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La promesse inconditionnelle d’Hachem à tous les juifs

+ La promesse inconditionnelle d'Hachem à tous les juifs :

"Hachem dit à Avram : "Va pour toi, hors de ton pays, de l'endroit où tu es né et de la maison de ton père, vers la terre que Je te montrerai" (Lé'h Lé'ha 12,1)

-> La Torah nous parle des promesses d'Hachem à Avraham avant toute mention de la droiture d'Avraham.
Pourtant il semblerait que les promesses d'Hachem à Avraham soient dues à sa droiture. Si tel est le cas, pourquoi la Torah n'en fait-elle pas mention? Après tout, par exemple, la Torah fait l'éloge de la droiture de Noa'h avant la promesse d'Hachem de le sauver du déluge.

La réponse est que les promesses d'Hachem à Avraham devaient être inconditionnelles et éternelles. La Torah ne mentionne pas la droiture d'Avraham, car une promesse faite à quelqu'un en récompense de sa droiture dépend de la continuité de sa droiture. Hachem ne voulait en aucun cas conditionner Ses promesses à Avraham.

Pourquoi Avraham a-t-il mérité des promesses inconditionnelles de la part d'Hachem, contrairement à Noa'h et à d'autres hommes justes?
La réponse est que la promesse d'Hachem à Avraham n'était pas seulement pour lui, mais pour tous ses futurs descendants (le peuple juif). Même si une génération de ses descendants s'avérait ne pas être digne, Hachem voulait que Sa promesse reste en vigueur pour ses générations futures. Par conséquent, Hachem voulait que la promesse soit éternelle.

Les promesses d'Hachem à Avraham concernaient toutes ses générations futures, car Il prévoyait que ses descendants accompliraient le but de la Création et accepteraient un jour la Torah sur le mont Sinaï. Cela a permis à Avraham de s'attacher à Hachem à un degré qui dépassait les bonnes actions et le comportement méritoire d'Avraham.
Ainsi, les promesses d'Hachem à Avraham ont été faites dans le cadre d'un amour inconditionnel qui perdure à jamais.
La michna (Pirék Avot 5,16) précise : "Tout amour qui dépend de quelque chose, lorsque cette chose disparaît, l'amour disparaît. Cependant, tout amour qui ne dépend de rien est éternel".
Parce que le choix d'Avraham et de ses descendants par Hachem ne dépendait de rien d'autre que de Son amour pour Avraham, il est éternel.
[Maharal - Nétsa'h Israël 11]

Les tsadikim doivent faire face aux difficultés

+ Les tsadikim doivent faire face aux difficultés :

"Yaakov s'installa dans le pays du séjour de son père, dans le pays de Canaan" (Vayéchev 37,1)

-> Rachi cite le midrach (Béréchit rabba 84,3) qui dit que Yaakov désirait vivre dans la sérénité.
Hachem dit : "Ce que j'ai préparé pour les tsadikim dans le monde à Venir (olam aba) n'est-il pas suffisant? Souhaitent-ils eux aussi vivre dans la sérénité dans le monde?"

-> Le séfer Tséma'h David pose la question suivante : Qu'y a-t-il de mal à ce que les tsadikim souhaitent vivre en paix? N'avons-nous pas constaté qu'Hachem promet la sérénité à ceux qui accomplissent les mitsvot à de nombreuses reprises (par exemple dans Bé'houkotaï 26,6 : "Et je donnerai la paix au pays")?

Il répond que la voie des vrais tsadikim est de servir Hachem avec un amour extrême. Leur amour pour Hachem est si grand qu'il enveloppe tout leur corps et qu'ils deviennent si enthousiastes qu'ils sont sur le point de voir leur âme quitter leur corps. Ils annulent littéralement tout leur être à Hachem et mettent leur vie en jeu pour Le servir.

En raison du grand amour d'Hachem pour eux, Il les force à perdre momentanément de vue leur amour total pour lui, afin qu'ils puissent rester parmi les vivants. Il leur envoie des difficultés terrestres qu'ils sont obligés de gérer, afin qu'ils n'atteignent pas le point de quitter ce monde à la suite de leur avodat Hachem enthousiaste.

