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Le désespoir n’existe pas : ne jamais se décourager ni perdre espoir en notre délivrance (personnelle et/ou collective)

+ Le désespoir n'existe pas : ne jamais se décourager ni perdre espoir en notre délivrance (personnelle et/ou collective) :

-> "Viens chez Pharaon, car J'ai appesanti son cœur" (Bo 10,1)

-> Le Sfat Emet (5631) voit en allusion dans ce verset un grand principe concernant le travail qu’un homme doit accomplir sur lui-même : il arrive fréquemment que les gens désirent servir Hachem et que, dès qu'ils commencent, se dresse une véritable armée du yétser ara et de ses sbires sur leur passage afin de les décourager, en cherchant à les faire renoncer à accomplir ce qu'ils avaient prévu.
C'est à cette fin qu'Hachem ordonne : "Viens chez Pharaon" en suggérant ainsi : "Ne t'émeus pas de tous ces obstacles qui t'empêchent de te rapprocher de Moi et de la sainteté, car "J’ai appesanti son cœur" = ces obstacles n'ont aucune force par eux-mêmes, c'est Moi qui les ai placés afin d'augmenter ta récompense et ils sont tout à ton bénéfice.
Pourquoi les craindre?
Même si tu trébuches (à D. ne plaise), ne prends pas la chose tellement à cœur, car une immense récompense est réservée à ceux qui se relèvent sans se laisser dominer par le renoncement!"

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-> Dans la paracha Bo : pourquoi Datan et Aviram ne moururent-ils pas durant la plaie des ténèbres comme tous les mauvais juifs qui moururent pendant ces 3 jours?

Le Roch explique que c'est parce que bien que réchaïm, ils ne désespérèrent jamais de la délivrance.
Cela pour nous enseigner que même un racha comme Datan ou Aviram, parviendra à se corriger entièrement s'il ne désespère pas de sa propre délivrance (la ''sortie d'Egypte'' personnelle de son
âme en exil).
Car : "Israël, bien qu'il ait fauté, s'appelle toujours Israël" (guémara Sanhédrin 44a).

Chaque juif doit savoir que l'amour éprouvé par Hachem pour chacun de Ses fils bien-aimés est très fort et permanent. Même si un juif s'est déjà terriblement souillé par la faute, Hachem attend ardemment qu'il revienne à Lui.

=> Cela nous enseigne que finalement, l'essentiel pour un homme est de ne pas désespérer de son propre salut. Loin de lui des pensées telles que : "Je suis déjà mort au cours des 3 jours de ténèbres, au tréfond de mon Egypte personnelle, puisque j'ai déjà essayé tant et tant de fois sans succès. Il semble donc que je demeurerai éternellement en Egypte!"
Au contraire, il doit fournir tous les efforts afin de ne pas tomber dans le piège du mauvais penchant qui lui suggère qu'il ne vaut rien.
Et il se redressera en disant : "Je suis cher à mon Créateur et je suis Son fils unique. Tout espoir n'est pas perdu. Je suis en mesure de m'élever à des sommets!"
[d'après rabbi Elimélé'h Biderman]

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+ Importance de ne pas désespérer à cause de notre passé :

-> Lors de la sortie d'Egypte, il est écrit : "Ils ne prirent pas non plus de provisions pour la route" (Bo 12,39).

-> Rabbi Zeev de Strikov (Zer Zahav) explique que ce qui est mentionné au sujet de la sortie d'Egypte (qu'ils ne firent pas de provisions) signifie qu'ils ne firent pas téchouva. Car leur désir de suivre Hachem brûlait tellement en eux qu'ils ne purent attendre même le temps de se repentir et ils ne s'attardèrent pas même pour se laver de leurs fautes et de leurs souillures du passé.
Ils ne purent, en effet, se retenir et ils coururent après D. tels qu'ils étaient tant l'amour qu'ils Lui vouaient était intense.
C'est à ce propos qu'il est écrit qu'"ils ne prirent pas non plus de provisions", et cette conduite trouva grâce aux yeux d'Hachem plus que cent repentirs.
Comme il est écrit : "Je me suis souvenu de toi (l'assemblée d'Israël), de ton amour nuptial, de ta marche après Moi dans le désert, dans une terre non ensemencée" (Yirmiyahou 2,3).

Ce travail du juif qui consiste à ne pas s'attarder sur son passé au point de sombrer dans le découragement demeure valable à tout époque.
Au contraire, on doit accomplir les paroles que l'on chante à Shabbath : ''Ton serviteur courra comme un bélier et se prosternera en face de Ta Splendeur'' (yarouts avdé'ha kémo ayal, yichta'havé moul adarékha).
Cette attitude lui fera mériter la suite : ''Ton amitié lui sera plus agréable qu'un rayon de miel et que tous les goûts'' (yéérav lo yédidoté'ha minofét tsouf vékhol ta'am).

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+ Pharaon : exemple du fait qu'il est toujours possible de faire téchouva :

-> Le 'Hida (Na'hal Kedomim - Bo) écrit qu'Hachem ne ferma même pas la porte du repentir devant Pharaon. Il explique ainsi le verset : "Va chez Pharaon car J'ai appesanti son cœur et le cœur de ses serviteurs" (Bo 10,1 - bo él Pharaon : ki ani ikhbadéti ét libo ...)
=> A priori cela est étonnant : en quoi le fait d'appesantir le cœur de Pharaon est-il une raison de venir chez lui?
Bien au contraire, cela aurait dû entrainer que Moché ne s'y rende pas puisqu'à cause de cela, il ne serait pas prêt à entendre de laisser sortir les Bné Israël d'Egypte.

Le 'Hida dit à ce propos avoir trouvé dans les manuscrits de rav Chlomo Astruk (contemporain du Riva et du Ran) que l'on peut expliquer le mot כי (Ki) employé ici pour dire "car", dans le sens de "bien que" (cf. "guéris mon âme bien que (Ki) j'ai péché" - Téhilim 41,5).
D'après cela, le verset se lit : "Viens chez Pharaon bien que J'ai appesanti son cœur" = car même Pharaon le racha pouvait se repentir.

