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Noa’h – La faute du vol

+ Noa'h - La faute du vol :

-> "Le monde s'est corrompu devant D., et le monde s'est rempli de vols" (Noa'h 6,11)
Rachi écrit que le mot "corrompu" fait référence à l'idolâtrie et à l'immoralité.
Ainsi, le verset donne 3 raisons qui ont conduit au décret du Déluge (maboul) : le vol, l'idolâtrie et à l'immoralité.
Cependant, lorsque la cause du déluge est répétée plus tard, seul le crime du vol est mentionné (Noa'h 6,13). Rachi cite la guémara (Sanhédrin 108a) qui déclare : "Bien qu'ils aient transgressé toutes les fautes, leur destin n'a été scellé que par le crime du vol".

=> Cette affirmation laisse perplexe. Il est vrai que le vol est une faute, mais sa punition est beaucoup moins sévère que celle de l'idolâtrie ou de l'immoralité. Le vol n'entraîne pas la peine capitale (pour les juifs) et ne fait pas partie des 3 péchés capitaux qu'un juif doit être prêt à sacrifier sa vie plutôt que de les transgresser. Dans ce cas, pourquoi le vol a-t-il été le catalyseur du Déluge, et non l'idolâtrie et l'immoralité?

-> Le Ramban (Noa'h 6,13) répond que tout être humain comprend que le vol est mauvais et doit être interdit. En revanche, les fautes d'idolâtrie et d'immoralité ne sont pas comprises par tous [ex: ça va je ne fais rien de mal, on peut profiter de la vie! ] (du moins sans comprendre la logique de la Torah à leur égard).
Le vol s'était répandu dans la génération précédant le Déluge, il avait "rempli le monde", comme le dit le verset (ibid). Si une justice aussi élémentaire avait été négligée par un si grand nombre de personnes, il était clair que la société dans son ensemble était devenue totalement corrompue. Ce fut le catalyseur du Déluge.

-> Rabbénou Yona (Shaaré Téchouva 3,24) explique différemment le catalyseur du vol.
Il écrit que le vol génère un tollé (dans le monde spirituel) qui provoque un châtiment rapide, encore plus rapide que celui de l'idolâtrie et de l'immoralité.
Le vol a toujours une victime, et ce qu'Hachem déclare à propos des veuves et des orphelins lésés s'applique à tous les cas de victimisation : "Lorsqu'ils crieront vers moi, j'entendrai (et je punirai leurs oppresseurs)" (Michpatim 22,22). [face à la douleur de la personne volée, Hachem lui répond forcément. ]

-> Les A'haronim expliquent cette idée comme suit : Le tribunal Céleste fonctionne de la même manière que les tribunaux du monde. La victime d'un vol porte plainte auprès de la police et porte son affaire devant le tribunal.
Dans le tribunal Céleste également, le vol éveille les anges Accusateurs, ce qui entraîne une punition beaucoup plus rapide.
Les crimes d'idolâtrie et d'immoralité peuvent être pires, mais parce qu'ils n'éveillent pas les anges Accusateurs de la même manière que le vol, la punition n'arrive pas aussi rapidement. C'est pourquoi le vol a scellé le destin de la génération du Déluge.

-> Le rav Guédalia Schorr (sur la base du Réchit 'Hokhma 2) note que le vol est techniquement à la racine de toute faute. Hachem a créé l'homme pour qu'il accomplisse Sa volonté, et Il l'a doté de dons (tels que le corps, l'esprit, les talents et les ressources) à cette fin.
Si tel est le cas, utiliser les capacités données par D. pour commettre une faute constitue un vol. En effet, ce concept est explicitement énoncé par nos Sages (guémara Béra'hot 35b : "Celui qui tire profit de ce monde sans faire de bénédiction au préalable vole Hachem et l'assemblée d'Israël".
Si le fait d'oublier de faire une bénédiction est considéré comme un vol, alors utiliser activement les dons d'Hachem pour défier Sa volonté est assurément un vol.
Ainsi, lorsque le verset désigne le vol comme la cause du Déluge, il fait également allusion à toutes les fautes.

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-> Nos Sages (guémara Nida 16b) enseignent qu'avant qu'un fœtus ne soit conçu, un ange déclare quel type de personne se développera à partir de lui, quelle sera sa force, sa sagesse ou sa richesse. Chaque personne est dotée d'un ensemble unique de capacités. Certains sont plus brillants, tandis que d'autres sont plus riches.
Nos Sages (Nida 30b) affirment également qu'avant de naître, une personne doit faire le serment "d'être un tsaddik et non un rasha".
Le rav Eliyahou Dessler explique que ce serment exige de chaque personne qu'elle mette ses capacités uniques au service d'Hachem. Être un tsaddik signifie utiliser les capacités que D. nous a données avec droiture. Il ne doit pas les canaliser vers des objectifs égoïstes, et il ne doit certainement pas les gaspiller ou les ignorer.
Ainsi, une personne dotée d'une grande intelligence doit l'utiliser pour rechercher la grandeur dans la Torah. Une personne riche doit utiliser sa richesse pour aider les autres.

C'est cette qualité qui a rendu Noa'h digne de survivre au Déluge (maboul). La Torah le qualifie de tsadik. Il a utilisé les capacités qu'Hachem lui a données uniquement pour Le servir avec droiture.
Il s'agit là d'une leçon importante. Il existe de nombreuses personnes talentueuses qui se considèrent comme des juifs honnêtes. Ils accomplissent correctement les mitsvot.
Pourtant, utilisent-ils vraiment toutes les capacités qu'Hachem leur a données pour Le servir? Si une personne brillante consacre un certain temps à l'étude de la Torah mais consacre la majeure partie de son intelligence et de sa créativité à son gagne-pain ou à la recherche du plaisir, il se peut qu'elle viole le serment qu'elle a fait à sa naissance. Elle est peut-être coupable de vol. [utiliser au mieux les capacités que Hachem m'a donné.]

