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"Tu aimeras l'Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir." (Vaét'hanan 6,5)

Nos Sages (guémara Béra'hot 60b) ont interprété : "Bé'hol méodé'ha" (de tout ton pouvoir/tes moyens), comme voulant signifier : "Quelle que soit la nature du traitement [mida], que D. t'inflige, remercie-Le, remercie-Le avec effusion."
(bé'hol mida oumida chéOu modéd lé'ha, évé modé Lo bim'od méod).

=> Nous devons toujours être heureux de ce qui nous arrive étant donné que : "tout ce que D. fait, c'est pour le bien", tout provient de Son amour pour nous.

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+ Nos Sages nous ont enseigné (guémara Béra'hot 54a) : "L'homme a l'obligation de réciter une bénédiction pour le mal et pour le bien, ainsi qu'il est écrit : "Tu aimeras Hachem ton D. de tout ton cœur, de toute ton âme", c'est-à-dire même s'Il te prend ton âme."

Cela signifie-t-il qu'il convient de réciter une bénédiction pour le mal comme il le fait pour le bien?

Rava (guémara Béra'hot 60b) de dire : "Il doit l'accepter avec joie."
Et Rachi de commenter : "bénir d'un cœur entier les épreuves de l'adversité".

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-> Le Sifré commente notre verset en disant : "Remercie-Le pour le bien comme pour le mal, qui doit être accepté avec joie et amour."
-> Ben Zoma (pirké Avot 4,1) : "Qui est riche? Celui qui est content de sa part [spécifique]."

Le 'Hafets 'Haïm de commenter :
"D. sait quelles épreuves sont appropriées pour chaque âme ici-bas.
Chacun vient dans ce monde pour être mis à l'épreuve : le pauvre doit prouver qu'il tient bon dans l'adversité, et le riche qu'il se montre généreux envers le nécessiteux.
Chaque petit détail de la vie d'un homme est la part correspondant à son âme, suivant le rôle qui lui est attribué.

S'il se trouvait dans la situation d'une autre personne, il souffrirait davantage.
Dès lors, celui qui éprouve une grande peine ne doit pas être déprimé ; il doit s'en réjouir car c'est sûrement pour son bien."

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-> Le rav Avraham Twerski pose la question : "Pourquoi la bénédiction que l'on dit tous les matins : "Chéacha li kol tsorki" (Il a fait pour moi tous mes besoins), est au passé, alors que quasiment toutes les autres bénédictions sont au présent?

Le rav de répondre : nos Sages ne voulaient pas que les gens l'a fasse en pensant : "Je n'ai pas ceci, je n'ai pas cela, et D. n'a pas encore résolu tel problème".

=> Ce n'est que lorsque nous regardons en arrière plus tard, que nous pouvons nous rendre compte que nous avions tout ce dont nous avions besoin, et que D. a bel et bien le pouvoir de nous fournir tout ce qu'il y a réellement de mieux pour nous.

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-> Nous récitons, à la fin de la prière Aleinou, le verset suivant : "Hachem sera Roi sur toute la terre. En ce jour-là, Hachem sera Un, et son nom Un" (Zekharya 14,9).
La guémara (Pessa'him 50a) se demande : "Mais n'est-il pas déjà Un aujourd'hui?

Rabbi A'ha bar 'Hanina répond : "Le Monde à venir n'est pas comme celui-ci.
Ici-bas, nous disons pour une bonne nouvelle : "Béni est le Bon, qui fait le bien!" (Barou'h atov véamétiv), et pour une mauvaise : "Béni est le Juge de vérité!" (Barou'h dayan aémet).

Tandis que dans le Monde à venir, nous ne dirons plus que : " Béni est le bon, qui fait le bien!" "

Nous reconnaîtrons rétrospectivement à ce moment-là que tout ce qui nous semblait mauvais venait effectivement de Lui et était bon en réalité.

 

"Ecoute, Israël : l'Éternel est notre Dieu, l'Éternel est un." (Vaét'hanan 6,4)

-> Rabbi Na'hman de Breslev fait remarquer que le 1er verset du Shéma, ainsi que la phrase suivante (barou'h chèm) contiennent un total de 12 mots, renvoyant aux 12 Tribus d'Israël.
Ces 2 phrases sont composées de 49 lettres, et cela est à mettre en parallèle avec les 49 lettres composant les noms des 12 Tribus.