Le 'Hida poursuit en expliquant pour le verset suivant est : "afin que tu racontes aux oreilles de ton fils et du fils de ton fils" (Bo 10,2) :
"Car cela aussi est un grand principe digne d'être raconté : comment Hachem a accompli un tel prodige de donner le libre arbitre à l'homme, lui permettant, s'il est méritant, de surmonter son mauvais penchant".

=> Dès lors, un raisonnement a fortiori s'impose : si même Pharaon avait le libre arbitre de faire ce qui est bien aux yeux d'Hachem, il est certain que chaque juif possède la force de s'éveiller à un repentir sincère, fût-il dans la situation la plus misérable, car il n'est cependant pas arrivé au niveau de Pharaon.

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-> Bien que Hachem a endurci le cœur de Pharaon, en le rendant incapable de faire téchouva, Moché a envoyé des avertissements à Pharaon avant la plaie des sauterelles : "Jusqu'à quand refuseras-tu d'être humble devant moi?" (Bo 10,3)
=> Cela semble injuste! Comment Moché pouvait-il attendre un tel comportement de Pharaon, alors que celui-ci avait un cœur endurci par Hachem?

-> Rabbi Shimon Schwab dit qu'on peut déduire de là que bien que Hachem a endurci le cœur de Pharaon dans sa capacité à faire téchouva, Pharaon gardait sa capacité à se rendre humble.
Cette forme particulière de téchouva : la téchouva de l'humilité, est toujours acceptée.

Le Rambam liste différentes fautes pour lesquelles on ne peut pas faire téchouva.
Néanmoins, il y a un principe que : rien ne tient sur le chemin de la téchouva.
=> Comment résoudre cette apparente contradiction?

Tant que nous désirons rester sur le trône confortable de notre toute puissance (je fais ce que JE veux), on peut nous refuser la possibilité de faire téchouva pour certaines fautes.
Cependant, si on choisit de faire une "téchouva de l'humilité", de complétement se rendre humble devant Hachem, alors Hachem nous permet de faire téchouva même sur les fautes dont d'ordinaire le pardon n'est pas possible.

C'est pourquoi à Kippour, on se confesse ainsi : "je suis poussière dans ma vie, et à plus forte raison à ma mort. Voici, je suis devant Toi comme un récipient rempli de honte et d'humiliation" (basé sur la guémara Béra'hot 17a).

=> Ce principe est un grand confort pour chaque juif qui se tient en prière à Yom Kippour, sachant qu'il y aura toujours la téchouva de l'humilité, qui contient une promesse de pardon pour toute personne.
[si la Torah assure que cela était valable pour un racha comme Pharaon, à combien plus forte raison même pour le "pire" des juifs
(chaque juif restera toujours un enfant adoré d'Hachem)!]

-> On peut prolonger cette notion que l'humilité peut tout débloquer, par les paroles du Tiféret Chmouël :
"Un homme désirant réaliser une mitsva ou étudier la Torah, mais qu'il rencontre un obstacle lui rendant impossible de réaliser son désir, et qu'il en a le cœur brisé, alors Hachem Qui connaît les pensées et sonde les cœurs réalisera tout cela pour lui.
C'est-à-dire qu'il lui sera compté comme s'il avait accompli la mitsva et méritera même de ressentir les flux de sainteté qui en proviennent."

Se souvenir de la sortie d’Egypte afin d’enraciner la émouna

+ Se souvenir de la sortie d’Egypte afin d’enraciner la émouna :

-> Le mot Egypte "Mitsraïm" (Egypte - מצרים) fait allusion à la volonté de Pharaon de faire entrer le peuple d'Israël dans "l'exil de la connaissance".
Lorsque nous observons le mot מצרים (Egypte), nous remarquons qu'il contient le mot "yétser" (penchant - יצר) écrit entre sa première lettre מ (mém ouvert) et sa dernière lettre, la lettre ם (mém finale).
La première lettre מ (mém) fait allusion à l'action (maassé - מַעֲשֶׂה) de la même façon que l'acte est "ouvert", c'est-à-dire qu'il est dévoilé aux yeux de tous.
La dernière lettre ם (mém finale) quant à elle fait allusion à la pensée (ma'hchava - מַחֲשָׁבָה) puisque la pensée est "fermée" dans le sens où elle n'est pas dévoilée, car nul ne peut accéder aux pensées que contient le cerveau de l'homme.

Cependant le mauvais penchant est déterminé à entraver la connexion entre la pensée et l'action pour que l'homme soit détaché de son âme, de sa pensée, de sa connaissance et de sa raison.
Il ne veut qu'une chose : le pousser à assouvir les envies de son cœur et ainsi l'enfouir dans l'impureté.
=> Donc le mot "yétser" (penchant - יצר) s'interpose entre la première lettre מ qui fait allusion à l'action et la dernière lettre ם qui fait allusion à la pensée. Une fois réunies, toutes ces lettres forment le mot Egypte (מצרים) qui fait allusion à l'exil du daat, soit la séparation entre l'acte et la pensée.
[Zéra Emet]

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-> "Ce sera en signe sur ton bras et en ornement entre tes yeux, car c'est d'une main puissante que Hachem nous a fait sortir d'Egypte" (Bo 13,16)

-> Les décisionnaires sont très pointilleux sur le fait de ne pas s'interrompre entre la mise des téfilin du bras (le bras étant l'origine de l'action) et celle de la tête (face à notre cerveau, origine de la pensée et de la connaissance), que ce soit en paroles, en actes ou en pensées.
Cela créerait effectivement une séparation et un détachement de l'acte et de la pensée, ce qui provoquerait tout l'inverse du but recherché.
L'homme doit rester concentré et unir ses pensées et ses actes avec Hachem pour ne pas en arriver à fauter, que D. nous en préserve.

