en lui-même que ce serait lui le sauveur d’Israël, puisque Hachem a dû le convaincre d’accepter cette mission, ainsi qu’il est écrit que Hachem a dit : "Va", "car Je vais t’envoyer à Pharaon".
Il a d’ailleurs refusé et ne voulait pas accepter cette mission.

Le 'Hatam Sofer dit que la même chose se passera avec le dernier sauveur.
Depuis que le Temple a été détruit, quelqu’un est né immédiatement qui était potentiellement digne d’être le sauveur, et ainsi à chaque génération.
Quand viendra le moment, Hachem Se révélera à lui et l’enverra, même s’il n’était pas conscient de sa mission jusque là. Et alors, l’esprit du Machia’h qui est caché en haut jusqu’à sa venue reposera sur lui.

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"Lorsqu'un homme pourrait se révolter contre son ami qui lui a causé un préjudice et se tait, [alors] Celui qui se trouve dans le buisson le jugera"
[rav A'ha de Bé'Hozaa - guémara Guittin 7a]

Hachem qui était installé dans le buisson ardent lorsqu'Il s'est dévoilé à Moché, jugera cet homme pour le délivrer immédiatement de celui qui lui a fait du mal.
=> Pourquoi spécifier qu'Hachem "Qui est installé dans le buisson" fera le jugement?

-> Le Yétev Lev répond :
Lorsque Moché a découvert ce buisson, il est écrit : "Il remarqua que le buisson était en feu et cependant il ne se consumait point" (Chémot 3,2).
Il s'en étonna : "Comment est-il possible que quelqu'un me brûle et que je ne sois pas brûlé?"
La réponse est que celui qui semble me brûler n'est pas le véritable auteur. Il y a quelqu'un au-dessus de lui qui brûle.
L'ange d'Hachem, qui apparaît dans le buisson, veut donc apprendre à Moché ce principe : le feu ne brûle pas, c'est Hachem qui lui ordonne de brûler!

=> On tire de là une leçon importante : même si quelqu'un t'a blessé, et que tu pourrais trouver légitime de te venger, sache que c'est Hachem qui a décidé que tu serais blessé! Alors, qu'as-tu à t'en prendre à ton ami? Ce n'est pas la bonne adresse.
Celui qui a l'intelligence de se taire à ce moment-là, montre qu'il a compris le message du buisson.

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-> Le Yétev Lev enseigne :
Hachem choisit de Se dévoiler à Moché précisément depuis le buisson ardent. Il voulait mettre en avant le fait qu'Il était présent dans chaque épine. Si l'on est piqué, on doit savoir que ce n'est pas l'épine qui nous a piqués, mais Dieu, présent dans chaque épine, qui nous a piqués. Lorsqu'un homme se trouve dans une situation difficile, qu'il souffre, c'est important qu'il prenne pleinement conscience que c'est D. qui a amené cette souffrance, et qu'Il Se tient au cœur de la flamme du buisson.

S'il en est ainsi, pourquoi devrais-je me formaliser, me fâcher, m'emporter, si quelqu'un médit de moi ou me fait du mal? Tout ceci ne vient-il pas de D.? Personne ne peut toucher, ne serait-ce qu'à l'ongle de son prochain, sans que ceci ne soit décrété d'En-Haut.

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-> "Un ange d'Hachem lui apparut [à Moché] dans une flamme de feu du milieu du buisson. Il regarda, et voici que le buisson était en feu et cependant le buisson ne se consumait point" (Chémot 3,2).
C’est chez les juifs simples, les humbles "buissons épineux", que l’on trouve cette ardente flamme divine, car ils ont une soif insatiable de Divinité, de Torah et de ses commandements.
[Baal Chem Tov]

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-> "Un ange d'Hachem lui apparut dans un jet de flamme au milieu d'un buisson. Il remarqua que le buisson était en feu et cependant ne se consumait point" (Chémot 3,2)

-> Le Sfat Emet (5638) décrit le symbolisme du buisson ardent.
Hachem s'est révélé au milieu des ténèbres pour transmettre un message à Moché : bien qu'Israël soit embourbé dans un exil amer, un feu brûlait toujours en lui.
En effet, le fait que leur feu brûle encore après leurs souffrances extrêmes est encore plus miraculeux que leur éventuelle rédemption.

"Hachem lui dit [à Moché] : "Qu'est-ce que cela, dans ta main?"
Et il dit : "Un bâton".
Il dit : "Jette-le à terre!" ; il le jeta à terre et il devint un serpent. Moché s'enfuit devant lui.

