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Béréchit – La faute devient impensable

+ Béréchit - La faute devient impensable :

-> Le Ramban (Béréchit 2,9) écrit que lorsque le monde a été créé, l'existence d'Adam HaRishon était similaire à celle des autres éléments de la création. Son seul désir était d'accomplir le dessein d'Hachem, de la même manière que toutes les espèces animales et végétales, le sol et l'espace existaient pour accomplir la volonté d'Hachem.
Aucun élément de désir physique n'était présent en lui. Le désir de fauter ne s'est éveillé qu'après qu'il eut mangé de l'Arbre de la Connaissance.

=> S'il est vrai qu'Adam n'avait aucun désir de fauter, comment aurait-il pu fauter en premier lieu? Après tout, il ne possédait même pas le mauvais penchant en lui.
De plus, le Ram'hal (Maamar haIkarim) enseigne que le but de la création était de donner à l'homme le pouvoir de choisir. Cela lui permet de se rapprocher d'Hachem ou, à D. ne plaise, de s'en éloigner. Dans ce cas, pourquoi Adam HaRishon a-t-il été créé sans le mauvais penchant, qui est un moyen de réaliser ce but?

-> Le rav Eliyahou Dessler répond à ces questions en se basant sur les paroles du rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm (1,6).
Il explique que lorsque Adam HaRishon a été créé, le mauvais penchant était présent dans le monde. Cependant, il n'était pas présent à l'intérieur d'Adam.
Il est vrai que la nature même d'Adam était d'accomplir la volonté d'Hachem. Néanmoins, il était vulnérable aux influences extérieures. Le mauvais penchant était capable de l'approcher de l'extérieur, et il le fit sous la forme d'un serpent. Face à cette épreuve extérieure, Adam avait la capacité de choisir le bien plutôt que le mal.

Malheureusement, Adam a cédé à la faute. À ce moment-là, le mauvais penchant est devenu une partie de lui. Il avait désormais en lui des forces qui le poussaient à adopter un comportement contraire à la volonté d'Hachem.
Les désirs corporels faisaient désormais partie de sa nature. Il s'agissait d'un changement fondamental dans son identité.
Avant la faute, le corps d'Adam n'était qu'un manteau pour son âme. Désormais, son être était fragmenté, partagé entre des désirs opposés qui étaient tous deux de véritables aspects de sa personnalité.

Depuis l'époque d'Adam, toute l'humanité possède cet état. Le mauvais penchant existe en nous. Nous sommes en perpétuel état de guerre, constamment confrontés à des désirs contradictoires qui nous tirent simultanément vers la sainteté et vers la faute.

Le Ram'hal (Daat Tévounot 126, tel qu'expliqué par le rav 'Haïm Friedlander) affirme que notre tâche est de réparer la faute d'Adam. Nous devons nous efforcer de rapprocher notre propre nature de celle d'Adam dans son état originel, à savoir un désir unique d'accomplir la volonté d'Hachem.

=> Nous avons déjà en nous le mauvais penchant. Comment est-il possible d'éliminer les désirs négatifs?

-> Le rav Eliyahou Dessler explique que chacun d'entre nous vit déjà à un niveau de choix tel que certaines fautes ne représentent plus un défi pour nous.
Prenons l'exemple d'un juif pratiquant qui apprend la Torah autant qu'il le peut, qui prie avec une profonde intention et qui accomplit de nombreux actes de bonté. Pour un tel individu, profaner délibérément le Shabbath n'est pas quelque chose qu'il choisit de ne pas faire. C'est tout à fait impensable et cela ne lui viendrait jamais à l'esprit.
Ainsi, en ce qui concerne la profanation du Chabbath, nous pouvons dire que cet homme est comme Adam HaRishon avant la faute. Il n'a pas de mauvais penchant qui le pousse à faire cela.

En revanche, lorsqu'il s'agit de se laisser aller à des bavardages futiles tout en étudiant la Torah, cet homme est confronté à un défi. En effet, il ne réussit pas toujours à surmonter l'épreuve qui consiste à rester concentré.
Selon le rav Dessler, c'est ce que le Ram'hal voulait dire : un tel homme doit s'efforcer de rendre la notion même de bavardage au milieu d'un séder d'étude aussi impensable pour lui que la notion de profanation du Shabbath. C'est ce qu'on appelle "nous ramener à l'état d'Adam HaRishon avant la faute".

-> Le rav Eliyahou Lopian ajoute une idée importante : si un juif met toute son énergie dans l'étude de la Torah, cela le protège lui-même de la faute, comme le disent nos Sages (Kidouchin 30b) : "J'ai créé le mauvais penchant, et j'ai créé la Torah pour qu'elle lui serve d'épice (Torah tavlin)".
Tout comme une épice fait ressortir le bon goût d'un aliment, l'étude de la Torah met en valeur les bonnes qualités d'un homme, et ce faisant, affaiblit son penchant naturel pour la faute. Même si une certaine faute le tente, le fait de se consacrer à l'étude de la Torah peut faire en sorte que cette faute perde son attrait.
Lentement mais sûrement, l'étude de la Torah affaiblit les fautes au point qu'ils deviennent "impensables" pour nous. Cela nous permet de revenir à l'état d'Adam HaRichon avant la première faute (voir Avot déRabbi Nathan 27:23, comme expliqué par le 'Hida [dans Kissé haRa'hamim]).

-> Le rav 'Haïm Brim conseillait aux gens de se rapprocher le plus possible des tsadikim. Il disait que la Torah qu'ils possèdent peut élever les gens autour d'eux.
Le rav Brim fonde ce concept sur la déclaration des Sages (Yoma 38b) : "Hachem a vu qu'il y aurait très peu de tsadikim. C'est pourquoi Il les a plantés dans chaque génération".
Chaque époque a des tsadikim qui servent d'exemple et nous aident à nous libérer de l'envie de fauter.

Le rav Brim raconte : "Lorsque j'étais en présence du 'Hazon Ich, j'ai vu un être humain qui se comportait comme un ange. Il était clair que les désirs du monde n'avaient aucune prise sur lui. De plus, en présence du 'Hazon Ich, je n'ai pas ressenti le moindre désir de fauter".

Parfois, le simple fait de regarder le visage d'un tsadik fait une profonde impression sur une personne, même si elle est embourbée dans la faute.
Le rav Yé'hezkel Lévenstein se rendit un jour à Tel Aviv. Pendant son séjour, il se fit voler son portefeuille. Un peu plus tard, un homme vint le trouver et lui dit : "Rabbi, je veux vous rendre votre portefeuille. Vous devez savoir que j'avais l'intention de le voler, mais quand j'ai vu la photo sur votre carte d'identité, je n'ai pas pu me résoudre à faire une telle chose."

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