L'inverse est également vrai. De nombreuses personnes en concluent qu'elles n'ont pas de capacités exceptionnelles et qu'elles sont donc dispensées de s'efforcer d'accomplir quoi que ce soit au service d'Hachem. Ce problème est particulièrement fréquent en ce qui concerne l'étude de la Torah. Combien d'étudiants en Torah se sentent justifiés d'abandonner leur étude parce qu'ils ne sont pas "faits" pour cela?
Ces personnes devraient se rendre compte que le serment qu'elles ont prêté à la naissance inclut toutes les capacités qui leur ont été données, même si elles semblent être petites. Hachem leur a donné ces "petites" capacités pour les utiliser à Son service, et on attend d'eux qu'ils fassent l'effort de les développer autant que possible.
S'ils s'appliquent (et consultent un rav compétent pour obtenir des conseils sur la manière de procéder), Hachem les aidera certainement à atteindre leur potentiel.
[ce qui compte est le ration : qu'est-ce que j'ai fait/qu'est-ce que je pourrais faire]

-> Lorsque les yéchivot européennes ont commencé à se réinstaller en terre d'Israël, rabbi Shlomo Lorincz a approché le 'Hazon Ich. En Europe, dit-il, il y avait plusieurs écoles de pensée concernant ce qu'une yeshiva devait offrir. En Hongrie, les yéchivot permettent aux prodiges de devenir de grands rabbanim. Elles permettent également aux ba'hourim moins doués de se familiariser avec les halakhot dont ils auront besoin dans la vie et d'atteindre un niveau d'apprentissage de base. Ainsi, ils continuaient à étudier par eux-mêmes, même après avoir gagné leur vie.
En Lituanie, cependant, les yéchivot avaient pour objectif de faire ressortir la grandeur de la Torah.

"Peut-être serait-il idéal d'avoir les deux types de yéchivot en terre d'Israeë, suggéra-t-il, et nous pourrions diriger les ba'hourim les plus talentueux vers les yéchivot lituaniennes, et les ba'hourim moins talentueux vers les yéchivot hongroises?"
Le 'Hazon Ich s'oppose catégoriquement à cette idée. "Nous devons donner à chaque ba'hour la possibilité de devenir un gadol", a-t-il déclaré. "Nous n'avons pas le droit de les priver de cette chance. Même si un ba'hour semble faible dans ses capacités, il n'y a pratiquement aucune limite à la grandeur qu'il peut atteindre s'il s'applique vraiment."

Noa’h – Le secret de la fondation du monde

+ Noa'h - Le secret de la fondation du monde :

-> Le midrach (Shocher Tov 37) rapporte un curieux échange entre Avraham et Chem, le fils de Noa'h.
Avraham demanda : "Comment as-tu pu quitter l'arche [après le Déluge] ?
Chem répondit : "C'était grâce au mérite de la tsédaka que nous avons faite à l'intérieur".
"Quelle tsédaka était nécessaire ? demanda Avraham. "Il n'y avait pas de pauvres dans l'arche, seulement Noa'h et sa famille. Pour qui avez-vous fait la tsédaka?"
Chem lui répondit : "Nous avons fait du 'hessed (bonté) pour les animaux et les oiseaux. Nous n'avons pas dormi. Au contraire, nous sommes allés d'un animal à l'autre pendant toute la nuit, en mettant de la nourriture devant chacun d'eux."

En se basant sur la réponse de Chem, il semblerait qu'Avraham demandait comment Chem avait pu survivre au Déluge. Chem répondit que le mérite d'avoir fait du 'hessed avec les animaux pendant le Déluge fut ce qui sauva Noa'h et sa famille.

La Torah déclare d'emblée que Noa'h était un tsadik parfait.
Dans ce cas, pourquoi a-t-il eu besoin de mérites particuliers pour survivre au Déluge (maboul)?
Le rav 'Haïm Friedlander explique qu'Avraham posait en réalité une question tout à fait différente. Il voulait savoir comment il était possible de quitter l'Arche et de reconstruire le monde.
Le monde avait été détruit à cause de la faute. Dans ce cas, quel mérite existait-il pour permettre de le reconstruire?

Chem répondit qu'Hachem les avait placés dans une situation qui exigeait du 'hessed ininterrompu pendant une année entière. Cette situation a été créée pour que leurs actes surhumains de 'hessed puissent restaurer le droit du monde à exister.
En effet, Hachem aurait certainement pu sauver Noa'h d'une autre manière. Certains disent que la terre d'Israël n'a pas été affectée par le Déluge (midrach Béréchit rabba 33,6) ; Hachem aurait pu y envoyer Noa'h et sa famille. Cependant, cela n'aurait pas engendré le 'hessed nécessaire à la reconstruction du monde.

Le rav Friedlander souligne que la réponse de Chem est reflétée dans Téhilim (89,3) : "Olam 'hessed yibané" (le monde est construit par le 'hessed). Si l'on comprend ce verset, une société qui fonctionne bien a besoin de gens qui se soucient les uns des autres et qui s'entraident.
Cependant, le rav Friedlander met en évidence le sens profond du verset : Le 'hessed est le mérite qui donne au monde le droit d'exister.