Cette explication est en accord avec les mots du rabbi d'Apta, qui demande pourquoi Hachem a créé ce monde de telle sorte que les tsadikim doivent faire face à des problèmes en permanence.
Par exemple, pendant une grande partie de la journée, des gens viennent les voir pour leur parler de leurs problèmes de santé, de subsistance, de shiddou'him, ...
Ne serait-il pas préférable que les tsadikim puissent étudier et servir Hachem en toute tranquillité toute la journée?

Le rabbi d'Apta répond que parce qu'Hachem aime tellement les tsadikim, Il désire les entendre. Il veut qu'ils prient pour Lui, et il leur envoie donc des raisons de le faire constamment.
Il ajoute que les tsadikim servent Hachem avec un tel feu et une telle passion qu'ils risquent d'être brûlés et de cesser d'exister dans ce monde. C'est pourquoi Hachem a pitié d'eux et leur envoie des gens avec leurs problèmes. Cela les oblige à redescendre quelque peu de leur niveau élevé afin de traiter ces questions.

En conséquence, Rachi dit que Yaakov aimait tellement Hachem qu'il voulait Le servir toute la journée. Il ne voulait pas être occupé par des soucis et des problèmes.
Cependant, Hachem ne voulait pas qu'il en vienne à cesser d'exister à cause de sa passion ardente. C'est pourquoi Il envoya les difficultés de Yossef.
Il a dit qu'Il ne voulait pas seulement que Yaakov Le serve paisiblement dans le monde à Venir. Il voulait aussi qu'il Le serve dans ce monde. C'est pourquoi il a décidé de ne pas lui permettre de Le servir jusqu'à ce qu'il ait atteint le degré d'auto-annulation (comme cessant d'exister dans ce monde), et il a abaissé son niveau quelque peu en le forçant à se concentrer sur d'autres choses.

[ nos tsadikim peuvent tellement être lié au Ciel (comme déjà entièrement dans le monde à Venir), qu'ils peuvent en arriver à cesser d'être dans ce monde. En ce sens, Hachem peut leur envoyer des difficultés à gérer (sur eux, ou en autrui), afin qu'ils aient les pieds sur terre, et se tournent vers Lui en prières et en avodat Hachem. ]

 Et il [Yossef] dit : "Je cherche mes frères (ét a'haï ano'hi mévakech)" (Vayéchev 37,16)

-> Le rabbi de Kretchnif (cité dans Gilyon divré Torah) explique ce verset en citant les paroles du rabbi de Ruzhin sur les mots que Yaakov dit à ses fils : "Rassemblez-vous et je vous raconterai ce qui vous arrivera à la fin des jours" (Vayé'hi 49,1).
Le rabbi de Ruzhin explique qu'il leur faisait allusion au fait qu'à la fin des jours, au cours de la génération précédant immédiatement l'arrivée du machia'h, le peuple juif sera confronté à de nombreux problèmes et difficultés.
Dans de telles circonstances, il sera très difficile de conserver sa émouna. Le seul moyen d'y parvenir sera de s'unir et de se rapprocher de nos frères et sœurs.
Ainsi, Yaakov disait que ce n'est qu'en nous réunissant que nous serons capables de surmonter ce qui arrivera à la fin des jours.

Le mot "a'haï" (mes frères) symbolise la chaleur (comme dans Yirmiyahou 36,22 - aha'h léfanav méovarét - devant lui il y avait un brasier [un foyer de chaleur] allumé).
Ce mot représente également l'unité et l'amour fraternel (une affection chaleureuse entre les juifs).
"Je cherche mes frères" = en conséquence, Yossef disait qu'il recherchait la chaleur dans la avodat Hachem, qui ne peut être trouvée que par l'unité (a'hdout) et en forgeant des liens avec d'autres juifs.

Protection par Hachem vs. protection par les anges

+ Protection par Hachem vs. protection par les anges :

"Et les anges d'Hachem le rencontrèrent [Yaakov]" (Vayétsé 32,2)

-> Les commentateurs demandent pourquoi Yaakov avait-il besoin d'être accompagné par des anges? Hachem n'avait-il pas promis à Yaakov : "Je serai avec toi et je veillerai sur toi" (Vayétsé 28,15)?
De plus, dans le rêve de Yaakov, Rachi explique que les anges descendant de l'échelle étaient là pour l'accompagner en dehors de la terre d'Israël, néanmoins, c'est dans ce même rêve qu'Hachem a informé Yaakov qu'Il serait avec lui et le protégerait. Le Zera Chimchon demande pourquoi Yaakov avait-il besoin de deux formes de protection (à la fois Hachem, et à la fois les anges)?

