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"Quand un homme meurt dans la tente" (‘Houkat 19,14)

-> Selon la guémara (Shabbath 83b) :
Même proche de la mort, l’homme doit étudier la Torah.
Reich Lakich explique pour sa part : "Les paroles de Torah ne s’accomplissent que chez celui qui est prêt à mourir pour elle."

-> Le Maharal ('Hidouché Aggadot) commente :
"la Torah est du domaine de l’intellect, comment peut-elle s’implanter chez l’homme qui est entièrement matériel? Les deux sont absolument antinomiques!
C’est pourquoi cette Torah (intellect) ne peut se réaliser que chez celui qui est prêt à mourir pour elle, qui fait abstraction de son corps, de sa vie matérielle. Se séparant de son corps, il n’est plus considéré comme tel par rapport à la Torah et celle-ci, qui est ‘intellect’, pourra alors s’accomplir en lui, et non en celui qui, à côté de la Torah, donne de l’importance à son corps."

-> Rabbi David Pinto écrit :
Comment se détacher de tout ce qui est corporel au moment où l’on étudie? Après tout, l’homme a été créé à partir de la matière!
La matière peut-elle se dissocier de la matière?
En réalité, en se consacrant à l’étude de la Torah avec abnégation, on se détache de son côté matériel pour permettre aux paroles de Torah d’entrer dans son cœur.

De quelle abnégation s’agit-il ?
De celle que décrivent nos Sages lorsqu’ils commentent l’expression ‘de toute ton âme’ : "Même si on t’enlève la vie (ton âme)". Cela signifie qu’au moment où l’on étudie la Torah, on doit avoir l’esprit libéré de toutes ses préoccupations matérielles, et que même si on est absorbé toute la journée par son activité professionnelle, on doit fixer des temps d’étude au cours desquels on oublie totalement ses affaires.

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-> "Voici la loi (la Torah), lorsqu’il se trouve un mort dans une tente" (19,14)

Nos Maîtres déduisent de ce verset : "La Torah ne se maintient qu’en celui qui se tue à la tâche pour elle".

Lors d’un de ses cours, rav ‘Haïm de Brisk prononça les mots suivants :
"Imaginez-vous qu’un jour, D. décide de permettre à tous les morts de se relever et de quitter leur tombe pour une heure, de laquelle ils peuvent profiter à leur gré. Les vivants se précipiteraient alors aux cimetières pour y rencontrer leurs proches décédés et prendre de leurs nouvelles. Cependant, dès l’instant où les sépultures seraient ouvertes, les défunts ne regarderaient même pas leurs visiteurs, mais courraient tous, à grande allure, en direction des lieux d’étude pour étudier assidûment la Torah.

Tel est le sens de l’enseignement de nos Maîtres selon lequel "la Torah ne se maintient qu’en celui qui se tue à la tâche pour elle" = En d’autres termes, elle ne perdure que chez l’homme considérant le temps qui lui est alloué dans ce monde comme l’opportunité, pour un mort, de quitter sa tombe l’espace d’une heure."

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-> on peut également y lier le récit suivant : https://todahm.com/2014/12/21/2511-2

"Voici la loi (la Torah), lorsqu’il se trouve un mort dans une tente" = plus nous sachons faire le mort face aux tentations matérielle, aux pertes de temps de ce monde, plus nous aurons de vie dans le monde à venir.
Notre véritable âge le jour de notre mort est le cumul de tous nos instants de vie bien exploités selon la volonté de D.

["j'ai mis devant toi la vie et la mort : choisis la vie" => le problème c'est que notre yétser ara nous propose une réalité inversée. Il nous vend de la mort pour de la vie (profites!). D'ailleurs, la Torah nous dit : choisis! (cela n'est pas naturel, à cause du yétser ara).
Nous devons faire le mort à notre yétser ara, pour ne pas se laisser embrouiller et pour mieux se focaliser sur la réelle vie de ce monde!]

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-> "Quand un homme meurt dans la tente" (‘Houkat 19,14)

Nos Sages (guémara Béra’hot 63b ; Shabbath 83b) explique que les les paroles de la Torah ne se maintiennent que chez celui qui se tue pour elles.
[au moment où l’on étudie, il faut faire le mort, dans le sens où rien d’autre n’existe pour venir nous déconcentrer]

La tente fait allusion au fait que de même qu’elle ne comporte pas de porte ni de clef, et qu’elle est ouverte à quiconque veut y entrer, ainsi la Torah est placée dans un coin et quiconque veut l’étudier peut venir le faire (cf. guémara Kidouchin 66a)

Le mot : "Ohél" (tente - אוהל) a une valeur numérique de 42, ce qui correspond à "tu parleras d’eux" (bam), où le mot "bam" (בם) a aussi une guématria de 42.

Les lettres dé : bam (בם) renvoient à la 1ere lettre :
-> du 1er mot de la Torah écrite (בְּרֵאשִׁית – Béréchit)
-> du 1er mot de la Torah orale (מאימתי – michna Béra’hot).

