Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

+ “Va, dis-leur : ‘Retournez dans vos tentes’ “ (Vaét'hanan ch.5 ; v.27)

Le Rabbi de Kotsk commente ce verset de la façon suivante.
Là, près du mont Sinaï, j’ai vu votre crainte et votre attachement à D., mais voyons donc votre comportement lorsque vous rentrerez dans vos tentes.

+ “Et ces sujets que je t’ordonne aujourd’hui seront sur ton coeur” (Vaét'hanan ch.6 ; v.6)

Rashi sur le terme “aujourd’hui” : ces paroles devront toujours rester nouvelles fraîches et exaltantes à vos yeux, comme si la Torah venait d’être donnée “aujourd’hui”, et non comme un vieux dogme, démodé et sans valeur.

"Tu aimeras Hachem, ton D. … de toute ton âme" (Vaét'hanan 6,5) 

Nos Sages expliquent : "De toute ton âme : même s’Il retire ton âme", il faut aimer Hachem même si pour Lui rester fidèle il faut donner son âme et sa vie.

De même on peut expliquer : "De tout ton cœur : même s’Il retire ton cœur”. C’est-à-dire que même si un homme n’a plus de cœur, qu’il ne ressent plus rien dans le service d’Hachem, même alors il faut continuer à Le servir, il ne faut pas s’affaiblir spirituellement.

[le 'Hidouché haRim]

+ Haftara vaét’hanan : “Consolez (na’hamou), consolez Mon peuple dit D.” : 

Rabbi Tzvi Elimelech Shapiro : “Consolez-vous du seul fait que vous êtes “Mon peuple” car cela est, en soi, la plus grande consolation qui soit.

 

+ “Vous n’ajouterez pas à la parole que je vous ordonne et vous n’en retirerez rien …” (Vaet'hanan ch.4 ; v.2)

L’interdiction d’ajouter une mitsva supplémentaire est sous-entendue dans le nombre des commandements de la Torah :
- ils sont au nombre de 613 = taryag ( תריג)
- si on en rajoute un, on obtient 614 = torid (תוריד) = tu feras descendre ;
Ainsi, on n’améliore pas la Torah en y ajoutant de nouvelles injonctions, mais on la déprécie au contraire en la rabaissant (torid) au rang d’une loi sortie de l’imagination d’un être humain.
- si on enlèves une unité, on obtient 612 = tariv (תר'ב) = tu te querelleras ;
En effet, chacun voulant retrancher de la Torah ce que bon lui semble, on en viendra à des disputes incessantes.

[le Ben Ich 'Haï]

<--------------------------->

-> Rabbi Yonathan Eibeshutz dit :
"La Torah est décrite comme un "sam ha'haïm" (un élixir de vie), un médicament capable de purifier ceux qui le prennent.
Nous sommes avertis de ne pas ajouter ni retirer des mots de la Torah.

Un médicament est un mélange de différentes substances, et en changer les proportions est toxique.
De même, les commandements de la Torah sont donnés en proportion exacte et parfaite, et modifier même un seul mot peut avoir un effet terrible et nuisible."

<--------------------------->

-> Le Rabbi de Loubavitch enseigne :
"Si à la fois un ami et un ennemi te donnent un conseil, tu peux être sûr que ton ennemi souhaite que tu t'égares.
Lorsqu'une idée vient dans notre esprit, nous devons nous interroger : "Quelle est l'origine de cette idée : est-ce le yétser atov ou bien le yétser ara?"

=> Hachem nous a donné un package parfait de mitsvot, et tout désire d'en ajouter ou bien d'en retirer fait forcément partie des plans du yétser ara.

+ “Le ra’a, la aya et le daya selon son espèce” (Réé ch.14; v.13) :
Rashi explique que ces 3 noms sont relatifs à un seul oiseau et non pas à 3 oiseaux différents.
Que peut-on en apprendre?

+ le nom "ra'a" = relatif à la vue.
On apprend dans la guémara 'Houlim 63b : "qu'il peut se tenir à Babylone (qui est une vallée) et voir une carcasse en terre d'Israël."
Cet oiseau est impur car il utilise son excellente vision afin de voir les choses négativement et trouver les défauts hors de chez lui.

+ le nom "aya" = où.
Cet oiseau est très intelligent dans sa capacité à éviter de se faire capturer, passant d'une cachette à l'autre.
Le chasseur s'en retrouve à se dire : "aya - où est-il, et comment peut-il être attraper?".

+ le nom "daya" = assez.
Le bruit du croassement ressemble au mot daya : assez!