Le Zera Chimchon répond à ces questions par un concept très intéressant.

La protection accordée par les anges est différente de celle accordée par Hachem lui-même. Les anges qui protègent quelqu'un sont ceux créés par ses propres bonnes actions. Ils ont l'obligation de le protéger de tout mal. Ce type de protection n'enlève rien à ses mérites.
Cependant, la protection qu'il reçoit de ces anges n'est qu'en accord avec les lois de la nature. Les anges ne le protègent pas de manière surnaturelle.

En revanche, lorsqu'une personne mérite d'être protégée directement par Hachem, la protection est au-dessus des lois de la nature et la personne est protégée de manière surnaturelle.
Il en résulte que cette protection diminue sa récompense éternelle, comme l'enseigne la guémara (Shabbath 32a), à propos d'une personne sauvée par un miracle.

Cependant, lorsqu'un tsadik mérite une promesse spéciale d'Hachem qu'Il le protégera, comme Yaakov, ce type de protection est au-dessus des lois de la nature et ne diminue pas les mérites d'une personne, car sinon, quel serait l'intérêt d'une telle promesse?
Lorsqu'une personne mérite effectivement la protection directe d'Hachem, il n'est en réalité pas nécessaire que les anges la protègent.
La seule raison pour laquelle ils le font est celle que nous trouvons dans le Temple. La Michna (Midot 1,1 voir Ra'av) dit que le besoin de protection dans le Temple n'était pas pour s'assurer que les voleurs et autres ne pillent pas les richesses trouvées dans le Temple, puisque Hachem Lui-même veillait sur le Temple. Mais plutôt, la garde" des Cohanim et des Levi'im, était en réalité une "garde d'honneur".
Lorsque Hachem protège un individu, les anges qui l'accompagnent ne servent également que de "garde d'honneur".

Une autre différence entre la protection accordée par les anges et celle accordée par Hachem est la suivante. La guémara (Sotah 21a) enseigne que les fautes d'une personne peuvent effacer ses mitsvot.
["une mitsva est un bougie et la Torah est une lumière" (Michlé 6,23). La guémara dit qu'une faute peut éteindre le mérite d'une mitsva accomplie, mais une faute n'éteint pas le mérite de la Torah étudiée. ]
Par conséquent, les anges qui ont été créés par les mitsvot d'une personne, la protègent de la faute, pour leur propre bien, puisqu'ils ne veulent pas être rejetés de leur poste.
Cependant, lorsqu'Hachem protège une personne, même s'Il la sauve du yétser ara, Il ne lui retire pas son libre arbitre. Au contraire, Hachem renforce le yétser tov de la personne pour qu'elle l'emporte sur son yétser ara.

Une autre différence est qu'une fois qu'une personne a fauté, les anges qui la protègent s'éloignent d'elle et elle perd leur protection.
Cependant, lorsqu'Hachem protège un individu, même après qu'il ait fauté, par Sa miséricorde, Hachem donne à la personne l'espace et le temps de se repentir avant de la punir et de lui retirer sa protection.

Étant donné qu'il existe des différences entre la protection que l'on reçoit des anges et celle que l'on reçoit d'Hachem, le Zéra Chimchon dit que, dans certains cas, une protection bénéficie à la personne plutôt que l'autre.
C'est pourquoi Yaakov a mérité les 2 formes de protection (Hachem et les anges) afin de bénéficier des avantages des 2 formes de protection.

La revendication sur le fait d’avoir frappé le rocher

+ La revendication sur le fait d'avoir frappé le rocher :

-> Moché incarne la gratitude. Il ne frappa ni le fleuve (qui lui avait sauvé la vie lorsque sa mère l'y avait mis) ni la poussière de la terre (dans laquelle il avait pu dissimuler le corps de l'égyptien tué), qui tous deux lui avaient rendu service (contribuant à lui sauver la vie).

Moché Rabbénou fauta une seule fois : il frappa le rocher au lieu de lui parler.
Le reproche à son égard est d'avoir transgressé l'ordre d'Hachem. Hachem lui avait dit de parler au rocher et lui l'avait frappé. Il s'intensifie du fait que s'il avait agi comme Hachem le souhaitait, les Bné Israël auraient appris comment obéir à D.