[il faut se considérer comme de passage dans ce monde éphémère (à l’image d’une tente), et se consacrer de toutes ses capacités à la Torah, qui est l’essentiel, puisque chaque lettre que nous y étudierons nous accompagnera et nous servira d’habitat pour l’éternité.]

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-> "Ceci est la loi (Thora), un homme qui meurt dans une tente" (19,14)

Le 'Hafets 'Haïm commente :
La Thora (loi) ne peut se maintenir que pour un homme qui se fait mourir dans la tente d'étude. C'est-à-dire qu'il étudie en sacrifiant son bien-être et en renonçant à ses plaisirs physiques.
Mais, cela fait aussi allusion à une autre idée. Au moment où une personne étudie la Thora, il doit se considérer comme s'il était mort. De la sorte, il n'interrompra pas son étude pour aucune raison au monde, même la meilleure. En effet, s'il était mort, il n'aurait pas pu s'occuper de ses affaires même la plus urgente. Au moment de l'étude, il faudra se voir comme s'il était mort. Rien ne pourra ainsi l'interrompre de son étude.
C'est de cette façon que sa Thora se maintiendra.

[plus on considère la Torah comme étant la vie (le reste devenant "mort" en comparaison), plus la Torah pourra avoir d'impact en nous.]

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-> "Ceci est un statut de la Loi (…) lorsqu’il se trouve un mort dans une tente" ('Houkat 19,2-14)

-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°1092) enseigne :
"Le Baal Chem Tov explique pourquoi il existe malheureusement de nombreuses personnes étudiant la Torah et qui manquent pourtant de crainte de D.
D’après lui, tout dépend de la manière dont l’homme entame sa journée. Dès son lever, il doit s’impliquer en premier lieu dans des activités spirituelles, se lever avec zèle pour servir son Créateur, réciter Modé ani avec une grande ferveur, remercier Hachem de tout son cœur pour la magnifique création, puis s’empresser de rejoindre la synagogue pour prier cha’harit.
S’il donne ainsi priorité à des mitsvot et à des actes accomplis pour l’honneur divin, le reste de la journée sera à cette image et la crainte du Ciel l’accompagnera.
Par contre, s’il se réveille avec paresse et ne pense qu’à satisfaire ses divers besoins physiques, comme l’alimentation, pour seulement ensuite se souvenir de son devoir de prier, la crainte de D. lui fera défaut, car son ego aura pris le dessus, empêchant la présence Divine de résider en lui.

Tel est le sens des versets : "Ceci est un statut de la Loi ... lorsqu’il se trouve un mort dans une tente" = Le lien d’un homme avec la Torah dépend essentiellement du début de sa journée, du moment où il gît dans son lit comme un mort trouvé dans une tente. Lorsqu’il se réveille de cette mort apparente qu’est le sommeil, s’il se lève avec zèle pour servir Hachem, considérant cela comme "un statut de la Loi", comme une obligation incontournable, il continuera, tout au long de la journée, à Le servir avec joie et entrain, car la Torah représentera pour lui une priorité et il sera continuellement animé de la crainte de D.

Cependant, s’il ne considère pas cette conduite comme une obligation immuable, mais se lève avec paresse pour se consacrer à ses besoins personnels, se laissant chaque jour convaincre par un autre prétexte soufflé à son oreille par le mauvais penchant (ex: "Je suis fatigué" ; "Je suis faible"), la paresse continuera à prendre le dessus le reste de la journée et il sera perdant sur tous les bords.
Telle est la mauvaise racine du manque de crainte du Ciel."

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-> "Voici la règle (zot haTorah), lorsqu’il se trouve un mort [mot à mot: un homme qui meurt] dans la tente (adam ki yamout baOhel)"(‘Houkat 19,14)

=> Ce verset est interprété par nos Sages dans le sens de l’étude de la Torah [Voici la règle (זֹאת הַתּורָֹה) = c’est-à-dire : "voici la manière idéale d’étudier la Thoraé].
On peut rapporter les commentaires suivants à ce sujet :

1°/ Rabbi Chimon Ben Lakich (guémara Béra'hot 63b) enseigne : "D’où apprenons-nous que la Torah ne se maintient que chez celui qui se tue pour elle [qui consacre toutes ses forces pour la Torah]? Du verset: ‘Voici la règle: un homme qui meurt dans la tente [la maison d’étude]’."

2°/ La Torah, purement spirituelle, ne peut subsister seulement chez une personne qui s’éloigne autant que possible de la matérialité [Maharal de Prague].
Aussi, le rav Niventzal explique-t-il que "mourir pour elle" signifie diminuer notre jouissance de ce Monde. Ainsi, moins un homme profite des bienfaits matériels que cette terre lui offre plus la Torah peut résider chez lui.
Lorsque nous réduisons la place du matériel dans nos vies, alors automatiquement nous faisons de la place au spirituel (la Torah).
Et c’est ainsi qu’il est enseigné (Pirké Avot 6,4]) : "Voici le chemin pour acquérir la Thora : mange du pain avec du sel, bois de l’eau avec mesure, dors à même le sol, endure une vie de souffrances et étudie la Torah de toutes tes forces. Si tu fais cela, tu seras heureux dans ce monde-ci et tu auras une bonne part dans le monde futur".

