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"Vous n'explorerez pas à la suite de votre cœur et à la suite de vos yeux, par lesquels vous vous égarez" (Chéla'h Lé'ha 15,39)

-> Rachi de commenter : "Le cœur et les yeux sont les explorateurs du corps et l'attirent vers la faute, le cœur convoite, les yeux voient puis le corps commet la faute"

-> D. nous dit : "Si tu Me donnes ton cœur et tes yeux, alors je saurai que tu es Mien"
[guémara Yérouchalmi Béra'hot 5,5]

-> "Le yétser hara n'a de contrôle que sur ce que les yeux regardent"
[guémara Sota 8a]

-> "Celui qui ferme les yeux pour ne pas voir le mal, celui-là habitera dans les hauteurs (proche de D.)"
[Yéchayahou 33,15-16]

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-> Il existe 2 types de mitsvot : faire (assé) ou ne pas faire quelque chose (lo ta'assé).

Nous avons trop tendance à sous valoriser l'importance des mitsvot de type : ne pas faire (pensant à tord que l'essentiel est dans le faire quelque chose selon la volonté de D.).
Mais en réalité, nous aurons plus de récompenses pour le fait de se retenir de faire une faute, que pour la réalisation d'une mitsva.

Un midrach (michna Ouktsin 3,12) enseigne que D. donnera à chacun des tsadikim : 310 "mondes" comme récompense.
Le Gaon de Vilna (Adéret Eliyahou - Béréchit) dit que 300 "mondes" sont donnés au tsadik car il s'est détourné du mal (sour méra), tandis que seulement 10 "mondes" lui seront donnés pour la réalisation de ses bonnes actions (assé tov).

Quel contraste!!

Il peut sembler plus facile de vibrer, de retirer de la spiritualité lorsque l'on accomplit une mitsva (fêter un yom tov, étudier une guémara passionnante, prier avec ferveur, ...), que de se priver de réaliser une action (un petit goût amer de frustration s'en retire, en opposition avec la joie résultant de l'action).

L'essence, la base d'un juif est le fait de se détourner, d'éviter le mal (sour méra).

N'oublions pas que le "sour méra" surpasse le "assé tov", et donne une récompense qui lui est 30 fois supérieure!

=> Ainsi, par exemple, en lien avec notre dvar Torah, ne négligeons pas et ne sous-estimons pas l'importance, l'impact, du fait de détourner son regard d'une vision interdite.

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-> Le Beis Avraham (Rabbi Avraham Weinberg) a dit lors d'une visite à Tibériade (il y a environ 80 ans) :
"Ne dites pas que les générations antérieures étaient beaucoup plus grandes que la nôtre.
[...]
De nos jours, lorsque nous marchons dans les rues et que nous préservons notre kédoucha (sainteté), nous sommes beaucoup plus grands que les générations passées."

Personne à part Hachem ne peut savoir ce que je vois, ce que je pense.
Ainsi, dans l'intimité de mon esprit, de ma maison, j'ai la possibilité d'agir de façon pure, entière avec D., lui témoignant que rien ne peut lui être caché (akol galouï léfané'ha).
Mon intériorité et mon extériorité sont identiques : tout propres!

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-> Rav Yossef, fils de Rabbi Yéhochoua ben Lévi a survécu à une mort clinique, et à son réveil, il a raconté ce qu'il a vu :
"J'ai vu le monde à l'envers : [les gens] qui sont élevés dans ce monde sont bas dans le monde à venir, et ceux qui sont bas dans ce monde, sont élevés dans le monde à venir"
[guémara Pessa'him 50a]

Il peut nous sembler qu'une personne est faible dans un domaine, mais on ne sait pas toute la lutte qu'elle a fait pour être à ce niveau.
Par exemple, dans la kédoucha, seul D. peut avoir conscience des sacrifices, des efforts que nous sommes prêt à concéder pour Lui rester fidèle.

Dans ce monde, devant les projecteurs, en public, certaines personnes ont des facilités pour faire le beau avec peu.
Mais, dans le monde à venir, la vérité éclatera, et nous verrons clairement comment chacun aura été prêt à souffrir pour exprimer son potentiel dans la réalité.
Les petits d'un jour, deviendront les géants de l'éternité.

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-> "Vous serez pour Moi un royaume de Cohanim et un peuple saint" (Yitro 19,6)

-> Nos Sages nous disent que nous faisons tous partie de la royauté : "Tous les juifs sont des princes".
[Michna Shabbath - chap.14 - kol Israël béné méla'him ém]

Qu'est-ce qu'un prince?
Une personne qui arrive à se maîtriser, à se contrôler : avec elle-même et avec autrui.