Réciter le Shéma, c'est s'inclure dans le règne (mal'hout) de la sainteté, c'est détourner les mauvaises influences, qui tentent de nous éloigner de la sainteté (Likouté Moharan I, 36:3).

-> Rabbi Na'hman nous dit que le terme : Shéma (Ecoute!) qui introduit cette prière, vient nous signifier : "J'ai quelque chose de très important et magnifique à te dire, ainsi écoute avec attention!" (... Hachem est notre D., Hachem est Un).

L'idée principale derrière le Shéma est de renforcer notre foi.
Le Shéma est l'expression centrale de la foi en D., englobant toutes les mitsvot de la Torah (Likouté Halakhot III, p.118)

-> Les 3 paragraphes du Shéma contiennent 248 mots, qui est la valeur numérique du mot : compassion/pitié (ra'hèm - רחם).

Rabbi Na'hman nous enseigne que la compassion principale qu'une personne peut atteindre est de croire en D. et d'en venir à le connaître.
C'est ainsi qu'il peut être considéré comme un être humain avec 248 membres.
Sinon, il est un animal avec une forme humaine (Likouté Halakhot I , p.314).

"Ecoute, Israël : l'Éternel est notre Dieu, l'Éternel est un." (Shéma Israël ... - Vaét'hanan 6,4)

A la place du terme : "Ecoute" (shéma - שמע), ne devrait-on pas avoir plutôt : "Sache/Comprend" (da - דע)?

-> Le mot Shéma (שְׁמַע) est l'acronyme de : "shéou marom énei'hém" ( = Levez vos yeux vers le haut - שאו מרום עיניכם) :

-> [A qui?]
= à Sha-daï Mélé'h Olam (au Roi majestueux du monde - שדי מלך עולם). [acronyme : Shéma]

-> [Quand?]
= à Sha'harit, Min'ha, Arvit (matin, midi et soir - שחרית מנחה ערבית). [acronyme : Shéma]

Une personne qui fera attention à cela méritera d'acquérir le : Ol Mal'hout Shamayim : une soumission totale au joug divin (על מלכות שמים). [acronyme : Shéma]

Source (b"h) : traduction personnelle issue d'un dvar Torah du Rabbi Moshe Bogomilsky (dans son Védibarta Bam)

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-> Les initiales de עול מלכות שמים (Ol malkhout chamayim) font allusion à ערבית ,מנחה ,שחרית, puisque pendant toutes les parties de la journée, nous devrions accepter la Souveraineté d’Hachem.
Les Avot sont ceux qui ont institué ces 3 prières.
[rav Yéhochoua Alt]

"Et vous, qui vous attachez à D., vous êtes tous vivants aujourd'hui" (Vaét'hanan 4,4).

Le 'Hatam Sofer nous explique que le mauvais instinct d'un individu lui dit qu'il ne pourra jamais satisfaire à toutes les exigences de la Torah durant toute sa vie.
Dans la mesure où c'est vain, on peut tout aussi bien abandonner la bataille dès maintenant.

Moché nous dit : "N'entreprenez pas un défi de toute une vie, faites le juste aujourd'hui. Demain, vous gérerez les défis de demain".

Devant l'immensité de ce qu'on a à faire de notre vie, dans son ensemble, cela peut nous sembler trop difficile/trop pesant.
Mais le fait de s'y mettre "un jour à la fois" est faisable ...

Source (b"h) : dvar Torah du rav Twerski (à la communauté GYE)

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"Et vous, qui vous attachez à D., vous êtes tous vivants aujourd'hui"

-> Nos Sages disent que l'homme doit se repentir un jour avant sa mort. Or, comme personne ne connaît le jour de sa mort, ainsi chaque jour peut être considéré comme l'éventuelle veille de sa mort (D. Préserve).
Dès lors, cela signifie que l'homme devra se repentir chaque jour.

