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Vayéra – la nécessité d’avoir de la crainte d’Hachem

+ Vayéra - la nécessité d'avoir de la crainte d'Hachem :

-> La paracha Vayéra se termine par l'épreuve de la Akéda, au cours de laquelle Avraham a reçu l'ordre d'offrir son fils bien-aimé, Its'hak, en guise de sacrifice (korban) à Hachem.
Après qu'Avraham eut passé cette épreuve difficile, Hachem déclara
Hachem a déclaré : "Je sais maintenant que tu crains D." (Vayéra 22,12).

=> Cette déclaration d'Hachem soulève une question. La Akéda a-t-elle seulement prouvé qu'Avraham craignait Hachem?
L'amour et la dévotion inégalés d'Avraham envers Hachem ont également été prouvés. En effet, le Or'hot Tsadikim (chaar hazérizout) affirme que la Akéda a démontré que l'amour d'Avraham pour Hachem était encore plus grand que son amour pour son propre fils, pour lequel il avait prié pendant près d'un siècle (100 ans).
Le Or'hot Tsadikim démontre cela à partir du fait qu'Avraham s'est levé tôt le matin pour faire la Akéda. Il ne l'aurait pas fait sans enthousiasme pour l'ordre d'Hachem, même si c'était au détriment de son propre enfant (qu'il a attendu depuis si longtemps, et qui devait être à l'origine de tout le peuple juif).

De plus, nous savons que les actes motivés par la crainte de la punition d'Hachem sont considérés comme moins importants que les actes motivés par l'amour d'Hachem (Rambam - Hilkhot Téchouva 10:1). Si tel est le cas, pourquoi Hachem a-t-il insisté sur la crainte d'Abraham et non sur son amour?
Les Sages soulignent effectivement l'amour d'Avraham, en se référant à ses 10 épreuves comme exemples de "combien Hachem lui était cher" (Pirké Avot 5,3), et le prophète se réfère également à Avraham comme "celui qui aime Hachem" (Yéchayahou 41,8).

-> Le rabbi de Slonim explique que jusqu'à la Akéda, Avraham avait réussi à passer tous ses tests grâce à l'amour d'Hachem. Cependant, la Akéda était un test si important que l'amour d'Hachem n'était pas suffisant.
Avraham a dû également utiliser sa crainte d'Hachem pour réussir cette grande épreuve. C'est pourquoi le verset met l'accent sur la crainte d'Hachem d'Avraham.

=> Pourquoi l'amour d'Hachem devait-il être combiné à la crainte d'Hachem en cette occasion?

-> Le rav Aharon Kotler propose deux explications.
1°/ Tout d'abord, malgré l'immense valeur de l'amour d'Hachem, il arrive qu'il ne soit pas assez fort pour repousser à lui seul le mauvais penchant.
Il se peut que la crainte de désobéir à la parole d'Hachem soit nécessaire pour vaincre une envie particulièrement forte de fauter. Face à un épreuve majeure, même Avraham avait besoin de la crainte d'Hachem.

C'est une leçon pour chacun d'entre nous. Même si nous excellons dans la Torah, la prière, le 'hessed ou d'autres domaines importants, rien ne peut remplacer la crainte d'Hachem. Si une envie de fauter nous envahit soudainement, le seul moyen de nous arrêter est de craindre la punition d'Hachem.

Comment acquérir une plus grande crainte d'Hachem?
La meilleure façon de le faire est de lire de moussar, et en particulier leurs descriptions des châtiments qui attendent le fauteur. Si l'on commence à ressentir une certaine crainte, c'est que l'on est sur la bonne voie.
Cette peur était essentielle, même pour quelqu'un d'aussi dévoué à Hachem qu'Avraham, et elle est certainement nécessaire pour passer nos tests/épreuves de nos jours.

2°/ Une deuxième explication de la nécessité de craindre le ciel pour la Akéda est qu'Avraham avait de sérieuses questions concernant l'ordre d'Hachem.
Hachem lui avait promis que Its'hak serait le continuateur de sa lignée, et pourtant, on lui ordonnait de l'égorger.
De plus, Avraham avait prêché contre la pratique païenne des sacrifices humains pendant des décennies. Il l'a fait sur la base de sa propre compréhension du bien et du mal et de la volonté d'Hachem. Or, on lui ordonnait de faire ce qu'il savait et avait prêché comme étant mauvais.
En effet, le midrach nous dit que le Satan a confronté Avraham sur le chemin de la Akéda. Il l'avertit : "Hachem te jugera et te condamnera comme meurtrier si tu exécutes ce commandement [de la Akéda]" (Béréchit rabba 56,4).

-> Enfin, le trait de caractère le plus fort d'Avraham était le 'hessed (bonté), mais on lui demandait maintenant d'accomplir l'acte ultime de cruauté.

Toutes ces questions auraient pu amener Avraham à se demander si c'était vraiment ce que voulait Hachem. Peut-être l'avait-il mal compris ...
Cependant, la crainte qu'Avraham éprouvait à l'égard d'Hachem faisait que ces questions n'avaient pas leur place dans son esprit. Une fois qu'Hachem lui avait dit ce qu'il devait faire, la seule chose qui comptait était de le faire.
Peut-être ne comprenait-il pas pourquoi Hachem lui avait donné un tel ordre, mais cela n'avait aucune importance. Il est clair que la seule façon de s'élever au-dessus de telles questions était de craindre Hachem.

Cette leçon est tout à fait pertinente pour nous. En effet, nous pouvons être confrontés à des situations où il nous est difficile de nous conformer à ce que nous savons que la halakha exige.
Allons-nous nous permettre de prendre des libertés ou des raccourcis? Nous demandons-nous si cette halakha ne s'applique plus, ou du moins, pas à nous (nous affirmons alors : D. me comprendra sûrement)?
Nous pouvons rationaliser un comportement inapproprié avec des excuses telles que : "Je viens d'une culture différente", "Je suis un baal téchouva", "Je suis un homme d'affaires", ou "Je passe une journée difficile".
Hachem attend de nous que nous le servions sans excuses. Lorsqu'il y a une mitsva à accomplir, nous devons mettre de côté toute considération autre que la volonté d'Hachem, comme l'a fait Avraham. Cela exige d'avoir de la crainte d'Hachem.
[rav Moché Krieger]

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