-> Le Kouzari (maamar 3) d'enseigner :
"Un prince doit contrôler ses sens, son mental et ses capacités physiques, comme il est écrit : "Celui qui domine ses passions est supérieur à un preneur de villes" (Michlé 16,32).
Il a le mérite de régner, car s'il était prince sur un pays, il serait le même qu'il est avec son corps.
Il a pris le contrôle de ses passions ..."

=> b"h, Tâchons de faire honneur à notre statut de princes, en préservant autant que possible notre kédoucha.

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-> "Afin que vous ne vous égariez pas à la suite de votre cœur et de vos yeux" (v.15,39)

-> Le Chomer Emounim affirme que si un homme marchant dans la rue et confronté à une vision interdite se maîtrise et en détourne son regard, toutes ses prières seront exaucées, car ce sera un moment favorable dans le ciel.

[d'une certaine façon, on peut dire que regarder des choses interdites c'est s'égarer, car on avait alors une opportunité d'avoir toutes nos prières exaucées!]

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-> "Ne vous détournez pas après votre coeur ni après vos yeux" (Chéla'h Lé'ha 15,39)

-> Nos Sages expliquent : "Ne vous détournez pas après votre coeur : c'est l'hérésie, ni après vos yeux : c'est la
débauche".
=> Mais on peut se demander pourquoi avoir placé l'hérésie avant la débauche. Apparemment, l'envie de débauche est plus courant et plus puissant que le penchant à l'hérésie?

-> Le Saba de Kelm commente :
c'est que la Torah vient ici révéler que la racine de la débauche se trouve en fait dans l'hérésie. L'homme qui se laisse aller à ses envies et pulsions pour adopter un comportement immoral et faire tout ce qu'il a envie, la raison profonde de cette démarche, c'est la volonté de ne pas accepter l'Autorité Divine et s'y soumettre.
L'homme cherche à se libérer de tout joug et autorité, au point de hisser au plus haut le drapeau "des droits de l'homme", les droits à la liberté, d'être libre de faire ce que je veux, libre de ne pas me soumettre et me plier. Cela le poussera à chercher se libérer même du Joug de la Royauté Divine, qui exerce sur lui une contrainte et l'empêche de faire ce qu'il veut. Et c'est là que s'enracine toutes les fautes liées à la moralité.
=> En vérité, l'homme qui glisse à des comportements immoraux, plus que de chercher le plaisir que cela lui procure, c'est la recherche de sa liberté, de pouvoir faire ce qu'il souhaite sans contraintes, qu'il clame plus que tout. Et le monde actuel ne fait que le démontrer de jour en jour.

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-> Le Arizal (Drouché Tsitsit 7) nous révèle l’importance de regarder les tsitsit : "Sache que l’homme doit regarder les tsitsit à chaque instant, ainsi qu’il est écrit : ‘Vous le regarderez’. Cela est d’un grand profit pour l’âme, afin qu’aucune faute ne se présente s’il prend garde à cela ; il aura un grand profit".

-> Il semble que ces paroles soient la source des propos du ‘Hafets ‘Haïm (Chmirat Halachone 2,3) :
"Du sens simple du verset, il semble que la vue des tsitsit est d’un grand bénéfice afin d’être zélé dans les Commandements divins et de ne pas être détourné par les yeux. Aussi, ô combien est-il adéquat de les regarder plusieurs fois par jour, et particulièrement lorsqu’une pensée incorrecte survient ou bien une colère - il est très bien de regarder alors les tsitsit et le penchant éclatera".

-> Le rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si’hot Moussar - si’ha 44) enseigne :
Par le regard porté par tout homme sur les fils tékhélét des franges de son vêtement (tsitsit), dont la couleur bleu-azur ressemble à celle du Trône Divin, c'est comme si cet homme se tenait près du Trône de Gloire, reconnaissant ainsi son Créateur.
Ainsi, la vision a le pouvoir d'attacher non seulement à la chose observée, mais également à tout ce qui représente une ressemblance, ici par la couleur, à la chose observée.