-> Dans les Pirké Avot (1-2), les Sages déclarent : "Le monde repose sur 3 choses : la Torah, la avoda (le service d'Hachem par la prière) et la guémilout 'hassadim (faire des actes de bonté)."
Or, dans la génération de Noa'h, la Torah et la avoda étaient absentes. À cette époque, le 'hessed était certainement le pilier sur lequel reposait le monde entier.

-> Le midrach (Béréchit rabba 33,3) cite Hachem qui dit : "Si le peuple juif, qui dépend du 'hessed, s'engage dans le 'hessed les uns avec les autres, alors Moi, qui suis pur 'hessed, je dois certainement faire du 'hessed pour eux".
Le 'Hafets 'Haïm (Ahavat 'Hessed 2,5) explique ce midrach. Lorsque nous faisons du 'hessed, cela permet aux 'hassadim (bontés) d'Hachem d'être introduits dans le monde.
Le 'Hafets 'Haïm ajoute que cela est particulièrement vrai à une époque comme aujourd'hui, où une midat hadin intense (Attribut de rigueur) est présent et où notre nation a désespérément besoin de salut (à la fois sur le plan individuel et sur le plan national). Aujourd'hui, le 'hessed est certainement la clé pour mériter la miséricorde d'Hachem.
Cette idée fait écho à la guémara (Yérouchalmi Sanhédrin 10) : "Si vous voyez que le mérite des Patriarches a disparu et que celui des Matriarches s'est effrité, allez vous accrocher au 'hessed."

-> Le Chlah haKadoch [à la fin de son commentaire sur masse'hét Pessa'him] écrit que le 'hessed est extrêmement vital. Sur la base du verset (Téhilim 52,3), "Le 'hessed d'Hachem dure toute la journée", il affirme que l'on ne devrait pas laisser passer un seul jour sans trouver un moyen de s'engager dans du 'hessed.

-> Le rav Avraham Pam encourageait ses élèves à rechercher des occasions de faire du 'hessed.
Et même lorsqu'il semble qu'aucun 'hessed n'est nécessaire, un mot gentil ou un simple "bonjour!" peut réjouir une personne (ex: si on me salue c'est que je compte aux d'autrui, donc c'est que je suis quelqu'un de bien!), et même lui donner le moral pour toute la journée.
Le rav Pam disait : "De petites actions comme celles-ci sont en fait de grandes opportunités de 'hessed".
Pam.

Béréchit – Trois cadeaux spéciaux = le yétser ara, la souffrance et la mort

+ Béréchit - Trois cadeaux spéciaux = le yétser ara, la souffrance et la mort :

Lorsque Hachem achève la création : "Il regarda tout ce qu'Il avait fait, et voici, c'était très bon" (Béréchit 1,31)".
=> Quel besoin y avait-il pour Hachem de déclarer Son œuvre "très bonne"? Etait-il nécessaire qu'Il se félicite Lui-même?
De plus, lorsque Hachem déclare qu'une chose est bonne, cela signifie certainement qu'elle est bonne dans un sens absolu. Si c'est le cas, quelle place y avait-il pour qu'Il ajoute que l'univers dans son ensemble était "très bon" (tov méod)? Qu'est-ce que le mot "très" ajoute ?

-> Le Ramban (Béréchit 1,31) répond que "très bon" est destiné à inclure même les choses qui nous paraissent mauvaises. En fait, ces "mauvaises" choses sont bonnes et nécessaires au monde.
Le Ramban cite le midrach (Béréchit rabba 9:7,8,10), qui propose 3 opinions sur ce à quoi le mot "très" (méod) fait référence, il s'agit : du mauvais penchant, de la souffrance et de la mort.

En effet, beaucoup d'entre nous peuvent trouver ce concept difficile à accepter. Comment une chose mauvaise peut-elle être bonne? Cela ressemble à une contradiction.
Nous allons aborder les points de ce midrach un par un.

1°/ le mauvais penchant (yétser ara) :
Si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, nous pouvons probablement tous convenir que nous glisserions dans la complaisance sans le mauvais penchant. Après tout, qu'est-ce qui nous oblige à lutter et à faire quelque chose de nous-mêmes, si ce n'est le mauvais penchant?
En effet, nos Sages (Baba Batra 16a) enseignent que l'intention du mauvais penchant est pour le bien du Ciel. Il veut nous inciter à travailler plus dur et à ce que nous le vainquions.
Si nous ne devions pas travailler si dur pour surmonter les épreuves qu'il nous lance, nous n'atteindrions pas le niveau élevé que nos efforts nous ont permis d'acquérir.

Le rav Gamliel Rabinovitz disait : "Les gens viennent me voir pour se plaindre de la difficulté qu'ils ont à gérer leur mauvais penchant, et je leur dis : "Votre mauvais penchant est là pour vous forcer à le surmonter et à devenir grand! C'est vraiment un cadeau!"

Même dans l'étude de la Torah, le mauvais penchant joue un rôle important. Nos Sages (Pessa'him 50a) enseignent : "Il faut toujours apprendre la Torah chélo lichma (pour des intérêts personnels), car c'est ainsi que l'on arrivera à apprendre lichma (100% pour Hachem parce qu'il nous l'a demandé)".
Notre premier pas dans la Torah est probablement motivé par des raisons moins que pures, mais nos Sages nous enseignent que ce n'est pas grave.
Nous avons besoin de ce petit coup de pouce fourni par le mauvais penchant pour nous mettre sur la voie qui nous conduira finalement à apprendre pour des raisons pures. Ainsi, le mauvais penchant constitue une étape essentielle sur le chemin de l'étude de la Torah.