Le lien entre la mitsva des téfilin et la sortie d'Egypte est plus compréhensible à présent. En effet, lorsque nous mettons nos téfilin, nous accomplissons la volonté du Créateur : en attachant les téfilin du bras, orientées vers le cœur, et les téfilin de la tête, orientées vers le cerveau, nous unissons la pensée avec l'acte afin que le cœur qui est l'origine de toutes les pulsions soit dominé par la raison.

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[dans la religion juive, le souvenir fréquent de la sortie d'Egypte, nous rappel l'importance de faire passer une émotion qui est extérieure à nous, jusqu'à l'internaliser en nous, pour que nous la vivions.
Notre émouna ne doit pas rester que de belles paroles théoriques, mais nous devons en arriver à la ressentir, à aborder la vie au travers elle.]

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-> "Souviens-toi du jour où tu es sorti d’Egypte" (Bo 13,3)

-> Le Rambam (fin paracha Bo) écrit :
"C'est pourquoi la Torah témoigne des prodiges "afin que tu saches que Je suis Hachem au sein de la terre" ... et elle dit : "Afin que tu saches qu’il n’y a pas comme Moi sur toute la terre", pour enseigner Sa toute puissance, Sa suprématie sur tout et le fait que personne ne peut s’opposer à Lui ...
Dès lors, les signes et les grands prodiges sont garants de la émouna dans le Créateur et dans Sa Torah toute entière ... Et à partir des grands et célèbres miracles (comme la sortie d’Egypte et la traversée de la mer Rouge qui défièrent les lois naturelles), l’homme reconnaît également les miracles cachés qui représentent le fondement de toute la Torah : car un homme n’a pas de part dans la Torah de Moché s’il ne croit pas que tous ses actes [personnel] et tout ce qui lui arrive sont le fruit de miracles et non celui de la nature ni de la marche du monde".

-> Le Techouot 'Hen (rav Guédalia de Linitz) enseigne :
"L’exil égyptien consistait à croire au hasard. Pharaon, en tant que maître de l’Egypte, niait haut et fort que le monde était dirigé par la providence et la justice Divines. Il prônait qu’il était régi par des lois naturelles et les Bné Israël, qui lui étaient assujettis, furent pratiquement sur le point de sombrer eux aussi dans cette erreur ....
Et en réalité, nous ne nous sommes pas encore entièrement purifiés de cette impureté, et ce yétser ara danse encore au milieu de nous, en nous suggérant sournoisement de fausses idées et nous pousse à croire que les choses arrivent par hasard.
Afin d’échapper à cette confusion, nous sommes tenus de mentionner la sortie d’Egypte chaque jour et de croire d’une foi parfaite que tout provient d'Hachem, "qu’un homme ne peut pas même se cogner le petit doigt ici-bas sans que cela n’ait été décrété auparavant dans le Ciel" (guémara 'Houlin 7b), et que chacun de ses pas est dirigé par Hachem dans un but bien précis connu de Lui seul ...
D’après cela, j’ai expliqué ce qu’enseigne la guémara (Shabbat 31a), la émouna est en rapport avec la michna traitant des ensemencements (zéraïm), car c’est grâce à la émouna qu’un homme sème les graines de toutes les bonnes vertus et qu’elles se maintiennent en lui.
Faute de quoi, même les bons traits de caractères innés d’une personne se fanent et ne survivent pas à l’épreuve."

-> Rabbi Ména'hem Mendel de Vitebsk (Pri haArets) explique pourquoi D. endurcit le cœur de Pharaon et de ses serviteurs pour ensuite les juger :
"Tout cela avait pour but que les Bné Israël racontent les prodiges Divins, sachent qu’Il est le D. véritable, qu’il n’existe aucun D. à part Lui et que le monde entier est dirigé par une providence individuelle soigneusement calculée.
Les réchaïm sont loin de concevoir une telle providence selon laquelle nul petit coup n’est administré à une personne, nulle feuille de l’arbre ne sèche et ne tombe, nulle pierre n’est jetée en l’air, si ce n’est en temps et en lieu voulus.
Il n’est aucun mouvement grand ou petit depuis la formation de l’univers jusqu’aux abîmes de la Terre qui n’est pas dirigé par la sagesse d'Hachem et destiné à dévoiler Sa Divinité et Sa conduite dans le monde."

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-> "Le yétser ara cherche systématiquement à plonger l’homme dans la confusion pour qu’il ne puisse surtout pas voir les "miracles et les prodiges" [petits comme grands] qui se déroulent sous ses yeux, de peur qu’il ne parvienne grâce à cela à avoir foi dans le Créateur".
[rabbi Elimélé'h Biderman]

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-> A chaque génération, il se trouve quelqu'un pour essayer de nous exterminer ou de nous amener, par divers procédés, à abandonner notre Torah. Mais Hachem nous prodigue Sa force et accomplit Ses promesses envers Israël.
La survie physique du peuple juif, et le fait qu'il ait toujours continué à observer la Torah, font partie des phénomènes les plus surprenants de l'histoire humaine.
[Ram'hal]

-> Beaucoup d'ennemis se sont levés contre nous sans être capables de nous détruire, ni de nous anéantir. Toutes les grandes civilisations de l'Antiquité sont tombées dans l'oubli, tandis que le peuple d'Israël, qui s'est attaché à D., est aujourd'hui plus vivant que jamais.
Que peut répondre le sage historien face à ce phénomène? Que c'est un pur hasard?
Par mon âme! Quand je contemple cette merveille, elle me paraît plus considérable que tous les miracles et merveilles qu'a fait D., pour nos pères en Egypte, dans le désert, et sur la terre d'Israël.
Plus cet exil se prolonge, plus le miracle s'affirme, plus deviennent évidentes la puissance de D. et Son intervention dans la nature et dans l'histoire.
[Yaavets - Sidour Beit Yaakov]

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-> On a vu précédemment le Rambam (Bo 13,16) :
"Dès lors, les signes et les grands prodiges sont garants de la émouna dans le Créateur et dans Sa Torah toute entière ... Et à partir des grands et célèbres miracles (comme la sortie d’Egypte et la traversée de la mer Rouge qui défièrent les lois naturelles), l’homme reconnaît également les miracles cachés qui représentent le fondement de toute la Torah : car un homme n’a pas de part dans la Torah de Moché s’il ne croit pas que tous ses actes [personnel] et tout ce qui lui arrive sont le fruit de miracles et non celui de la nature ni de la marche du monde".

