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"Les eaux se fendirent" (Béchala'h 14,21)

-> Le midrach (Mékhilta Béchala'h) enseigne que la mer se fendit en 12 voies correspondant aux 12 tribus d'Israël. Chaque tribu empruntait son propre passage et c'est là le sens de : "A celui qui fendit la mer Rouge en tronçons" (Téhilim 136,13).

-> "C'est mon D. et je L'embellirai" (zé Eli vé'anvéou - Béchala'h 15,2)
Rabbénou Bé'hayé commente : le mot "zé" (זה) a une guématria de 12, correspondant aux 12 passages tracés pour Israël.

-> Le Arizal explique que dans le Ciel également, il existe 12 portes accueillant les prières des différentes tribus d'Israël. En effet, chacune d'elles a une façon unique et personnelle de servir Hachem.
A titre d'exemple, la tribu de Yissa'har était le pilier de la Torah tandis que celle de Zévouloun était celui de la bonté en ce qu'elle soutenait la tribu la tribu de Yissa'har.
Ainsi en était-il pour chacune des tribus qui orientait et dirigeait son service divin selon sa voie et sa particularité.

=> Nous apprenons d'ici que chaque tribu se doit d'être solidaire des autres afin de fonder un peuple d'Israël fort.
Notre façon personnelle de servir le Créateur n'est pas forcément le meilleur chemin à suivre pour tout le monde, car celui de notre prochain est tout aussi bon.
Chaque juif sert ainsi son Créateur en fonction de la nature de son âme, et c'est uniquement par le mérite de tous unis, que le Nom d'Hachem sera sanctifié.

Nous apprenons tout ceci de la séparation de la mer Rouge : en se fendant en 12 chemins spécifiques, nous comprenons que chaque tribu devait suivre sa propre voie pour accomplir la volonté d'Hachem. Les murailles qui séparaient les tribus étaient néanmoins transparentes afin que tous puissent se voir et ressentir une union indéfectible.
[d'après le Tsor ha'Haïm]

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-> Le Pirké déRabbi Eliézer explique : puisque chaque tribu disposait de son tronçon personnel, il y avait des fenêtres formées par l'eau sur les murs, afin que les tribus puissent se voir les unes les autres.

-> Le Rambam écrit que ces 12 passages prenaient la forme d'un arc-en-ciel. En effet, les chemins qu'empruntèrent les Bné Israël n'étaient pas rectilignes comme s'ils traversaient la mer Rouge d'un bout à l'autre.
C'est également l'avis de Tossefot (Erouvin 15).

[à l'image d'une armée conventionnelle qui a besoin de différents types de corps (tanks, combattants, aérien, informatiques, logistique, ...), de même chaque juif a un rôle indispensable et personnel dans l'armée d'Hachem.
De même qu'à la mer Rouge chaque juif pouvait regarder ses frères juifs, de même nous ne devons pas vivre totalement isolés, mais aimer notre prochain et s'assurer qu'il aille bien (prier pour autrui, tsédaka, 'hessed, paroles positives, sourires, ...).
De même que les passages dans la mer Rouge étaient en forme d'arc-en-ciel, de même nous devons mettre de la couleur dans notre vie (de la joie), et avoir en tête que notre vie a un début et une fin, où l'on revient à notre Source, vers notre papa Hachem et qu'il faudra rendre des comptes.]

Il fut plus profitable pour Israël d'être poursuivi par Pharaon que de réaliser 1 00 jeûnes et prières. Car lorsqu'ils virent les égyptiens les poursuivre, leur crainte fut si grande qu'ils se repentirent tous et dirigèrent leurs yeux vers Hachem dans leurs prières.
[Rabbi Brekhia - midrach rabba Béchala'h 21]

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-> b'h, sur la même notion : l'impact du sceau de A'hachvéroch : https://todahm.com/2021/01/13/limpact-du-sceau-royal

+ En infligeant un terrible esclavage aux Bné Israël, les égyptiens avaient l'intention de causer de la peine à Hachem.
Puisque nous savons que dans toutes les détresses que les Bné Israël peuvent traverser, Hachem en ressent la souffrance comme si c'était la Sienne, ainsi les égyptiens avaient l'intention d'infliger de la douleur à Hachem.
[imaginons la scène : lorsque les égyptiens frappaient les juifs, en réalité à leurs yeux c'est comme s'ils frappaient directement Hachem! Chaque souffrance que ressent un juif, Hachem également la ressent! Plus un juif croulait sous la douleur, plus les égyptiens étaient content car ainsi ils espéraient faire mal à Hachem! ]

C'est le sens de "afin de L'accabler de leur dure labeur" (léma'an anoto bésivlotam - Chémot 1,11).
En vérité, cette conscience de la souffrance d'Hachem (si l'on peut dire), était le plus douloureux pour les juifs, et c'est cela qui les a poussés à crier à Hachem de mettre un terme à leur esclavage.
[Imré Noam]

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[l'esclavage était tellement atroce qu'ils étaient obligés d'en arriver à souffrir, mais malgré cela ils souffraient encore davantage du fait que cela causait des souffrances à Hachem.
On doit essayer de s'inspirer de nos ancêtres, en évitant de souffrir inutilement pour la moindre petite chose (évitant ainsi des souffrances inutiles à Hachem), et en demandant d'être sauvés de nos difficultés non pas pour nous mais pour Hachem, car nous ne voulons pas causer de douleur à D. à cause de la nôtre!
("Tu aimeras Hachem ton D. de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton pouvoir" - Vaét'hanan 6,5).

