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"Celui qui présenta le premier jour son offrande" (Nasso 7,12)

-> Le Steïpler (le rav Yaakov Kanievsky) dit qu'on est obligé de dire que la Torah vient du Ciel et a été donnée à l’époque de Moché et non qu’au cours des dernières générations quelqu’un s’est levé et a inventé la Torah. Il y a une preuve évidente dans la Torah
du fait qu’elle n’a pas été créée par des hommes.

En effet, la paracha Nasso raconte l’offrande des 12 chefs de tribus : Celui qui a offert le 1er jour, le 2e jour, le 3e jour, et ainsi de suite.
Si c’était un homme qui avait écrit cela, se serait-il donné la peine de réécrire la même chose exactement 12 fois?
Il se serait contenté de décrire le déroulement de l’offrande, qui avait offert quel sacrifice et comment, et c’est tout.
Ce n’est pas autre chose qu’un témoignage fiable que la Torah a été donnée du Ciel, par la main de Moché.

Les 2 niveaux de téchouva

"Réouven, tu es mon aîné, ma force et les prémices de ma vigueur ; le premier en dignité, le premier en puissance. Impétueux comme l’eau, tu ne seras plus en première place ! Car tu es monté sur le lit paternel, tu as profané Celui Qui réside au-dessus de ma couche." (Vayé'hi 49,3-4)

-> Le Livre de Beréchit se termine par les bénédictions que Yaakov donna à ses fils ; certaines de ces "bénédictions" apparaissent en réalité comme de fortes réprimandes.
C’est le cas de Réouven, l’aîné des 12 tribus ; Yaakov lui reproche l’impétuosité qu’il manifesta en déplaçant la couche de son père. [cf. Vayichla’h 35,22 pour le récit de cet incident]
Les commentateurs expliquent qu’en tant que fils aîné, Réouven aurait dû bénéficier de privilèges spéciaux tels que la malkhout (royauté), la kehouna (sacerdoce) et le droit d’aînesse (double part réservée au premier-né). Or, en raison de son attitude impulsive, Yaakov lui retira ces 3 avantages.
Cette sévère sanction semble difficile à comprendre ; nos Sages (cf. guémara Sota 7b) font l’éloge de Réouven qui a fait techouva de sa faute.

En effet, Rachi (Vayéchev, 37,29) note que Réouven n’était pas présent lors de la vente de Yossef, parce qu’il jeûnait et s’isolait, vêtu de toile à sac, parce qu’il avait délocalisé le lit de son père. La vente se déroula plusieurs années après l’incident en question, et Réouven se repentait continuellement sur son méfait.
=> Après une téchouva si sincère de la part de Réouven, pourquoi Yaacov n’accepta pas ses regrets, pourquoi cette faute eut-elle encore des conséquences fâcheuses?

La clé pour répondre à cette question semble figurer dans les Hilkhot Techouva du Rambam. Après une analyse profonde sur la façon dont il faut se repentir de ses fautes, le Rambam ajoute qu’il existe un autre aspect fondamental concernant la téchouva.
Le Rambam (Hilkhot Techouva 7,3) écrit : "Et ne crois pas que la techouva n’est nécessaire que pour les actes, comme l’immoralité, le vol, ...
De la même manière que l’on doit se repentir pour ces actions, il faut sonder ses défauts et s’en défaire ; il s’agit par exemple de la colère, de la haine, de la jalousie ... Et ses fautes sont plus nuisibles que celles qui sont accompagnées d’un acte, parce que quand une personne en est imprégnée, il lui est très difficile de s’en débarrasser."

Nous apprenons de ce Rambam qu’en plus du repentir concernant les mauvaises actions, nous devons faire téchouva sur les traits de caractère (midot).
De plus, le Rambam note qu’il est plus laborieux de se repentir des mauvais traits de caractère que des mauvaises actions.
Le Gaon de Vilna (Even Chléma) précise que chaque faute résulte d’une mida négative ; donc, quand quelqu’un transgresse un interdit, il fait preuve d’un mauvais trait de caractère.
Ainsi, chaque faute nécessite 2 niveaux de téchouva : l’un pour l’acte et l’autre pour la mida qui en est à l’origine.

=> Il semble que Réouven se soit repenti de l’acte lui-même, mais qu’il n’ait pas réussi à effacer complètement le mauvais trait de caractère qui l’entraîna à faillir.
Cette réponse est cautionnée par l’explication du rav ‘Haïm Chmoulewitz (Si’hot Moussar - maamar 53) concernant la réprimande que Yaakov adressa à Réouven. Sur la base du commentaire de Rachi, il souligne que Yaakov critiquait particulièrement la précipitation de Réouven qui l’entraîna à déplacer le lit de Yaakov, plutôt que la faute même. C’est cette irréflexion qui fit démériter Réouven de la royauté et du sacerdoce.

Le rav Chmoulewitz ajoute l’exemple d’un illustre personnage biblique qui se repentit de la faute commise, mais pas du trait de caractère (mida) incarné par l’action : le roi Chaoul se vit retirer la royauté parce qu’il ne respecta pas l’ordre d’Hachem d’anéantir Amalek. Le prophète Chmouel lui reprocha d’avoir cédé aux instances des gens qui l’incitèrent à avoir pitié d’Amalek : c’était preuve d’une modestie déplacée, c’est-à-dire qu’il n’était pas assez ferme et fort de caractère pour défendre ses propres convictions.