3°/ La guémara veut dire qu’il faut tuer son "moi", c’est-à-dire ses défauts et ses idées préconçues, afin de parvenir à la vérité en toute objectivité [voir Maor Enayim].

4°/ "L’abnégation qui convient aux érudits de la Torah est définie par le verset : ‘Un homme qui meurt dans la tente’, tel que l’expliquent nos Sages : il faut tuer le plaisir que procurent les attraits du monde matériel, car même les plaisirs terrestres les plus anodins empêchent de se consacrer à la ‘tente’ de la Thora" [Hayom Yom - 1er Tamouz].

5°/ "Si un homme veut acquérir un peu de Torah, il doit faire pendant son étude comme s’il était ‘mort’, et quoi qu’il advienne, ne jamais s’interrompre ni repousser ce moment sacré" [Si’hot ha’hafets ‘Haïm].

6°/ La guémara (Shabbath 83b) rapporte : "Rabbi Yonathan dit : Un homme ne doit jamais se limiter dans l’étude de la Torah ... et ce même lorsqu’il est sur le point de mourir comme il est dit : ‘Voici la règle [de la Torah], lorsqu’un homme meurt dans la tente’, même au moment de la mort il faut se consacrer uniquement à la Thora".

A ce propos, il est enseigné dans la guémara (Béra'hot 61b) que lorsque les Romains interdirent l’étude de la Torah, Rabbi Akiva continua d’enseigner en public. Un juif qui était sorti du chemin, et qui se nommait Papous Ben Yéhouda, lui demanda : "Akiva, n’as-tu pas peur des Romains?"
Le Rav lui répondit : "Voilà à quoi cela ressemble : un jour, un renard vit des poissons qui fuyaient dans tous les
sens. Que faites-vous? demanda-t-il. Nous évitons les filets des pécheurs! Pourquoi ne venez-vous pas sur la terre à côté de moi, au moins vous ne serez plus embêtés par les pièges des pécheurs?
Les poissons lui répondirent : imbécile que tu es! Si nous sommes en danger dans notre environnement naturel, alors à plus forte raison si nous allons dans un endroit où la mort nous est promise. Pareil pour nous : tant que nous étudions, nous sommes en vie comme il est écrit: ‘Car elle est ta vie...’ mais si nous arrêtons de l’étudier, nous sommes déjà morts".

On raconte également qu’à la fin de sa vie, le ’Hatam Sofer souffrait d’une grave maladie et son état de santé ne laissait guère d’espoir.
Toute la communauté priait nuit et jour et lisait des psaumes pour la guérison du Rav. Celui-ci était étendu, son chapeau couvrant son visage, les membres de la ‘Hévra kadicha pensant qu’il était à l’article de la mort commencèrent à prier également. Le ‘Hatam Sofer dit alors à un de ses proches de leur demander d’arrêter de prier car ils le dérangeaient dans son étude. En effet, il tenait à réviser tout ce qu’il avait étudié durant sa vie avant de mourir.
[b'h, d'après le feuillet de la communauté de Sarcelles - Chémini 5782]

Les mots ‘"Mitsraïma" et "Ché'hina" ont la même valeur numérique.
Cela nous indique que la Présence Divine (Ché'hina) était présente même en Egypte et que tout se faisait sur ordre de D.

Un grand secret de la Torah nous est révélé ici : même dans le lieu le plus impur du monde, l’Egypte, appelée "nudité de la terre", le nom Divin était présent [aux côtés de Ses enfants adorés les juifs]!
[rabbi David Pinto]

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-> Le Arizal (Séfer haLikoutim) demande pourquoi le mot : "Egypte" (מצרים) a été écrit dans le 1er verset de Chémot (début de l'exil) de façon singulière "Mitsraïma" (מִצְרָיְמָה)?

Le Arizal répond que la valeur numérique du mot מִצְרָיְמָה est égale à 385, soit la même valeur que le terme : "Chékhina" (שכינה), afin de nous apprendre que la Présence Divine descendit avec Yaakov et ses enfants, et demeura parmi les Bné Israël durant toute la durée de l'exil égyptien jusqu'à leur délivrance.

"Hachem frappa l'Egypte en frappant et en guérissant" (Yéchayahou 19,22)

-> Le Zohar (Paracha Bo 36a) commente : ''en frappant" = cela concerne l'Egypte ; "en guérissant'' = cela s'adresse à Israël.
Chaque plaie qui était un malheur pour l'Egypte était dans le même temps un remède et un immense bienfait pour Israël.