-> Rabbénou David haKochavi (Séfer haMitsva - Azhara 314), qui est un des Richonim, écrit qu'à chaque fois qu'un père raconte à son enfant un récit de l'intervention Divine (hachgakha pratit) qui témoigne de la main d'Hachem dans la vie de tous les jours, il doit avoir à l'esprit qu'il accomplit le commandement positif de la Torah : "tu raconteras à ton fils en ce jour : c’est pour ceci qu’Hachem m’a fait sortir d’Egypte" (Bo 13,8).
Puisque le but du récit de la sortie d'Egypte est pour que nos enfants sachent que Hachem est impliqué dans tous les aspects de notre vie quotidienne, certainement qu'en les leur racontant directement, nous avons aussi cette mitsva.

=> Ainsi, à chaque fois que nous rapportons à nos enfants l'intervention d'Hachem dans notre propre vie, nous sommes crédités d'une mitsva positive de la Torah (mitsva assé déOraïta).

"Ils (les égyptiens) rendirent leur vie amère (aux Bné Israël)" (Chémot 1,14).

-> Au fur et à mesure que les juifs s’imprégnaient de la conception égyptienne selon laquelle le succès dans la vie dépend du respect des lois de la nature, ils commencèrent à se relâcher dans leur étude de la Torah.
S’ils avaient œuvré pour leurs besognes tout en continuant à s’affairer à l’étude de la Torah, ils n’auraient pas eu à encourir des labeurs physiques : ils auraient pu accomplir le décret de l’exil en s’impliquant avec force dans la Torah, comme l’enseigne les Pirké Avot (3,5) : "Celui qui prend sur lui le joug de la Torah, se trouve affranchi du joug de l’État et du joug du gagne-pain".

Notre verset aurait alors pris la signification suivante : "Ils rendirent leur vie amère" = Ils se seraient sentis amers de leur manque de compréhension de la Torah, qui est notre vie, et se seraient efforcés de mieux la comprendre "par un travail difficile" (avoda kacha - עֲבֹדָה קשָָׁה)", c’est-à-dire par l’argumentation du questionnement (le mot "Kacha" = dur, s’apparentant au mot "Kouchiya" = question), et "avec du mortier" (‘Homer - חֹמֶר), soit en déduisant de nouvelles Lois à travers un raisonnement à fortiori (Kal Va’Homer - קל וחומר -> le mot "‘Homer" = mortier, s’apparentant aux mots "kal
va’homer" = léger et consistant [le raisonnement à fortiori]), "et avec des briques (lévénim - לְבֵנִים), autrement dit l’affinage de la compréhension de la Loi juive (le mot "lévénim" = briques, s’apparentant aux mots "liboun Hilkheta" = éclaircissement de la Halakha), et "toutes sortes de besognes dans les champs" (עֲבֹדָה בַּשָּׂדֶה - avoda baSadé), en d’autres termes, les braïtot (les prescriptions orales laissées à l’extérieur, dans le champs, c’est-à-dire, non intégrées dans la michna) ; et ils auraient étudié "avec une dureté accablante" (béFarekh – בְּפָרֶךְ), soit plus durement et davantage que ce à quoi ils étaient habitués.

De la même façon, il est possible en tout temps de remplacer le labeur profane par l’effort dans l’étude de la Torah.
Nous devrons certes continuer de travailler, mais notre travail ne sera plus un fardeau ; il sera béni par l’aide de D. et ne nous causera pas de soucis.
Or, au lieu de cela, les juifs se relâchèrent dans la Torah en raison de l’influence omniprésente de leur culture d’accueil.
Dans ce contexte, la phrase "qu’ils rendirent leur vie amère" prit ce sens = "[Les égyptiens] firent que l’étude de la Torah (leur vie) leur soit amère". Leur manque d’enthousiasme pour l’étude de la Torah laissa un vide dans leur vie qu’ils durent remplir autrement ; par l’idolâtrie aisément accessible partout en Égypte.

La leçon pour nous est claire : c’est le renforcement dans l’étude de la Torah qui allège les douleurs des derniers instants de l’exil jusqu’à les faire définitivement disparaître avec la venue du machia’h.
[Kollel - le feuillet de la Communauté Sarcelles - 5782]

"Hachem dit à Moché : Va vers Pharaon ; car Moi, J'ai endurci son cœur ... dans le but de réaliser tous ces signes" (Bo 10,1)

-> Le Baal haTourim explique : "Va" (bo - בא) a une valeur de 3, en allusion aux 3 dernières plaies devant encore s'abattre sur l'Egypte.

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch enseigne sur "Va vers Pharaon" :
En utilisant "Va" (bo), contrairement aux autres plaies, la Torah souhaite indiquer que Pharaon s'était caché dans l'une de ses chambres fortes secrètes qu'il avait ensorcelées de toute part afin de ne pas être retrouvé.
Il avait prononcé des incantations et sollicité des démons pour que sa cachette soit invisible et que personne ne puisse le retrouver ; comme s'il n'était plus de ce monde.
Hachem savait que si Moché le cherchait, il ne le trouverait pas.
Hachem dit donc à Moché : "Va vers Pharaon" = autrement dit : "Je te montrerai où il se trouve".
Moché s'exécuta et parvint à retrouver Pharaon sans la moindre difficulté.
Lorsque Pharaon aperçut Moché, il fut extrêmement surpris. Il lui demanda : "Comment es-tu entré? Comment as-tu fait pour trouver cet endroit?"
Moché lui répondit : "J'ai emprunté la même porte par laquelle tu es entré?"