Après la longue réprimande de Chmouel, Chaoul avoua son erreur et se repentit.
=> Dans ce cas, pourquoi lui retira-t-on la royauté?
Le rav Chmoulewitz explique qu’il ne fit techouva que sur la faute, mais qu’il n’éradiqua pas le trait de caractère négatif. Cette mauvaise modestie l’empêcha d’être un véritable roi.

Les exemples de Réouven et de Chaoul sont très pertinents dans nos vies, dans le monde contemporain.
Il est très louable de vouloir se repentir sincèrement sur les fautes passées, mais si l’on ne détecte pas le trait de caractère (mida) qui se cache derrière notre mauvais comportement et qui est l’origine de nos fautes, on ne pourra pas éviter de trébucher à nouveau.

Le reproche adressé à Réouven nous enseigne également que le fait de ne pas améliorer ses midot a une autre grave conséquence sur la réussite spirituelle.
Réouven était destiné à la grandeur : il était censé représenter la malkhout (la royauté) et la kéhouna (le sacerdoce) dans le peuple d'Israël, mais son impétuosité l’empêcha de réaliser son plein potentiel dans ces domaines.
Nous en déduisons que les mauvais traits de caractère ne nous entraînent pas seulement à fauter, mais ils font aussi obstacle à notre élévation spirituelle.

Entreprendre la tâche difficile d’améliorer notre caractère demande beaucoup de réflexion et de discussion, mais la première étape doit être de repérer la mida qui nous freine.
Il se peut que plusieurs défauts nous portent préjudice, mais il y a souvent un trait de caractère (mida) principal qui est la base de plusieurs mauvais comportements et il est l’élément clé qui nous empêche de réaliser notre plein potentiel.
On peut, pour essayer de localiser et de comprendre ce trait de caractère destructeur, discuter avec son rav ou son ami, ou bien étudier des livres de moussar qui évoquent ces diverses traits de caractère. Une fois que la personne apprend à mieux s’analyser et se connaître, elle peut commencer à parfaire ses qualités de manière efficace et sincère.

Le mois d’Eloul est généralement une période propice à la téchouva et au perfectionnement de soi. Cependant, si l’on ne travaille sur soi que pendant un mois par an, on ne réussira jamais à vraiment se parfaire.
La seule façon d’éviter la faute et de retirer les obstacles qui nous empêchent de grandir est de travailler constamment sur le perfectionnement personnel, de manière profonde et sincère.

[d'après le rav Yéhonathan Gefen]

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-> Après la mort de Ra'hél, Yaakov choisissait son lit chaque nuit en fonction de celui au-dessus duquel résidait la Présence Divine, mais sa couche permanente se trouvait dans la tente de Bil'a, la servante de Ra'hel.
Considérant ce geste comme une insulte à l'égard de sa mère Léa, Réouven a déplacé le lit de son père pour l'installer dans la tente de Léa.
[voir guémara Shabbath 55b avec Rachi et Maharcha ; midrach Béréchit rabba 98]

-> D'après certaines opinions, la réprimande de Yaakov ne porte pas tant sur l'acte de Réouven mais sur la hâte avec laquelle il a pris sa décision.
Le manque de réflexion et de patience de Réouven ont contrarié Yaakov.
D'après cette opinion, comme tout le monde commet de fautes et que personne n'est parfait, c'est surtout pour ses mauvais traits de caractère qui l'entraînent à commettre des fautes et à les répéter qu'il faut réprimander l'individu.
[rav Yossef Deutsch]

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-> Yaakov dit à Chimon et Lévi :
"Maudit soit votre emportement car il est violent, et votre courroux, car il est implacable. Vous vous laissez dominer par vos impulsions, et en particulier, par votre colère. C'est ce qui vous a conduits à des gestes aussi malheureux. Ni l'un ni l'autre ne pourrez remplacer Réouven et assumer la royauté, car votre colère impétueuse s'oppose à la patience que doit posséder un monarque pour bien gouverner. Je maudis cette colère dans l'espoir qu'elle diminuera et que vous parviendrez à vous en libérer ..."
[rav Yossef Deutsch]

-> Selon le Yalkout midrach Témani, cité par Torah Chéléma, lorsque cette malédiction est sortie de la bouche de Yaakov, la terre a tremblé et les anges de service se sont écriés : "De grands malheurs vont survenir parce que Yaakov ne bénit pas ses enfants!"
Mais une voix céleste (bat kol), a proclamé : "Ne désespérez pas! C'est le mauvais trait de caractère qui est maudit, et non la personne!"

[cela illustre également la nécessité de travailler nos fautes à la racine : le trait de caractère principal qui en est la cause! ]

"S'ils (les nations du monde) étaient sages ils auraient saisi cela, ils auraient compris leur fin" (Haazinou 32,29)

=> Quel est le sens de ce verset? Et qu'auraient dû saisir les nations du monde s'ils étaient sages?