Le rav Elimélé'h Biderman rapporte que, selon nos Sages, les 10 plaies purifièrent les Bné Israël qui étaient plongés dans l'impureté de l'Egypte et hâtèrent leur guérison spirituelle afin de les rendre aptes à être libérés.
La Torah est éternelle et tout ce qu'elle contient concerne toutes les générations.
Même à notre époque, les 10 plaies continuent à purifier les Bné Israël afin de les délivrer de leur yétser ara qui est ''l'esclavage d'Egypte'' actuel.
Dès lors, il nous incombe de réfléchir au contenu profond de ces plaies avec lesquelles Hachem a livré bataille pour nous délivrer de notre mauvais penchant.

-> Le Arizal explique (Pri Ets 'Haïm - Chap.7) que les 10 plaies sont parallèles aux 10 Séphirotes (les sphères kabalistiques qui correspondent aux différentes sortes de forces spirituelles d'un homme), depuis la Séphira (sphère) la plus basse jusqu'à la plus élevée.
Cela signifie par exemple que la plaie du sang (la première des 10 plaies) vient purifier la vertu de "Malkhout" (royauté, la première des 10 Séphirotes).
Ensuite, Hachem envoya la plaie des grenouilles afin de purifier la vertu de Yessod (le ''fondement'', la deuxième Séphira,), puis la plaie des poux pour la vertu de Od (la splendeur) et ainsi de suite.
[Il explique par cela pourquoi les 10 plaies ont été écrites dans 2 parachiotes : 7 dans Vaéra et 3 dans Bo, car les 10 Séphirotes sont également, dans la Kabbale, divisées en 2 groupes, 3 d'un côté qui sont : 'Hokhma, Bina, Daat, et 7 autres qui sont : 'Hessed, Guévoura, Tiférèt, Netsa'h, Od, Yessod et Malkhout.)

"Moché vit tout le travail" (Pékoudé 39,43)

-> "Moché vit" = qu’a-t-il vu?
Moché a vu les anges qui avaient été créés par les mitsvot accomplies par les Bné Israël lorsqu’ils ont apporté leur contribution au Michkan, puisque celui qui fait une mitsva acquiert un ange défenseur.
Ils avaient atteint une perfection et un niveau très élevé, et Moché a compris de là que la mitsva avait été faite de tout cœur, comme Hachem l’avait ordonnée, avec une pensée très pure et très sainte, c’est pourquoi il les a bénis.
[Birkat Chamayim]

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-> "Moché vit tout le travail, et ils l’avaient fait comme il l’avait ordonné, ils l’avaient fait ainsi » (39,43)

=> Pourquoi répéter "ils l’avaient fait", "ils l’avaient fait ainsi"?

Les Sages ont dit dans Avot : "Celui qui fait une mitsva s’acquiert un défenseur, et celui qui commet une faute s’acquiert un accusateur".
Cela signifie que de toute mitsva naît un bon ange, et de toute faute naît un mauvais ange.

Rabbi Zoucha d’Anipoli dit : Mais je n’ai pas encore vu un mauvais ange né d’une faute d’un juif dont les membres étaient entiers. S’il a une tête, il lui manque une jambe, et s’il a une jambe il lui manque un bras, parce qu’il n’y a pas de juif qui commette une faute dans le but de fauter.
[en ce sens, nous faisons une séouda mitsva, et non une séouda avéra. Une faute est le fruit d'un vent de folie et non d'envie profonde d'un juif.]

C’est pourquoi la Torah souligne : "Ils l’avaient fait comme il l’avait ordonné, ils l’avaient fait ainsi" = ils avaient accompli la mitsva avec une perfection extraordinaire, pour l’amour du Ciel.

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-> "Moché vit tout le travail. Ils l'ont fait comme Hachem l'ordonna, ainsi ils l'ont fait" (39,43)

=> Pourquoi la Thora répète-t-elle les termes "ils l'ont fait"?

-> En fait, chaque élément du Michkan matériel, devait servir de modèle pour que l'on apprenne à construire son propre Michkan intérieur pour parfaire son comportement et son Service d'Hachem.
Ainsi, d'une part, "Ils ont fait (le travail) comme Hachem l'ordonna" = Cela évoque le Michkan matériel qui a été fait en respectant toutes les consignes. Mais en dehors de cela, "ainsi ils l'ont fait", c'est-à-dire que le peuple tira les leçons de ce Michkan, et les appliquèrent en eux-même, pour parfaire leur personnalité et faire ce Michkan intérieur, calqué sur les leçons tirées du Michkan matériel.
[Daat Sofer]

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-> "Et Moché bénit le peuple" (Pékoudé 39,43)

-> Rachi explique que Moché formula la prière suivante : "Qu'il soit la Volonté Divine que la Chekhina (Présence Divine) vienne résider dans l'action de vos mains".
=> Mais cela est étonnant! Hachem demande au peuple de fabriquer un Michkan pour y installer Sa Présence. Il donne les consignes de fabrication. Tous les détails sont respectés à la lettre. Il est donc logique qu'Il y installe Sa Présence! C'est ce qu'Il avait annoncé, et ce qui était naturellement attendu. Pourquoi prier pour obtenir cela?

