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Béréchit – Trois cadeaux spéciaux = le yétser ara, la souffrance et la mort

+ Béréchit - Trois cadeaux spéciaux = le yétser ara, la souffrance et la mort :

Lorsque Hachem achève la création : "Il regarda tout ce qu'Il avait fait, et voici, c'était très bon" (Béréchit 1,31)".
=> Quel besoin y avait-il pour Hachem de déclarer Son œuvre "très bonne"? Etait-il nécessaire qu'Il se félicite Lui-même?
De plus, lorsque Hachem déclare qu'une chose est bonne, cela signifie certainement qu'elle est bonne dans un sens absolu. Si c'est le cas, quelle place y avait-il pour qu'Il ajoute que l'univers dans son ensemble était "très bon" (tov méod)? Qu'est-ce que le mot "très" ajoute ?

-> Le Ramban (Béréchit 1,31) répond que "très bon" est destiné à inclure même les choses qui nous paraissent mauvaises. En fait, ces "mauvaises" choses sont bonnes et nécessaires au monde.
Le Ramban cite le midrach (Béréchit rabba 9:7,8,10), qui propose 3 opinions sur ce à quoi le mot "très" (méod) fait référence, il s'agit : du mauvais penchant, de la souffrance et de la mort.

En effet, beaucoup d'entre nous peuvent trouver ce concept difficile à accepter. Comment une chose mauvaise peut-elle être bonne? Cela ressemble à une contradiction.
Nous allons aborder les points de ce midrach un par un.

1°/ le mauvais penchant (yétser ara) :
Si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, nous pouvons probablement tous convenir que nous glisserions dans la complaisance sans le mauvais penchant. Après tout, qu'est-ce qui nous oblige à lutter et à faire quelque chose de nous-mêmes, si ce n'est le mauvais penchant?
En effet, nos Sages (Baba Batra 16a) enseignent que l'intention du mauvais penchant est pour le bien du Ciel. Il veut nous inciter à travailler plus dur et à ce que nous le vainquions.
Si nous ne devions pas travailler si dur pour surmonter les épreuves qu'il nous lance, nous n'atteindrions pas le niveau élevé que nos efforts nous ont permis d'acquérir.

Le rav Gamliel Rabinovitz disait : "Les gens viennent me voir pour se plaindre de la difficulté qu'ils ont à gérer leur mauvais penchant, et je leur dis : "Votre mauvais penchant est là pour vous forcer à le surmonter et à devenir grand! C'est vraiment un cadeau!"

Même dans l'étude de la Torah, le mauvais penchant joue un rôle important. Nos Sages (Pessa'him 50a) enseignent : "Il faut toujours apprendre la Torah chélo lichma (pour des intérêts personnels), car c'est ainsi que l'on arrivera à apprendre lichma (100% pour Hachem parce qu'il nous l'a demandé)".
Notre premier pas dans la Torah est probablement motivé par des raisons moins que pures, mais nos Sages nous enseignent que ce n'est pas grave.
Nous avons besoin de ce petit coup de pouce fourni par le mauvais penchant pour nous mettre sur la voie qui nous conduira finalement à apprendre pour des raisons pures. Ainsi, le mauvais penchant constitue une étape essentielle sur le chemin de l'étude de la Torah.

2°/ les souffrances :
Le midrach précise également que les mots "très bon" (tov méod) font allusion à la souffrance.
Apparemment, la souffrance n'est pas seulement bonne, elle est très bonne. Comment cela se fait-il?
Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 2,3-4) propose 2 raisons pour lesquelles Hachem envoie la douleur et l'affliction. Tout d'abord, elles nous purifient de nos fautes et nous permettent de devenir purs. Cela nous permet finalement d'acquérir la récompense ultime : le monde à Venir (olam aba).
Deuxièmement, la souffrance peut être envoyée pour nous montrer que nous faisons quelque chose de mal et que nous devons cesser de le faire et nous repentir.

La souffrance est un signe qu'Hachem se soucie de nous. Il nous purifie de nos fautes passées et nous empêche même d'avoir besoin de cette purification en stoppant nos fautes dans leur élan et en nous permettant de nous amender.
[une souffrance dans ce monde équivaut à énormément de souffrances de purification dans le monde à Venir. ]
En effet, lorsque les gens s'adressaient au 'Hazon Ich pour obtenir de l'aide afin de faire face aux souffrances, le 'Hazon Ich leur conseillait souvent de considérer leurs souffrances comme des signes d'amour de la part d'Hachem. Il citait le verset : "Celui qu'Hachem aime, Il le châtie" (Michlé 3,12), et disait : "Considérez vos souffrances de cette manière".
[ex: on est souvent pris par notre train-train quotidien, et une souffrance est une occasion de se rappeler et de se tourner de tout coeur vers papa Hachem.]

3°/ La mort :
Enfin, le midrach mentionne la mort. Pour nous, la mort semble être la pire des choses.
Cependant, Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 2:23) note que la mort est aussi une bonté, car elle nous oblige à faire usage de notre temps. Nous savons qu'il y aura une fin à notre vie et nous sommes donc motivés pour l'accomplir et ne pas la remettre à plus tard.
De plus, le fait de savoir que nous serons confrontés à un jugement final nous motive à nous abstenir de fauter et à améliorer nos actes.

Le Or'hot 'Haïm (32) conseille à une personne de passer du temps chaque jour à penser au jour de la mort et de préparer des provisions pour ce voyage.
Toute personne doit garder à l'esprit qu'elle sera finalement confrontée au tribunal Céleste, et toutes ses actions seront examinées à la loupe. Une personne qui vit de cette façon essaiera toujours de se perfectionner.
[le 'Hafets 'Haïm se désolait qu'on consacre tellement de temps et d'énergie à acquérir des choses dans notre monde éphémère, sans en consacrer à en acquérir pour notre éternité. On doit plus être préoccuper par préparer notre monde à Venir, que notre monde actuel. ]

C'est ainsi que vivaient les guédolé Israël. Ils pensaient toujours à leur jugement final dans l'autre monde et conseillaient aux autres : "Etudiez et accomplissez les mitsvot de la meilleure façon possible. C'est la seule façon de s'assurer que l'on recevra une bonne part dans le monde à Venir."

À la fin de sa vie, le rav Shach était plus âgé et plus faible. Pourtant, il s'efforçait, autant que possible, de poursuivre son programme exigeant d'étude de la Torah et d'enseignement des chiourim (cours). À un moment donné, il s'est senti si faible que sa famille a fait appel à un médecin, qui a effectué une série d'examens. Quelques jours plus tard, le médecin informa la famille que l'état de santé du rav Shach était bon et qu'il n'avait aucun problème médical.
Les proches du rav Shach se sont empressés de lui annoncer la bonne nouvelle, mais ils ont été surpris de voir que le rav Shach ne semblait pas satisfait du rapport du médecin.
"Jusqu'à présent, explique le rav Shach, même si je faisais de mon mieux pour étudier la Torah, je pensais que j'avais une excuse pour dire à la Cour céleste que je n'étais pas bien. Cependant, maintenant que le médecin a déterminé que je suis en bonne santé, que pourrai-je leur dire? S'ils me disent que je ne me suis pas assez appliqué dans l'étude, que pourrai-je dire?"

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=> Puissions-nous utiliser au mieux ces trois bons dons (mauvais penchant, souffrances, mort) pour nous rapprocher d'Hachem.

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