En fait, les nations du monde ont eu l'occasion de remarquer que le peuple d'Israël a été exilé et a été "livré" entre leurs mains. De la sorte, les juifs ont souffert pendant l'exil de façon surnaturelle, au-delà de toute logique.
En analysant cela, les nations auraient dû en déduire qu'assurément leurs souffrances leur sont dues à leurs fautes. Car sinon, naturellement, aucune raison ne pourrait justifier de telles souffrances.
Si les nations étaient sages, ils auraient donc dû saisir que les fautes et les mauvaises actions entraînent les tourments. Et en conséquence de cela, "ils auraient compris leur fin" = ils auraient compris qu'eux aussi, ils finiront aussi par être punis. Car si la faute provoque le malheur, il est donc évident que toute leur méchanceté finira par se retourner contre eux. Leur fin sera donc amer.
[Sforno]

"Le Rocher de ton engendrement tu l'as oublié, et tu as oublié le D. Qui t'a enfanté" (Haazinou 32,18)

-> Ce verset se traduit littéralement : "Le Rocher de ton engendrement c'est l'oubli […]".
En effet, Hachem a créé l'oubli en l'homme depuis sa naissance. En cela, Il lui a fait un grand bienfait, car ainsi l'homme peut oublier ses malheurs et ses soucis. Sans l'oubli, la vie aurait été impossible.
Mais l'homme prend ce bienfait d'Hachem et l'utilise à l'encontre de son Créateur : "tu as oublié le D. Qui t'a enfanté", tu as utilisé l'oubli qu'Hachem a mis en toi pour ton bien et tu l'as utilisé pour oublier Hachem.
['Hidouché haRim]

La crainte de la punition = base de toute élévation spirituelle

Mais si tu n'écoutes pas la voix d'Hachem, ton D. : si tu n'as pas soin d'observer tous ses préceptes et ses lois que je te recommande en ce jour, toutes ces malédictions se réaliseront contre toi (Ki Tavo 28,15)

-> La Paracha de Ki Tavo parle essentiellement des bénédictions et des malédictions qu'Hachem prévoit pour ceux qui obéissent et ceux qui désobéissent aux mitsvot de la Torah. Ce thème de récompense et punition est assez présent dans la Torah. Si la Torah insiste beaucoup sur le sujet des punitions pour les fautes, c'est qu'elle souhaite que nous nous en imprégnons et que nous en venons à servir Hachem de par la crainte de la sanction.

=> Mais cela est étonnant. En effet, apparemment ce niveau ne semble pas être le plus louable.
Servir Hachem pour ne pas être puni est un culte intéressé, où l'homme recherche son bien-être. Il eut mieux fallu que notre service d'Hachem soit basé sur la crainte devant la Grandeur d'Hachem. On aurait plutôt dû encourager l'homme à méditer sur la Grandeur Infinie d'Hachem, Sa Bonté sans limite... Et ainsi, on aurait accompli les mitsvot pour ne pas se retrouver manquant devant la Perfection Divine.
A l'image de celui qui se présente devant un grand roi, qui chercherait à se trouver propre et dans sa meilleure posture.
Ainsi, pourquoi la Torah donne-t-elle la primeur à la crainte de la punition, qui est moins élevée?

La réponse à cette question est que certes la crainte devant la Majesté Divine est la plus haute. Mais on ne peut l'acquérir sans avoir intégré au préalable la crainte de la punition.
Celle-ci doit être la base et la fondation de tout le service d'Hachem. Certes ce n'est pas le plus haut niveau, mais aucun niveau plus haut ne pourra être atteint sans avoir posé cette crainte-là. C'est pour cela que la Torah
insiste tant dessus. Car elle est la base de toute élévation spirituelle.

=> Mais pourquoi en est-il ainsi ?
En fait, l'homme est composé d'un corps et d'une âme. L'âme n'aspire qu'à s'approcher d'Hachem. Mais le corps, du fait de sa matérialité et de sa recherche du bien-être et des plaisirs physiques, empêche l'âme de s'exprimer et de pousser l'homme vers le chemin de la proximité avec Hachem.
Tout éloignement et infraction de la Torah ne sont dus qu'au fait de la matérialité et du mauvais penchant, qui se résument en la recherche de satisfaction physique. C'est cela qui éloigne l'homme d'Hachem.
Et tant que la voix du corps retentit, celle de l'âme est étouffée.
Ainsi, avant tout, l'homme ne peut commencer à s'élever vers Hachem que s'il arrive à raffiner le corps et à neutraliser les tendances qui l'empêtrent dans la matérialité. Et c'est pour atteindre cet objectif que la Torah demande à l'homme de travailler de toute urgence la crainte de la punition. C'est cette crainte qui aura la force de repousser les tendances du mauvais penchant. En effet, le corps ne comprend que le langage de la satisfaction et est sans cesse à la recherche du bien-être et du plaisir. S'il arrive donc à intégrer avec grande conviction que la faute vient contre son intérêt, car elle lui entraînera tôt ou tard les souffrances de la punition, il sera alors en mesure de repousser les tentations et les désirs du corps et du mauvais penchant.

Et une fois que la dimension grossièrement matérielle est repoussée, la voix de l'âme pourra se faire entendre. Dès lors, l'homme pourra commencer à évoluer dans le processus spirituel de rapprochement avec Hachem. Et tous les niveaux les plus élevés pourront progressivement être atteints.
Mais sans avoir dompté au préalable le corps par la crainte de la punition, il n'est pas encore envisageable d'accéder sainement aux niveaux plus élevés. Il en ressort bien que la base doit être la crainte de la punition, car c'est elle qui permet de réprimer le mauvais penchant en vue d'épanouir l'âme qui conduira alors l'homme pour se rapprocher d'Hachem.