2°/ les souffrances :
Le midrach précise également que les mots "très bon" (tov méod) font allusion à la souffrance.
Apparemment, la souffrance n'est pas seulement bonne, elle est très bonne. Comment cela se fait-il?
Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 2,3-4) propose 2 raisons pour lesquelles Hachem envoie la douleur et l'affliction. Tout d'abord, elles nous purifient de nos fautes et nous permettent de devenir purs. Cela nous permet finalement d'acquérir la récompense ultime : le monde à Venir (olam aba).
Deuxièmement, la souffrance peut être envoyée pour nous montrer que nous faisons quelque chose de mal et que nous devons cesser de le faire et nous repentir.

La souffrance est un signe qu'Hachem se soucie de nous. Il nous purifie de nos fautes passées et nous empêche même d'avoir besoin de cette purification en stoppant nos fautes dans leur élan et en nous permettant de nous amender.
[une souffrance dans ce monde équivaut à énormément de souffrances de purification dans le monde à Venir. ]
En effet, lorsque les gens s'adressaient au 'Hazon Ich pour obtenir de l'aide afin de faire face aux souffrances, le 'Hazon Ich leur conseillait souvent de considérer leurs souffrances comme des signes d'amour de la part d'Hachem. Il citait le verset : "Celui qu'Hachem aime, Il le châtie" (Michlé 3,12), et disait : "Considérez vos souffrances de cette manière".
[ex: on est souvent pris par notre train-train quotidien, et une souffrance est une occasion de se rappeler et de se tourner de tout coeur vers papa Hachem.]

3°/ La mort :
Enfin, le midrach mentionne la mort. Pour nous, la mort semble être la pire des choses.
Cependant, Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 2:23) note que la mort est aussi une bonté, car elle nous oblige à faire usage de notre temps. Nous savons qu'il y aura une fin à notre vie et nous sommes donc motivés pour l'accomplir et ne pas la remettre à plus tard.
De plus, le fait de savoir que nous serons confrontés à un jugement final nous motive à nous abstenir de fauter et à améliorer nos actes.

Le Or'hot 'Haïm (32) conseille à une personne de passer du temps chaque jour à penser au jour de la mort et de préparer des provisions pour ce voyage.
Toute personne doit garder à l'esprit qu'elle sera finalement confrontée au tribunal Céleste, et toutes ses actions seront examinées à la loupe. Une personne qui vit de cette façon essaiera toujours de se perfectionner.
[le 'Hafets 'Haïm se désolait qu'on consacre tellement de temps et d'énergie à acquérir des choses dans notre monde éphémère, sans en consacrer à en acquérir pour notre éternité. On doit plus être préoccuper par préparer notre monde à Venir, que notre monde actuel. ]

C'est ainsi que vivaient les guédolé Israël. Ils pensaient toujours à leur jugement final dans l'autre monde et conseillaient aux autres : "Etudiez et accomplissez les mitsvot de la meilleure façon possible. C'est la seule façon de s'assurer que l'on recevra une bonne part dans le monde à Venir."

À la fin de sa vie, le rav Shach était plus âgé et plus faible. Pourtant, il s'efforçait, autant que possible, de poursuivre son programme exigeant d'étude de la Torah et d'enseignement des chiourim (cours). À un moment donné, il s'est senti si faible que sa famille a fait appel à un médecin, qui a effectué une série d'examens. Quelques jours plus tard, le médecin informa la famille que l'état de santé du rav Shach était bon et qu'il n'avait aucun problème médical.
Les proches du rav Shach se sont empressés de lui annoncer la bonne nouvelle, mais ils ont été surpris de voir que le rav Shach ne semblait pas satisfait du rapport du médecin.
"Jusqu'à présent, explique le rav Shach, même si je faisais de mon mieux pour étudier la Torah, je pensais que j'avais une excuse pour dire à la Cour céleste que je n'étais pas bien. Cependant, maintenant que le médecin a déterminé que je suis en bonne santé, que pourrai-je leur dire? S'ils me disent que je ne me suis pas assez appliqué dans l'étude, que pourrai-je dire?"

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=> Puissions-nous utiliser au mieux ces trois bons dons (mauvais penchant, souffrances, mort) pour nous rapprocher d'Hachem.

Béréchit – La faute devient impensable

+ Béréchit - La faute devient impensable :

-> Le Ramban (Béréchit 2,9) écrit que lorsque le monde a été créé, l'existence d'Adam HaRishon était similaire à celle des autres éléments de la création. Son seul désir était d'accomplir le dessein d'Hachem, de la même manière que toutes les espèces animales et végétales, le sol et l'espace existaient pour accomplir la volonté d'Hachem.
Aucun élément de désir physique n'était présent en lui. Le désir de fauter ne s'est éveillé qu'après qu'il eut mangé de l'Arbre de la Connaissance.

=> S'il est vrai qu'Adam n'avait aucun désir de fauter, comment aurait-il pu fauter en premier lieu? Après tout, il ne possédait même pas le mauvais penchant en lui.
De plus, le Ram'hal (Maamar haIkarim) enseigne que le but de la création était de donner à l'homme le pouvoir de choisir. Cela lui permet de se rapprocher d'Hachem ou, à D. ne plaise, de s'en éloigner. Dans ce cas, pourquoi Adam HaRishon a-t-il été créé sans le mauvais penchant, qui est un moyen de réaliser ce but?