Il est clair que celui qui se repent chaque jour se rapprochera considérablement d'Hachem et Lui sera perpétuellement attaché.
Cela est en allusion dans ce verset : "Et vous, qui êtes attachés à Hachem votre D.", comment atteindre cet attachement au Créateur?

La réponse est parce que : "vous êtes tous vivants aujourd'hui" = quand on réfléchit constamment en se disant que l'on est vivant que pour aujourd'hui, et qu'on ne sait pas si demain on le sera encore, alors toute sa vie sera remplie par le repentir et les bonnes actions.
Cela permettra à l'homme de s'attacher à Hachem.
[Ma'hachévet Na'houm]

"Les statuts et les lois que je vous enseigne, pour les pratiquer, afin que vous viviez." (Vaét'hanan 4,1)

Le Nétsiv explique que les termes : "afin que vous viviez", ne s'appliquent pas nécessairement à l'existence physique.
Il s'agit en réalité de la vie spirituelle et de la joie éprouvée par celui qui accomplit sa mission.

Ce que fait un animal tend uniquement à satisfaire ses organes sensoriels, tandis que l'être humain est capable de ressentir une délectation spirituelle laquelle constitue son essence profonde.

Si l'homme détruit cette aptitude à jouir de la spiritualité et s'il ne s'investit que dans ses désirs physiques, il ne devient pas plus qu'un animal doué ou sophistiqué, et perd son identité humaine.

On trouve une allusion à cette différence dans l'enseignement selon lequel les impies sont tenus pour morts même de leur vivant (guémara Béra'hot 18b).
Ayant obscurci leurs récepteurs spirituels, ils ne peuvent plus être considérés comme étant en vie.
Si un païen qui accomplit un acte de bonté est compté comme un être humain, le juif sans la Torah n'est qu'un "cadavre spirituel".

=> Plus nous nous rapprochons de D. et nous élevons dans les niveaux de spiritualité, plus nous devenons vivants.
Voilà ce qu'à voulu dire Moché : "Et maintenant, Israël! Ecoute les statuts et les ordonnances que je vous enseigne, pour les pratiquer ...", car en agissant ainsi, "vous vivrez".

"Laisse-moi passer, de grâce, que je voie ce bon pays." (Vaét'hanan 3,25)

Selon le Midrach (Dévarim Rabba 7,10), Moché a formulé 2 requêtes devant D. :
-> Celle de ne pas détruire le peuple ;
-> et celle d'être autorisé à entrer en terre d'Israël ;

Il lui fut répondu qu'il était impossible de l'exaucer pour les 2 : Si D. pardonnait à Israël, Il aurait puni Moché, et s'Il acquittait celui-ci, Il devait châtier le peuple.
Apprenant cela, notre dirigeant répondit : "Que meure Moché, mais que ne soit pas touché un seul de leurs ongles!"

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-> b'h, lié de ce verset, voir aussi : https://todahm.com/2019/07/07/9481-2

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+ Bonus :
Juste auparavant, dans ce même midrach, Moché adresse une réprimande au peuple en disant :
"Il a suffi d'une [seule personne] pour en sauver 600 000 [par sa prière] après le veau d'or.
Comment se fait-il que 600 000 ne puissent aujourd'hui en sauver une seule?
Ne vous souvenez-vous pas de ce que j'ai fait pour vous dans le désert?!"

[Moché reproche au peuple de ne pas avoir donné pour lui l'assaut aux portes du Ciel, par la prière, comme il avait pu le faire pour son peuple ...]

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-> Le Méam Loez (Vaét'hanan 3,25) donne quelques raisons pour Moché de vouloir entrer en terre d'Israël, dont :

1°/ Tout homme qui acquiert le mérite de diriger les juifs (en particulier en terre d'Israël) reçoit un certain degré d'inspiration prophétique (roua'h hakodech) pour les conduire sur la voie droite.
En devenant roi sur Israël, Saül a reçu l'inspiration prophétique comme le roi David avec qui D. parlait à tout moment.
Il est écrit : "Et D. était avec lui" (Chmouël I 18,14). Ce verset montre que David possédait l'inspiration prophétique. C'est ainsi qu'il a loué D. dans les Téhilim.