Mais il y a encore un autre aspect des choses. En lisant notre paracha (Ki Tavo), on se rendra compte que les châtiments prévus pour les fautes sont d'une ampleur incroyable. 98 terribles malédictions sont prévues.
Bien plus, nos Sages nous enseignent que les punitions qu'Hachem envoie à l'homme dans ce monde pour ses fautes, sont insignifiantes par rapport à ce que devrait être la véritable sanction pour les transgressions de la Torah.
Ainsi, même les très sévères punitions énoncées dans notre paracha ne sont pas à la hauteur de ce qui devrait réellement arriver pour avoir fauté.
En méditant simplement à ceci, l'homme comprendra la gravité de la faute. Car si le péché entraîne de si dures conséquences, c'est qu'à l'évidence la faute est en elle-même redoutable.
Alors, par ce processus, l'homme passera de la peur de la punition à la peur de la faute elle-même. Il redoutera de commettre un acte qui engendre de tels effets, plus à cause de l'effet, mais désormais à cause de la conscience de ce que constitue la faute elle-même.
Il ne voudra pas se salir par de tels actes.
L'homme qui cherchera à se rapprocher d'Hachem, ce qui est la démarche la plus louable, saura que si la punition est si spectaculaire, c'est bien que la faute est tout au moins autant redoutable. De toute évidence, elle entrave donc le cheminement vers le perfectionnement de soi et vers la proximité avec Hachem.
La gravité de la punition éclairera donc l'homme sur la gravité de l'acte, et l'homme finira par s'éloigner de cet acte, non pas pour ne pas être puni, mais pour ne pas coller à son être de telles salissures qui l'écarteront d'Hachem.

De cette façon, on comprend autrement pourquoi la crainte de la faute est la base. Car c'est elle qui mènera à la conscience de la gravité de la faute, et ce n'est que par cela que l'homme saura s'écarter de la faute comme on s'écarte du feu, pour préserver cette pureté qui lui permettra de s'élever spirituellement.
Tout cela nous permettra de comprendre le méfait de celui qui faute parce qu'il n'a pas peur de la punition. En effet, un homme peut aussi fauter par faiblesse, poussé par ses pulsions. Une telle personne peut être consciente des punitions qu'entraîne la faute, mais il n'est pas encore assez fort et maître de soi pour maîtriser ses pulsions. Cet individu est moins répréhensible que celui qui faute sans scrupule, faisant totalement abstraction de la crainte de la punition.

La Torah nous apporte la preuve de la gravité d'une telle situation. En effet, la Torah parle dans la paracha de Nitsavim de celui qui se dit : "La paix sera sur moi", c'est-à-dire qu'il se leurre à penser que la punition ne l'atteindra pas, à son propos la Torah tranche : "Hachem ne voudra pas lui pardonner". C'est à dire que le fait de fauter sans craindre la punition est une chose tellement répréhensible, que cela entraîne qu'Hachem ne voudra même pas lui pardonner ses fautes. Et même si un jour il souhaite se repentir, ce sera très dur pour lui d'y arriver puisque si Hachem ne veut pas lui pardonner, Il ne l'aidera donc pas dans son repentir, car le repentir amène le pardon. Ainsi, ne pas vouloir pardonner revient donc à ne pas désirer le repentir.
Seulement, dans le prophète Yé'hezkel, Hachem dit : "Je jure que Je ne désire pas la mort du racha mais qu'il
se repente et qu'il vive". Il en ressort qu'en général, Hachem désire que le racha se repente, pour lui pardonner ses fautes. Mais celui qui se dérobe de la peur de la sanction et qui se dit "la paix sera sur moi" et "rien de mal ne m'arrivera", persistant de ce fait dans sa mauvaise voie, pour une telle personne, ni on veut lui pardonner, ni on désire son repentir.
Cela montre bien sa gravité même par rapport aux autres réchaïm. Et tout cela, uniquement parce qu'il ne craint pas la punition!

[Basé sur le Michnat Rabbi Aharon - du rabbi Aharon Kotler]

Vous garderez les paroles de cette alliance et vous les ferez pour que vous réussissiez tout ce que vous ferez (Ki Tavo 29,8)

-> Ce verset fait allusion au fait que celui qui garde son alliance, c'est-à-dire la sainteté de sa Mila (circoncision), en veillant à ne pas la profaner par tout ce qui se rapproche de l'impudicité, alors toutes les mitsvot qu'il réalisera auront une valeur encore plus grande et leur impact aura toute sa force.
Si "vous garderez les parole de cette alliance", allusion à l'alliance de la Mila, alors "vous réussirez tout ce que vous ferez", toutes les mitsvot que vous ferez sera alors une vraie réussite. Car l'un des piliers de toute la Torah, c'est de préserver son alliance, en gardant la sainteté de ses pensées, de ses yeux, de son corps ..., pour ne pas profaner son alliance (de la Mila) par tout type d'impudicité.
En veillant à cela, on élève et on renforce la valeur de toutes ses Mitsvot.
[Guinzé haMélé'h]

"Je ferai témoigner pour eux le ciel et la terre" (Vayélé'h 31,28)

Ce verset peut aussi se traduire : "Je ferai témoigner par eux le ciel et la terre". Car toute la création témoigne et atteste de la Grandeur d'Hachem. Un monde bâti sur tant d'intelligence et de beauté ne peut être que l’œuvre d'un Être Supérieur.
Mais pour que le monde puisse délivrer ce message, on a besoin du travail du peuple juif. Ce sont les Juifs qui, par leurs actions et leurs influences autour d'eux, permettent à l'humanité de reconnaître la Présence Divine dans le monde.
Cela est en allusion dans ce verset : "Je ferai témoigner par eux", c'est-à-dire par les enfants d'Israël, "le ciel et la terre". Par tout le travail des juifs, le ciel et la terre pourront témoigner de la Grandeur d'Hachem. Ce sont eux qui révèlent Hachem dan la création.
['Hidouché haRim]

"Hachem ton D. Lui passera devant toi" (Vayélé'h 31,3)

=> Moché encourage ici Yéhochoua. Il lui dit qu'Hachem sera avec lui. Mais pourquoi Moché ne lui dit-il pas : Hachem notre D."?