-> Le rav Eliyahou Dessler répond à ces questions en se basant sur les paroles du rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm (1,6).
Il explique que lorsque Adam HaRishon a été créé, le mauvais penchant était présent dans le monde. Cependant, il n'était pas présent à l'intérieur d'Adam.
Il est vrai que la nature même d'Adam était d'accomplir la volonté d'Hachem. Néanmoins, il était vulnérable aux influences extérieures. Le mauvais penchant était capable de l'approcher de l'extérieur, et il le fit sous la forme d'un serpent. Face à cette épreuve extérieure, Adam avait la capacité de choisir le bien plutôt que le mal.

Malheureusement, Adam a cédé à la faute. À ce moment-là, le mauvais penchant est devenu une partie de lui. Il avait désormais en lui des forces qui le poussaient à adopter un comportement contraire à la volonté d'Hachem.
Les désirs corporels faisaient désormais partie de sa nature. Il s'agissait d'un changement fondamental dans son identité.
Avant la faute, le corps d'Adam n'était qu'un manteau pour son âme. Désormais, son être était fragmenté, partagé entre des désirs opposés qui étaient tous deux de véritables aspects de sa personnalité.

Depuis l'époque d'Adam, toute l'humanité possède cet état. Le mauvais penchant existe en nous. Nous sommes en perpétuel état de guerre, constamment confrontés à des désirs contradictoires qui nous tirent simultanément vers la sainteté et vers la faute.

Le Ram'hal (Daat Tévounot 126, tel qu'expliqué par le rav 'Haïm Friedlander) affirme que notre tâche est de réparer la faute d'Adam. Nous devons nous efforcer de rapprocher notre propre nature de celle d'Adam dans son état originel, à savoir un désir unique d'accomplir la volonté d'Hachem.

=> Nous avons déjà en nous le mauvais penchant. Comment est-il possible d'éliminer les désirs négatifs?

-> Le rav Eliyahou Dessler explique que chacun d'entre nous vit déjà à un niveau de choix tel que certaines fautes ne représentent plus un défi pour nous.
Prenons l'exemple d'un juif pratiquant qui apprend la Torah autant qu'il le peut, qui prie avec une profonde intention et qui accomplit de nombreux actes de bonté. Pour un tel individu, profaner délibérément le Shabbath n'est pas quelque chose qu'il choisit de ne pas faire. C'est tout à fait impensable et cela ne lui viendrait jamais à l'esprit.
Ainsi, en ce qui concerne la profanation du Chabbath, nous pouvons dire que cet homme est comme Adam HaRishon avant la faute. Il n'a pas de mauvais penchant qui le pousse à faire cela.

En revanche, lorsqu'il s'agit de se laisser aller à des bavardages futiles tout en étudiant la Torah, cet homme est confronté à un défi. En effet, il ne réussit pas toujours à surmonter l'épreuve qui consiste à rester concentré.
Selon le rav Dessler, c'est ce que le Ram'hal voulait dire : un tel homme doit s'efforcer de rendre la notion même de bavardage au milieu d'un séder d'étude aussi impensable pour lui que la notion de profanation du Shabbath. C'est ce qu'on appelle "nous ramener à l'état d'Adam HaRishon avant la faute".

-> Le rav Eliyahou Lopian ajoute une idée importante : si un juif met toute son énergie dans l'étude de la Torah, cela le protège lui-même de la faute, comme le disent nos Sages (Kidouchin 30b) : "J'ai créé le mauvais penchant, et j'ai créé la Torah pour qu'elle lui serve d'épice (Torah tavlin)".
Tout comme une épice fait ressortir le bon goût d'un aliment, l'étude de la Torah met en valeur les bonnes qualités d'un homme, et ce faisant, affaiblit son penchant naturel pour la faute. Même si une certaine faute le tente, le fait de se consacrer à l'étude de la Torah peut faire en sorte que cette faute perde son attrait.
Lentement mais sûrement, l'étude de la Torah affaiblit les fautes au point qu'ils deviennent "impensables" pour nous. Cela nous permet de revenir à l'état d'Adam HaRichon avant la première faute (voir Avot déRabbi Nathan 27:23, comme expliqué par le 'Hida [dans Kissé haRa'hamim]).

-> Le rav 'Haïm Brim conseillait aux gens de se rapprocher le plus possible des tsadikim. Il disait que la Torah qu'ils possèdent peut élever les gens autour d'eux.
Le rav Brim fonde ce concept sur la déclaration des Sages (Yoma 38b) : "Hachem a vu qu'il y aurait très peu de tsadikim. C'est pourquoi Il les a plantés dans chaque génération".
Chaque époque a des tsadikim qui servent d'exemple et nous aident à nous libérer de l'envie de fauter.

Le rav Brim raconte : "Lorsque j'étais en présence du 'Hazon Ich, j'ai vu un être humain qui se comportait comme un ange. Il était clair que les désirs du monde n'avaient aucune prise sur lui. De plus, en présence du 'Hazon Ich, je n'ai pas ressenti le moindre désir de fauter".

Parfois, le simple fait de regarder le visage d'un tsadik fait une profonde impression sur une personne, même si elle est embourbée dans la faute.
Le rav Yé'hezkel Lévenstein se rendit un jour à Tel Aviv. Pendant son séjour, il se fit voler son portefeuille. Un peu plus tard, un homme vint le trouver et lui dit : "Rabbi, je veux vous rendre votre portefeuille. Vous devez savoir que j'avais l'intention de le voler, mais quand j'ai vu la photo sur votre carte d'identité, je n'ai pas pu me résoudre à faire une telle chose."