Moché a demandé d'entrer en terre sainte en tant que dirigeant des Bné Israël pour atteindre un degré supérieur de prophétie et de proximité avec Hachem. De plus, comme la terre d'Israël est un lieu saint, Moché parviendrait à un niveau spirituel inatteignable hors de terre sainte.
Les Bné Israël en tireraient un grand profit ; leur nom deviendrait célèbre dans le monde, eux qui avaient à leur tête un dirigeant aussi exceptionnel, et Moché atteindrait une plus grande compréhension des mystères de la Torah.

2°/ Tant que les juifs habitent en terre sainte, ils sont appelés les enfants de D., comme il est écrit : "Vous êtes des enfants pour Hachem, votre D." (Dévarim 14,1).
De même qu'un fils peut avoir accès à tous les trésors cachés de son père et entrer là où il le désire, les juifs peuvent découvrir tous les secrets de la Torah en terre d'Israël.

Celui qui habite en diaspora est comme un "serviteur" de D.
Un serviteur ne connaît pas toujours les secrets de son maître.
Lorsque Moché a prié avec tant d'insistance, il se définissait comme un serviteur : "Tu as commencé à montrer à Ton serviteur" (Vaét'hanan 3,23).
Moché a prié D. d'entrer en terre d'Israël afin d'atteindre le niveau où il serait considéré comme un fils. Hachem lui a répondu : "Tu es déjà parvenu à ce niveau lorsque Je t'ai ordonné de fabriquer le Michkan. A ce moment-là, Je t'ai révélé tous Mes secrets".

3°/ Mourir en terre sainte est une très grande chose. Hors de la terre d'Israël, les hommes meurent par l'intervention de l'ange de la mort. De nombreux anges de destruction les entourent et tentent d'empêcher leur âme de s'élever. L'âme souffre et prend des chemins détournés pour pouvoir monter En Haut.
Par contre, l'homme qui a parcouru ne serait-ce que 4 coudées en terre d'Israël a l'assurance d'être attendu au monde futur (ben olam aba).
Ainsi, les hommes pieux d'autrefois aimaient la terre sainte et embrassaient sa poussière comme il est écrit : "Car Tes serviteurs se languissent de ses pierres et chérissent sa poussière" (Téhilim 102,15).
La terre d'Israël n'est pas mise sous la garde d'un ange mais elle est sous le regard de D.
Ainsi, si une personne meurt en terre sainte, l'ange de la mort n'a aucun pouvoir sur elle. Pour D., c'est comme si elle avait été enterrée sous l'autel. Son âme monte directement au Gan Eden et ni les anges de destruction ni les accusateurs célestes n'ont de pouvoir sur elle.

4°/ Hachem a ordonné de détruire toute trace d'idolâtrie en terre sainte et de n'y laisser aucun survivant païen. Si les juifs négligeaient ce commandement, les habitants du pays constitueraient un écueil : ils les inciteraient à s'adonner à l'idolâtrie et leur feraient perdre la terre.
C'est d'ailleurs ce qui se produisit plus tard. Après être entrés en Canaan, les juifs n'ont pas détruit toutes les idoles et ont progressivement été entraînés vers l'idolâtrie. Hachem s'est emporté contre eux et les a livrés aux mains de leurs ennemis.
Lorsqu'ils se sont repentis et ont prié, D. les a délivrés mais peu de temps après ils ont recommencé.
De nouveau, D. les a livrés à leurs ennemis ; ils ont encore supplié D. et ont été sauvés.
Cela s'est produit à de nombreuses reprises jusqu'à ce que la mesure ait été comble et que le Temple ait été détruit.
Moché a donc supplié D. d'entrer en terre sainte afin d'observer le commandement de détruire toutes les formes d'idolâtrie. Ainsi, les juifs ne seraient pas entraînés à la faute et connaîtraient la paix.

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-> "Laisse-moi passer, de grâce, que je voie ce bon pays."