En fait, nos Sages (guémara Kétoubot 110b) disent : "Quiconque vit en terre d’Israël est semblable à quelqu'un qui a un D., et quiconque vit ailleurs est semblable à quelqu'un qui n’a pas de D."
Et puisque Yéhochoua va mériter d'entrer en terre d'Israël, contrairement à Moché, ce dernier lui dit donc : "Hachem ton D.", car il va mériter encore plus qu'Hachem soit son D.
[Tiféret Yonathan]

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-> Selon nos Sages, chaque pays est sous la dépendance d'un ange, à l'exception de la terre d'Israël qui est directement sous la responsabilité de Hachem. Cela explique qu'en dehors d'Israël, on est semblable à quelqu'un qui n'a pas de D., puisqu'on doit passer par un intermédiaire.

-> Lorsque [une personne en dehors d'Israël] prie à la suite d'un malheur, de nombreux anges accusateurs retiennent sa prière et examinent ses actes pour décider si cette prière mérite de monter en Haut. S'ils l'en jugent indigne, la personne a beau appeler, D. ne lui répond pas.
[Méam Loez - Vaét'hanan 3,27]

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-> Les juifs qui habitent au pays d’Israël sont nommés les "Enfants d'Hachem" ; ceux qui habitent à l’extérieur d’Israël sont nommés les "Esclaves d'Hachem".
[Yalkout Réouvéni]

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-> Le Maharal de Prague (dans son Séfer Ohr H’adach) écrit :
"Toutes les terres appartiennent à une nation et de ce fait ne sont pas considérées comme l’héritage d’Hachem mais la terre d’Erets Israël s’appelle : h’élek Hachem (l’héritage d’Hachem). C’est ainsi que la guemara (Kétouvot 110b) dit : Celui qui habite en dehors de la terre d'Israël c’est comme s’il n’avait pas de Elokim car la terre d'Israël appartient à Hachem tandis que les autres terres, Hachem lui-même les a placées sous la providence d’un ange gardien. C’est ainsi que ceux qui y habitent sont considérés comme des gens sans Elokim (puisqu’ils sont sous l’emprise de ces anges et moins sous l'intervention directe d’Hachem) ...
L’homme qui réside en terre d'Israël est sous une providence divine très particulière et précise ; son lien avec Hachem est très puissant".
[paracha Ekev : "Car Hachem porte Ses yeux sur elle depuis le début de l’année jusqu’à la fin de l’année" = Hachem s'occupe avec une attention particulière de la terre d'Israël]

-> Le Ramban (A'haré Mot 18,25) explique cela ainsi :
"Voici qu’Hachem est évidemment Tout puissant, il dirige tout l’univers et également tous les dirigeants qui s’y trouve mais en terre d'Israël, il n’y a pas d’intermédiaire. C’est directement la part d’Hachem consacrée pour Son Nom ; aucun ange n’a le droit d’intervenir. Car cette terre Il l’a réservée pour son peuple Israël".

-> Dans le Sifri (Ekev 11,17) écrit : "vous serez perdus bien vite du bon pays qu’Hachem vous donne" = Sachez que même si Je vous exile (dit Hachem) de la terre d’Israël et vous place dans d’autres pays, soyez quand même excellents dans les mitsvot, mes enfants afin que lorsque vous reveniez sur la terre d’Erets Israël les mitsvot ne soient pas pour vous des choses nouvelles. A quoi cela ressemble?
A un mari qui s’est mis en colère contre son épouse et l’a renvoyée chez son père. Avant de partir, il lui a dit : pour l’instant je suis énervée mais continue à te maquiller et à porter des bijoux afin que lorsque tu reviennes tu n’aies pas adopté de mauvaises habitudes et que la chose te soit agréable et habituelle" (rapporté également dans Rachi).

-> Le Néfech Yéhoudi (Rée) conclut :
Les juifs, qui vivent en dehors de la terre d'Israël, sont à un certain niveau plus loin d’Hachem que ceux qui habitent sur Sa terre et sont donc comme dans Son palais. Ils ont aussi reçu l’ordre de s’embellir des mitsvot et de toute la Torah mais ceci dans le but que leur retrouvaille avec Hachem n’en soit que plus splendide. C’est seulement lorsque nous sommes sur Sa terre et que l’exil prendra fin que nous pourrons tous être considérés comme une épouse qui retrouve véritablement son mari.
La raison de cette métaphore est que la providence d’Hachem, Son intervention et l’attention qu’Il porte à tout ce qui se passe sur Sa terre est plus grande et intense ; le lien existant entre les Bné Israël qui y habitent et Hachem est donc aussi plus fort (dans la mesure où ces juifs sont conscients de ce phénomène et profitent de cette occasion).