-> Le rav Yissa'har Chmouëli Beniahou écrit :
La surprise de Pharaon était si grande qu'il se dit : "Les plus grands sorciers d'Egypte ne peuvent entrer dans cette pièce, car j'ai mis en place une garde surnaturelle autour de ce lieu ..."
En effet, par ses forces d'impureté, Pharaon y plaça des meutes de chiens noirs de très grande taille. Ils n'étaient autres que des démons capables de nuire à tout celui qui tenterait d'y pénétrer.
Alors que Moché certifia être entré par la même porte que lui, Pharaon comprit que Moché bénéficiait de la protection d'un Gardien unique. Malgré tout, son cœur s'endurcit et il ne délivra pas Israël, c'est la raison pour laquelle Hachem demanda à Moché d'aller à sa rencontre.

-> Le Zohar (Bo 34a) fait remarquer qu'en associant le verbe "bo" (va - בא) avec le nom Pharaon (פרעה), nous obtenons la guématria du mot : "na'hach" (serpent - נחש), qui est également celle du nom "Satan" (שטן) avec le kollel.
En d'autres termes, lorsqu'il est écrit : "Va vers Pharaon", cela signifie : "Va vers le Satan représenté par le serpent originel des 6 jours de la création".
Moché redouta fortement de s'approcher de l'essence même de Pharaon au risque d'être touché par la puissance redoutable des forces d'impureté ..
C'est le sens de "Va vers Pharaon" : Hachem le rassura : "Viens avec Moi, nous irons ensemble et nous frapperons la source du mal qu'est Pharaon".
[Pharaon était à la tête des forces d'impuretés, dont l'origine première se trouvait dans les mondes supérieurs, et le reflet se matérialisait sur terre. ]

Suite à cela, Hachem fit entrer Moché dans l'antichambre des mondes supérieurs où se trouve la source des impuretés.
Lorsque Moché mesura la puissance redoutable des forces d'impureté (sitra a'hra), il s'interrogea : "Est-ce seulement possible de les combattre?"
Hachem lui répondit : "Après les 3 prochaines plaies, Je soumettrai les forces du mal et Je descendrai Moi-même libérer Mes enfants d'Egypte".

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[cela nous rappelle qu'on a beau très bien se cacher dans des certitudes qui nous semblent bétons, qu'on s'entoure de pleins de vérités puissantes à nos yeux, mais au final chacun de nous va faire face à Hachem, et on devra rendre des comptes selon les valeurs de la Torah, selon LA Vérité.
Nous avons l'obligation de nous rappeler chaque jour de la sortie d'Egypte, afin de nous souvenir que rien n'existe en dehors de la sainteté de la Torah, de la volonté d'Hachem.
[à l'image de Pharaon qui avait tout l'argent de l'époque, toute la puissance, toute la sorcellerie et autres forces obscures, ... et qui a rien pu faire!]

Le yétser ara a beau nous vendre de belles choses, mais il va mourir avec l'arrivée du machia'h, et son boss c'est Hachem, alors autant investir directement dans de la marchandise éternelle.]

"Israël campa là-bas en face de la montagne [de Sinaï]" (Yitro 19,2)

-> Rachi : comme un seul homme, d'un seul cœur.

-> Selon le Zohar (Chir haChirim 74a) : "La Torah comporte 600 000 lettres, et chacune de ces lettres correspond à une âme [primaire] d'Israël. En effet, le peuple comptait 600 000 âmes lorsqu'il s'est tenu devant le mont Sinaï".

-> Le Arougat haBochem explique :
"Au moment du don de la Torah, les yeux s'ouvrirent et tout le peuple d'Israël fut à même de voir la Torah écrite d'un feu noir sur fond de feu blanc.
Chacun reconnut l'origine de son âme (néchama) ainsi que l'origine de l'âme de son prochain.
Chacun sut alors quelle lettre lui correspondait par allusion. Tout Israël se tenait uni en bas de la montagne, placé selon l'ordre établi de l'assemblage des lettres de la Torah au-dessus d'eux.

Celui qui avait reconnu l'origine de son âme et qui correspondait par exemple à la lettre beit (ב) du mot béréchit (בְּרֵאשִׁית) reconnaissant également son ami qui était la lettre réch (ר) du mot בְּרֵאשִׁית.
Il allait automatiquement se placer auprès de son ami dont la racine provenait d'une lettre dans la Torah qui était à côté de la sienne.
Et c'est ainsi que tout le peuple s'organisa pour prendre sa place en fonction des lettres de la Torah qui étaient inscrites dans les hauteurs.
C'est le sens du verset : "Et tout le peuple vit les voix" (Yitro 20,15) = c'est-à-dire que tout le peuple vit les lettres de la Torah qui étaient écrites avec du feu.
"Le peuple vit, ils tremblèrent" = ils tremblèrent et allèrent se tenir chacun à côté de son prochain afin de pouvoir s'unir en bas et à l'image de la disposition des lettres de la Torah en Haut."

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-> Selon le Zohar, il y a 600 000 âmes juives primaires.
Lorsqu'il y a plus que 600 000 juifs, cela signifie que chaque juif ne possède qu'une partie de ces âmes primaires.
Une âme juive primaire peut ainsi se retrouver en "morceau" dans plusieurs personnes.

-> On peut noter que le fait d'aimer son prochain comme soi-même, revient parfois à nous aimer réellement nous-même.
En effet, l'autre pouvant être un autre "composant" de mon âme primaire, en l'aimant, j'aime également mon réel moi-même (âme) qui est aussi en lui.

Afin de recevoir la Torah, il fallait comme condition que l'ensemble de ces 600 000 âmes soient réunies ensemble.
C'est pourquoi, 600 000 hommes juifs adultes ont quitté l'Egypte, et se sont rendus au mont Sinaï.
Chacune de leur femme a apporté une moitié d'âme, leur permettant d'être complet.