-> En fait, la prière ne vient pas seulement pour obtenir que Hachem réalise une action qui n'est pas prévue, ou que l'on ne mérite pas, ou qui demande d'opérer une modification de l'ordre naturel. Même si une chose doit se réaliser naturellement et qu'il ne peut pas en être autrement, malgré tout, le moyen de l'obtenir c'est par la prière.
Prier Hachem permet d'attirer dans le monde Sa Bénédiction, même si celle-ci doit descendre de façon obligatoire. Mais tant que l'homme ne prie pas, cette bénédiction peut rester suspendue, en attente de la prière de l'homme. Quand Hachem a créé le monde, Il a créé les végétaux le 3ème jour. Les plantes ne pouvaient pas pousser tant qu' il n'avait pas encore plu. Au moment où l'homme a été créé, le 6ème jour, il comprit que la pluie lui était indispensable. Aussi, il pria Hachem pour qu'Il envoie la pluie. Et il se mit à pleuvoir.

Nous voyons de là que bien que Hachem ait prévu dans la marche du monde d'envoyer la pluie, le monde ne pouvait exister sans pluie, mais celle-ci n'est descendue qu'après la prière de Adam auprès de Hachem. Même une bénédiction prévue et qui doit venir naturellement, attend la prière de l'homme pour être envoyée par Hachem.
Cela est une grande leçon pour l'homme qui a tendance à ressentir le besoin de prier dans des moments où l'avenir est incertain, où il appréhende le futur, où les choses vont mal.
Mais quand tout est sensé aller bien, et que son avenir est assuré, il peut avoir tendance à penser que la prière est inutile. Mais cela est une erreur. L'homme ne doit pas se reposer sur la nature, satisfait et confiant en son sort. Même quand il se sent protégé, il est nécessaire de prier.
Même dans une réussite certaine, la prière est nécessaire pour assurer cette réussite. Sinon, sa réussite pourra être "bloquée", en dépit des prévisions naturelles. Hachem attend que l'homme prie, prenne ainsi conscience que tout vient de Sa Bonté et place ainsi sa confiance en Lui.
[rav Mikael Mouyal]

La force d’Amalek réside dans le découragement des juifs

+ La force d’Amalek réside dans le découragement des juifs :

-> "Il [Amalek] te rencontra en chemin, démembra tous les gens affaiblis sur tes arrières" (Ki Tétsé 25,18)
Rachi commente : "Ils manquaient de force à cause de leur péché, ceux que la nuée avait rejetés."
[le rav Soloveitchik dit que Amalek ne craignait pas D., mais uniquement les hommes, et c'est pour cela qu'il s'en ait pris à ceux qui étaient affaiblis et qui trainaient à l'arrière, las et épuisés, presque incapables de se défendre.]

-> Le Yichma’h Israël (Parachat Zakhor 3) explique qu’Amalek rappelait à ces juifs qui s’étaient souillés par leur impureté, qu’ils ne pouvaient plus réparer leurs actes.
C’est à ce propos, dit-il, qu’il est écrit : "Il démembra tous les gens affaiblis sur tes arrières" ... comme il est enseigné dans le Pirké dé Rabbi Eliézer (chap.48) : "Celui qui avait besoin de se tremper pour se purifier [suite à une faute], la nuée le rejetait."
Or, il fut facile de faire ressentir à ces personnes déjà fragiles de la tristesse et de les réduire à néant en les poussant au désespoir ... Car elles s'imaginèrent que tout espoir était perdu, qu'elles avaient même égaré leur âme et l’étincelle Divine qui était en eux ...
Les Bné Israël durent alors se renforcer, en répondant à Amalek qu'une étincelle Divine unique et particulière résidait en eux qui ne s'éteindrait jamais.

Le Yichma’h Israël explique ensuite que là se trouve précisément le travail de tout juif concernant cette mitsva d’effacer le nom d’Amalek = ancrer en lui-même le fait qu’il ne sombrera jamais définitivement et que Hachem tend Sa main à chaque juif quel qu’il soit, l’accepte à bras ouverts et le ramène à Lui comme si rien ne s’était passé.

Nos Sages (guémara Méguila 12a) commentent le verset de la Méguilat Esther (1,8) : "laassot kirtson ich vé ich" (pour satisfaire la volonté de chaque homme - לעשות כרצון איש ואיש) en disant que l’expression : "ich vé ich" (littérallement : chaque homme et homme) évoque Morde'haï qualifié de "un homme juif" (ich Yéhoudi - Esther 2,5) et Haman au sujet duquel il est écrit "un homme oppresseur et ennemi" (ich tsar véoyév - Esther 7,6).
A priori on peut se demander pourquoi le premier mot : ich (איש) est associé à Morde'haï et le second "vé ich" (et homme - ואיש) est associé à Haman? Et pourquoi pas le contraire?