On doit apprendre des égyptiens qu'à chaque fois que nous causons une souffrance à un juif, c'est comme si nous causions cette souffrance à Hachem!]

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-> b'h, également sur cette notion de souffrance d'Hachem : https://todahm.com/2016/08/22/quand-je-souffre-mon-papa-hachem-souffre-encore-plus-que-moi

+ Les juifs en Egypte sont descendus jusqu'au 49e niveau d'impureté, et devaient être sauvés en urgence.
En effet, s'ils étaient restés un instant supplémentaire ils auraient atteint le 50e et plus bas niveau d'impureté, qui aurait été pour eux un point de non retour.
C'est pourquoi ils ont été délivrés avant qu'ils ne tombent à un tel niveau.

Cependant, cela était valable avant de recevoir la Torah [au mont Sinaï].
Avant que la Torah ne soit donnée, il existait cette notion de point de non retour. [si on descendait trop bas dans l'impureté, alors on ne pouvait absolument plus remonter, c'était terminé pour nous!]
Cependant, depuis que la Torah a été donné, cela n'existe plus. Même quelqu'un qui est tombé au plus bas niveau d'impureté possible (le 50e), il lui sera toujours possible de revenir à ses racines [pures et saintes] par la force de la Torah.
Etudier la Torah et s'attacher à la Torah peut transformer même le plus grand racha en un tsadik.
[à ce sujet, b'h, voir aussi le Ohr ha'Haïm haKadoch & Eglé Tal : https://todahm.com/2020/03/23/etre-kadoch-grace-a-la-torah ]

C'est pourquoi dans la Haggada de Pessa'h, juste avant de parler des 4 enfants, dont le racha, nous disons : "béni soit Hachem qui a donné la Torah à Son peuple Israël" (barou'h chénatan Torah léamo Israël) = en effet, par le biais de la Torah même l'enfant racha peut revenir.
[Divré Yoël]

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[ceci est un message d'espoir fondamental. Depuis le don de la Torah, un juif ne doit jamais désespérer, car même dans nos moments les plus bas, on doit savoir qu'avec la Torah (et téchouva) on peut tout réparer et montrer très très haut. ]

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+ La sortie d'Egypte & le 50e niveau d'impureté :

-> Le Bné Yissa'har enseigne que les 4/5e des Bné Israël ne quittèrent pas l'Egypte et périrent durant la plaie de l'obscurité, car ils avaient malheureusement atteint le 50e degré d'impureté.

-> Rabbi Chimchon d'Ostropoli dit que la raison essentielle du refus de l'ange d'Egypte de laisser sortir le peuple d'Israël était que les Bné Israël n'avaient pas achevé leurs années d'esclavages en Egypte. En effet, la faute de la vente de Yossef par les 10 tribus, altéra le Nom d'Hachem (יהוה) dont la guématria est de 26.
S'il en était ainsi, les Bné Israël devaient donc rester en Egypte : 26*10 = 260 ans.
Lorsqu'Hachem envoya Moché libérer le peuple juif d'Egypte, après "seulement" 210 ans, il leur restait encore 50 années d'esclavage à réaliser en Egypte. Ainsi, l'ange de l'Egypte pensa pouvoir empêcher Israël de sortir en leur faisant atteindre la 50e porte d'impureté, causant une dégradation telle qu'ils ne puissent plus jamais sortir d'exil.
[Rachi (Béchala'h 14,10) rapporte qu'à la mer Rouge les Bné Israël aperçurent l'ange de l'Egypte venir du ciel pour aider les égyptiens.
Le rabbi Chimchon d'Ostropoli donne l'explication suivante : lors de la vente de Yossef, les tribus endommagèrent le Nom divin אהיה et non pas le Nom יהוה. Il y a eu 9 frères (tous sauf Réouven et Binyamin), ainsi que la Présence Divine qui s'associa à la vente.
Ainsi, les accusations de l'ange directeur de la nation égyptienne n'eurent pas d'emprise puisqu'il s'était trompé sur le dommage causé aux lettres du Nom divin. [évitant leur descente au 50e niveau d'impureté!]
Or : 10 * 21 (אהיה) = 210, le nombre d'années que passèrent précisément les juifs en Egypte pour réparer et expier la faute de la vente de Yossef.]

-> Pharaon se fit accompagner par les plus grands sorciers de son pays lorsqu'il partit à la poursuite des Bné Israël. Il prit également avec lui toutes les forces d'impureté, les démons des mondes supérieurs, ainsi que l'ange directeur de la nation d'Egypte.
Ainsi, les 600 chars étaient composés de forces terrestres mais également de forces célestes.
[rav Yissa'har Chmouëli Beniahou]

-> Lorsque les Bné Israël se retrouvèrent face à la mer Rouge, un grand danger spirituel planait au-dessus d'eux.
Nous trouvons une allusion à cela dans les mots : "yam souf" (mer Rouge - ים סוף), le mot "yam" (mer - ים) a une valeur numérique de 50 tandis que le terme סוף (sof) signifie littéralement "la fin".
Ainsi, cette mer est appelée "yam souf" (ים סוף), car la 50e porte est la dernière.
Il ne se trouve pas de niveau inférieur à celui-ci. Les égyptiens voulurent noyer Israël dans la mer afin qu'il n'y ait plus aucune réparation possible.