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-> Le Séfer ha'Hinoukh (qui énumère toutes les mitsvot de la Torah) répertorie la défense "Vous n'irez pas après votre coeur et après vos yeux", comme étant la mitsva שפז (soit une valeur de 387).
Ce mot précède le שפח (soit 388), dont les lettres forment en commençant par la fin : חפש ('hoféch - les vacances).
Cela afin de suggérer que le préambule à la période des vacances est le renforcement dans la défense : "Vous n'irez pas après votre coeur et après vos yeux" (Chéla'h Lé'ha 15,39).
[rav Elimélé'h Biderman]

 "D. créa l'homme à Son image" (Béréchit 1,27)

-> Rachi : "D. a donné vie à toutes les créatures par Sa parole.
Seul l'homme a été créé de Ses propres mains, si l'on peut s'exprimer ainsi"

-> Rambam : "Seul l'homme peut rester maître de ses actes grâce à sa raison"

On peut remarquer que le nom de D. (יהוה), lorsqu'il est écrit verticalement, forme une image du corps humain (cf. l'image jointe ci-dessous) :
-> le youd (י) = pour la tête ;
-> le hé (ה) = pour les bras et les épaules ;
-> le vav (ו) = pour le torse ;
-> le hé (ה) = pour les jambes.

Créés à son image, tâchons également de lui ressembler par nos actions en agissant selon notre Torah.

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-> Le rav 'Haïm Vital (Chaaré Kédoucha) explique qu'il existe 2 parties chez l'homme : le corps qui est fait de 4 éléments positifs : le feu, l'air, l'eau et la terre, et il y a également l'âme qui est faite également de 4 éléments/forces spirituels issus des 4 lettres : youd-ké-vav-ké.

[en l'homme, il y a 248 membres et 365 nerfs et artères matériels, et en parallèle il y a 248 membres spirituels reliés par 365 nerfs et artères spirituels. L'application de chacune des mitsvot permet d'insuffler à chaque membre spirituel sa vitalité et sa force spirituelle, et inversement pour les fautes.
Les 248 mitsvot positives correspondent aux 248 membres de l’homme, et les 365 mitsvot négatives à ses 365 tendons.
Chaque mitsva donne vie et santé à un membre.]

La connexion entre notre âme et Hachem de qui nous vient notre âme, c'est justement ces 248 mitsvot positives et ces 365 mitsvot négatives qui composent notre âme, car toutes ces mitsvot prennent leur source également dans le Nom d'Hachem.
[Le mot : mitsva (מצוה) renvoie au Nom d'Hachem. En effet, selon la technique de l'at-bach [échanger la 1ere lettre de l'alphabet par la dernière, puis la 2e par l'avant-dernière, ...] les 2 premières lettres (מצ) deviennent : יו et en y ajoutant les 2 dernières du mot mitsva : וה, on obtient : יהוה ]

En effet, le Rama miPano enseigne que : Hachem a dit au sujet de son Nom : "zé chémi léolom vé zé zikhri lédorvador" (c'est Mon Nom pour toujours et c'est Mon souvenir de génération en génération) :
- "chémi" (Mon Nom) + youd hé = 365 ;
- "zikhri" + vav hé = 248.
= Ce qui nous montre que notre connexion avec les lettre du Nom d'Hachem c'est justement les mitsvtot.
[les avérot sont le pendant inverse, qui viennent nous éloigner de D.]

"Au commencement, D. créa le ciel et la terre" (Béréchit 1,1)

Rabbi Aharon de Karline a dit :
"De même que D. renouvelle de façon permanente l'oeuvre de sa création, l'homme doit renouveler, lui aussi, chaque jour, un détail de sa façon de vivre.
Car qui n'avance pas recule, et celui qui ne trouve pas chaque jour quelque chose de nouveau dans sa vie, même son passé commencera à s'effriter."

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Nous disons dans la prière du matin : "[D.] renouvelle tous les jours, en permanence, les faits de la Création".

Les mitsvot de la mère influencent les enfants

+++ Les mitsvot de la mère influencent les enfants :

"Il leva ses yeux et vit les femmes et les enfants et dit : "Qui sont ceux-là pour toi?" II répondit : "Ce sont les enfants dont D. a gratifié ton serviteur." " (Vayichla'h 33,5)

-> Le 'Hafets 'Haïm demande ce qu'Essav voulait dire lorsqu'il a demandé qui étaient les femmes et les enfants. Ne pouvait-il pas voir qu'il s'agissait des femmes et des fils de Yaakov?

Il répond qu'Essav a vu les enfants de Yaakov se tenir dans l'admiration et le respect de leur père, ce qui n'est pas courant chez les gens comme lui. Cela l'a beaucoup impressionné et il lui a demandé comment il avait pu élever des enfants de la sorte.