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+ La terre d'Israël = le lieu avec le plus de potentiel spirituel :

-> Dans la paracha Réé, la Torah nous demande également lorsque nous entrerons en terre de Kénaane de détruire tous les endroits dans lesquels nos prédécesseurs qui l’ont occupée ont fait de l’idolâtrie. Il est écrit exactement : "Détruire, vous détruirez tous les endroits là où ont servi les nations (celles) que vous déposséderez ; leurs dieux sur les hautes montagnes et sur les collines et sous tout arbre feuillu. Vous démolirez leur autel, vous briserez leurs monuments et leur achérot (arbre consacré) vous les brûlerez dans le feu et les sculptures de leurs dieux vous les abattrez, vous ferez disparaître leurs noms depuis cet endroit là" (Réé 12.2-3).
Rabbi Akiva dans le Sifri dit : pourquoi la Torah parle-t-elle de montagnes, d’arbres... Saches que tout endroit (sans exception) où il y avait de hautes montagnes, tout endroit où il y avait des vallées ou un bel arbre, les habitants de Kénaane (avant les Bné Israël) ont fait là-bas des idoles.

En d’autres termes, nous voyons que l’idolâtrie en terre d'Israël n’était pas juste une religion pour les kénaanéens mais une véritable passion à tel point qu’aucun endroit important n’avait été épargné de leur service idolâtre. Le travail de destruction des Bné Israël a donc été très important.
Cet excès de zèle dans l’idolâtrie par les anciens peuples en Israël peut s’expliquer d’après le principe : "Ceci en face de cela Hachem a créé" (zé éloumat zé bara Elokim), ce qui veut dire que puisque la puissance spirituelle d’un endroit est parallèle au potentiel d’impuretés que ce même endroit peut contenir, toutes les nations qui habitaient en Israël ont développé une idolâtrie intense car la terre dispose d’une force particulière.
Les Bné Israël qui savent canaliser cette force, peuvent inversement servir Hachem avec encore plus de force et de perfection.

Téchouva : voir l’infinie bonté d’Hachem

"Cette mitsva que Je vous ordonne ... n'est pas trop difficile pour toi, et elle n'est pas loin de toi :
- elle n'est pas dans le ciel, pour que tu dises: "Qui montera pour nous au ciel et nous l'ira quérir, et nous la fera entendre afin que nous l'observions?"
- elle n'est pas non plus au delà de l'océan, pour que tu dises: "Qui traversera pour nous l'océan et nous l'ira quérir, et nous la fera entendre afin que nous l'observions?"
Non, la chose est tout près de toi : tu l'as dans la bouche et dans le cœur, pour pouvoir l'observer!" (Nitsavim 30,11-14)

-> Le Ramban dit qu'il s'agit de la mitsva de la téchouva.
b'h, des divré Torah sur ce verset : https://todahm.com/2020/03/22/12517-2

-> L'enseignement ci-dessous est basé sur le Otsrot haTorah :
Au sujet des versets ci-dessus, nos commentateurs discutent pour savoir si cette mitsva dont il est ici question évoque toute la Torah, dans sa globalité, qui n'est pas hors de la portée de l'homme ou bien si elle se rapporte à la mitsva de téchouva.

Le Ramban comprend que la Torah fait référence ici à la mitsva de téchouva. Mais d'après cela, il faut comprendre ce que veut dire que le repentir n'est pas dans le ciel, ou bien qu'il n'est pas de l'autre côté de la mer.
En fait, l'explication de cela est que l'homme, par ses fautes, cause des dégâts dans les mondes supérieurs, dans les cieux les plus hauts. L'homme peut penser qu'il n'a commis qu'un acte simple, certes interdit, mais pas si grave que cela. Mais en réalité, chaque transgression porte atteinte aux mondes supérieurs et aux cieux les plus élevés. S'il en est ainsi, la logique aurait voulu que la téchouva, qui est la réparation de la faute, n'est acceptable que s'il monte dans ces cieux pour y réparer ce qu'il a abîmé.
=> Pour éviter une telle idée, la Torah précise que la téchouva "n'est pas dans le ciel" = tu n'as pas besoin de monter au ciel. Ici même déjà, si l'homme se repent sincèrement et réellement dans ce monde uniquement, sa téchouva est valable [et rapport tout].

D'autre part, quand un homme commet un péché, il peut faire pencher la balance du monde entier dans toute sa surface, vers le côté coupable. La faute n'est pas seulement nuisible pour les mondes d'en-haut, dont nous n'avons aucune notion. La faute peut aussi causer des dégâts sur toute la surface de la Terre, entraînant des catastrophes et des malheurs, D. préserve.
Ainsi, on aurait pu penser que l'homme doit aller dans tous les endroits où il a été nuisible pour réparer le mal qu'il y a fait.
C'est pour éviter cette écueil que la Torah dit : "Elle n'est pas de l'autre côté de la mer" = tu n'auras pas besoin de traverser mers et océans pour arranger ce que tu as détérioré sur la surface de la Terre. Tu peux rester là où tu te trouves et de là, tu reviendras vers Hachem et tu pourras réparer tous les dégâts causés par tes fautes.
Grâce au sincère regret et à l'abandon de la faute que tu réaliseras dans ton cœur, simplement au fond de toi, tu répareras tous les dégâts cosmiques que la faute a occasionnés.