-> On peut ajouter que le mot "Egypte" (mitsraïm - מצרים) est composé des mêmes lettres que les termes מצר (métser - limite) et ים (valeur de 50). Si les égyptiens avaient réussi à enfouir les Bné Israël au 50e niveau d'impureté, il n'aurait plus été possible de dire : "Yaakov n'est pas mort" (guémara Taanit 5b) : car aucun enfant n'aurait suivi son chemin dans la sainteté.

Ainsi, les égyptiens souhaitèrent noyer le peuple d'Israël dans la mer (ים), qui sont les initiales de "Yaakov est mort" (Yaakov mét - יעקב מת).
Cependant Hachem fendit la mer (ים) afin d'introduire entre ces 2 lettres, le Nom divin : "El" (אל).
["Il [Yaakov] l'appela El, le D. d'Israël" (Vayichla'h 33,20)]
On a alors les lettres : יאלם, qui sont les initiales de : "Yaakov avinou lo mét" (Yaakov avinou n'est pas mort).
C'est une allusion au fait que Yaakov n'est pas mort, et c'est précisément par le Nom Divin El (אל) que les Bné Israël furent délivrés d'Egypte.
[d'après le rav Pin'has Friedman - Shvilei Pinhas]

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-> "Il prit 600 chars de choix ainsi que tous les chars de l'Egypte" (Béchala'h 14,7)

=> Si Pharaon avait pris avec lui tous les chars de l'Egypte, pourquoi préciser qu'il avait pris 600 chars de choix?

-> En fait, nos Sages disent que Pharaon avait décrété de jeter les nouveaux nés hébreux dans le Nil, car il savait qu'Hachem juge "mesure pour mesure". Pharaon pensait qu'Il ne pourrait être puni par l'eau étant donné que depuis le déluge, Hachem avait déjà promis qu'Il n'enverrait plus jamais de déluge. Mais Hachem trouva le moyen de punir les égyptiens en les noyant dans la mer des joncs. Alors, comment comprendre que Pharaon se soit lancé à la poursuite des enfants d'Israel en direction de la mer? Pourquoi n'a-t-il pas réalisé qu'Hachem cherchait peut-être à le punir en noyant son armée dans la mer?

En fait, le miracle de l'ouverture de la mer s'est opéré par le Nom d'Hachem composé de 72 Noms, chaque Nom composé lui-même de 3 lettres. Ce qui fait un total de 216 lettres. Ce Nom ressort des lettres des 3 versets figurant avant l'ouverture de la mer (chacun de ces 3 versets contenant 72 lettres). Pharaon avait compris cela et il prit avec lui une force d'impureté composée aussi de 216 forces, pour lutter et vaincre son pendant dans la sainteté. Il pensait qu'il serait ainsi protégé et se permit de poursuivre les Hébreux vers la mer, sans crainte.

Tel est le sens profond du verset : "Il prit 600 (שש מאות) chars (רכב) de choix (בחור)", que l'on peut aussi traduire par : "Il prit 6 des lettres (שש מ-אות) du mot רכב (char - de valeur numérique 222)".
Quand on prend (on retire) 6 de 222, il reste 216, valeur numérique du mot בחור (de choix). Cela vient dire qu'il prit avec lui ces 216 forces d'impureté pour se mesurer contre la force de la sainteté du Nom de 216 lettres, laquelle allait opérer l'ouverture de la mer.
Parallèlement à cela, il a aussi pris tous les chars d'Égypte, au sens matériel. Mais Hachem, dans Sa Grandeur, a saboté son plan et a fait que sur ces 216 forces qu'il comptait prendre, qu'il en oublie une et n'en prit que 215. De ce fait, il n'avait plus de protection et c'est ainsi que toute son armée fut submergée par la mer.
C'est le sens du verset : "Les chars de Pharaon et son armée, Il jeta (ירה) dans la mer". La valeur numérique de ירה étant de 215.
[Arizal]

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-> "Le cheval et son cavalier, Il projeta dans la mer" (Béchala'h 15,2)

Dans l'un des versets qui précède l'ouverture de la mer, il est écrit : "Les Bné Israël levèrent les yeux et virent l'Égypte qui voyageait derrière eux et ils eurent très peur" (Béchala'h 14,10).
Nos Sages expliquent que ce verset ne dit pas : "Ils virent les égyptiens" mais "l'Égypte". Cela évoque l'ange protecteur de l'Égypte. Les Hébreux levèrent les yeux au ciel et virent que cet ange voyageait et accourait au secours de son peuple égyptien. C'est pour cela que les Hébreux eurent très peur.

Nos Sages disent aussi que lorsque Hachem décide d'anéantir une nation, il annihile d'abord son ange protecteur dans le ciel, et le peuple en vient ainsi à disparaître. Il en fut de même pour cet ange responsable de l'Égypte, qui fut anéanti au moment de l'ouverture de la mer.
C'est ainsi qu'il est dit : "Hachem fait la guerre à l'Egypte", allusion à cet ange qu'Hachem combattit en-haut.