Le Yalkout Chimoni nous enseigne que le reproche ne se situe pas la.
En fait, c'est plutôt : comment peux-tu frapper un rocher, qui apporta tant de bienfaits au peuple d'Israël.

Nos Sages (guémara Sota 11b) expliquent ainsi le verset : "l'a nourri avec le miel des rochers" (Haazinou 32,13) : les nourrissons des bné Israël (que les égyptiens jetaient, Hachem leur a permis de survivre et ainsi ils) suçaient le miel des rochers.

Le reproche à l'égard de Moché Rabbénou est son manque de gratitude envers le rocher.

La tribu de Binyamin fut la première à sauter dans la mer

+ Pourquoi la tribu de Binyamin sauta-t-elle en première à l'eau de la mer Rouge?

-> La guémara (Sota 37a) rapporte l'avis de Rabbi Méir, que les tribus discutèrent entre elles pour savoir qui se jetterait à l'eau en premier, jusqu'à ce que celle de Binyamin le fit sans attendre.

Une question se pose : pourquoi celle de Binyamin se jeta-t-elle en premier et non celle Zévouloun, sur lequel il est écrit : "il occupera le littoral des mers" (Vayé'hi 49,13)? Il a des connaissances très précises sur la mer et beaucoup plus que Binyamin.

Nos Sages expliquent le verset : "La mer le vit et s'enfuit" (Téhilim 114,3) que la mer vit le cercueil de Yossef descendre dans la mer. Hachem dit : que la mer s'enfuît devant celui qui s'enfuit de la faute, comme il est écrit : "il s'enfuit à l'extérieur" (Vayéchev 39,13).

Le Tsror Hamor nous enseigne que lorsque Yossef s'échappa de la femme de Potifar, il s'enfuit jusqu'aux bords du fleuve. Il se dit : "si la femme de Potifar parvient jusqu'ici, je saute dans le Nil et je me suicide!"
La mer reconnut donc Yossef et son dévouement. Quand son cercueil apparut devant elle, elle s'enfuit.

Les Bné Israël connaissaient la valeur du cercueil de Yossef, c'est pourquoi ils discutèrent entre eux, qui se jetterait en premier à l'eau.
Les membres de la tribu de Binyamin dirent : "même si notre aïeul est le plus jeune de la famille, nous sommes liés au cercueil de Yossef, plus que toutes les autres tribus! Il dénomma tous ses dix enfants du nom de Yossef (le nom de chacun de ses enfants faisait allusion à Yossef) et il fut le seul à ne pas avoir participé à la vente".
La tribu de Binyamin se jeta donc la première à l'eau !

Les chiens créés par sorcellerie

+ Les chiens créés par sorcellerie :

-> Le midrach (Tan'houma Béchala'h 2) nous raconte que lorsque Moché voulut sortir les ossements de Yossef du Nil (juste avant de quitter l'Egypte), il écrivit les mots "Alé Chor" sur un morceau de bois et le jeta dans le fleuve.
Selon un autre avis, cité dans le Yalkout Chimoni (Béchala'h, siman 227), il écrivit sur un morceau d'argile le nom explicite d'Hahem, le jeta dans le fleuve et de suite en jaillit le cercueil de Yossef.

Cependant, le Yalkout continue et nous rapporte des propos étonnants.
Il y avait là-bas 2 chiens, créés par des tours de magie, qui aboyaient après Moché. Moché se dit : de vrais chiens n'aboient pas, mais de faux chiens, créés de toutes pièces par sorcellerie, agissent ainsi. C'est ce qui est dit : "Pas un chien n'aboiera contre les bné Israël" (Bo 11,7).

Or comment Moché sut-il que ces chiens avaient été créés par sorcellerie? Si c'est parce qu'ils aboyèrent, c'est incompréhensible, car justement ce sont les vrais chiens, qui aboient.

Les commentateurs expliquent que l'exil eut lieu par la faute de médisance de Yossef sur ses frères. Tant que la faute n'était pas réparée, impossible de délivrer les bné Israël d'Égypte.

D'après cette explication, le Zéra Béré'h nous dévoile un secret remarquable : pourquoi les chiens aboyèrent-ils à l'encontre de Moché, pourquoi l'empêchèrent-ils de sortir le cercueil de Yossef?
Ils avaient un argument contre Yossef, qui médit de ses frères. Nos Sages (guémara Pessahim 118a) disent que celui qui médit mérite d'être jeté en pâture aux chiens.
C'est la raison pour laquelle ils se tinrent debout et dirent à Moché : "Nous ne te permettrons pas de le sortir de là!"