Yaakov répondit que tout cela était grâce aux 3 mitsvot spéciales que les femmes juives sont tenues d'accomplir : la 'hallah, la nidda et les bougies de Shabbath.
C'est ce que suggèrent les mots "hayeladim acher 'hanan" (הַיְלָדִים אֲשֶׁר חָנַן - les enfants dont D. a gratifié), le mot : 'hanan pouvant être un acronyme pour : 'halla, ner (bougies), nidda".

"Lot s'éloigna de l'orient et ils se séparèrent l'un de l'autre" (Lé'h Lé'ha 13,11)

-> Rachi cite l'explication de nos Sages de ce verset : Il s'est éloigné du précurseur du monde. Il dit : "Je ne veux ni d'Avram ni de son D.".

Le Beit Israël observe que nous recevons ici une leçon sur l'importance de la émounat tsadikim, la foi dans nos tsadikim.
Tant que Lot était fidèle au tsadik de sa vie, Avram, sa foi en D. était saine. Pourtant, lorsqu'il a rompu sa relation avec Avram, sa relation avec D. a également été rompue.
[Likouté Yéhouda - p.112 ]

La récompense pour la Hakhnassat Or’him

+ La récompense pour la Hakhnassat Or'him :

Et il dit : "Je reviendrai vers toi à cette même époque l'année prochaine, et Sarah, ta femme, aura un fils" (Vayéra 18,10)

-> Rabbénou Bé'hayé (séfer Kad Hakéma'h - Eré'h Or'him) écrit que nous pouvons apprendre de ce verset que la récompense que l'on reçoit dans ce monde pour avoir accueilli des invités est d'avoir des enfants.

Quiconque réalise cette mitsva sera béni avec une descendance. Nous voyons qu'Avraham était physiquement incapable d'avoir des enfants, mais après avoir accompli cette mitsva, il a reçu une bénédiction.
Cela est suggéré par le fait que le verset dit qu'il était à "éloné Mamré" (אֵלֹנֵי מַמְרֵא). Le mot "éloné" a pour racine "ilan" (arbre - אִילָן), ce qui symbolise le fait que même si Avraham était vieux et "desséché", Hachem l'a transformé en un arbre vigoureux capable de porter des fruits (et cela par la mitsva d'accueillir des invités).

L’interdiction de prononcer des paroles banales dans une synagogue

Yaakov dit : "Que ce lieu est redoutable! Ceci n'est autre que la maison de Hachem" (Vayétsé 28,17)

-> Le Chlah haKadoch écrit à propos de ce verset :
" Yaakov fut effrayé et dit : "Comme cet endroit est redoutable!"
Lorsqu'une personne se trouve dans un lieu saint (ex: une synagogue), il convient qu'elle se tienne dans la crainte et l'effroi et qu'elle respecte sa sainteté. Elle doit sentir la crainte du Ciel sur elle en ce qui concerne ce qu'elle dit, pense et fait.
Par conséquent, celui qui prononce des paroles banales (paroles ordinaires, non spirituelles, non vitales/nécessaires) dans un beit midrach (lieu d'étude de Torah) ou une beit knesset (synagogue), même si ce n'est pas le moment d'étudier ou de faire la prière, rejette la crainte du Ciel sur lui et cela est interdit. "

Apprécier les bonté d’Hachem

+ Apprécier les bonté d'Hachem :

"Aucun produit des champs ne paraissait encore sur la terre, et aucune herbe des champs ne poussait encore; car Hachem n'avait pas fait pleuvoir sur la terre, et d'homme, il n'y en avait point pour cultiver la terre" (Béréchit 2,5)

-> Rachi commente : Et pour quelle raison n’avait-Il pas fait pleuvoir? Parce que "d’homme, il n’y en avait pas pour travailler la terre". Il n’y avait donc personne qui pût apprécier les bienfaits des pluies. Et lorsque l’homme est arrivé, il a reconnu que les pluies étaient nécessaires au monde. Il a prié pour elles, et elles sont tombées. C’est alors que les arbres et les végétaux se sont mis à pousser.

-> Rachi nous enseigne donc que le développement des plantes a été retardée jusqu'à ce que l'homme soit créé le 6e jour et soit capable d'apprécier la pluie et de la prier.
Le Maharal (dans Gour Aryé) explique que si Adam n'avait pas prié pour la pluie, cela aurait montré qu'il n'appréciait pas ses bienfaits. Il aurait été considéré comme ingrat et peu reconnaissant envers la générosité d'Hachem, ce qui l'aurait rendu indigne de la recevoir.