Ainsi, après l'ouverture de la mer : "Israel vit l'Egypte, mort sur le bord de la mer", il s'agit encore de cette ange protecteur de l'Egypte.
Le livre Karnaïm dit que cet ange se nommait Sorev (סורב), ce qui veut dire "refuser". Ainsi, l'Egypte a toujours refusé de libérer Israel, malgré les plaies et les avertissements d'Hachem. De plus, le mot סורב peut aussi se lire בו סר (Bo Sar), c'est-à-dire "en lui סר (terme ayant la valeur numérique 260)" [בו = en lui]. Car l'Egypte, dans son impureté, a entaché les 10 manifestations du Nom Divin de valeur numérique 26, soit en tout, 260.
C'est pour cela que lorsque Hachem s'était révélé à Moché dans le buisson ardent, il est écrit : "Hachem vit qu'il
(Moché) s'était écarté (סר) pour voir". Hachem perçut que Moché avait vu ce dégât provoqué par l'Egypte, entachant
ces 10 manifestations du Saint Nom.
Lorsque les égyptiens furent noyés, il est dit : "Le cheval et son cavalier, Il projeta dans la mer (סוס ורוכבו רמה בים)". Les initiales qui composent cette phrase forme le mot סורב (Sorev). Car l'armée égyptienne périt dans la mer une fois que cet ange fut anéanti.
[rabbi Chimchon d'Ostropoli]

Quelles tribus ont été exemptées de l’esclavage en Egypte?

+ Quelles tribus ont été exemptées de l'esclavage en Egypte?

1°/ la tribu de Lévi. [midrach rabba 5,16]
2°/ les tribus d'Efraïm et de Ménaché. [midrach Shocher Tov 81]
3°/ la tribu de Yissa'har (puisqu'ils étaient également immergés dans la Torah, comme la tribu de Lévi pouvait l'être). [Divré Shaül]

4°/ les tribus de Réouven, de Chimon et de Lévi.
Ces tribus n'ont pas reçu de bénédiction de leur père Yaakov, et il y avait une vraie préoccupation sur le fait que ces 3 tribus ne se considèrent pas elles-mêmes comme faisant partie des Bné Israël.
Si elles auraient été réduites à l'esclavage, il est fort probable qu'elles se seraient totalement assimilées avec les égyptiens, en croyant à tord que de toute façon elles ne faisaient pas partie des Bné Israël, puisque n'ayant pas reçu de bénédiction de la part de Yaakov.
Afin d'empêcher cela d'arriver, Hachem a orchestré de telle façon que ces 3 tribus ne soient pas soumises à l'esclavage.
[Messe'h 'Hokhma - Vaéra 6,13 ;
il ajoute ensuite que les tribus de Réouven, de Chimon et de Lévi ont en fait acheté de nombreux esclaves juifs (des autres tribus), au gouvernement égyptien, et ce afin de les avoir comme esclaves travaillant pour eux (les sauvant ainsi du terrible esclavage égyptien). ]

Par quels moyens les Bné Israël se sont-ils différenciés des égyptiens?

+ En Egypte, par quels moyens les Bné Israël se sont-ils différenciés des égyptiens?

Ils n'ont pas changé :
1°/ leurs noms ;
2°/ leur langue ;
3°/ leurs habits ;
4°/ leur nourriture ;
5°/ ils se sont mariés qu'entre eux ;
6°/ ils ne disaient pas de lachon ara ;
7°/ ils ont gardé la brit mila ;
8°/ ils avaient de la émouna en Hachem.
[midach Vayikra rabba 32,5 ; midrach Léka'h Tov 6,6 ; midrach Léka'h Tov Dévarim 26,5 ; Pirké déRabbi Eliézer 48]

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-> Bien que nous trouvions des sources indiquant que les juifs ne gardaient pas leur brit mila (cf. midrach Chémot 1,8), le Beit haLévi (paracha Chémot) explique qu'en réalité ils l'ont gardée, mais ils ont essayé de recouvrir leur brit mila afin qu'extérieurement en apparence, il semblerait qu'ils n'aient pas fait la circoncision.
En effet, ils pensaient à tord que cela permettrait de réduire le sentiment d'animosité des égyptiens à leur égard.

-> De son côté, le rav Yossef Deutsch écrit : quelques juifs ont abandonné la brit mila après la mort de Yossef afin de mieux s'assimiler aux égyptiens, mais la majorité d'entre eux ont fermement continué à observer cette mitsva.

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-> Nous disons dans la Haggada : "les égyptiens nous ont fait mauvais" (vayir'ou otanou amitsrim)
Le Yaavets explique qu'ils ont pu y parvenir en rendant les juifs pauvres, comme la guémara (Erouvin 41b) l'affirme : "Un pauvreté extrême peut faire qu'une personne aille à l'encontre des paroles d'Hachem".

-> Le Maharil Diskin écrit que les égyptiens imposaient des impôts très élevés aux juifs, à tel point que les juifs tombaient dans une dette profonde, qu'ils ne pouvaient pas payer.
Les égyptiens ont décidé de les rendre esclaves afin qu'ils paient leurs dettes.

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-> Bien que les juifs étaient alors esclaves en Egypte [dans des conditions terribles], ils ont fait une alliance de bonté entre eux, afin de toujours être là l'un pour l'autre.
[Tana déBé Eliyahou rabba 23]

Cela n'était pas une tâche facile, puisqu'ils n'avaient pas grand chose à se partager ensemble.
Cependant, ils partageaient avec plaisir leur maigre ration de matsa que leur donnée à manger leur contremaître, s'il voyait qu'un autre juif en avait davantage besoin qu'eux.
De plus, ils s'encourageaient les uns les autres dans leurs moments de besoin.
[ainsi, malgré qu'ils n'avaient rien, ils partageaient tout ce qu'ils pouvaient à la fois matériellement que moralement!]