=> Lorsque D. a ordonné à Aharon de gravir le mont Hor (Bamidbar 20,22) car le moment de sa mort était arrivé, Aharon est immédiatement monté avec Moché sans dire un mot. Pourquoi Aharon n'a-t-il pas, lui aussi, prié d'entrer au pays pour observer les commandements que l'on ne peut accomplir qu'en terre sainte?

Il y avait plusieurs raisons à cela :
1°/ Aharon éprouvait une grande satisfaction à l'idée que ses fils héritaient de sa fonction et prendraient sa place. Par contre, Moché n'a pas mérité que ses fils lui succèdent et cela lui causait une grande peine. Il voulait donc au moins mériter d'entrer en terre sainte.

2°/ Aharon aurait profité des commandements liés à la terre sainte : la dîme, la térouma et les autres présents destinés aux Cohanim. Ainsi, s'il avait prié d'entrer en terre d'Israël, on aurait pu soupçonner qu'il voulait y aller pour recevoir ces présents.
Moché, quant à lui, pouvait supplier D. d'entrer en terre sainte puisqu'il n'avait pas droit à ces dons.

3°/ Moché avait atteint le plus haut degré spirituel possible et parlait à D. face à face. Son visage était si lumineux que les Bné Israël étaient incapables de le regarder ; pour lui parler, Moché devait couvrir son visage d'un voile. Cet éclat lumineux provenait de la Présence Divine qui lui parlait.
Aucun autre prophète n'a atteint un tel degré d'inspiration.
Les tsadikim au Gan Eden sont les seuls à atteindre un niveau qui pourrait s'en approcher. Moché ne voulait donc pas mourir.
Il dit : "Si vraiment j'ai atteint le niveau des tsadikim au monde futur pendant ma vie, que gagnerais-je à mourir?"
Aharon, par contre, n'avait pas acquis ce degré d'élévation. Il voulait donc quitter ce monde au plus vite pour goûter l'éclat de la Présence Divine au Gan Eden.

4°/ Aharon savait que D. avait prêté serment que ni lui-même ni Moché n'entrerait en terre sainte et que tout décret scellé par un serment ne peut être annulé. Cependant, Moché avait un argument : "Si D. m'a ordonné de conquérir les territoires de Si'hon et de Og et de les partager entre les descendants de Réouven, Gad et la moitié de la tribu de Ménaché, c'est qu'Il a annulé Son serment!"
C'est pourquoi Moché a osé supplier D. d'entrer en terre d'Israël.

De plus, les termes du serment était : "Aussi, VOUS ne conduirez pas cette congrégation au pays" (Bamidbar 20,12).
Le pluriel semblait indiquer que Moché et Aharon ne conduiraient pas ensemble les Bné Israël en terre sainte.
Aharon n'a donc pas même osé prier D. à ce sujet.
Cependant, après sa mort, Moché a trouvé un argument pour échapper au serment : "Maître du monde, Tu as juré que nous 2 ensemble, nous ne conduirions pas les Bné Israël en terre d'Israël, mais à présent Aharon n'est plus. Ton serment n'est-il donc pas automatiquement annulé?"
En effet, la loi juive stipule qu'un serment partiellement annulé l'est totalement.
[Méam Loez - Vaét'hanan 3,27]

"J'ai supplié D., en ce temps-là, en disant" (Vaét'hanan 3,23)

Le Or ha'Haïm observe qu'une prière doit posséder 4 qualités pour être agrée :
-> 1ere = on doit la prononcer le cœur brisé, comme un pauvre qui vient mendier son pain aux portes.
-> 2e = il faut supplier D. d'accueillir notre prière dans Sa miséricorde.
-> 3e = le moment où on la récite doit être approprié ;
-> 4e = elle doit être clairement exprimée et ne receler aucune ambiguïté.

L'imploration de Moché possédait ces 4 caractéristiques :
-> Il a d'abord "supplié" = il s'est exprimé depuis les profondeurs de son cœur ;
-> "Hachem" = il a fait appel à Sa miséricorde (le Tétragramme étant une désignation de cet attribut) ;
-> "en ce temps-là" = car il savait que c'était un moment de grâce ;
-> "en disant" = sa requête ayant été claire et sans équivoque.