-> Le Chémen Roch (Vayéchev) explique que chaque juif a le devoir d'aimer son prochain comme lui-même.
Chaque juif ayant sa lettre dans le Séfer Torah, si malheureusement, un juif n'aime pas son prochain, il se trouve qu'il efface une lettre de la Torah et rend tout le Séfer Torah inapte.

[cela donne tout son sens à : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18), Rachi commente : "Rabbi Akiva a enseigné : C’est là un principe fondamental dans la Torah."
=> En effet, d'une certaine façon notre Torah (personnelle) ne peut être cashère tant que nous n'aimons pas notre prochain!]

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-> Chaque juif a sa racine dans la Torah, sa propre lettre.
[Selon le Zohar (Chir haChirim maamar 2,51), de même qu’il y a 600 000 lettres dans la Torah, il y a aussi 600 000 âmes [primaires] dans le peuple juif. Ainsi, chaque âme a sa racine dans une lettre de la Torah.]
Lorsqu'une personne faute, elle détériore sa lettre correspondante dans la Torah et obscurcit sa lumière.
Et lorsqu'elle fait téchouva, elle fait briller de nouveau la lumière de la Torah (par la lettre lui correspond).
[Déguel Ma'hané Efraïm - Ki Tissa - (c'est un petit-fils du Baal Chem Tov)]

-> Hachem a donné la Torah à Israël. Le corps de la Torah est l'âme de la nation juive, parce que les 600 000 racines d'âmes de la nation sont enracinées dans les 600 000 lettres de la Torah.
Il en résulte que lorsque Moché à compter les juifs [recensement], il était en train d'étudier la Torah.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Métsora]

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-> Du fait que le Séfer Torah contient 600 000 lettres, que Israël contient 600 000 âmes, et que chaque âme est liée, et influencée par une des lettres, alors lorsque nous présentons la Torah grande ouverte (agbaa), et que nous regardons la lettre dans le Séfer Torah, cela nous fait automatiquement bénéficier de son influence spirituelle.
[Sfat Cohen - Bamidbar p.22]

-> Il existe 600 000 sources d’âmes pour les juifs. Or la racine des âmes juives est la Torah. Par conséquent, il existe 600 000 interprétations pour chaque verset.
Dans le futur, chaque juif lira la Torah en la comprenant selon l’interprétation par laquelle son âme a été créée.
[Méam Loez - Yitro 20,1]

-> Selon le Zohar (Chir haChirim maamar 2,51), de même qu'il y a 600 000 lettres dans la Torah, il y a aussi 600 000 âmes [primaires] dans le peuple juif. Ainsi, chaque âme a sa racine dans une lettre de la Torah.

Le rav Guédalia Schorr (Ohr Guédaliyahou) enseigne que suite à l'arrivée du machia'h, c'est la lettre de la Torah qui est propre à chaque personne, qui viendra la faire revivre.
En effet, chacune des lettres de la Torah a le pouvoir de ramener quelqu'un à la vie.

=> Ainsi, la Torah nous donne la vie dans ce monde et dans le monde à venir, et elle nous permettra même de revivre au moment de la résurrection des morts!

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-> De même qu’il y a 600 000 lettres dans la Torah, il y a aussi 600 000 âmes [primaires] dans le peuple juif. Ainsi, chaque âme a sa racine dans une lettre de la Thora.
[Zohar Chir haChirim maamar 2,51]

-> Le Maharcha (guémara Béra’hot 21a) enseigne :
"La Torah entière est faite des Noms de Hachem.
Lorsqu’une personne étudie la Torah, c’est comme si elle mentionnait constamment le Nom de D., et Hachem vient alors la bénir."

-> En se basant sur ces enseignements, le 'Hidouché haRim dit que chaque juif, a sa racine dans la Torah, et est ainsi relié aux Noms Divins.
=> C'est pourquoi, pour parler du nombre de juifs, la Torah écrit : "Par dénombrement des noms" ((Bamidbar 1,2) = en allusion aux Noms Divins auxquels tout juif est relié.

[d'ailleurs, le Zohar enseigne : "Hachem, la Torah et le peuple juif forment une seule entité" ]

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-> "La sainteté de chaque âme juive est littéralement la sainteté du Séfer Torah."
[Rav ‘Haïm de Volozhine – Néfech ha’Haïm 4,11]

-> Le Zohar (Chir haChirim maamar 2,51) nous transmet l'idée qu'il existe un lien reliant chaque juif avec les lettres du Séfer Torah (Yech Chichim Ribo Othiyot LaTorah : il y a 600 000 lettres dans la Torah).

-> Personne ne doit se dire : "Je ne suis qu'une toute petite lettre, je n'ai aucune importance."
En effet, s'il manque même une toute petite lettre comme le youd, tout le Séfer Torah devient non cachère.

De même que si une lettre du Séfer Torah est changée ou n'est pas à sa place, tout le Séfer n'est pas utilisable (passoul/non cachère).
Ainsi, si un juif modifie sa place, sa situation spirituelle et matérielle que D. lui a fixé dans toute Sa bonté, au motif qu'il en préférait une autre, il devient interdit à l'utilisation (passoul).

=> Qu'un juif nous paraisse petit ou simple, son service divin est crucial pour la perfection et la rédemption du peuple juif.
A l'image de chaque lettre de la Torah, tout juif est indispensable et d'une valeur infinie.

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-> Il est écrit dans la Haggada de Pessa'h : "A chaque génération, on doit se considérer comme étant soi-même sorti d’Egypte" (bé'hol dor vador 'hayav adam lir'ot ét atsmo kéilou yatsa mimitsra'im)
Et de poursuivre : "D. n’a pas seulement sauvé nos pères, mais nous aussi, Il nous a sauvés avec eux ..."