C'est pourquoi nous commençons le Séder de Pessa'h en proclamant : "tout ceux qui ont faim, viennent et mangent" (kol dikhfin yété véyékhol), puisque c'est par le mérite de la bonté qu'ils avaient les uns envers les autres que nous avons pu être libérés d'Egypte.
Nous devons également suivre leur exemple, et marcher dans leurs pas en pratiquant la bonté (en faisant une alliance de bonté entre nous!).
En effet, nous espérons que par le mérite de notre propre bonté, nous mériterons également la délivrance, comme nous l'affirmons à la fin de ce passage de la Haggada : "l'année prochaine en terre d'Israël" (léchana abaa béar'a déIsraël).

"Ils jetèrent chaque homme son bâton, ils devinrent serpents, et le bâton d'Aharon engloutit leurs bâtons" (Vaéra 7,12)

-> Il est écrit dans le Zohar :
"Rabbi El'azar a dit : tous ceux qui disent qu'Hachem ne fera pas revivre les morts se sentiront mal à l'aise, se demandant comment Hachem peut-Il créer une nouvelle créature vivante à partir d'un mort?
Que viennent tous ces insensés, tous ceux qui se sont éloignés de la Torah et d'Hachem, et qu'ils constatent que dans la paracha [Vaéra], Aharon avait un bâton de bois sec dans sa main qu'Hachem transforma en serpent, une créature possédant un corps et un esprit de vie.
S'il en est ainsi, il est évident que les hommes qui possédaient déjà une âme sainte et vivante et qui ont gardé la Torah et les commandements en s'affairant à l'étude jour et nuit, une fois la réparation du monde achevée, renaîtront à plus forte raison."

-> "Puissent tes morts revenir à la vie" (yi'hyou métékha - Yéchayahou 26,19).
Il n'est pas écrit : "ton mort sera recréé" car le corps a déjà été créé, il a juste besoin de revivre à nouveau. Il se relèvera à partir d'un os indestructible qui restera constamment dans la terre sans jamais se désagréger.
Tout comme la levure fait monter la pâte du pain, le corps entier se reformera. Puis Hachem insufflera l'âme dans le corps.
Rabbi El'azar dit à Rabbi 'Hiya : Ce que tu dis est juste car ce petit os restant sera alimenté par la rosée de la résurrection des morts, comme il est écrit : "Puissent donc tes morts revenir à la vie et les cadavres des miens ressusciter! Réveillez-vous et entonnez des cantiques, vous qui dormez dans la poussière! Oui, pareille à la rosée du matin est ta rosée : grâce à elle, la terre laisse échapper ses ombres" (Yéchayahou 26,19)). [Zohar haKadoch ח"ב 28]

-> Le rav Yaniv Yaakov enseigne :
La résurrection des morts est comparable à la délivrance de l'exil égyptien.
De la même façon que durant l'exil en Egypte, D. n'a pas laissé la possibilité au peuple d'Israël de sombrer jusqu'à la 50e porte d'impureté mais a toujours préservé une étincelle sainte en chacun de Ses enfants, ainsi Moché ralluma un feu ardent à partir d'une petite étincelle.
Il en est de même pour la fin des temps. Hachem conserve un petit os du corps qui devait retourner à la mort, et à partir de cet os, par l'intermédiaire de la rosée, lors de la résurrection des morts, Il remodèlera chaque corps.

Les Bné Israël en Egypte

+ Les Bné Israël en Egypte :

-> En Egypte, chaque femme mariée sans exception avait la joie d'avoir des enfants et aucune ne restait stérile. [Nétsiv]
Les jeunes filles se mariaient très jeunes, et avaient immédiatement des enfants. [Nétsiv]
Il n'existe aucun cas de fausse couche et les nourrissons, lorsqu'ils viennent au monde sont tous vigoureux et robustes. [Yalkout Méen Ganim 1,7]

-> Il existe plusieurs opinions :
- elles donnaient naissance à des jumeaux [midrach Tan'houma Pékoudé 9] ;
- à des sextuplés : 3 garçons et 3 filles [Gour Aryié Chémot 1,7] ;
- il n'est pas impossible qu'elles avaient 60 enfants à la fois, comme le font les scorpions. [midrach Chémot rabba 1,8 ; Rachach]

-> Selon nos Sages, le chiffre 6 correspond aux 6 jours de la semaine durant lesquels les égyptiens ont fait souffrir les juifs sans interruption. Or, il est écrit : "Et comme ils le faisaient souffrir, ainsi il se multipliait".

-> L'augmentation de la population juive est si rapide qu'une certaine nuit, 600 000 enfants voient le jour. [midrach haGadol 1,7 ; Sefer haYachar]
Déjà avant la mort de Yaakov, 600 000 personnes étaient déjà nées. [midrach Béréchit rabba 79]

-> Le nombre des juifs atteint presque celui des égyptiens, et par la suite, il va même être 2 fois plus nombreux. [midrach Michlé 19]
Selon le Haamek Davar (Chémot 1,7), tous les juifs sont restés à Gochen, mais d'autres commentateurs pensent qu'au regard de leur nombre et de la petitesse de Gochen, certains juifs vont s'installer en Egypte.

-> Le Malbim dit que la haine des égyptiens était déjà perceptible au temps de Yossef, et lorsque Yaakov est mort, les Bné Israël n'ont pas pu sortir d'Egypte avec son cercueil sans l'autorisation de Pharaon. Ils ont été ainsi obligés de laisser leurs femmes et leur troupeau en Egypte comme gage pour garantir leur retour.