Béréchit – Combattre le yétser ara

+ Béréchit - Combattre le yétser ara :

-> La paracha Béréchit qui rapporte la faute d'Adam haRichon, nous en apprend beaucoup sur les tactiques utilisées par le yétser ara et sur la manière de les combattre avec succès.
Selon de nombreux commentateurs, le serpent, qui a incité Adam et 'Hava à fauter, symbolise le yétser ara.
Rabbénou Bé'hayé (Béréchit 3,21) explique que le serpent a fait sentir à 'Hava que l'interdiction d'Hachem de manger du fruit de la Connaissance (eits hada'at) l'empêchait injustement d'avoir accès à tout le bien du monde.
Cette approche, ajoute-t-il, est celle qui est le plus souvent utilisée par notre propre yétser ara pour nous inciter à fauter.

Le yétser ara a de nombreux déguisements, mais son but est de nous convaincre que ce qui est bon pour nous est contraire à la volonté d'Hachem.
Et même lorsque le yétser ara ne parvient pas à nous faire agir contre la volonté d'Hachem, nous finissons souvent par faire la volonté d'Hachem à contrecœur, avec le sentiment d'avoir renoncé à quelque chose d'important et de nous résigner à suivre Sa volonté.

En vérité, la meilleure façon de combattre le yétser ara est de reconnaître que, même si nous avons parfois du mal à le comprendre, ce qu'Hachem veut de nous est le but ultime.
Rabbénou Bé'hayé (Béréchit 2,15) explique qu'avant la faute d'Adam haRichon, le plaisir qu'Adam avait dans le Gan Eden était incomparable à tout plaisir que nous pouvons comprendre. Il a perdu ce plaisir insondable parce qu'il a succombé à la prétention du serpent de ce qu'il atteindrait en mangeant du eits hada'at.

Si nous parvenons à intégrer dans notre vie quotidienne la proximité particulière et l'amour d'Hachem que nous avions pendant la période d'Elloul et de Tichri, lorsque nous sentions que la volonté d'Hachem est le bien ultime, nous pouvons réussir à nous protéger de cette tactique et des autres tactiques du yétser ara à l'avenir.
[rav Ariyé Brueckheimer]

Béréchit – revenir à son état initial

+ Béréchit - revenir à son état initial :

-> Nos Sages débattent sur le changement qui s'est produit chez Adam après qu'il a commis la faute.
Selon le Ramban (Béréchit 2,9), avant la faute, Adam était capable de discerner clairement la volonté d'Hachem. Cependant, après la faute, il lui est devenu plus difficile de comprendre ce qu'il était censé faire.
De même, le Rambam (Moré Nevou'him 1,2) explique qu'avant la faute, la différence entre la vérité et le mensonge était facile à voir, alors qu'après la faute, il est devenu plus difficile de faire la différence entre les deux.

Le rav Yérou'ham Lévovitz (Daat 'Hokhmah ouMoussar 85) enseigne que notre avoda est d'essayer d'atteindre l'état d'Adam avant la faute, c'est-à-dire d'être capable de voir clairement quel chemin prendre et quel chemin éviter.
=> Mais comment est-il possible pour nous, qui vivons après la faute d'Adam, d'être à un niveau si élevé que nous ne choisissons que la volonté d'Hachem et ne désirons même pas aller à l'encontre de la volonté d'Hachem?

-> Selon le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.1), il existe 2 méthodes pour atteindre cet objectif.
Tout d'abord, nous devons intérioriser le fait que notre existence dans ce monde n'a pour but que de nous permettre d'acquérir une part dans le monde à Venir, où nous jouirons d'une proximité éternelle avec Hachem. Si nous reconnaissions cela correctement, nous ne voudrions faire que ce qui nous rapproche d'Hachem, et non l'inverse.
Deuxièmement, nous devons reconnaître le jugement indéniable auquel nous serons confrontés pour toute faute que nous commettons. Si nous voyons cela comme une réalité, nous aurons peur de commettre n'importe quelle faute.
En suivant ces lignes directrices, nous parviendrons à reconnaître et à suivre le bon chemin, qui nous conduira à la situation d'Adam avant la faute.

Aimer Hachem = étudier la Torah

+++ Aimer Hachem = étudier la Torah :

"Et tu aimeras Hachem, ton D." (Vaét'hanan 6,5)

-> Quel est le moyen de parvenir à l'amour et à la crainte d'Hachem?
Si une personne étudie tout ce qu'Hachem a fait et Ses grandes et merveilleuses créations, et qu'elle reconnaît à travers elles la sagesse incommensurable et infinie d'Hachem, elle ressentira immédiatement de l'amour [envers Hachem], elle Le louera et Le glorifiera, et elle sera remplie d'un immense désir de connaître Son Grand Nom"
[Rambam - Hilkhot haTorah 2,2]

-> "Et tu aimeras Hachem, ton D." - Mais je ne saurais pas comment aimer Hachem ; c'est pourquoi la Torah nous enseigne ensuite : "Et ces paroles... seront sur ton cœur", car de cette façon [c'est-à-dire en étudiant la Torah], on reconnaîtra Celui qui a parlé et qui a fait naître le monde.
[Rambam - Séfer haMitsvot - assé n°3 - citant un midrach]

=> Comment concilier ces 2 enseignements du Rambam (par les merveilles de la Création, par l'étude de la Torah)?