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché - Chémot p.2) enseigne que les 600 000 juifs qui sont sortis d'Egypte, contenaient les âmes de tous les juifs des générations à venir.
C'est ce que nous signifions dans la Haggada : "D. n’a pas seulement sauvé nos pères, mais nous aussi, Il nous a sauvés avec eux ...", comme il est écrit : "Il nous a fait sortir de là" (Vaét'hanan 6,23).

En effet, nos âmes étaient là-bas, en compagnie des 600 000 qui ont quitté l'Egypte.

[ainsi, non seulement, c'est un événement qui se reproduit chaque année avec la même intensité, mais en plus originellement nous l'avons réellement vécu (avec les âmes de tous les juifs de l'Histoire de ce monde!)]

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+ Précision :

-> La Torah contient en tout 5 845 versets, 78 976 mots et 304 805 lettres. D'où provient la notion de 600 000 lettres?
Il faut expliquer que plusieurs lettres de l'alphabet sont constituées de plusieurs lettres imbriquées.
Par exemple, la lettre א est constituée par une lettre ו au centre et 2 lettres י aux extrémités ; la lettre ה est conçue avec un ד et un י ; ou encore le ל qui est le résultat d'un כ et d'un ו.
Ainsi le nombre de lettres est plus important et atteint les 600 000.

"Nous savons qu'avant qu'un fruit ne pousse, il existe déjà dans le patrimoine génétique de l'arbre sur lequel il va se développer.
Il en est de même pour l'homme. Avant de naître, il préexiste dans le patrimoine génétique de son père, plus exactement dans le cerveau de son père.
Puisqu'Avraham était le premier des Patriarches, tout Israël était inclus dans les pensées du cerveau d'Avraham."
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayéra 18,19]

"D. parla à Moché, Il lui dit : Je suis Hachem ... Je suis apparu à Avraham, à Its'hak et à Yaakov" (Vaéra 6,2-3)

-> La guématria de "Je suis apparu" (vaéra - וארא) est de 209 (avec le kollel).
Nous sommes restés 210 ans esclaves en Egypte, et Moché a été envoyé après 209 ans pour nous libérer. Puis durant une année entière, les 10 plaies se sont abattues sur l'Egypte jusqu'à atteindre les 210 ans requis en vue de la délivrance.

Le terme וארא (Je suis apparu) se retrouve 6 autres fois dans la Torah. Trois fois au sujet d'Avraham, 2 fois à propos d'Its'hak, et une fois pour Yaakov.
Les dernières lettres des 3 mots du versets : "vayéra él Avraham" (וָאֵרָא אֶל אַבְרָהָם - Vayéra 6,3) forment le mot : "ilem" (aveugle - אלם).
Pour ne pas avoir de mauvaises pensées ou ressentir de découragement, nos Patriarches ont fait face aveuglément aux épreuves envoyées par le Créateur.
C'est ainsi de cette façon qu'Avraham ("Père" du peuple juif) put franchir les 10 épreuves.

[en voulant trop comprendre, faire la lumière sur les difficultés qui se passent dans notre vie, en réalité on y amène beaucoup d'obscurité.
A l'inverse, en reconnaissant que nous sommes aveugles (אלם) face à nos moments d'obscurité de notre vie, en se reposant sur Hachem (Il gère pour le mieux du mieux), alors on se permet de vivre une vie remplie de lumière. ]

"Un nouveau roi se leva sur l'Egypte, qui ne connaissait pas Yossef" (Chémot 1,8)

-> Selon nos Sages (guémara Kidouchin 30b), le yétser ara se renouvelle chaque jour.
Le mauvais penchant est appelé : "un roi vieux et sot" (Kohélét 4,13).
Il est "vieux" car il arrive dès la naissance d'une personne, tandis que le yétser atov (le bon penchant) ne vient qu'à compter de 12 ans (femme) ou 13 ans (homme).
Il est un "roi sot", car il règne sur la folie en faisant tomber les hommes, comme il est dit : "Un homme ne peut fauter que si un esprit de folie pénètre en lui" (guémara Sotah 3a).

Ainsi, notre verset : "Il s'éleva ... un nouveau roi" = c'est le mauvais penchant, qui est nouveau car il se renouvelle chaque jour "sur l'Egypte (mitsrayim)", sur le corps humain qui doit faire face à un grand nombre de dangers et de malheurs (métsarim).
Il "ne connaissait pas Yossef" = il ne savait pas à quel point l'homme serait capable de se renforcer (yassaf - ajouter) chaque jour dans la sainteté.

[dvar Torah du Abir Yaakov - rabbi Yaakov Abe’hssera - dans son Pitou’hé ‘Hotam]

"Je ne suis habile à parler, ni depuis hier, ni depuis avant-hier, ni depuis que Tu parles à Ton serviteur, car j’ai la bouche pesante et la langue embarrassée" (Chémot 4,10)

-> Pourquoi Hachem a-t-il fait en sorte que Moché ait du mal à parler?
En fait, Moché a réussi à réunir le peuple d'Israël et à le diriger, jusqu'à lui donner la Torah. Ainsi, certains auraient pu dire que c'est par la force de sa parole et la beauté de son élocution, que Moché a réussi à autant influencer les foules. Pour éviter une telle erreur, Hachem a occasionné que Moché ait justement de grandes difficultés à parler. Ainsi, il devenait évident que toute sa force lui revenait de l'authenticité de son message et du fait qu'il était envoyé par Hachem pour transmettre Sa Parole.
[Drachot haRan]

-> Le Rachbam (dans son commentaire sur la Torah) réfute cette explication courante et acceptée, rapportée par de nombreux Richonim, selon laquelle Moché bégayait.
Il insiste : "Est-il possible qu’un prophète à qui Hachem S’est adressé face à face et qui a reçu la Torah en mains propres, ait bégayé?"

Selon le Rachbam, l’expression "j’ai la bouche pesante et la langue embarrassée" signifie : "Je ne suis pas expert dans la diction de la langue égyptienne car j’ai fui cet endroit dans ma jeunesse et je suis à présent âgé de 80 ans".