Selon nos Sages (Haggada 'Hakhmé Yérouchalayim), le mélange des Bné Israël avec les égyptiens était contraire à la volonté de D. Lorsque les Hébreux sont sortis de Gochen, [apprenant la pratique de la sorcellerie et de la magie qui étaient populaire en Egypte, allant dans leurs théâtres et leurs cirques, s'efforçant d'être intelligents et bien informés aux yeux des égyptiens], alors Hachem leur a envoyé un roi cruel dont les décrets ont forcé les Hébreux à se séparer des égyptiens.

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-> Dans un but de réduire le peuple juif à l'esclavage, Pharaon a demandé de leur dire :
"Sa Majesté, roi d'Egypte cherche des volontaires pour ses nouveaux chantiers de construction.
Comme la population égyptienne va en s'accroissant, il faut construire des cités pour loger les habitants.
Tous les résidents hébreux résidant en Egypte qui se porteront volontaires pour s'associer à ces projets seront largement récompensés. Tout Hébreu qui travaillera à la construction des quartiers résidentiels d'une veille nouvelle aura le premier choix d'un logement pour sa famille et tout Hébreu qui participera à la construction d'autres bâtiments officiels bénéficiera de cadeaux du trésor royal. [Baal haTourim ; Léka'h Tov (Chémot 1,13)]
Posez une brique, vous aurez droit à une pièce d'or! Posez-en 2, vous en aurez 2! [midrach Haggada Chémot 1,13]"

-> Sur place, ils voient de nombreux égyptiens déjà au travail, et tranquillement ils pensent qu'il s'agit d'un très vaste programme de construction demandant un effort national à partager entre tous, égyptiens comme Hébreux. [Séfer haYachar]
Même le Pharaon va venir, et il participe à l'élaboration des briques. [Yalkout Chimoni 163]

-> Que ce soit pour recevoir les récompenses promises ou parce que la visite de Pharaon sur le chantier les a conquis, les travailleurs Hébreux se mettent de tout cœur à l'ouvrage.
A la fin de la journée, les contremaîtres égyptiens comptent les briques fabriquées par chacun des Hébreux. Ce nombre va devenir le quota quotidien exigé. [midrach haGadol]
Les semaines passent, et Pharaon vient de moins en moins souvent sur les chantier, de même pour les travailleurs égyptiens qui vont progressivement aller sur d'autres tâches, et tous sont promus au rang de contremaîtres, surveillant le travail des hébreux et maniant le fouet, plutôt que les pelles et truelles. [Séfer haYachar]

-> Pour semer la discorde parmi les hébreux, les égyptiens vont créer une police juive dirigée par des contremaîtres égyptiens, chargée de superviser le travail de leurs frères.
Un contremaître égyptien sera responsable de 10 policiers hébreux, et ainsi un seul égyptien gardait 100 travailleurs sous son contrôle. [Yéfé Toar ; Méam Loez]
[selon le rav Yonathan Eibschutz, l'objectif des égyptiens en élevant certains juifs à des positions plus élevées que d'autres, était de créer des disputes, de la haine, au sein de la nation juive. En effet, les égyptiens savaient que les pires tragédies sont arrivées aux juifs à cause de la "haine gratuite" (sin'at 'hinam) entre eux. ]

Si le quota de brique quotidien n'était pas rempli à la fin de la journée, le policier hébreu sera tenu de dénoncer les ouvriers responsables et les malheureux seront sévèrement punis.
Mais les policiers hébreux refusent de collaborer, et au contraire vont s'efforcer de traiter les travailleurs avec bonté et ne dénoncent jamais ceux qui n'ont pas rempli leur quota.
Cette solidarité va provoquer la rage des égyptiens, qui vont les fouetter, et malgré la douleur les policiers hébreux ne vont jamais dénoncer leurs frères.
Le jour viendra où ils seront récompensés : lorsque Moché sera chargé de désigner les membres du Sanhédrin, D. lui dira de choisir ces hommes intègres. [Yalkout Chimoni 163]

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=> Pourquoi Pharaon pensait-il que les Lévi'im étaient des grands patriotes de son pays?

-> Le Ohr haTorah explique :
Lévi n'a pas porté le cercueil de Yaakov lorsque celui-ci a été transporté en dehors d'Egypte pour être enterré en terre de Canaan.
Cela se basait sur les dernières instructions de Yaakov avant qu'il ne meurt.
Cependant, Pharaon pensait à tort que Lévi était motivé par des intentions nationalistes, et que Lévi a refusé de porter le corps de [son père] Yaakov car il était opposé au fait de l'enterrer en dehors d'Egypte.
En récompense de cette loyauté de Lévi pour son pays, Pharaon a exempté toute la tribu de Lévi d'être des esclaves.