On apprend de ces 3 noms, qu'à l'inverse de cet oiseau impur, la pureté d'un juif réside dans :
- voir les autres avec un bon œil (bonne utilisation du ra'a - de la vue) ;
- être impliqué dans les efforts et les activités de la communauté : les prières, les cours, ... (aya - où sont ces gens qui passent de temps en temps mais dont la communauté ne peut pas compter sur eux?) ;
- toujours donner avec un cœur reconnaissant et généreux (à l'inverse du daya - assez! J'ai assez donné. Assez! Il y a trop d'appels afin de me faire donner de l'argent ...).

Source : traduction personnelle de l'anglais du commentaire "védibarta bam" de Rabbi Moshe Bogomilsky

+ "Donner, tu lui donneras ..." (Réé ch.15;v.10) :

La Tsédaka doit se faire de façon discrète/cachée.
Au sein même du mot, on apprend de façon cachée les bornes cadrant la tsédaka (צדקה).

En effet :
- la valeur numérique de la lettre : ק - kouf = 100 et celle de : צ - "tsadik" = 90.
Sur 100 euros, il faut donner afin de garder au plus 90 euros pour soi-même (le minimum à donner à la tsédaka = soit 10%).
- la lettre : ה - "hei" = 5 et la lettre : ד - "dalet" = 4.
Sur 5 euros, il faut donner afin de garder au moins 4 euros pour soi-même (le maximum à donner à la tsédaka = 1/5 = 20%).

Source : traduction personnelle de l'anglais du commentaire "védibarta bam" de Rabbi Moshe Bogomilsky

“Une vache entièrement rousse” (‘Houkat ch.19 ; v.2)

Rashi : elle doit être entière dans sa couleur rousse. Si elle a 2 poils noirs, elle n’est pas valable.

‘Hidouchei HaRim : Pour perdre le qualificatif de “sans défaut” (témima), il faut 2 poils, alors que pour perdre le qualificatif d’ ”intègre” (tamim) avec D., il suffit de l’épaisseur d’un cheveu.

"Fils de Yéhouda : Er et Onan ; mais Er et Onan moururent au pays de Canaan" (Pin'has 26,19)

-> Ce verset est commenté par le Ohr ha'Haïm haKadoch selon le sens du Rémez (allusion), créant de la sorte un lien avec les 2 premiers Temples de Jérusalem : "Er et Onan (עֵר ואְוֹנןָ) font allusion [respectivement] au Premier et au Second Temple.

Er (עֵר) correspondant au 1er Temple, conformément aux paroles : "Je dors mais Mon coeur est ער (Er) éveillé" (Chir haChirim 5,2).
Cela signifie que [pendant que le premier Temple était debout], D. était ‘éveillé’, au sens de la grande Providence divine qu’Il nous manifestait dans le Temple [les 10 miracles quotidiens dans le Temple – voir Pirké Avot 5,5].

Onan (אוֹנןָ) correspond au second Temple.
Cette appellation renvoie au mot Onaa (אונאה - tromperie), car il manquait [dans le Second Temple] des choses essentielles du Premier Temple [comme : l’Arche sainte… le Feu (du Ciel en forme de lion), la Présence Divine, l’Esprit Divin et les Ourim VéToumim – voir guémara Yoma 21b].
(Ainsi, la consolation de la perte du Premier Temple par la construction du Second avait quelque part un air de ’tromperie’).

Il est dit [dans le verset] que ‘Er et Onan moururent’, faisant ainsi référence à la destruction des 2 Temples. En effet, le retrait de la Chékhina du Temple est décrit comme la mort. Tout comme la mort indique le départ de l’âme, ainsi le départ de la Présence Divine laissa-t-il le Temple sans vie, en raison des fautes [du peuple juif].
Au lieu d’être remplis de la présence de D., les Temples respectifs se remplirent de l’impureté des forces du Mal.

La faute spécifique de Er et Onan et pour lequel ils sont morts, fut précisément celui qui causa la destruction des deux Temples. En effet, nous Sages (guémara Shabbath 62b) ont dit : "Ce sont des gens qui mangeaient et buvaient les uns avec les autres, et joignaient leurs lits les uns aux autres, et échangeaient des femmes entre eux, et souillaient leurs lits avec du sperme qui n’était pas le leur."
Ce qui correspond bien au comportement de Er et Onan, comme il dit : ‘Et Onan savait que la descendance ne serait pas à lui. Aussi, quand il s’unissait à la femme de son frère, il laissait la semence se perdre à terre (comme le fit son frère Er – voir Rachi au verset 7), pour ne pas donner de descendance à son frère’ (Vayéchev 38,9).
[Nous voyons par ailleurs que] le péché d’Onan est bien celui qui causa la destruction du Second Temple, c’est-à dire la "haine gratuite" entre eux [voir Yoma 9b], comme le fit Onan ‘pour ne pas donner de descendance à son frère.' ..."