Une réponse qui peut être donnée est que les lettres du mot ואיש sont les mêmes que celles du mot יאוש (yéouch - le désespoir), car celui-ci caractérise les nations réchaïm. Il est donc associé
à Haman, puisque Amalek n’aspire qu’à faire tomber le juif dans le désespoir.
En revanche, le mot איש est l’acrostiche de la phrase : "én choum yéouch" (le désespoir n’existe pas - אין שום יאוש).
C’est pourquoi il est associé à Morde'haï qui ne désespéra jamais de la miséricorde Divine même lorsque le décret fut signé et fermé par le sceau royal.

=> Ce point marque la différence entre Israël et les nations.
Combattre Amalek, c'est combattre toute forme d'abattement, de désespoir, qui s'installe en nous.

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-> Le Rama (Méhir Yain) explique quelle était l’intention de Zérech lorsqu’elle incita son mari Haman à ériger une potence de 50 coudées.
Il écrit que : 50 portes de sagesse ont été créées dans le monde, et même Moché n’atteignit pas la 50e (guémara Roch Hachana 21b).
La potence de 50 coudées évoque le fait qu’Haman désirait inciter Morde'haï à vouloir toutes les atteindre. Et voyant qu’il n’y parviendrait pas, ce dernier en perdrait ses moyens et il serait dès lors facile de le faire fauter et de le vaincre.

Pour ce qui nous concerne, cela signifie que telle est la voie du yétser ara et d'Amalek : faire croire à l’homme qu’il peut prendre de bonnes résolutions au-delà de ses possibilités, afin qu’il ne puisse s’y tenir et qu’il finisse ainsi par tomber entièrement.
Quelle est, en revanche, la voie juste à adopter?
Il faut prendre sur soi petit à petit de bonnes résolutions et avancer pas à pas suivant les possibilités.
C’est de cette manière que les progrès pourront se maintenir.

-> "D. considéra tout ce qu’Il avait fait et voici que c’était très bien" (Béréchit 1,31)
Le midrach (Béréchit Rabba 9, 7) commente : "Bien = cela évoque le yétser atov ; très bien = le yétser ara."

Rabbi Yissa'har Dov de Belz interroge : en quoi l’expression "très bien" (tov méod) suggère-t-elle le yétser ara?

Il répond que c'est parce que celui qui ne vise que le "très bien" et qui pense "commencer à travailler uniquement s'il arrive au sommet de la montagne", alors il sert son yétser ara, car de telles pensées ont de quoi décourager le monde entier.
Le mauvais penchant lui suggère dans le même temps jour après jour : "De toutes façons, tu n'atteindras pas le sommet. Dès lors, à quoi bon commencer, ne fût-ce qu'un peu, à avancer ?"

Et de fait, on s’aperçoit que lorsque ces personnes qui désirent grimper très haut jusqu’au niveau le plus élevé n’atteignent pas leur but et n’obtiennent pas de satisfaction du peu qu’elles ont accompli, elles sont entièrement brisées.
Elles ne retirent aucune joie de leur spiritualité et lorsqu’elles ne remplissent pas toutes leurs aspirations, plus rien n’a de valeur à leurs yeux.
Mais il faut savoir que de telles pensées sont le fruit du yétser ara qui cherche à les faire tomber au plus profond de l’abîme.
D’où le commentaire de nos Sages : ''Très bien'', c’est le yétser ara.

Certes, il est nécessaire d’aspirer à progresser sans arrêt, mais il est nécessaire dans le même temps de se réjouir du plus petit progrès comme du plus grand en sachant que le moindre petit acte accompli en l’honneur d’Hachem a une importance immense à ses yeux.

[rapporté par le rav Elimélé'h Biderman]

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-> b'h, voir également : Amalek, le yétser ara, profite de nos moments où l'on manque de tranquilité d'esprit pour bien nous faire chuter : https://todahm.com/2022/01/17/35613

"L'un tourné vers l'autre" (Térouma 25,20)

-> Nos Sages (guémara Baba Batra 99a) disent que lorsque Israël accomplissait la volonté d'Hachem, les visages des chérubins étaient tournés l'un vers l'autre.
Dans le cas contraire, ils se tournaient chacun vers les murs du Sanctuaire (ils étaient alors dos à dos).

-> Le Beit Israël voit en cela une allusion : lorsqu'un juif est tourné vers autrui et cherche à lui faire du bien, il accomplit alors la volonté d'Hachem.