Le Maharal explique que tout le reste pouvait être créé avant l'homme, car ces éléments n'étaient pas créés spécifiquement pour bénéficier à autrui, mais plutôt pour leur propre usage. Si les oiseaux, les poissons, les animaux, ... apportent des bienfaits, ce n'est pas leur seul but dans la création, et leur existence ne dépend donc pas de l'appréciation d'un bénéficiaire.
Seule une création dont le but premier est d'aider, de bénéficier à autrui devait être reportée jusqu'après la création d'Adam.
L'exemple classique est la pluie qui tombe et fait pousser les cultures pour le plaisir de l'homme. Sa création a été retardée jusqu'à ce qu'Adam, le bénéficiaire de cet avantage, soit en mesure d'apprécier cette bénédiction qui a été créée spécifiquement pour lui.

"Quiconque contemple la beauté d'une femme pendant la journée aura des pensées [luxure] pendant la nuit, et s'il se laisse aller à ces pensées, il enfreindra l'interdiction de "ne te fais pas de dieux fondus" (Kédochim 19:4)"
[Zohar III:84a ; cf. Rabbénou Bé'hayé sur Kédochim 19,2]

"Vous n'aurez pas les dieux d'autrui d'autrui en Ma présence" (lo yiyé lé'ha Elokim a'hérim al panaï - Vaét'hanan 5,7)

-> Rachi (Yitro 20,3) sur "al panaï" (en Ma présence) commente : "Cela signifie que tant que J'existerai (c'est-à-dire éternellement). Hachem énonce cela afin que vous ne disiez pas que seule cette génération (actuelle) a reçu le commandement, c'est-à-dire l'interdiction, concernant l'idolâtrie."

=> La question est : pourquoi penserait-on que l'interdiction de l'idolâtrie ne s'appliquait qu'à cette génération?

La réponse est que le peuple juif a entendu la Torah de la bouche d'Hachem (guémara Baba Métsia 58b), et qu'ils étaient donc plus élevés que tous les êtres célestes.
Les nations du monde, en revanche, n'ont pas entendu les commandements directement de D., et par conséquent, un non-juif qui sert Hachem (lois noa'hiques) en partenariat/association avec d'autres divinités est exempt de toute punition (voir Sanhédrin 63, Tossafot).
Mais comme le peuple juif a entendu la Torah directement de la bouche d'Hachem, il leur est interdit de servir Hachem sous cette forme (en servant également d'autres divinités [idolâtrie], comme les non-juifs) ; seul le monothéisme pur est autorisé.

Or, on pourrait penser que cette différence ne s'applique qu'à la génération qui a entendu la Torah de la bouche d'Hachem Lui-même, puisqu'ils (les juifs) étaient à ce titre plus élevés que les êtres célestes, mais en ce qui concerne les générations suivantes qui n'ont pas entendu la Torah de la bouche d'Hachem Lui-même, peut-être ne leur est-il pas interdit, comme aux non-juifs, de servir Hachem sous la forme d'un "partenariat/association".
C'est pourquoi, pour répondre à cette question, le verset dit : "En ma présence" (al panaï), ce qui, selon Rachi, signifie "pour l'éternité/toujours", aussi longtemps que D. vivra.
Tout comme Hachem est éternel, tous Ses actes sont éternels. Ainsi, chaque jour, une personne méritante peut saisir la Torah telle qu'elle a été donnée au mont Sinaï, et peut entendre la Torah donnée par Hachem, comme si elle l'avait entendue au mont Sinaï. En effet, un juif a la capacité d'atteindre le même niveau que s'il était (présent) au mont Sinaï (au moment du don de la Torah par Hachem).

Par conséquent, le peuple juif est invité à ne servir que Hachem Lui-même (et aucune autre idole), puisque chaque jour, les âmes du peuple juif peuvent comprendre et revivre le don de la Torah au mont Sinaï.
En revanche, aucune autre nation ne peut y parvenir. C'est pourquoi Rachi explique que l'intention de cette phrase est de nous dire que l'interdiction est en vigueur "aussi longtemps que J'existerai".
En d'autres termes, tout comme Hachem existe pour toujours et que tous Ses actes sont éternels, il est interdit aux juifs de toutes les générations de servir Hachem en partenariat/association avec d'autres divinités. Ils ne doivent servir que Hachem seul.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vaét'hanan 5,7 ]

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=> Bien que toutes les âmes juives aient été présentes lorsque Hachem a donné la Torah (midrach Chémot rabba 28,6), il existe une différence entre les âmes qui étaient revêtues d'un corps et celles qui ne l'étaient pas (à ce moment du don de la Torah).
Néanmoins, même celles qui appartiennent à ce dernier groupe peuvent vivre pleinement le don de la Torah au mont Sinaï sur une base quotidienne.