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+ Décret de mort des nouveau-nés mâles juifs :

-> Souvent les égyptiens vont jusqu'à affamer leurs propres enfants afin qu'ils pleurent plus facilement, les aidant ainsi à dénicher les nourrissons des hébreux. [midrach Haggada 3,6]
Egyptiens comme égyptiennes, dès qu'ils découvrent la présence d'un enfant, ils courent le dénoncer. [Séfer haYachar]
Les enfants égyptiens eux-mêmes au lieu de jouer à des jeux ordinaires, vont allaient dans les quartiers juifs pour découvrir des signes indiquant la présence d'enfants, et ils s'empressent d'aller prévenir leur père. [Yalkout Chimoni 182]
Quant aux parents qui ont commis le crime de sauver ce nourrisson, ils sont également punis. [Malbim - Chémot 2,1]

-> Les mères n'ont alors d'autre choix que d'aller dans les champs et les vergers se cacher pour donner naissance. Là, sous un pommier, Hachem les fait sombrer dans un profond sommeil afin que l'enfant vienne au monde sans les faire souffrir. Les larmes aux yeux, elles laissent leur enfant à l'ombre du pommier et s'en retournent, le cœur bien gros.
A chacun de ces enfants, Hachem envoie un ange pour prendre soin de lui, le laver, le nourrir et veiller à tous ses besoins.
A côté de chacun l'ange place 2 roches : l'un lui fournit du lait, l'autre du miel.
Miraculeusement, les nourrissons reçoivent également de la crème et de l'huile pour protéger leur peau. Leurs cheveux poussent si vite qu'ils arrivent rapidement pratiquement jusqu'aux genoux et les habillent parfaitement.
Lorsque les égyptiens envoient la police dans les champs, les enfants hébreux s'enfoncent dans la terre et disparaissent sans laisser de traces, et même les charrues labourant la terre des égyptiens ne servent à rien. Dès que les égyptiens ont tourné le dos, les enfants sortent de terre.
[Séfer haYachar]

-> Lorsque ces enfants sont suffisamment mûrs, ils retournent chez eux, et de façon miraculeuse, chacun retrouve et reconnaît ses parents. Grâce à leur ressemblance frappante avec leur père, leurs parents n'ont pas non plus de mal à les reconnaître.
Ce sont ces enfants, qui à la traversée de la mer Rouge, relateront les miracles dont ils ont été témoins et proclameront, dans le cantique qu'ils chanteront à D. : "C'est Lui, mon D., et je veux Le glorifier" (zé Eli véan'véou) [midrach Chémot rabba 1,12]

-> Selon le Pirké déRabbi Eliézer (et le Radal), ce décret a duré 3 mois, et Aharon est né durant cette période.

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-> Que sont devenus les 600 000 bébés qui ont été jetés dans le fleuve?

Hachem ne les a pas abandonnés non plus, et à l'instant même où ils étaient précipités dans le Nil, D. a envoyé des anges les protéger.
Les anges les ont repêchés et les ont conduits très loin, sur un rocher dans le désert. Ces enfants aussi ont été nourris de lait et de miel et ont grandi jusqu'à leur maturité. [midrach Chir haChirim rabba 2,23]

b'h, Pour prolonger ce point : https://todahm.com/2019/07/07/9432-2

-> Un des noms de Moché est Avigdor, donné par son grand-père Kéhat, car Moché est comparable à une clôture ; il a empêché les autres enfants d'être jetés à l'eau car le décret de Pharaon a été levé dès que Moché a été déposé dans le fleuve.

-> Dans la Haggada de Pessa'h, nous disons : "c'est elle qui s'est réalisée" (véhi chéamda) = Hachem a protégé Ses enfants contre tous les décrets de Pharaon, et quelque soit la décision de Pharaon : "c'est elle [celle d'Hachem] qui s'est réalisée".
[n'oublions pas dans notre vie que c'est toujours Hachem qui aura le dernier mot, donc autant l'écouter dès le début!]

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-> Lorsque Yo'hévét a donné naissance à Moché, elle avait 130 ans, et toutes ses rides, sa peau et son visage ont alors repris la fraîcheur de la jeunesse. [guémara Sotah 12a]
Moché est né le 7 Adar 2368. [Séder Olam 10]
Il était circoncis, resplendissait comme un ange, et rayonnait de la lumière ayant éclairé le monde durant les 6 jours de la Création (le ohr haganouz). [Yalkout Réouvéni]
Selon le Pirké déRabbi Eliézer (48), cette lumière l'a quitté à partir du moment où il est entré dans le palais de Pharaon, jusqu'au don de la Torah.

Selon un avis, il a été mis sur le fleuve le 6 Sivan, le jour où les Bné Israël recevront la Torah de nombreuses années plus tard.[rabbi A'ha bar 'Hanina - guémara Sotah 12a]

-> La nacelle de de Moché flotte au-dessus de l'endroit où le cercueil de Yossef a été immergé. Le mérite de Yossef protège l'enfant. [Min'ha Beloula]

Myriam regarda ce qui se passa, mais dans le Ciel également un vigile se tint en permanence au-dessus du panier abritant Moché. Les anges observent la peine et la détresse du futur sauveur d'Israël, et ils supplient Hachem de mettre fin à l'épreuve de l'enfant.
D. écoute leur requête, et pour sauver Moché, Il envoi Batya, la fille de Pharaon. [Pirké déRabbi Eliézer 48 ; Radal]

-> Les 2 premières années, c'est Yo'hévét (sa mère) qui va nourrir Moché dans sa propre maison, et déjà à 3 mois, il avait l'esprit prophétique et prédit : "Le jour viendra où je recevrai la Torah de la torche de feu". [midrach Dévarim rabba 11,9]
A partir de ce moment, jusqu'à ce qu'il soit rendu à Batya, Moché apprend toute la Torah de la bouche d'un messager céleste et il devient un érudit exceptionnel dès son plus jeune âge. [Sifté Cohen 2,10]
A partir de l'âge de 2 ans lorsque sa mère le ramène à Batya au palais royal, un ange lui préparera sa nourriture et la lui servira, faisant que jamais Moché ne mangea ou boira une chose venant du palais. [Sifté Cohen 2,10]

La sortie d’Egypte avant l’heure de la tribu d’Efraïm

+ La sortie d'Egypte avant l'heure de la tribu d'Efraïm :

-> Pendant les 40 années où Moché a régné sur le pays de Kouch, une terrible tragédie s'est produite en Egypte.
En effet, 30 ans avant la délivrance, la tribu d'Efraïm a fait une tentative de quitter l'Egypte, avec des résultats tragiques.