Évidemment, cela constitue une bonté et un bienfait extraordinaires de la part d'Hachem. Dans Sa Grande Bonté, Il n'a pas exigé de l'homme de se repentir sur les dommages causés par le péché dans les mondes supérieurs.
Bien plus, les punitions qu'Hachem envoie à l'homme pour ses fautes, ne sont pas en fonction de la gravité des dommages causés dans tous les mondes, mais elles sont uniquement fonction de l'intention de l'homme et du profit qu'il a éprouvé au moment de la faute, sans prendre en considération tous les effets de la faute selon leurs réalités, dans toute la création.
C'est cela le sens du verset : "A toi Hachem la Bonté, car tu fais payer à l'homme selon son action".
=> Apparemment, ce verset est difficile. Car si Hachem fait payer à l'homme selon son action, cela témoigne de la Justice Divine et non de Sa Bonté!

Seulement, la Grande Bonté d'Hachem est qu'Il juge l'homme uniquement selon son action, selon sa perception et sa relation avec l'action commise, et non selon les conséquences de sa faute dans tous les mondes supérieurs, chose que l'homme n'a aucune notion.
On peut comprendre encore mieux ce principe par l'image d'un cambrioleur qui essaie de pénétrer une maison sans succès. Voyant tous ses efforts échoués, il monte sur la terrasse pour voir s'il arrive à rentrer par là. Mais là aussi, rien n'y fait. Alors, il remarque un gros clou enfoncé sur le sol de la terrasse. Pour ne pas partir les mains vides, il arrache le clou avec force : au moins il emportera quelque chose avec lui. Mais alors, un grand bruit se fit entendre. Le somptueux lustre de la salle à manger tomba et se fracassa en petits morceaux. Il était suspendu sur le clou et quand le voleur l'arracha, le lustre se décrocha et tomba. Quand la maisonnée se rendit compte de cela, ils présentèrent le voleur devant le juge, lui exigeant le remboursement du lustre. Mais le voleur protesta que de son point de vue, il n'avait pris qu'un simple clou.
De même, quand un homme commet une faute, celui-ci ne voit que le plaisir banal qu'il en retire. Mais en réalité, les dégâts sont énormes. On ne peut en avoir aucune notion. Et Hachem, dans Sa Grande Bonté n'exige de l'homme que la réparation de l'acte à l'échelle humaine, et non pas le paiement des dommages réels.

Certains Maitres expliquent que la souffrance que l'homme reçoit dans le guéhinam (enfer), c'est qu'on lui révèle toutes les véritables destructions et les nombreux dégâts qu'il a occasionnés par ses fautes.
Quand l'homme réalise les conséquences inimaginables que sa faute a causées, la peine et la souffrance qu'il en conçoit est énorme. C'est cela, selon ces Maîtres, les souffrances du guéhinam.
C'est un véritable bienfait qu'Hachem réalise pour l'homme dans ce monde de cacher de sa conscience les dégâts causés par ses fautes. Car si l'homme en était conscient, sa vie aurait été un véritable enfer. Personne ne peut supporter la conscience des dommages qu'il a entraînés. Et malgré tout cela, quand Hachem sanctionne un homme pour ses fautes, Il le fait payer uniquement en fonction de son appréhension de l'acte et du profit qu'il en a tiré, et non en fonction des graves répercussions causées.

Mais la Bonté d'Hachem ne s'arrête pas là. En effet, si concernant les fautes, Hachem ne rétribue pas en fonction des réels dégâts, inversement concernant les mitsvot, Hachem récompense l'homme en fonction de la réalité de la mitsva. Car quand un homme accomplit une mitsva, la bénédiction qu'il génère dans le monde est très grande. Il permet d'attirer une lumière et une réparation inimaginables dans tous les mondes, inférieurs et supérieurs.
Les effets positifs occasionnés par les mitsvot ne sont pas moins grands que les dégâts causés par les fautes.
Mais là, Hachem dans Son incommensurable Bonté, récompense l'homme selon la réalité des choses, c'est-à-dire en considérant toutes les réelles conséquences de son acte ainsi que de toutes les merveilleuses réparations que ses mitsvot ont provoquées.
En cela, on ne peut même pas imaginer combien la récompense pour même de simples mitsvot sera grande.

Roch Hachana et les jours de repentir qui arrivent sont des occasions de réfléchir à tout cela. [on devrait idéalement se renforcer sur cela tout au long de l'année]
Quand l'homme pense aux dégâts que ses fautes occasionnent dans tous les mondes qu'Hachem a créés. Et quand il médite à l'Infinie Bonté d'Hachem qui ne le sanctionne pas pour tous ces terribles effets de son acte, il se remplira d'une grande crainte de la faute, conscient de sa gravité, et d'un amour puissant pour Hachem, pour Sa Grande Bonté. Tout cela le mènera à une téchouva sincère et profonde.

"Comme il levait les yeux et regardait, il vit 3 personnages debout près de lui. En les voyants, il courut à eux du seuil de la tente et se prosterna à terre" (Vayéra 18,2)

-> Le Ohr ha'Haïm commente :
"Il a levé ses yeux et il a vu 3 hommes" : l'intention du verset est de nous dire, que ce qu'il a vu en vérité, c'était des anges venus sous forme humaine afin d'être invités par Avraham pour les raisons qui sont connues.
C'est pour cela que le verset dit : "et il vit et voici" (pourquoi cette répétition) l'explication étant : ce qu'il a vu, en vérité, c'était des anges. Et si la Torah avait dit : et il a vu 3 hommes, alors ça aurait été comme si la Torah avait employé un langage mensonger que D. préserve.