-> "elle ressentira immédiatement de l'amour [envers Hachem], elle Le louera et Le glorifiera, et elle sera remplie d'un immense désir de connaître Son Grand Nom" = les merveilles de la création nous impressionnent, nous inspirent à vouloir découvrir qui est Hachem ("remplie d'un immense désir").
Cependant, elles ne font que démontrer la grandeur infinie de ce qu'Hachem fait, mais ne nous apprennent pas qui Il est. Pour cela, il faut étudier la Torah.
Comme le dit le midrach : "En étudiant la Torah, on reconnaît Celui qui a parlé, causant l'existence du monde". La Torah nous ouvre les yeux pour voir qui est réellement Hachem.

Comment la Torah fait-elle cela?
Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 4,6) explique que toutes les halakhot de la Torah, les questions permises ou interdites, la responsabilité ou le pardon, la pureté ou l'impureté, sont toutes vraies parce qu'elles sont la volonté d'Hachem, ce qui signifie qu'Hachem, dans Son infinie sagesse, a voulu qu'il en soit ainsi. Chaque halakha, chaque concept de moussar et chaque hachkafa sont toutes la volonté d'Hachem.

[en apprenant un passage du Talmud qui traite d'un sujet spécifique, on acquiert une idée de la volonté d'Hachem sur ce sujet. Ce faisant, nous commençons à en apprendre davantage sur l'identité d'Hachem. ]

-> Le Maharcha (guémara Pessa'him 49b) explique que nos Sages se réfèrent à la Torah comme à une femme, et qu'après avoir appris, la Torah est considérée comme sa "femme".

Le rav Shlomo Wolbe (Alei Shur Vol. Il, p. 97) écrit : "l'amoureux veut connaître chaque détail de sa bien-aimée, et chaque petit fait lui est précieux".
Découvrir quelque chose de nouveau à propos d'une personne signifie que l'on acquiert un nouveau niveau de connaissance de qui elle est, ce qui approfondit la relation que l'on a avec elle. Nous ouvrons une nouvelle couche de sa personnalité qui était jusqu'à présent inconnue, et nous nous sentons automatiquement plus proche et plus connecté à elle.

La plus grande joie d'un étudiant en Torah est lorsque, après avoir travaillé intensément pendant une longue période avec une grande concentration pour comprendre un passage du Talmud (sougiya), il devient soudainement conscient d'un 'hidouch, une idée nouvelle qui s'est développée à partir de ce qu'il a appris. Cela peut être une sensation électrisante, et il rayonne de bonheur et de satisfaction.
Parfois, les gens haussent les sourcils devant un tel spectacle. Qu'y a-t-il de si spectaculaire dans ce qu'il vient de dire? Surtout si, comme c'est souvent le cas, le 'hidouch concerne une distinction halakhique farfelue qui ne se produira jamais et qui n'a pratiquement aucune pertinence pratique.
Pourtant, la raison de la joie de cet étudiant en Torah est qu'il a découvert une nouvelle couche de la sagesse d'Hachem. Il a découvert un nouveau détail précieux de la personnalité d'Hachem dont il ne soupçonnait pas l'existence et, grâce à cette nouvelle découverte, il renforce et développe sa relation avec Hachem.

-> La joie est à la fois la sienne et celle d'Hachem, comme le dit le Zohar (cité dans Yessod véChorech haAvoda 8,12) : "Heureuse est la personne qui dit un 'hidouch devant Hachem. Elle apporte une énorme joie à Hachem, qui rassemble toutes les légions célestes et leur dit : 'Écoutez le 'hidouch que cette personne a dit".

-> Une fois que l'on connaît le théorème de Pythagore, il n'est pas possible de la comprendre davantage en le révisant. Cependant, la Torah n'est pas seulement une étude intellectuelle. Il s'agit de plonger dans la Sagesse d'Hachem, et par ce biais, de se connecter à Hachem.
Hachem est infini, et il n'y a donc aucune limite à la profondeur que l'on peut découvrir dans n'importe quelle partie de la Torah. Plus une personne étudie un sujet de la Torah, plus Hachem lui révèle Sa Sagesse ('hokhma) ; chaque nouvelle goutte de Torah est aussi douce et fraîche que la révélation initiale qu'elle a eue la première fois qu'elle l'a apprise.

-> Le simple fait d'étudier la Torah peut déclencher une relation avec Hachem, comme le relate le midrach (Eikha rabba - Introduction 2), Hachem dit : "Même s'ils m'abandonnaient, s'ils continuaient à apprendre ma Torah, sa lumière les ramènerait à nouveau sur le bon chemin".
La Torah a le pouvoir extraordinaire de réveiller même les âmes les plus perdues, et une personne ne devrait jamais penser qu'elle n'est pas d'un niveau assez élevé pour apprendre la Torah.
Néanmoins, il est nécessaire d'utiliser par moment l'approche du Rambam (apprécier et s'émerveiller de la Création), ainsi que de contempler ce qu'Hachem a fait pour nous dans le passé et fait pour nous actuellement, et d'ainsi ressentir la bonté d'Hachem et apprécier Sa grandeur et Son implication dans notre vie. C'est ainsi qu'on commencera à ressentir le besoin de construire une relation avec Hachem, qui ne peut naître que de l'étude de la Torah.
[rav Avraham Tabor]

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-> Le Baal Hamaor, dans son introduction à Shas, écrit :
"Hachem a accordé à une personne Son Trône d'honneur et lui a insufflé une partie de Sa gloire. C'est un être qui aspire à sa source originelle, comme un homme amoureux désire sa bien-aimée."