L'allusion va plus loin : même celui qui est pur de toute faute comme un nouveau-né (évoqué par les chérubins), et "étend ses ailes vers le haut" symbolisant ainsi qu'il est spirituellement élevé, n'est pas encore considéré pour autant comme accomplissant la volonté d'Hachem tant qu'il ne se tourne pas vers autrui afin de lui venir en aide, en parole ou en acte, en renonçant parfois à son propre droit et en étant disposé à lui rendre le bien pour le mal.
En revanche, si "il tourne sa face vers le mur" en ignorant son prochain et ses besoins, il pourrait avoir "les ailes dirigées vers le haut" et se conduire avec piété dans ses devoirs envers D., il n'en demeurerait pas moins comme n'accomplissant pas la volonté d'Hachem.
Car le fondement de tout est de veiller à ses devoirs envers autrui.

-> Le Tiférét Chlomo enseigne : Grâce à la bienveillance qu'il manifeste envers son prochain, l'homme mérite également l'expiation de ses propres fautes.

Le Tiférét Chlomo voit une allusion à cela dans la fin du verset : "leur visage sera tourné l'un vers l'autre" = à savoir sans dispute ni haine.
Au contraire, en veillant à prier pour son prochain, il méritera alors d'être vers la Kaporet (sorte de couvercle de l'Arche en or massif orné des chérubins. En hébreu le terme "Kaporét" évoque "Kapara", l'expiation des fautes).

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-> Le Sfat Emet (Shékalim 5634) enseigne que c'est précisément parce que "dès que débute le mois d'Adar on redoublera de joie" (guémara Taanit 29a), que nos Sages ont institué "dès le 1er Adar on rappelle l'obligation de donner le demi-Shékel" (Shékalim 2,1).
Ceci nous enseigne que grâce à la bienfaisance qu'il prodigue aux autres, un juif mérite de redoubler de joie.

-> "Tu as ouvert mon cilice et Tu m'as étreint de joie" (pita'hta shaki, vatéazéréni sim'ha - Téhilim 30,12)
Selon le Beit Israël, on peut le comprendre allusivement : "Tu as ouvert mon sac (c'est-à-dire ma bourse) et grâce à cela Tu m'as donné la joie".
En effet, telle est la nature des choses : celui qui donne aux autres se détache de ses propres besoins et il peut ainsi permettre à la joie de l'envahir.
[une personne qui manque de joie, est quelqu'un qui ne s'occupe pas assez d'être utile à son prochain]

[rapporté par le rav Elimélé'h Biderman]

"Tu feras 2 chérubins en or" (Térouma 25,18)

-> La Mékhilta (Yitro 10) enseigne qu'il est permis de confectionner tous les usteniles du Temple en argent ou dans un autre métal si l'on ne possède pas l'or requis, à l'exception des chérubins qui ne peuvent être fabriqués qu'en or (rapporté par le Rambam Beit haBékhira 3,4).

-> "En araméen, un enfant se dit : kéravia" (guémara Soucca 5b).
Cela vient nous enseigner que lorsqu'il s'agit de l'éducation des enfants, leur place doit être dans un lieu de Torah (au-dessus de l'Arche Sainte).
Dans ce domaine, il est défendu de lésiner sur les moyens et d'utiliser des "matériaux bon marché", car tout doit être accompli de la meilleure manière possible : tout en or!
[rav Moché Chapira de Lublin]

-> Le rav Elimélé'h Biderman rapporte que la voie la plus sûre pour réussir dans l'éducation de ses enfants est que parents et enseignants les encouragent et valorisent ce qu'ils font, à leurs propres yeux.
Chaque petit acte devra faire l'objet d'un compliment : "je considère ce que tu as fait comme de l'or pur".
On devra se garder à tout à tout prix de leur donner l'impression que ce qu'ils font n'a pas d'importance.
En agissant ainsi à l'occasion de chaque acte, fût-ce le plus anodin, le père suscitera chez ses enfants l'envie d'aller dans le droit chemin, d'accomplir vraiment des actions "en or pur", justes et intègres (ils aimeront également ainsi naturellement leurs parents et leurs enseignants et seront disposés à écouter leurs recommandations).

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-> Le rav Wosner rapporte l'enseignement suivant du rav Chimchon Raphaël Hirsch :
Dans la méguilat Esther, on constate que la reine Esther resta fidèle à Mordé'haï.
Malgré toutes les tentatives du roi A'hachvéroch pour lui soutirer une information sur ses origines et sur le peuple dont elle faisait partie, elle demeura intransigeante : "Esther ne révéla pas son peuple ni ses origines car Mordé'haï lui avait ordonné de ne rien dire" (Eshter 2,10).

=> Comment a-t-elle pu faire preuve d'une telle fidélité et ce pendant une aussi longue durée dans la demeure d'un homme aussi racha que représente le palais d'A'hachvéroch? Comment une telle prouesse fut-elle possible?