Moché dit : si c'est la raison pour laquelle ils aboient, ce ne sont pas de vrais animaux, car Hachem a promis : "Pas un chien n'aboiera contre les enfants d'Israël" et qu'ils ont déjà réparé la faute de la médisance.

La sainteté inhérente du Shabbath

+ La sainteté inhérente du Shabbath :

"Le 7e jour, Hachem acheva Son travail qu'Il avait fait et Il s'bastint le 7e jour de tout Son travail qu'Il avait fait" (Béréchit 2,2)

-> Rachi commente : "Hachem a déterminé avec précision le moment de début du Shabbath et est entré dans le Shabbath à un cheveu près. (Ainsi,) il semble qu'Il ait achevé [le travail] le jour même du Shabbath".

-> Le Maharal (Gour Aryé) commente :
Hachem n'a pas interrompu le travail de la Création au début du Shabbath parce qu'il était achevé, mais plutôt en raison de la sainteté inhérente au Shabbath. Sinon, le travail de la Création aurait continué pendant 7 jours, comme l'indique Rachi : "Hachem a doublé le travail le 6e jour ; le travail qui aurait dû être achevé le Shabbath a été fait à la place le 6e jour".

La sainteté du Shabbath n'est pas due à l'achèvement du travail de la Création en 6 jours.
Au contraire, Hachem a achevé le travail de la Création en six jours en raison de la sainteté du Shabbath.
Cette sainteté peut être démontrée par le midrach (Béréchit rabba 7,7), qui affirme que les chédim (démons) ont été créés le vendredi mais n'ont pas été achevés en raison de l'arrivée du Shabbath.
Cela implique que la Création n'était pas terminée à la fin du 6e jour, mais qu'Hachem a néanmoins cessé Son travail en raison de la sainteté du Shabbath.
Bien sûr, Hachem aurait pu achever le travail de la Création avant l'apparition du Shabbath, mais Il a délibérément laissé une partie du monde incomplète pour démontrer la sainteté du Shabbath.

Le jour du Shabbath est intrinsèquement saint parce qu'il s'agit du 7e jour de la semaine, et que le chiffre sept correspond à l'esprit. Le monde physique est composé de 6 dimensions : le haut, le bas, le nord, le sud, l'est et l'ouest. La septième dimension, spirituelle, est située au centre.
Les six premières dimensions occupent de l'espace car elles sont physiques, mais la septième dimension est spirituelle car le centre n'occupe pas d'espace.
De même, les six premiers jours de la semaine correspondent aux six dimensions physiques/matérielles du monde, et le septième jour, Shabbath, correspond à la septième dimension spirituelle au centre.

La septième dimension est toujours au milieu, et Shabbath est également considéré comme le jour du milieu de la semaine, bien qu'il soit le dernier jour de la création. Comment cela se fait-il?
Nos Sages font référence aux quatrième, cinquième et sixième jours de la semaine comme étant les trois jours précédant Shabbath, et aux premier, deuxième et troisième jours comme étant les trois jours suivant Shabbath. Cette perspective place le Shabbath au milieu de la semaine.
Le corps fait également allusion à ce concept, en y ajoutant une autre dimension.
Tout comme le cœur, qui se trouve au milieu du corps, apporte la vie à l'être tout entier, le jour du Shabbath n'est pas seulement le cœur spirituel de la semaine, il apporte en fait la bénédiction et la sainteté à toute la semaine.

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=> Le Shabbath, en tant que 7e jour de la semaine, est intrinsèquement saint. La sainteté du Shabbath n'est pas due au fait qu'Hachem a achevé l'œuvre de la création le 7e jour, mais plutôt au fait qu'Hachem a achevé l'œuvre de la création le 7e jour en raison de la sainteté du Shabbath.

"Le roi d'Égypte mourut et les Bné Israël gémirent" (Chémot 2,23)

-> Pharaon décréta de lourds décrets sur Israël et l'un des plus redoutables est d'emmurer un enfant à la place d'une brique manquante. Ce malheur a conduit même Moché à interroger Hachem quant à Sa façon d'agir. Il lui dit : comment est-ce possible d'emmurer des enfants?
Moché dit à Hachem : "Tu as occasionné du mal à ce peuple", car on place leurs enfants dans le mur s'ils ne fournissent pas assez de briques! (Rachi - guémara Sanhédrin 101b)

La réponse de Hachem est effrayante : Il dit: ils sont comme des ronces périssables, Je sais que s'ils restent en vie, ils seront de véritables impies (Rachi Id.). Mieux vaut qu'ils meurent maintenant avant de devenir réchaïm.