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-> Le Ramban explique : "Hachem a dit à Moché ... J'ai la capacité de te guérir, mais puisque tu ne veux pas être guéri, et que tu n'as pas prié pour être guéri, va et fait ce que je t'ai ordonné, et je vais t'aider."

Ainsi, selon cela Moché n'a pas été guéri car il n'a pas prié pour cela.
La prière a le pouvoir de tout faire, mais tout dépend du fait que la personne va prier pour cela, car seulement ensuite elle peut l'obtenir.
[plein de super bénédictions nous attendent au Ciel, mais si on ne prie pas pour cela, elles ne peuvent pas descendre et nous parvenir!]

-> Le rav Elimélé'h Biderman apporte l'allusion suivante :
Un roi a donné l'autorisation à l'un de ses sujets de prendre ce qu'il voulait dans la salle des trésors du roi. L'homme se tenait face à la salle des trésors, mais il n'avait pas la clé pour y entrer.

La clé représente la téfila (prière), qui nous permet d'ouvrir les trésors d'Hachem, et de remplir les désirs de notre cœur.
Mais sans prière il nous manque les clés pour ouvrir les salles du trésor royal.

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-> "Va donc Je seconderai ta parole" (Chémot 4,12)

-> Moché s'étonna que Hachem l'envoie parler à Pharaon alors qu'il bégayait.
D. lui répondit : "Va donc" = c'est-à-dire commence à accomplir cet ordre et Je t'aiderai ensuite.
Nous en déduisons que quiconque désire bénéficier de l'assistance Divine, il lui suffit d'effectuer les premiers pas pour se voir ensuite aidé du Ciel et assister à des miracles.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

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-> "Envoie de grâce par la main de celui que tu vas envoyer" (Chémot 4,12)

=> Quand Hachem demanda à Moché de libérer le peuple juif, celui-ci refusa dans un premier temps, par mesure d'humilité. Il demanda à Hachem d'envoyer une autre personne : "Envoie de grâce par la main de celui que tu vas envoyer". Mais que signifie exactement cette phrase? Et qui Moché propose t-il à Hachem d'envoyer à sa place?

-> En fait, la Torah relate que Nadav et Avihou moururent le jour de l'inauguration du Michkan. Concernant la raison de leur mort, la guémara rapporte que Nadav a dit à Avihou : "Quand est-ce que ces deux ''vieillards'' vont-ils mourir pour que nous puissions prendre a direction de la génération?". Moché et Aharon avaient alors en charge la direction du peuple. Aussi, Hachem s'exclama et dit : "Nous verrons bien qui enterrera qui ..."
C'est ainsi, que Moché proposa à Hachem d'envoyer Nadav et Avihou pour libérer le peuple. Car s'ils sont les dirigeants, cela leur évitera de mourir par la suite, pour avoir voulu diriger le peuple. Moché et Aharon, quant à eux, n'auraient ressenti, dans leur humilité, aucune jalousie de ne pas être les chefs. Cela est suggéré dans ce verset : "Envoie de grâce (na - נא)".
Le terme "נא" est constitué des initiales des noms Nadav et Avihou (נדב אביהו). Ainsi, Moché demanda à Hachem : "Envoie (na - נא - de grâce)", c'est-à-dire Nadav et Avihou.
D'autre part, le Zohar dit que lorsque Pin'has tua Zimri, les âmes de Nadav et Avihou entrèrent dans son corps et c'est à ce moment là que Pin'has devint Eliyahou. Or, c'est le prophète Eliyahou que Hachem va envoyer prochainement pour annoncer la délivrance finale.
Ainsi, Moché dit à Hachem : "Envoie de grâce (נא), par la main de celui que tu enverras" dans le futur, à savoir Eliyahou, qui a justement les âmes de Nadav et Avihou.
[selon le Kanfé Yona]

"Le roi d'Egypte s'adressa aux sages femmes hébreux, qui se nommaient : l'une Chifra, l'autre Poua" (Chémot 1,15)

=> Pourquoi Pharaon attribua-t-il à Yo'hévét et Myriam des noms égyptiens : Chifra et Poua?

-> Le rabbi de Riminov explique que Pharaon savait que tant que les sages femmes garderaient leurs noms hébraïques, il ne pourrait pas leur demander d'agir cruellement, en tuant les nouveau-nés juifs.
C'est pourquoi il commença par leur imposer de nouveaux noms égyptiens, espérant que ceux-ci influeraient sur leur intériorité. Seulement alors, il leur énonça son cruel décret, escomptant qu'elles seraient désormais en mesure de s'y plier.

En effet, généralement l'attribution d'un nom à une personne influe considérablement sur son essence, son caractère profond.

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-> Le Bné Yissa'har fait un commentaire similaire.
Il explique que Pharaon changea les noms des Bné Israël et particulièrement ceux de Chifra et Poua.
Son intention était d'enfouir encore un peu plus profondément le peuple juif dans l'impureté de l'Egypte afin d'augmenter son emprise sur lui.
En effet, le nom attribue des forces particulières à l'âme.
En changeant leurs noms, Pharaon voulait annihiler la totalité des forces de l'âme juive.

Qu'a-t-il dit aux sages-femmes?
"Le nom de l'une est Chifra et le nom de la deuxième Poua" = en réalité, les 2 sages-femmes étaient Yo'hévét et Myriam. Cela nous apprend que Pharaon les nomma avant même de leur donner leur mission, persuadé qu'elles écouteraient ses directives par la force des nouveaux noms qu'il leur avaient attribués.
Mais : "les sages-femmes craignaient Hachem" (Chémot 1,17) = elles ne respectèrent pas les ordres du roi d'Egypte. Elles restèrent fidèles à leur appartenance et à leur nom, Yo'hévét et Myriam.

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-> b'h, sur l'importance du nom voir également : https://todahm.com/2014/10/23/limportance-du-nom