La réponse se trouve dans la suite du verset : "Chaque jour Mordé'haï s'en allait dans la cour de la maison royale s'enquérir de l'état d'Esther et de ce qui lui était advenu".
=> Ainsi, jour après jour, Mordé'haï se rendait jusqu'à la cour du roi, non pas pour mettre Esther en garde d'obéir à son ordre, mais pour lui demander comment elle se porte et ce qui lui arrive.
C'est une telle attitude chaleureuse qui préserva éternellement l'éducation qu'elle a reçu.

Cela constitue un enseignement pour nous-mêmes : en faisant preuve de chaleur et de don de soi envers nos enfants et nos élèves, nous mériterons de les préserver et de les voir grandir dans le bon chemin malgré toutes les épreuves et les difficultés que traverse cette génération de la fin des temps.

Certes, nous sommes tenus de placer des barrières et de redoubler de vigilance dans une telle époque aussi bouleversée.
Néanmoins, cela doit s'effectuer avec sagesse en faisant comprendre à nos enfants et élèves que cela représente un bien pour eux à l'instar de la garde des réserves d'or pur qui patrouille autour du palais royal pour le préserver des éventuels voleurs.
En comprenant l'importance, ils accepteront d'eux-mêmes ces barrières et les réclameront, se sentant ainsi protégés, et ils ne tenteront pas de les franchir.

Faire des bontés à son prochain = faire la guerre contre Amalek

+ Faire des bontés à son prochain = faire la guerre contre Amalek :

-> Rabbi Moché Cordovéro (Tomer Dévora - chap.1) enseigne :
"L’homme doit s’efforcer de ressembler à son Créateur dans toutes ses actions et dans toutes ses midot ; car voici que son corps et son âme ont été forgés par Hachem de telle manière qu’il soit à l’exacte image d’Hachem.
Ainsi, lorsque l’homme n’accomplit pas des actes de bonté à l’image d’Hachem, il trahit son apparence et son essence à tel point qu’on pourra dire sur lui (les anges en particulier) : cet être humain est très beau, exactement à l’image d’Hachem, mais toutes ses actions sont l’exact contraire de son apparence ...
C’est pourquoi l’homme doit s’efforcer de ressembler à Hachem dans toutes Ses midot de bonté, de compassion, de patience et en particulier dans les 13 midot de bonté d’Hachem qui sont appelées : Kéter (la couronne d’Hachem)."

-> Il en ressort qu’à chaque fois que nous renforçons la bonté entre les Bné Israël et rehaussons l’importance de chaque juif nous participons à un combat direct contre Amalek.
En effet, lui veut effacer la présence d’Hachem de sur la terre et mépriser toutes les valeurs Divines qui existent en bas, et nous par notre bonté ('hessed), nous nous attachons à renforcer l’image d’Hachem présente en chaque juif et développons les midot de bonté Divine sur terre.

Lorsque nous faisons de la bonté, nous devons nous efforcer de ne pas nous limiter à l’aide matérielle que nous apportons à l’autre mais de rehausser son honneur et par là même : l’image Divine de notre prochain.
A l’inverse Amalek s’efforce de mépriser l’importance Divine du peuple d'Israël et par la moquerie et l’impureté il refroidit chaque juif dans sa spiritualité.
D’autre part, grâce à la mida de bonté, nous renforçons également la présence des d’Hachem en nous-mêmes puisque nous nous efforçons de nous attacher à Ses midot Divine, jusqu’à lui ressembler le plus possible, ce qui sera également un grand kiddouch Hachem.
[d'après le rav Chmouël Hagege (sur Pourim)]

-> Le Rambam, à ce sujet, écrit qu’il n’y a pas de plus grande mitsva que celle de réjouir les veuves, les orphelins, et les malheureux car celui qui agit ainsi ressemble à la Présence Divine.
Il a donc effacé Amalek sur terre en faisant apparaître l’image et les midot d’Hachem en lui-même et en rehaussant la valeur Divine de son prochain.

"Hachem regretta le mal qu’Il avait envisagé de faire à Son peuple" (Ki Tissa 32,14)

-> Rabbi Mena’hem Mendel de Kotzk enseigne :
Pourquoi Hachem a-t-Il pardonné à Israël la faute du Veau d’Or bien qu’il ne s’en soit pas repenti, alors que la faute des explorateurs ne leur a pas été pardonnée, bien qu’ils s’en soient repentis?

La réponse est que la faute du Veau d’Or comportait une étincelle de spiritualité et de soif d’une force supérieure, "fais-nous un Dieu", alors que dans la faute des explorateurs il y avait un désir de matérialité ... "Vous verrez quelle est la nature du pays" (Chéla'h Lé'ha 13,18).

"Le peuple d'Israël n’existe que pour la Torah ... et c’est la raison essentielle pour laquelle ils ont été libérés d’Egypte afin qu’ils reçoivent la Torah au mont Sinaï et qu’ils l’appliquent ...
[Avoir la Torah et pouvoir la mettre en pratique : ] c’est la plus grande bonté qu’Hachem peut nous faire, encore plus grande que la libération de l’esclavage."
[Séfer ha'Hinoukh - mitsva n°306]