Les Anciens de la tribu d'Efraïm, se basant sur des calculs erronés, ont décidé que la période d'exil prédite par D. avait touché à sa fin et que le moment était venu de quitter l'Egypte.
Descendants de Yossef, vice-roi d'Egypte, ils ont toujours été royalement traités.
On ne les a pas soumis aux travaux forcés et ils ont toujours eu la possibilité de quitter l'Egypte si bon leur semblait. Durant toute la période d'esclavage, ils se sont entraînés à la guerre.
Les 120 000 soldats postés aux frontières pour empêcher les hébreux de prendre la fuite, ont un ordre de ne pas arrêter la tribu d'Efraïm si ses membres décident de quitter le pays.
[Yalkout Réouvéni ; Sifté Cohen Béchala'h]

Avec enthousiasme, la tribu d'Efraïm se prépare à monter en terre d'Israël. Ils font leurs bagages, emportant avec eux des sommes d'argent substantielles.
Ils pensent : "Inutile de préparer des provisions pour le voyage. Nous pourrons acheter en chemin toute la nourriture que nous voudrons".
Des milliers d'hommes lourdement armés se mettent en route.

Sortis d'Egypte, ils prennent la route du nord qui est la plus directe pour la terre d'Israël.
En atteignant les faubourgs de Gath, une ville appartenant aux Philistins, ils croisent des bergers qui gardent leurs troupeaux dans les champs.
Ils disent aux bergers : "Nous avons faim. Vendez-nous vos bêtes".
Ces derniers refusent. Les soldats d'Efraïm, soucieux de nourrir leurs familles affamées, ne se laissent pas arrêter par leur refus et prennent les bêtes de force.
A grands cris, les bergers protestent, ameutant les habitants de Gath qui accourent sur les lieux. Voyant des hommes armés, ils se préparent à l'attaque.

Le premier jour, le combat fait des pertes dans les 2 camps.
Les habitants de Gath demandent alors du renfort aux villes voisines : Gaza, Ekron, Ashdod, Ashkelon.
Le 3e jour, les hommes d'Efraïm fatigués et tenaillés par la faim, se retrouvent en face des forces de toutes les villes du pays, soit 400 000 puissants soldats.
Dans les combats qui suivent, tous les soldats d'Efraïm sont exterminés tandis que les Philistins perdent eux-mêmes 20 000.
Toute la tribu d'Efraïm ne compte que 10 survivants.
Les philistins emportent leurs morts mais les dépouilles des gens d'Efraïm restent dispersées dans les champs. Pendant de nombreuses années, la vallée restera jonchée d'ossements.

Pourquoi cette tragédie s'est-elle abattue sur cette tribu?
Parce que malgré leur droit de quitter l'Egypte, la tribu d'Efraïm n'aurait pas dû se mettre en route avant que tout le peuple puisse le faire ...
Les 10 survivants reprennent le chemin de l'Egypte. Ils rapportent leur triste histoire à leurs frères et ceux-ci prennent le deuil pendant plusieurs jours.
[d'après le Séfer haYachar]

-> Selon certains commentaires, ce sont 20 000 hommes qui ont péri ; selon d'autres 200 000.
[voir midrach Chémot rabba 20,12 ; Pirké déRabbi Eliézer 48]

"Ce sera pour toi comme un signe sur ta main et comme un rappel entre tes yeux" (Bo 13,16)

-> De la même façon que l'étude de la Torah prolonge les jours de la vie de l'homme, celui qui met ses téfilin verra aussi ses jours prolongés. Il sera considéré comme affairé dans l'étude de la Torah, jour et nuit, comme il est écrit : "Tout celui qui mettra ses téfilin prolongera sa vie" (guémara Ména'hot 44).

-> Le rav Ovadia Yossef (Méor Israël) explique : "Il semble que la raison de cet enseignement trouve sa source dans le midrach (Téhilim mizmor 1) :
Selon rabbi El'azar, le peuple d'Israël proclama devant Hachem : "Maître du monde, nous souhaitons être affairés à la Torah, jour et nuit, mais nous ne sommes pas libres".
Hachem leur répondit : "Les enfants, accomplissez le commandements des téfilin et Je vous considérerai comme tels".

De la même façon que les paroles de Torah prolongent la vie, comme il est dit :
- "Car elles sont un gage de vie pour ceux qui les trouvent et la santé pour leur corps" (Michlé 4,22) ;
- "Car celui qui m'a trouvée a trouvé la vie" (Moché 8,35) ;
- "Elle est un arbre de vie pour ceux qui la saisissent" (Michlé 3,18).
Ainsi celui qui mettra les téfilin est considéré comme s'il s'adonnait entièrement à l'étude de la Torah, jour et nuit, et méritera la longévité.
C'est le sens du verset ci-dessus : "Ce sera pour toi comme un signe sur ta main et comme un rappel entre tes yeux".