Hachem dit à Moché : "Tends ta main et saisis sa queue".
Il tendit la main et le saisit fermement et il devint un bâton dans sa main. (Chémot 4,2-4)

-> Moché a dit à Hachem à propos du peuple d'Israël : "Mais ils ne me croiront pas et n'écouteront pas ma voix, car ils diront : 'Hachem ne t'est pas apparu'. " (Chémot 4,1)

-> Face à ces craintes de Moché, Hachem a voulu lui enseigner que les enfants d'Israël ont la nuque rude (kéché oréf), à cause de l'exil et de l'asservissement, mais qu'ils retrouveront leur foi solide et leur sainteté dès qu'ils seront revenus dans leur pays.

Cette idée est illustrée par 2 signes miraculeux montrés à Moché :
1°/ le bâton transformé en serpent après avoir été jeté à terre revint à son état initial quand Moché le remis à son endroit en le reprenant dans sa main.

2°/ De même, sa main devint lépreuse quand il la retira de son sein et elle fut guérie quand il la remit à sa place.

[dvar Torah du Abir Yaakov - rabbi Yaakov Abe’hssera - dans son Pitou’hé ‘Hotam]

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-> Le Sfat Emet fait le commentaire suivant à ce sujet.

Le bâton symbolise la direction et le pouvoir, il vient faire allusion au grand principe selon lequel c’est Hachem qui dirige le monde.

Le serpent incarne le mal et l’obscurité.
Or, ce serpent provient du bâton, signifiant que le bien et le mal s’oppose (en apparence) à D., mais il n’en reste pas moins que c’est Hachem qui le crée et lui donne l’existence.

Quand on se renforce et qu’on l’attrape, le serpent redevient le bâton.
Quand on se renforce dans la émouna (la foi) que même ce mal n’est qu’une apparence, qu’en vérité il ne provient que d’Hachem, et que l’on ne prête pas attention à son apparence extérieure de mal, alors le mal et l’obscurité de l’exil disparaissent, et la vérité apparaît.

On mérite alors de voir comment tout, et même ce mal, est inclut dans le projet Divin, et que Seul Hachem est le dirigeant.

Alors, le “serpent” redevint “bâton” ...

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-> Le mot : "mazé" (Qu'est-ce que cela - מזה) a la même valeur numérique que : "ben" (un fils - בן).
Cela insinue à celui qui a un fils qu'il doit l'éduquer en lui disant qu'il a un bâton à la main, comme le dit le roi Chlomo : "Celui qui néglige le bâton déteste son fils".
Mais si on jette le bâton, alors le fils risque de devenir un serpent (de mal tourner).
[Oneg Shabbath]

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-> Hachem enseigna à Moché une leçon importante : si une personne est bonne et maîtrise ses désirs, un serpent peut se transformer en bâton.
Mais si elle suit ses désirs, un bâton peut devenir un serpent venimeux.
Même l'objet le plus inoffensif peut devenir l'instrument de sa punition.
[Tikouné Zohar p.93]

-> En général, lorsqu'un serpent venimeux mord un individu, ce n'est pas le venin qui le tue mais son péché.
S'il était absolument innocent, le serpent le plus dangereux ne pourrait lui faire de mal.
La guémara (Béra’hot 33a) rapporte les paroles de rabbi 'Hanina ben Dossa : "Ce n’est pas le serpent qui tue, c’est la faute".

Le Yeffé Toar écrit que si une personne est parfaitement juste, un serpent ne peut lui faire de mal, et même le feu ne peut la brûler à moins que D. ne le désire.

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-> Moché a dit à Hachem à propos du peuple d'Israël : "Mais ils ne me croiront pas et n'écouteront pas ma voix, car ils diront : 'Hachem ne t'est pas apparu'. (v.4,1)
-> Il dit : "Jette-le [le bâton] à terre!" ; il le jeta à terre et il devint un serpent. Moché s'enfuit devant lui [le serpent]. (v.4,2)

Le Panim Yafot écrit :
Hachem demandait à Moché : Pourquoi as-tu peur d'un serpent? Qu'est-ce qui est arrivée à ta émouna?

La réponse est : Je te l'ai prise, et c'est pourquoi tu as eu peur des serpents.
Car tout est entre Mes mains, même la émouna.
Je donne la émouna au gens, et Je leur reprend.
C'est pourquoi ne dis pas : "ils ne me croiront pas ...", car si Je souhaite que le peuple juif croit, Je place de la émouna dans leur cœur, et ils croiront en Moi.

[ainsi, nous devons tout faire pour renforcer notre émouna et la demander à Hachem, car tout dépend de Lui]