"Pin'has, fils d'El'azar, petit-fils d'Aharon le Cohen" (Pin'has 25,11)

-> le Targoum Yonathan Ben Ouziel commente : "Mon alliance de Paix … J’en ferais un ange (en parlant de Pin’has), vivant éternellement, qui annoncera la Rédemption à la fin des jours."

-> Le midrach (Yalkout Chimoni 771) enseigne : "Pin’has, c’est Eliahou (Hanavi)" (Eliyahou ou Pin'has).

Pourtant, plus de 500 ans séparent les 2 personnages. Quels sens pouvons-nous donner aux dires du midrach?

1°/ Une première explication, consiste à dire que Pin’has, le petit-fils d'Aharon haCohen, celui qui est intervenu dans la fronde de Zimri Ben Salou (v.25,17), a bénéficié d’une vie plus longue que la normale, comme l’indique le
Radak sur le verset : "Mon alliance avec lui a été un gage de vie et de paix" (Mala'hi 2,5).
Ainsi, est-il tout à fait possible que Pin’has ait vécu jusqu’à l’époque des Rois, époque à laquelle vivait le prophète Eliyahou.

Plusieurs enseignements corroborent cette thèse.
Aussi, trouvons-nous une guémara (Baba Métsia 114b) surprenante à cet égard : Rabba Bar Avoua a rencontré Eliyahou Hanavi dans un cimetière de non-juifs. Rabba lui posa une certaine question. Eliyahou lui répondit.
Puis Rabba lui demanda : "Mais, dites-moi, n’êtes-vous pas Cohen? Que faites-vous dans un cimetière?"
La réponse du Prophète Eliahou semble en fait confirmer cette donnée : il répondit que Rabbi Chimone Bar Yo’haï est d’avis que les tombes des non-juifs ne rendent pas impurs, et qu’il peut donc se trouver dans cet endroit.
Cette réponse ne prouve pas en fait que Eliyahou n'est autre que Pin'has, le Cohen. Cependant, Rachi (sur notre guémara) établit le rapport : "N’êtes-vous pas Cohen? Car un avis veut que Eliyahou soit Pin’has."

En fait, cette opinion est celle de Rabbi Chimon Ben Lakich (rapporté dans le midrach Yalkout Chimoni) : Hachem a dit : ‘Tu as ramené la paix entre Israël et Moi dans ce Monde-ci, de même, à l’avenir, tu seras celui qui ramènera la paix entre Moi et Mes Enfants, comme il est dit: ‘Voici, J’envoie Eliah, le Prophète (Eliyahou Hanavi), avant qu’arrive le Jour Grand et Redoutable (le jour de la venue du Machia’h ; Eliyahou étant l’annonciateur du Libérateur)! Il ramènera le coeur des pères à leurs enfants, Et le coeur des enfants à leurs pères’ (Malakhi 3,23-24)"
[voir aussi Michna Edouyot 8,7 :"Nos Sages disent : (Eliyahou ne vient) ni pour éloigner ni pour rapprocher, mais pour faire la paix dans le Monde, comme il est dit: ‘Voici, Je vous envoie Elie, le Prophète ... Lui, ramènera le coeur des pères à leurs enfants et le coeur des enfants à leurs pères.’" ].

Ainsi, Pin’has a reçu une "Alliance de paix" (bérit Shalom) en récompense d’avoir rétabli le Shalom entre D. et Israël.
[à noter que le Chlah hakadoch fait remarquer que le mot אלהיו (son D.) du verset (25,13) : "Il (Pin’has) a été zélé pour son D. (lélohav)", est formé des lettres de אליהו (Eliyahou)].

Nous trouvons également l’enseignement suivant du ‘Hatam Sofer : "Eliyahou Hanavi a reçu la Smikha (imposition des mains) de son Maître A’hya Hachiloni, ou de Moché Rabbénou s’il est Pin’has, et il pourra accorder la Smikha aux Sages d’Israël (lors de la venue du machia’h)."

<--->

2°/ Une deuxième explication est celle rapportée par le Zohar, qui enseigne qu’Eliyahou Hanavi est un ange que mérita Pin’has de devenir, en raison de son niveau de pureté et de moralité.
L’ange Eliyahou fut créé au début de la Création du monde, il précéda donc Pin’has.
C'est pour cela que l'on dit : "Pin’has, c’est Eliyahou" et non l’inverse.