Source (b"h) : dvar Torah issu du "Talelei Orot" du rav Yissa'har Dov Rubin

"Celles-ci sont les paroles (דברים)." (Dévarim 1,1 - élé aDévarim)

Rachi fait remarquer que le discours d'adieu adressé par Moché aux enfants d'Israël (avant sa mort), qui commence dans la présente paracha, passe en revue tous les événements au cours desquels ils ont irrité D. dans le désert.

Par respect pour le peuple, Moché ne parle qu'allusivement de ces péchés, même si l'intention de notre dirigeant était, par ses remontrances, de l'inciter à améliorer sa conduite.

Le rav Michaël Dov Weissmandel note que si la nation juive prend à cœur ces admonestations et observe fidèlement la Torah et les mitsvot, les calamités décrites dans les sections de Ki Tavo, Vayélé'h et Haazinou seront transformées en bénédictions.

Si l'on compte 613 lettres à partir du ב (bét) de דברים (dévarim), on aboutit à un ר (réch).
Si l'on compte 613 lettres à partir de celui-ci, on atteint un כ (kaf), puis 613 lettres plus tard, un ה (hé).

C'est ainsi que le mot ברכה (bénédiction) est épelé par "bonds" successifs de 613 lettres, correspondant aux 613 mitsvot de la Torah.

Source (b"h) : dvar Torah issu "Talelei Orot" du rav Yissa'har Dov Rubin

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-> Les paroles de remontrance de Moché ont un but.
Si les juifs accomplissent la Torah et les mitsvot comme il convient, alors ils mériteront la bénédiction, et les malédictions se changeront elles aussi en bénédictions.
La bénédiction qui est attachée à l'observance de la Torah et des mitsvot se trouve en allusion ici dans Dévarim, où par intervalle de 613 lettres, se forme le mot : béra'ha (bénédiction).
[Massé 'Hémed]

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+ "Voici les paroles qu'a dites Moché à tout Israël" (Dévarim 1,1)

Le rav Chlomo Levinstein (dans son Oumatok haOr) fait remarquer que l'on trouve dans ce verset une allusion aux noms des parachiot du livre de Dévarim :
Moché dit au peuple juif : Voici les "Dévarim", les paroles que je prononce.
"Vaét'hanan" = je vous en supplie (mit'hanèn) de m'écouter.
"Ekev" = parce que, "Réé" = tu verras (tiré) la situation : il y a des "Choftim", des juges, D. nous jugera sur tout, si bien que : "Ki Tétsé", quand tu sortiras (tétsé) de ce monde, et "Ki Tavo", quand tu viendras (tavo) dans le monde à Venir, tu devras payer pour tes actes.
C'est pourquoi : "atem nitsavim hayom", vous vous tenez tous aujourd'hui, mais demain, vous connaîtrez : "Zot haBéra'ha), cette bénédiction.

"Et vous voici aujourd'hui, en multitude, comme les étoiles des cieux." (Dévarim 1,10)

-> Dans la guémara (Yoma 22b), nos Sages posent la question suivante :
Il est écrit (Ochéa 2,1) : "Le nombre des enfants d'Israël sera comme le sable de la mer ...", ce qui laisse entendre qu'ils pourront être recensés, puis ce verset se poursuit : "... [il] ne pourra se mesurer ni être compté".
Comment résoudre cette apparente contradiction?

Nos Sages de répondre que la dernière partie du verset s'applique à l'époque où Israël accomplit la volonté de D., tandis que la 1ere vise celle où il ne la respecte pas.

-> Le 'Hida de nous donner l'explication suivante :
Quand Israël se soumet à la volonté de D., chacun de ses membres est considéré comme constituant plus d'une personne.

C'est ainsi que Yaïr ben Ménaché était considéré comme valant à lui seul autant que la majorité du Sanhédrin (selon la guémara Sanhédrin 44a ; et également indiqué dans la guémara Baba Batra 121b).
[On peut également ajouter comme exemple :
- Rav El'hanan Wasserman rapporte que le 'Hafets 'haïm, qui est un symbole d'humilité, disait fréquemment qu'il portait la responsabilité pour le bien-être spirituel de toute la génération.
- Rav Israël Salanter disait qu'il avait les capacités de 1000 personnes, ce qui impliquait qu'il devait agir comme 1000 personnes.
- De même, Moché rabbénou était considéré comme autant que l'ensemble du peuple juif de la génération de la connaissance (dor déa), dont aucune autre n'aura un tel niveau jusqu'à la venue du machia'h.]