-> L'âme d'un juif a été arrachée à un état de béatitude totale, à un état où il se prélassait dans la gloire d'Hachem devant Son Trône, et cette âme aspire à retrouver la proximité qu'elle avait.
L'essence de chaque juif aspire à une connexion avec Hachem. Cependant, elle a dû subir l'épreuve d'être placé dans un corps physique et dans ce monde qui, comme le dit le Ram'hal (Messillat Yécharim - chap.1) : "c'est un endroit avec de nombreuses distractions qui l'éloignent d'Hachem". S'il parvient à surmonter ces obstacles, "il sera attiré par Hachem comme le fer est attiré par un aimant".
L'état naturel de chaque juif, quel que soit l'endroit où il se trouve actuellement, est d'être irrésistiblement attiré par un lien profond avec Hachem. Notre tâche dans ce monde est de cultiver cette connexion et de satisfaire ainsi le désir profond de notre âme.

Ainsi, chaque juif, par définition, est déjà profondément lié à Hachem. Il n'est pas nécessaire de créer une nouvelle relation avec un étranger, au contraire on n'a qu'à ouvrir notre cœur et exposer l'amour et la connexion enracinés qu'on a déjà en nous, et lui permettre de s'épanouir.
En étudiant la Torah, on réveille et renforce cette relation, ce feu d'amour pour Hachem.

"Peut-être direz-vous dans votre cœur : "Ces peuples sont plus nombreux que moi ; comment pourrai-je les chasser?" Ne les craignez pas!" (Ekev 7,17-18).
Une personne n'a plus rien à craindre de ses ennemis dès lors qu'elle prend conscience que ses seules forces ne peuvent suffire à les vaincre. [et qu'ainsi elle compte à 100% sur Hachem, sans plan B]
[rav Azaria Figo - le Bina lé'Itim ]

La terre d’Israël = davantage de conscience d’Hachem

+ La terre d'Israël = davantage de conscience d'Hachem :

"Je descendrai en Égypte avec toi, et Je t'en ferai remonter" (Vayigach 46,4)

-> L'apparente redondance du verbe "faire remonter" est doublé (aalé'ha gam alo - אַעַלְךָ גַם עָלֹה) peut s'expliquer par le principe suivant : lorsqu'un élève n'est pas très brillant, l'enseignant doit condenser ce qu'il enseigne pour que son élève puisse le comprendre. En revanche, lorsqu'un élève est brillant, l'enseignant n'a pas besoin de simplifier autant la matière.
Ce verset fait allusion à cette idée. Alors qu'il vivait en terre d'Israël, Yaakov avait pu servir Hachem avec une grande clarté d'esprit. Il craignait qu'une fois qu'il aurait quitté la terre [sainte] d'Israël, son intellect soit diminué, et donc sa conscience divine, et donc son adoration de D.
En conséquence, Hachem promit à Yaakov de réduire suffisamment Son flux Divin, ce qui signifie qu'Il "simplifierait" la conscience Divine en l'habillant en termes nécessitant moins de clarté intellectuelle, afin que Yaakov puisse la recevoir même en dehors de la Terre d'Israël.

C'est ce que le verset entend par "Je descendrai en Égypte avec toi". En quelque sorte, D. allait se condenser, c'est-à-dire sa lumière, en dehors de la terre d'Israël pour le bien de ceux qui le servaient là-bas.
Hachem poursuit ; "et Je t'en ferai remonter", ce qui signifie que "lorsque vous (tes descendants) reviendrez [littéralement "remonter"] sur la terre d'Israël, vous atteindrez à nouveau le niveau supérieur".

C'est ce à quoi fait allusion le double emploi du verbe "faire remonter" (אַעַלְךָ גַם עָלֹה), qui implique une élévation à la fois pour Yaakov et pour la Chékhina (Présence Divine) elle-même, pour ainsi dire.
La deuxième occurrence du verbe "remonter" (עָלֹה) fait donc allusion à la Chékhina, laissant entendre qu'elle aussi connaîtra une ascension lorsque Yaakov (ses descendants) retournera en terre d'Israël et servira D. sur un plan spirituel plus élevé.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

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=> On voit que la terre d'Israël est un lieu particulièrement propice à l'expansion de la conscience divine.
Et lorsque nous sommes situés en dehors, Hachem se "réduit" pour nous permettre de Le servir dans cet environnement de moindre intensité spirituelle que la terre d'Israël.

"Hachem a vu que Léa était dédaignée et il a ouvert son ventre" (Vayétsé 29,31)

-> Parfois, Hachem modifie délibérément la nature pour les tsadikim, les empêchant de bénéficier de ce qui se produirait naturellement. Il agit ainsi parce qu'il désire ardemment leurs prières. C'est pour cette raison que les Matriarches étaient stériles, afin qu'ils prient pour avoir des enfants. [guémara Yébamot 64a]
Cependant, Léa se tourna vers D. en prières pour ne pas avoir à épouser Essav. (Rachi - Vayétsé 29,17).
Puisqu'elle priait D. malgré tout, Hachem n'avait pas besoin de l'empêcher d'être enceinte puisqu'elle priait de toute façon.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayétsé 29,31]

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[on voit que Hachem désire nos prières (qu'on vide notre coeur à Lui, comptant à 100% sur Son aide), et en ce sens même lorsque tout va bien nous devons remercier et prier D. autant que possible, car ainsi il ne sera pas nécessaire de nous envoyer des difficultés dans le but qu'on se tourne vers Lui en prières. ]