Ainsi, à propos des deux "espions" qu’envoya Yéhochoua en vue de la conquête de la terre d'Israël : Kalev Ben Yéfouné et Pin’has Ben Eléazar, il est écrit : "Mais la femme (Ra'hav) avait emmené les deux hommes et les avait cachés" (Yéhochoua 2,4).
Le Radak explique que le mot caché (Vatitspéno) est au singulier, car Pin’has étant Eliyahou, un ange, il n’a pas été nécessaire de le cacher.
Rabbénou Bé’hayé ajoute : "Nous apprenons donc que Pin’has a fait que la Colère divine se retire du peuple juif et a assuré l’avenir de son peuple, à partir de ce jour et jusqu’à l’éternité, c’est pourquoi lui aussi a eu droit à une vie sans fin (mesure pour mesure), car Pin’has, c’est Eliyahou (un ange immortel)".

<-------------------------------->

=> Quel rôle Eliyahou Hanavi aura-t-il à la fin des temps?

On peut citer :

1°/ Eliyahou Hanavi viendra annoncer la venue du Machia’h, un jour avant, comme il est dit : "Voici que Je vous envoie le prophète Eliyah, avant que vienne le jour du Seigneur, jour grand et redoutable (la venue du Machia’h à Jérusalem)" (Malakhi 3,24) [voir Erouvin 43b – Rachi].
Selon le midrache (Dévarim Rabba 3,16), trois jours avant la venue du Machia’h, Eliyahou Hanavi viendra, se tenant sur les Montagnes d’Israël, pour annoncer la Délivrance.

2°/ A propos du verset : "Moché commença (הואיל - hoïl) à exposer cette Loi" (Dévarim 1,5), le Ma’hchof Halavan (de Rabbi Yaacov Abou’hassera) fait remarquer que les lettres du mot הואיל composent le nom אליהו (Eliyahou).
Ainsi dans les temps futurs, lors de la rédemption, le Prophète Eliyahou viendra nous expliquer la Torah, nous dévoiler les secrets que lui a transmis Moché Rabbénou son maître, et résoudre toutes les questions compliquées qui se sont posées à nous lors de notre étude.
Aussi, lorsque la guémara reste sur une question, conclut-elle par le mot "Tékou", qui est l’acronyme de : "Tichbi Yétarets Kouchiot Véaba'ayot" (Tichbi - le prophète Eliahou) résoudra les difficultés et les problèmes).

3°/ Concernant le verset : "Il ramènera le coeur des parents à leurs enfants et le coeur des enfants vers leurs pères" (Malakhi 3,24), le Metsoudat Tsion y voit une référence à la téchouva qu’opérera Eliyahou Hanavi dans le peuple juif à la fin des temps [le terme héchiv - השיב s’apparente au mot תשובה - téchouva].
Dans son commentaire [Metsoudat David] sur ce même verset, il nous apprend que la Résurrection des Morts se fera par l’intermédiaire du Prophète Eliahou.
A ce propos, le Rav Abarvanel dans son ouvrage (Machmia Yéchoua - Mevasser 15) explique qu’Eliahou Hanavi viendra au début de la Résurrection des Morts et qu’il sera le premier à ressusciter.

4°/ Eliyahou Hanavi annulera les forces du Mal d’Essav, mettant ainsi fin à l'exil d'Edom (Essav).
En effet, la coutume veut que l’on prononce, à la sortie de Shabbath (moment propice à la venue du prophète Elie) la phrase : Eliyahou Hanavi Zakhour Létov (אליהו הנביא זכור לטוב - le prophète Eliyahou qu’il soit mentionné pour le Bien).
En effet, la valeur numérique de ces 4 mots totalisent une valeur de 400, le nombre d’hommes qui accompagnèrent Essav pour livrer bataille à Yaakov. Ces "400 hommes" symbolisent les forces du Mal d’Essav que l’on neutralise, par le mérite d’Eliyahou Hanavi, lorsque l’on prononce la phrase, à la sortie de Shabbath: "Eliyahou Hanavi Zakhour LéTov".
[‘Hida au nom du Mégalé Amoukot].

5°/ Le Rambam (Michné Torah - Hilkhot Méla'him 12,2) écrit :
"Il apparaît de la lecture littérale des paroles des Prophètes (cf. Malakhi 3,23-24) qu’au début de l’époque messianique aura lieu la guerre de Gog et Magog et qu’avant cette guerre se lèvera un Prophète pour remettre Israël dans le droit chemin et préparer leur coeur, comme il est dit : ‘ Or, je vous enverrai Eliyah…’ Il ne viendra ni pour déclarer impur le pur, ni pour déclarer pur l’impur, ni pour disqualifier des hommes dont l'extraction est présumée légitime ou réhabiliter ceux qui sont ténus pour disqualifiés, mais pour instaurer la paix dans le monde, ainsi qu’il est dit : "Il ramènera le coeur des pères à leurs enfants".
Et certains des Sages disent qu’avant la venue du Machia’h viendra Eliyahou."