Le verset dit "se tenaient sur lui" pour nous dire qu'Avraham a reconnu qu'ils étaient des envoyés venus pour lui, pour son besoin.
Donc il était la raison d'être de leur présence (c'est pour ça que le verset dit "qu'ils se tenaient sur lui", parce qu'ils venaient pour lui).

Ainsi, le verset continue et nous dit : "sur lui", et en voici l'explication "pour lui" pour permettre à Avraham de réaliser la mitsva d'hospitalité. Avraham reconnut que c'était des anges divins, car il était habitué à voir des anges dans le passé.

"Il vit 3 personnages debout près de lui" = Pourquoi la Torah se répète-t-elle en disant "il vit ... et il vit ..."?
C'est pour nous apprendre que le simple fait d'avoir vu les anges lui a amené la guérison de ses souffrances. Et de suite, il a pu courir vers eux, car une ange voit de loin, et il n'a pas besoin de se rapprocher du malade pour le guérir.
Ainsi, à peine l'ange Raphaël a-t-il vu Avraham de loin qu'il réalisa sa mission et le guérit.

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-> "Qu'on aille quérir un peu d'eau ; lavez vos pieds et reposez sous cet arbre. Je vais apporter une tranche de pain, vous réparerez vos forces, puis vous poursuivrez votre chemin, puisqu'aussi bien vous êtes passés près de votre serviteur.
Ils répondirent : Fais ainsi que tu as dit" (Vayéra 18,4-5)

-> Le Ohr ha'Haïm commente :
Lorsqu'Avraham propose un peu d'eau aux anges, cela fait allusion au fait qu'Avraham leur a proposé d'étudier la Torah avec eux, la Torah est comparée à l'eau.
Il faut également savoir que la Torah a 2 sens : un sens simple et un sens profond mystique.
C'est pour cela qu'Avraham leur a dit : "prenez un peu d'eau" c'est-à-dire venez étudier le sens simple de la Torah et "purifiez vos jambes", qui sont les parties basses du corps qui sont dévoilées.

Ensuite il leur dit : "reposez-vous sous l'arbre", qui symbolise aussi la Torah comme il est écrit "la Torah est un arbre de vie pour celui qui s'y attache", et il leur dit aussi : "prenez un morceau de pain" le pain étant comparé ici au secret de Torah et rassasiez votre spiritualité de ses profondeurs, car les profondeurs de la Torah rassasient le cœur d'un homme, comme le pain rassasie un homme.

"Un morceau de pain" : en hébreu, un morceau de pain se dit : "pat lé'hem" (פת לחם), où לחם (pain) a une valeur numérique de 78, soit 3 fois 26, qui est la valeur numérique du Nom Divin.
Cela veut dire qu'Avraham les a invités à manger de ce pain qui a cette valeur symbolique et ce pouvoir de faire vivre tous les mondes (spirituels et matériels).

Le verset et nous dit : "car c'est la raison pour laquelle vous êtes passés chez votre serviteur", bien que nous ayons expliqué précédemment que dans les paroles d'Avraham se sont cachées les profondeurs de la Torah, malgré cela, l'interprétation simple du verset ne change pas.
Egalement dans la nourriture elle-même, il y a des secrets merveilleux [comportant le raffinement d'un homme], comme il est écrit : "Un tsadik mange pour rassasier son âme" (Michlé 13,25) [c'est-à-dire pour renforcer son côté spirituel], c'est pour cela qu'Avraham dit aux anges : "ainsi vous êtes passés chez moi sous forme humaine", pour nous enseigner que la nourriture qui en apparence est matérielle a également un côté spirituel.

Alors les anges ont répondu, "oui", comme tu nous l'as dit nous ferons, ils ont donc accepté ce qu'Avraham leur a proposé.
Cela fait également allusion à ce que Avraham leur a proposé de manger des plats spirituels [qui sont les secrets de la Torah] qui conviennent à leur niveau.

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-> "L'un deux reprit : Venir, je reviendrai vers toi à pareille époque, et voici un fils sera né à Sarah ton épouse.
Or, Sarah l'entendait à l'entrée de la tente qui se trouvait derrière lui." (Vayéra 18,10)

-> Le Ohr ha'Haïm commente :
L'ange dit à Avraham : " Venir, je reviendrai vers toi", l'homme (l'ange Mikhaël) avait pour mission d'annoncer la naissance d'Its'hak l'année suivante à cette même date. On doit essayer de comprendre la raison pour laquelle la Torah se répète-t-elle en disant : " Venir, je reviendrai".

En vérité, l'ange est venu faire une allusion à Avraham, en lui disant : "venir je reviendrai vers toi à la même époque que maintenant et voici que Sarah aura un fils".
Pourquoi la Torah nous précise-t-elle "pour Sarah"?
C'est pour nous apprendre que l'âme (néchama) de cet enfant descend d'un monde supérieur féminin. C'est la raison pour laquelle Its'hak n'a pas pu avoir d'enfants jusqu'à l'âge de 37 ans.

Vient le verset et nous répète : "je reviendrai une 2e fois", afin de donner à cet enfant une âme qui provient du monde masculin et cela s'est passé au moment du sacrifice d'Its'hak (où il a reçu son âme masculine à l'âge de 37 ans) comme il est marqué : "il a rappelé l'ange de D. à Avraham", pour nous dire que l'ange est revenu une 2e fois chez Avraham.

Ce sont donc les 2 moments où D. a exaucé Avraham : une première fois qu'il y aura dans le monde Its'hak ; et une 2e fois pour lui donner une âme masculine afin qu'il puisse enfanter.