-> Le Arizal explique que toutes les âmes de la génération du déluge, du Dor Hapalaga (génération de la dispersion), de la génération d'Enoch et des habitants de Sodome, qui devaient s'amender descendirent en Égypte.
Ceux qui fautèrent dans le déluge furent jetés dans l'eau et ceux qui fautèrent dans la construction de la tour furent encastrés dans le mur.

Hachem continue : "Si tu veux, retire un enfant du mur" (Rachi id).
C'est que fit Moché, il retira Mikha (voir guémara Sanhédrin 101b).
[ce dernier est sorti d'Egypte en dérobant une plaque d'argent du cercueil de Yossef, dans l'idée de venir en terre sainte et d'ériger une maison d'idolatrie. ]

Les briques de Kora’h

+ Les briques de Kora'h :

-> Le rav Eliyahou haCohen d'Izmir (ans son livre Éné Haéda) rapporte un midrach au nom de Rav Chmouël Tarmichi : au début de l'esclavage en Égypte, Pharaon demanda aux enfants d'Israël de fabriquer des briques durant une journée. Il voulait savoir combien chacun était capable de produire par jour, pour déterminer le quota à exiger de chacun d'eux au début de l'esclavage.
Kora'h, qui avait compris ce que Pharaon tramait, produisit une seule brique durant toute la journée...

Comment est-ce possible puisque la tribu de Lévi ne fut pas asservie en Égypte ?

Dans le livre Midrach Rabbi David Hanaguid (petit-fils du Rambam), l'auteur écrit : nos Sages nous enseignent que la tribu de Lévi ne travailla pas ni ne fabriqua de pierres. Ils n'écoutèrent pas Pharaon et préférèrent étudier la Torah et accomplir les mitsvot. Personne ne désirait travailler sauf Kora'h. Kora'h porta et fabriqua une seule pierre.
Il se sentit obligé d'apporter une brique avant de sortir d'Egypte, à cause de son désir âpre du gain et de ses envies matérielles. Il ne se suffisait pas de ce qu'il avait, comme il est écrit : "Qui aime l'argent n'est jamais rassasié d'argent" (Vayikra 5,9).

Le Éné Haéda continue: les Égyptiens demandèrent à Kora'h : comment es-tu parvenu à ne fabriquer qu'une seule brique ? Il expliqua qu'il avait enjolivé et taillé la pierre en l'honneur du roi. Finalement, les Égyptiens imposèrent à chaque Hébreu le double du quota de briques qu'il avait réalisé le premier jour. Lorsque les Hébreux durent doubler leur production de briques, Kora'h, qui n'en avait produit qu'une, ne fut pas du tout asservi.
Que fit-il ?

Chaque jour, lui et sa famille fabriquaient des pierres, à leur rythme et les conservaient jusqu'à ce que leur nombre devînt respectable.
Lorsque Pharaon décréta : "La paille ne vous sera point donnée et vous fournirez la même quantité de briques" (Chémot 5,18), les enfants d'Israël furent obligés de fournir le même nombre de briques sans la paille, sans quoi leurs enfants étaient emmurés à la place de la brique manquante.
Ils se rendaient donc chez Kora'h pour acheter des briques. Ce dernier les vendait à un prix si exorbitant que celui qui venait devait lui céder toutes ses richesses pour sauver ses enfants et leur éviter d'être emmurés dans la construction. C'est ainsi que Kora'h spolia l'argent du peuple d'Israël de la même manière que les hommes de la génération du déluge volaient leur prochain. Les « volés » réagissaient par des flots de paroles injurieuses. Quand Kora'h s'empara des biens du peuple d'Israël, les victimes l'injurièrent à cause de leur extrême détresse.

C'est la raison pour laquelle Rabbi Yéhochoua ben Lévi (midrach Béréchit rabba 26,7) dit : la discorde est difficile comme celle de la génération du déluge, car la faute était similaire et la punition aussi, les petits enfants furent punis de mort comme les adultes.