=> Lorsqu'un peuple se compose d'être vertueux, il n'existe plus aucun moyen de le recenser car on ne dispose pas des instruments permettant de jauger la véritable valeur de chacun de ses membres.

Source (b"h) : dvar Torah issu "Talelei Orot" du rav Yissa'har Dov Rubin

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+ Hachem a promis aux juifs de devenir comme les étoiles (selon le Méam Loez - Dévarim) :

1°/ Dans le ciel, les étoiles brillent d'une extrémité du monde à l'autre.
De même, si les juifs sont méritants, ils brilleront d'une extrémité du monde à l'autre dans le monde futur.
De plus, les visages des hommes qui enseignent la Torah aux enfants dans ce monde-ci brilleront comme les étoiles dans le monde futur.

2°/ Chaque nuit, D. fait sortir les étoiles et les couvre en les comptant, comme il est écrit : "Il fait sortir Son armée par nombre, Il les appelle par leur nom" (Yéchayahou 40,26).
De même, D. compte les juifs à tout moment. Comme un homme riche sait combien il possède mais compte sans cesse ses pièces par amour de l'argent, D. compte les juifs. Il les a dénombrés à plusieurs reprises : après la sortie d'Egypte, après l'épisode du veau d'or et à l'érection du Michkan.

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-> Le Méam Loez enseigne également que :
Hachem a donné 3 bénédictions au juifs : de devenir comme la poussière, comme le sable et comme les étoiles. Parallèlement, le peuple juif a reçu 3 couronnes : la couronne de la Torah, celle de la prêtrise et celle de la royauté.
Les juifs sont comparés à la poussières de la terre, les Lévi'im au sable de la mer et les rois (issus de la tribu de Yéhouda) aux étoiles.
Chacun de ces 3 groupes a reçu la bénédiction de se multiplier.

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-> b'h, également au sujet des étoiles : https://todahm.com/2018/12/08/7616-2

"Ce fut, lorsque tous les hommes de guerre eurent péri du milieu du peuple par la mort." (Dévarim 2,16)

La Torah nous apprend qu'en punition du péché des explorateurs, tous les hommes âgés de plus de 20 ans ont été condamnés à mourir dans le désert sans pouvoir entrer en terre d'Israël.

Le midrach (Eikha Rabba) relate que chaque année, la veille du 9 Av, tous les enfants d'Israël se préparaient des tombes.
Une fois que celles-ci étaient creusées, ils s'y allongeaient pour y rester toute la nuit.

Le matin venu, on annonçait : "Que les vivants se séparent des morts!"
Ceux qui étaient encore en vie se relevaient de leur sépulture ; mais 15 000 personnes, chaque année, n'en sortaient plus ...

On continua de respecter la tradition jusqu'à la veille du 9 Av de la 40e année.
Personne, cette fois-là, ne mourut dans la nuit.
Certains, croyant qu'ils s'étaient trompés de date, y sont retournés la nuit suivante, et ainsi de suite jusqu'au 15 du mois.

C'est alors que, voyant la pleine lune, ils comprirent qu'ils n'avaient commis aucune erreur de calcul et que le décret de mort avait été abrogé.

=> Ils instituèrent le 15 Av comme jour de fête pour les générations à venir.

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+ Bonus :

Le 15 Av, on se trouve à 45 jours de Roch Hachana.
45 est la valeur numérique du mot Adam (homme - אדם) et du mot : "ma"(Quoi? Que suis-je? - מה) :

A partir du 15 Av, nous disposons de 45 jours pour se poser en toute humilité et honnêteté les questions sur notre vie, afin de mériter ce titre d'homme juif, lorsque nous nous présenterons devant D. à Roch Hachana.

Pour approfondir l'importance du "ma" chez l'homme : https://todahm.com/2014/04/01/pessah-ma-ma-ma